Une seconde chance by Cassiopea
Summary: Il est important de préciser que dans mon histoire , Will/Spike a les cheveux châtains , un peu bouclés, comme James au naturel , avant' Buffy.' Buffy a perdu Angel , son mari , dans un accident de voiture un an auparavant. Dans la société de télévision où elle travaille , elle fait la connaissance de William ,dans des circonstances particulières.. Il est immédiatemment sous le charme , mais elle craint de trahir la mémoire de son époux , en aimant à nouveau..
Categories: NC-17/Hardcore Characters: None
Genres: Romance
Warnings: Sexual Situations
Challenges:
Series: None
Chapters: 43 Completed: Yes Word count: 139761 Read: 42893 Published: 10/27/2004 Updated: 02/13/2005

1. Un instant d'inattention by Cassiopea

2. Une etrange langueur by Cassiopea

3. Le feu et la glace by Cassiopea

4. Une coîncidence heureuse? by Cassiopea

5. Une explication by Cassiopea

6. Impulsive by Cassiopea

7. Prise de conscience by Cassiopea

8. Une si douce tentation by Cassiopea

9. Un travail stimulant by Cassiopea

10. Loin des yeux.. by Cassiopea

11. Tensions by Cassiopea

12. Electricité by Cassiopea

13. Fièvre et trahison. by Cassiopea

14. Enfin by Cassiopea

15. Rêve devenu réalité by Cassiopea

16. Intimité by Cassiopea

17. Une perspective délicieuse by Cassiopea

18. En feu. by Cassiopea

19. Chapître 19 by Cassiopea

20. Chapître 20.Frissons by Cassiopea

21. Chapître 21. by Cassiopea

22. Chapître 22. by Cassiopea

23. Chapître 23. by Cassiopea

24. Chapître 24.Rendez-vous. by Cassiopea

25. Chapître 25. Délire. by Cassiopea

26. Chapître 26. Tendresse. by Cassiopea

27. Chapïtre 27. by Cassiopea

28. Chapître 28. by Cassiopea

29. Chapître 29. by Cassiopea

30. Chapître 30 by Cassiopea

31. Chapître 31 by Cassiopea

32. Chapître 32. by Cassiopea

33. Chapître 33 by Cassiopea

34. Chapître 34 by Cassiopea

35. Chapître 35 by Cassiopea

36. Chapître 36 by Cassiopea

37. Chapître 37 by Cassiopea

38. Chapître 38 by Cassiopea

39. Chapître 39. by Cassiopea

40. Chapître 40 by Cassiopea

41. Chapître 41 by Cassiopea

42. Chapître 42 by Cassiopea

43. Epilogue by Cassiopea

Un instant d'inattention by Cassiopea
Disclaimer : Ces personnages sont la propriété de ME et Joss Whedon. Je les emprunte pour écrire mon histoire.



Chapître 1.

Buffy n’avait guère d’entrain , en ce Jeudi matin . Avec un soupir , elle ferma les dossiers qu’elle était entrain de traiter sur son ordinateur , et passa une main sur sa nuque .
Comment expliquer cette lassitude , alors qu’il n’était même pas l’heure de la pause-café ? Elle devait reconnaître que le début de semaine avait été bien chargé et avec l’absence de Jeanne pour cause de grossesse , elle se retrouvait submergée de nouvelles responsibilités.

Elle se leva avec la grâce qu’elle montrait dans le moindre de ses mouvements , et lissa de ses doigts la longue jupe de daim brun qui couvrait complètement ses jambes . Elle se rendit compte en passant devant la porte vitrée du placard du bureau que son petit pull de coton noir n’était pas exactement le parfait accompagnement pour la jupe , mais ces détails vestimentaires la laissaient indifférente depuis longtemps . Depuis..

Buffy sortit d’un pas décidé de la pièce qu’elle partageait avec Jeanne pendant les huit longues heures de la journée , et tapa un coup discret à la porte du bureau de son amie Willow .
« Entrez ! « , répondit –on .
Buffy passa juste la tête dans l’entrebâillement de la porte avec un léger sourire :
« Je propose de prendre notre café un peu plus tôt , si veux bien ? « demanda-t-elle .

Une jeune femme rousse , cheveux courts , vêtue de façon discrète d’un ensemble gris clair , jupe et sweater , s’avança vers elle avec un sourire espiègle .

« Buffy , tu me voles mon idée . J’en ai plus qu’assez de m’occuper des ces chiffres ennuyeux , et de calculer le budget de toutes les émissions à venir . «

Elle attrapa son sac à main , et toutes deux parcoururent le couloir en direction des ascenseurs menant au premier étage , là où se situaient la salle de détente pour les employés , plusieurs salles de réunion , et le restaurant .
Toutes deux s’installèrent au fond de la pièce , dans un des rares sofas occupant les lieux ; Willow connaissait suffisamment Buffy pour savoir qu’elle redoutait par dessus tout d’avoir à échanger des mots insipides et sans intérêt avec ses collègues … ce qui arrivait toujours si elles s’asseyaient prés des machines à café .
A cette heure-ci , la salle était presque déserte , seuls deux hommes discutaient dans le coin opposé , et une jeune fille seule , sans doute une stagiaire , vu son jeune âge , lisait tranquillement à une table.

Buffy soupira en tenant son verre en plastique d’où s’ élevait la fumée du café noir qu’elle s’apprêtait à savourer . Mais au moment où elle tendait un paquet de sucre à Willow , elle interrompit son geste et fixa sa main gauche d’un air horrifié . Willow la regarda avec surprise .

« Buffy , que se passe-t-il ? »
Buffy lui tendit le petit sac de sucre , et son joli visage était empreint d’une détresse bouleversante .

« Mon alliance , dit-elle d’une voix étranglée . J’ai perdu mon alliance . »

Willow baissa les yeux , et prit la main nue de son amie entre les siennes .
« Oh non , Buffy… ! » dit-elle , désolée. Elle serra affectueusement la main de Buffy . « Ne t’affole pas , réfléchis .Où l’as - tu vue pour la dernière fois ? Tu devais bien la porter ce matin , en te préparant ? »

Buffy ne se rappelait de rien . Elle se sentait la tête vide . Aucun de ses actes ne l’avait frappé , elle n’avait rien fait qui sorte de l’ordinaire , car la pensée de son mari avait entièrement occupée son esprit depuis la veille . Ce second anniversaire de mariage aurait dû être un jour radieux , aussi radieux que le jour où elle avait dit oui à Angel , en dépit des averses qui s’étaient succédées. Mariage pluvieux , mariage heureux. La vie avait cruellement fait mentir le dicton . Ou plutôt , l’avait terriblement raccourci.
Peut-être son alliance était-elle tout simplement tombée de son doigt alors qu’elle s’habillait , Elle avait encore maigri durant le printemps , et ses jupes ou pantalons ne moulaient plus sa taille de manière suggestive depuis une éternité , lui semblait-elle .
« Je suis sûre que tu l’as laissée à la maison , s’en t’en apercevoir . » Willow murmura d’une voix qu’elle voulait rassurante .
Buffy repensa à cet instant , juste avant de quitter la cuisine , où elle avait remarqué le reflet du soleil sur une photographie , placée sur le buffet ancien .Elle avait frissonné un instant comme si un poignard glacé transperçait son cœur ; Angel était si beau , le regard si tendre , sur cette image de leur mariage .
Elle avait détourné les yeux ,et avait quitté la maison comme si le diable était à ses trousses ; cette journée allait être très pénible , elle en avait le pressentiment.

« Et en tapant sur l’ordinateur , tu n’as pas le souvenir qu’elle était là ? »
Buffy secoua la tête sans rien dire ; même si elle avait regardé , elle ne l’aurait pas vue . Le visage d’Angel était interposé entre elle et tout ce qu’elle avait sous les yeux aujourd’hui . Son regard chocolat se reflétait dans les vitres , sa tête brune se profilait sur la moindre ombre mouvante . Comment était-il possible qu’il soit mort un an auparavant ? Elle n’avait pas pris garde à son premier anniversaire de mariage , elle était trop malade pour s’en apercevoir.

« Elle doit être chez toi , à la salle de bain , ou dans ta chambre . » Ajouta Willow . « Bois ton café , çà va aller mieux .. »
Buffy obéit , et porta machinalement le verre à ses lèvres . Elle se rendit compte qu’il était inutile de s’apitoyer sur l’absence de son alliance tant qu’elle ne pourrait pas vérifier si elle l’avait bien laissée chez elle. Elle fit un effort pour se ressaisir , et passa une main dans ses longs cheveux blonds , noués lâchement par un ruban de velours noir. Elle ne les avait pas fait couper depuis des mois , et maintenant ils tombaient dans son dos , luxuriants et lumineux , malgré le peu de soin qu’elle leur apportait .
Avec un sourire tremblant , elle dégagea sa main . Willow lui jeta un regard pénétrant .

« C’est bien . Je voudrais que tu fasses l’effort de quitter ce regard désolé.. »

Elles terminèrent leur boisson en silence , et se levèrent pour retourner travailler .

« Sais-tu qu’il y a une petite fête ce soir » dit Willow , en marchant côte à côte avec son amie lentement vers leurs bureaux.
« Willow , pourquoi me dis-tu cela ? Tu sais parfaitement que je n’ai aucune envie de sortir » répondit Buffy .
Les seules ‘ sorties ‘ qu’elle s’autorisait était de rendre visite à sa famille . Sa mère habitait à Weymouth sur la côte , et tenait une petite galerie d’art qui fonctionnait à merveille . La maison donnait sur la mer , et c’est là que Buffy avait passé son enfance , c’est là aussi que ses parents lui avaient annoncé leur intention de divorcer . Mais l’endroit gardait toujours du charme à ses yeux , elle y avait passé des années heureuses. C’est également à qu’Angel lui avait demandé sa main . Le voyage était long par le train , et Buffy évitait de conduire pour des longs trajets : une mésentente profonde existait entre toute automobile et elle-même . Mésentente accrue depuis le jour où cela avait été la cause de la mort de son époux.
Aussi n’allait –elle pas souvent lui rendre visite .
Mais elle téléphonait régulièrement ; sa mère était une nature compréhensive , douce et si désireuse de voir sa fille unique retrouver le sourire ; quelquefois , Buffy se sentait écrasée par ce sentiment de culpabilité : que dire à sa propre mère de ses tourments intérieurs , comment lui avouer que parfois , elle aurait voulu être dans la voiture avec Angel , pour disparaître avec lui .. ?

Bien sûr cette intense souffrance avait cessé d’être une plaie à vif , et elle avait simplement l’impression que son cœur était enrobé dans une chape de plomb . Mais elle n’avait pas envie de mourir , de cela elle était sûre.
En revanche , elle passait régulièrement du temps chez son ami d’enfance , Alex , et sa femme , la pétulante Anya . Mariés depuis quatre ans avec un petit garçon de quatre ans , ils avaient les pieds sur terre ; et Alex avait toujours été le plus doux des amis depuis qu’ils s’étaient connus sur les bancs du collège , voilà déjà dix ans .
Quand Buffy était chez eux , il n’était pas question de pleurer ou de se faire consoler .
Anya la forçait à partager les tâches ménagères , ou à s’occuper de Colin , ou encore la poussait à faire des efforts pour parler d’elle-même . Il fut un temps où Buffy n’ appréciait guère l’insistance d’Anya , ou sa brusquerie ; mais elle avait peu à peu réalisé que cet aspect de son caractère venait toujours du cœur , et du désir de venir en aide aux autres ; et visiblement Alex était très heureux auprès d’elle.
Et bien entendu , il y avait tous les moments de pure amitié offerts par Willow . Mais Buffy n’ouvrait plus son cœur comme à quinze ans..

Buffy réalisa qu’elles étaient arrivées devant leurs bureaux respectifs .
« Tu me promets de réfléchir ? demanda Willow , en passant une main affectueuse dans le dos de son amie .

« Réfléchir ? » dit Buffy , les yeux rêveurs .
« Oui , pour la petite réception de ce soir.. C’est Paul , du service social , qui célèbre un changement de poste attendu depuis deux ans. Absolument toute la boite est conviée . »
« Crois-tu que je suis présentable pour la moindre sortie ? » soupira Buffy . « Je n’ai aucune tenue .. J’ai encore maigri .. et , c’est pour cela que ma bague a dû glisser de mon doigt sans que je m’en rende compte.. »

Willow l’examina avec bienveillance .
« Bien sûr , cela nécessite un léger investissement ; mais tu es peut-être un plus mince qu’avant , c’est tout . Ta silhouette est toujours splendide . »
Buffy ne put s’empêcher de sourire faiblement devant les compliments de Willow . Chère Willow , toujours prêtre à trouver le mot gentil .
« Et même en faisant tous les efforts du monde , je n’aurai jamais ton allure sexy , » ajouta-t-elle .

« Je crois que mon allure sexy a été engloutie dans un passé très lointain ! » répliqua Buffy . « Et puis tu es très bien comme tu es , avec tes tâches de rousseurs et ton air coquin .. »

« Bien , bien .. ! dit Willow . » Je vois que tu sais t’animer un peu quand tu veux . J’aimerais vraiment que tu sortes de ta coquille , et que tu viennes rencontrer quelques têtes nouvelles , ce soir . Je pense que ce sera quelque chose de simple , et très sympa . Viens avec moi , ne serait - ce qu’un moment .»

Buffy devait reconnaître que l’entreprise New Network , petite chaîne de télévision privée spécialisée dans les documentaires , comptait un ensemble de personnes jeunes , très motivées par leur travail , mais se connaissant tous , ou presque . Elle savait que des petites fêtes comme celles de ce soir avaient lieu très régulièrement , mais , n’étant là que depuis neuf mois , et perdue dans son deuil , elle n’y avait guère prêté attention ;

« C’est gentil de te t’inquiéter pour moi , Willow , mais je ne crois pas que cela m’apporte grand-chose.. » commença Buffy .

« Ecoute , je sais très bien que tu n’es pas intéressée pour sortir avec qui que ce soit. Je voudrais juste que tu cesses de t’enfermer chez toi toute seule, tu verras que les gens sont très agréables dans l’ensemble . »

« Willow.. »

« Non , c’est une affaire réglée . Ma soirée va être gâchée si je t’imagine seule dans ton salon avec des idées noires. Pour une robe tu n' as qu’ à prendre un moment après le déjeuner , et ainsi tu pourras te changer ici, sans prendre la peine de faire un détour chez toi . »

Buffy rougit légèrement , et se sentit piquée au vif ; Willow suggérait-elle qu’elle s’apitoyait sur elle-même ?
Elle avait peut-être raison . Depuis la mort d’Angel , elle n’avait que fort peu les qualités de la plus jeune Buffy , insouciante , gaie , et embrassant la vie avec insouciance . Une semaine plus tôt , Anya lui avait fait une remarque semblable : « Secoue-toi ! Crois-tu qu’Angel comprendrait de te voir ainsi ? Un peu de cran . Il est temps que tu regardes la réalité en face . Tu es vivante , et malheureusement Angel ne l’est plus. C’est un fait tragique , mais c’est un fait . Tu dois aller de l’avant . »

Buffy avait jeté à la femme de son meilleur ami un regard haineux , puis elle était partie dans un mouvement de colère et de fierté blessée. Plus tard , Alex était passé , et tous deux serrés l’un à côté de l’autre sur le canapé du salon , il avait tenté de murmurer les mots les plus réconfortants . Buffy l’avait rassuré en expliquant qu’elle n’en voulait pas à Anya , qui voulait seulement la pousser à réagir.
Buffy soupira . Elle savait que la soirée commençait à huit heures , et qu’elle n’aurait pas le temps de rentrer chez elle , si elle ne voulait pas faire une arrivée remarquée .. Willow devait aussi se douter que , si elle remettait les pieds dans le confort de sa maison , elle n’aurait pas le courage de ressortir.

« C’est entendu . » dit-elle enfin . « Je t’accompagne un moment , et ensuite je prends un taxi . Tu ne me feras pas changer d’avis et rester jusqu’à la fin . »

Willow la serra dans ses bras et sourit avec chaleur .
« Oh Buffy , c’est une très bonne décision . trouve-toi quelque chose de joli à porter ce soir , et tu éclipseras toutes les collègues .. . »
« Oh , est-ce une bonne idée ? Je ne montre pas pendant neuf mois , et le soir où je me décide , je choisis d’être une tentatrice pour tous les célibataires de la boite ? »

« A plus tard ! sourit Willow .
Et elle la quitta en serrant une fois de plus sa main .
Buffy regagna son bureau et essaya de fixer son attention sur son travail . Elle était en train de taper un script pour William Lawrence , un des réalisateurs et producteurs les plus en vue de New Network. Le texte venait en commentaire d’une série d’émissions superbes sur la découverte des sources du Nil , et depuis quelques jours où elle s’était vue assigner ce travail , Buffy trouvait cela passionnant . Elle travaillait d’après une bande magnétique que William Lawrence avait enregistré , et sa voix chaude et grave avait des intonations sensuelles qu’elle n’avait pu s’empêcher d’apprécier . Elle s’absorba tant et si bien dans son activité qu’elle sursauta quand Sandra, une jeune secrétaire du service comptable , lui tapa gentiment sur l’épaule .
« Tu viens déjeuner ? »
Buffy posa les écouteurs , et jeta un regard étonné à sa montre . Il était presque une heure . Si elle voulait faire les magasins , elle n’avait plus le loisir de prendre un repas . Après avoir expliqué son problème à Sandra , celle-ci la quitta donc , et Buffy se retrouva à marcher d’un pas vif dans les rues commerçantes qui entouraient l’immeuble de New Network . Celui - ci étant placé en plein cœur de Londres , elle se retrouva aussitôt devant des boutiques qui regorgeaient de trésors.

Dès la seconde vitrine , elle trouva ce qu’elle cherchait : une robe assez longue , tombant juste au-dessous du genou , de couleur vert amande lumineuse , et qui s’accordait avec son regard .
La vendeuse reconnut qu’elle la portait très bien , et , alors que Buffy se contemplait dans le miroir , au sortir de la cabine d’essayage , elle fut surprise de constater que , malgré sa perte de poids , la robe épousait ses courbes de manière parfaite , et on aurait presque pu croire que le vêtement avait été cousu sur elle , comme dans un conte de fée .
Buffy se prit à apprécier cet interlude , et , alors qu’elle se hâtait pour trouver des chaussures en accord avec la robe , elle marchait d’un pas plus léger .
L’après-midi passa trop vite au goût de Buffy ; à sept heures , Willow vint la chercher avec deux autres jeunes femmes Carol et Harmony , pour l’emmener au vestiaire.
Là Buffy eut la surprise de se trouver au milieu d’un groupe riant , plaisantant , s’admirant les unes les autres , parlant parfum et bijoux.
Quand Buffy sortit pour les rejoindre , beaucoup la regardèrent avec surprise . Dans cette robe divine, les cheveux libres tombant sur ses épaules , ne portant qu’un soupçon de fard à paupières et un brillant à lèvres légèrement parfumé à l’abricot , Buffy sentit une sincère admiration dans les yeux de Willow , Carol , et Sandra.

« Tu es époustouflante , Buffy , » dit doucement Willow en lui prenant la main . « Es-tu prête ? »

Buffy la suivit , une légère appréhension au cœur ; était-elle prête à rencontrer le monde extérieur , et toute sa férocité ? Elle en doutait , mais , après une journée passée à revivre les instants les plus douloureux du passé , et ressenti cruellement la perte de son alliance , elle n’avait guère l’esprit rationnel.
Une etrange langueur by Cassiopea
Chapître 2. Une étrange langueur.

Paul fêtait son avancement dans son propre appartement , mais celui-ci étant un somptueux loft à deux pas du bureau , il était en effet rempli de monde . La musique n’était pas assourdissante , et la fête se déroulait dans trois pièces adjacentes , sans doute à l’origine un salon , un séjour et un bureau, mais il y avait vraiment des gens partout , peut-être au moins soixante personnes , pensait Buffy , étourdie . Leur hôte les accueillit à l’entrée , expliquant qu’il avait eu l’astuce de convier ses voisins d’en dessous , un jeune couple de brocanteurs ; ainsi , seuls quelques voisins pourraient se plaindre du bruit !
Willow déambula un moment avec Buffy parmi les autres invités , essayant de trouver visiblement quelqu’un . Elles s’attardèrent un moment près d’une longue table où se dressaient la nourriture. Buffy se sentait légèrement affamée , n’ayant rien dégusté depuis un maigre sandwich avalé sur le pouce à une heure. Elle se prit à croquer avec gourmandise des morceaux de jambon enroulés autour d’un cube d’ananas , des petites canapés , et autres fantaisies. Un jeune homme souriant qui semblait être chargé des boissons leur offrit à chacune un verre rempli d’un liquide vert - bleu qu’elles observèrent avec suspicion .

« C’est un délice , laissez-vous emporter par cette couleur » , leur dit-il . « Un soupçon de rhum , du jus de mangue et du curaçào ! »
« Un soupçon de rhum ? » demanda Buffy .
« Allez , je t’assure que ce n’est pas fort du tout . Goûte-le ! » assura Willow , qui elle-même trempait déjà les lèvres dans son verre.
Buffy n’aimait guère boire , et cela ne lui était pas arrivée depuis une éternité , mais elle pensa qu’un peu d’alcool lui permettrait d’aborder la présence de tous ces presque - inconnus de manière plus détendue . En effet , le liquide était très parfumé , et n’avait pas l’air si fort .
Willow à côté d’elle se déhanchait pour apercevoir des connaissances à travers la foule de danseurs et autres personnes déambulant par groupes dans la pièce . Après quelques instants de ce manège , Buffy comprit qu’elle avait en tête de retrouver Oz , un jeune homme du service informatique qui était arrivé depuis trois mois .

« Oh , Buffy , tu permets que je t’abandonne un instant . Oz est là-bas , avec des collègues .. » souffla-t-elle .

« Mais naturellement , Willow . Amuse-toi ! Tu n’es pas ici pour me tenir compagnie . Je vais discuter un peu avec Sandra et Violaine qui sont assises là-bas . »

« Tu es sûre ? « demanda Willow qui semblait soucieuse . « Je voudrais que tu t’amuses un peu aussi. »

« Willow. » dit calmement Buffy . Je t’assure que tout ira très bien . Je n’ai pas besoin de chaperon . D’ailleurs tu sais que je ne resterai qu’une heure , et ensuite je prends un taxi . Je t’en prie , vas-y. »

Elle lui sourit avec chaleur , et Willow , posant son verre sur la table , entreprit de faire son chemin au milieu des corps qui se balançaient .
Buffy la regarda s’éloigner , et enfin apparaître aux côté de Oz , dont le visage s’éclaira pleinement à sa vue .
Elle but encore plusieurs gorgées de « Tumulte marin » , comme l’avait appelée le jeune homme qui faisait le service . La tête lui tournait un peu , et elle s'approcha doucement d'une grande baie vitrée entrouverte sur une profonde terrasse .
Les lumières des habitations alentours étaient peu nombreuses : on était dans un quartier d’affaires , et les bureaux étaient presque vides à cette heure . Le grondement de la circulation montait légèrement le long des huit étages qui la séparaient de la rue . L’air était doux pour un mois d’Avril , et Buffy soupira de bien-être .
Elle passa de longues minutes , seule sur la terrasse , et décida qu’elle devait faire un effort et retourner se mêler aux invités ..
Quelqu’un lui proposa de danser . Un grand jeune homme qu’elle se rappelait avoir vu plusieurs fois au restaurant d’entreprise , mais à qui elle aurait été incapable de donner un nom ..
Ils dansèrent plusieurs fois , puis elle le remercia et retourna au buffet . Cependant il ne restait plus grand chose à manger .. Par contre les boissons ne manquaient pas , et elle fut tentée de reprendre ce délicieux breuvage , mais opta pour une simple eau minérale . Plusieurs regards d’hommes la caressaient d’une manière appréciative et interrogative ; ils ne devaient pas reconnaître la discrète et réservée jeune veuve qui travaillait en documentation .
Buffy se promena le long des trois pièces de réception . A plusieurs reprises , elle aperçut Willow qui lui fit un petit signe de la main , puis Sandra , et aussi d’autres jeunes femmes qu’elle connaissait de vue, mais chaque fois elle rendit un sourire en évitant de s’approcher ; elle ne sentait pas d’humeur à parler .
Elle dansa encore avec deux ou trois cavaliers, répondit avec finesse à leurs remarques flatteuses ou inquisitrices . A un moment , Willow s’assura que tout allait bien . Elle était visiblement excitée d’être avec Oz , et Buffy la rassura .
« Il est possible qu’il me raccompagne dans un moment » dit-elle dans l’oreille de Buffy.
« Mais il n’y a pas de problème , Willow . Je ne vais pas tarder à rentrer non plus » , répondit Buffy distraitement .
Willow l’embrassa sur la joue . « A demain » , chuchota -t- elle .

L’atmosphère était plus chaude et enfumée . Buffy songea qu’elle n’avait plus qu’à essayer de trouver poliment Paul afin de le remercier avant d’appeler son taxi . Il n’était pas loin de dix heures et demi .. Telle cendrillon , elle serait en retard pour rentrer chez elle . Cette pensée la fit sourire , mais aussitôt un grand froid s’abattit sur elle-même , quand elle eut le sentiment poignant que son prince ne viendrait certainement plus pour elle .
Le visage d’ Angel se superposa sur la foule de visage anonymes qui flottaient sous ses yeux , et , comme si un voile obscur était jeté entre elle et les autres , l’air lui sembla soudain chargé de tristesse et de menace .
A cet instant une musique délicieuse et langoureuse commença à se répandre dans ce qui faisait office de séjour, et Buffy se trouva malgré elle bousculée légèrement et au milieu de plusieurs invités qui dansaient tranquillement, seuls ou par couple .Dans cet endroit la lumière était plus tamisée , beaucoup plus douce, et fermant les yeux , laissant la musique pénétrer son esprit et son corps , Buffy se retrouva ondulant au gré des notes .
Elle voulait oublier .Oublier pour un instant sa solitude , sa souffrance . Oublier que le regard chaud et caressant d’Angel n’était pas là pour suivre ses mouvements . Le peu d’alcool qu’elle avait absorbé troublait ses pensées, et elle se laissa bercer sensuellement par la musique , les bras légèrement levés au dessus de la tête , dans une attitude d’abandon absolu .
Elle ouvrit légèrement les paupières , à la recherche d’un équilibre précaire ; danser les yeux fermés était grisant mais peut-être un peu dangereux. Et elle eut l’impression que son cœur sautait littéralement dans sa poitrine . De l’autre côté de la pièce , une tête brune altière , des épaules larges dont les muscles se tendaient sous le fin tissu d’une chemise noire , la forme de la nuque.. l’allure générale de cet inconnu lui fit songer à Angel. Elle le fixa sans en croire ses yeux. La même posture nonchalante et altière , même si cet homme était visiblement moins grand que son mari défunt . Et il n’aurait jamais porté de jean avec une chemise noire.
Cependant Buffy ne pouvait détacher ses yeux de cette nuque . Elle continuait à se déhancher doucement , mais tout son corps était tendu dans l’attente qu’il tourne son regard vers elle . Il était plongé dans une discussion avec quelqu’un qu’elle ne voyait pas ..
A ce moment , la jeune fille qui dansait à côté d’elle marcha légèrement sur son pied ; Buffy se tourna et accepta les excuses de la maladroite avec un sourire , tout en continuant à accepter la langueur qui s’était emparée de son corps , la chaleur de l’air , et la musique , s’infiltrant dans ses membres engourdis . La pièce fut plongée dans une pénombre plus accentuée , quelqu’un avait dû tourner le commutateur , et cela sembla convenir aux invités qui manifestèrent leur accord avec quelques « Oui ! ».
Mais de l’autre côté de la pièce , l’inconnu avait choisi cet instant pour redresser la tête , et jeter un coup d’œil dans la foule des danseurs . Là , parmi des ombres sans saveur , la silhouette délicieuse d’une jeune femme aux longs cheveux clairs , et dont le corps bougeait avec une grande douceur mêlée d’un érotisme surprenant , William sentit son être entier se raidir devant cette vision , et se trouva incapable de détacher son regard d’elle .
Elle évoluait avec une telle sensualité , mais visiblement sans faire aucune attention à ce qui l’entourait , qu’il se trouva complètement subjugué , et son cœur battait d’une manière insensée dans son cerveau , dans ses veines . Il crut qu’il ne pouvait plus respirer .
Buffy ouvrit à nouveaux les yeux , et lorsqu’elle réalisa que le regard fervent de l’inconnu la clouait d’une admiration non déguisée , elle laissa échapper un soupir de détresse .
Il ne ressemblait pas du tout à Angel . Ses yeux étaient du plus parfait bleu qu’elle eut jamais vu , d’un bleu presque noir , chargé de tant d’émotions qu’elle en eut la gorge serrée. Et ses cheveux , sous un éclairage différent , étaient d’un châtain doré qui n’avait rien de commun avec ceux , plus noirs de son mari.
Buffy cessa de danser , et restait là , pétrifiée.
Elle eut l’impression que le temps s’arrêtait tandis qu’elle détaillait ses traits durs , sa mâchoire admirablement carrée , sa bouche suggestive , et toujours ses yeux , d’un bleu intense .
Elle rougit profondément en se rendant compte qu’elle le fixait , et s’apprêtait à partir . A peine eut-elle fait quelques pas incertains parmi les danseurs , elle sentit une main sur son bras .
Elle fit volte-face et retint son souffle en voyant qui se tenait à côté d’elle .

« Bonsoir, » dit-il d’un ton profond et familier , comme s’il avait attendu sa venue.
Déconcertée , les joues en feu , Buffy mit quelques secondes à retrouver sa voix .Ses yeux bleus suivirent le flot coloré qui envahissait son visage et le trouble de son regard comme s’il était fasciné.
« Bonsoir , répondit-elle d’une voix étouffée.
Mon Dieu , que devait-il penser d’elle ?

« Nous dansons ? » proposa-t-il avec une voix si caressante que Buffy pensait ne jamais retrouver l’usage de sa propre voix. Elle bégaya un mot d’excuse , mais il posa un doigt sur ses lèvres , et l’entoura de son bras ; ces seuls contacts suffirent à l’électriser tout entière. Elle comprit alors qu’elle ne partirait pas , et il le savait aussi bien qu’elle .
Ils semblaient flotter l’un contre l’autre . Il la tenait dans ses bras d’une manière indéniablement possessive , une main sur sa taille , et l’autre sur son dos qu’il se mit à caresser lentement en remontant vers son épaule .La musique continuait toujours aussi langoureusement .
Buffy avait l’impression de rêver . Elle se laissait guider , les yeux fermés , la joue contre son cou . Il émanait de lui un parfum très masculin , et elle se rendit compte que leurs corps étaient admirablement ajustés . Des ombres se mouvaient autour d’eux , mais elle ne voyait plus personne. Elle se sentait légère . Ses bras étaient maintenant autour de son cou , caressant délicatement les boucles de cheveux châtains qui perlaient sur sa nuque .
Sans savoir comment ils étaient arrivés là.
« Mon Dieu , que vous êtes belle .. » murmura-t-il , le front contre son front .
Elle le regarda avec des yeux si purs et lumineux qu’il perdit tout sens du réel. Il déposa des baisers légers sur le lobe de son oreille , puis enfouit son visage dans sa chevelure .
Elle ne parlait pas . Elle sentait ses boucles sous ses doigts , elle les caressa doucement , puis effleura sa nuque musclée , et ses épaules. Rien n’existait plus pour elle que ce rêve dans lequel elle s’enfonçait .
Une main brûlante glissa le long de son cou , et lui prit doucement le menton pour lever son visage. Les yeux fermés , elle sentit une bouche ferme se poser sur la sienne , et mordiller sa lèvre supérieure avec un désir contenu . Elle poussa un gémissement ; il continua sa caresse en la serrant davantage contre sa poitrine .

« Partons d’ici » chuchota-t-il ardemment en s’immobilisant.

Buffy ouvrit les yeux à regret. Elle distinguait maintenant des visages qui les observaient , certains avec curiosité , d’autres avec amusement . Buffy détourna son regard. Elle connaissait si peu tous ceux qui l’entouraient ..
« Vous venez ? » murmura-t-il.
Elle le regarda et lui sourit . Sans imaginer à quel point son merveilleux sourire était une invitation .
Il reprit sa respiration bruyamment .
« Avez-vous une veste ? » demanda-t-il d’une voix rauque , comme s’il avait du mal à parler .
Incapable de répondre , elle lui fit signe que non .
Ils se frayèrent un chemin à travers les pièces , suivis par quelques regards curieux. Il passa son bras autour de sa taille pour la guider vers la porte d’entrée.
Dans l’ascenseur , il la garda serrée contre lui . L’air plus frais de la nuit la fit frissonner.

« Ma voiture est juste là » dit-il.

Si elle avait dû marcher plus longtemps , Buffy aurait pu retrouver complètement ses esprits et refuser de le suivre. Mais la douce torpeur dans laquelle elle avait glissé depuis plusieurs instants avait un puissant effet sur elle . Un moment plus tard , elle se retrouva dans sa voiture , et elle se pelotonna sur son siège tandis qu’ils s’éloignaient ..
Elle appuya sa tête contre lui , et il regarda les mèches blondes qui retombaient sur sa manche noire .

« Vous êtes la femme la moins bavarde que j’aie jamais rencontrée » , remarqua-t-il avec un sourire très doux.
« Je suis désolée » murmura-t-elle d’une voix de gorge , en levant ses splendides yeux verts .

« Il ne faut pas . Cela me plaît , amour . »
Ses yeux marine s’attardèrent un bref instant sur les traits parfaits de la jeune femme alors qu’il ralentissait à un feu rouge . Elle-même suivait son profil d’un regard attentif , son nez , la courbe de son front , la cicatrice au-dessus de son sourcils gauche, ses lèvres si pleines et sensuelles . Elle poussa un soupir imperceptible.

« Où habitez-vous ? » demanda-t-il en posant une main sur sa jambe.
Elle lui expliqua , et se renversa en arrière , les paupières closes , tandis que la voiture filait sans hâte dans les rues désertes. Ils arrivèrent , et il lui ouvrit la portière , la tenant par la main . Elle vacilla , comme étourdie . Il la tint un instant contre elle , et elle fut envahie par sa puissance , la chaleur de son corps , et par dessus - tout , une sensation inexplicable de sécurité .

« M’invitez-vous pour un café? » demanda-t-il avec douceur .
Elle le regarda presque étonnée , et l’entraîna vers l’entrée de sa maison . Après la fraîcheur relative de dehors , l’atmosphère intérieure lui parut accueillante. Il la suivit dans la cuisine , mais comme elle ouvrait un placard pour sortir des tasses , il l’enlaça et l’attira contre lui. Son étreinte était à la fois forte et douce ; il plongea les lèvres contre son cou , le long du décolleté de sa robe , là où ses seins formaient un renflement tentateur.
Il gémit contre sa peau . Elle sentit la tension de son corps contre le sien , et accepta ses caresses avec un plaisir qui s’insinuait en elle comme un parfum capiteux . Sa bouche était chaude et dévorante . De ses mains il tenait sa taille d’une étreinte dominatrice .

« Je croyais que cela n’arrivait qu’en rêve , amour .. Tu es trop belle pour être réelle . »
Buffy ferma les yeux . Oui , c’était un rêve d’une douceur encore plus bouleversante que tous ceux qu’elle avait fait auparavant. Il prit ses lèvres avec ardeur , elle passa les bras autour de son cou tandis qu’elle percevait leurs cœurs battre follement. Ils s’embrassèrent comme des amants séparés qui se retrouvent après de longues années.
Ses seins s’écrasaient contre son torse dur , et la chaleur de son corps lui montait à la tête .

« Si je rêve , j’espère ne jamais me réveiller… » murmura-t-il , et sa bouche continuait à descendre dans son cou , puis remontait fiévreusement sur son menton , ses joues , le creux de ses oreilles . Elle restait immobile et délicieusement lovée contre lui , la tête renversée en arrière . Elle le sentit trembler contre elle , puis il reprit sa bouche avec passion . Ils s’arrêtèrent brusquement , hors d’haleine.

« Le café » , murmura-t-elle sans oser le regarder.
Elle ne s’était jamais comportée de cette façon avec un parfait étranger . Que lui arrivait-elle ? Est-ce le fait de vivre dans cette brume de souffrance et de désolation qui l’étouffait si violemment ce soir , qu’elle était prête à briser toutes ses règles de bonne conduite , pour à nouveau , ressentir ? Elle frissonna violemment , soudain consciente de sa vulnérabilité .

« Ce n’est pas du café que je désire » , dit-il d’un ton rauque . « Ne le sais-tu pas ? Si bien sûr tu le sais , tu le sens.. »

Elle s’écarta légèrement et leva vers lui de grands yeux incertains , brillants , mais où il vit flamber un désir pur.
« Non… » , protesta-t-elle faiblement.
Il prit ses mains et embrassa avec une douceur infinie les paumes fraîches , en la couvant d’un regard intime.
« Je sais que nous avons brûlé les étapes , mon cœur . Mais nous sommes ici maintenant tous les deux. Dès le premier regard je t’ai désirée , et si tu es honnête avec toi-même , tu dois reconnaître que tu as ressenti la même émotion. »
En proie à une curieuse fièvre , Buffy avait la gorge sèche et son regard brillait étrangement . Il la dévorait de ses yeux fervents et anxieux . Il était d’une beauté à couper le souffle. Et Buffy ne s’était jamais sentie à ce point désirée. Jamais .

« Oui , je vous désire » souffla-t-elle.

Il se pencha aussitôt et reprit ses lèvres avec voracité , en la soulevant dans ses bras. Tout en pressant sa bouche sur la sienne , il se dirigea vers le couloir , et poussa la première porte sur la gauche d’un coup de pied ; par bonheur , il semblait bien que ce soit la chambre de Buffy.
Il la déposa sur le lit , et vint se placer au-dessus d’elle .

« Je n’ai jamais éprouvé un tel désir pour une femme ..tu me rends fou .. j’ai tant besoin de toi , amour , je t’en prie..»
Le feu et la glace by Cassiopea
A peine l’avait-il déposé avec délicatesse sur le lit que William alluma la lampe se trouvant sur la table de chevet ; aussitôt un halo mauve baigna le visage et le corps de Buffy dans une lumière presque irréelle.

« Je veux te voir , amour , » respira-t-il dans son cou .


De ses mains adroites , il fit descendre la fermeture éclair de la robe , sur le côté, et dégagea aussitôt le buste épanoui de la jeune femme , qui palpitait tel un jeune animal .

Elle portait un soutien-gorge de dentelle crème , et il pouvait deviner ses seins et leurs pointes durcies à travers la finesse du sous-vêtement . Il déposa des baisers affamés sur ses épaules , le renflement de sa poitrine , puis , lèvres entrouvertes , goûta les mamelons tendus de désirs à travers la dentelle .

Elle arqua son dos et poussa un soupir qui résonna comme une musique magnifique à ses oreilles .
Il la dévêtit encore , ne la laissant qu’avec un slip de dentelle aussi sexy que le soutien-gorge ; puis il s’arrêta un instant pour la contempler : elle offrait l’image inouïe d’une femme qui attend et sait qu’elle va être comblée par son amant ..
Elle était belle à couper le souffle , si désirable qu’il eut peur qu’elle ne soit que le fruit de son imagination .

Il reprit ses lèvres avec une faim plus forte ; il jouait avec sa bouche , glissant sur la peau encore recouverte de brillant à lèvres , puis il se retira à peine et lécha ses propres lèvres , goûtant le parfum qu’elle gardait encore.

Elle gémit , alors qu’il sortait légèrement sa langue pour la faire glisser le long de sa lèvre supérieure .
Il ne résista pas à la tentation de la saisir avec ses dents .
D’une main il ouvrit sa chemise , et finalement la jeta avec hâte sur le sol . Entremêlant ses doigts dans sa chevelure d’or pur , de sorte qu’il puisse maintenir sa tête immobile pour un baiser plus profond , il ramena sa bouche vers ses lèvres gonflées et les mordilla .

« Je te désire .. Dieu , comme je te veux ..çà va être si bon , amour... »

Buffy était baignée dans une vague de sensualité , de chaleur , si puissante qu’elle cherchait en vain à murmurer quelques paroles cohérentes ; cet homme à la beauté renversante , dont le torse lisse et musclé se pressait avec ferveur contre son corps presque nu la plongeait dans une transe extraordinaire.
Ses membres étaient engourdis dans une quiétude idéale , et sa bouche n’avait plus que le goût de sa bouche . Il lécha et suça ce qui restait du brillant à lèvres , puis il demanda à pénétrer sa bouche chaude .
Buffy écarta ses lèvres dans un abandon qui le fit grogner de désir renforcé . Il plaqua son corps plus étroitement contre le sien , son érection douloureuse contre son ventre . Sa main gauche palpait et savourait la chair douce de sa taille , son ventre , glissait doucement vers son sexe toujours couvert du tissu soyeux .

« Touche-moi , amour » , murmura-t-il d’une voix rauque .

Et il continua ses assauts sur sa bouche , rencontra sa langue avec la sienne , fermant ses doigts plus violemment sur sa nuque . Il suçait et mordillait , gémissant de plaisir , la taquinant avec sa langue jusqu’à ce qu’elle ose lécher ses lèvres à lui , le priant pour entrer. Elle passa une main alanguie sur son épaule..
Enfin elle ouvrit la bouche ,l’ accueillit, et leur baiser devint une lutte .
Il s’arracha brutalement de ses lèvres , et descendit le long de son ventre . Redressant la tête , il vit qu’elle avait laissé son visage aller en arrière , sous l’extase de leurs étreintes , et que son cœur battait dans son cou , sa respiration saccadée .

« Eteins la lumière.. » pria-t-elle dans un souffle .

« Tout ce que tu veux , mon coeur .. » soupira –t- il .
Mais juste avant d’obéir à sa demande , il retira le dernier vêtement qu’elle portait encore , et but sa nudité somptueuse : elle était parfaite , les seins ronds et délicatement plus clairs que le reste de son corps , qui était d’une blancheur de nacre , la taille très fine et le ventre plat jusqu’à la toison d’or claire qui moussait au creux de ses jambes , longues et musclées .
Puis , cette vision telle une empreinte indélébile sous ses paupières , il plongea la pièce dans une semi - obscurité . Seule l’éclairage provenant encore de la cuisine donnait quelques lueurs sur son corps offert .

Buffy posa les mains sur la poitrine de cet homme qui la couvait de ses regards fervents et de ses mains exquises , et écarta légèrement les cuisses pour qu’il se loge doucement dans le creux de son ventre . Il prenait garde à ne pas l’écraser de son poids , et posa tendrement son front contre le front de cette sirène qu’il était prêt à chérir pour le reste de la nuit .

« Laisse-toi aller , amour . Il n’y a que nous ..plus que nous ici . Je veux t’aimer , je veux te faire jouir et crier …je n’ai jamais désiré quelque chose plus fort. »

C’était un courant puissant qui les emportait , et dans l’obscurité le corps de cet homme , sa voix comme une caresse , le velours de ses mains , lui semblaient étrangement familier.
La sensualité inassouvie de Buffy l’empêchait de lui résister . Il la caressait encore et toujours , doucement , lentement , frottant son ventre d’acier contre les rondeurs de son ventre , aiguisant encore le désir dans son sexe raide et tendu .

Elle gémissait maintenant en se rapprochant de lui , les mains autour de son cou . Les mains sur ses boucles courtes.. Les lèvres vers son oreille.

Brusquement il s’immobilisa et , malgré l’obscurité , la fixa de ses yeux bleus rendus noirs de désir , et d’incrédulité.

« Qu’y –a – t - il ? » balbutia-t-elle.

« Qui est Angel ? » demanda-t-il durement .

Elle eut l’impression qu’une vague d’eau glaciale l’emportait loin du rivage . Qu’un poignard effilé transperçait sa chair , et sa respiration s’arrêta.

« Oh ,mon Dieu ! » s’écria-t-elle avec un cri d’animal blessé . Et délaçant ses mains de l’arrière de sa nuque , elle effleura ses doigts nus . Tous ses doigts nus . Sans alliance .

Un sentiment de désespoir si intense l’engouffra qu’elle sentit des larmes s’accumuler sous ses paupières . Elle laissa retomber ses mains le long de son corps , et détourna la tête .

« Je t’ai posée une question, » répéta-t-il et d’un geste dur , ramena son visage vers le sien .
Des larmes silencieuses se mirent à glisser le long de ses joues .

« Qui est Angel ? » répéta-t-il d’une voix qui l’effraya .

« Mon mari. » murmura-t-elle.

Il se redressa avec un mouvement violent , et dans ses yeux pouvait se lire la plus profonde incompréhension .

« Votre mari ? » souffla-t-il . Et le passage au vouvoiement à nouveau n’échappa pas à Buffy qui frissonna .

Il se leva et passa son regard sur son visage et son corps , une lueur sauvage s’allumant dans ses yeux . Le mépris et la colère y brillaient à présent .
Il ramassa d’un geste brusque sa chemise .

Comment pouvait-on passer d’un état de bonheur absolu à la détresse la plus profonde en quelques secondes , se dit William en laissant son regard caresser les courbes de cette créature qui lui avait fait perdre toute capacité de raisonnement .

Buffy restait allongée , si bouleversée qu’elle ne prêtait pas d’attention à sa complète nudité. Glacée , prise de nausée , elle refusait de comprendre comment son comportement irresponsable l’avait conduite là. Elle écoutait le tic-tac du réveil qu’Angel lui avait offert , et qui semblait être comme une petite voix qui l’accusait.
Il enfila sa chemise avec des gestes saccadés , la respiration haletante .

« Comment pouvez-vous offrir de tels charmes et une âme si détestable? » jeta-t-il avec une violence qu’elle sentait tout juste contenue .

Elle laissa échapper un cri d’animal blessé, et tourna vers lui d’immenses yeux émeraudes scintillant de larmes.
Pour un très bref instant , le cœur de William se cabra dans sa poitrine , et il eût voulu se mettre à genoux devant elle , et la prier de le reprendre dans ses bras .
Mais il réalisa qu’il n’était sans doute témoin que de la duplicité de cette créature enchanteresse et l’idée d’autres mensonges le révulsa .

« Je remercie Angel de m’avoir prêté ce qui lui appartient , mais vous lui direz que je n’aime pas les objets d’occasion , et que je ne joue jamais avec ce qui est à un autre ! » dit-il d’une voix froide .

Le temps sembla suspendu pour d’infimes secondes , Buffy vit passer dans les yeux de cet homme dressé dans sa fierté outragée une souffrance , mais ce fut si rapide qu’elle s’imagina l’avoir rêvée . Son mépris , sa fureur , étaient bien réelles , au moment où il se pencha brusquement , et tenant son visage entre ses mains , dévora sa bouche avec brutalité .
Puis il se redressa , claqua la porte de la chambre , alors qu’elle avait encore sur les lèvres un goût de sang.
Elle entendait ses paroles cinglantes , et elle savait que le temps des explications était jamais perdu . Ni explications ni pardon .
Ses pas furieux résonnèrent dans le couloir jusqu’à la porte d’entrée , puis celle-ci se referma violemment , faisant vibrer toutes les vitres de l’appartement.

Buffy enfouit son visage dans l’oreiller et pleura . Elle se glissa sous les draps sans même prendre le soin de passer une chemise de nuit , tremblant et pleurant d’épuisement .
Pour la première fois depuis un an , elle ne rêva pas d’Angel , mais son sommeil fut rempli d’images qui la firent se tourner sans cesse dans son lit . Celles d’un visage aux yeux d’un bleu couleur de l’océan , brûlant de passion , d’un désir nu dont elle ressentait encore les vagues , et d’un dédain qui la fit gémir .
A l’aube lorsqu’elle se réveilla , elle grelottait de fièvre. Elle resta un moment allongée dans une torpeur douloureuse , et se demanda pourquoi elle avait dormi nue. Puis la mémoire lui revint et son visage se crispa.

Quelle folie l’avait prise ? Pourquoi cet homme l’avait-il subjuguée à ce point ?

Et elle ne savait même pas son nom.. Elle ne pouvait rien lui reprocher . Elle s’était offerte à lui dès le premier instant où leurs regards s’étaient croisés. Maintenant il pensait qu’elle se conduisait sans doute toujours ainsi . Une séductrice sans honte qui profitait de l’absence de son mari pour tenter des inconnus séduisants.

‘Mon Dieu , faites que je ne le revoie jamais’ se dit-elle . Avec un peu de chance , il n’était pas de New Network. . Peut-être un ami d’un ami. Un de ces invités qui arrivent par hasard .
Elle n’y croyait pas complètement ; et elle avait beau rejeter sa conduite sur le peu d’alcool , et son désir insensé de ressentir quelque chose , après ces longs mois de solitude absolue , elle ne sentit pas soulagée.

Comment une année de tristesse et de désarroi avait-elle pu la placer dans une situation aussi désastreuse ?

Et elle ne voulait plus imaginer la douceur de ses lèvres sur sa peau , la tentation qu’avaient été ses mains sur tout son corps enfiévré , la douceur de ses mots empreints de passion .


En ce Vendredi matin , Buffy n’était guère en état de se rendre à son travail . Aussi appela-t-elle pour assurer de sa présence Lundi , précisant qu’elle était trop malade pour être utile le jour même.
Elle retrouva son alliance sur le bord du lavabo à la salle de bain , à côté d’un bracelet qu’elle avait dû quitter en même temps . Elle fut si soulagée de cela qu’elle versa encore des larmes ; elle pensait avoir perdu son dernier lien concret qui lui restait de son mariage avec Angel .
Puis le week-end se déroula dans une sorte de torpeur nauséeuse , durant lequel elle se nourrit à peine et essaya de dormir pour oublier son attitude insensée.
Elle regrettait amèrement de s’être rendue à cette soirée ..
Bien sûr Willow lui téléphona , mais elle ne rentra dans aucun détail , et au contraire , expliqua qu’un banal rhume l’empêchait d’être au mieux de sa forme.

*******************
Le lundi , elle arriva pourtant en retard au bureau . Sandra lui jeta un regard étrange quand elle passa devant elle . Mais Buffy ne s’attarda pas , et se réfugia devant son ordinateur aussitôt ; madame Dawkins , sa supérieure , arriva quelques instants plus tard , l’air contrarié . C’était une femme de cinquante ans , efficace et douce , qui avait toujours travaillé dans les milieux de la télévision , et savait être d’une grande diplomatie . Buffy avait beaucoup appris en travaillant avec elle depuis neuf mois.

« Qu’y –a -t-il , Hélène ? » demanda Buffy en notant son air soucieux.

« Je suis désolée de vous déranger , madame Neeson . Mais ces bandes sur lesquelles vous travaillez , pour William Lawrence.. Comment pouvais-je savoir ? Ce n’est pas la peine de crier , lui ai-je dit ; rien n’est définitif , si il faut recommencer , nous recommencerons ..Mais il a crié encore plus fort . »

Buffy essaya de débrouiller le fil de son récit ; apparemment ce William Lawrence pour lequel elle organisait le son sur des images de son reportage , n’avait pas dit son dernier mot sur les commentaires à fournir , et voulait les reprendre . Qu’ à cela ne tienne , on se réorganiserait.

« Que vous -a –t -il dit exactement ? » demanda Buffy.

« Il veut les bandes tout de suite en salle de documentation . Vraiment , tout de suite .. » soupira Helène Dawkins.

Buffy rassembla les pièces concernées , et se dirigea vers l’ascenseur . Elle croisa quelques collègues qui lui sourirent d’un air entendu . Que se passait –il ? Jusque là , elle était aussi invisible qu’une armoire de bureau.. Ce ne pouvait pas être la soirée de jeudi qui alimentait les discussions .

Les salles de montage documentaires étaient au quatrième étage ; elle entra dans la salle 403 , comme le lui avait indiqué Helène , et eut la surprise de trouver une demi- obscurité baignant l’espace. Seul un rayon de lumière blanchâtre provenait d’une longue table au fond de la pièce . Les stores étaient baissés , ce qui était souvent le cas dans cette salle.

« Monsieur Lawrence ? » questionna Buffy .
« Mmm ? »
La réponse venait de l’arrière de la table ; un homme était assis dans un fauteuil lui tournant le dos.

« Je suis Buffy Neeson , du service documentation . Vous avez demandé à récupérer les bandes sur la découverte des sources du Nil.. »

Il y eut un silence qui parut s’éterniser. Buffy s’avança vers la table et l’homme assis . Il se retourna , allumant une seconde lampe , plus forte que la première. Buffy cligna des yeux , et son sang coula plus vite dans ses veines. En face d’elle , se tenait son inconnu au regard de feu , et , sans réfléchir , Buffy fit volte-face et se dirigea vers la porte . Une seule chose comptait : le fuir.
Le choc qu’elle éprouvait lui causait une souffrance physique.

Il bondit à son tour , et la rattrapa au moment où elle atteignait le seuil de la porte.
« Buffy ! » cria-t-il. « Ne partez pas ! » Il posa les mains sur ses épaules , et , la faisant se retourner, lui saisit les bandes qu’elle était prête à lâcher.
Puis , après les avoir mis par terre , il la cloua avec un regard brûlant et indéchiffrable.
« Vous ne partirez pas » , répéta-t-il d’une voix âpre en l’attirant à l’intérieur de la pièce et en fermant la porte avec une violence presque sauvage.

Elle releva la tête en un geste de défi et affronta son regard tumultueux sans ciller .
Une coîncidence heureuse? by Cassiopea
« Vous travaillez ici depuis combien de temps ? » interrogea – t- il .

Buffy était en proie à une agitation extrême ; l’homme qu’elle croyait pouvoir chasser de sa mémoire , l’homme qui représentait tout ce qu’elle pouvait incarner de plus libre et sensuel , se trouvait devant elle , et attendait des explications . Il n’y avait pour l’instant aucun échappatoire.

« J’ai apprécié votre silence , Jeudi soir.. » ajouta- t –il d’une voix suggestive . « Mais j’aimerais avoir des réponses à mes questions , maintenant. »

Buffy sentit la chaleur enflammer son visage à l’allusion de leur rencontre , mais , alors qu’elle savait pourquoi sa voix lui était apparue familière la veille lorsqu’il lui avait adressé la parole pour la première fois - et comment ne s’en était-elle pas rendu compte ? elle écoutait sa voix grave , hypnotisée , depuis trois jours déjà - elle regagnait confiance en elle , et décida que l’arrogance de William Lawrence , aussi intimidante soit - elle , valait bien la sienne .

« Je m’appelle Elizabeth Neeson , et je suis au service documentation depuis neuf mois, » dit –elle .

Il la parcourut de la tête au pieds , d’un regard impitoyable , et , malgré l’aspect plus que raisonnable de sa tenue vestimentaire – une longue jupe de jean , et un petit pull blanc qui ne moulait pas ses formes - , elle se sentit nue devant lui . Comment ses yeux pouvaient – ils être d’un bleu glacial , et contenir la promesse de toutes les caresses qu’il ne lui avait pas encore données ?

« Que fait votre mari ? » demanda – t –il froidement . « Son travail doit le tenir éloigné de vous pendant des semaines , et si vous en avez l’occasion , vous vous amusez avec d’autres hommes ? »

Il s’était rapproché d’elle , envahissant son espace personnel . Elle rougit encore , mais ne baissa pas les yeux. Un frémissement imperceptible de ses cils fut la seule réponse à son insulte.

« J’aurais dû vous expliquer hier soir.. » commença – t -elle d’une voix rauque , en s’humectant les lèvres.

Il sembla fasciné par le mouvement de cette langue qui caressait sa lèvre supérieure , et qu’il avait goûtée avec une faim dévorante . Son corps entier se raidit sous l’effet d’un désir brûlant , et il recula brusquement .

« Ne vous donnez pas cette peine. » coupa- t – il avec une ironie mordante . « Tout est très clair. »

Buffy fixa son beau visage , si dur et méprisant , et la colère monta en elle .

« Rien n’est jamais évident , Monsieur Lawrence . Je croyais que vous le saviez à votre âge. »

« Il a bien des choses que je m’imaginais savoir » riposta – t –il. Par exemple être assez malin pour ne pas tomber dans le piège tendu par des femmes comme vous ! »

Une haine farouche flambait dans ses yeux , mais , dans le même temps , Buffy percevait l’immense contrôle qu’il exerçait sur lui-même , ses bras raidis le long de son corps athlétique . Un tigre , voilà ce qu’il était . Et elle était venue se jeter dans ses griffes . Elle soupira , mais ne baissa pas les yeux.

Il esquissa un rictus désabusé .
« Je me suis complètement ridiculisé . Vous avez dû bien rire de moi , hein ? » dit – il d’une voix sourde.

Buffy sentit sa colère céder devant le regret . Elle était responsable de l’état dans lequel elle mis cet homme , et elle n’avait jamais , de toute sa vie , chercher délibérément à faire souffrir les autres .

« Je suis désolée » murmura – t –elle .

Il serra les lèvres , et ne sembla pas le moins du monde calmé par ces aveux , au contraire ; l’entendre répéter les mêmes mots qu’elle avait soufflé quelques jours auparavant dans sa voiture , alors qu’il s’apprêtait à vivre la soirée la plus intense de son existence , décupla son ressentiment.

« Et votre voix douce et tranquille après cette infâme duperie . Comment .. comment pouvez – vous me regarder en face ? »

Il passa une main tremblante dans ses cheveux , et se mit à arpenter la pièce d’un pas rageur.

« Pourquoi m’avez – vous appelé.. ainsi , la nuit dernière ? »

« Je.. » Elle baissa la tête , impuissante . Elle n’allait pas confier ses plus intimes tourments à cet homme qui avait l’air aussi dangereux qu’une bête sauvage , et alors qu’ils étaient seuls tous les deux. Et brutalement une telle lassitude s’était emparée d’elle , un tel désir qu’on la laisse tranquille , qu’elle n’eut pas la force d’éclaircir la situation.

« Je suis désolée » , répéta – t – elle d’un ton résigné.

Un silence étrange tomba , durant le quel elle le regarda aller et venir . De tout son être émanait une énergie qui menaçait de se transformer en force destructrice pour une parole malheureuse . Il ne la regardait pas , les yeux fixés au sol , et elle n’avait jamais vu un homme aussi fascinant , dont l’énergie irradiait si puissamment . Il releva la tête et la transperça d’un regard qui n’était pas dupe . Puis la saisit aux épaules , mais , à sa surprise , ses mains étaient presque douces sur elle.

« Pourquoi ? » insista – t – il brusquement.
Buffy poussa un soupir frémissant . « Vous lui ressemblez , un peu.. » murmura – t – elle.

Elle le vit se raidir sous l’effet de la colère . Et ses mains serrèrent plus fort ses épaules.

« C’est pour cette raison que vous m’avez dévisagé hier soir comme si j’étais le seul homme sur terre ? » Il la regardait si intensément , son visage à quelques centimètres du sien , et semblait attendre toute la vérité dans les yeux magnifiques de Buffy . « Pour cela que vous avez accepté de m’accompagner ? »

« Oui.. » chuchota Buffy , en proie à une émotion qu’elle ne pouvait nommer.

Leurs regards s’entrechoquèrent . Elle crut un instant qu’il allait la mordre , ou l’embrasser avec sauvagerie .
« Je vois,» jeta William .
Et il s’éloigna brusquement. « Sortez avant que je ne fasse quelque chose que je regretterai » dit – il.


Buffy s’enfuit sans demander son reste . Elle referma la porte avec douceur derrière elle , et courut se réfugier dans les toilettes pour se rafraîchir le visage et retrouver ses esprits. Elle tenta de calmer sa respiration , et de retrouver l’usage de ses jambes . Il apparaissait indéniable qu’elle s’était placée dans une situation embarrassante , et cela la plongeait dans un émoi profond.

Comment elle ne l’avait pas encore rencontré parmi le personnel de New Network , cela était simple : Il venait juste de rentrer d’Afrique . On avait suffisamment évoqué son retour. Le célèbre , le talentueux et ténébreux William Lawrence , journaliste brillant et aventurier téméraire qui parcourait différents endroits à la surface du globe , ou rencontrait les gens les plus étonnants , était enfin décidé à mener une existence moins vagabonde , et revenait travailler à Londres .
New network avait su lui proposer des relations de travail satisfaisantes , car on disait qu ‘ il avait refusé d’autres propositions de chaînes de télé beaucoup plus prestigieuses . Cependant il avait aussi la réputation d’être un homme droit et exigeant , passionné , et sensible à la qualité d’un travail , et non pas à l’argent ou la gloire qu’il pouvait en tirer ; on chuchotait aussi qu’il avait un caractère difficile , emporté , et que ses colères pouvaient détruire toute bonne volonté .

Et Buffy s’était jetée corps et âme dans les bras de cet homme.

Au moment où elle allait regagner son bureau , elle croisa Sandra .

« Tu sais que ta petite démonstration Jeudi soir n’est pas passée inaperçue ? » dit – elle avec une mine espiègle.
Buffy la regarda comment si Sandra lui parlait dans une langue étrangère.

« Quelle démonstration ? » demanda- t – elle en baissant la voix.

« Voyons , ta danse langoureuse avec le somptueux William Lawrence . Et le fait qu’aussitôt après cette danse , vous soyez partis ensemble comme si le diable était à vos trousses.. »

Elle avait la mine gourmande de celle qui attend visiblement des confidences. Que Buffy n’était pas prête à lui faire .

« Ecoute , il m’a proposé une seule danse , oui , et ensuite il m’a raccompagné en voiture pour éviter que je ne prenne un taxi ; Il a été particulièrement galant , voilà tout. »

Buffy ne comptait pas s’attarder à écouter les rumeurs .

« Oh , tu penses que ce n’est que cela , hein ? » sourit Sandra. « Plusieurs personnes t’ ont reconnue, et ont affirmé que tu avais l’air totalement sous le charme de William.. Alors , il t’a simplement dit bonsoir devant ta porte ? »
Buffy était stupéfaite . Elle qui avait mené la vie la plus discrète qui soit se retrouvait le point de mire des conversations pour une seule danse ..
« Tu l’ignores peut-être » continua Sandra, mais William Lawrence est très apprécié par toute la gent féminine. Il est beau et sexy à mourir , célibataire , et absolument toutes les femmes ici souhaitent attirer son attention . Et toi tu viens le leur prendre sous le nez après avoir fait preuve d’une réserve et d’une discrétion à toute épreuve.. Admet qu’il a matière à bavardages ! »

Buffy ne put s’empêcher de sourire.

« Eh bien tu peux répandre la nouvelle : il m’a raccompagné pensant que j’étais fatiguée , et cela n’ira pas plus loin. »
Elle avait hâte de regagner la tranquillité de son bureau maintenant , mais apparemment Sandra trouvait le sujet passionnant.
« Oh.. Violaine affirme que vous n’avez pas cessez de tournoyer lentement les yeux dans les yeux , comme si vous étiez en train de vous noyer.. »

Buffy sentit le rouge lui venir aux joues , et fit un gros effort sur elle même . C’était certainement l’impression qu’elle et William avaient dû donner à tout le monde soucieux de les observer.. un frisson lui parcourut le dos au souvenir de ces premières minutes où il l’avait tenue contre lui , bougeant doucement au gré de la musique , et à la sensation de plaisir absolu qui s’était emparé de ses membres quand il l’avait embrassé , sur la bouche , le cou , les cheveux. Quelle réputation allait – on lui faire ..

« Pour l’amour du ciel , Sandra , tu dois laisser tomber ces idées ridicules . Dois- je te rappeler que j’ai passé la journée de Jeudi dans un état difficile parce que je croyais avoir perdu mon alliance , et que je ne suis allée à cette soirée que pour faire plaisir à Willow ? »

Aussitôt Sandra prit une mine contrite .
« Buffy , pardonne –moi . Je sais très bien que n’es pas comme çà. Mais ce matin beaucoup de collègues parlaient de toi . Beaucoup t’ont trouvé terriblement sexy et ils ne sont guère habitués à cette image . Comme en plus , tu as dansé avec William comme si vous étiez dans un autre monde , et que tu es partie à son bras .. enfin , tu peux imaginer comme les conversations vont vite . Il faut bien se distraire ! » ajouta – t – elle en haussant les épaules. « Ne m’en veux pas ? » implora – t – elle.

‘Si elle savait’ , pensa Buffy , qui s’appliqua à lui assurer qu’elle avait déjà oublié .

La matinée s’écoula en un éclair . Et au moment de s’asseoir dans la cantine , Buffy eut la sensation désagréable que beaucoup la dévisageaient avec attention . Elle alla s’asseoir au bout de la salle , aux côtés du jeune homme qui l’avait invitée à danser plusieurs fois . Il discutait en compagnie d’une personne d’un certain âge , qu’il présenta comme la secrétaire du directeur financier . Buffy sourit et parla le plus aimablement possible , essayant de ne pas penser aux conséquences de son attitude déraisonnable , et qui la rendait la personne la plus regardée.

Ce jeune homme était par ailleurs charmant ; il se nommait Riley et ‘observait avec une admiration franche et naïve , qui eut le don de mettre les nerfs de Buffy à rude épeuve . Etait- elle donc devenue en quelques jours un objet de convoitise ? La secrétaire , Anne , finit par les quitter . Riley se pencha avec un air de confidence vers Buffy .

« Alors , à peine dévoilez – vous votre beauté au monde que vous suscitez l’émoi parmi les jeunes femmes qui rêvent de William Laurence ? »

Buffy n’en supporterait pas davantage .
« Je vous en prie . Quand allez – vous comprendre que William Laurence me laisse froide ? » dit – elle d’un ton plus fort qu’elle ne l’aurait souhaité .

Plusieurs têtes se tournèrent , et il lui sembla que le silence le plus parfait régnait dans le restaurant . Excédée , en proie aux émotions les plus contradictoires , Buffy quitta la table avec l’air le plus digne et indifférent qu’elle pût afficher .


L’après-midi lui parut se tirer en longueur , et elle n’aspirait qu’à retrouver la quiétude de son appartement , à s’asseoir au salon en contemplant la photo d’Angel , dont le regard brun et chaud lui manquait cruellement depuis si longtemps. Pourquoi , mais pourquoi avait- il fallu que sa rencontre avec William se déroule dans de telles conditions ?

Elle quitta le bureau à 17 heures et décida de traverser le parc charmant qui bordait ce quartier d’affaires et s’étirait le long de la Tamise . Il faisait une température délicieuse pour cette fin Avril , mais rare étaient encore les flâneurs . Confuse et fatiguée par cette journée si pleine d’émotions , alors qu’elle avait l’habitude d’un repliement sur elle – même , et de rêves perdus , Buffy s’assit un instant sur un banc de bois , sous l’ombre d’un majestueux tilleul.
C’était une magnifique fin d’après-midi de printemps , douce et ensoleillée . Les trompettes jaunes des jonquilles parsemaient l’herbe. Le regard perdu dans le lointain , Buffy ne prêtait pas attention aux passants plus nombreux qui traversaient le parc, la plupart des hommes d’affaire pressés , qui jetaient un regard admiratif à cette jeune femme solitaire et rêveuse , sa chevelure éclatante répandue sur ses épaules , et portant dans son regard amande une infinie tristesse.
Elle sentit cependant sa présence sans même tourne les yeux vers lui . Elle se tourna nerveusement.

Il se tenait debout devant elle , son costume de lin gris légèrement froissé , et le nœud de sa cravate dénoué ; se cheveux étaient en bataille comme s’il avait passé la journée à les toucher. Il la contemplait d’un air pensif , la tête penchée de côté.

« Nous sommes le grand sujet de conversation depuis midi » , dit – il .

« Je sais » , murmura – t –elle. Elle plongea son regard dans le sien sans ciller . Il maintint le contact une longue minute , puis s’assit brusquement à ses côtés. Ils restèrent silencieux plusieurs instants. Puis il lança d’un ton ironique :

« Ainsi je vous laisse froide.. ? »

« Oh ! » souffla- t – elle en lui jetant un regard stupéfait.

« Beaucoup de choses dites à la cantine arrivent aux oreilles de la personne concernée. En plus celui qui m’a aimablement rapporté vos propos est amoureux de vous. Je suppose qu’il me prévenait. »

« Pardon ? »

« Vous ignoriez que Riley Finn vous trouvait tout à fait à son goût et rêvait d’une occasion de faire votre connaissance depuis longtemps ? »

Buffy était interloquée . Vivait- elle dans un tel éloignement social qu’elle était étrangère à tous les événements du petit monde que constituait New Network ?

« Je n’avais jamais fait attention à lui avant Jeudi soir . » avoua – t – elle.
William eut un rire sans gaieté.

« Pauvre Riley . Voulez-vous savoir ce qu’il pense de vous ? »

« Non, » répondit Buffy vivement .

« Il vous trouve délicieuse , et est prêt à déclarer son dévouement éternel et à prendre ma place dans les rumeurs , si tant est qu’elle soit meilleure que la sienne. »
Buffy tourna la tête et , s’apercevant que le plus grand sérieux brillait dans ses yeux profonds , elle ne put s’empêcher de rire de bon cœur , d’un rire clair et léger comme un ruisseau.
Il frémit , et la regarda avec une attention intense , son regard indéchiffrable.

« Pourquoi ne m’avez – vous pas dit que votre mari était mort ? » demanda- t – il d’une voix rauque en se rapprochant d’elle.
Buffy instantanément redevint grave et ses yeux se voilèrent.

« J’en avais l’intention .. quand nous étions ensemble.. mais vous ne m’en avez pas laissé le temps. » dit – elle avec calme.

« Je crois que je vous dois aussi des excuses . J’ai perdu le contrôle de moi – même ce soir là. Je me suis toujours donné pour principe de ne pas avoir d’aventure avec une femme mariée , et je pensais.. »

« Vous m’avez clairement fait entendre ce que vous pensiez. » jeta – t –elle d’un ton plus froid.

Un coup de vent apporta un nuage et le soleil disparut . Une longue mèche blonde couvrit son visage et William dut se réprimer pour ne pas la saisir et rapprocher son visage du sien.

« Je dois retourner travailler . » dit –il.
Il se leva , et resta dressé devant elle , et elle retrouva la sensation qu’elle avait éprouvée dans la salle de montage . La menace de quelque chose de dangereux et puissant , qui pourtant ne lui ferait pas de mal. Elle frissonna .

« Vous me devez toujours des explications » dit-il d’un ton ferme.

« Des explications ? » dit-elle en haussant les sourcils. Mais elle se leva aussi et ils commencèrent à s’éloigner en direction d’une des sorties du parc. « Oh , je vois ce que vous voulez dire.. »
Et elle sentit une fois de plus des couleurs lui monter au visage . Quand cesserait – elle de rougir devant lui ? se demanda –t – elle , en colère contre elle – même.

Il lui emboîta le pas , et , à l’instant où ils allaient franchir le portail donnant sur le boulevard , il lui prit le coude avec douceur .

« Dînons ensemble , » suggéra – t –il en soulignant ses paroles d’un petit mouvement suggestif de sourcils qui la troubla plus qu’elle ne voulut l’admettre.
« Non ! » s’écria – t –elle d’un ton horrifié. « Je dois rentrer.. »

« Buffy.. » Il murmura son nom comme une caresse . Comme si il avait un plaisir infini à énoncer les syllabes.. « Un dîner nous permettrait de discuter tranquillement de ce qui s’est passé entre nous . »

Il s’était arrêté presque devant elle , l’empêchant de continuer .

« Je vous en prie. » dit Buffy , le cœur battant . « Je ne veux pas dîner avec vous , et il y a fort peu de choses à .. expliquer. Maintenant si je ne me dépêche pas je vais rater le .. »

« Rien n’est fini entre nous , Buffy ! » la coupa – t –il avec sauvagerie. « Ne crois pas que tu peux me fuir ce cette manière , amour. » ajouta- t – il en passant un doigt le long de sa joue .

Elle ouvrit de grands yeux incrédules , et se hâta de traverser la rue devant le signal pour les passants . Comment se faisait – il qu’elle soit continuellement en train de courir loin de lui , depuis qu’elle avait croisé William Lawrence ? Elle avait la nette impression que cette chasse ne faisait que débuter.
Une explication by Cassiopea
Avant toute chose , un grand merci à Pipergirl et Isabelle pour les commentaires ! C'estt trés apprécié.:)
Aussi , ai-je décidé de poster deux chapîtres : un maintenant , un demain matin.




Chapitre 5. Une explication.


Le lendemain matin , au moment où Buffy arrivait dans le grand hall de New Network , Riley arrivait derrière elle . Il la salua timidement , et ils se dirigèrent ensemble vers les ascenseurs.

« Je ne voulais pas vous mette mal à l’aise hier » , commença –t -il, mais je voulais par contre vous avouer combien j’ai été heureux de faire votre connaissance à la soirée, et j’espère que vous ne prendrez pas mal mon intérêt. »

Il se tenait debout auprès d’elle , la dévisageant avec une admiration ouverte. Buffy n’eut pas le courage de lui adresser un regard glacial , et lui sourit d’une manière qu’il trouva sans doute charmante , car ses yeux ne quittèrent pas un instant le beau visage de la jeune femme.

« Avez-vous l’habitude de dévisager les gens ainsi ? demanda-t-elle d’un ton assez sec pourtant.

Elle arrivait à son étage , il lui emboîta le pas.

« Seulement quand ils vous ressemblent », répondit-il.

Buffy haussa un sourcil.

« Est –ce la dernière mode en matière de galanterie . ? » ne put-elle s’empêcher de dire. « Cela ne prendra pas ! »

« Ecoutez , vous êtes très belle , et j’aimerais simplement vous connaître mieux.. Cela fait plusieurs semaines que j’aurais aimé vous aborder , mais j’ai vu que vous restiez délibérément à l’écart….Je comprends , mais je suis heureux que Jeudi vous soyez un peu sortie de votre réserve et.. »

Buffy stoppa devant la porte de son bureau et l’ouvrit .Elle se tourna vers lui , et parla brusquement.

« Monsieur Finn , je ne suis pas sortie de ma réserve , et je ne suis pas prête à le faire » , dit-elle .

Et elle lui tourna le dos pour entrer dans la pièce. « Au - revoir. » Ajouta-t-elle le plus sérieusement du monde.
Et elle referma la porte sur la mine confuse de Riley .
‘Aussi impitoyable que magnifique’ , murmura-t-il pour lui-même en repartant dans l’autre sens.


‘ Mon Dieu’ , songea-t-elle , ‘ la journée n’a pas encore débuté , et je suis déjà à cran.’ Elle jeta sa veste sur sa chaise , et s’assit derrière son bureau.

Elle fit l’effort de s’absorber dans son travail ; en dehors des commentaires de William Lawrence sur la série d’émissions qu’il préparait , elle devait s’occuper de la mise en forme d’ une présentation sur le dernier ouvrage d’un écrivain anglais contemporain , et cela retenait toute son attention. Sandra vint la chercher pour un café , mais elle refusa. –Puis Willow vint lui rendre visite , et s’assit auprès d’elle un moment.

« Je sais que tu es agacée si je suis trop curieuse », dit son amie, « mais apparemment ta venue à la soirée de Paul a donné naissance à quelques remous. »

« Il n’y a pourtant pas beaucoup à raconter » , dit Buffy. « J’ai dansé avec William Lawrence , et il m’a raccompagnée. »

Willow la fixa d’un air pensif . « On dit que vous avez eu une véritable attirance l’un pour l’autre , et que vous dansiez comme si vous étiez seuls au monde.. Et j’étais déjà partie ! » s’exclama-t-elle.

Buffy soupira .
« Tu promets de ne pas te faire d’idées ? » demanda-t-elle. « C’est vrai que cela a été agréable.. très agréable , même. Mais ensuite , les choses n’ont pas tourné comme elles auraient dû , si l’on peut dire. »

Buffy avait soudain une note d’angoisse dans la voix .

« Tu ne veux rien dire de plus , je vois.. » dit son amie. « Mais tu sais que je suis là si tu as besoin de parler , Buffy. Et , ne prends pas mal ce que je vais te dire , mais il n’y aurait aucun mal à être attirée par William , il est absolument craquant ! » termina – t –elle en rougissant légèrement.

Celle-ci lui sourit faiblement , et serra sa main droite pour lui faire comprendre qu’elle appréciait son geste.

« Je ne suis pas restée longtemps à cette petite fête , et voilà comme les langues se déchaînent » , ajouta-t-elle. « Et je t’assure qu’il n’y a rien entre lui et moi. » souffla- t – elle. « Ah , Je regrette d’être allée à cette soirée. »

Willow prit un air contrit.

« Tu sais , tu as l’air bien aujourd’ hui. Et hier aussi , je t’ai trouvée.. différente. Je veux dire.. »

Buffy la regarda avec stupeur . Etait-ce vrai ? Son cœur se serra douloureusement lorsqu’elle se rendit compte que pour la première fois depuis un an , Angel avait peu occupé son esprit depuis Jeudi. Il n’avait cessé de hanter ses pensées durant toute cette période , et hier , il en avait été presque absent. Elle s’était sentie plusieurs fois troublée ou irritée , mais elle n’avait pas été triste au point de fermer son attention sur le monde extérieur.
Willow la quitta , et Buffy la laissa partir avec un regard distrait.
Cette idée de ne plus sentir Angel absolument constamment dans le fond de son esprit ne lui plaisait guère.

Elle choisit d’aller déjeuner seule , dans le parc , puisque le temps était aussi printanier que la veille. Au moment où elle regagnait son bureau - et il lui sembla qu’en parcourant le couloir , plusieurs personnes la dévisageaient encore - elle fut arrêtée par Hélène Dawkins .

« Monsieur Lawrence a besoin de vous , Buffy » , dit-elle .
Et dans son regard brillait une once de curiosité .

Buffy se demanda si réellement elle attirait les conversations et les regards autant qu’elle en avait l’impression..

« Vous le trouverez dans son bureau , au onzième étage . » ajouta-t-elle .

Buffy n’était jamais allée jusque là haut .C’était un étage réservé à la direction et aux deux journalistes les plus en vue de la société . Le couloir était déjà impressionnant de luxe , et plusieurs portes en chêne massif avec le nom de l’occupant conféraient encore un air d’importance au lieu . Elle frappa à la seconde porte sur la gauche .
« Entrez ! »

Maintenant , elle reconnaîtrait cette voix n’importe où , se dit-elle ; son timbre était familier et profond , et Buffy sentit des frissons lui parcourir tout le corps à l’instant où elle pénétrait dans la pièce.
William était assis derrière une table imposante jonchée de papiers ; il portait une chemise blanche dont il avait retroussé les manches sur ses avant-bras bronzés , et il ne portait pas de cravate. Les premiers boutons de la chemise étaient ouverts , et des lunettes cerclées étaient perchées sur son nez .
Cela lui donnait un air d’irrésistible douceur . Il lui jeta un regard par-dessus ses verres , et désigna les disquettes posées sur un coin de son bureau .

« Ah , Buffy. J’ai terminé avec la première série d’images . Vous pourrez les prendre. »

Il la regarda d’une manière insondable . Elle portait une robe de velours pourpre qui mettait délicatement ses formes en valeur , et ses cheveux blonds étaient retenus souplement par une attache de la même couleur ; elle ne portait pas de maquillage , si ce n’est un léger fard à paupière qui illuminait ses yeux . Elle ne lui avait jamais paru aussi irrésistiblement féminine.

« Asseyez-vous , je désire vous parler. »

« Entendu , Monsieur Lawrence. »
Elle prit place en face de lui , et le regarda avec un calme et une fierté dans les yeux qui le rendirent un instant muet .

« Buffy », dit-il presque langoureusement .

Comme s’il s’écoutait prononcer son nom .
Comme si la nommer suffisait à établir un lien avec elle.

« Buffy.. Cela vous va très bien . Et je veux que vous m’appeliez William. Si j’entends encore une fois ‘ Monsieur Lawrence , je vous étrangle.. Mon nom est William. »

« Je préfère m’en tenir à des relations impersonnelles avec vous » , répliqua Buffy , en gardant les yeux les plus froids qu’elle pût .

Il éclata de rire et se renversa en arrière sur son fauteuil.

« Mon Dieu , quelle degré d’intimité faut-il pour que vous m’appeliez par mon prénom ? »

Il posa ses coudes sur son bureau , et se pencha vers elle. Son regard avait perdu toute trace d’indifférence , et d’une voix rauque il murmura :

« Oublies-tu que je t’ai entièrement déshabillée il y a quelques jours , et que tu as offert ton
corps nu à mes caresses , amour ? »

Elle bondit de sa chaise , et se précipita vers la porte. Mais il l’atteignit avant elle et lui barra le chemin.

« Oh non , mon cœur .. Tu as promis que tu me devais quelques explications , et je les veux maintenant. »

« Je parlerais à la condition que vous ne m’appeliez plus ‘ amour’ , ni ‘ mon cœur’ , ni….aucune expression de la sorte . Nous sommes collègues de travail , et c’est tout. »

Buffy sentait son cœur battre furieusement dans sa poitrine , et ne laissait rien paraître de la fébrilité qu’elle ressentait à l’avoir en face d’elle , si près que d’une main elle aurait pu caresser son visage .
Il laissa échapper un soupir , et passa une main dans ses boucles châtain.

« C’est promis . Pour l’instant. » ajouta-t-il avec un petit sourire suffisant . « Mais je veux savoir. Je veux connaître les raisons de votre comportement.. »

Elle recula et il la guida avec une main douce contre son dos pour qu’elle reprenne place sur son siège.
Il s’assit sur le bord de son bureau et croisa les bras.

« Dites- moi pourquoi vous vous êtes jetée à ma tête , Jeudi. »

« Je ne me suis pas jetée à votre tête ! »

« Mais si , et nous le savons tous les deux. J’étais en train de discuter lorsque j’ai senti que l’on m’observait.. Quand j’ai levé les yeux , vous me fixiez comme hypnotisée. »

« Je n’étais pas hypnotisée ! J’étais.. intriguée , tout au plus. »

« Allez- vous me contredire continuellement ? Votre regard était fixé sur moi comme si j’étais le seul homme dans la pièce. Pourquoi ? »

Buffy lui répondit sans le regarder .

« Vous ressemblez à mon mari , dans la façon de tenir vos épaules , votre nuque....je vous ai aperçu de dos la toute première fois , et cela m’a frappée . Et puis j’avais un verre d’alcool .. »

« Je vous en prie ! Vous n’étiez pas ivre . » dit-il avec brusquerie. « Je lui ressemble à ce point là ? »

« Non.. Seulement de dos.. la forme de votre tête , votre silhouette. » soupira – t –elle. « Quand j’ai pu voir votre visage , je me suis rendue compte.. » Elle sembla hésiter . « En fait vous ne lui ressemblez absolument pas. »

« Et vous avez eu tout le temps du monde pendant que nous dansions. Et ensuite dans la voiture . C’était bien avec moi que vous étiez ! » dit-il d’une voix tranchante.

Buffy cacha son visage entre ses mains .

« Je ne peux pas vous en dire plus. » dit- elle .

« Je veux savoir la vérité », fulmina-t-il en écartant ses mains et en les gardant dans les siennes . »Quand nous sommes arrivés chez vous , pourquoi m’avoir laissé continuer , et répondu à mes baisers ? »

« Je ne sais pas ! » cria-t-elle .
Il observa son visage tourmenté , ses yeux verts qui reflétaient une immense incertitude .

« Vous faisiez semblant d’être bien , c’est cela ? »

Elle ne détourna pas les yeux quand elle murmura : « Oui. … non .. je .. j’avais besoin.. »

Il la relâcha brutalement et se leva . A nouveau elle recevait les vagues de sa colère comme une mer déchaînée.

« Bien ! Cela soulage mon amour – propre. »

Buffy ouvrit la bouche pour parler , mais il l’en empêcha.

« Ne me dites pas que vous êtes désolée . »

« Je n’allais pas dire cela. » répondit- elle en se levant . « Jeudi c’était mon anniversaire de mariage . »

Il lui tourna le dos pour regarder par la fenêtre.

« Dieu.. » grogna-t-il. « Continuez , Buffy. »

« Il.. Il est mort il y a juste un an. Nous allions voir des amis en Ecosse. Un camion s’est retourné sur la route , Angel roulait vite , il a essayé de freiner , mais notre voiture a dérapé et s’est renversée.. »

Buffy s’interrompit. Elle respirait difficilement , et sentit la douleur qui l’oppressait . Quand avait-elle énoncé les faits dramatiques à haute voix , à quelqu’un ? Elle réprima un sanglot , et William fut auprès d’elle en un instant . Il la prit dans ses bras , et passa une main dans son dos , le frottant doucement .

« J’ai tant rêvé de l’accident , nuit après nuit.. » continua-t-elle d’une voix sourde. « Quand je me suis réveillée à l’hôpital , ils m’ont caché la vérité pendant plusieurs jours. »

« Etiez-vous mariée depuis longtemps ? « demanda –t-il comme s’il souffrait avec elle.

« A peine un an . Nous allions en Ecosse pour fêter notre anniversaire . »

« Jeudi , c’était donc votre second anniversaire ? »

« Oui.. Et je me suis rendue compte dans la matinée que j’avais perdu mon alliance . Cela m’a bouleversée. Puis après une journée pénible , Willow m’a convaincue de venir à cette soirée. J’ai avalé un cocktail.. dansé un peu . Je me sentais si seule .. Puis je vous ai aperçue. »

Ils restèrent silencieux de longues minutes . Elle se dégagea de son étreinte , et il ne fit rien pour la retenir .

« Pourquoi a -t-il fallu que j’aie quoique soit de ressemblant avec lui. » soupira-t-il.

« Je vais récupérer vos documents et retourner travailler . » dit Buffy .

Elle avait perdu tout apparence de désolation et de fragilité. Sa voix était plus ferme , résolue , et tout son corps proclamait le retour du contrôle d’elle-même . William pencha la tête de côté , et se prit à regretter ce moment de faiblesse et de chagrin qui lui avait permis de l’approcher de nouveau . La tenir contre lui , la réconforter et l’apaiser , voilà ce qu’il brûlait de faire , et toute l’attitude de Buffy indiquait à présent une telle réserve qu’il en ressentit une douleur physique .
Impuissant , il la contempla alors qu’elle prenait les disquettes et se dirigeait vers la porte .

« Au- revoir , William. »

Son nom , dans sa bouche , lui fit l’effet d’un baume ; mais une fois qu’elle eut disparut , il se rassit à son bureau , et réalisa combien sa présence seule lui était un bien être et une souffrance.

‘Non pas au-revoir , amour , ‘ se dit-il.

Buffy espérait que les rumeurs s’apaiseraient . Elle prit soin dans les jours suivants de se plonger dans son travail , et surtout de ne pas être aperçue en compagnie de William . Il avait dû lui aussi se jeter à corps perdu dans ses activités car elle ne l’aperçut qu’une fois , de loin , en grande discussion avec quelqu’un du marketing . Sandra lui lança encore quelques allusions sur le fait qu’elle avait su , en une brève apparition , tourner la tête de l’irrésistible William Lawrence , alors que plusieurs femmes ne demandaient rien d’autre et rêvaient de lui depuis des mois.. Beaucoup croyaient que l’attitude calme et froide de Buffy n’était qu’une apparence , et qu’elles avaient vu la vraie nature , passionnée et libre , de la jeune veuve , lors d’un trop bref moment.

Buffy sentait aussi le regard des hommes , un regard nouveau ; comme ‘ils découvraient une créature dont les charmes auraient été juste dévoilés..
Buffy se retira en elle-même , comme aux premiers temps de son arrivée à New Network. Angel avait été son premier et unique amour , celui qui l’avait initiée aux sentiments et à la confiance , qui l’avait chérie et protégée , même si leur union n’avait duré que fort peu de temps.
Il lui avait proposé de l’épouser juste dix-huit mois après avoir fait sa connaissance , et par la suite leur vie à deux avait été tranquille ,et rassurante .
Elle repoussa les images de passion charnelle qu’elle avait partagée avec William, refusant de reconnaître qu’elle n’avait jamais ressenti une telle ardeur sexuelle à la perspective d’être caressée par un homme .

Qu’est-ce que cela signifiait de sa relation avec Angel ? Buffy repoussa toute introspection au plus profond de son esprit , pour se concentrer sur les souvenirs chers à son cœur qu’elle gardait de son époux.

Sa tendresse , son désir de toujours la protéger de ce que le monde pouvait amener de désagréable . Angel avait été son univers , et depuis sa mort un an auparavant , il l’était encore , d’une autre façon . Elle n’avait guère envie que cela change .
Pourtant , sa tristesse était moins oppressante , et elle retrouvait le plaisir de s’habiller de vêtements plus clairs qui mettaient en relief sa beauté discrète. D’ailleurs , depuis l’irruption dans sa vie de William Lawrence , les autres ne portaient plus le même regard sur elle , et elle avait quelquefois l’impression de ne plus contrôler son existence.
Impulsive by Cassiopea
Chapître 6. Impulsive décision.


Cela faisait une semaine qu’elle avait vu William dans son bureau , lorsqu’elle surprit une conversation entre deux jeunes femmes du service comptable , qui sous-entendaient que sa froideur apparente ne cachait sans doute qu’une liaison torride avec le désirable et sensuel William.

Buffy était agacée et affolée ; elle s’imagina que pour faire cesser les bavardages , elle n’aurait qu’à accepter la prochaine invitation de Riley . Le hasard la remit en présence du jeune homme le lendemain , et elle lui fit son plus beau sourire ; il sembla stupéfait et heureux .

« Vous aimez le théâtre ? » lui demanda-t-il alors qu’ils marchaient tous deux vers le restaurant .

« Beaucoup », répondit-elle , en devinant ce qui allait suivre .

« J’ai deux places pour une pièce d’avant-garde qui ne joue qu’une quinzaine de jours . Les critiques sont très bonnes. Que diriez-vous de m’accompagner ? »

« Quel jour est-ce exactement ? « demanda Buffy , qui ne tenait pas à sortir le week-end , qu’elle réservait à une visite chez Alex et Anya .

« Oh , Jeudi soir .. Et il y aura beaucoup de personnes de Network , l’auteur a souhaité présenter son œuvre à un nombre important de personnes de la société. »

‘Cela pourrait couper court à toutes les insinuations sur mon compte..’ songea Buffy . C’était exactement l’occasion qu’elle cherchait . Accepter une sortie avec un homme aussi peu mystérieux que Riley devait lui suffire , pensa t –elle , pour qu’ensuite elle retrouve sa tranquillité d’esprit..

« Merci , je serais ravie de venir. » sourit-elle .
Le visage de Riley s’éclaira . Il lui prit doucement la main , et lui sourit à son tour .
« Magnifique ! » s’exclama-t-il.

Buffy trouva son idée satisfaisante . Mais elle ne pouvait s’empêcher de penser à la réaction de William . Puis elle se dit , bien malhonnêtement , qu’elle ne lui devait rien . Leur attirance était basée sur de fausses impressions , n’est-ce pas ? Du moins , en ce qui la concernait..
Oui , mais lui .. ? N’avait-il pas été immédiatement subjugué ? Elle ne ressemblait certainement pas à une de ses nombreuses conquêtes , se dit- elle avec un humour noir . Un homme aussi terriblement séduisant avait dû faire succomber plusieurs femmes , déjà.


Elle n’avait pas réalisé que Riley , au comble du bonheur dans .ce qu’il considérait le premier pas du relation difficile , fit part de la nouvelle à certains de ses collègues ; et William devait faire partie du lot , car elle croisa son regard le lendemain matin alors qu’il sortait d’une salle de réunion entouré de plusieurs autres journalistes , quand il la vit et la cloua d’un regard de feu , ses splendides yeux d’un bleu presque noir sous l’effet de la colère , et d’un autre sentiment que Buffy ne sut reconnaître .
Elle rougit , et se hâta de quitter les lieux .
Elle se força cet après-midi là à travailler de son mieux sur les émissions qu’il préparait . Comme pour essayer de l’apaiser en lui donnant satisfaction . A écouter sa voix chaude et vibrante , ses réflexions brillantes sur le sujet qu’il tenait à présenter au public , son style unique , elle commençait à percevoir sa personnalité . Et le peu qu’elle devinait l’attirait indéniablement.


Une fois chez elle , elle se pelotonna dans le canapé du salon en buvant un thé vert . Depuis l’autre extrémité de la pièce , Angel l’observait sur la photo prise le jour de leur mariage . Elle lui jeta un œil affectueux. Pendant toute une période , Buffy avait continué à s’adresser à lui à travers les images de leur bonheur. Puis , elle s’était peu à peu contenté de sourire ou de pleurer devant ses portraits ..

« Que puis-je faire d’autre , chéri ? J’ ai pris un départ si peu comme il faut avec ce pauvre William . Je me suis mal conduite envers lui .. Il a cru que j’étais prête à quelque chose de bouleversant , alors que .. »

Alors que quoi ? dit une voix insistante au fond de son âme . N’avais-tu pas besoin de lui , comme il a eu besoin de toi ?

Buffy alla se coucher le cœur lourd . Elle appréhendait la soirée du lendemain , à présent .
La dernière chose que son esprit garda clairement avant de sombrer dans le sommeil , fut le beau visage de William , empreint de désir , et dont la bouche affamée capturait la sienne pour un baiser ravageur , dont les mains se mouvaient sans relâche sur sa peau , dont les mots ardents résonnaient jusque dans son ventre .

. ‘ Je te veux comme un fou.. Cà va être si bon , amour.’

+++++++++++++++++
Le lendemain soir , Riley lui suggéra qu’ils dînent ensemble dans un café à proximité du théâtre ; la séance ne débutant qu’à 2I heures , ils auraient tout le loisir de passer un moment à bavarder autour d’un plat.
Pendant le repas , il se montra un compagnon divertissant et agréable ; seul son regard trahissait quelquefois à quel point il semblait attiré par elle. Il ne lui posa aucune question personnelle - il savait bien sûr qu’elle était veuve et menait la vie la plus simple qui soit - , et se contenta de raconter comment il était parvenu à rentrer dans le monde fermé d’une chaîne de télévision privée.
Lorsqu’ils sortirent , il remarqua d’une manière attendrie :

« Vous préférez écouter plutôt que parler .. »

« Vraiment ? » fit Buffy en souriant doucement.

Il contempla son visage avec une admiration si évidente qu’elle cessa de sourire et baissa les yeux.

« Ne vous éteignez pas » , dit-il en lui prenant le bras pour traverser en face du théâtre.
« Que voulez-vous dire ? » demanda – t –elle étonnée.

« Vous ne vous en rendez pas compte , mais la lumière brille un bref instant dans votre visage , puis elle disparaît et vos yeux s’obscurcissent. »

Buffy resta silencieuse . Angel avait emporté cette lumière dans sa mort , et pourtant elle avait l’impression , depuis un certain temps , que des éclairs fugitifs de l’ancienne Buffy , apparaissaient, dans un éclat de rire ou l’ attention plus soutenue qu’elle accordait aux autres.

Ils arrivèrent parmi les premiers au spectacle . La petite salle était charmante , avec ses lambris dorés et ses fauteuils de velours. Riley avait de bonnes places d’orchestre , et il lui indiqua plusieurs personnes qu’il connaissait de la société. Sur certains visages , Buffy pouvait mettre un nom , mais il lui semblait que d’autres , elle ne les avait jamais vus.. Ils répondaient à Riley d’un geste de la main.

Puis les trois coups signalèrent le début de la représentation. Les conversations cessèrent , et Buffy se renversa avec plaisir sur son siège.
A sa grande surprise , l ‘action débuta au fond de la salle ; puis des voix différentes semblèrent s’interpeller de tous côtés ; elle comprit alors toute la saveur de la notion ‘ pièce d’avant- garde ‘. Il arrivait même que les acteurs se mêlent au public et s’adressent directement à lui. Lorsque les lumières se rallumèrent pour l’entracte , il la regarda , attendant ses impressions.

« Alors , qu’en pensez-vous ? »
« C’est original , pour le moins . Mais pour l’instant la motivation des personnages me semble un peu confuse.. ! »

« Allons prendre un verre. » proposa –t –il.

Le hall et le bar était déjà noir de monde . Riley la laissa dans un endroit en bordure du hall , lui promettant de faire son possible pour obtenir leurs boissons.
Buffy doutait qu’il pût même être servi dans un laps de temps convenable .

La tête lui tournait légèrement , et elle avait chaud . Elle était vêtue d’une longue jupe de velours noire assortie d’un top en dentelle beige qui laissait devenir la rondeur de ses seins , sans que le décolleté soit provocant .
‘ je n’aurais pas dû porter quelque chose à manches longues ‘ , soupira-t-elle en se mettant encore à l’écart , dans ce qui semblait être le début du couloir menant à la loge des artistes . De là où elle se tenait , elle pouvait voir la haute stature de Riley se frayer un chemin jusqu’au comptoir .

En face d’elle se dressait un extraordinaire miroir , et elle s’en approcha pour rectifier sa chevelure qui ne cessait de retomber sur ses yeux . Elle avait vraiment besoin d’aller chez le coiffeur ..
Elle arrangea les premiers boutons de son chemisier, passant un doigt délicatement dans la vallée entre ses seins .
Au même moment , elle croisa dans la glace le regard intensément bleu de William ; il se tenait à plusieurs mètres d’elle , était vêtu avec nonchalance de la même tenue noire qu’il portait le jour leur première rencontre .
Leurs regards restèrent soudés l’un à l’autre , et il y avait un tel désir nu dans le sien que Buffy fut envahie d’une chaleur extrême. Elle frémit de tout son être , alors qu’elle contemplait son beau visage , sombre , et le mouvement de sa langue qu’il passa lentement entre ses dents et sa lèvre supérieure . Sa respiration s’accéléra , et elle se trouva incapable de bouger . Il la caressa de ses yeux ardents , depuis son front , sa bouche , son cou , s’attardant sur son buste et sa taille .

Buffy sortit brutalement de sa torpeur et se recula , de façon à ne plus avoir son image dans le miroir . Elle sentait ses mains devenir moites , son cœur battre à un rythme terrible , et elle essayait en vain de retrouver une attitude détachée .
Elle baissa les yeux , et se força à respirer le plus calmement possible .


« Si j’avais su que vous aimiez ce genre de pièce , je vous aurais proposé de venir avec moi » , entendit-elle au creux de son oreille , alors qu’elle se félicitait de ne plus frissonner .
Elle redressa les yeux , et William était là , son corps à quelques centimètres du sien, dans toute sa masculine beauté .

« Qui vous dit que j’aurais accepté ? » répondit Buffy .

Ils se regardèrent encore . Il avait un air de confiance et de sûreté qui l’agacèrent.

« Mais bien sûr , sortir avec Riley est si facile , si peu risqué, » ajouta-t-il en passant un doigt le long de sa joue .

« Je ne vois absolument pas à quoi vous faites allusion , William » répliqua-t-elle avec douceur .
Et dans ses yeux verts luisaient la plus parfaite innocence .
Il frémit . Elle avait une façon si unique de murmurer son nom qui le bouleversait .

« Buffy » , murmura-t-il à son tour . « Je veux tout simplement dire que vous n’êtes pas attirée par Riley , et que ne risquez pas de mettre en péril votre confort moral. »

Elle ouvrit de grands yeux devant ce qu’il sous-entendait.

« Riley est une compagnie agréable , et je n’ai rien contre un moment de détente. » répliqua-t-elle en passant une main à l’arrière de son cou.

Il suivit de son regard le mouvement de ses doigts sur la blancheur de sa peau .
Puis il lui prit le bras avec autorité , et l’entraîna plus en avant dans le couloir tapissé de velours pourpre qu’éclairaient à peine quelques petites lampes en forme de fruits. Ce détail fit sourire Buffy .

« Tu ne risques pas de perdre le contrôle de toi –même , avec lui, voilà ce que je veux dire.. » jeta-t-il d’une voix rauque .
Il la prit par la taille , et de l’autre main , caressa ses cheveux .

« As-tu oublié comment tu as perdu ta réserve dans mes bras », chuchota-t-il sauvagement . « Moi j’ai encore le goût de tes lèvres sur mes lèvres , la douceur de tes seins sur ma bouche , la rondeur de tes hanches qui m’appelaient , et ton ventre qui palpitait sous ma paume.. »

Buffy sentit le sol se dérober sous elle , ses membres devenir liquides dès qu’elle entendit le tutoiement amoureux qu’il était si prompt à utiliser dès qu’ils étaient réunis . Une telle sensualité irradiait de ses paroles et de ses traits tendus de passion qu’elle était incapable d’offrir la moindre résistance .
Jamais elle n’avait accueilli en elle un tel torrent de pure envie sexuelle , de pur plaisir à la perspective de se laisser aller.
William perçut son émoi , et resserra son étreinte , la plaquant avidement contre lui. Il respirait lui aussi de manière saccadée , et passa une main langoureuse dans son dos , remontant jusqu’à sa nuque , qu’il prit fermement dans la paume de sa main .
« Donne - moi ta bouche , amour .. Je t’en prie , embrasse – moi.. »

Buffy laissa échapper un gémissement , et tous ses sens se figèrent dans l’attente de ses lèvres brûlantes. Puis il captura sa bouche d’une manière dévorante et intime qui lui fit perdre définitivement tout sens du réel .
Il l’embrassait comme il l’avait embrassé le premier soir , avec dévotion , douceur mêlée d’impatience , et elle ouvrit les lèvres pour accueillir sa langue plus profondément . Il suçait , léchait sa lèvre supérieure , puis revenait inlassablement à l’intérieur , dans l’humidité chaude de sa bouche , capturant encore sa langue , la mordillant .
Et dans le même temps où Buffy se noyait dans la ferveur de son baiser , il ondulait doucement ses hanches , frottant son sexe tendu contre la jupe de velours recouvrant son ventre , exerçant une pression délicieuse qu’elle sentait se répandre en une vague de bonheur insensé.

« Dieu , tu embrasses comme un ange , amour.. » souffla-t-il en posant brièvement son front contre le sien .
Puis il reprit ses lèvres avec ardeur . Leur baiser devenait oppressé et languide , et il grogna de plaisir .

« Partons », murmura-t-il en quittant se lèvres à regret. « Viens… je te veux.. »

Buffy le regarda d’un regard troublé et inquiet . Pourquoi perdait-elle toute volonté dans ses bras ? Ne s’était- elle pas promis de rester à l’écart de son charme ravageur et de ses paroles passionnées ? Elle se recula et laissa retomber ses bras le long de son corps.

« Je ne peux pas , je ne veux pas.. » commença - t- elle .

« Comment peux-tu refuser ce qu’il y a entre nous , Buffy ? » dit-il d’une voix âpre. « Crois-tu que je connaisse ce genre de réaction avec n’importe quelle femme ? »

Elle se remit à trembler , confuse et soucieuse . Il plongea son regard dans ses yeux affolés , et ne vit plus que l’incompréhension , et le maintien qu’elle tentait de présenter au monde extérieur . La femme sensuelle et abandonnée qui se livrait librement à lui un instant auparavant avait cessé d’être présente .

Il s’éloigna alors aussi d’elle , et ses yeux reflétèrent le froid qui avait submergé son cœur.

« Tu es magnifique , amour , mais tu n’es pas vivante . Tu peux te voiler la face et nier l’incroyable attirance que je sens en toi , je n’accepterai pas cela longtemps. »

Buffy le toisa avec fierté , et une dignité qu’elle était loin de ressentir .

« Nous avons commis une erreur , pour la seconde fois , c’est tout. » affirma-t-elle.« Je dois retrouver Riley. »

Il la regarda comme si elle l’avait frappé . Une lueur de dérision et de souffrance flamba dans ses prunelles assombries par le désir qui avait brûlé dans tout son être juste quelques minutes auparavant .
Il la regarda s’éloigner , mais , à l’instant où elle tournait pour rejoindre le hall , elle jeta un dernier regard sur sa silhouette immobile , et il crut voir un poignant regret perler au creux de ses paupières .

‘C’est ainsi que tu veux jouer , amour.. ‘ se dit-il . ‘ La victoire n’en sera que plus savoureuse. La guerre a commencé , et je ne compte pas la perdre.’
Prise de conscience by Cassiopea
Chapitre 7.

Au moment où Buffy rejoignait le hall et une foule compacte de spectateurs , Riley arriva avec leurs boissons.

« Voilà , j’y suis parvenu ! » s’exclama-t-il.
Elle accepta le verre qu’il lui tendait avec soulagement ,et but son eau minérale d’un seul coup . Elle lui adressa un petit sourire .
« Tout va bien ? demanda-t-il , un peu surpris par la rougeur de son teint .

« Oui , oui . Après ce premier acte étonnant , et la chaleur qu’il fait ici , j’avais vraiment besoin de me désaltérer. » dit-elle.

En fait elle était fort loin du bien-être ; ou plutôt , après avoir connu quelques minutes de pure satisfaction dans les bras de William , elle sentait encore le tremblement de ses jambes , la chaleur répandue dans sa poitrine et le creux de ses reins , son cœur qui battait la chamade , et elle se demanda avec fébrilité si elle portait sur sa figure les marques des baisers fiévreux que William lui avait volé.

Elle craignait qu’il ne surgisse brusquement derrière elle , et ne la place dans une situation délicate ; si Riley l’apercevait, après qu’il ait remarqué sa nervosité , il n’aurait aucun mal à comprendre d’où venait son agitation.

« Si nous regagnions nos sièges ? » proposa-t-elle avec une voix qu’elle chercha à rendre ferme.
Riley l’examina pensivement , puis lui prit le coude pour retourner dans la salle.
La sonnerie retentit , et tout le monde se dépêchait maintenant de finir sa boisson.

Tandis que la pièce reprenait , Buffy laissa errer son regard parmi les personnes assises autour et devant elle ; puis , elle réalisa qu’elle cherchait très précisément le visage de William , et son sang se glaça dans ses veines . C’était absurde et illogique , et elle s’obligea à suivre réellement le déroulement du second acte.

Ce fut seulement lorsqu’elle sortit du théâtre avec Riley , qu’elle l’aperçut. Il portait par-dessus sa chemise une longue veste de cuir noir qui rendait son allure plus dévastatrice , s’il était possible. Elle s’en voulut d’éprouver une pointe de plaisir à sa vue. Il était sur le trottoir , en train de parler , et son profil dur et sensuel se découpait sur le mur derrière lui.

« Ah , voici l’auteur ! » remarqua Riley en suivant le regard de Buffy. En compagnie de William Lawrence , bien entendu. » ajouta-t-il d’un ton plus sec.

« Mon cher Riley ! » s’écria une femme d’une trentaine d’années ,rousse , qui se tenait aux côtés de William.
Elle tendit vers lui ses mains avec un geste gracieux , et Riley les prit et les serra , puis l’embrassa sur la joue.

« Félicitations , Jenny , c’était fantastique. »
Elle eut un petit rire moqueur.
« Tu n’as pas exactement adoré la pièce , comme la moitié du public d’ailleurs, je ne suis pas aveugle , mais si on ne tente rien de nouveau , où est le plaisir ? »

« C’est vrai » , dit Riley avec une grimace cocasse.

Buffy se tenait silencieusement à côté de lui , et gardait les yeux délibérément éloignés du regard flatteur de William , qui , elle le sentait , laissait ses yeux aller et venir le long de son corps .
Au moment où elle posait son regard sur lui , il haussa le sourcil de la manière la plus suggestive qui soit , et passa sa langue le long de sa lèvre supérieure en la fixant de manière si intime que Buffy se jura de lui faire payer plus tard d’une quelconque façon.
Puis Riley se tourna vers Buffy , et , au moment où il allait la présenter , Jenny déclara :

« Je vous ai déjà vue , il me semble .. Vous travaillez à New Network ? »

« Oui , au service documentation. » répondit Buffy .

« Peut-être avez-vous déjà travaillé pour moi ? » demanda encore Jenny , comme si elle fouillait sa mémoire. « Mais je crains de ne pas pouvoir retrouver votre nom. »

« Elizabeth Neeson » , répondit Buffy avec une sorte de défiance .

Jenny jeta un regard à William , puis il y eut un étrange silence , et Buffy se surprit à fixer William à son tour.
Jenny sourit d’une manière forcée , et prit le bras de William.
« Bien , nous devons vous laisser , car nous allons boire un verre avec quelques critiques , et si je ne suis pas là , ils vont être encore plus féroces.. » dit-elle avec un léger rire de gorge .

« Bien sûr. » dit Riley . Il saisit la main de Buffy dans la sienne , et dit affectueusement : « J’ai promis à Buffy que nous ne rentrerions pas tard.. »

William serra les mâchoires , et contempla la démonstration d’affection de Riley avec une lueur meurtrière dans le bleu de ses prunelles , que seule Buffy aperçut.

Puis ils échangèrent les ‘ bonsoir’ d’usage , et Riley la guida jusqu’à sa voiture garée quelques mètres plus loin.
Buffy sentait les yeux brûlants de William dans son dos.


Une fois dans le confort et la sécurité de son lit , Buffy repensa aux instants de passion qu’elle avait une fois de plus partagé avec William. Quand elle avait croisé son regard chaud dans le miroir , tout le reste s’était estompé. Pourquoi avait-il ce pouvoir sur elle , la capacité à lui faire oublier la sévérité de son existence ?
Il ne devait à aucun prix devenir une obsession .
Il fallait qu’elle se ressaisisse . Il n’était sans doute intéressé que par une seule chose , une nouvelle conquête , et elle ne trouverait que souffrance , dans l’aventure..


Cependant , son rendez-vous avec Riley eut l’effet escompté . Sandra vint lui rapporter aimablement le lendemain matin , que certaines conversations tournaient autour du fait qu’après avoir attiré l’attention du splendide Lawrence , Buffy se conduisait sans raison en acceptant une invitation de la part du fade et ennuyeux Riley Finn.
Buffy se sentait agacée par ces sottes rumeurs , et considérait qu’elle n’avait vraiment plus l’âge de ce genre de stupidités . Elle reprendrait son attitude indifférente et réservée avec ses collègues de travail , et voilà tout .
Elle ne voulait pas donner de faux espoirs à Riley , et elle se dit que , lors d’une prochaine sortie , elle lui ferait comprendre qu’il ne pouvait attendre que son amitié.


Une nouvelle semaine commença , après un week-end reposant durant lequel Buffy avait rendu visite à Alex , Anya , et leur fils . Ils habitaient dans une charmante maison à Notting Hill , et avec le temps délicieux qui s’était installé sur Londres, ils passaient déjà beaucoup de temps dans leur jardin ; Anya avait initié Buffy au plaisir de s’occuper de rosiers , et les quelques –uns qui ornaient leur petit paradis faisaient sa fierté . Buffy n’était pas dupe ; elle savait parfaitement qu’Anya avait trouvé cette occupation au début de l’été précédent pour occuper l’esprit en deuil de la jeune veuve . Mais elle y avait pris goût..
Une grande partie du Dimanche fut donc consacré à parler tranquillement , tout en surveillant Colin du coin de l’œil.
Quand Buffy se tint sur le seuil de la porte , et au moment où elle faisait un dernier baiser à son neveu, Anya avait dévisagé la jeune femme avec acuité , et lui avait assuré qu’elle avait meilleure mine, le regard plus clair et dénué de tristesse .
Buffy refusa de faire un lien sur ce nouvel état d’esprit , avec la présence de William dans sa vie.

Riley lui proposa une sortie au cinéma qu’elle accepta sans arrière-pensée , mais quand vint le moment de rentrer , et que Buffy cherchait les mots pour ne pas blesser le jeune homme en lui expliquant qu’elle n’avait que de l’amitié à partager , il lui annonça qu’il partait trois semaines au Japon pour un long reportage sur les relations Est-Ouest , et Buffy n’eut pas le cœur de lui faire de la peine inutilement.

« Buffy » , dit-il gentiment quand il l’eut raccompagnée devant sa porte. « J’ai conscience que vous sortez d’une période douloureuse avec la perte de votre époux , et je m'en voudrais d’être trop direct , mais.. vous me plaisez beaucoup , et j’espère que nous aurons l’occasion de nous connaître vraiment , à mon retour . »

Il attendait sa réponse avec anxiété , mais Buffy était décidée à être honnête , même si elle était dure.

« Riley , j’apprécie votre intérêt. Mais je ne suis pas encore prête pour une relation amoureuse.. Soyons amis , pour l’instant ? »

Il eut un petit sourire peiné , mais compréhensif , et ils se quittèrent simplement.
Buffy ne put s’empêcher d’être soulagée , à la perspective de retrouver sa vie calme, et entièrement consacrée à chérir le souvenir d’Angel.

.
Le lendemain soir,alors qu'elle jetait un œil tranquille sur des notes qu’elle avait prises en vue d’un interview avec l’écrivain Boyd , tout en frottant sa chevelure avec une serviette , un coup de sonnette brutal, à la porte d’entrée de son appartement , la fit sursauter.
Les cheveux encore humides de sa douche , vêtue seulement d’un vêtement d’intérieur , elle répondit au coup péremptoire et trouva William ,en personne , sur le seuil. Interdite , elle le contempla sans mot dire.

« J’aimerais vous parler » , dit-il . « Puis-je entrer ? »

« Eh bien , à vrai dire , je ne suis pas habillée pour vous recevoir.. » commença - t-elle, en le regardant droit dans les yeux , le visage fermé.

Il la regarda de la tête au pieds sans trouble apparent , notant le peignoir bleu foncé ajusté sur ses courbes , le soupçon de décolleté qu’il laissait apercevoir , et ses cheveux dont les mèches s’entremêlaient gracieusement autour de ses épaules . Quelques gouttes d’eau tombaient encore de sa chevelure , et certaines glissaient sur sa poitrine ; il ne put s’empêcher de suivre le chemin de l’une d’entre –elle , et souhaita poser ses lèvres sur son tracé. Elle était délicieuse , une sirène sortant du bain , et il contint le gémissement qu’il sentait naître au creux de sa gorge .
Depuis la première minute où il avait posé les yeux sur elle , elle ne cessait de l’émerveiller par sa beauté timide, et innocente.

« Il s’agit d’affaires , et non de mondanités » , répliqua-t-il d’un ton plus froid qu’il ne le voulait. « J’en ai pour un instant. »
Elle recula à contre- cœur , et il entra . Au souvenir de sa précédente visite , Buffy sentit le rouge lui monter aux joues .

« Mes cheveux.. » souffla-t-elle.

« Oui , je vous en prie , n’attrapez pas froid par ma faute . Allez les sécher. » dit-il brusquement , pour masquer le trouble qui l’avait envahi , sa mémoire pleine d’images merveilleuses où , la première fois qu’elle l’avait accueilli chez elle , c’était pour lui offrir son corps , de la manière la plus intense qui soit .

« De quoi vouliez- vous me parler ? » demanda –t – elle en le faisant entrer dans le salon .

« Allez vous occuper de vous-même d’abord , Buffy » , lui répondit –il avec plus de douceur.

Il crut qu’elle allait disparaître dans la salle de bain . Au lieu de cela , elle alla chercher le sèche-cheveux , et s’installa dans un fauteuil , puis , ayant branché l’appareil , entreprit de les sécher rapidement , sans faire attention à lui .
L’intimité de la scène le prit à la gorge , et William déambula dans la pièce pour retrouver une contenance. Il aperçut aussitôt la photographie de mariage , sur le buffet , et la saisit . Elle l’observa à cet instant , et se demanda ce qu’il pensait , mais les traits harmonieux de son visage ne trahissaient aucune émotion .
Il reposa la photo , et fit quelques pas devant les étagères remplis de livres.

Il lui semblait lointain , presque étranger , et , quand il lui tourna le dos pour prendre un ouvrage , elle contempla sa nuque , la gorge sèche , et constata avec fébrilité qu’il ne pourrait plus jamais être confondu avec Angel. Il portait une chemise bleu océan , de la couleur de ses yeux – ne put elle s’empêcher de songer - , et un pantalon noir, qui mettait en valeur sa musculature parfaite ; il n’était pas grand - Angel l’aurait largement dépassé d’une tête - , mais il avait un corps idéalement proportionné , des épaules exquises , et un visage inoubliable . Sa bouche était ferme et sensuelle , et Buffy réprima un frisson .
Lorsqu’elle débrancha la sèche-cheveux , il se retourna pour l’examiner . Sous son regard , elle prit conscience de la légèreté de sa tenue , de la nudité de ses jambes qu’il pouvait voir par l’ouverture de son peignoir.

« J’ai été impressionné par le travail que vous avez fait pour moi » , dit –il en se rapprochant .
« Merci. » répondit-elle avec plaisir.

« Vous vous êtes montrée très efficace et pleine d’initiatives intelligentes. »

Il s’assit en face d’elle sur le canapé. « Aussi ai-je décidé de vous proposer de quitter le service documentation pour travailler avec moi. Cela vous tente –t –il ? »

Buffy sentit son cœur palpiter et des sueurs perler le long de ses tempes , sous l’effet de la surprise et d’une émotion qu’elle ne put définir.
« Non.. » dit-elle d’un ton rauque , sans prendre le temps de réfléchir.

Il la regarda d’un air détaché et se pencha vers elle , les coudes sur ses genoux.

« Ma secrétaire ne peux reprendre à mes côtés car elle a dû quitter Londres pour suivre son mari à l’étranger . Je n’ai rencontré que quelques candidats , médiocres ou peu motivés , jusqu’à maintenant. J’ai parlé à votre chef de service , il est prêt à vous laisser partir. »

Buffy se leva , et , seules ses mains se frottant l’une contre l’autre ,trahissaient son désarroi.
« Vous devez vous rendre compte que c’est impossible ! » jeta-t-elle avec une note de désespoir dans la voix.
« Pourquoi ? » dit-il avec un regard froid , en se levant à son tour.
« Parce que…. » balbutia-t-elle.

Il haussa les sourcils. Elle eut envie de le gifler. Il savait très bien pourquoi.

« C’est évident , Monsieur Lawrence. » dit-elle aussi froidement.

« Par pour moi. Et je m’appelle William. »

« Je ne pourrais pas.. » murmura-t-elle.

« Suis- je irrésistible à ce point ? » demanda –t-il avec un regard moqueur et un mouvement suggestif de sa bouche.

Cela la mit en colère.
« Vous me comprenez très bien . Je me suis donnée assez de mal pour que cessent les bavardages ridicules au sein de la société , après cette soirée .. »

« Quel mal vous -êtes vous donné ? » demanda-t-il en la dévisageant avec intensité.
Elle lui rendit son regard mais ne répondit rien .
« Finn.. » fit-il lentement . « Vous êtes sortie deux fois de suite avec lui pour que les gens cessent de chuchoter sur notre éventuelle liaison. »
« En partie , seulement. » dit-elle en baissant la tête. « Il est réellement agréable. »

William pencha la tête de côté , et , avec un sourire détestable , murmura :
« Nous savons très bien tous les deux ‘ l’intérêt ‘ , d’avoir Finn pour compagnon. »

« Arrêtez.. » gémit-elle.

« Vous êtes trop sensible », dit-il en retrouvant un ton sec. « Quelle importance cela a-t-il ? Maintenant que j’ai compris la situation , vous ne m’intéressez plus , Buffy.
Aucun homme ne veut être le substitut d’un autre , et je n’ai pas l’intention de jouer les remplaçants dans votre lit. »

‘Mon Dieu , se dit William , ai-je jamais exprimé de mensonge plus terrible que celui-ci ? Si ce n’est le fait de refuser d’être considéré comme une consolation , il n’avait jamais désiré quelque chose plus ardemment que faire l’amour à Buffy , et la chérir dans toutes les occasions de sa vie.

Il pivota sur ses talons , et alla saisir la photo de mariage.

« Que je sois damné si je vois la moindre ressemblance ! »

« Je vous ai déjà expliqué qu’il ne vous ressemblait pas de face.. seulement le mouvement de votre nuque , votre façon de vous tenir , de dos.. » dit-elle d’une voix étouffée , encore sous l’émotion de ses paroles blessantes .
« Et je n’ai pas l’intention de vous tourner le dos toute mon existence. » affirma-t-il.

Il reposa la photo.
« Il était plutôt beau ? » questionna-t-il.

Buffy ne répondit pas . Angel était beau , certes , mais la femme amoureuse qu’elle avait été avait vu autre chose en lui . Elle n’avait aucune envie d’expliquer cela à William Lawrence.

Sans la regarder , il reprit d’un ton tranquille :
« Acceptez-vous de travailler avec moi ? Vous êtes intelligente et astucieuse. C’est une chance pour vous de venir faire l’expérience d’être mon assistante , et vous le savez. »
Il disait vrai . Combien rêvaient de ce poste ?

« Merci de me l’avoir proposé , mais je refuse. » s’obstina –t –elle en marchant délibérément vers la porte du hall d’entrée.

« Je vais vous parler sans prendre de gants » , dit-il d’un ton agacé , en enfonçant ses mains dans ses poches. « Premièrement il est évident que des bavardages vont recommencer , mais il y a toujours des rumeurs dans ce genre de petites sociétés , et cela ne dure pas. Vous n’êtes pas dans une cour d’école , que je sache ! Deuxièmement , je vous promets que je ne vous importunerai plus. Je reconnais que je vous trouve très séduisante » poursuivit-il avec l’air le plus indifférent qu’il put prendre , « mais je peux vous assurer que je ne tenterai rien avec une collègue de travail telle que vous allez devenir pour moi. »

Il plongea ses yeux profonds dans les siens , avant d’ajouter :
« Et je ne vous toucherai pour rien au monde , telle que vous êtes en ce moment. »

Elle blémit , et eut du mal à trouver sa respiration . Pourquoi ses remarques la blessaient-elle , alors qu’elle avait refusé de céder à ses charmes à deux reprises ?

« Si vous craignez que je ne vous fasse continuellement des avances , n’y pensez plus . Je vous propose ce poste pour vos capacités professionnelles , rien de plus. J’ai besoin d’une assistante compétente le plus vite possible , et je sais que vous ferez l’affaire. »

« Vous pouvez être absolument certain que vous ne m’intéressez en aucune façon , maintenant que je vous connais un peu mieux , William « , asséna-t-elle à son tour avec arrogance . « Et je vous rassure , vous ne m’êtes pas indispensable. »

Elle savait envoyer des coups , pensa William , qui cacha son ressentiment derrière un petit sourire .

« Eh bien nous sommes donc parfaitement d’accord. Je ne pense pas que vous voulez demeurer secrétaire de documentation toute votre vie », dit-il impatiemment. « Je sais que nous ferons du bon travail ensemble. Il me faudra de longs mois pour mettre au point ma première série d’émissions , et je cherche à réunir une bonne équipe. Et vous avez une qualité inestimable à mes yeux que je n’ai pas encore mentionnée. »

« Laquelle ? » demanda –t- elle avec curiosité , et malgré elle flattée de son insistance à l’avoir comme partenaire . Elle savait qu’il était sincère dans ses compliments.

« Votre silence » , répondit-il doucement. « Je n’ai jamais rencontré une femme qui parle moins que vous . Or , quand je travaille , je ne veux pour rien au monde d’une personne qui bavarde constamment . »
Buffy ne mettait pas en doute ce qu’il venait de dire . Depuis qu’il était arrivé à New Network , elle avait entendu parler de la façon dont il travaillait : on disait qu’il était exigeant et irascible.. dans ses bons jours.
Il fut surpris par son sourire , et la regarda d’un air interrogateur.

« Ai-je dit quelque chose d’amusant ? »
« Non , rien. »
William passa une main dans ses boucles châtains , et son visage se durcit.

« Bien , je vous ai exposé mon point de vue. Qu’en dîtes – vous ? »

« Il faut que je réfléchisse » , dit-elle avec calme, en resserrant les bras autour d’elle.

Elle commençait à avoir un peu froid . Et toutes ces émotions la rendaient nerveuse.

« Mais pas trop longtemps ; il me faut quelqu’un très vite. »

Il se dirigea vers la porte d’entrée et se retourna vers elle. Buffy le suivit d’un pas léger et gracieux , dans ce peignoir qui révélait chaque courbe de son corps , et que William trouvait exquis . Il laissa son regard la parcourir et dut forcer ses mains à demeurer sagement le long de ses hanches.

« Vous êtes belle mais sans vie » dit-il avec un frémissement dans la voix. « Même vos magnifiques yeux verts sont dépourvus de lumière. Vous êtes trop jeune pour vous enterrer ainsi . Quel âge avez-vous, vingt-cinq ans ? J’ai tenue dans mes bras une créature libre , passionnée et si désirable que je n’oublierais jamais.. »
Ils étaient très proches l’un de l’autre , et ses yeux brûlaient d’une ferveur qui l’impressionna. « Je croyais avoir trouvé la femme idéale quand vous êtes venue vers moi sans rien dire , mais avec une telle ardeur ..

« Vous aviez promis de ne plus faire allusion à cela. » dit- elle , palpitante .

« Non , j’ai simplement promis de ne plus vous toucher parce que j’ai perdu mes illusions à votre sujet. » répliqua-t-il. « Je crois surtout que vous ne supportez pas l’idée que je connaisse intimement une partie de vos secrets . J’en ai beaucoup appris sur vous , en une nuit .. »

« Je pense que vous avez dépassé votre temps de visite » .

« Je suis désolé, » jeta-t-il d’une voix rauque . « Mais je n’ai pas tout à fait fini. Vous essayez de remplir le vide de votre vie par un amour qui est mort. »

« Non.. » cria-t-elle d’un ton plein de détresse. « Ce n’est pas fini. Tant que je vis , Angel est vivant . »

« C’est vrai » , dit-il d’un air sombre. « Mais ce n’est que du passé . Vous devez affronter le fait que votre mari est mort , sinon vous ne vivrez vous-même qu’à moitié et c’est un crime contre la vie . Je ne peux être le seul à penser cela ! » cria-t-il sauvagement.

« Vous ne comprenez rien » , dit-elle . Et elle faisait un effort surhumain pour que les larmes qui gonflaient son cœur ne viennent pas ruisseler sur ses joues. Abandonner les sentiments qu’elle avait pour Angel , en s’attachant à un autre homme , cela lui paraissait la trahison la plus pure.
Toutes ses forces l’abandonnaient , et elle souhaitait se retrouver seule le plus vite possible à présent.

« Oh , je ne comprends que trop bien » répliqua William . « Il est de votre devoir de sortir de votre néant glacial , avant que le monde extérieur perde tout attrait pour vous et que vous deveniez une morte - vivante. »

« Vous êtes odieux ! » dit-elle avec colère .

« Il est peut-être temps que quelqu’un soit odieux avec vous , plutôt que compatissant. »

Elle fut à deux doigts de le gifler , mais se contenta de le toiser avec dédain , et , redressant le menton , les yeux étincelants , elle affirma:
« Cela semble vous plaire au plus haut point , de m’envoyer toutes ces cruautés à la figure . Je vous ai blessé dans votre amour- propre lorsque je vous ai avoué que vous me rappeliez mon mari , et que c’était pour cette seule raison que j’étais tombée dans vos bras.. »

Il recula et sa bouche se ferma en un pli dur .
« Vous avez certainement l’habitude que les femmes s’évanouissent de plaisir devant un simple geste de vous. » continua-t-elle. « Vous êtes un homme déplaisant . »

Une furie contenue flamba dans ses sourcils et ses yeux devenus noirs.

« Peut-être , mais moi je suis bien vivant. »

Il ouvrit la porte d’un mouvement brusque , et se tourna à demi vers elle.

« Je ne cherche pas à être cruel avec vous , Buffy . Je veux que vous sortiez de votre torpeur . Vous avez du courage , montrez le ! Et que ceci n’interfère pas avec votre choix professionnel. »

Elle le regardait d’un air lointain , comme si elle avait cessé d’être complètement avec lui . Mais il y avait aussi une telle incertitude mêlée de douleur dans son beau visage triste , qu’il en eut le cœur terriblement lourd .
Elle referma la porte derrière lui sans bruit , et il demeura de longues minutes immobile , une main sur le montant de bois , respirant par saccades .

Il ressentait la souffrance de Buffy comme une plaie à nue , et , alors même qu’il regrettait son agressivité et son impétuosité , il savait qu’elle avait besoin d’entendre ces paroles pour ouvrir son esprit et son cœur à autre chose que son deuil .

‘ Je promets que je vais m’occuper de toi , amour ‘ , murmura-t-il.
Une si douce tentation by Cassiopea
Chapître 8. Une si douce tentation.



Quinze jours plus tard , Buffy répondait au téléphone dans une grande alcôve adjacente au bureau de William.

« Oui, c’est l’assistante de Mr. Lawrence à l’appareil », répondit-elle d’une voix distraite .

« Je croyais qu’il ne vous inspirait que de l’indifférence », fit une voix accusatrice.

« Oh , Riley , vous êtes de retour ! » sursauta Buffy .

« Oui », répondit-il d’un ton légèrement hostile. « Un peu plus tôt que prévu. Et pour apprendre que vous êtes devenue l’assistance personnelle de Lawrence ? J’ avais cru comprendre que vous ne vouliez rien avoir à faire avec lui. »

Buffy eut un petit rire de gorge et se cala plus confortablement dans son siège.

« Riley , la jalousie ne vous pas du tout . Et sérieusement , c’est une proposition que je ne pouvais pas refuser. Et je vous assure que depuis que j’ai commencé il y a deux semaines , je n’ai pas le temps de songer à autre chose qu’au travail. Et pour vous , est-ce que tout va bien ? Avez-vous fait bon voyage ? »

« Qu’est-ce que cela vous fait ? » maugréa-t-il .

Mais elle comprit qu’il feignait d’être plus en colère qu’il ne l’était réellement.

« Eh bien , j’aurais été désolée si vous vous aviez été dévoré par un panda au zoo de Pékin » , rétorqua-t-elle .

Il éclata de rire .

« Petite rosse ! Je vois que vous êtes d’une humeur enjouée , mais à mes dépens.. » continua-t-il. « Au risque de vous ennuyer », dit-il d’un ton plus sérieux « pourrions-nous dîner ensemble ? »

« J’en serais ravie , mais j’ai de très longues journées à présent. Je ne quitte plus le bureau à 17heures comme avant . Et je vous avoue que je suis éreintée en rentrant chez moi.. »

« Il vous fait travailler dur ? » demanda –t -il.

« Comme une esclave », répondit Buffy . « Mais c’est le lot de tous ceux qui sont nouveaux dans une équipe. »

Elle ne regrettait rien .
Après son entrevue avec William chez elle , et les douloureux souvenirs qu’il avait fait surgir en elle - veuve et enfoncée si profondément dans son chagrin à 25 ans - , Buffy savait parfaitement que sa décision concernant son travail ne devait pas être influencée par l’attitude arrogante et agressive de William .
Elle avait passé le week-end suivant chez Alex et Anya , et alors qu’elle était assise dans le jardin avec cette dernière , et elle avait raconté les derniers événements de sa vie , ses rencontres avec William ( tout en omettant le caractère passionné et sulfureux de leurs rencontres ) , jusqu’à sa proposition de poste.

« Je l’imagine fervent dans tout ce qu’il doit entreprendre » ,avait dit Anya . « Et je suppose qu’il est séduisant ? »
« Oui. »avait murmuré Buffy presque à contre- cœur . « Extrèmement séduisant , dans un genre dangereux. »

« Accepte. C’est de la folie d’hésiter. Comme il te l’a dit c’est une occasion inespérée. Et ce changement ne peux que te faire du bien. »
Elle avait jeté un œil bref sur Colin jouant dans l’herbe avant d’ajouter d’un ton plus doux : « Je t’ai donné mon point de vue , il est temps que tu cesses de vivre dans le passé . Tu as subi un coup du sort terrible , mais tu dois continuer à vivre. Angel te dirait la même chose. »

Anya , sous ses manières brusques , tenait le langage de la raison . Angel n’aurait pas souhaité pour sa jeune épouse une existence de recluse soupirant après un amour impossible . Il avait été un homme rempli d’une énergie combative , tranquille , et Buffy commençait à réaliser qu’elle devait regarder vers l’avenir avec un cœur plus confiant .
Elle était restée assise dans le jardin , seule , jusqu’à la fin du jour . A écouter le chant d’une grive , à laisser son corps se détendre sous la chaleur du soleil. ‘ Je suis vivante ‘ , pensait – elle . ‘ Je dois faire un effort. »

Quels mots avait utilisé William ? Que son attitude était un crime contre la vie ? Cela l’avait frappée , et elle ne pouvait oublier l’expression presque cruelle de sa bouche . Sa rage froide .
Il ne ressemblait pas à Angel , qui n’avait jamais dévoilé un aspect aussi farouche dans leur courte vie commune . Comment ne l’avait-elle pas compris plus tôt ? Il n’y avait donc aucun danger à travailler avec lui . Il la laisserait indifférente .
Son ambition passionnée , son tempérament tumultueux et impitoyable , ne trouveraient aucun écho en ce qu’elle avait partagé avec Angel .



Elle termina sa conversation téléphonique avec Riley , et se prit à imaginer que les rumeurs qu’elle avait entendu sur le caractère de William s’étaient révélées exactes : il était déterminé , acharné dans la réussite de son équipe et l’assurance qu’on avait mis dans sa capacité à réussir à New Network , et cachait sous une apparence séductrice une puissance impitoyable , et des colères redoutables.
Elle tourna un regard pensif vers la fenêtre et le ciel chargé de nuages , et réalisa qu’elle était attirée par des hommes très différents.

« Avez-vous trouvé ce dossier ? » demanda sèchement William qui franchit la porte du bureau comme si une armée ennemie était à ses trousses .

Elle sursauta et se retourna vers lui , les yeux encore songeurs.
Il la dévisagea entre des paupières mi- closes , et s’attarda sur ses yeux troublés , la ligne gracile de son cou , ses bras nus .

« Réveillez-vous. » dit –il avec hargne. « Je ne vous paie pas pour rêver. » ajouta-t-il en prenant le dossier qu’elle lui tendait . « Surtout pas de fantômes. »

Buffy rougit légèrement , et répondit d’une voix ferme :

« Le dossier Grinberg est également sur votre bureau depuis un moment . Et Paul a appelé , il pense que dix émissions est un chiffre encore trop important , et pense que nous pourrions réduire.. »

William passa une main dans ses boucles châtain, et se tourna vers elle avec un regard durci :
« Je croyais qu’on avait été clair ; la quantité d’images et de documents que j’ai rapportés avec mon équipe ne peut pas se réduire indéfiniment ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire , Buffy » ajouta-t-il d’un ton plus doux .

Il s’installa derrière son bureau , et la contempla un instant , la tête penchée de côté.
Mais Buffy ne répondit pas , et s’était à nouveau penchée sur l’écran de son ordinateur .

William demeurait encore surpris qu’elle ait accepté de travailler avec lui ; et, la voir juste à quelques mètres de lui , tous les jours , dans un silence concentré et réservé , ne lassait pas de l’émerveiller .
Elle était l’assistance idéale , comprenant ses préoccupations immédiatement , et prenant les devants quand un problème se présentait , qu’elle savait résoudre. Elle s’était adaptée très vite au nouveau contexte qui la mettait en contact avec les deux ou trois autres membres de l’équipe de William , et surtout savait l’aider dans sa tâche avec un minimum de paroles .
Il lui arrivait facilement de parler d’un ton dur et irrité , et elle ne faisait que serrer les lèvres , en prenant un regard lointain .

Buffy se sentait observée , mais n’en laissait rien paraître . En deux semaines de travail à ses côtés , elle interprétait les signes d’agacement de son patron avec un calme qui l’intriguait elle-même . Et elle avait d’ailleurs découvert que ses accès de rage froide étaient plus difficiles à supporter que ses explosions de colères .

Dans ses moments là , tout le monde redoutait ses paroles cinglantes ; Buffy avait vu juste deux jours auparavant une jeune assistante partir en sanglotant , à la suite d’une réflexion sans doute trop dure. Inexplicablement , elle était imperméable à ses mouvements d’humeur , peut-être car elle se sentait à égalité avec lui..

Tous deux reprirent leur travail dans une atmosphère studieuse . Mais Buffy laissa plusieurs fois son regard errer sur le ciel , et les fenêtres des immeubles voisins , le soleil qui brillait encore haut dans le ciel était une tentation pour quitter le bureau plutôt. Hélas , c’était un luxe qu’elle ne pouvait plus imaginer , et , avec un léger soupir , Buffy passa une main languissante sur sa nuque .

William tressaillit : son léger soupir , le mouvement de son corps qui se cambrait, sa main qui passait dans la blancheur de son cou , juste à la limite de sa chevelure qu’elle avait rassemblée en un chignon vague , et dont les mèches ne cessaient de retomber , indisciplinées , au fur et à mesure que la journée s’écoulait , tout trouvait un écho fiévreux dans son propre corps .
Il mourrait d’envie de s’approcher , de lui caresser doucement les épaules , de laisser ses lèvres glisser sur sa peau , et de lui murmurer qu’elle pourrait rentrer bientôt .

Mais il reconnaissait qu’il n’avait aucun sens de l’heure , tant il se laissait absorber par tout ce qu’il avait à mettre au point. Et malheur à celui qui essayait de partir avant qu’un projet ne soit terminé : ses collègues le maudissaient , car William méprisait tous les aléas de la vie privée.

En face de lui , Buffy refermait son ordinateur portable , et se dirigea vers les étagères couvrant le mur opposé à la fenêtre . William suivit ses pas légers , la cambrure de ses reins mise en valeur par un pantalon beige couvrant délicieusement ses formes , et la ligne de son dos gracile , qu’il devinait sous le voile d’une chemise blanche . Elle s’étira jusqu’à atteindre les tiroirs supérieurs , et sa silhouette demeura ainsi , presque immobile , dans une position que William ne put s’empêcher d’admirer.
Etait-il fou pour s’être délibérément mis dans une situation telle que , plusieurs fois par jour , elle exposât ses charmes , alors qu’il lui avait juré qu’il ne tenterait plus de la séduire .
Il laissait ses yeux parcourir la beauté de ses reins , ses jambes tendues dans l’effort , et sursauta presque quand un coup sec fut frappé à la porte et que John Brohsam entra en coup de vent ; il était le chargé des illustrations pour les images d’ouverture , et venait constamment demander l’avis de Buffy .

Il regarda la jeune femme qui cherchait des dossiers , sourcils froncés , et se percha sur un coin de son bureau . La trentaine , garçon au sourire franc et doté d’un grand sens de l’humour , il cherchait toutes les occasions pour amener un sourire sur le beau visage de la nouvelle partenaire de William.

Il fit un petit signe de la main en direction de celui-ci : « Will.. Tout va bien ? »

Celui-ci lui lança un regard froid .

« Qu’est-ce qui t’amène .. encore , John ? » demanda-t-il .

« Comme d’habitude . Je viens chercher l’avis artistique de la plus jolie femme de New Network » , répliqua-t-il avec légèreté .

Et , sur le bloc de feuilles blanches qu’il emportait partout avec lui , il commença à faire un croquis de Buffy .
Celle-ci se retourna , les mains pleines de pochettes de photos , et lui sourit avec douceur. William vit l’admiration briller dans le regard de John , et la lumière nouvelle dans le visage de la jeune femme.

« Tu nous fais perdre notre temps », dit-il sèchement. « Il y a encore au moins une heure avant de partir , et nous avons encore un certain nombre de points pour les trois premiers documentaires que nous n’avons pas réglés. »

Buffy ignora sa remarque , et vint se rasseoir derrière sa table , étalant les pochettes devant elle. Elle commença à sortir plusieurs clichés qu'’elle étala sur le bureau.

John continua à dessiner , tournant son corps vers la jeune femme , ses doigts longs et fins volant sur la feuille de son carnet . Son regard allait de Buffy à son croquis constamment .

« Je pense que j’ai absolument les photos pour satisfaire votre sens de la perfection, John », dit-elle .

William s’étonna une fois de plus de la capacité qu’elle avait à toujours à anticiper une demande , et regarda avec contrariété son collègue quitter sa posture pour venir se placer tout près de Buffy , leurs mains se frôlant au-dessus des photos.

« Je sais que vous me surprenez sans cesse , Buffy », dit John . « Vous avez tout à fait raison , ces copies sont parfaites . Vous êtes fantastique ! »
Buffy rit doucement , et rassembla les épreuves .

« Si je pouvais travailler en trouvant des solutions aussi vite pour chaque chose , ce serait une bénédiction. »

Elle lui tendit la pochette.
« Voilà pour la première émission . Je crois que tout est décidé pour la seconde ? »
John terminait son dessin , et rejeta la tête en arrière pour examiner le résultat. Puis il le posa sur le bureau de Buffy.
« John , c’est merveilleux . » dit-elle en regardant le portrait qu’il avait dressé en quelques minutes . Son expression , le sérieux de son regard , étaient rendus avec une exactitude impressionnante .

« Non , c’est vous qui êtes merveilleuse. » répondit John . « Vous êtes libre ce soir ? »

William sentait sa stupéfaction se muer en rage ; une jalousie brûlante lui mordait la poitrine , et il cherchait les mots les plus cinglants pour remettre l’impudent à sa place , quand Buffy dit avec calme :

« Je suis désolée , j’ai déjà un rendez-vous ce soir.. » Elle adoucit ses paroles par un regard lumineux .Puis jeta un oeil bref vers William , et croisa son regard bleu et glacial . Elle redressa le menton et lui renvoya un regard chargé de défiance.
« Oh ? » murmura John , qui venait de surprendre l’échange de regards.

Il s’imagina que William jouait sans doute un autre rôle que journaliste dans la vie de Buffy , et son visage refléta un instant une ironie désabusée. Mais sa bonne humeur reprit le dessus aussitôt , et , prenant les documents préparés par Buffy , lui déposa un baiser léger sur la joue.

« A plus tard . Merci infiniment . »
Et il quitta la pièce chargée d’une électricité sauvage.

William se leva , et vint se poster avec nonchalance en face de la jeune femme.

« J’ai le regret de vous dire que nous avons ‘ réellement’ certaines choses à mettre au point .., Buffy.. » Il venait de se mordre la langue en se retenant de l’appeler « amour » , comme si la simple appellation pouvait effacer le sentiment d’ impuissance qu’il sentit déferler dans son cœur , à la perspective de la savoir en compagnie d’un autre homme que lui.

« Je le sais », dit-elle d’une voix égale. « Mais je ne doute pas que nous ayons terminé d’ici sept heures. »

Elle le regardait d’un air si professionnel qu’il n’eut pas l’envie d’aborder le sujet de sa sortie.
Mais , après une longue discussion sur les mérites ou non d’intégrer des commentaires sur des passages dont la splendeur évoquait en elle-même plus que tout discours , ils finirent par tomber d’accord , et , une fois encore , William se félicita de l’efficacité de leur entente intellectuelle.

Buffy prenait sa veste et son sac , se dirigeant vers la porte , lorsqu’il se décida brutalement .

« Avec qui sortez-vous ? »

Un instant , elle crut avoir mal entendu. Puis elle lui fit face , et lui répondit sans trahir son émoi .

« Mon ami d’enfance Alex et sa femme viennent manger chez moi. »

« Ah , bien , bien » murmura-t-il d’un ton indifférent. « Dans ce cas , je ne vais pas être un ogre , et vous gâcher ce moment. Partez vite . Et n’oubliez pas que demain matin , nous nous retrouvons tous en salle de montage . »

« William.. » ajouta-t-elle d’une voix un peu rauque « ne restez pas jusqu’à une heure impossible. »
Il se rapprocha avec l’allure féline qui le caractérisait , et , un sourcil haussé , lui sourit avec un air taquin.

« Etes-vous préoccupée de ma santé ? » questionna-t-il . « C’est inutile. »

Buffy ne bougeait pas , et contemplait , palpitante , la ligne de sa mâchoire , la pureté de sa bouche , la fascinante couleur de ses prunelles.

« Non. .je.. » souffla-t-elle. « Enfin , je sais que vous êtes si perfectionniste. »

« Oui , mais c’est manière de fonctionner. » répondit-il avec un léger rire. « Je ne pense pas que cela change à mon âge. »
Il passa le revers de sa main gauche sur sa joue , et Buffy crut que son cœur allait s’arrêter à ce seul contact.

« Merci de cette pensée . Mais je vais faire comme vous . Lire juste un article et rentrer . » dit-il en laissant retomber sa main.
Elle hocha doucement la tête , et le quitta sans un mot de plus .

William referma la porte de leur bureau avec douceur , et vint se rasseoir dans son fauteuil. La tête dans les mains , il fit un effort pour calmer la tension qui comprimait sa nuque et ses épaules.

‘ Comment vais-je te résister , amour ?’ se dit-il .

Il laissa aller son dos en arrière , et ferma les yeux . Il lui avait fallu une extraordinaire volonté pour ne pas prendre Buffy dans ses bras , pour ne pas couvrir sa bouche de sa bouche , avant de lui promettre les caresses les plus audacieuses.

Et l’intérêt qu’elle ne cessait de susciter chez les autres hommes aiguillait son désir de possession d’une manière insensée.
Une vague de désir et de frustration le raidit de nouveau . Elle avait été sienne pendant de trop brèves minutes , mais sa chair était marquée au fer rouge , il n’y avait pas d’autre explication à l’envoûtement qu’il ressentait en sa présence .

Quand il rentra finalement chez lui deux heures plus tard , et que , le ventre vide , il se jeta dans son canapé , dégrafa le col de sa chemise , et laissa négligemment sa cravate sur le sol , un verre de whisky à la main , il laissa son imagination le combler.
Sous ses paupières frémissantes , il vit le corps alangui de Buffy , nue sous le halo mauve d’une lampe , les seins palpitants et durcis , les lèvres gonflées de ses baisers, dans l’attente d’être pénétrée. L’ ardeur qu’il avait ressentie à cet instant était inégalée dans sa vie d’homme, et il avait eu pourtant de nombreuses aventures.

Dans ses rêves , William se rassasiait de la faim qu’il avait d’elle de mille façons , plus érotiques les unes que les autres. Et couvrait ses cris d’extase sous ses lèvres affamées . Il se réveilla en sursaut vers minuit , le sexe douloureux, la sueur au front, le nom de Buffy murmuré inlassablement dans une litanie de plaisirs.
Un travail stimulant by Cassiopea
Chapître 9. Un travail stimulant.


Le lendemain matin , le temps s’annonça encore plus délicieux que la veille , ce qui était exceptionnel à Londres en ce mois de Mai : l’air léger et tiède s’accompagnait d’un ciel sans nuages , et Buffy , qui avait repris goût à un habillement plus recherché , se décida pour une robe longue en soie sauvage , de couleur turquoise douce , qui s’harmonisait avec son teint ; elle garda les jambes nues puisqu’elle avait commencé à prendre quelques couleurs dans le jardin d’Anya et Alex , grâce à ses visites régulières, et elle chaussa des sandales de même couleur que la robe.
Elle laissa ses cheveux libres sur ses épaules , et , d’une humeur excellente, conduit jusqu’à New Network. Son appartement , situé dans Bloomsbury , lui permettait de faire le trajet jusqu’à la City dans une durée convenable , et le parking de la société permettait de ne pas perdre de temps à chercher en vain une place . Quelquefois Buffy prenait le bus , mais il fallait vraiment avoir plus de temps devant soi , chose qui ne lui était guère permise depuis que William l'’avait engagée dans son équipe.

Elle arriva dans la salle de montage en même temps que deux autres membres , John, et Lili , journaliste caméraman d’une cinquantaine d’années , qui avait été du voyage en Afrique . John la regarda d’un œil visiblement admirateur quand elle franchit la porte et déposa son sac sur une des tables .

« Buffy , vous êtes tout simplement irrésistible », sourit-il en prenant une de ses mains .

La jeune femme sentit ses joues rosir sous le compliment , et répondit , désinvolte :

« John , je crois que vous êtes un séducteur , et que vous dîtes cela à beaucoup de femmes. »

Lili fit entendre un petit rire qui n’était pas dupe et alla s’installer à côté du projecteur , s’affairant à régler le matériel.

« Vous savez que ce n’est pas vrai » , répondit le jeune homme , faisant mine d’être scandalisé.

« Je crois que n’avez pas conscience de votre beauté », ajouta-t-il d’un ton plus bas , et je suis heureux de pouvoir vous le rappeler. »

William choisit ce moment pour entrer dans la salle , en compagnie de trois autres collègues ; il fronça aussitôt les sourcils en constatant la proximité de John auprès de Buffy .
« Nous sommes déjà en retard », jeta-t-il d’une voix coupante, « je suggère que tout le monde s’installe. »

John fit un clin d’œil à Buffy et alla s’asseoir . William la contempla pensivement , et s’avança vers elle :

« Bonjour William » , dit-elle. « Déjà à cran ? »

« Je suis désolé. Bonjour Buffy.. » Il laissa ses yeux caresser son corps parfait , et elle sentit une chaleur se répandre dans son ventre et le long de son dos , mais le regard qu’elle lui rendit ne laissa rien paraître de son émoi.

« Vous êtes magnifique » murmura-t-il pour elle seule.
« Cette robe est.. »

Il s’interrompit , et se tourna brutalement vers le groupe qui s’installait autour des tables et en face de l’écran . Il jeta sa veste sur une chaise , et entreprit d’ouvrir son attaché-case avec des gestes calmes , mais à l’intérieur de son cerveau , une tempête faisait rage . Elle était une vision de féminité et de séduction , et , en pénétrant dans la salle , son instinct avait été de l’approcher et de l’accueillir avec le plus voluptueux des baisers . Il se dit que son emprise sur lui-même faiblissait , et que s’il voulait garder l’esprit sain , il devait se concentrer uniquement sur le fait que Buffy et lui étaient collègues de travail .
Une voix malicieuse lui chuchota que ce serait sans aucun doute la chose la plus délicate qu’il tenterait d’accomplir dans toute son existence.

La matinée se déroula dans une ambiance de réflexion et de discussion , autour des images du premier documentaire. Tout semblait au point , et le ton s’anima seulement un peu sur la fin , quand William évoqua la demande de Paul Surron , le directeur financier , de ne pas envisager une série de onze documentaires. Lili grogna que tout ce qu’elle avait tourné était indispensable.. Buffy intervint en les informant qu’elle avait rendez-vous avec Paul l’après-midi même , et qu’elle avait l’intention de lui faire saisir l’importance de ne pas réduire le nombre d’émissions.

« Eh bien entre votre charme et votre talent de persuasion , je suis presque sûr que c’est une affaire réglée » , commenta John en s’étirant.

« Will , tu as une assistance en or , j’espère que tu as conscience de ta chance ? » ajouta Oz , le deuxième journaliste -images .

« C’est pour cela que je lui ai proposée le poste » , rétorqua William .

Au moment de sortir , Buffy trouva Riley qui l’attendait dans le couloir.

« On déjeune ensemble ? » proposa-t-il , enjoué .
« Volontiers. »
William sortait avec Lili et Oz ; il les suivit du regard et se dit qu’il se contenterait d’un sandwich avant de partir à plusieurs rendez-vous qui l’attendaient dans la suite de la journée.



Une semaine s’écoula dans l’effervescence de la mise au point de la seconde émission ; William tenait à ce que plus de la moitié de la série documentaire soit prête à être diffusée avant que son équipe d’une dizaine de personnes puisse souffler un peu . La programmation ne devait pas avoir lieu avant l’automne , et avec le rythme acharné qu’il imposait à chacun , l’objectif était maintenu.

Il lui arrivait d’être à l’extérieur pour des rencontres professionnelles , mais la plupart du temps il était assis derrière son bureau , ou travaillait en salle de montage.
Buffy quant à elle , s’était peu à peu habituée aux manies de chaque personne , et sa patience , son calme , son intelligence charmaient tous ceux qui avait l’occasion de lui demander d’intervenir .
Elle avait la faculté d’écouter , comme le lui avait fait remarquer Riley , et de ce fait , chacun de ses interlocuteurs se croyait important .
Elle devait reconnaître que sa tâche était passionnante ; et William tenait parole , il ne lui avait plus fait la moindre avance. Son attitude était distance , quelquefois hostile , ou désagréable , mais elle préférait cela.
Angel lui avait souvent répété que le mélange de sa beauté et de sa timidité était irrésistible …Cela signifiait sûrement que William avait abandonné l’idée insensée de la séduire.


Par contre , elle avait constaté que prendre une attitude rêveuse le mettait invariablement dans une colère froide .

Le Vendredi vers 17 heures , elle était entrain de chantonner doucement une mélodie que sa radio lui diffusait presque quotidiennement au moment où elle avalait son thé , et , les yeux perdus sur un cliché flamboyant représentant un lever de soleil sur le Nil , elle ne prit pas garde que William rentrait dans leur bureau , en coup de vent.

Un rayon de soleil accrochait des lambeaux de lumière dorée dans les cheveux de Buffy , et tout son buste, vêtu d’un chemisier pourpre entrouvert sur sa poitrine naissante , était auréolé. On pouvait deviner la délicate courbe d’un sein , enfermé dans un soutien-gorge à la dentelle si légère qu’elle était transparente ; la tête penchée sur la photo , elle semblait dans un autre monde .
William reçut de plein fouet une onde de désir si puissante qu’il frissonna de la tête aux pieds . Mais dans le même temps , la surprendre dans une songerie si profonde le troubla désagréablement . A quoi , à qui pouvait-elle penser , si ce n’est à un souvenir heureux de sa vie avec Angel.
Il posa les mains à plat sur son bureau , et ce geste la fit sursauter .

« Ce n’est pas parce que c’est la fin de la semaine que vous pouvez cesser tout effort intellectuel », dit-il d’une voix dure. « Rêver est interdit dans ce bureau , n’ai-je pas été clair ? »
Son regard vibrant démentait toute la froideur de sa voix . Elle le regarda avec des yeux scintillants et perplexes , mais ne répliqua rien .

« Répondez-moi. » dit-il en lui saisissant le poignet.

« Ne croyez-vous pas que vous êtes totalement tyrannique ? » dit-elle d’une voix ferme. « Je travaille peut-être pour vous , mais mes pensées n’appartiennent qu’à moi. »

Elle le défiait de ses yeux verts , tranquilles , et essaya de se libérer.

Il refusa de céder prise , et serra plus fort. Elle poussa une exclamation de douleur, et le foudroya du regard .

« J’admirais simplement ces photos . J’ ai toujours pensé aller découvrir l’Egypte.. » Son ton prit une inflexion incertaine , et William fut persuadé qu’elle allait ajouter « .. avec mon mari » , mais elle se tut , et tout son visage prit une expression de colère . « Et je n’ai rien d’autre à vous dire ! »

Il lâcha son poignet , mais demeura le visage à quelques centimètres du sien .
Buffy massa doucement l’endroit qu’il avait serré, et vit la trace rouge de ses doigts.

« Pourquoi êtes-vous si brutal ? »

Il eut un rire sans joie , et gronda entre ses dents : « Parce que c’est efficace avec vous . »

Ils se regardèrent en silence . Le cœur de Buffy battait sauvagement dans sa poitrine et elle sentait ses paumes devenir moites . Il la buvait des yeux . Son corps tendu , sa mâchoire rigide , la veine qui battait à sa tempe , tout indiquait qu’il était prêt à exploser .
Mais Buffy restait immobile et ne baissait pas les yeux.
William respirait de manière presque saccadée , et se pencha lentement vers les lèvres de Buffy , des lèvres entrouvertes , humides , qu’il brûlait de capturer et de mordre .
La sonnerie du téléphone les arracha à cette fièvre , et Buffy se saisit immédiatement du combiné. Sa voix égale ne trahit pas le tumulte sensuel dans lequel elle était plongée.

« Oh Riley , oui , bien sûr je n’ai pas oublié. »

Il s’éloigna et s’installa derrière son ordinateur . Mais ses yeux restèrent avidement fixés sur le visage de la jeune femme .
Buffy continua sa conversation quelques secondes encore , et raccrocha .

« Je croyais que n’étiez sortie avec Finn que pour faire cesser les bavardages sur nous. »

« Oui , mais il m’arrive d’accepter une soirée au théâtre avec lui et d’autres collègues. »

Il sembla être à moitié satisfait de sa réponse , et elle crut qu’il allait encore lui poser des questions , mais , après une longue minute où leurs regards demeurèrent soudés l’un a l’autre , dans une intensité déroutante , il prit son propre téléphone.

« Vous pouvez partir dès que vous jugez avoir terminé. » dit-il encore.

Buffy murmura un « d’accord » du bout des lèvres , encore bouleversée par la sensation d’excitation éprouvée à la perspective de la bouche de William sur la sienne. Le plaisir avait été foudroyant , et elle en constatait encore les effets : ses seins dont les mamelons frottaient contre la dentelle de son soutien-gorge , sa gorge sèche , son ventre tendu , et les fourmillements qui couraient le long de sa colonne vertébrale.

Elle devait admettre l’évidence : William Lawrence la plongeait dans un état d’abandon et de sensualité qu’il était bien le seul à provoquer , et à pouvoir assouvir.
Si un baiser presque donné la faisait chavirer si désespérément , comment réagirait-elle quand il la prendrait à nouveau dans ses bras ?
Car cela arriverait , tôt ou tard . Elle l’avait vu dans l’avidité incandescente de ses yeux marine. Elle ne pouvait se mentir à elle –même indéfiniment.
Troublée plus qu’elle ne voulait l’admettre , Buffy se hâta de ranger tous les dossiers.


Quand elle partit , William était dans une conversation alanguie avec Jenny Calendar, et il lui fit un simple geste de la main pour lui dire au-revoir .
Elle refermait la porte lorsqu’elle l’entendit rire , d’un rire profond et sensuel.
« Tu es une tentatrice.. » , fut les derniers mots qu’elle entendit .

L’idée d’aller au théâtre lui parut tout à coup éblouissante . Tout plutôt que se morfondre dans son salon après un bain relaxant.
Loin des yeux.. by Cassiopea
Décidé de donner deux chapîtres ce soir , puisque je n'ai pas fait de mises à jour depuis presque une semaine ! Bonne lecture.



Chapître 10. Loin des yeux , prés des pensées.


Le week-end se passa dans la tranquillité pour Buffy , même si son esprit vagabonda à plusieurs reprises vers le moment de fièvre qu’elle avait si brièvement vécu avec William , dans leur bureau.
Si le téléphone n’avait pas sonné , ils auraient échangé un baiser , dont la promesse laissait une sensation de manque indéniable au creux de sa poitrine. Elle refusa de considérer ce que cela pouvait impliquer , et s’évertua à occuper ses pensées à des choses plus matérialistes .


Willow lui suggéra une après-midi de lèche –vitrines , et Buffy accepta . Elles évitèrent les rues les plus fréquentées , car un Samedi après-midi , il y aurait eut de quoi devenir folles , d’autant plus que le temps était toujours aussi printanier , et que flâner devant les nouvelles collections était une idée partagée par de très nombreuses londoniennes..

Willow avait d’ailleurs une idée très précise de ce qu’elle recherchait , et entraîna Buffy dans les rues plus calmes de Covent Garden.

« C’est vraiment la dernière robe que je passe », soupira Willow en s’engouffrant dans la cabine d’essayage.
Elle voulait une robe sexy , mais sans excès , pour une soirée avec Oz , dans quelques heures , et rien ne trouvait grâce à ses yeux. Finalement , sur les conseils de Buffy , elle venait de saisir un long fourreau vert émeraude , sans manche .
Quand elle ressortit , Buffy sut qu’elle ne pourrait rien redire à ce choix .

« Tu es splendide , Willow ! « dit-elle . « C’est à la fois évocateur et discret , qu’en dis-tu ? »

Willow prit quelques minutes pour admirer son reflet , et le petit sourire satisfait qui se dessina sur ses traits fit comprendre à Buffy qu’elle trouvait la tenue à son goût .

« Tu es la perle qu’il faut emmener quand on a un choix difficile à faire ! » reconnut-elle , en passant les mains le long de ses hanches.

La robe était réellement délicieuse , et mettait en valeur la beauté discrète de la jeune femme rousse .
Elle savait que Oz la conduirait dans un restaurant élégant , avec peut-être la perpective de danser ensuite .
La vendeuse vint apporter son approbation , et c’est avec un soupir d’aise que Buffy regarda Willow régler son achat .

« As-tu encore un moment pour prendre un thé ? Je mœurs de faim. » dit Willow.
« Oui, si tu veux. Rien de particulier ne m’attends chez moi, » ajouta-t-elle distraitement.

Willow prit aussitôt un air contrit.
« Oh Buffy , je suis tellement égoïste, » commença - t- elle en se mordillant la lèvre inférieure. « Je ne pense qu’à mon rendez-vous avec Oz , alors que tu.. »

« Willow , stop ! » dit Buffy avec fermeté , « ce n’est pas du tout ce que je voulais dire . Tout va très bien , je passe une très agréable après-midi avec toi , et je ne veux pas que tu culpabilises pour quoi que ce soit ! »
Elles continuèrent à marcher , et Buffy lui adressa un sourire rassurant , en lui prenant le bras.

« Bien , bien.. Je me dis simplement que cela m’attriste un peu de penser que tu vas rentrer et que tu seras seule. »

« Tu sais que je me suis mise à sortir à l’occasion avec Riley et ses amis.. Rien encore nous étions au théâtre , et je me suis beaucoup amusée. Ce soir , je me couche tôt . »

« Je voulais justement t’en parler, » dit Willow . « Mais d’abord , un siège ! »

« Si nous allions jusque chez Debeaux ? » proposa Buffy .

C’était un patissier français installé dans une rue piétonne , et qui avait une terrasse très agréable ; quand elles arrivèrent , il ne restait qu’une seule petite table dans un endroit retiré , entouré de massif de rhododendrons , et elles s’installèrent avec satisfaction . Une fois leur commande passée – thé avec petits gâteaux - , Willow prit un air résolu et se pencha vers son amie .

« Je voulais te dire combien je trouve que ta mine est resplendissante » , murmura – t – elle . « Et je pense que le fait de travailler pour William Lawrence n’y est pas pour rien , non ? »

Buffy sourit légèrement .
« Je suis très satisfaite du poste qu’il m’a confiée , c’est vrai .. C’est un travail très stimulant , et je m’entends bien avec tous les membres de l’équipe . Je suppose que le changement m’a fait beaucoup de bien.. » dit-elle en portant la tasse de thé à ses lèvres .

Willow la regardait d’un air pensif.
« Est-ce seulement le travail.. ou la présence de William qui est stimulante ? » demanda-t-elle avec un soupçon d’espièglerie dans la voix.

Buffy ouvrit grand les yeux devant l’insinuation .

« Willow ! Tu crois que je pense à lui d’une façon romantique parce que nous avons dansé ensemble une fois ? » dit-elle d’un ton surpris.

« Non. Je pense que tu pourrais très bien être attirée par lui parce qu’il est exactement le genre d’homme qui intéresserait aussi bien ton intellect .. que ton cœur, » termina-t-elle en rougissant .

Buffy baissa les yeux en soupirant .
« Nous nous entendons très bien sur un plan professionnel , même s’il n’est pas facile d’accepter ses sautes d’humeur . Mais sur un plan personnel , c’est une autre histoire. »

« Oh , tu as un petit air rêveur qui me dit qu’il y a déjà quelque chose.. » répliqua Willow .

Buffy ne répondit pas immédiatement . Elle fit mine de s’absorber dans la splendeur des fleurs qui les entouraient . Puis elle murmura d’une voix douce :

« Je pense qu’il est attiré par moi , depuis la soirée. Mais , il s’est passé…. des événements incompatibles.. avec une quelconque entente. »

Willow connaissait suffisamment son amie pour comprendre qu’elle ne dévoilerait guère plus . Mais elle avait eut raison de deviner une possible relation entre eux. Elle était persuadée que William pouvait constituer un défi à la hauteur de la personnalité unique de Buffy . Mais elle se garderait bien de s’exprimer en ces termes au moment présent.

« Et Riley ? Que représente-t-il ? » demanda –t-elle doucement .

« Oh , il est un peu amoureux de moi , il ne me l’a pas caché. Mais je l’ai averti qu’il ne pouvait avoir que mon amitié , » expliqua Buffy , les yeux pétillants de gaieté . « Ses attentions sont flatteuses , et sa compagnie n’est pas désagréable au théâtre , mais je ne sens pas mon cœur battre plus vite en sa présence ! »

Elle se laissa aller en arrière sur sa chaise , et porta à sa bouche le dernier morceau de brioche qui restait dans son assiette . Willow ne put s’empêcher de remarquer son visage détendu , ses yeux brillants , et l’indifférence amusée qu’il y avait dans la façon dont elle parlait de Riley .

« Mmmm.. tandis que ton cœur palpite quand William est près de toi ? » chuchota Willow , avec l’air le plus innocent qu’elle pût afficher.

« Tu es incorrigible . Mais tu ne me feras rien avouer.. » sourit Buffy . « Disons que William est un vrai challenge . Il ferait perdre la patience à un saint , il est têtu , passionné , intrépide dans ses choix , toujours avide de terminer un travail alors que la montre est contre nous , et son esprit est.. » elle s’interrompit quelques brèves secondes « .. stupéfiant. »

Elle s’était animée magnifiquement durant son discours , et sa beauté était plus éclatante que Willow ne l’avait constatée depuis longtemps. Une sorte de joie irradiait son corps entier , et son amie fascinée, comprit que , sans se l’avouer , Buffy était déjà profondément subjuguée par William.

« J’ai l’impression qu’il est le parfait partenaire de travail qu’on puisse rêver. » dit-elle.

« Oh , ne crois pas que ce soit facile , bien au contraire . Il a un caractère impossible , et ne me permet jamais de ralentir le rythme. »

« Tu veux dire qu’il ne veux pas te voir t’apitoyer sur ton sort. » dit Willow , une pointe de défi dans la voix.

« Décidément , tout le monde s’est donné le mot, » soupira Buffy. « Eh bien , on peut dire ça comme ça , il fait en sorte que je sois tellement occupée par tout ce qu’il me donne à faire que je n’ai pas le temps de penser à ma solitude. »
Willow la contempla d’un air pénétrant , mais le visage de la jeune veuve avait retrouvé une impassibilité qu’elle trouva troublante.

« Et il est terriblement beau .. et célibataire .. » rajouta Willow en se levant .

Buffy ne répliqua rien , et se contenta d’un sourire rêveur.

Elles avaient terminé , et l’après-midi tirait à sa fin ; Buffy se sentait lasse tout à coup , et avait hâte de retrouver le confort de son appartement. Willow quant à elle , n’avait plus que deux heures pour être prête . Elles s’embrassèrent avant de se quitter pour prendre chacune un bus dans une direction différente.

* * * * * * *
William tentait vainement de s’intéresser à la conversation autour de lui . Assis à la table d’un restaurant réputé , entouré de Jenny et quatre autres personnes de sa connaissance – deux journalistes littéraires et leurs compagnes - il ne pouvait empêcher son esprit de vagabonder .
Non pas que les discussions ne soient pas plaisantes , les convives étant des gens à la culture variée et désireux de partager leurs opinions de manière positive , mais , quand il avait été cherché Jenny chez elle en début de soirée , celle-ci lui avait fait clairement comprendre qu’elle était très attirée par lui , et l’avait embrassé délicatement sur le coin de la bouche avec des yeux prometteurs .

Et il savait pertinemment , avec les œillades langoureuses qu’elle avait laissé échapper pendant tout le dîner , qu’elle attendrait certainement un mouvement de sa part une fois qu’il la raccompagnerait chez elle.

Et cela le perturbait plus que de raison . Jenny était une jeune femme intelligente et très jolie , libre , et visiblement prête à une aventure sans complication . Il avait répondu légèrement à son flirt dans les semaines précédentes , mais il ne se sentait pas l’envie d’aller plus loin .
Auparavant , il aurait engagé son corps dans une relation sexuelle sans arrière-pensée , savourant tous les bons moments que la compagnie d’une jolie femme pouvait signifier .

Auparavant … quand son cœur , son âme , son être entier n’étaient pas obsédés par une créature exquise aux cheveux blonds , à la peau crémeuse , à la voix délicieusement rauque , et aux yeux les plus émouvants qu’il eût jamais admirés… Avant Buffy .

Il s’aperçut que toutes les têtes tournées vers lui attendaient une réponse .

« Je vous demande pardon ? » murmura- t – il avec un sourire qu’il voulait rassurant vers Jenny .

« Sally voulait simplement savoir si après la série d’émissions que tu vas produire cette année , le démon de l’aventure dans différents coins du globe va te reprendre. » répondit Jenny en lui rendant son sourire.

« Oh ! Je n’en sais rien du tout. Pour la première fois depuis longtemps , j’ai l’impression que je suis à New Network comme chez moi . Peut-être que je vais devenir casanier ! »

Les convives firent entendre quelques réflexions amusées ; mais Jenny lui jeta un regard pénétrant , qu’il lui rendit avec une pointe d’interrogation dans son propre regard.

Le reste de la soirée lui sembla s’étirer en longueur . Il se demanda ce que pouvait faire Buffy à cette heure . Sans doute était-elle déjà couchée . Elle lui apparut alors dans son esprit telle qu’il en avait gardé le souvenir : nue et palpitante , sous le halo mauve de la lampe de chevet .
Il ferma un bref instant les yeux , et souhaita ardemment retrouver un jour la magie qu’ils avaient goûté en cette minute . Il éprouva un tel désir de la prendre dans ses bras qu’il en ressentit une douleur presque physique.

Au moment de quitter Jenny devant sa porte , alors qu’elle levait vers lui un visage interrogateur , il prit le ton le plus doux pour lui expliquer qu’il ne souhaitait pas rentrer un moment chez elle.

« Je te remercie , Jen.. Mais je suis vraiment fatigué . Je ne serai pas d’une compagnie intéressante . »
Elle sembla comprendre sa réticence à demi- mots , et le contempla une minute avec un regard songeur , puis ils se souhaitèrent bonne nuit avec simplicité.

En conduisant vers Regent’s Park , William rêva un instant qu’il rentrait vers Buffy , après un dîner d’affaires .. et qu’elle l’attendait , doucement endormie entre les draps , chaude et parfumée .. la sensation intense d’un désir fervent lui comprima la poitrine.
Tensions by Cassiopea
Chapître 11. Tensions.


Le Lundi matin , c’est sous une pluie battante que Buffy arriva en courant dans l’immeuble de New Network. La veille , le temps avait brutalement changé , et , après qu’un vent du Sud violent ait soufflé toute la nuit , Londres s’était réveillée sous l’orage . Les quelques minutes que lui avaient pris le trajet du bus à l’entrée de la société , et malgré la protection de son parapluie , Buffy s’était retrouvée les cheveux humides , et son léger pull de coton noir collant à la peau .

Elle pénétra dans le bureau en pestant , et , déposant son sac au pied de sa table de travail , entreprit de se sécher du mieux qu’elle pût . Dieu merci , William n’était pas en vue. Elle alla chercher plusieurs mouchoirs pour frotter ses bras , et se décida à quitter ses escarpins qui avaient pris l’eau également .

Pieds nus , étirant le pull de sa poitrine , Buffy n’entendit pas la porte s’ouvrir . Elle leva la tête quand Elle sentit une présence à ses côtés . William la contemplait d’un œil appréciateur , et sur ses lèvres à peine entrouvertes , il passa sa langue , comme s’il avait faim.
Lui ne portait aucune trace d’avoir lutté contre les éléments . Il était vêtu d’un pantalon gris foncé qui mettait en valeur sa taille mince , une chemise blanche au col entrouvert , pas de cravate , et il tenait sa veste jetée négligemment sur une épaule . Il sentait l’après-rasage, une odeur de sous-bois et de sable , et ses cheveux étaient légèrement bouclés , sans doute à cause de l’humidité ambiante ; une mèche rebelle d’un brun doré , venait sur son front , et Buffy eut l’envie irrépressible de la remettre en place .

« Buffy, » dit-il en souriant , « on dirait que vous n’êtes pas aussi impeccable que d’habitude ? »

Elle lui jeta un regard noir . Son regard s’attarda sur ses seins qui se devinaient clairement sous la finesse du vêtement . Puis il vit qu’elle ne portait plus ses chaussures , et son sourire se fit moqueur.

« Oh , est-ce une autre méthode de détente ? Pieds nus sur la moquette ? Croyez-vous que je devrais essayer aussi ? »

« Si j’attrape un rhume , je ne serais pas là demain pour écouter vos sarcasmes. » gronda – t –elle en s’éloignant vers son bureau .

« On ne s’enrhume pas si vite.. Mais , si vous jugez utile de quitter votre pull , ne vous gênez surtout pas pour moi.. » ajouta-t-il d’une voix caressante.

Elle le regarda avec surprise , en prenant place que son siège .
« Vous êtes d’une humeur magnifique ce matin.. » dit-elle . « Avez-vous passé un bon week-end ? »

Elle n’allait pas lui faire le plaisir de répondre à ses tentatives de séduction. Et elle n’allait pas non plus se laisser troubler par le regard chaud avec lequel il suivait ses moindres mouvements .
Il se cala dans son fauteuil avec un soupir d’aise .

« Je me suis reposé. Et j’ai passé la journée hier chez mes parents . Cela me remet toujours les idées claires.. » répondit-il d’une manière suggestive.

« Est-ce à dire que vous aviez .. le cerveau embrumé ? » ne put - elle s’empêcher de remarquer d’une manière taquine .

Il prit tout son temps pour lui répondre , observant ses yeux brillants , ses cheveux décoiffés dont les mèches retombaient autour de son visage dans un désordre gracieux , sa bouche incurvée en un sourire espiègle… et sa poitrine toujours aussi insolemment dévoilée par le tissu qui se plaquait voluptueusement sur ses courbes.
Il ne l’avait jamais vue si détendue , et radieuse .

« Disons que j’ai toujours des préoccupations , et retrouver l’atmosphère de la maison de mes parents agit comme un baume. »

« Ils doivent être merveilleux. » dit Buffy , doucement.

« Ils le sont . » dit William , et dans ses yeux il y avait une sorte de gravité à présent. « Je vous les présenterai un jour. » ajouta-t-il en se penchant vers son attaché-case pour sortir des documents.

Buffy entreprit de sortir également les dossiers sur lesquels ils allaient travailler , mais une chaleur étrange s’était répandue en elle à ses paroles .

« Et vous , avez-vous pris des forces pour aborder cette semaine infernale ? » demanda-t-il encore .
Buffy sourit intérieurement . C’était la première fois qu’ils réussissaient à avoir une conversation parfaitement calme à propos de leur vie personnelle , et elle aimait cela.

« Oh je n’ai rien fait de très excitant.. » commença- t – elle, et s’apercevant qu’il haussait un sourcil interrogateur et que ses lèvres avaient pris une moue ironique et tentatrice en même temps , « ..enfin, je veux dire que je n’ai rien fait de très différent de d’habitude.. »

Elle s’interrompit encore en rougissant et en levant vers lui des yeux candides . Dieu il adorait la faire rougir. Un frisson de désir parcourut son dos comme un courant électrique , et il attendit qu’elle continue.

« Je me suis promenée dans Covent Garden avec Willow , pour l’aider à trouver une robe, et j’ai passé le Dimanche chez Anya et Alex , comme cela m’arrive souvent. »

« Bien. » dit-il . « Dans ce cas nous devrions faire face à toutes les difficultés le front haut ! »

La semaine devait être essentiellement réservée à mettre en place le contenu de la troisième émission , et c’est là que les attendaient les difficultés , car jusqu’à présent William n’était pas arrivé à se décider sur les commentaires les plus pertinents pour accompagner le reportage photos réalisé par ses deux caméramans.
Ils avaient pris un peu de retard pour les enregistrements , et comme William tenait toujours à ce que le texte soit parfait avant de se rendre en studio , ils allaient devoir mettre les ‘ bouchées doubles.’

La journée se déroula sur un rythme intense , dans une suite de discussions , de réunions , et les différents membres de l’équipe entrant et sortant du bureau à toute heure . A midi William fit monter des sandwichs .
L’après-midi fut en tout point semblable au matin , et vers six heures , Buffy était tellement engourdie à force d’être demeurée assise à écrire sur l’ordinateur qu’elle ressentait des courbatures dans tout le corps.

Elle profita d’un moment où tout le monde quittait la pièce pour se rendre au studio d’enregistrement pour se lever à son tour et aller vers le distributeur de boissons installé deux étages plus bas .
Elle revenait avec deux verres de thé parfumés quand William arriva en même temps sur le seuil.

« Auriez-vous pensé à votre pauvre partenaire de travail ? » demanda-t-il avec une petite moue qu’elle trouva irrésistible , et une lueur provocatrice dans ses yeux bleus.

« Oui. Et j’ai même pris du sucre. » répliqua Buffy en lui tendant le gobelet.

« C’est parfait . » Il lui prit des mains et entra . « Merci , amour . » ajouta-t-il en se dirigeant d’un pas rapide vers son bureau. « Ah , voilà le dossier que j’ai oublié ! » continua t – il en saisissant un ensemble de papiers.

Buffy ressentit une étrange douceur au creux de sa poitrine au son du terme affectueux. Et il ne lui vint pas à l’idée de lui faire une réflexion , alors qu’il semblait lui-même déjà ailleurs .

« Bien. Je remonte , on m’attend. »


Il s’aperçut qu’elle l’observait d’un air pénétrant et s’arrêta devant elle . Il examina ses traits un peu fatigués , la pâleur de son teint . Elle semblait éreintée.


« Vous avez fait un travail remarquable , Buffy. » dit-il avec douceur , en penchant la tête de côté ,et laissant son regard caresser son visage attentif. « Vous n’avez pas besoin de rester pour le montage de la première partie , je me débrouillerai avec John et Lili . Buvez tranquillement votre thé et rentrez chez vous. »

« Etes-vous sûr ? » souffla – t –elle . « Je peux faire un effort jusqu’à sept heures.. »

Il plaça un doigt sur ses lèvres et elle frissonna. Puis il fit mine de se pencher en avant et lui chuchota à l’oreille : « C’est un ordre. A suivre sans discuter. »
Au souffle chaud de sa respiration dans son cou , Buffy tressaillit . Il se redressa lentement , et lui sourit :
« Partez vite , et revenez demain en forme . C’est à peu près la même journée qui nous attend.. »

« D’accord. . » acquiesca – t –elle .

Elle le regarda partir , songeuse . Il était infiniment difficile de résister à la douceur de William Lawrence , elle qui était habituée à sa rudesse et à sa froideur depuis longtemps déjà. ‘ Pas depuis toujours’ lui dit une voix en elle même. ‘ La toute première fois où il son attention s’est tournée vers toi, elle était empreinte d’une séduction envoûtante et délicieusement tendre. Confuse , Buffy regagna son appartement l’esprit malmené.



Une fois chez elle , Buffy se fit couler un bain très chaud , mit en marche la stéréo pour écouter Norah Jones et sa voix langoureuse , et alluma quelques bougies parfumées à la rose .
La pluie n’avait pas cessé , et c’est avec un infini plaisir qu’elle quitta ses habits humides et
se glissa dans l’eau en poussant un soupir de bien-être .

Elle avait passé une journée intéressante… éreintante sur un plan professionnelle , mais passionnante, et la bonne humeur de William était quelque chose de tellement inattendu et apprécié qu’elle se prit un instant à imaginer ce que pourrait devenir leurs relations si il demeurait aussi prévenant . Elle sourit pour elle-même , car évidemment , elle ne faisait pas d’illusion sur ce calme qui avait régné dans le bureau et parmi les membres de l’équipe durant la journée.

Il retrouverait vite son caractère emporté , prompt à la colère et à l’insatisfaction .. mais elle savait que derrière cet aspect sauvage , il y avait un homme plein de douceur , de prévenance , soucieux de féliciter ses collègues pour toute la bonne volonté qu’ils mettaient dans leur travail , reconnaissant de leur acharnement à mener le projet à bien . Et surtout un homme terriblement passionné , dont la sensibilité était mêlée à un pouvoir de séduction dévastateur.


Elle tourna son visage vers le portrait d’Angel , sur une étagère en face d’elle.

« Je me sens mieux , tu sais , chéri.. » murmura- t – elle d’une voix engourdie sous l’effet de la chaleur. « Je crois que ce changement de travail y est pour quelque chose. .. et je sais que tu serais heureux de voir que je redresse la tête pour voir le monde autour de moi.. »

De l’autre côté de la pièce , le visage chaleureux de son mari semblait s’attendrir de ses paroles.
Une émotion lui serra la gorge. Elle ferma les yeux et sentit les larmes couler sur ses joues et le long de son cou.

Alors que la pluie battait le carreau de la petite fenêtre , et que la musique parlait d’amants heureux , l’esprit tourmenté de Buffy se débattait contre les images du visage de William qui l’avait observée avec quelque chose ressemblant fort à de la tendresse quelques heures auparavant.
Le bleu de ses yeux pouvaient prendre des inflexions si brûlantes …Comment résister à un tel regard , et comment se protéger de la souffrance qui accompagnait toujours les sentiments ?
Electricité by Cassiopea
Chapître 12. Electricité.

Le surlendemain , en salle de montage , la réunion entre les différents membres de l’équipe avait pris un tour tumultueux.


« Et pourquoi ne réserverait –on pas la rencontre avec Mouhad pour la fin de l’ émission ? » proposa John.

« Par ce que çà ne correspond pas vraiment au contenu du message que je voulais adresser ! »répliqua William d’un ton sec.

Réunis dans la salle d’enregistrement depuis le début de l’après-midi , l’atmosphère s’était alourdie d’heure en heure devant l’incapacité à trouver une solution satisfaisante pour la troisième et dernière partie de l’émission sur laquelle ils travaillaient depuis la veille .
La matinée s’était déroulée sans incident , mais tous avaient constaté que William n’était pas d’humeur aussi calme que le Lundi , et , après le déjeuner , la discussion s’était échauffée entre les journalistes images , William , et Buffy.

Le principe de l’émission était de présenter trois sujets différents mais reliés entre eux, pour une durée totale de deux heures d’émission, et les opinions divergeaient sur le contenu de la troisième partie.

William voulait placer la rencontre avec un extraordinaire personnage , Mouhad , berger et peintre, au début de la quatrième émission , car , jugeait-il , le reportage était trop important pour être bref..

Il semblait être le seul à tenir particulièrement à cela , et à plusieurs reprises , il s’était adressé à Buffy d’un ton de reproche , comme s’il n’ appréciait pas de ne pas se sentir soutenu . Cependant la jeune femme pour une fois ne partageait pas son point de vue , mais aurait aimé éviter une confrontation directe devant toute l’équipe.


« William, »dit Buffy calmement, « je suis persuadée qu’un portrait complet de cet homme , aussi passionnant qu’il ait put vous paraître , ne justifie pas une heure trente de.. »

« Non, il ne me ‘paraît ‘ pas passionnant , il l’est ! » rugit William en arpentant la pièce en en passant la main dans ses boucles châtain pour la centième fois de la journée. « Et je pense que le public est capable de voir çà et d’apprécier une émission complète sur lui sans s’ennuyer ! »

« Peut-être », répliqua- t – elle , « mais cela ne correspondra pas à l’attente du public. Tandis que si vous introduisez ce thème à la fin de ‘ Sur les traces du Nil ‘ , et que l’on explique qu’on retrouvera Mouhad plus tard , cela peut fonctionner ! »

Elle levait vers lui des yeux brillants , empreints de défi. Assise sur le coin de la longue table qui occupait le centre du studio , les cheveux chatoyants répandus en vagues d’or pur sur ses épaules , elle était une vision troublante de beauté et de féminité .
Dès qu’elle était apparue le matin même au bureau , William avait eut un haut-le-corps devant la perfection de sa silhouette drapée dans une robe blanche d’une extrême simplicité , mais qui moulait son buste et ses hanches de manière exquise , et le délicat parfum qui émanait d’elle quand elle s’approchait de lui .
Son visage magnifique ne portait pas de maquillage , si ce n’est un rose à lèvres corail , qui mettait en valeur l’ourlet pulpeux de ses lèvres , et que William mourait du désir de goûter.

Il lui jeta un regard noir , et se planta devant elle.

« Avez-vous visionné sérieusement ces bandes ? Avez-vous saisi l’importance de ce personnage dans le déroulement de la série ? » demanda- t –il en la fixant de ses yeux bleus , qui avaient pris la teinte de l’océan au large de l’Atlantique.

Elle ne fléchit pas , et répondit avec une sorte de hargne qui la surprit elle- même.

« Je pense les connaître aussi bien que vous , étant donné que j’ai réfléchi sur les commentaires que vous avez joints une bonne dizaine de fois au moins depuis que vous m’avez confié ce travail ! »

« Dans ce cas , vous devriez être d’accord pour que l’on réserve la totalité de la quatrième émission sur lui ! » , dit-il avec véhémence .

Une tension palpable vibrait entre eux . Lili , et son collègue Oz firent mine de se plonger dans l’observation de la photo qui apparaissait sur l’écran devant eux depuis un bon moment.


John semblait être assis sur sa chaise comme sur un siège de torture . Et Jude s’éloigna un peu pour concentrer son attention sur les fenêtres des immeubles d’en face.

« Pourquoi ne vous vient-il pas à l’esprit que vous avez peut-être tort , une fois dans votre vie , et qu’il serait plus raisonnable d’accepter l’opinion des autres ? » dit-elle .

A ces mots , ses narines se dilatèrent sous l’effet de la colère , il serra la mâchoire , et son regard s’assombrit encore. Comment osait-elle lui dire qu’il se conduisait comme un esprit sûr de lui , qui ne voyait pas ses erreurs , et que seule sa propre pensée était la bonne ?

« Je ne savais pas que vous me considériez comme un dictateur intellectuel », dit-il d’une voix sourde.
« Expliquez-moi qu’est-ce que vous proposez pour la quatrième émission , Buffy , si vous estimez qu’un portrait entier de Mouhad est .. ‘ sans interêt ‘ » . Il sembla cracher ce dernier mot .

Sa fureur était à son comble , et il eut envie de la saisir et de la plier à a volonté .

John cherchait un moyen pour les sortir de cet état de tension pénible . Il soutenait l’opinion de Buffy , mais connaissait suffisamment William pour comprendre que ce dernier ne se résoudrait pas à modifier son point de vue sans arguments contraires convaincants..
Il se leva et alla s’asseoir aux côtés de Buffy , dans un geste de soutien ostentatoire . William le cloua d’un regard impitoyable .

« Si tu essayais d’écouter ce que Buffy peut proposer , on aurait une chance d’avancer », suggéra-t-il , et tout en parlant , il passa une main qu’il voulait rassurante dans le dos de Buffy.

William dut se restreindre pour ne pas lui sauter à la gorge . De quel droit se permettait-il de toucher Buffy ?
Il mit les mains dans ses poches , et se rapprocha encore d’elle , les épaules et la nuque raidies dans l’attente de sa réaction . Buffy eut un instant de découragement et de fatigue.
Il avaient travaillé intensément depuis huit heures du matin , et un mal de tête sérieux troublait sa concentration. Elle ne voulait pas d’un désaccord avec William ; ils avaient pris l’habitude de coordonner leurs pensées de la façon la plus efficace qui soit dans le passé , mais cet après-midi , il semblait qu’il fût particulièrement têtu.

Elle passa doucement ses doigts le long de sa tempe avec un léger soupir .


« Je propose que nous introduisions Mouhad comme un élément clé pour la compréhension de la manière dont vivent les gens dans la vallée de Mertari. Puis dans le premier tiers de l’émission 4 , nous diffusons les images sur la vallée comme prévu .. Et puis ensuite , je ne sais pas exactement .. Nous devrions discuter pour décider si tout ce que vous avez ramené sur le sujet peut se réunir en une heure , ou moins. »

« Cela signifie que le reportage sur la vallée est également sectionné, » fit-il remarquer .

« Cela n’est pas forcément un problème », souligna John . « Tu disais toi-même que c’était la partie la plus longue , et qu’il faudrait certainement faire des choix dans ce qu’on veut présenter. »

William reprit ses allées et venues , et fourra une main impatiente dans sa chevelure désordonnée.
Buffy le trouvait incroyablement séduisant ainsi , d’autant plus qu’il portait ses lunettes cerclées qui lui conféraient un air de vulnérabilité, et de sensualité , qui la mettait en émoi de manière inexplicable.

Il demeura silencieux pendant de longues minutes , comme s’il choisissait sa réponse avec soin. Puis il revint se poster devant Buffy et son visage paraissait avoir perdu de sa raideur , ses traits visiblement radoucis.

« C’est quelque chose qui mérite réflexion. » admit – il. « Mais cela demande que l’on change un peu les commentaires , pour que les explications concernant le mode de vie à Mertari s’enchaînent parfaitement avec la présence de Mouhad . »

« Si vous voulez insinuer par là que je devrais reprendre les bandes audio pour les rectifier , il n’y a pas de problème. » dit Buffy avec assurance en le regardant droit dans les yeux .

‘Tu es merveilleuse , amour’, pensait-il en contemplant son visage déterminé .

« Je crois même que cela pourrait être superbe si on insiste sur le fait que l’atmosphère de la vallée est propice au développement de l’art , puisque c’est là qu’on a retrouvé le plus de traces d’une activité artistique exceptionnelle , et c’est ce thème des sculptures sur sables qui devait dominer la cinquième émission.. » finit- t –elle avec un sourire interrogateur.

John la regarda avec des yeux plein d’admiration . Puis il lui sourit avec chaleur , et regarda enfin William. Ce dernier masqua son égale admiration et son envie de la prendre dans ses bras par un bref hochement de tête.

« Bien , bien.. je sais reconnaître quand j’ai tort. » dit-il.

Oz fit entendre un petit grognement . « Dieu merci ! » souffla- t – il .

Lili , Jude , et John laissèrent échapper des rires soulagés.

« Toujours est-il que nous avons pris du retard , » continua- t – il « et que la façon dont nous choisirons de présenter Mouhad doit être revue . »

« Je propose que Buffy se charge du remaniement des commentaires en voix-off » , suggéra John .
Il se tenait toujours à proximité de la jeune assistante , et cela mettait William dans une agitation qu’il avait du mal à réfréner .

« Naturellement, » dit-il sèchement , « mais je tiens à superviser cette étape. »

« Cela veut-il dire que tu nous autorises à aller voir ailleurs ? » demanda Franklin avec une lueur d’attente si évidente dans le regard que William ne put s’empêcher de sourire .

« Oui , je n’ai plus besoin de vous pour ce soir . Buffy et moi nous allons essayer de boucler cela. »

Buffy était lasse , et son mal de tête la tracassait , mais pour rien au monde elle n’aurait demandé une faveur. Il n’était pas si tard – pas encore six heures - , et elle n’avait pas vraiment le choix . Elle s’éloigna et alla chercher son sac à main . John , concerné par son apparente fatigue , la suivit , tandis qu’autour d’eux , les autres rassemblaient leurs affaires et quittaient le studio.

« A demain tout le monde ! » lança Jude , et les autres lui firent écho .

William leur fit un petit signe de la main ; il était déjà préoccupé à afficher les passages de bobines sur lesquelles il faudrait arranger le texte.

« Buffy , vous ne vous sentez pas bien ? » murmura John.

« Simplement un peu de douleur à la nuque et la tête . Je vais prendre un cachet.. » lui dit-elle avec un pâle sourire .

« Je vais chercher un verre d’eau . Asseyez-vous . J’en ai pour un instant. »

William surprit le geste de John qui guidait Buffy vers un fauteuil , et fronça les sourcils .

« Que se passe- t –il ? »

Buffy ne répondit pas immédiatement . Elle massait délicatement ses tempes , la tête penchée en avant.

« Rien . Rien du tout .. Un peu de migraine . J’ai ce qu’il faut pour que ça passe. »

John revenait d’un pas rapide , avec un verre d’eau comme promis , et un gobelet de thé chaud.

« Tenez, » dit-il avec douceur , « avalez vite votre cachet . Et voilà aussi du thé sucré. Cela va être efficace. »
Il se baissa à hauteur de son visage , et avec affection , dégagea la chevelure qui retombait . Buffy lui fit un sourire reconnaissant , et prit le verre d’eau . John la couvait d’un regard attentionné que William n’aimait pas .

« Je crois que Buffy est assez grande pour se débrouiller » affirma – t –il avec froideur. « Et tu peux rentrer chez toi , John . »
Celui-ci se redressa et toisa William avec un brin de colère .

« Buffy a besoin d’une pause , Will . Si tu n’es pas capable de t’en apercevoir , il faut bien que quelqu’un le fasse ! »

« Merci , John , vous êtes adorable », dit Buffy en prenant une de ses mains pour la serrer . « Mais William a raison , çà va aller maintenant .. Et j’apprécie beaucoup le thé. »

Elle leva vers lui de beaux yeux tristes , et John éprouva un serrement de cœur ; Il savait maintenant qu’il n’y avait rien entre William et son assistante , mais voyait aussi combien Buffy se renfermait en elle-même dès que l’on tentait de prendre soin d’elle.

« Je vais récupérer un dossier au bureau » , dit William. « Cela va laisser à Buffy quelques minutes pour se remettre. » Et il partit avec brusquerie.

TBC...


Je pense ne pas vous faire languir trop lngtemps encore , Pipergirl et Isabelle , pour quelques scènes ' hot ' entre nos deux personnages bien-aimés!
Demain , deux châpitres de plus seront mis à jour..
Fièvre et trahison. by Cassiopea
Chapître 13. Fièvre et trahison.



« Bon sang, c’est incroyable ce qu’il peut être odieux ! » jeta John avec un soupir excédé.

Il prit une chaise et s’installa près de Buffy.

« Bon , maintenant , dîtes - moi vraiment ce qu’il y a derrière des yeux si troublés .. et si troublants. » dit John gentiment , et il pencha la tête vers elle .

Buffy tourna son visage vers son collègue , et le contempla en silence ; ses traits étaient empreints d’une considération touchante , et elle sentait que son attention amicale était sincère.

« John.. Vous vous faites trop de souci pour moi » murmura – t –elle .

« C’est parce que je vois bien qu’aujourdh’ui quelque chose vous tracassait . » Il serra une de ses mains dans un geste de réconfort. « Il y a toujours beaucoup de mélancolie dans votre regard , Buffy.. » continua – t –il, « mais cet après-midi , votre esprit était ailleurs. »

Buffy laissa ses yeux fixer le vide pendant un temps qui parut infini . Un faible soupir s’échappa de ses lèvres , et elle avala une gorgée de thé .

« C’est juste que.. » commença t – elle. John l’encouragea en exerçant une légère pression autour de ses épaules.

« C’est à cause de votre mari , n’est-ce pas ? »

Elle le fixa avec surprise. « Oui .. Il y a tout juste deux ans , nous commencions notre voyage de noces. Nous n’étions pas partis tout de suite après notre mariage . ; Angel ne pouvait pas se libérer.. alors nous avions décidé de faire un petit voyage un mois plus tard . C’était le 25 Mai, et il a attendu que nous soyons dans l’avion pour m’annoncer qu’il m’emmenait découvrir Rome. . » Elle baissa la tête , et continua : « Aujourdh’ui , ce souvenir me fait mal.. »

« Je suis désolé , Buffy. Si désolé , pour vous , pour votre mari. » dit John avec chaleur. « Ne prenez pas mal ce que je vais vous dire , mais , seul le temps vous permettra d’accepter son absence, et d’oublier.. »

William qui revenait vers le studio avait entendu toutes les paroles de Buffy . Il les reçut comme un douloureux rappel que la jeune créature dont il rêvait chaque nuit , était une femme en deuil . En deuil de l’amour d’un autre. Il s’arrêta sur le seuil , et reçut un coup de poignard.

« Mais je ne veux pas oublier ! »

C’était un cri d’animal blessé , et John parut si confus qu’il restât sans parler une minute.

« Buffy , bien sûr, je voulais simplement dire qu’un jour viendrait où ces souvenirs ne seraient pas aussi pénibles.. Mais ils resteront toujours des moments chers à votre cœur. »

William entra . Comme Buffy et John tournaient le dos à la porte , ils sursautèrent quand il bouscula une chaise en pénétrant en coup de vent dans la salle . Son visage était neutre , il s’appliqua même à se plonger dans les feuillets qu’il tenait à la main . Intérieurement , il brûlait.

John se leva , et comprit que cette fois , il n’avait plus d’excuse pour rester et réconforter Buffy.
Il récupéra ses affaires , sa veste , et revint se tenir devant elle .

« Bon , cette fois , je n’ai plus qu’à rentrer dans la solitude de mon minuscule appartement, » dit-il d’un ton enjoué.

Ces paroles firent revenir une lueur d’amusement dans le regard de Buffy.

« Oh , vous n’arriverez pas à vous faire plaindre , John ! » dit-elle en le taquinant. « Je sais très bien que vous trouvez votre appartement très confortable.. Et je doute que vous y soyez seul très longtemps. »

Il fit semblant d’être offusqué . « Vous avez une opinion tout à fait erronée de mon mode de vie.. » s’exclama- t – il . Il se pencha pour lui déposer un baiser sur la joue . « Mais je suis prêt à tout vous pardonner , car vous êtes unique. » Il lui fit un petit clin d’œil , et gagna la porte en quelques enjambées .

« Will , je te la confie ! » plaisanta t – il , et il disparut .

William contempla Buffy avec intensité . Elle lui rendit son regard , et ne baissa pas la tête devant ses yeux de feu .
Il se détourna brutalement , comme s’il redoutait de faire ou dire une chose terrible.

« Remettons nous au travail , si tu as fini ton thé. »

Ils travaillèrent pourtant en parfait accord durant l’heure qui suivit . Leurs esprits étaient sur la même longueur d’ondes , et l’un complétait les phrases de l’autre. Cette entente intellectuelle leur permit d’achever leur tâche avec rapidité . Enfin , William éteint le projecteur, et la pièce ne fut plus éclairée que par une lampe faible au bout de la table de travail. Les stores étaient rabaissés , empêchant la lumière de la rue de pénétrer.

Buffy évitait de le regarder. Elle se leva pour prendre son sac , et prendre le contenu des feuilles concernant sa part de travail.

« Je te remercie d’avoir accepté de terminer ce soir », dit William en se levant à son tour et en se rapprochant d’elle .

Il respira son parfum : vanille et pêche mêlées , et réprima un gémissement . Ses cheveux étaient désordonnés en mèches folles qui retombaient en désordre , témoignage de la journée agitée qu’elle avait vécu . Par le décolleté de sa robe , il devinait le renflement délicieux de sa poitrine , et il vit qu’elle se soulevait à un rythme rapide . Une veine battait légèrement dans son cou gracile , et il fixa sa peau claire comme hypnotisé.

« J’aime que tu sois décoiffée, » dit il soudain en passant ses doigts juste au dessus de ses cheveux .

Lui aussi semblait respirer par saccades , comme s’il venait de faire un effort.

« Echevelée.. même » murmura - t - il .
Buffy ne bougeait pas , le corps tendu , les joues en feu . Son visage n’était qu’à quelques centimètres du sien , et elle voyait la ligne sensuelle de sa bouche s’incurver , ses yeux s’assombrir , et s’embraser d’un désir nu.

« Je vais m’en aller » , souffla- t –elle .

« Es-tu inquiète ? » murmura t – il en avançant encore.

Elle pouvait sentir la chaleur de son haleine au creux de son cou.

« Crois-tu que j’aurais envie de faire autre chose que travailler , avec toi ? » dit-il d’une voix étrangement rauque.

Le cœur de Buffy battait à tout rompre , une faiblesse inattendue la clouait , immobile , sous le pouvoir sensuel que William exerçait sur elle avec tout son corps . Jamais elle n’avait réagi à sa séduction de façon aussi bouleversante. Elle se noyait dans ses yeux , et ne pouvait détacher son regard de ses lèvres.
Une faim dévorante de goûter cette bouche si sensuelle la saisit et la fit trembler . Imperceptiblement , Buffy pencha son visage vers lui .

Il la dévorait des yeux , et frémit quand elle se rapprocha. Il posa son front contre le sien, et la rapprocha brutalement de lui , tenant sa nuque d’une main , sa taille de l’autre. Elle gémit.


« Tu me fais mal. »

« Je ne crois pas.. Et nous avons dépassé le stade des politesses entre nous.. » chuchota – t –il contre ses lèvres. « Depuis le premier soir , tu m’en as fait voir de toutes les couleurs , amour. »

Sa colère vibrait dans ses mots , dans la manière possessive avec laquelle il la maintenait contre lui , dans la pression qu’il exerçait dans son cou . Il passa sa langue sur la lèvre supérieure de Buffy avec une lenteur qui la fit frissonner .

« Je ne voulais pas te blesser ! » dit-elle dans un souffle . « Je n’ai pas cessé de regretter cette soirée.. »

Il la plaqua davantage contre lui . « Moi je n’ai regretté qu’une chose . Que tu appartiennes déjà à un autre. » gronda – t –il . « Tu m’as rendu fou furieux.. »
Il plongea ses yeux dans ceux de Buffy , immenses et incertains.

« Je me suis juré de ne jamais te toucher tant que.. » murmura –t –il en posant ses lèvres contre la veine qui palpitait dans son cou . Elle s’arqua contre lui dans un mouvement d’abandon qui le rendit fiévreux de désir. « Tu as envie de ma bouche , amour ? » Et il bougea langoureusement ses hanches , marquant ainsi la force de son besoin d’elle .

« Oui , oui.. William.. Embrasse-moi.. » souffla Buffy d’une voix tendue. « J’ai besoin.. »

Elle s’accrocha à ses épaules , sentant ses muscles sous le fin tissu de la chemise . Il lâcha sa taille , et caressa son dos . Puis sa main descendit jusqu’à la courbe voluptueuse du bas de ses reins.

« Tu ne me confonds plus avec lui , n’est-ce pas ? »

Elle resserra les mains autour de sa nuque et fit non de la tête. Elle le fixait avec appréhension et entrouvrit les lèvres. Il pencha la tête , et captura sa bouche avec douceur, l’obligeant à garder les lèvres offertes . Une étrange langueur s’empara d’elle , et elle frotta son ventre contre son sexe .Elle noua ses doigts derrière sa nuque , et lui rendit son baiser avec ferveur.
Elle sentait sous ses mains les muscles de son cou qui se tendaient , ses boucles étaient délicieusement douces , et une chaleur intense baignait tous ses membres.
Il mordillait sa bouche , plongeait sa langue à l’intérieur pour caresser son palais , ses dents , et passait inlassablement sa langue autour de la langue chaude de Buffy dans un mouvement qui s’intensifiait.

Ses mains puissantes parcouraient tout son corps , la modelant , et son baiser devint plus profond.

« J’ai besoin de toi , William » , respira-t-elle quand il relâcha sa bouche quelques secondes.

Il posa une main sur son sein , à travers la robe, et sentit aussitôt durcir le mamelon entre ses doigts.
Puis il la renversa en arrière , et la coucha sur la table , sa main continuant la fiévreuse exploration de ses seins . Elle palpitait , les yeux fermés , captive d’un plaisir sauvage qu’elle appelait de tout son être.
Il dégrafa les boutons de son corsage d’un geste précis , et posa sa bouche dans la vallée entre ses seins, l’odeur de sa peau , la fragrance de son parfum excitaient ses sens d’une manière insensée.

« Qui suis-je ? » murmura – t – il en prenant encore sa lèvre inférieure entre ses dents , suçant , léchant, mordillant .

Buffy ouvrit ses yeux avec une lueur de surprise , mais il prit une de ses mains et la plaça dans l’échancrure de sa chemise. Le contact de sa paume sur sa peau nue l’électrisa. Elle poussa un gémissement étouffé.
« Tu es William.. et j’ai envie de toi.. »

Cet aveu décupla le désir sauvage qui brûlait dans son cœur , et son sexe se gonfla encore , pressé contre le ventre de Buffy .
Elle prit son visage entre ses mains et dévora sa bouche avec une faim qui lui fit mal.

« Pourquoi as-tu besoin de moi , maintenant ? » dit-il d’une voix étouffée , faisant un effort surhumain pour abandonner ses lèvres . Il se tenait immobile au dessus d’elle , haletant , et dans ses yeux si bleus le désir se mêlait à l’arrogance.
Elle le fixa avec incrédulité. Il parcourut avec insolence son corps offert , ses seins se soulevant à un rythme saccadé , la fine transpiration qui perlait dans le creux de son cou , et ses lèvres gonflées par les baisers qu’il lui avait donnés. Et dans ses oreilles résonnaient les mots douloureux : ‘ Je ne veux pas oublier !’.
Buffy vit les traits de William se durcir , et elle sentit son visage devenir brûlant puis glacé.

« Tu as besoin de quelqu’un.. mais pas de moi ! » lâcha – t –il avec âpreté. « Et à la réflexion , je ne suis pas intéressé , amour. »

Elle n’avait pas la force de le repousser , mais ce fut lui qui s’éloigna d’un mouvement brusque et sauvage qui la fit tressaillir de douleur .
Puis elle se redressa , et d’une main peu assurée , referma deux boutons de sa robe .

« A quel jeu joues-tu ? » jeta- t –elle en passant ses doigts dans sa chevelure. Elle lui rendit avec un calme apparent le regard insolent avec lequel il continuait à la déshabiller .

« Ce n’est pas un jeu ! » jeta – t –il sauvagement . « La dernière fois , c’est moi qui ait senti le sol s’ouvrir ! »

Buffy le dévisageait sans bouger ni parler . Elle réalisa combien il avait été blessé par leur première rencontre. Elle tenta de dissimuler sa souffrance et de calmer sa respiration. Il ne saurait pas à quel point elle avait été prête ce soir à oublier toutes ses craintes , dans une étreinte passionnée.
Lui aussi se tenait , rigide , le souffle court et le cheveux en bataille , et la dévisageait avec défiance , mais encore une avidité telle qu’elle ne put soutenir son regard.

« Tu as tort », dit-elle . « C’était bien tes baisers dont je mourais d’envie .. Ta bouche sur la mienne , et tes mains.. »

Elle recula , prise de nausée. Une faiblesse terrible la prit à la gorge et la fit vaciller. William la buvait des yeux , et elle crut voir une douleur se refléter dans ses prunelles , mais ce fut si bref qu’elle pensa l’avoir imaginée.
Il la désirait et la haïssait , elle le lisait dans la ligne dure et inflexible de sa mâchoire.

Elle ramassa sa veste avec des gestes tremblants , prit son sac , et se dirigea vers la porte.
Elle allait saisir la poignée quand elle sentit qu’il lui prenait le bras sans douceur.

« Buffy.. Comment puis-je croire que c’est vraiment moi que tu désires ?.. » gronda – t – il . « Tout à l’heure encore , tu disais à John que ton mari te manquait terriblement. »

Pour rien au monde Buffy ne fléchirait dans son désir de partir . Jamais personne ne l’avait humiliée ainsi , mais ce n’était pas la raison de sa fuite . Elle pouvait comprendre son désarroi et sa déception , la blessure de son amour-propre quand il avait réalisé qu’elle pensait à Angel quand il l’avait tenu dans ses bras..

Mais elle ne lui pardonnerait pas de ne pas avoir vu l’intensité , la réalité de son désir pour lui , William . Et seulement lui , ce soir. Elle n’avait éprouvé un tel besoin d’être aimée par un homme.

« Dis quelque chose , amour. » murmura t – il . Il attendait , incertain , et pourtant dur , arrogance et souffrance flambant au cœur de ses yeux assombris par l’émotion.
Buffy le toisa , et dégagea son bras .

« Laisse – moi partir immédiatement. »

Pendant d’affreuses minutes , elle crut qu’il exigerait des explications . Mais tout à coup il laissa ses bras retomber le long de son corps , et la lumière sembla quitter tout son beau visage.
Il regarda sa silhouette disparaître , et une amertume si forte lui monta dans la poitrine qu’il en ressentit un mal physique .








Buffy appela un taxi pour rentrer , elle n’avait pas le courage de prendre le bus .
Arrivée dans son appartement , elle fut prises de frissons violents , et dut s’asseoir . Elle était complètement glacée , et pourtant le bien-être qu’elle avait connu dans les bras de William flottait encore comme une douce et tiède chaleur dans ses membres .
Elle se versa un fond de porto , et le but à petites gorgées. Etait-ce ce qu’il avait ressenti cette nuit là , quand elle avait prononcé le nom d’Angel ? Ce désespoir de ne pas être la personne désirée ?

Elle était étourdie par la violence de sa souffrance , qui gonflait en vagues brûlantes dans sa poitrine.
‘ Je pourrais le tuer ‘ se dit-elle avec fureur . Elle imagina différente méthodes pour le torturer.
Son arrogance , son talent diabolique de séducteur , sa voix rauque de passion quand il avait murmuré si elle voulait sa bouche.. Et maintenant elle connaissait le goût amer de la déception .

Il n’avait pas voulu d’elle ce soir ? Elle était capable de lui résister la prochaine fois qu’il la tenterait avec ses lèvres .. délicieuses , et son torse dur écrasant ses seins , et.. .. et elle songea qu’elle devait le revoir demain , et tous les autres jours de la semaine. Elle enfouit son visage dans ses mains.

Quand elle alla se mettre au lit , l’esprit en désordre , et le corps vibrant des étreintes de William , elle n’avait pas réalisé que , pas une seule minute , la mémoire d’Angel n’était venue se mêler à son tourment.

Elle s’endormit avec la vision d’un regard bleu fervent , et tourmenté.
Enfin by Cassiopea
Chapître 14. Enfin..


En reprenant son travail le lendemain matin , Buffy ne savait pas exactement à quoi elle devait s’attendre , mais elle était prête à tout , et d’une humeur combative. Elle s’habilla avec soin d’un pantalon beige et d’un chemisier de la même couleur en dentelle , qui laissait deviner son soutien-gorge chair .
Quand elle entra dans la salle d’enregistrement , elle était la dernière . Lili , Jude et Oz étaient assis autour de la table , William se tenait debout à côté du projecteur , et John dessinait , assis un peu à l’écart .
Il laissa entendre un sifflement admiratif quand la jeune femme pénétra dans la pièce. Elle lui fit un sourire éblouissant .
Elle était d’une beauté à couper le souffle , et avait pu s’en rendre compte par tous les regards admiratifs des hommes qu’elle avait croisé depuis le moment où elle avait quitté son domicile .
Elle croisa brièvement le regard de William , et y surprit une fugitive lueur d’étonnement . Elle le salua avec froideur , notant avec satisfaction le désir qui avait flambé dans ses yeux , mais qu’il avait réprimé aussitôt .

Qu’attendait –il ? Qu’elle se traîne ici comme un animal blessé ? Elle redressa le menton avec défiance quand il la fixa avec un haussement de sourcils suggestif , et alla délibérément embrasser John sur la joue .

Le jeune homme afficha un air de contentement tel qu’il fit rire Lili .

« Oh , que c’est bon d’avoir le privilège d’être ton ami , Buffy » , dit-il en s’étirant de plaisir .

Elle alla prendre place entre Oz et Jude , et répliqua :

« Viens vite joindre notre assemblée , je vois que mon retard vous a fait attendre. »

Elle regarda encore dans la direction de William , mais son visage ne portait pas la moindre trace de colère.

La journée se déroula en définitive mieux que Buffy ne le craignait . Chacun était absorbé par un travail à réaliser , et dépensait son énergie en ce sens . En fait ils ne se retrouvèrent jamais seuls . Quelquefois elle sentait son regard sur elle , et elle faisait mine de l’ignorer. Son humeur cependant n’était pas des plus agréables , et il s’emporta à plusieurs reprises pour des choses sans importance , selon John.

Le Jeudi prit une tournure identique au Mercredi , et à un moment , quand Lili et Jude étaient partis pour chercher de nouvelles copies de leurs films , et alors que John et Franklin discutaient de la dernière pièce de théâtre produite par New Network , William se rapprocha de Buffy , et , sous prétexte de saisir le chronométreur posé un peu plus loin , se pencha et frôla ses seins avec son bras . Buffy tressaillit à ce contact.

« Qu’y a – t – il , amour ? » chuchota – t –il avec un sourire ravageur , « tu es fatiguée ? »

« Je suis en pleine forme . Et ravie que nous ayons tous le même point de vue pour la quatrième émission », répliqua – t – elle d’un ton léger .

Un peu plus tard , Riley se montra à l’ entrebaillement de la porte du studio.

« Nous n’avons pas terminé » , aboya William , quand il eut constaté le sourire lumineux de Buffy vers son collègue .

« Bien , bien.. Je repasse dans un moment », dit Riley sans se démonter.
William lanca un regard meurtrier à Buffy , qui se contenta d’ouvrir de grands yeux innocents.

A six heures et demi , Buffy rangea ses affaires. John et William étaient préoccupés à visionner les images d’ouverture pour la Vallée de Mertari , tous les autres membres de l’équipe étaient partis.
Riley entra en prenant la précaution de frapper deux coups à la porte , et elle alla lui ouvrir.

« Prête ? » demanda – t –il avec un œil interrogateur vers les deux hommes.

« Mais oui », répondit Buffy .

William se tourna et interrompit brutalement sa conversation avec John .
« Où est le script de Mouhad ? » grogna – t –il , comme si elle était un enfant récalcitrant.

Buffy fit un petit sourire à Riley , et répondit d’un ton suave :

« La dernière fois que tu l’as utilisé , il se trouvait sur ton bureau. »

L’équipe avait remarqué le passage au tutoiement entre William et son assistante , et apparemment avaient trouvé cela naturel ; après tout chacun tutoyait William. Seul John semblait comprendre qu’il y avait plus dans ce geste anodin qu’un simple contact entre collègues de travail ; il suivait d’un œil amusé le duel verbal – un de plus au cours de la journée - qui commençait entre Will et sa partenaire délicieusement sexy .

« Je croyais t’ avoir demandé tous les documents tout à l’heure. » dit-il en avançant vers elle avec une allure de fauve prêt à bondir sur sa proie.


‘ Dieu , que j’aime quand tu marches ainsi vers moi..’ pensa Buffy .

Il s’arrêta devant elle , et pencha la tête de côté.

« Pourrais-tu aller le prendre , Buffy , s’il te plaît ? » murmura – t –il .

Imperturbable , elle ne cilla pas en répliquant : « Si tu veux bien m’excuser , j’ai rendez-vous avec Riley.. et nous sommes déjà en retard. Tu peux t’en charger ? »

Une lueur d’incrédulité et de compréhension brilla dans ses yeux ,et dans la façon où il pinça les lèvres. Et avant qu’il ait put dire autre chose , Buffy prit le bras de Riley et avec un « Bonsoir » enjoué en direction de John , elle avait quitté les lieux , laissant un soupçon de vanille flotter dans l’air .

« Je crois que j’ai besoin d’une cigarette tout de suite » soupira William en passant sa main dans ses boucles en désordre.

John eut un rire entendu .

« Ta douce assistance se rebelle , on dirait . C’est fascinant . »

William lui jeta un coup d’œil las . « Il y a des jours où elle me rend fou , c’est vrai. »

Son ami ne répondit rien , mais laissa son esprit vagabonder , tandis que William allait chercher le dossier manquant , et tentait de faire passer sa hargne avec une dose de nicotine.

* * * * * * * * *


Le Vendredi Buffy travailla une majeure partie de la matinée seule dans leur bureau ; William était en réunion . Lili passa en coup de vent , et annonça qu’il était d’une humeur massacrante.

Puis après le déjeuner , un membre du service comptabilité vint lui demander quelques informations sur le budget de l’émission spéciale qu’ils projetaient de réaliser sur l’écrivain William Boyd , et , tout en discutant , Oz répéta combien William lui avait paru hors de lui-même .

« Tout à l’heure il était aussi dangereux de lui parler que de traverser un champ de mine » , lui confia t – il en repartant. « Je lui ai demandé pourquoi tu n’étais pas en réunion avec lui , j’ai cru qu’il allait me mordre ! »

A l’instant où il disait cela avec un sourire , il faillit recevoir la porte dans la figure : William entrait avec sa fougue habituelle , et ses traits étaient sombres et tirés. Oz ne demanda pas son reste.
William fit claquer la porte derrière lui , et en trois enjambées alla s’asseoir . Il défit le nœud de sa cravate , et jeta ses lunettes sur son bureau .

« Chaque fois que je suis absent tu en profites pour rêver , ou flirter , ou recevoir des coups de fil . Ce n’est pas pour çà que je t’ai engagée ! »

« Si c’était vraiment le cas , William , crois-tu que nous ferions du travail aussi efficace ? » dit-elle .
Et elle baissa la tête , faisant mine de se plonger aussitôt dans l’étude d’un document .

Intérieurement , elle était très satisfaite d’elle –même . Ils avaient réussi à tenir leur délai dans la programmation du contenu des émissions , ce qui signifiait qu’elle pourrait sans doute rentrer chez elle à une heure convenable ; la semaine avait été éreintante , et le lendemain elle avait promis à Anya et Alex de garder leur petit garçon.

La journée touchait à sa fin , quand un problème surgit encore.

« J’ai eu le planning pour occuper le studio d’enregistrement la semaine prochaine . Il nous manque au moins une matinée. Appelle Cassie , s’il te plaît , et demande lui un temps de passage supplémentaire, il a dû y avoir une erreur. »

Buffy aurait vraiment aimé qu’il quitte le bureau à présent , elle s’était sentie devenir nerveuse d’heure en heure , car il n’avait cessé de suivre le moindre de ses mouvements tout au long de l’après-midi , et elle s’était efforcée de rester indifférente , et cette lutte l’épuisait.
Elle téléphona , et attendit longtemps pour que l’on prenne sa requête en considération. Buffy avait l’habitude de discuter et de faire valoir ses droits , mais ce soir elle n’en avait guère la force.

« Je n’aboutis à rien », dit-elle à William , en plaçant la main sur le combiné.

Il se leva et lui prit l’appareil des mains .

« Ecoutez-moi » , vociféra t – il dans le combiné ,« je veux un temps de passage supplémentaire n’importe quel matin de la semaine prochaine ! …. Comment ? Je m’en moque ! C’est clair ? »

Et il l’obtint . Quand il raccrocha , Buffy ne put s’empêcher de savourer son air arrogant qui sculptait son visage , rehaussant la perfection de ses traits .

« C’est une méthode.. efficace. » dit-elle avec une once de plaisanterie dans la voix.
« Tu m’ impressionnes.. » ajouta t – elle .

Il se tenait immobile au dessus d’elle , et se pencha lentement .

« Ah oui ? Je désire faire autre chose que .. t’impressionner , mon cœur. »

Le sang battait follement dans ses veines quand Buffy entendit le terme affectueux. Elle ouvrit les lèvres dans un geste d’abandon , et poussa un soupir .
« Je.. je voulais te demander si tu n’as plus rien à me faire faire » balbutia – t –elle , et elle rougit car ses paroles avaient visiblement un effet intense sur William , dont la bouche s’étira en un sourire gourmand , presque lascif.

« J’ai un certain nombre d’idées en tête , en ce qui concerne ce que j’aimerais te voir faire » , avoua – t - il d’une voix devenue rauque .

Buffy était subjuguée par la profondeur du bleu de ses yeux . Elle s’y noyait , et à la perspective de goûter encore la peau de William , des frissons la firent chavirer.
Elle saisit son visage entre ses mains , et lécha ses lèvres avec une sensualité qui le bouleversa. Il gémit , et l’ attira davantage en posant doucement une main derrière la nuque de la jeune femme.

« Oui , oui , oui … Buffy… » chuchota t –il .

Leur baiser devint aussitôt profond et sauvage . C’était une bataille frénétique. Il la souleva pour la maintenir contre lui dans une poigne de fer , et elle gémit de plaisir .
Elle avait toujours les mains autour de son visage , et il semblait apprécier plus que jamais l’effet de ses paumes fraîches ; la maintenant contre lui , son autre main se mouvait le long du dos de Buffy dans une caresse fervente.
Il capturait sa langue avec une faim dévorante , goûtait la chair humide de ses lèvres en les mordillant délicatement , plongeait en elle comme si elle était une fontaine d’eau pure et lui un homme mourant de soif.
Il la touchait comme si elle était extraordinairement précieuse , la seule femme qu’il ait jamais rêvé de posséder.. Elle le sentait dans chaque fibre de son être , et crut défaillir tant ces sensations la comblaient.

« William.. ! » gémit – elle quand il relâcha sa bouche une seconde pour embrasser son cou.

« Oui , amour…Dieu , j'ai été fou l'autre jour.. Pardonne -moi.. »

Buffy n’existait plus en dehors des bras de William . Elle voulait être féminine et désirable pour lui , comme une adolescente . Elle était ivre de désir , ivre de sentir entre ses cuisses le renflement viril qui lui signifiait que l’explosion sexuelle qu’elle attendait était aussi intense pour lui.
Et elle était baignée par un sentiment de sécurité , entre ses bras forts et généreux.

« Tu embrasses comme un ange.. amour.. c’est si bon.. » murmura t – il , le souffle court. « Donne-moi ta bouche , encore.. oui , mon cœur.. Dieu ! J’ai envie de toi.. »

Il se raidit un instant , comme s’il craignait que sa confession ne la fasse changer d’avis .
Mais Buffy captura encore le beau visage de William , enfonçant les doigts dans ses boucles dorés, plongea son regard embué de passion dans ses yeux océan.

« Encore. » demanda-t-elle , d’une voix enrouée.

« Oui , encore , amour.. »

William vivait un rêve. Il prit la bouche de Buffy voracement , et savait que sa faim d’elle ne pourrait être rassasiée avec un baiser , aussi fougueux soit-il. Alors qu’il poussait ses hanches plus fort entre les siennes , il songea qu’ils étaient toujours au bureau , et que n’importe qui pouvait arriver.

Tout à coup , un éclair zébra le ciel , et fut suivit d’un coup de tonnerre qui les fit sursauter . Buffy détacha ses mains du cou de William , mais les garda autour de sa taille.
Elle tourna légèrement la tête vers la vitre , où une pluie battante s’écrasait .

« Quand est-ce que le temps est devenu aussi mauvais ? » demanda- t –elle en riant de bien-être.

Il la contempla , émerveillé. C’était la première fois qu’elle riait dans ses bras .

« Il a plu toute l’après-midi , amour.. » répondit-il doucement. « Laisse-moi te ramener chez toi ? » ajouta-t-il d’une voix chaude.

Elle tourna vers lui des yeux graves. Accepter qu’il vienne maintenant avec elle , c’était accepter beaucoup plus que se faire raccompagner. Ils le savaient tous les deux . Mais William avait certainement du mal à imaginer combien elle voulait se donner à lui .
Il attendait , la tête légèrement penchée dans cette posture qu’elle trouvait adorable , et dans ses yeux anxieux , elle vit un désir si pur , si troublant , qu’elle fut submergée de tendresse.

« D’accord. » glissa – t –elle en se rapprochant et en mordillant son oreille.

Il frissonna et laissa glisser son regard sur la merveilleuse créature qu’il tenait serrée contre lui : sa beauté radieuse , ses lèvres rougies et gonflées , la moiteur de sa peau , le parfum vanillé se mêlant à l’odeur de son corps , se conjuguaient pour la rendre enivrante.

« Tu es magnifique , amour. » Et il respira sa chair , embrassant sa poitrine qui se dévoilait dans l’échancrure de son petit pull.
Il était difficile pour Buffy de résister à tant de charme , et elle ne s’était pas sentie aussi extraordinairement vivante depuis longtemps.

Ils rangèrent leurs affaires à la hâte , il prit la peine de récupérer tout ce qui pouvait lui être utile s’il voulait travailler pendant le week-end , comme cela lui arrivait souvent.
Dans le hall d’entrée de New Network , ils marchèrent d’un pas mesuré en se dirigeant vers le parking souterrain . Et quand Buffy s’installa confortablement sur le siège en cuir de la voiture , et que William s’engagea dans la circulation pénible d’un Vendredi soir au cœur de Londres , elle se laissa aller à imaginer qu’elle pourrait très vite prendre l’habitude que l’on s’occupe d’elle .

Elle avait oublié cette sensation depuis de longs mois .

Il conduisait avec nonchalance ; la radio diffusait les notes langoureuses d’un vieil air de jazz , et des rafales de pluie noyaient le pare-brise , mais il ne semblait pas être gêné par ces conditions désagréables , ni par le fait que la circulation était incroyablement lente . Un léger engourdissement enveloppait tous ses membres et Buffy ferma à peine ses paupières.
William tourna les yeux vers elle à ce moment , et passa le revers de sa main gauche sur la joue de Buffy , dans un mouvement doux comme la caresse d’une plume.

« Es-tu bien , amour ? »

Elle hocha la tête en silence.
Rêve devenu réalité by Cassiopea
Chapître 15. Un rêve devenu réalité.


Sous le jet brûlant de la douche , Buffy se détendait . Ils étaient arrivés quelques instants auparavant à l’appartement , et malgré le fait que William avait pu laissé sa voiture par chance presque en face de l’entrée , ils étaient tous les deux plutôt mouillés quand elle eût claqué la porte derrière eux .
Aussitôt William l’avait prise dans ses bras et couverte de baisers. Il avait murmuré combien il avait été fou de rage et de désir depuis le fameux soir , lorsqu’elle avait déclaré vouloir ses étreintes.. non celles d’un autre, et qu’il avait été trop orgueilleux et stupide pour la croire.

Après plusieurs minutes fiévreuses durant lesquelles il avait capturé sa bouche encore et encore , modelé sa taille , ses hanches et son dos dans des caresses affamées , il avait réalisé que ses vêtements collaient à la peau de Buffy d’une manière inconfortable pour elle , et lui avait gentiment conseillé de se doucher , pendant qu’il passerait quelques coups de fil professionnels – chose qu’il aurait dû faire avant de quitter le bureau , mais que certaines .. circonstances lui avaient fait oublié..

Quand elle sortit de la salle de bain , Buffy , vêtue de son peignoir de soie bleue , les cheveux relevés en une masse de boucles rebelles sur la nuque , trouva William arpentant le salon , son portable collé à l’oreille , en grande discussion avec un collègue de New Network.
Il avait retroussé les manches de sa chemise bleue sur ses avant-bras musclés , et les premiers boutons ouverts laissaient voir le début d’une poitrine lisse et délicatement hâlée . Il passait sans cesse sa main dans ses boucles châtain , et elle s’arrêta sur le seuil pour le contempler .

Elle fut frappée une fois de plus par l’énergie qui émanait de lui , et l’aura sexuelle que toute sa personne dégageait . Il était terriblement attirant , et il la désirait ..
Il l’aperçut et dans ses yeux brûla une flamme de plaisir .

« Non , Paul , comment veux-tu que j’accepte çà ? .. » dit-il encore. « D’accord , nous en parlons à la réunion de Mardi …Je te laisse .. oui , je suis pressé… Bon week-end à toi aussi. »

Il avait raccroché , et trois enjambées puissantes , il se tenait devant elle . Il sourit et caressa sa joue .

« Comment te sens-tu , amour ? »

« Mieux. Cette pluie était froide , et je me suis réchauffée. »

Il haussa un sourcil , et passa sa langue entre ses dents et sa lèvre supérieure , dans un geste si évocateur qu’elle sentit ses membres devenir liquides . Il avait un pouvoir terrifiant sur elle , et elle songea avec une soudaine tristesse qu’ Angel n’avait jamais eu ce pouvoir .

« Je pourrais aussi être celui qui te réchauffe , mon cœur.. » chuchota – t –il en se penchant vers son visage.
Il fouilla son cou avec ses lèvres , savourant le satin de sa peau , son parfum , et le léger tremblement de son corps contre le sien.
« Dieu , tu sens si bon .. »

Il déposait des baisers légers , remontant le long de son oreille , la mordillant , et enfin atteignant sa joue , ses lèvres . Il avait placé ses mains étroitement autour de sa taille.

Si elle réagissait ainsi à ses baisers , pensa Buffy , qu’en serait –il d’autres caresses , plus intimes ?

« William, est-ce que tout va bien ? Tu parlais à Paul.. » soupira t – elle , alors qu’il continuait ses délicieux assauts .
« Juste le même problème avec le nombre d’émissions.. » grogna t –il contre ses lèvres . « Réunion Mardi.. »
Elle se serra plus fort , et passa les doigts sur sa nuque .

« As – tu faim ? Veux –tu que je te prépare quelque chose ? » demanda t – elle en s’écartant à peine .

Il refusa de la lâcher complètement , et l’embrassa encore avant de répondre.

« Je mœurs de faim. Je n’ai pas eu beaucoup d’appétit non plus depuis quelques jours. »

« J’étais furieuse contre toi ce soir là.. » dit-elle dans un souffle. « Mais j’ai compris ta blessure , le premier soir de notre rencontre. »

« Pardonne-moi , amour . Je suis désolé de t’avoir rejetée ainsi . J’étais obsédée par ma vengeance , et je t’avais promis que je ne t’importunerai plus.. mais chaque jour qui passait me rendait fou .. et en remontant dans la salle , je t’ai entendue avec John.. »

Buffy soupira , et se détacha de William . Elle se dirigea vers la cuisine , mais tourna un regard empli de douceur vers lui.

« C’était la date de notre premier jour de voyage de noces »,murmura t – elle . « Ce sont des souvenirs qui sont encore très présents dans mon cœur , et .. »

« Je sais.. » dit-il d’une voix rauque . « J’ ai cru que tu voulais encore une sorte de réconfort parce que nous avons des points communs ..lui , et moi. » ajouta-t-il plus bas .

Il la fixait avec des yeux torturés . Et elle se rendit compte que la souffrance qu’il avait ressentie lorsqu’elle avait appelé par le prénom de son mari défunt serait très longue à effacer . Et qu’il ne prononçait jamais le nom d’ Angel.

« Mais c’était moi que tu voulais , n’est-ce pas ? » dit-il encore.

« Je crois que j’ai été très claire là-dessus.. » Il y avait un soupçon de taquinerie dans le ton qu’elle avait employé , comme si elle voulait alléger l’atmosphère.
Il revint se poster devant elle , et lui prit la main .

« Tu me le montreras encore.. » plaida – t –il .

Elle vint poser une paume contre sa joue , et répondit à ses mots par un sourire plein de promesses.

« Pour l’instant , je vais m’occuper de ton estomac ! »

Et elle fit une pirouette en direction de la cuisine . Il la suivit , admirant la courbe de ses hanches sous le fin tissu du peignoir , et la ligne délicate de ses épaules . Il éprouvait un désir intense de lui faire l’amour , il attendait ce moment depuis de longues semaines , mais il ne ferait rien d’impulsif , qui pût mettre en péril la confiance qu’elle commençait à éprouver pour lui .

« Que veux-tu manger ? Je peux faire une omelette au fromage , et de la salade. »

« C’est parfait ,» dit –il en s’installant à la petite table .

Pendant qu’il installait leurs couverts , elle sortit tous les ingrédients du frigo , et cassa les œufs dans un bol.
Puis elle jeta un morceau de beurre dans une poêle et versa la préparation .

« Sais – tu faire une sauce de salade ? » demanda t – elle en plaçant un saladier devant lui ;
« Naturellement. Comment crois-tu que je me nourris , alors que je vis seul ? » s’indigna t – il avec un ton enjoué.

« Alors je te laisse faire.. »

En quelques minutes c’était prêt , et il la regarda soulever l’omelette dorée avec une palette pour la retourner adroitement .
Il était debout à côté d’elle , et lui effleura le dos avec sa main .
« Viens t’asseoir là » , dit- il en rapprochant une chaise , à côté du siège qu’il comptait occuper.

Ils savourèrent chaque bouchée avec une satisfaction évidente . Elle lui proposa un verre de vin , qu’il but avec plaisir.
« Tu es une bonne cuisinière , en plus d’être l’assistante idéale au bureau » , remarqua t - il d’une voix douce.

Le visage de Buffy s’épanouit dans un sourire .
« J’aimais cuisiner .. Je l’ai fait un peu moins régulièrement ces temps - ci. »

« Tu faisais la cuisine , pour lui ? »

Elle plongea ses yeux lumineux dans ceux de William , et le dévisagea entre ses paupières mi closes.

« Oui , bien sûr . » répondit-elle . « Je ne travaillais pas , à l’époque. Enfin , il préférait que je reste à la maison… alors j’avais le temps de m’occuper de lui. »

Il se raidit imperceptiblement , et ses épaules parurent se tendre sous sa chemise . Ils restèrent silencieux de longues minutes , et elle n’osait plus lever son regard vers lui . Elle s’aperçut qu’évoquer son mari défunt avec William lui procurait plus de soulagement que de douleur . Anya aurait souligné que c’était un signe de guérison.

« Tu surmontes ton chagrin .. n’est-ce pas ? » questionna t – il en prenant ses mains dans les siennes , et en tournant son torse pour être en face d’elle .
Buffy demeura silencieuse , puis posa la tête sur l’épaule de William .

« Oui.. Je n’ai plus peur de regarder la vie autour de moi. » avoua t –elle .

Il la garda un moment contre lui , savourant la chaleur que dégageait son corps , la fragrance sensuelle qui émanait de sa peau , dans l’échancrure du vêtement .

« Toutes mes idées sur l’amour ont été balayées le soir où nous nous sommes rencontrés » commença t –il. » Quand je t’ai vue , et que j’ai croisé ton regard , j’étais dans la perfection d’un rêve. Tu semblais éprouver le même sentiment. Ensuite le rêve a tourné au cauchemar , quand j’ai compris que je n’étais qu’un substitut pour ton mari.. J’étais mortellement blessé quand je suis rentré chez moi , cette nuit là. »

« Je n’ai jamais voulu te faire souffrir.. » chuchota t-elle contre son cou. « J’étais si seule , si perdue.. »

« Je sais , amour. Quand j’ai su que tu étais veuve , j’ai ressenti une infinie tristesse. Mais ma colère était toujours là, » ajouta t –il d’une voix rauque. « Et c’est elle qui m’a conduit à te rejeter la dernière fois. Mais je veux reprendre mon rêve.. Crois-tu que cela soit possible ? »
Elle leva de grands yeux scintillants de lumière et de douceur.

« Je crois.. oui. »


Son peignoir s’était entrouvert , et il vit ses seins , d’une beauté parfaite , offerts pour son regard affamé .
Il la prit dans ses bras et l’emporta dans la chambre.



Il la fit asseoir sur le rebord du lit , et s’agenouilla devant elle. Son peignoir s’était ouvert sur ses jambes nues , et il les caressa , en remontant de puis ses chevilles jusqu’ à ses cuisses , qu’il écarta avec douceur .
Elle était immobile , haletante , et belle à lui faire perdre la raison . Il alluma la lampe de chevet , et un halo mauve envahit la pièce .

« Je veux te toucher .. te caresser .. te donner du plaisir . » respira t – il en embrassant l’ourlet pulpeux de sa bouche . « Ouvre tes lèvres , amour.. laisse-moi pénétrer .. là.. avec ma langue .. »

Elle gémit , et une vague de désir parcourut sa colonne vertébrale d’une manière si foudroyante qu’elle sentait son cœur battre au creux de son sexe. Il lécha et embrassa sa bouche comme un homme privé de tendresse.
Puis il dégagea le col du peignoir et l’ouvrit en grand . Elle frissonna devant l’avidité de son regard . Il saisit les seins ronds , les prenant en coupe dans sa main , émerveillé de voir les pointes se tendre et se raidir sous la seule brûlure de ses yeux.
Puis il se pencha a nouveau , titilla sa gorge , la base de son cou , avec sa bouche , jusqu’à atteindre la pointe tendue , et prit possession du mamelon en ronronnant.
Elle s’arqua sous la douceur de sa langue , et ses mains vinrent d’elle même se glisser dans ses cheveux.

« Tu aimes cela , amour ? » murmura t – il. « Tu aimes ma langue sur tes seins ?.. »

Buffy , les yeux embués par un désir violent , ne put que répondre par un halètement .Il reprit ses caresses , et , prenant un sein à pleine bouche , il pétrit l’autre passionnément. Elle avait une poitrine de rêve , des seins juste comme il les aimait , et il vibrait de satisfaction , passant de l’un à l’autre dans une frénésie de jouissance.

Elle laissait échapper de petits gémissements , de merveilleux halètements et son souffle tiède venait lui chatouiller le cou .
Elle tira sur ses cheveux , et il redressa la tête avec un regard interrogateur , mais elle saisit son visage et captura ses lèvres avec une ardeur qui décupla son érection .

« William.. William.. » haleta t –elle .

Il attrapa la ceinture du vêtement , et , sans la quitter des yeux , continua de la dévêtir . Le peignoir se répandit sur le lit autour d’elle , et elle demeura splendidement dévoilée , sa nudité exquise une vision flamboyante qui demeurerait à jamais incrustée sous ses paupières .

Il respirait bruyamment , pétrifié par le spectacle qu’elle lui offrait : sa taille mince s’incurvait en deux hanches fines , un ventre plat , et , entre ses cuisses à peine ouvertes , la toison de son sexe .
Un désir sauvage tendait les traits de William. De son corps irradiait une tension extrême , et Buffy se sentit chavirer sous l’intensité de ses yeux . Elle se sentait infiniment désirable, et une vague de chaleur colora ses joues .

« Tu es merveilleuse .. si merveilleuse , amour. » murmura t – il . « Laisse –moi te faire jouir.. »

Et ses yeux dévoraient la chair pâle de ses seins , de son ventre , et de ses cuisses.
Buffy sentait la caresse visuelle , et une excitation presque douloureuse se répandit à travers elle.

Elle eut un cri d’abandon , et se renversa sur le lit , appuyée sur ses coudes. « Oui.. oui , oui .. » chuchota – t elle désespérément. « Mais je veux te voir , aussi.. » dit-elle d’une voix rauque.

Il retira sa chemise , et elle put enfin admirer sa poitrine parfaite , la ligne pure de ses abdominaux , jusqu’à la limite du pantalon . Il avait une musculature souple et définie , sans excès , et des bras forts , splendides.
Il vint se poster au dessus d’elle , les mains de chaque côté de sa tête, et reprit possession de sa bouche . Il ne pouvait se rassasier de ses lèvres , et , alors qu’il capturait indéfiniment la moiteur de sa langue , sa main gauche commença une lente descente le long de ses courbes. Il palpa son ventre avec ferveur , puis effleura son sexe .

Elle tressaillit , et referma à peine les jambes . Elle avait enroulé une main autour de son cou , et l’autre restait négligemment , alanguie , le coude replié , au dessus de sa chevelure somptueusement répandue sur le jeté de lit.

Il approfondit leur baiser , dans un mouvement érotique de va et vient , enfonçant , retirant sa langue de l’intérieur de la bouche de Buffy , et elle s’agrippa plus fort à lui.
Elle soulevait les hanches , dans un besoin instinctif de venir à lui . Elle sentait le sexe dur de William frotter contre sa cuisse , sous le tissu de son pantalon , et sa respiration devenait haletante , égarée. Il caressa enfin le point le plus sensible , avec son pouce , frottant doucement , et fit pénétrer un doigt dans la chaleur humide de son sexe.

« Chérie , tu es si excitée.. » exhala- t –il en levant sur elle des yeux fervents. « Est-ce que c’est bon , amour ? Oui.. offre – toi .. Buffy , tu me rends fou .... »

Elle ouvrit ses cuisses , permettant à sa main de continuer à la toucher , la dompter , la faire plier sous une vague de désirs éperdus . Il ne la quittait pas des yeux , yeux assombris par une envie de jouissance si intense qu’il crut qu’il allait perdre le contrôle de lui-même comme un adolescent.
Il frotta son clitoris où perlait son plaisir , et poussa un second doigt en elle .
Buffy se convulsa et se raidit , dans l’attente d’une sensation de pur bonheur .

« Tu vas jouir , amour.. ? Je le sais , je le sens.. c’est bon .. c’est ce que tu veux , mon cœur ? »

Il palpitait avec elle , ébloui par sa beauté , l’abandon de son corps devenu impudique tant elle était ouverte pour son plaisir .

« Tu es si belle.. et je suis là pour toi , amour. » respira t – il contre ses lèvres.

Encore et encore elle bougea ses hanches pour accueillir ses caresses , haletant , criant doucement, laissant échapper des soupirs plaintifs et délicieusement suggestifs qui l’aveuglaient.

« William.. ! » souffla t – elle .
« Jouis , amour. Jouis.. maintenant .. »
Et il contempla , fasciné , frémissant , cette femme qui alimentait ses rêves depuis de si longs jours , qu’il brûlait d’aimer et de posséder dans une frénésie de tous ses sens .
Intimité by Cassiopea
Pipergirl et Isabelle , heureuse que le dernier chap. vous aie plu , et merci pour les compliments! Celui-ci ne devrait pas vous décevoir non plus...


Chapître 16. Intimité.


Buffy se sentait flotter dans une léthargie délicieuse , un état second qui engourdissait tous ses membres. Elle était dans les bras de William , la tête au creux de son épaule , et ils s’étaient tous deux glissés sous les draps.
Elle avait dû s’assoupir très légèrement , car elle ne se rappelait pas leurs gestes . Une de ses mains était posée sur la poitrine de William , tandis qu’il la tenait serrée le long de son corps , et caressait toujours le creux de ses hanches , son ventre , et dessinait un cercle le long de sa cuisse nue.

« Tu te sens bien , amour ? »

« Merveilleusement bien » soupira t –elle en levant vers lui des yeux troublés .
Il se pencha vers elle , et captura ses lèvres .

« Je veux tes caresses.. » murmura t –il en fouillant son cou .

Elle frémit , et l’ embrassa à son tour , déposant des baisers légers le long de sa mâchoire , vers son oreille , puis descendit vers son torse dur . Il avait une poitrine très attirante , lisse et musclée , et un abdomen où se marquaient ses muscles d’une façon sculpturale .

Il tendit son corps vers elle , dans l’anticipation de sa bouche . Il portait encore son pantalon , et Buffy effleura le renflement de son sexe . Il gémit , et la regarda avec des yeux brûlants .

« Déshabille-moi , Buffy . » supplia t –il.

Elle continuait à laisser sa bouche courir sur sa peau , et il respirait bruyamment . Il passa une main alanguie dans ses cheveux , et , alors qu’elle mordillait un mamelon , elle fit descendre sa fermeture éclair et ouvrit sa ceinture.

« Oui , bébé .. Touche –moi.. »

Buffy leva son visage vers lui , et une rougeur s’était répandue sur ses joues , à l’écoute de ses mots audacieux. Elle eut un accès de timidité , qu’il perçut immédiatement .

« Qu’y- a t-il , amour ? » demanda t –il avec douceur .

« Rien.. Je .. » Elle cacha son visage dans son cou , respira son odeur , et sa main se glissa à l’intérieur du vêtement , où son pénis durcit instantanément sous la pression de sa paume.

Il reprit possession de sa bouche avec ardeur , et gémit alors qu’elle s’enhardissait à caresser le membre viril de haut en bas . Il se dégagea de lui-même de son pantalon et de son sous-vêtement , laissant ainsi son érection librement se dresser , et elle interrompit leur baiser pour l’admirer.
Il ouvrit des yeux remplis d’un désir cru.

« Dieu.. c’est bon , amour .. continue... Utilise tes deux mains .. »

Buffy vint se placer à genoux , entre ses cuisses , et frotta la verge qui se tendait fièrement , parmi une toison brune . Du sperme perlait déjà sur la fente , et , fascinée , Buffy accéléra ses mouvements .

William haletait , en proie à un désir délirant . Il avait la tête appuyée à l’oreiller , contre le montant du lit , et tout son être vibrait de plaisir .
Il la contemplait , pétrifié par le spectacle fulgurant de sa beauté , glorieuse dans sa nudité , et la concentration avec laquelle elle fixait son sexe et passait ses mains de haut en bas , de plus en plus vite , humidifiant les paumes de ses mains avec le sperme .

« Amour.. amour.. tu m’excites tellement.. Je savais que tu me rendrais fou .. » grogna t –il en la couvant d’un regard fiévreux.

Buffy passa sa langue sur ses lèvres . Elle était elle-même étourdie du pouvoir qu’elle sentait avoir sur cet homme , en cet instant . Il gisait , magnifique et complètement à la merci de ses caresses , et son cœur explosa .

Elle ralentit ses mouvements , et se pencha pour embrasser la paroi ferme de son ventre .
Il se raidit et poussa ses hanches en avant .

« S’il te plaît , Buffy.. » chuchota t –il .

Elle leva des yeux candides vers son regard enfiévré où flambait toujours une envie désespérée.

« Que désires-tu , William ? »

« Ta bouche.. ta bouche sur mon sexe… caresse –moi avec tes lèvres.. »

Electrisée par cette voix rauque , Buffy captura le bout du pénis , et le lécha . Il tressaillit comme victime d’une décharge , et plaça ses deux mains dans la chevelure de la jeune femme .

William avait du mal à réaliser la réalité de la situation dans laquelle il se trouvait .

Dans la chambre de Buffy , sous l’éclairage romantique de l’unique lampe de chevet , il était étendu , abandonné aux caresses de la femme dont il était tombé amoureux dès le premier instant .
Elle était une déesse , une séductrice dont les mains et la bouche lui procuraient des sensations d’une intensité si forte qu’il perdait tout ancrage . Et c’était elle qui était enfin venue à lui . C’était elle qui se tenait maintenant à genoux pour lui , le léchant , suçant son sexe gonflé comme s’il représentait la plus indispensable gourmandise. Sa respiration devint oppressée , et une jouissance immense menaçait de l’engloutir .

« Doucement , amour.. c’est si bon .. Tu vas me faire jouir.. et si tu n’es pas prête à m’accueillir dans ta bouche , je le comprends. .. » murmura t –il d’une voix enrouée et basse .

Elle relâcha doucement son sexe , et vint s’allonger de tout son long sur lui . Il l’accueillit dans ses bras , savourant le contact de ses seins fermes contre son torse , de son ventre plat sur la surface dure de son abdomen , et enfin le velours moite de son sexe contre le sien .
Il glissa une main entre eux et frotta son clitoris . « Tu es trempée de plaisir mon cœur.. » haleta t –il. « C’était bon pour toi aussi , amour.. »

Buffy murmura un oui étouffé , et l’ embrassa . Leur baiser s’approfondit , et leur étreinte devint sauvage .
Buffy réalisa combien William avait eut raison , quand il avait traité leur rencontre de quelque chose d’exceptionnel ; qu’il ne pourrait jamais se résoudre à abandonner .
Comment aurait-elle pu deviner qu’une telle entente de leurs corps lui donnerait un tel bonheur ? Avec lui elle devenait la créature la plus libre et la plus sensuelle ..

Il inversa leurs positions , et elle se retrouva écrasée sous la force de son désir . Dans le creux de ses cuisses , il nicha son sexe , et , dans un mouvement érotique de va – et vient , enfonça sa langue dans la bouche chaude .

« Nous n’avons pas de protection » , murmura t – elle .

« Je sais mon cœur.. » dit –il en posant son front contre le sien . « Je veux jouir sur toi.. »

Ces seuls mots accrurent encore son plaisir . Elle hocha la tête , et , les yeux éperdus , le souffle court , elle le regarda se redresser devant elle , et frotter sa verge avec vigueur. Il avait la bouche légèrement entrouverte, et passa sa langue le long de sa lèvre supérieure.
Leurs yeux restaient soudés l’un à l’autre dans une transe érotique , et brusquement sa jouissance déferla , et son sperme se répandit sur le sexe offert de Buffy , sur son ventre frémissant , et sur ses cuisses tremblantes . Il laissa échapper un râle de satisfaction , et se pencha pour l’embrasser avec une faim qui ne semblait pouvoir s’apaiser.

De longs moments plus tard , ayant retrouvé leur respiration , ils restèrent allongés l’un en face de l’autre , et il garda une main sur sa hanche . Il semblait ne pas pouvoir s’arrêter de la toucher.

« Il est déjà tard , et je vais être obligé de m’en aller , amour » , dit –il. « Je suis invité au mariage d’un de mes meilleurs amis demain matin , et j’ai quatre heures de route qui m’attendent . »

« Seras-tu parti pour tout le week –end ? » murmura t-elle doucement.

« Non , je vais faire en sorte de rentrer Dimanche dans la matinée. » répondit –il en passant un doigt le long de sa joue . « Tu as été merveilleuse , Buffy .. » ajouta - t-il . « Dis –moi que tu ne regrettes rien.. ? »

« Bien sûr que non , toi ! » répliqua t –elle en caressant son épaule , et plaçant une main derrière sa nuque. « Seriez – vous un peu stupide , Monsieur St James ? »

Il fit mine de rugir , et vint mordiller délicatement le lobe d’une oreille.
« Es-tu en train d’insinuer que ton patron est un idiot ? »

Elle pouffa de rire , et soupira.

« Disons que cela m’est venu à l’esprit, à l’occasion.. » Et elle se mit à gigoter car il la chatouillait sans remords .

« Est-ce bien raisonnable de s’engager dans une aventure alors que nous travaillons ensemble du matin au soir ? » demanda t –elle quand il eut cessé ses assauts.

William se raidit , et la regarda avec des yeux incertains . Il s’était rembrunit à ces paroles , et la contempla gravement .

« Je ne vois que des avantages », assura t –il . « Cela ne nous empêchera pas de continuer à travailler efficacement , bien au contraire . Et je ne serais plus torturé par l’insatisfaction de ne pas pouvoir te toucher.. » sussura- t –il en haussant un sourcil suggestif.

« A ce sujet , William , » commença Buffy avec sérieux , « je voudrais que nous restions le plus discret possible au bureau.. Je veux dire .. personne n’a besoin de connaître le côté intime de notre relation , qu’en penses –tu ? »

« Tout ce que tu voudras , amour » dit- il la voix rauque en l’attirant vers sa bouche .

Mais son cœur battait plus vite , et plus douloureusement.
Que pouvait-il dire , si elle souhaitait que leur affaire ne soit pas connue ? Elle avait été gênée quand des bruits avaient couru sur la possibilité qu’elle ait une aventure avec lui.. Mais maintenant c’est différent , lui chuchotait une voix intérieure . Maintenant tu veux crier à chacun que cette femme splendide t’appartient .
Il approfondit son baiser , et avec voracité fouilla l’humidité et la douceur de sa langue , de son palais. Elle gémit sous la brutalité de son étreinte , mais il écrasa ses seins contre son torse , et maintint l’emprise sur sa nuque , la main enfouie dans ses mèches blondes . Elle sembla fondre sous la force de sa passion , et se détendre . Aussitôt il adoucit sa pression , et leur baiser devint plus doux et langoureux. Puis il quitta ses lèvres pulpeuses à regret.

« Si je ne pars tout de suite , je n’aurais pas de courage. »

Il se leva à regret , et entreprit de ramasser ses vêtements. Il avait les cheveux en bataille , et Buffy le trouva irrésistible. Elle se leva à son tour , et prit son peignoir au pied du lit .

« Je crois que je vais aller avant toute chose me doucher » , dit-elle timidement , en constatant l’aspect de son ventre et de ses cuisses où la jouissance de William avait laissé des traces .

Il avait déjà enfilé son boxer et son pantalon ; tout en fermant sa ceinture , il se rapprocha d’elle , et , prenant son menton délicatement dans sa main , chuchota , d’un ton caressant :

« La prochaine fois , tu n’en auras pas partout sur toi.. » Il l’embrassa avec sensualité , et se pencha vers son oreille , « ..mais à l’intérieur de toi. »

Elle frémit violemment . Il était sexuellement si troublant , si tentateur , qu’elle retrouvait des sensations éprouvées à seize ans , quand on rêve de ses premières étreintes.
Il captura encore ses lèvres , et elle lui rendit son baiser avec force.

« Dés que je suis de retour à Londres , je viens te chercher. » dit-il.

Il enfila sa chemise , et lui posa délicatement son peignoir sur les épaules , l’embrassant sur la tempe.
« Ne prends pas froid.. » dit-il . « Tu es d’accord pour que nous déjeunions ensemble Dimanche ? »

« Oui , bien sûr. » répondit Buffy avec un sourire doux. « Demain après-midi je suis occupée à garder le petit garçon d’Alex et Anya , mais Dimanche nous pouvons passer du temps tous les deux. »

« Tu vas me manquer , mon cœur », murmura William en prenant son visage entre ses mains ;
Il laissa son regard glisser sur son front , son nez , sa bouche. Puis il l’embrassa avec un geste tendre et il y avait quelque chose de révérend dans sa manière de la laisser aller.

« A Dimanche. » souffla –t –elle.
Elle l’entendit prendre sa veste au salon et la porte d’entrée claqua.

* * * * * * * * * * * *


Le lendemain matin , après une nuit de sommeil où Buffy éprouva un délassement qu’elle n’avait pas ressenti depuis très longtemps , elle téléphona à Anya pour confirmer qu’elle serait chez eux vers une heure et demi . Anya insista pour qu’elle partage leur repas . Buffy accepta , mais elle était persuadée qu’elle aurait à écouter les recommandations d’une mère soucieuse que rien n’arrive à son trésor d’enfant.

La pluie avait cessé , et le vent chassait les nuages . En allant vers la maison de ses amis , Buffy se demanda où était parti William . Elle réalisa qu’à la perspective du lendemain , elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une excitation délicieuse . Leur soirée avait été tellement enivrante.. Il était un homme intensément sexuel , et elle ne doutait pas qu’elle trouverait dans ses bras un vertige inouï de tous ses sens . Cependant , elle avait été surprise par la puissance de son plaisir.
Elle refusa de s’attarder sur le sentiment troublant qu’elle n’avait pas connu semblable vague d’érotisme avec son mari .
‘Nous étions simplement différents’ songea t –elle .

Anya l’accueillit avec sa pétulance habituelle. Elle accompagnait Alex pour une visite de maison dans une petite ville au nord Ouest de Londres , car dans le cadre de son travail de chef de chantier dans une entreprise de travaux publics , on lui avait récemment proposé de prendre la direction d’une branche de cette entreprise , et cela visiblement l’intéressait . Cela signifiait par contre qu’il leur faudrait abandonner leur jolie maison de Notting Hill , car un déménagement semblait inévitable.

« Buffy , tu as une mine superbe ! » dit Anya en l’embrassant. « Tu t’es bien adaptée à ton nouveau travail , n’est-ce pas ? »

Buffy l’ accompagna dans la cuisine , où Colin finissait son repas , aidé de son père.

« Mais c’est vrai que tu es .. radieuse.. » dit Alex , d’un ton agréablement surpris.
Il se leva pour lui déposer un baiser affectueux sur la joue. « Comment va la plus jolie femme de New Network ? »

« Je suis fatiguée mais satisfaite ! » répliqua Buffy.

Ils prirent leur repas en conversant tranquillement . Alex était vraiment excité à la perspective de changer de statut professionnel , cependant il était prêt à faire le trajet tous les jours si Anya avait exprimé le désir de ne pas quitter Londres .

« Serez –vous partis tout l’après-midi ? » demanda Buffy en grapillant les miettes de cookies qui restaient dans son assiette.

« Oui , ne nous attend pas avant six heures , le temps que nous visitions les deux maisons.. »
« Deux, c’est sérieux , on dirait . Tu envisagerais vraiment de ne plus vivre à Notting Hill ? »
Anya soupira , et fit une petite grimace.

« Non , justement .. On est si bien ici.. Mais Alex rêve de ce genre de promotion depuis longtemps , et je ne vois pas comment il pourrait refuser. En plus on nous propose une résidence de fonction.. »

Elle prit Colin dans ses bras , et Buffy lui fit un signe de la main :
« A tout à l’heure , mon trésor » dit-elle avec un grand sourire. « Tu sais qu’est moi qui m’occupe de toi quand tu te réveilles de ta sieste. »
Quand elle redescendit , Anya donna les recommandations d’usage à Buffy , et celle-ci les rassura. Colin était un petit garçon adorable , et elle n’avait pas d’inquiétude.
Dans le courant de l’après-midi , une fois qu’elle eut regardé un vieux film à la télévision, elle monta voir si il était réveillé.

« Bien reposé ? » dit-elle en s’asseyant sur le bord du lit et en caressant les cheveux bruns. « Je t’ai déjà préparé un goûter , mais maman a bien précisé que tu ne devais pas manger en te réveillant. »
Le petit garçon fit la moue.
« Maman me permet de manger quand même si j’ai très faim. » dit-il d’un ton assuré.

« Oh , et as-tu faim ? « sourit Buffy.

« Je pourrais manger un… alligator ! » répondit-il d’un air satisfait.

« Quel dommage. » dit Buffy en l’aidant à se lever. « Je n’ai pas d’alligator. Seulement des tartines au chocolat . »

Il fit mine de réfléchir , et répliqua : « Cà tombe bien , je n’ai pas une trop grande faim. » Il la regardait avec des yeux candides auxquels il était difficile de résister.

« Petite crapule » , dit-elle en l’attrapant . Il gigota dans ses bras. « Nous allons d’abord faire un jeu, et les tartines viendront un peu plus tard. »

Alors qu’ils s’installaient au salon , sur le tapis , où les cubes et un train en bois avaient été déposés , et que Colin commençait à s’absorber dans ses activités , Buffy s’installa en tailleur sur le canapé .

Après le goûter , elle accepta de lui passer un dessin animé ; il était presque six heures , et ses parents n’allaient pas tarder à rentrer. A la minute où elle expliquait cela au petit garçon , elle entendit le bruit de la voiture dans l’allée.
Buffy demeura encore un moment avec le jeune couple . Anya était visiblement excitée après cette visite , et ne cessait de faire des projets. Buffy les regarda affectueusement , alors qu’ils étaient tous deux lovés sur le canapé , et que Colin empilait des cubes , à quelques mètres d’eux. C’était une scène attendrissante de bonheur familial , et elle éprouva un pincement au cœur , en réalisant qu’elle allait devoir apprendre à ne plus voir ses amis aussi souvent .
Anya vit son regard voilé.

« Qu’y a t – il , Buffy ? » s’enquit-elle brusquement.

« Rien.. » dit-elle en souriant doucement . « Le jour où vous allez vous installer à Richmond , vous allez me manquer terriblement. »

Anya prit aussitôt un air plus grave , et Alex une mine contrite .

« Buffy, nous nous faisons toujours du souci pour toi » , dit-il. « C’est une des raisons qui me poussaient à faire le trajet tous les jours.. »
« Quoi ? Etes-vous fous ? Il ne s’agit absolument pas de moi . Je suis très heureuse que tu profites de ce changement de travail , et puis , une petite ville , c’est bien mieux pour élever un jeune enfant . Je sais très bien qu’ Anya se plaira là – bas.. » et elle eut un geste affectueux en prenant les mains de son amie. « Et puis , tu pourras créer le jardin de tes rêves. »

Anya lui rendit son sourire .

« J’aimerais que tu viennes me donner ton avis sur les maisons que l’on nous propose, » Elle soupira , « et je te rappelle que ce n’est qu’à une heure de route d’ici. Tu pourras venir nous rendre visite le week-end comme bon te semblera.. »

« Et je t’accueillerai pour que tu puisses assouvir tes besoins de shopping ? »
« Exactement ! »

Alex demeurait pensif , puis il murmura :

« Ce changement n’interviendra que cet été de toute façon. Mais nous pourrions aussi envisager que tu nous suives . »

« Que veux –tu dire ? « s’étonna Buffy.

« Eh bien , je sais qu’il y a un journal local là bas , qui serait certainement intéressé par une personne comme toi.. Cela ne te plairait-il pas de changer de décor , de nouer d’autres relations ? »

Il n’en disait pas plus , mais Buffy et Anya comprenaient à demi-mots : il voulait parler d’Angel , et du fait qu’après la mort brutale de son époux , Buffy aurait pu souhaiter voir de nouveaux horizons.

« Ce serait merveilleux ! » s’exclama Anya . « Mais Buffy vient de prendre ce nouveau poste où elle est parfaitement à son aise.. » continua t – elle avec un soupçon de déception dans la voix . « Et son patron est incroyablement sexy , à ce qu’il parait. » finit – elle en jetant un regard entendu à son mari.

Celui-ci haussa un sourcil interrogateur . « Pourquoi suis-je le dernier à être mis au courant ? »maugréa t –il.

« Tu sais bien que j’ai de nouvelles fonctions à New network , » répliqua Buffy . « Mais c’est vrai que nous n’avons pas précisé que William était un magnifique spécimen … »

« Un magnifique spécimen ? » cria Anya . « Oh , mais c’est très intéressant .. Quand nous le présentes – tu ? »

« Quand l’occasion se fera » , répondit Buffy , qui ne souhaitait pas en dire davantage ; le temps viendrait bien assez tôt pour les confidences intimes.. Et cette aventure avec William , aussi irrésistible était –il , ne durerait peut- être pas jusqu’à l’été .. Maintenant qu’elle avait commencé à céder à ses charmes ( extraordinaires , il est vrai ) , il se lasserait d’elle en quelques semaines .. ?

Une petite voix intérieure lui murmurait qu’elle savait très bien elle –même que les regards fervents qu’il lui donnait étaient révélateurs d’un sentiment plus profond qu’elle ne voulait admettre.

Ils discutèrent encore quelques minutes . Puis Buffy les laissa à leurs discussions joyeuses .


Elle avait hâte de retrouver la sérénité de son appartement .
En rentrant , elle se prépara une salade et du thé qu’elle avala en écoutant distraitement les informations .
Quand elle pénétra dans sa chambre , elle s’aperçut avec un frisson de bien-être que l’odeur de William flottait encore dans les draps du lit , et elle se glissa sous la couette avec un soupir d’aise.
Demain , elle connaîtrait encore la chaleur de ses étreintes . Elle s’endormit sur cette pensée avec un sourire sur les lèvres .

Dans son cadre sur la commode , Angel semblait surveiller son sommeil avec un regard rempli de douceur.
Une perspective délicieuse by Cassiopea
Chapître 17.


Buffy se réveilla de bonne heure le lendemain matin , après une seconde nuit particulièrement reposante. Après un petit déjeuner léger , elle passa une heure relaxante à la salle de bain : douche , lotion délicatement parfumée sur tout le corps , et elle prit soin de sécher ses cheveux en mèches souples . Elle recommençait à prendre soin de sa chevelure , et celle-ci retombait en vagues légèrement indisciplinées , blondes avec des reflets plus chauds, et elle savait que William aimait qu’elle se coiffe de cette façon.

Un œil bref jeté par la fenêtre de sa chambre lui indiqua que le temps s’était remis à être beau , et , en ouvrant la fenêtre du salon , elle réalisa que c’était même une journée radieuse qui s’annonçait ; le ciel était d’un bleu insolent , l’air déjà doux , et les oiseaux chantaient leur allégresse à pleine voix .

L’appartement était situé dans une maison victorienne , et comprenait trois autres habitations , dont celui de la propriétaire , une excentrique mais agréable londonienne d’un âge certain , Clara , qui avait l’amour des fleurs .

Aussi , la cour intérieure de l’habitation était – elle un enchantement pour les yeux : bougainvillées , roses par dizaines , marguerites , delphiniums , et aussi quelques arbustes , offraient un tableau merveilleux à chacun . Buffy avait la chance d’avoir sa chambre et le salon donnant sur ce havre de paix .

Angel avait vécu ici longtemps avant de connaître Buffy , et c’est là qu’ils avaient tout naturellement emménagé après leur mariage. Il promettait qu’ils chercheraient quelque chose de plus spacieux , mais Buffy était tombée immédiatement amoureuse de ce petit appartement au charme unique , et n’avait pas voulu entendre parler de le quitter .
Du moins tant qu’ils seraient tous les deux..
Angel lui-même avait obtenu cette location , car son père avait été un ami très proche de Clara , et c’était une opportunité de pouvoir habiter dans ce quartier coloré , et authentique de Bloomsburry , en plein cœur de Londres , et à deux pas du British Muséum.

Buffy hésita un moment avant de s’habiller . Elle se décida pour une robe jaune pâle , fluide , dont le corset drapait sa poitrine de manière intensément féminine . Il y avait juste de petites manches , mais Buffy savait que la température annoncée en ce début du mois de Juin permettait ce plaisir .
Elle enfila cependant des chaussures , qui , en restant confortables , lui faisait un pied élégant. Il était un peu plus d’onze heures et demi , et elle appliquait une goutte de parfum derrière ses oreilles quand un coup de sonnette impérieux la fit presque sursauter .

Elle alla ouvrir avec un frisson d’excitation . Sur le seuil , William apparut , si éblouissant dans un jean noir et une chemise bleu outre-mer , les cheveux en boucles courtes et délicieusement ébouriffées , que Buffy n’eut pas le réflexe de lui demander d’entrer .

« Bonjour , amour. » dit-il doucement , la tête penchée de côté. « Puis-je entrer ? »

« Mais oui , bien sûr « balbutia - t-elle en rougissant et en lui laissant le passage.

Il sourit , et referma la porte derrière lui . Une effluve de son after-shave rentra avec lui , et elle sentit ses jambes faiblir . Il la serra contre lui , et se pencha vers ses lèvres , ourlées d’un délicat brillant , rose et fruité , qu’il entreprit aussitôt de goûter . Les sensations de plaisir que son baiser générait dans le corps de Buffy la laissèrent frissonnante . Elle croisa les mains derrière sa nuque , et ouvrit davantage les lèvres .

Il plongea sa langue dans sa bouche , capturant celle de Buffy , et alors que d’une main il maintenant la nuque de la jeune femme dans une position parfaite pour qu’elle reçoive son baiser , de l’autre main il caressait son dos avec langueur . Son corps lové étroitement contre le torse dur de William , ses jambes entre les siennes , elle éprouvait le vertige de quelqu’un qui ne contrôle plus ses actions.
Puis William la relâcha très légèrement , et lui sourit.

« Comment vas –tu ? Tu es éblouissante , mon cœur.. » dit-il en la buvant des yeux .
Buffy lui rendit un sourire éclatant.

« Tu n’es pas mal non plus. » dit-elle . « Et je vais très bien . Et toi , est-ce que le voyage n’a pas été trop fatiguant , après la fête ? »

« Non . Je ne me suis pas couché trop tard ; le mariage était très réussi , je te raconterai pendant que nous marcherons . »
Il lui prit la main , et se recula pour admirer sa silhouette . Dans ses yeux flamba un désir pur , et il enfouit son visage dans le cou de Buffy, qui laissa échapper un gémissement.

« J’aime ton parfum. » murmura – t –il d’une voix sourde. « Et tes cheveux , ainsi.. » Il mordilla son oreille , et lécha son cou . « Dieu.. tes cheveux sentent si bon , amour.. Partons tout de suite , ou bien je ne vais pas pouvoir attendre pour te faire l’amour.. » dit-il encore d’un ton caressant.

Buffy se sentait tout aussi bouleversée , et en proie à un désir fulgurant de s’offrir à lui.

« Je prends mon sac. » dit-elle en marchant vers sa chambre .
Elle vérifia que les fenêtre de l’appartement étaient toutes fermées , et le rejoignit dans l’entrée.

« Penses –tu que je prends une veste ? » demanda – t –elle .

« Non , il fait délicieux . Allons- y. »

En effet , au dehors l’atmosphère était à une douceur inattendue après le temps perturbé des derniers jours ; c’était les caprices du printemps anglais. La voiture de William était garée en double file dans la rue ; il lui ouvrit la portière , puis alla s’installer derrière le volant.

« Si tu veux bien , j’ai pensé que nous pourrions aller déjeuner dans Regent’s park . Il y a un restaurant charmant avec une terrasse . Et ensuite nous pourrions faire quelques pas.. ? »

Il la regarda , et s’émerveilla de sa présence . Combien de fois depuis leur rencontre avait-il imaginé qu’il l’emmènerait dans un endroit romantique , et apprendrait à la connaître , à l’apprivoiser. Elle lui semblait comme un jeune animal qui aurait permis qu’on l’approche . Mais il savait qu’il n’avait pas encore sa confiance aveugle . Il sourit en lui-même à cette idée. Quand est-ce que Buffy acceptait pleinement de subir la volonté des autres ? Elle était fière , têtue , et terriblement indépendante . Et d’ailleurs , n’avait –elle pas exigé que leur relation reste secrète ? Cela ne lui plaisait absolument pas , mais il était pour l’instant contraint d’agréer à sa demande . Mais pas pour longtemps.
‘ Tout le monde saura que tu m’appartiens , amour.’ Songea- t – il . ‘ Tu es à moi , et il n’y a aucune raison que les autres n’en aient pas pleinement conscience.’

Perdu dans ses pensées , il n’entendit pas la réponse de Buffy.
« C’est une très bonne idée . J’adore ce parc . »

Ils arrivèrent quelques instants plus tard ; William avait réservé une table , et le maître d’hôtel les conduisit sur une terrasse adorable donnant sur l’intérieur du domaine , et leur table se trouva être située sous l’arcade somptueuse d’un rosier à l’ancienne , une cascade de roses jaunes et parfumées qui débutaient leur floraison de manière spectaculaire.
Buffy fut instantanément sous le charme de l’endroit .

« C’est exquis.. ! » souffla t –elle en s’asseyant .

William déposa un baiser au creux de son oreille .
« Jamais rien ne sera aussi exquis que toi , amour . » Il alla prendre place en face d’elle , et contempla , fasciné , la rougeur qui envahissait encore les joues de Buffy. « Mais c’est vrai que c’est un lieu charmant pour déjeuner. »

« Quand cesseras tu de me faire rougir ? » chuchota - t –elle, en baissant le regard.

« Jamais , je l’espère. » répliqua t –il , heureux . « Cela veux dire que tu es sensible à mes paroles , et je ne veux pas que cela cesse. »

On leur apporta le menu , et ils firent leur choix rapidement . William commanda une petite bouteille de vin blanc pour accompagner leurs plats , mais Buffy le goûta à peine .

« L’alcool et moi ne faisons pas très bon ménage. » expliqua t –elle après une première gorgée. « Mais il est très bon. »

« Oh , et qu’est-ce que cela signifie ? » demanda William en lui prenant la main par dessus la nappe en dentelles. Il frotta doucement son pouce sur son poignet , et elle reçut la caresse avec un soupir.

« Je perds mes moyens.. je ne suis pas vraiment la même.. »

Il la contempla d’un regard suggestif , en haussant les sourcils , et en passant sa langue entre ses dents et sa lèvre supérieure . Ce simple geste la mettait invariablement en émoi.

« Cela veux- t –il dire que tu perds toute inhibition ? » murmura t –il .
Et dans ses yeux brûlait un désir nu.

Elle éclata d’un rire de cristal qui le charma . « Je vois où ton esprit aventureux veux parvenir , mais ce n’est pas du tout cela. »

« Je n’ai donc aucune chance , en te proposant ce nectar , que tu te comportes en créature ardemment sensuelle pour moi.. plus tard ? »

« Je n’ai pas besoin de vin pour çà. » répliqua t –elle . Mais aussitôt que les mots eurent franchi ses lèvres , elle réalisa l’audace de ses aveux . Et évita son regard en fixant la perfection d’une rose à la portée de sa main .
Cependant il n’avait pas cessé la douce caresse de sa main sur son poignet .

« Buffy. » dit-il doucement.

Elle gardait les yeux obstinément ailleurs .
« Buffy.. » répéta t –il . « Regarde –moi , chérie. »

Elle tourna ses yeux verts où brillaient une lueur d’incertitude.

« Je suis heureux de savoir que tu as envie de moi de cette façon. » murmura t –il , la voix basse. « Et je t’assure que je te désire comme un fou.. »

Ses yeux étaient chauds et vibrants. Buffy sentit cette chaleur pénétrer tous ses membres , et se réjouit que leur table soit placée parfaitement à l’écart . C’était une alcôve pour les amoureux .
‘ Sauf que vous n’êtes pas amoureux’ , se dit Buffy . ‘ Simplement terriblement attirés sexuellement l’un par l’autre.’

« Et si ne me forçais pas à me conduire comme un gentleman , je t’aurais déjà emmené chez moi , et nous serions entrain de faire l’amour dans la première pièce venue. »
Sa voix était rauque et tout son visage était tendu d’une passion bouleversante. Et ce qu’il suggérait était infiniment érotique . Jamais Buffy ne s’était sentie un tel objet de désir .

« Habites – tu près d’ici ? » demanda t – elle d’un ton plus léger.

« Oui . J’ai dû te dire que mon appartement était tout près du parc. Et je pensais qu’après notre promenade , nous pourrions y passer un moment . »
Il s’interrompit car le serveur arrivait avec leur premier plat . Ils commencèrent à manger en silence.

« Racontes – moi le mariage de ton ami. »

« C’était une très jolie cérémonie , très émouvante, » avoua t –il . « C’est un ami d’enfance , Clément . Il est journaliste de télévision , et nous avons fait nos études ensemble . Mais quand j’ai débuté mes séjours à l’étranger , il a préféré s’orienter dans une voix différente. Nous sommes proches , et j’ai été honoré d’être son témoin. »

« Et tu connaissais aussi sa femme ? »

« Oh oui . Il la fréquentait depuis quatre ans . Elle s’appelle Sophie , ils se sont connus de la façon la plus cocasse qui soit, » sourit il.

Et elle l’écouta raconter les aventures de Clément et Sophie . Une tendresse perçait dans sa voix , et Buffy se dit que ses amis valaient certainement la peine d’être connus. Elle se sentait bien . Détendue , enchantée par la poésie du lieu , le parfum des roses , et le chant mélodieux des oiseaux . Londres pouvait être un endroit infiniment propice au délassement , par une belle journée du mois de Juin.

Enchantée aussi par le spectacle de William , animé , évoquant quelques faits pleins d’humour pendant la soirée de mariage . William et sa beauté ensorcelante . La couleur de sa chemise rehaussait le bleu de ses prunelles , et le dessin de sa bouche la captivait , ainsi que la fermeté de sa mâchoire , et la ligne de ses épaules sous le fin tissu.

« Je te conseille te prendre un dessert , » dit-il quand leur repas touchait à sa fin . « Ils ont des merveilles. »

« Es-tu venu souvent ? « interrogea t –elle en s’étonnant qu’ un éclair de jalousie naisse dans son cœur.

Il sembla comprendre le sens caché de sa question .
« Oui , avec des amis , et mes parents aussi . »

Il fit signe au maître d’hotel , qui leur apporta la carte des gourmandises.

« Mais jamais avec une femme , » ajouta t –il en se penchant vers elle . Ils regardèrent tout ce qui était proposé. Buffy avait une faiblesse pour le gâteau au chocolat , et vit qu’ils en proposaient un .

« Tu ne prends rien ? « s’étonna t –elle quand William eût reposé la carte .

« Non , simplement un café. Mais tu me donneras bien quelques bouchées , n’est-ce pas ? »

Il avait le ton le plus charmeur pour lui demander cela . Buffy se contenta d’acquiescer en murmurant ‘ oui’ du ton le plus prometteur qu’elle pût trouver .

William la fixa comme hypnotisé . Le soleil dansait sur sa robe à travers le feuillage , et des gouttes de lumière nimbaient sa chevelure . Ses bras nus étaient posés au bord de la table , et leur couleur à peine dorée lui donnait envie de la croquer . Une lueur espiègle brillait dans ses troublants yeux verts irisés d’or , et une vague de désir plus forte que les précédentes le fit se raidir tout entier .
La perspective de la promenade lui parut tout à coup plus une torture qu’un plaisir .

A peine Buffy eût –elle demandé le dessert qu’on lui apporta une portion d’un gâteau terriblement appétissant, recouvert d’une sauce au chocolat noire tiède . Elle ouvrit des yeux ronds .

« Je ne vais pas pouvoir avaler tout çà. » dit –elle .
William rapprocha sa chaise , de façon à ce qu’il soit maintenant à ses côtés . Il prit la cuillère et découpa un morceau de la pâtisserie .

« Laisse –moi faire , amour. » dit –il d’une voix sensuelle.

Et il plaça la cuillère dans sa bouche , qu’elle avait entrouverte . Elle laissa échapper un gémissement de bonheur dès que la sauce au chocolat se répandit sur sa langue . C’était divin , et elle ferma les yeux . William s’extasia du plaisir répandu sur ses traits , et jeta un œil autour de lui , mais personne ne semblait faire attention à eux , et à leur manière peu orthodoxe de manger un dessert.
Il reprit un morceau , et chuchota dans son oreille : « Tu permets ? »
Buffy fit oui de la tête , et le regarda déguster avec fascination .

« Encore , amour ? » demanda t –il , les yeux rivés sur ses lèvres .

« Oui » , souffla t –elle d’une voix de gorge.

Il recommença , et alors qu’elle finissait à peine , il lui prit la bouche . Le baiser fur bref mais si ardent que Buffy réprima un gémissement .

« William.. ! » dit –elle . Une rougeur envahissait son cou , la peau claire de ses joues . « Nous allons nous faire remarquer. »
Et en effet , de l’autre côté de la terrasse , une dame d’un certain âge lui lança un regard désapprobateur . Très gênée tout à coup , Buffy s’éloigna un peu plus de son compagnon.

« Nous ne pouvons pas manger ce dessert ainsi » continua t –elle . « Laisse –moi terminer , et je te promet que je j’en laisserai . »

Il ne voulut pas l’embarrasser et reprit une distance plus convenable. On apporta le café , et pendant qu’il buvait à petites gorgées , il la contempla . Elle savourait chaque morceau avec un plaisir qu’il ressentait lui-même. Il se dit que la prochaine fois qu’ils mangeraient ensemble une douceur , ils le feraient dans un endroit qui permettrait tous les attouchements dont il rêvait en ce moment . Buffy repoussa son assiette .

« Voilà , tu peux finir avec ton café.. » suggéra-t-elle d’un ton doux.

William lui sourit tendrement , et finit le dessert.

« La gourmandise peut se révéler être une occupation infiniment ..intéressante , qu’en dis-tu , amour ? »
« J’apprends tous les jours combien tu peux être incorrigible. » dit-elle.

« Oh , ce n’est qu’un aspect inoffensif de ma personnalité, » dit-il avec une moue suggestive. « Je te promets des découvertes beaucoup plus inoubliables » ajouta-t-il .

Elle n’en doutait pas.


Ils quittèrent le restaurant peu de temps après , et William l’entraîna dans l’allée principale du parc , ombragée et majestueuse ; il y avait encore peu de promeneurs en ce début d’après-midi, et l’air était devenu presque chaud.
Ils marchèrent un moment en silence , main dans la main , et Buffy baignait dans un bien-être qu’elle ressentait dans chaque particule de son corps. Elle était consciente du mouvement de caresse du pouce de son compagnon le long de sa main , et ce simple contact vibrait jusqu’au creux de ses reins , le long se sa colonne vertébrale , jusqu’à sa nuque.
Elle se rendit compte qu’ils déambulaient à présent le long d’un sentier plus petit , et là les oiseaux semblaient se réjouir de leur passage. Elle leva son visage vers le ciel , et regarda le feuillage trembler .


William s’arrêta et la prit contre lui.

« Embrasse-moi » , murmura –t –il en prenant sa nuque . « As-tu encore le goût du chocolat ? » demanda t – il avec une voix pressante.
Il s’inclina vers sa bouche , et lécha délicatement l’ourlet de sa lèvre supérieure.

« Ouvre-toi , mon cœur ..»

Buffy accepta son baiser en serrant ses deux mains autour de sa taille. Il la plaqua avec force contre lui , et aussitôt sa ferveur se déchaîna. Il prenait son temps , l’explorant tout à loisir en une découverte inventive et troublante. Sa langue explorait sa bouche avec une voracité qu’il ne dissimulait pas , et Buffy se sentait simplement fondre de plaisir.
Il resserra les mains autour de d’elle , l’enveloppant complètement. Elle interrompit leur baiser , cherchant à reprendre sa respiration.

« William , tu es si gourmand, » murmura – t –elle , le souffle court .

« Tu as un goût irrésistible , amour », avoua – t –il .

Ils reprirent leur marche lente sous les feuillages printaniers . Ils atteignirent un endroit du parc où le chemin longeait une étendue d’eau miroitante . William l’entraîna vers le bord , sous un saule pleureur majestueux qui attendait de les accueillir sous son ombre fraîche. Il étala sa veste sur l’herbe pour qu’elle puisse s’asseoir sans risquer de salir sa robe de couleur pâle. Buffy sourit devant son attention .

« Tu me gâtes , William. Je passe une journée tellement agréable que je n’aurai pas du tout envie de reprendre le travail demain matin.. »
Il la garda au creux de son épaule , et caressa son bras .

« Je compte bien m’occuper de toi le plus possible , mon cœur, » promit- il . « Mais tu n’as aucune excuse pour ne pas être au bureau demain » , continua t –il en déposant un baiser dans son cou.

« Comment ? » fit-elle , avec une mine étonnée ; « je n’aurai pas droit à un traitement de faveur.. ? »

Il lui sourit , de ce beau sourire si merveilleux et franc qu’elle aimait secrètement.
« Oh , tu auras droit à un.. ‘ traitement ‘ spécial de la part de ton patron » , assura t –il en lui prenant le menton, « .. mais je serais toujours aussi exigeant. »

Elle se renversa en arrière et rit de bon cœur . Il la regarda avec une joie non déguisée. Puis il se pencha doucement vers elle , et suivit la ligne de son visage avec un doigt.

« Je suis heureux de te faire passer une belle journée , amour. C’est tout ce que je désire. » Il y avait une sorte de gravité , dans le ton de sa voix , dans ses yeux si bleus .
Buffy resta silencieuse , et son regard devint pensif .

« J’aimerais t’emmener chez moi. » dit-il . « Il est seulement trois heures .. as –tu encore un moment à me consacrer avant de rentrer ? »
Il semblait moins sûr de lui tout à coup , et cette timidité enchanta Buffy . William pouvait se montrer un prédateur insolent , comme un homme timide , doutant du pouvoir qu’il avait sur les autres ; ou bien était- ce seulement elle qui le rendait si incertain ?

« Je peux rentrer quand bon me semble », répondit – elle . « Simplement , j’aime être à la maison de bonne heure le Dimanche soir , cela me permet de me détendre parfaitement pour être en forme pour débuter la semaine.. »

« Auriez- vous un supérieur difficile ? » murmura William avec une lueur taquine dans le regard. Il attendait sa réponse , toujours appuyé au dessus d’elle , s’émerveillant de la pureté de son visage et de la lumière qui dansait à travers son front , de sa bouche humide et légèrement gonflée des baisers qu’il lui avait donnés.

« Non , pas difficile .. Infernal ! » dit Buffy avec le plus grand sérieux . « C’est un bourreau de travail qui est insensible à toute faiblesse , et qui ne fait jamais attention à l’heure qui passe.. »

« Et comment supportez – vous cette situation ? » dit William , jouant le jeu.

« J’aime mon travail avec lui » dit Buffy.

Elle prit son visage entre ses mains .

« Et parce que tu es un homme passionnant et passionné.. » Elle déposa un baiser doucement sur sa bouche.


Des promeneurs passèrent le long du sentier en contrebas ; ils jetèrent un regard conciliant et attendri sur le couple enlacé. Après un baiser langoureux , William se redressa et prit la main de Buffy.

« Nous y allons ? » Buffy se mit debout et lui tendit sa veste. Il la jeta négligemment sur son épaule , et ils reprirent leur promenade en sens inverse. Ils croisèrent des passants plus nombreux , mais ils n’y prêtèrent guère attention.

Buffy n’aurait su dire en combien de temps ils furent à la porte de l’appartement de William , mais ils longèrent simplement deux boulevards bordés de maisons particulières aux façades recherchées , puis se retrouvèrent dans une allée plus calme , et une habitation victorienne aux fenêtres fleuries apparut tout à coup devant eux.
« C’est là, » dit William en lui prenant le coude .

Depuis qu’ils s’étaient retrouvés en présence l’un de l’autre en fin de matinée , tous deux avaient résisté à l’immense attraction de tous leurs sens qu’ils sentaient brûler en eux-mêmes , succombant par moments à la tentation de baisers fiévreux , qui , ils le savaient , n’étaient que le prélude à un déchaînement sensuel dont ils rêvaient depuis leur premier contact.
La journée avait été une longue attente de cet instant , et si Buffy était sincère avec elle –même , elle pouvait s’ avouer qu’elle n’avait jamais connu de sensations aussi bouleversantes , à la seule perspective d’être possédée par un homme.
Elle n’eut pas le loisir de s’interroger sur la signification de ces sensations , et ce qu’elles révélaient de la nature de sa relation avec William.
Il avait ouvert la porte d’entrée , et ils étaient à l’intérieur , leurs bouches avides se soudèrent l’une à l’autre , enveloppées dans leur chaleur mutuelle.
Des petits gémissements rauques montaient de leurs gorges. Il claqua la porte derrière eux , et la plaqua contre le mur en face d’eux .

« Je veux explorer toutes les zones sensibles de ton corps avec mes doigts et ma langue , avant de te posséder , amour. » murmura t –il , la voix rauque.
En feu. by Cassiopea
Chapître 18.


Elle était subjuguée .

Qui était cette jeune femme si libre et si séductrice , qui faisait perdre la tête à William ? Buffy n’était plus qu’un tourbillon de sensations , plus enivrantes les unes que les autres.

Il trouva la fermeture éclair de la robe , sur le côté , et la fit descendre malgré ses doigts fébriles . Le vêtement de soie vint se poser à ses pieds , telle une corolle de fleur jaune , et Buffy s’en dégagea .

William sentit sa respiration s’accélérer devant l’exquise féminité de sa lingerie , un ensemble en dentelle abricot qui mettait en valeur ses seins parfaitement ronds , et la volupté de ses hanches .
Il voyait la toison de son sexe à travers le tissu du string , et crut défaillir . Buffy était tout simplement la créature la plus sexy qu’il eût jamais contemplé .

Son désir pour elle battait dans ses veines et lui coupait le souffle.

Sans un mot , il enleva l’attache du soutien-gorge , et , alors que celui- ci tombait par terre , il plaça ses deux mains sous ses seins , les soulevant ,les poussant l’un contre l’autre.
Puis il baissa la tête et les lécha , concentrant son attention sur les pointes raidies . Buffy se sentait la tête tourner, sous l’effet d’un plaisir intense, et alors qu’elle le guidait , tenait son visage dans la paume de sa main , pour qu’il aille d’un sein à l’autre .

« Oui oui oui…. » gémit – elle.

Elle cria lorsqu ’il saisit un mamelon à pleine bouche , et le suça . Il semblait vouloir les avaler , et le plaisir de la caresse partait tel une onde électrique jusqu’au creux de son sexe.

Elle glissa une main derrière sa nuque , le pressant contre elle. Sans s’arrêter un instant , il ouvrit davantage sa bouche , pour mieux saisir sa chair douce , et pendant ce temps ses doigts palpaient son autre sein avec ferveur.

« Tu as les seins les plus merveilleux , mon cœur.. » souffla t –il .

Les propres doigts de Buffy jouaient à travers ses boucles dorées, doucement .
Il changea la façon de sucer , passant sa langue rapidement autour de la pointe , comme il l’eût fait avec la sucette la plus délectable.
Elle laissa échapper un gémissement d’impuissance , et sentit qu’il souriait contre sa peau .

‘Pouvait-on jouir d’une telle caresse ?’ se demanda la jeune femme , dont le sexe devenait liquide de plaisir.

Il relâcha délicatement le mamelon , et elle laissa entendre un autre gémissement , quand l’air plus frais enveloppa une seconde les pointes humides de sa salive.
Désirant étirer encore son plaisir , William sortit sa langue , et continua à la lécher , et cette fois on eût dit qu’il avait entre les lèvres la gourmandise la plus délicieuse.

Puis il saisit une des mains de Buffy , et la posa sur le renflement formé par son érection , à travers le tissu de son pantalon.
« Touche –moi , s’il te plaît » , plaida t –il .

Elle obéit , et il gémit , serrant la mâchoire , la tête retombant en arrière sous l’effet fulgurant de la main de Buffy se pressant contre son sexe dur. Il se poussa de lui-même contre elle , dans un mouvement de ses hanches.

« Serre – moi plus fort , amour.. oui , comme çà.. fais –le .. oui ! »

Elle utilisa sa main libre , et le rapprocha d’elle en un baiser plein de fougue. Puis , elle relâcha son érection , et ouvrit le bouton du pantalon , puis descendit la fermeture éclair.

Il se frottait contre sa féminité dans un va – et – vient langoureux , et elle attendit , jusq’à ce qu’il gémisse de frustration .

« Sors mon sexe , chérie. S’il te plaît .. j’ai besoin de tes mains sur moi. »
Buffy commença à caresser la hampe raide , et il frissonna violemment.

« Tu es .. si .. impressionnant », chuchota t –elle , « .. et si dur. »

« Pour toi , amour . uniquement pour toi .. C’est toi qui me mets dans cet état.. Chaque fois que je te vois , que je t’entends , chaque fois que je pense à toi… j’ai envie de te pénétrer. »

Il fit entendre un petit rire rauque . « Mon Dieu , tu me rends fou.. »


Ses mains descendirent et l’attrapèrent par derrière. Elle resserra l’étreinte qu’elle maintenant autour de son cou.

« Je veux te goûter encore.. » , murmura t –il , la voix pressante .

Il tomba à genoux devant elle et enfouit son visage entre ses cuisses. Elle enfouit ses doigts dans ses boucles , et son cœur se mit à battre follement .
Il respirait son parfum , humait la chaleur de son sexe sous la soie du tissu , et fit descendre le sous-vêtement d’un coup sec . Il maintint ses cuisses écartées , et entreprit de la lécher presque brutalement , cherchant aussitôt le point sensible qui la ferait trembler et jouir .

Buffy renversa la tête en arrière , contre le mur , alors que la sensation de la langue de William , fouillant sa chair humide , glissant sur son clitoris , puis pénétrant la profondeur mouillée de son sexe le plus possible , la faisait délirer .

« Oh , mon Dieu.. que j’aime ce que tu fais , William.. encore , oui .. plus .. .. ah…. »

Sa respiration devenait saccadée , et la sueur perlait le long de sa poitrine. Il attrapa ses hanches plus fort , et prit son clitoris entre ses lèvres , aspirant et suçant , et fit entrer un doigt dans son sexe. Une des mains caressait la rondeur de ses fesses , et elle sanglotait de plaisir.

Ses hanches bougèrent de leur propre volonté , elle le serra plus fort , et en un balancement infiniment érotique , elle se donnait à lui , à l’ardeur de sa bouche , à la voracité de sa langue , et il buvait son plaisir.


« Je vais.. je vais .. bientôt.. »

Il s’arrêta une seconde pour dire , la voix enrouée de désir , « Fais –le , Buffy . Jouis sur ma langue. »

Il reprit possession d’elle , suçant plus fort , haletant contre son sexe , et la pénétrant avec son doigt .
Buffy s’offrit à sa bouche affamée , alors qu’une vague puissante déferla en elle , l’entraînant dans un orgasme intense , animal .

Ses seins se soulevaient au rythme éperdu de son cœur , et elle se demandait si l’air entrait toujours dans ses poumons. Il continua à recueillir sa jouissance en longues caresses de sa langue sur la fente de son sexe et ses cuisses. Quand il pensa avoir terminé , il se releva lentement , passant encore sa langue autour de son nombril, le long de son ventre , et sous ses seins .
Il continua jusqu’à la base de son cou , et le mordilla . Son parfum se mêlait à présent à sa transpiration et il crut défaillir de bonheur.

« Oh , c’était si délicieux , amour.. » murmura t –il. « J’ aime que tu aies joui dans ma bouche.. »

Ses jambes ne la portaient plus , et il l’enveloppa de ses bras forts.
Il reprit sa bouche avec douceur , et Buffy lui tendit les lèvres , presque timidement. Son corps entier palpitait , et elle était simplement éblouie par la sensualité et le plaisir dans laquelle William l’avait emportée. Elle vibrait sous le frottement répété de son pénis contre la paroi souple de son ventre .
Elle sentit qu’il cherchait quelque chose dans la poche de son pantalon qui demeurait un peu plus bas sur ses hanches , et elle posa une main sur le bas de ses reins .

« Maintenant , amour.. »

Il tenait un préservatif entre ses doigts , et en déchira l’emballage . Puis , se reculant très légèrement , elle le vit , fascinée , enrouler la protection le long de son membre dressé . Il captura son regard , et la flambée de désir qui assombrissaient le vert de ses yeux le rendirent fébrile .
Sans un mot , Buffy défit les boutons de sa chemise , et passa ses mains à plat sur les muscles de sa poitrine , remarqua que les mamelons durcissaient sous ses caresses , et il laissa échapper un râle de satisfaction quand Buffy descendit le long de sa paroi abdominale , tendue dans une anticipation intense.

Il l’écrasa contre le mur , saisit une jambe qu’il plaqua contre sa hanche , l’ouvrant davantage .

« Regarde –moi », ordonna t –il .

Elle leva ses yeux magnifiques , où le plaisir se mêlait à un voile d’incertitude. Il posa son front contre le sien , et d’un mouvement puissant de ses hanches , il la pénétra .

Il était entré en elle avec force mais douceur , et il faisait aller et venir sa verge avec un rythme lent mais profond qui tordait le ventre de Buffy , le mettait en feu.

Dans les yeux de William , l’incrédulité , le plaisir , et une autre émotion que Buffy trouva troublante ,embellissaient encore le bleu de son regard.
Les pieds légèrement écartés au sol , une main tenant la cuisse de Buffy et l’autre plaquée sur ses fesses , il accéléra sa pénétration , haletant , soufflant , gémissant . Il entrait en elle , en un va – et –vient saccadé , et elle sentait son sexe exciter son clitoris à chaque passage .
Soulevant ses propres hanches pour s’offrir mieux , Buffy sentait déjà monter en elle les premières pulsations d’une jouissance explosive.
Il le comprit dans le trouble de ses yeux , et une flambée de luxure déferla violemment le long de sa colonne vertébrale.

Alors que les tremblements de son dernier orgasme subsistait , elle subissait , noyée dans un bien-être second , la caresse de sa verge , si raide et gonflée , allant si loin en elle , qu’elle crut qu’elle allait s’évanouir.

« Tu es si chaude .. si humide , amour .. dieu, j’ai tant rêvé de ce moment.. et tu es là , maintenant , et c’est si bon .. oui , si bon .. »

C’était un acte fier de possession , et Buffy s’agrippa plus farouchement à lui , à ses épaules .

Le corps de William , allant et venant en elle dans cette position si audacieuse , debout dans l’entrée de sa maison , lui paraissait irréelle . Elle plaça les paumes de ses mains sur ses fesses dont les muscles se tendaient sous l’impulsion de chaque coup de rein que William donnait .

« William.. William. .. » gémit – elle tout à coup avec une note de souffrance dans la voix.

« Je sais , mon cœur.. tu vas jouir.. ton sexe est si doux autour de moi ... attends .. oui ..! je vais jouir avec toi.. »

Il vint frotter son clitoris avec un mouvement rotatif de son pouce , ses seins voluptueux se pressèrent plus fort contre son torse moite , et il captura ses lèvres avec une faim brûlante , captura le cri guttural qui s’en échappait , alors qu’elle se jouissait en longs spasmes qu’il sentit se répercuter en lui . Il chavira , explosa et gémit son plaisir déferlant depuis son sexe jusqu’ au bas de son ventre et sa poitrine , sa nuque..


Il ne cessa pas de l’embrasser , même quand ses jambes menacèrent de se dérober sous lui après l’intensité de leur accouplement .

Ils restèrent soudés l’un à l’autre un long moment . Puis William se dégagea , murmura « Attends » et disparut dans une pièce qui donnait sur le hall d’entrée , et qui avait l’air de ressembler à une salle de bain , par l’entre-baillement de la porte. Il revint aussitôt , entièrement nu , et vint la soulever dans ses bras .

« Que dis-tu d’une visite de la maison , à présent ? »

Buffy , encore étourdie par le flot de sensations qui l’avaient ensevelie depuis plusieurs instants , le regarda , interloquée. Une lueur espiègle brillait dans ses yeux de William.

« Pourquoi pas ? » répliqua t – elle en laissant aller son visage au creux de son épaule.

Il s’approcha d’une première porte .
« Voici la première salle de bain, » et Buffy eut à peine le temps d’apercevoir une pièce agréable , avec une cabine de douche immense , une étagère courant le long d’un mur et garnie de multiples serviettes et autres produits , le tout dans des tons de beige et vert.
Il fit quelques grandes enjambées et ils se retrouvèrent à l’entrée de la cuisine ; Buffy aperçut brièvement quelques meubles anciens , et il continua .

« Voici le salon, » annonça t –il sur le seuil d’une salle aux belles proportions .

Sue le mur droit , une cheminée prenait la place centrale , et de part et d’autre se dressaient des étagères remplies de livres et quelques bibelots , visiblement des objets ramenés par William de ses voyages à l’étranger.
Un canapé en velours fauve avait été placé devant l’âtre , ainsi que plusieurs fauteuils.
Deux fenêtres dont les rideaux étaient en partis tirés laissaient voir un jardin.
Buffy n’eut pas le loisir d’examiner davantage car il les entraînait vers un couloir large et recouvert d’une tapisserie murale claire où ressortaient une quantité impressionnante de clichés visiblement pris en Afrique.
Puis il poussa une porte d’une épaule , et Buffy pensa qu’ils étaient dans sa chambre.

C’était un endroit décoré sobrement dans une harmonie de marron et rouge ; un lit immense semblait occuper la majeure partie de l’espace , avec une commode ancienne sur un côté et un chevet de l’autre ; sur ce dernier un nombre de livres se tenaient en équilibre précaire.
En face du lit , occupant toute la cloison , encore des étagères , encore des livres , mais au centre , un écran de télévision et une chaîne stéréo. La fenêtre était drapée de rideaux de même couleur que le couvre-lit .

« Ma chambre, » chuchota t William dans son oreille. « Et là où j’espère que nous allons passer souvent du temps quand tu viendras ici.. »

Buffy lui sourit , et soupira . Il vint la déposer doucement sur le bord du lit .

« Je veux encore te faire l’amour , mon cœur.. » Il la regardait avec intensité , la tête légèrement penchée sur le côté .

Puis il se rapprocha et fouilla son cou avec ses lèvres. Ses baisers étaient légers et plein de promesses. Il remonta le long de son menton , et vint capturer la lèvre inférieure entre ses dents.
Buffy instinctivement sortit sa langue , et il enroula la sienne autour avec un gémissement.

« Tu es d’accord , chérie ? » murmura t –il d’une voix rauque ; Il prenait sa bouche , la relâchait.
« J’ai besoin de toi. »

Pour toute réponse , Buffy se dressa et se lova contre son torse . Il éprouva un serrement de cœur devant l’intimité de son geste , et la gardant contre lui , il entreprit d’ouvrir le lit. Ils se glissèrent tous deux entre les draps , et ils la souleva afin qu’elle vienne s’allonger sur lui.

« Oh oui , j’ai besoin de toi , ma Buffy.. » souffla t –il contre sa bouche .

Une chaleur douce imprégnait leurs membres . Leurs corps se modelaient parfaitement l’un à l’autre , il passait ses mains le long de son dos et le bas de ses reins dans une étreinte qu’elle accueillit en entourant son cou avec ses bras .

« Embrasse –moi » , plaida t –il . Elle lui tendit les lèvres , et il les prit doucement .
C’était un baiser profond , sensuel , fait pour oublier le reste du monde.

C’est ce qu’ils firent pendant les heures qui suivirent : William rendit hommage à sa beauté de mille façons , lui murmurant inlassablement combien elle le rendait fou de plaisir.
Plusieurs fois il lui fit l’amour avec ferveur , et Buffy eut chaque fois la sensation qu’elle quittait un peu plus la terre ferme. Quand avait – elle ressenti un tel affolement de tous ses sens ?


William semblait ne pas pouvoir se rassasier de goûter sa peau. Il l’embrassa , la suça , la mordilla , avec une gourmandise douloureuse. Il songea que Buffy avait offert le spectacle d’une telle beauté sauvage , abandonnée à la jouissance , à un autre que lui , et cela accrut son désir.
Sa soif d’elle le rendit âpre , terriblement déterminé à ce qu’elle perde véritablement la raison entre ses bras.

Il la fit crier de plaisir , haleter et sangloter contre lui .

Mais après de si longs moments où son âme , son corps et son cœur s’étaient réunis pour la vénérer , ils ressentirent tous deux une fatigue délicieuse .

« Je dois y aller », chuchota Buffy paresseusement . « As-tu une idée de l’heure qu’il est , William ? »

Il jeta un œil bref sur sa montre. « Seulement six heures , amour. » Il la garda blottie au creux de son cou. « Accorde –toi quelques minutes , puis tu iras prendre une douche , si tu en as envie, et ensuite je te ramènerai. »

Il éprouvait un sentiment de paix étonnant , à cette minute , comme si l’avoir comblée de longues heures durant suffisait à calmer la soif et la faim qu’elle avait fait naître.

« As-tu passé un Dimanche selon tes souhaits ? » demanda t – il en caressant doucement ses cheveux , et le creux de sa taille ; elle leva vers lui ses yeux clairs , et le contempla quelques secondes avant de répondre.

« Tu as été merveilleux . Je ne me suis pas sentie aussi détendue depuis très longtemps . »

William brûlait de lui avouer que cette journée serait la première d’une longue série de jours où il avait l’intention de la chérir par tous les moyens .

Cependant , cette explosion sensuelle et sexuelle qu’ils avaient vécu depuis vendredi soir avait-elle la même signification pour elle que pour lui ?Il préféra garder le silence sur la réalité de ses intentions .


Après que Buffy se soit douchée et ait revêtu sa robe , ils reprirent le chemin du restaurant .
Ils traversèrent un quartier agréable , auquel Buffy n’avait pas prêté une grande attention à l’aller , son esprit et son corps résolus à se laisser aller à l’oubli que les caresses de William promettaient.

William lui prit fermement la main pour les quelques pas qui les menèrent devant la grille du parking.

« Tu as un appartement splendide, » lui dit –elle , quand ils furent installés tous deux dans le véhicule. « Y habites – tu depuis longtemps ? »

« Oui , assez . C’est un héritage familial . Mon père l’a hérité lui-même de son frère , et comme je suis fils unique , il me l’a proposé. Je l’ai aménagé à mon goût depuis quelques années , entre deux voyages, » souligna t – il en souriant . « je suis heureux qu’il te plaise .. Et j’aime aussi le fait que nous soyons si près l’un de l’autre. »

En effet les quartiers de Regent’s park et Bloomsburry n’étaient éloignés que de quelques minutes en voiture . Il gara son Austin le long du trottoir .

« A demain ? » dit- elle en commençant à ouvrit sa portière.

Il posa une main sur son bras .

« N’oublies – tu pas quelque chose ? » demanda t –il en haussant un sourcil.

Buffy se pencha vers lui . Il lui prit la nuque , et l’embrassa . Ses lèvres étaient aussi affamées que si il venait juste de la retrouver. Puis il la relâcha presque brutalement .

« A demain , amour » , dit-il d’une voix basse , les yeux fixés sur son beau visage.

Elle lui fit un sourire tremblant , et sortit . Il attendit que la porte se soit refermée sur elle pour partir.



‘ A demain .. mon amour.. Et comment vais-je cacher que je t’aime ?..’ se dit –il , le cœur gonflé d’incertitude.
Chapître 19 by Cassiopea
Chapître 19. Un chemin de roses.


Buffy était dans un état second quand elle franchit la porte de son appartement. Elle grignota , debout devant le comptoir de la cuisine , un œil devant distrait devant la petite télévision diffusant des informations sans intérêt.
Elle téléphona à Willow , mais tout en avouant qu’elle avait passé le Dimanche avec William , et que celui-ci la courtisait follement , elle se garda de faire des confidences intimes . Ceci serait réservé pour une entrevue en tête à tête avec son amie.
Au moment où elle raccrochait , le téléphone sonna de nouveau. C’était Joyce , qui s’étonnait de ne pas avoir eu de nouvelles depuis bientôt huit jours .
Buffy réalisa qu’elle avait vécu une semaine si chargée en émotions , si prenante au bureau , qu’elle avait négligé d’appeler sa mère. Elle la rassura sur son état , et expliqua que ses journées étaient plus longues maintenant qu' elle avait changé de poste.
Elles discutèrent encore quelques minutes , puis Buffy raccrocha . Il y avait plus de deux mois qu’elle ne s’était pas rendue sur la côte , et Buffy songea qu’il lui faudrait sûrement envisager un week-end là bas dans un futur proche.

Elle entreprit de se délasser dans un bain . Une fois qu’elle fut dans l’eau moussante jusqu’au menton , elle soupira d’aise . Son corps , dans l’eau chaude , se détendait , et elle s’étonna de ressentir autant de courbatures. Puis surgirent dans son esprit tous les différents moments où William l’avait pliée à son désir , et fait goûter une satisfaction de ses sens qu’elle avait oubliée..
Elle rougit , et une vague de bien-être l’envahit , alors que son cerveau était submergé par les images de la beauté stupéfiante du corps nu de l’homme qui était devenu son amant depuis quelques heures.
Il incarnait la perfection masculine , depuis ses épaules larges et ses bras musclés souplement , son torse , lisse , qui se prolongeait par une paroi abdominale de rêve , des hanches minces , et tous ses muscles abdominaux qui se définissaient avec pureté , jusqu’à la ligne que l’on pouvait distinguer sur son ventre , descendant vers son pubis , où son sexe puissant émergeait dans une toison de boucles brunes . Ses jambes étaient toniques , et elle n’avait pu s’empêcher de remarquer la perfection de ses fesses . Dieu.. son cœur battait plus vite , au seul souvenir de sa beauté .

Elle se dit que succomber à son charme était inévitable , et que pour les semaines à venir , elle accueillerait ses attentions comme un merveilleux baume sur son corps solitaire.

* * * * * * *


« Attendez ! » demanda t –elle aux personnes qui étaient déjà dans l’ascenceur , et dont les portes allaient se refermer . Un homme aussitôt retint le mouvement , et cela lui permit de rentrer.
Buffy lui fit un sourire qu’il sembla trouver très agréable , et elle baissa la tête devant son regard ostensiblement appréciateur.

En ce Lundi matin ensoleillé , elle avait revêtu un pantalon de lin beige assorti à une blouse blanche en mousseline de soie , ses cheveux tombant librement sur ses épaules ;
Elle ressentait une légère appréhension en entrant dans leur bureau . Comment William l’accueillerait-il ? Elle ne voulait pas que leurs relations de travail soient mises en danger par cette intimité nouvelle , mais bien entendu, elle ne regretterait pas ses colères froides..

Il n’y avait personne dans la pièce , qu’elle dut ouvrir avec son propre trousseau de clés. Elle avait toujours des dossiers en cours , notamment les commentaires à écouter pour la prochaine émission ; s’ils étaient efficaces , le reste de la préparation ne serait pas aussi laborieux que les émissions du début , car tout maintenant s’enchaînait de manière assez logique .
Bien sûr , il y avait encore beaucoup d’images qui ne trouveraient pas forcément leur place dans le programme , mais il fallait sacrifier certaines choses , c’était la loi télévisuelle.

Elle travailla une heure sans être dérangée , s’étonnant que William ne soit pas encore là. Puis elle se souvint qu’il avait mentionné un rendez-vous .. ‘ Comme assistante , tu es un peu légère’ , pensa t –elle .. ‘ Est-ce parce que ton partenaire est devenu ton amant ? ‘ .


John vint lui rendre visite un peu plus tard , et lui proposa de venir prendre un café . Elle accepta.

« Vous avez une mine superbe , aujourdh’ui, » lui confia t –il avec un sourire chaleureux . « Je veux tout savoir sur votre week-end. »

Buffy lui rendit son sourire .

« Eh bien.. voyons voir.. je me suis couchée de bonne heure le vendredi,, et j’ai gardé le fils de mes amis le Samedi , et le Dimanche , j’ai eu un déjeuner très agréable à Régents Park , suivi d’une apres-midi très relaxante , » répondit-elle en sirotant son café .

« Votre œil espiègle me dit que vous me cachez des choses ..intéressantes, » s’insurgea t - -il .

« Cela est tout à fait probable, » répliqua – t-elle d’un air taquin. « N’oubliez pas qu’une femme doit garder son mystère. »

Il la regarda , attendri. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir un sentiment de protection envers elle . Elle lui était si souvent apparue vulnérable , dans sa quiétude silencieuse . Et il savait que travailler aux côté de William , aussi passionnant que cela ait pu devenir , n’avait pas toujours été facile ; il avait été tenté de la séduire au début , se trouvant subjugué par le mélange de sa féminité , de sa beauté , et de son calme . Puis il avait compris que Buffy était encore trop sensibilisée par son deuil.
Il avait même cru un instant qu’il y avait eu une tentative de liaison entre William et elle .. mais il n’était pas parvenu à déterminer la vérité des rumeurs . Certes , depuis quelques jours , l’atmosphère était sensiblement différente , et , jour après jour , on aurait dit que la jeune veuve retrouvait la lumière . Perplexe , John se demanda à quoi attribuer cet éclat dans ses yeux . Ne disait- on pas que seul l’amour transformait ainsi l’apparence des êtres ?

Il se contentait de la dessiner , de veiller à ce que tout aille bien pour elle , et de l’admirer comme un ami. Ils étaient perdus tous deux dans leurs rêveries quand William surgit en face d’eux .
Il les salua assez froidement , constata John . Et ce n’était pas la première fois qu’il voyait une expression de possessivité dans les yeux du journaliste , quand il surprenait Buffy à ses côtés .

« William, comment vas-tu ? » demanda John .

« Bien , bien. Je sors d’une réunion , et j’en ai deux programmées pour cet après-midi », soupira – t-il en passant la main dans ses cheveux.
Il regarda Buffy ; elle lui parut radieuse , et seule une volonté de fer l’empêcha de l’embrasser comme il en mourrait d’envie . Elle vit le regard brûlant qu’il posait sur ses lèvres , mais cela ne dura qu’une seconde fugitive , et il reprit un masque impersonnel .

« Buffy , j’aimerais que nous remontions , j’ai un grand nombre de choses à t’expliquer ce matin, »

La jeune femme se leva , et son parfum vint envahir voluptueusement les narines de William , qui ferma les yeux brièvement . John leva la tête de son carnet de croquis .
« Je finirai votre portrait ce soir ! » dit-il à Buffy.

« Oh , et je me demande ce que vous faites de tous ceux que vous avez déjà ? » demanda t –elle .

« Je les conserve pour mes vieux jours. » répliqua t –il .

Elle sourit . William serra les mâchoires et lui passa une main dans le dos . John les regarda partir ; Il vit que William avait toujours une main protectrice derrière Buffy quand ils quittèrent la cafétéria.

Une fois remontés dans leur bureau , et la porte refermée derrière eux , William prit Buffy contre lui .

« Bonjour , amour » murmura t –il .

« William !» dit-elle à voix basse, « je te rappelle que nous avions décidé qu ’il ne se passerait rien au bureau. »

« Non , ce n’est pas exactement çà . Tu as demandé que personne ne soit au courant . Cela ne veut pas dire que je ne peux pas t’embrasser quand l’occasion se présente. Et ceci est une parfaite occasion.. »

Il se pencha , resserra les mains autour de sa taille , et prit sa bouche avec douceur . Buffy gémit faiblement , et ses bras se refermèrent instinctivement autour du cou de William.
Sa bouche était délicieusement chaude sur la sienne , et déjà Buffy sentait ses jambes devenir faibles. Il capturait sa langue avec possessivité , et un désir d’être nue contre lui la foudroya , et elle se recula brutalement .

« Voilà, maintenant on peut se mettre au travail.. » souffla t –elle.

Il lui prit une main , et posa ses lèvres délicatement sur sa paume . En l’embrassant , il ne la quitta pas du regard. Elle frémit , et voulut se dégager .

« Tu as tes idées, et j’ai les miennes , amour. » dit-il . « Nous serons partenaires de travail devant tout le monde , mais quand tu es seule avec moi , je pense avoir le droit de… te toucher. »

Il chuchota le dernier mot d’un ton si suggestif qu ‘elle eût un haut le corps. Pourquoi tout était-il si sexuel quand il s’agissait de William ?
Il la reprit dans ses bras , et caressa son dos , puis ses hanches . Alors qu’elle le regardait avec des yeux si troublés , il fit glisser sa main sur son ventre , puis , plus bas , sur son sexe , et sentit la chaleur du corps de Buffy à travers ses vêtements . Elle laissa échapper un gémissement.

« Et je ne crois pas que cela nous empêchera d’être efficaces », ajouta t –il .

Leurs yeux restèrent soudés quelques minutes . Puis il la relâcha .

« Je suis en réunion absolument toute l’après-midi » , dit-il en se dirigeant vers sa table .

Buffy alla s’asseoir , les jambes tremblantes , le cœur battant plus vite.
« Oui , tu travailles avec l’équipe de Sullivan ? »

« C’est çà. C’est intéressant , mais je ne vois pas comment je peux être partout ; J’aimerais que tu t’arranges pour fixer tous les commentaires sur les émissions 5 et 6 . »

« J’ai déjà commencé ; Et je dois m’entendre avec John pour les images d’ouverture. Mais on devrait avoir fini demain ; par contre l’émission sept est encore trop longue . »

« Oui je sais, » dit-il avec une voix exaspérée , « et je tiens à ce que notre matinée supplémentaire en salle d’enregistrement soit consacrée à çà. »

Buffy lui jeta un regard surpris .
« Pourquoi t’énerves – tu ? »

« Je ne m’énerve pas . Je ne vois pas comment on va faire admettre à Paul que dix émissions sont nécessaires , et notre entrevue est demain à deux heures ! »

Il se leva et arpenta la pièce tel un fauve en cage .

« Je vais essayer de garder mon calme , mais si tu t’imagines qu’il est facile de mettre à la poubelle le travail de plusieurs semaines ! »

« Tu n’es pas obligé de le mettre à la poubelle, » suggéra t –elle calmement. « Tu peux le garder comme souvenirs personnels . »
Il la regarda , la tête penchée de côté .
« C’est une possibilité » , avoua t –il . « Et cela nous fera de merveilleuses choses à regarder tous les deux. » ajouta t –il avec une petite lueur rêveuse. « Tu sais je n’aime pas l’idée que des images soient gâchées. »

Elle ne répondit rien , et lui lança un regard songeur .
« Bon , si tu veux bien m’excuser , je vais m’isoler avec le son de ta voix , » dit-elle .

Il hocha la tête , et entreprit de s’absorber dans ses propres dossiers.

A midi , ils déjeunèrent ensemble . Cela sembla attirer quelques regards curieux ; Buffy fulmina : tous les employés de New Network surveillaient –ils leurs faits et gestes par ennui ?

William semblait complètement indifférent . Il lui expliqua ce qu’il attendait des dernières programmations qu’ils auraient à mettre au point dans les trois semaines à venir . Mais elle n’écoutait que d’une oreille . Elle avait l’impression que plusieurs jeunes femmes ne les quittaient pas des yeux . ‘ Elles sont simplement jalouses parce que tu travailles avec l’homme le plus séduisant de la boite’ , pensa t –elle . Elle sursauta lorsque William passa un doigt le long de son poignet , posé sur la table. Elle ouvrit de grands yeux , et retira son bras discrètement .

« Pourquoi fais-tu cela ? » chuchota t –elle d’une voix étouffée .

« Parce que tu rêves , mon cœur » , sourit- il .
Elle se leva brutalement . « Je ne veux pas être en retard avec tout ce qui m’attend cet après-midi. »

Elle ramassa son sac à main . « Et si ta réunion est à 13heures trente , tu vas te faire désirer »

Elle s’échappa , et il ne pouvait rien tenter pour la retenir . Riley et quelques collègues lui firent un signe depuis leur table quelques mètres plus loin . Il répondit , et se leva à son tour .

Quand il finit par sortir de ses discussions avec d’autres journalistes , il n’était pas loin de sept heures. Il franchit la porte de leur bureau pour constater que Buffy n’était plus là .
Il poussa un soupir de frustration , et serrant les mâchoires , commença à ouvrir son nœud de cravate , et dégrafer le col de sa chemise . Il s’assit dans son fauteuil , et regarda la place vide en face de lui .

Il avait envie d’elle , et de la prendre dans ses bras . Il réalisa qu’il n’avait pas remporté la guerre , mais seulement fait quelques brèches dans la muraille qui entourait Buffy. Cependant sa mémoire gardait les traces sulfureuses de leurs étreintes et il retint un gémissement de satisfaction.

Mais il la convaincrait . Et le jour où il le déciderait , tout le monde saurait que Buffy était la femme la plus importante au monde pour lui.
En soupirant , il se remit au travail . Il était plus de dix heures quand il se décida à rentrer. C’est le veilleur de nuit qui le raccompagna jusqu’ au hall .
Chapître 20.Frissons by Cassiopea
Tout d'abord , je tiens à te dire un grand merci, Pipergirl , pour le commentaire que tu me laisses à chaque chapître , cela me fait trés plaisir.
(Et tu as raison , John a une place certaine dans l'histoire)
Et comme je serai absente pour une semaine , je ferai une mise à jour avec deux CH. la prochaine fois.

Chapitre 20.Frissons.


La réunion était plutôt houleuse. Autour de Paul , directeur financier de la chaîne de télévision , étaient rassemblés son assistante Willow , Buffy et William , John , Lili , et Jude . Une secrétaire du service programmation complétait l’assemblée.
Paul maintenait sa décision : le budget alloué aux émissions de Lawrence serait dépassé si on ne s’en tenait pas à dix émissions au grand maximum.
William avait tenté d’argumenter que c’était une série exceptionnelle par son contenu , et que la chaîne n’offrait pas toujours l’opportunité au public de découvrir de telles merveilles culturelles . Paul rétorqua que l’art coûtait cher , et que le nombre d’heures prévu ne pouvait être extensible.

« Cela signifie toujours la suppression de quatre heures de tournage » , souligna Lili , la mine renfrognée .

William , en face d’elle , serrait les mâchoires , et Buffy voyait bien qu’il était à deux doigts d’exploser.


« Vous avez été trop généreux sur place, » dit Paul . « Vous ne pouvez pas me blâmer pour çà ! »

« Non , mais on peut regretter que notre budget soit si peu malléable , quand on sait que la chaîne est prête à dépenser des sommes importantes sur des sujets qui n’ont aucun intérêt ! » gronda William .

« Aucun intérêt pour toi , Lawrence ! » asséna Paul , le regard durci . « Tes émissions sont certainement d’une grande qualité , mais nous avons la vocation de combler des attentes différentes. »

« Cela nous fera quand même cinq mois de présence , à raison de deux émissions par mois.. » souligna John , désireux de calmer l’atmosphère .

« Et j’aimerais que vous réfléchissiez à la possibilité de nous offrir une dernière séquence de deux heures trente, » dit Buffy , d’une voix douce , mais ferme .

Elle posait son beau regard sur Paul , et on pouvait voir qu’il contenait un mélange de candeur et de défiance. Ce dernier soutint son regard froidement , mais Buffy ne fléchit pas. .La tension était délicate dans la salle , et Willow se gratta la gorge . Finalement Paul eut un sourire léger , et soupira :

« Je crois que la meilleure chose qui soit arrivée à ton équipe ces derniers temps est d’avoir engagé Madame Neeson », dit-il .

William n’adoucit pas sa posture ; il brûlait même de répliquer que Buffy ne s’appelait plus Madame Neeson . Cette pensée le hérissait. Mais il ne pouvait qu’être d’accord avec Paul .

« C’est bien la seule chose sur laquelle nos esprits se rejoignent, » dit-il d’un ton cynique.

« William.. » murmura doucement Buffy à ses côtés . Il y avait une demande muette dans ses yeux clairs . Quelque chose comme ‘ Laisse-moi faire , et tu ne le regretteras pas.’

Il lui rendit son regard , et il y eut une telle chaleur soudain dans le bleu des yeux de William , que Buffy en ressentit les effets . Elle se tourna à nouveau vers Paul.

« Je sais que vous tenez à un interview avec Samuel Boyd , et nous pourrions réaliser cela en un temps record . » annonca t –elle .

« Buffy , je paraîtrais intraitable si je n’acceptais les conditions que vous êtes en train de proposer, » dit Paul . « Il est envisageable de rallonger un peu l’émission finale .. »

Un ensemble de murmures appréciateurs se fit entendre , mais Paul leva une main .

« Je n’ai pas encore donné mon accord complet, mais vous pouvez y compter , si vous tenez votre promesse pour le portrait de cet écrivain . »

Buffy lui fit un sourire éclatant . « Merci, » dit-elle.

Elle sentit la main de William le long de sa cuisse , et tourna la tête vers lui . Mais il ne la regardait pas , et répondait à quelques mots de John . Un murmure de voix se faisait entendre autour de la table , et Buffy tenta de conserver une attitude naturelle ; mais rien n’était moins facile alors qu’elle sentait les doigts de William caresser la peau nue de son genou , puis remonter lentement sous sa jupe . Elle frissonna , mais la colère prenait le pas sur le plaisir . Il n’avait pas à la mettre mal à l’aise ainsi , alors qu’ils étaient en public .
Elle se leva avec peu de brusquerie . William lui jeta un œil interrogateur , et elle se contenta de le toiser froidement .

« Je ne savais pas que tu détenais un tel pouvoir de persuasion » , plaisanta Willow juste derrière elle .
Buffy sursauta . « Oh , eh bien tu m’as vu à l’œuvre, » répondit Buffy . « mais maintenant nous avons à boucler une rencontre avec Boyd d’ici un mois. »

« C’est un travail que tu vas faire avec William ? »

« Je suppose … s’il a le temps, » dit-elle en faisant quelques pas vers la porte .

Chacun rassemblait ses affaires ; John et William étaient derrière elles. Buffy se retourna .

« A -t on quelques instants de pause avant de monter en salle d’enregistrement ? » demanda t –elle .

Il parcourut son visage et son cou d’un regard caressant , et elle vit que ses yeux s’attardaient sur son buste , mis en valeur par le drapé de son tee-shirt vert pâle. John surprit ce regard , et eut l’air étonné . Buffy lui fit un petit sourire crispé , et continua d’un ton qu’elle voulait enjoué : « Eh bien comme nous avons passé deux heures en réunion , que nous avons mangé en un quart-d’heure , et que ce matin nos cerveaux ont fonctionné sans s’arrêter une minute , je suis pour ! »

« Une pause est envisageable, » concéda William . « J’ai besoin d’une cigarette , d’ailleurs. »

« Oh moi aussi ! » s’exclama Lili.

« Et moi d’un café, » dit John.
Ils se dirigèrent vers l’ascenseur . « Je descend avec Willow, » dit Buffy .
Elle se tint ostensiblement à un mètre de William dans la cabine ; John se tenait entre elle et lui , et Willow était serrée de l’autre côté. Lili , Jude et la secrétaire s’engouffrèrent à leur tour. Buffy sentait le regard brûlant de William sur sa nuque . Quand l’ascenseur stoppa à l’étage du bureau de Willow , toutes d’eux descendirent .

« A tout à l’heure, » dit Buffy.

« Vingt minutes , tout au plus. » rappela William .

Elle ne répondit pas , et s’éloigna en soignant sa démarche dansante. Elle savait qu’il ne la quitterait pas des yeux .


* * * * * * *

Buffy était furieuse. Elle avait réellement besoin de passer quelques instants à se changer les idées avant de se replonger dans le travail . Elle laissa Willow au bout de cinq minutes après avoir partagé un thé grâce à la machine qui se trouvait dans l’alcôve.
Mais au lieu de remonter , ou de se rendre un moment dans leur bureau , - où elle se doutait que William n’était pas , car s’il désirait fumer , il y avait une pièce réservée à cet effet pour les membres du personnel- , elle décida de sortir dans la rue . Le temps était magnifique , et il n’y avait aucun mal à marcher quelques instants dans les allées du parc qui jouxtait l’immeuble de New Network.

Elle déambula le long d’un sentier bordé d’azalées , et respira l’air doux et ensoleillé.
Elle ne pouvait pas accepter ces gestes entre eux , il existait un risque qu’ils soient découverts , et elle ne voulait pour rien au monde être à nouveau la cible de rumeurs .
Que dirait-on d’elle , si on pensait qu’elle entretenait une liaison avec son patron ? Que penserait –on de la manière dont elle avait été engagée ? Jusqu’ici , elle appréciait la réserve dont elle s’entourait ; évidemment , être mêlée de prés ou de loin aux agissements de William Lawrence , c’était se retrouver sous les feux de l’attention de chacun dans la chaîne .

Et William se conduisait de façon incorrigible. Elle était si profondément perdue dans ses songes qu’elle ne réalisa pas que l’heure tournait ; elle revint à pas précipités vers l’entrée de l’immeuble , alors que presque trois quart d’heure s’étaient écoulés .

Elle croisa Riley qui sortait de chez le président de New Network , et il l’interpella avec allégresse.

« Buffy ! Je voulais justement vous proposer un théâtre Jeudi. »

« Heu , oui.. c’est une bonne idée , » dit-elle en continuant vers sa destination , « mais je suis très en retard , pourriez-vous m’en reparlez ? »

« C’est d’accord, » répliqua t –il en la regardant d’un air amusé.

Quand elle franchit la porte de la salle d’enregistrement , un silence glacial l’accueillit .
Jude et Lili étaient debout prés de l’écran , et dans une semi- obscurité , elle distingua la silhouette de William , dont la posture rigide trahissait sa colère. Elle fut tellement surprise de constater la rage qui brillait dans ses yeux qu’elle demeura immobile.
Il la rejoint en grandes enjambées , et elle frissonna . Il resta quelques secondes à la foudroyer de son regard devenu aussi noir que l’océan par une nuit de tempête.
Puis il referma violemment la porte.

« Où diable étais-tu passée ? » dit-il .

« Je suis vraiment désolée.. Je comptais faire quelques pas pour m’aérer , et j’ai complètement perdu le sens de l’heure. » répondit-elle en lui rendant son regard.

Elle était en faute , mais elle ne lui donnerait pas la satisfaction d’être troublée par son mécontentement. Et elle n’oubliait pas qu’il avait des excuses à lui adresser , aussi.
« Si tu veux que je sois efficace pour le reste de l’après-midi , tu peux me pardonner ce retard. » Ses yeux contenaient clairement un autre message : elle n’était pas la seule à avoir quelque chose à se reprocher .
Son regard se rétrécit, et il l’observa avancer vers la table .

« Nous avons des journées bien remplies, » reprit-il d’une voix tendue , « mais nous ne pouvons pas faire autrement. Je suis désolé que le rythme soit trop dur pour toi ! » lanca – t – il .
Elle leva les yeux , interloquée .

« Vas –tu dépenser ton énergie à me faire des reproches , alors que vous m’attendiez pour la suite de la programmation ? »

Jude et Lili suivaient l’altercation avec étonnement . Ils percevaient une tension importante , pour un événement qui n’avait pas beaucoup d’importance . cependant ils connaissaient l’aversion de William pour tout délai dans l’exécution d’une tâche.

« Absolument pas ! » gronda t –il . « Mais je ne comprends pas comment vingt minutes de détente peuvent se transformer en bientôt une heure ! »

« Eh bien j’aurais pu être en train de chercher une autre situation », lanca Buffy , qui commençait à se sentir nettement exaspérée.

Il s’arrêta prés d’elle , et resta silencieux un moment.

« J’aurais dû m’en douter. Tu pourrais fuir devant trop de pression. » dit-il avec arrogance.

« Peut-être serait-il judicieux de se remettre au travail, » annonça Lili d’une voix calme.

Buffy fit un effort sur elle-même . Mais s’ils avaient été seuls , elle aurait continué à lui asséner quelques vérités , et apparemment , lui aussi . Elle se contenta de le toiser avec dédain . Elle aperçut brièvement une lueur incrédule dans ses traits harmonieux , et s’en voulut .

« Reprenons, » murmura t –il , les dents serrées. « Jude , tu veux bien recaler les images , s’il te plaît ? »

Ils travaillèrent dans une ambiance légèrement tendue pour le reste de l’après-midi , mais chacun s’appliqua professionnellement , et à la surprise générale , ils finirent ce qui était prévu. Les deux journalistes images s’en allèrent en chuchotant « Bonne chance » à Buffy . Ils avaient subi les emportements de William dans le passé , et n’étaient pas dupes de son calme apparent.

A peine furent –ils partis que William se planta devant la jeune femme .

« A quel jeu joues-tu ? » demanda t –il d’une voix âpre.

« A aucun jeu, » dit –elle , « Je te l’ai dis , j’ai pris un peu de temps pour marcher et l’heure a passé plus vite que prévu. Par contre , c’est à toi de me dire à quel jeu tu joues , en me touchant au beau milieu d’une réunion. »

Elle surprit un sourire sarcastique sur ses lèvres , et cela redoubla sa colère.

« Sais-tu que tu es odieux ? »

Il se rapprocha d’elle , et la contempla tranquillement , laissant son regard parcourir ses joues rosies , son cou où palpitait une veine , et ses seins qui se soulevaient à un rythme rapide . Elle se sentit rougir sous l’insistance de son regard chaud .

« Oui , je parle du fait que , contrairement à ce que je t’ai demandé , tu as posé ta main sur moi alors que nous étions dans une salle pleine de monde . »

Il la dévisagea encore quelques instant s, s’émerveillant de sa beauté éclatante quand elle était en colère . Sa bouche frémissait , et ses yeux avaient pris la teinte d’une émeraude .

« Bien , bien .. Je n’imaginais pas que te passer une main sur la jambe pouvait te mettre dans un tel état.. Pardonne –moi si j’ai enfreint un code de bonne conduite, » ajouta t –il en l’examinant entre ses paupières mi -closes . « J’avais cru comprendre que tu aimais mes caresses , amour. » murmura t –il en penchant la tête de côté d’une manière qu’elle trouvait adorable.

« Pourquoi fais –tu exprès de ne pas comprendre ? » demanda –t-elle , avec une petite moue.

Il poussa un soupir , et passa une main dans ses boucles dorées.

« Tu me rends fou , tu le comprends ? » jeta t –il en la prenant contre lui . « Tu es avec moi toute la journée.. je ne peux pas ne pas te toucher.. et personne ne pouvait voir quoique se soit ! »
Il se pencha ver son cou , et respira son parfum. Elle voulut se dégager , mais il la tenait dans une étreinte presque douloureuse.

« Il n’y a que toi qui me mettes dans de telles colères », souffla t –elle.
Elle se détendit dans ses bras . « Tu me fais perdre la tête. »

Il eut un rire profond . « C’est bien mon intention , amour. »

Elle le regarda avec sévérité . Il passa un doigt à la base de son cou , et ne relâcha pas son étreinte.

« Tu es la meilleure assistante que j’aie jamais eue. En quelques semaines , tu es devenue une part essentielle de cette équipe . Crois-tu que je n’ai pas remarqué que chacun vient demander ton avis ? pour une jeune femme discrète et calme tu as un magnétisme extraordinaire.. Et c’est justement çà qui les attires : tu sais écouter. »

Buffy sentait son énervement fondre comme neige au soleil . Non pas parce que William la complimentait , mais parce qu’elle réalisait qu’il n’y avait au fond entre eux qu’un malentendu pour un petit geste , et qui fallait qu’elle cesse d’avoir peur de son entourage.
Elle savait qu’ils étaient splendidement complémentaires .

« Nous formons une bonne équipe, » reconnut –elle en souriant doucement.

« J’ai besoin de toi, » avoua t –il . « Tu plaisantais bien en parlant d’une autre situation ? » demanda t –il . Il passa les deux bras derrière le dos de Buffy , la plaquant plus fort contre son corps dur.

« A ton avis ?» murmura t –elle.
Il lui prit la bouche , et aussitôt elle offrit ses lèvres à sa passion. Elle n’avait pas mesuré à quel point elle mourrait d’envie qu’il l’embrasse .
Elle gémit et passa une main derrière sa nuque , tandis que l’autre s’enroulait sur ses reins.
Il était avide et gourmand , pénétrant l’humidité et la chaleur de sa langue avec sa langue, la buvant . Ses mains parcouraient son corps , et elle vibra sous la frénésie de ses paumes qui palpaient ses hanches , sa poitrine , le bas de son ventre , à travers le fin tissu de sa jupe.

« Dieu , que j’ai envie de toi , amour.. » dit-il d’une voix rauque .

Il parsema son cou de baisers et fit courir ses lèvres sur sa gorge , pendant qu’elle fermait les yeux sous l’effet d’une puisante vague de sensualité. Il la retourna contre lui , et frotta son érection contre ses reins . Il y avait en face d’eux sur le mur un miroir , dans lequel elle l’observait , le visage calé contre son épaule , tandis que ses mains faisaient remonter le tee-shirt qu’elle portait. Il plaça ses deux mains sur ses seins, langoureusement , les englobant d’un geste possessif .

« Non, » marmonna t –elle . « Quelqu’un pourrait venir.. »

« Il est tard , amour » dit –il en lui mordillant une oreille. « Personne ne va venir.. »

Il continuait de caresser ses seins recouverts par son soutien-gorge, et sa respiration devenait oppressée .
Qu’attendait –elle pour lui résister , alors qu’elle s’insurgeait contre le seul contact de sa main sur son genou ?
Elle tourna légèrement son visage vers lui , et il reprit sa bouche avec voracité . Il embrassait comme une prière fervente . « William.. ! » haleta t –elle , alors qu’il palpait les mamelons d’une main , et de l’autre retroussait sa jupe de soie fluide pour remonter jusqu’à l’obstacle de son slip de dentelle.

« Et si quelqu’un veut entrer ? » insista t –elle , en s’arrachant à la douceur de ses lèvres avec le peu de volonté qui lui restait.
Il reprit son baiser , profondément ; une main caressant continuellement ses seins , son ventre, et l’autre cherchant à faire glisser la petite barrière de dentelle en haut de ses cuisses.

« C’est vrai, » haleta t –il contre sa bouche pulpeuse. « On pourrait nous surprendre. »

Un sourd gémissement monta de la gorge de Buffy , et elle sentit son sexe devenir terriblement humide . Il lui mordilla le cou , et la plaqua violemment contre lui. Il parvint à glisser un doigt dans l’intimité de sa chair palpitante , et abandonna quelques brèves minutes sa poitrine pour caresser ses hanches.
Le tee-shirt de Buffy était toujours retroussé au dessus de sa poitrine , et il contemplait , fasciné , les pointes durcies et gonflées de désir . Il n’avait jamais rien admiré d’aussi érotique que la femme qu’il aimait , abandonnée contre lui dans cette pose effrontée . Elle ne cessait de le surprendre .

« Je veux te regarder , mon cœur.. » murmura t –il d’une voix si basse et chaude que Buffy éprouva un plaisir intense à la seule perspective de ce qu’il annonçait.

Il accéléra le frottement de son pouce sur la fente de son sexe , et poussa son érection en un mouvement rotatif de ses hanches contre les reins de Buffy.
Dans le miroir , elle le vit la regarder : elle levait un visage éperdu de sensualité , les lèvres gonflées , les yeux noyés de plaisir , des mèches de cheveux désordonnées autour de sa figure.

« Oui , n’importe qui pourrais venir » , répéta t –il la voix devenue intimement rauque, « et te voir comme çà , écartelée dans toute ta beauté , en train de jouir… »

Elle gémit , et s’arqua brutalement contre lui , puis laissa échapper un cri de pure jouissance quand il plongea deux doigts dans sa chair . Ses hanches se soulevèrent et elle se cambra , obéissant à son plaisir . Il sentit sous ses doigts son sexe devenir plus étroit , mouillé , et délicieusement chaud .

Jamais Buffy ne s’était sentie vulnérable , et forte en même temps , comme elle le vivait à cette minute même. Le plaisir qui l’emportait semblait ne pas pourvoir s’éteindre. .

« Tu es si belle.. » râla – t – il .


Elle tremblait contre lui , silencieuse. Après quelques minutes , elle se retourna dans ses bras , et se lova étroitement contre lui , sa peau moite et parfumée envoyant des ondes de chaleur dans leurs corps soudés. Ils respiraient par saccades , et William la garda contre lui, troublé de l’intensité des sensations qui l’enveloppaient.

‘Je t’aime , amour. Je t’aime tant ‘ se répétait –il .

Buffy commençait à réaliser l’audace de leurs actes . Etait-elle si subjuguée par le pouvoir sexuel de William , si attirée par sa voix , ses mains , la douceur irrésistible de sa bouche, qu’elle n’avait pas le désir de résister à ses demandes ? Elle devenait si pliable entre ses bras qu’elle en fût un instant effrayée.
Il finirent par se dégager l’un de l’autre ; il ajusta son pantalon .
L’envie de la pénétrer avait été bouleversant , mais il réservait cette folie à un futur où elle n’aurait plus de doute sur leurs relation.. Mais l’idée de la prendre là , dans les bureaux mêmes de la société , l’excitait au plus haut point. Il arrangea la tenue de Buffy avec des gestes empreints de déférence, puis alla récupérer sa veste sur le bord d’une chaise , et revint l’embrasser sur le bout du nez.

« Nous rentrons le plus vite possible pour une douche , et je t’emmène dîner. Qu’en dis-tu ? »

Elle hocha la tête , et accepta la main qu’il lui tendait . Ses yeux gardaient encore un trouble profond.

« La douche c’est parfait , mais je préfère que nous mangions chez moi. J’ai tout ce qu’il faut pour un repas rapide . »

Il ouvrit la porte , et scruta le couloir .
« C’est parfait , mon cœur . La voix est libre ! » ajouta t –il d’un ton espiègle .

Elle ne put s’empêcher de trouver cela adorable . Ils refermèrent le studio à clé , et coururent vers l’ascenseur en riant comme des enfants.
Chapître 21. by Cassiopea
Chapître 21. Malentendus.


Le mois de Juin était bien avancé, et une douce chaleur s’était installée sur Londres. C’était un fait assez rare pour ne pas laisser passer l’occasion d’ouvrir la fenêtre du bureau , même si c’était les bruits de la rue que Buffy percevait quelques étages plus bas , et non pas le chant des oiseaux , comme ce matin à son réveil.
La matinée s’était encore passée en réunion pour William , et en solitaire pour Buffy ; elle ne l’avait même pas aperçu au déjeuner . Il s’occupait d’un projet tout à fait différent avec un autre groupe de journalistes , et Buffy se retrouvait en charge d’un certain nombre de tâches .
Elle se laissa aller dans son fauteuil en passant une main sur sa nuque . L’idée que son partenaire professionnel soit devenu son amant avait quelque chose de surréel. Mais si elle était honnête avec elle –même , elle savait que leurs premiers regards promettaient plus qu’une simple relation de travail .
Il était entré dans sa vie tel un ouragan , et chaque jour il bouleversait ses habitudes de repli sur soi , de quiétude , de rêveries sur un passé douloureux .
Non seulement travailler à ses côtés se révélait extrêmement stimulant , mais la séduction qu’il avait déployée à son égard était proprement étourdissante.

Son esprit assimilait cet état à un exquis délire sensuel , un peu extravagant , - car en définitive , elle était toujours liée à Angel par la force de sa mémoire - , mais son corps reconnaissait l’infini bien-être que leur union lui donnait . Et qu’elle n’osait pas nommer du bonheur.

Le téléphone la fit sortir brutalement de ses pensées.
« Bureau de William St James. Buffy à l’appareil »

« C’est moi , amour.. »

« Oh William. Où es-tu ? »
Elle l’entendit soupirer.

« Juste devant la porte de la salle de réunion. J’en ai encore pour un moment .. Tu te débrouilles ? »

« Oui.. Tout est bon pour les émissions 5 et 6 . On doit juste visionner les images de générique de fin avec John. Et j’ai commencé à rassembler quelques infos sur notre écrivain. »

« Parfait.. Je serais avec toi vers cinq heures au plus tard. »
Elle sourit . « Tu veux que nous discutions de l’interview , c’est çà ? »

« Eh bien , on peut jeter quelques idées sur la façon dont il faut le réaliser.. » commença – t-il d’une voix plus basse . « Mais j’ai surtout envie d’être avec toi , amour.. Tu me manques.. » ajouta – t-il .
Buffy ne répondit pas , mais sa respiration oppressée dans l’appareil indiquait à William qu’elle n’était pas insensible à ses mots. « Nous avons passé une délicieuse soirée hier.. »

« Oui , délicieuse, » dit-elle avec un petit rire de gorge .

« Oh , chérie , j’aime quand tu ris ainsi.. » souffla t –il . « Ne bouge pas , je descends. »
« Mais.. William ? .. Non , voyons ! »

Le silence sur la ligne lui indiqua qu’il avait raccroché . Allait –il réellement surgir dans un instant ? Quelques minutes s’étaient écoulées quand on frappa discrètement à la porte . Mais ce n’était que Willow qui passa sa tête dans l’entrebaillement .

« Tu es d’accord pour une pause –thé dans une heure ? » demanda – t-elle .

« Heu , oui , oui , bien sûr , » répondit Buffy , qui s’était levée , et qui passait , fébrile , une main dans sa chevelure .
Elle se rapprocha de son amie .
« Tout va bien ? « questionna Willow qui avait noté la légère rougeur des joues de la jeune femme et son attitude nerveuse . « Tu attends quelqu’un d’important ? » rit-elle.

« Non , non . Je vais juste.. »

Elle s’interrompit car William se présentait sur le seuil , et le regard affamé qu’il lui jeta la fit frissonner de la tête aux pieds.
Willow se recula pour le laisser entrer. Il la salua d’un bref signe de tête et d’un sourire interrogateur.

Il portait ses lunettes , ses boucles étaient en désordre , et il avait retroussé sa chemise bleue sur ses avant-bras.
Buffy sentit son trouble s’accentuer.

« Bonjour , Monsieur St James, » dit Willow d’un ton enjoué , « N’ayez crainte , je ne venais pas distraire Buffy , » ajouta t –elle, « simplement lui proposer un thé , tout à l’heure. »

« Oh , bien . » dit-il en lui rendant son sourire . « Et moi-même je suis en pleine réunion , je viens juste chercher quelque chose d’important. »

« Je vous laisse ! Tu viens me prendre , Buffy , quand tu as fini ? »

« Pas de problème , Will ! »

A peine la porte fut-elle rabattue sur la frimousse de la jeune femme qua William alla donner un tour de clef.
Puis il s’avança lentement vers Buffy , et murmura , d’une voix profonde , sexy , et légèrement moqueuse :

« Embrasse-moi. »

Buffy avait déjà sur les lèvres un refus , quand elle nota une lueur de vulnérabilité dans les yeux de William.

« Ce n’est pas raisonnable, » dit-elle doucement. Mais il s’était rapproché d’elle , et la prit par la taille.

Ne la quittant pas du regard , il murmura encore : « Juste un seul baiser , mon cœur.. s’il te plaît. »
Buffy laissa échapper un soupir , et passa ses mains autour de son cou , puis posa sa bouche sur la sienne . Cela ne dura que quelques secondes , et elle l’observa entre ses cils .
« Crois-tu que cela va me faire tenir jusqu’à ce soir, » chuchota t –il , le ton rauque d’un désir contenu.

« Il le faudra.. Nous travaillons ici , William.. nous ne pouvons pas nous perm… » Elle n’eut pas le loisir de terminer sa phrase car il capturait ses lèvres avec ferveur , et aussitôt forçait l’ouverture de sa bouche .

C’était un baiser avide et retenu en même temps , et Buffy savoura la caresse de sa langue qui frottait la sienne, s’enroulait autour d’elle , humait le goût de menthe qu’elle gardait encore après avoir croqué des bonbons en début d’après-midi. Elle gémit et se serra davantage contre lui . Cela sembla accroître sa passion , et il la plaqua avec force contre son torse , changeant l’angle de son baiser , mordillant ses lèvres , et appliquant une pression plus forte de ses hanches sur son ventre. Il sembla à Buffy que leur étreinte durait longtemps , quand il laissa sa bouche à regret pour respirer contre son oreille.

« Tu embrasses si merveilleusement , amour. C’est si bon de te tenir dans mes bras. »

Il la relâcha , et la regarda avec tendresse . Passant un doigt le long de son cou , il soupira :

« Je remonte . Je vais me dépêcher.. »

« D’accord, » dit Buffy , le cœur battant rapidement , et le corps en émoi.

« Ce soir , nous allons chez moi ? » demanda t –il .

« Je ne sais pas.. Hier déjà je me suis couchée très tard, » dit-elle d’une voix hésitante .

Il haussa un sourcil et la caressa du regard . « Et demain , c’est jeudi , le jour où je vais traditionnellement au théâtre.. »

« Oh , j’avais oublié . C’est une pièce excellente de Mervin Jacob qui passe , n’est-ce pas ? »

On frappa à la porte . William alla ouvrir , en faisant tourner sans bruit la clé dans la serrure .
Riley se tenait de l’autre côté. Aussitôt le regard de William se durcit , et Buffy vit ses épaules se tendre sous la finesse de sa chemise .
« Finn, que nous vaut l’honneur de ta visite ? » questionna- t –il .

« Juste parler d’une sortie à ta chère assistante, » répondit –il avec légèreté , apparemment insensible à la tension du journaliste.
William le laissa entrer , mais ses yeux étaient devenus noirs .
« A plus tard , Buffy, » dit-il .
Elle hocha doucement la tête , et comprit qu’ à son retour , elle aurait malheureusement des explications à lui fournir.
Il laissa la porte ostensiblement ouverte , et Buffy , sentant ses jambes devenir faibles , alla regagner sa place assise derrière son bureau.

« Toujours sur les nerfs , on dirait, » dit Riley , les mains dans les poches .

« Il y a beaucoup de pression , en ce moment. » expliqua t –elle . « De quoi vouliez – vous me parler ? »

« J’ai réussi à obtenir deux places excellentes pour la pièce de demain . Fred et Bonnie seront là aussi , et si çà ne se termine pas trop tard , nous pourrions discuter autour d’un verre au Pembrock ? »

Buffy avait prit l’habitude , régulièrement , d’aller assister à diverses spectacles de théâtre avec Riley et quelques uns de ses amis , et ensuite de terminer la soirée en discussion animée, soit en croquant un morceau dans un café , soit en buvant un verre . Ces soirées étaient vraiment agréables pour Buffy , un moment de détente et de délassement , d’autant plus que Riley n’ était pas un compagnon désagréable qui , s’il avait accepté n’être qu’un ami pour elle , tenait visiblement à garder la jeune femme dans sa vie . Et ses propres amis étaient charmants et sans prétention , de purs amateurs de théâtre.
Il paraîtrait incongru de refuser aujourdh’ui , d’autant plus qu’ il s’agissait d’une œuvre passionnante , que Buffy attendait avec impatience .

« Oui , c’est une bonne idée. » dit-elle , la voix cependant peu assurée. « Nous partirions directement d’ici ? »

« Comme d’habitude. » assura Riley , l’air satisfait . « Cela commence à 19h 30 , je pourrais vous prendre un peu avant sept heures ? Et je réserve une table pour manger en sortant ? »

« Heu.. je ne suis pas certaine de pouvoir me coucher aussi tard, » dit-elle avec un petit sourire d’excuse. « Vendredi nous avons mille choses à faire . »

Il sembla déçu , mais n’insista pas . Il la quitta en la remerciant d’avoir accepté son invitation .
Buffy laissa aller sa tête entre ses mains . Bien sûr , avec son idée de ne rien dévoiler de sa relation avec William , n’importe qui pouvait la croire toujours libre de ses mouvements ; ce qui n’était plus entièrement vrai .

‘Surtout avec quelqu’un d’aussi possessif que lui’ , dit une voix en elle même.

* * * * * * * * * * * * * *
Quand William revint vers six heures , Buffy perçut immédiatement la rigidité de sa posture. Il alla s’asseoir à sa table , et croisa les mains devant lui .

« Je suppose qu’il est trop tard pour commencer à parler de notre dossier Boyd, » dit –il , en se tapotant du bout des doigts sur son bureau.

« J’ ai eu son éditeur au téléphone . Je dois le rappeler demain . Mais d’après lui il doit être facile d’organiser un rendez-vous pour la semaine prochaine. »

Buffy se sentait lasse . La journée avait été harassante , et elle ne se sentait pas la force de se disputer avec William à propos de sa sortie ; cependant elle n’aimait pas l’idée de le décevoir.

« Riley m’a invité au théâtre , et j’ai accepté, » dit-elle de but en blanc , le menton dressé , une pointe de défi dans le regard . « Et avant que tu ne t’emportes , je précise que je ne pouvais pas vraiment refuser ; nous avons pris l’habitude de ces sorties depuis plusieurs semaines.. »

Il la cloua d’un regard si désapprobateur et brûlant qu’elle ressentit un élancement au cœur . Mais elle se reprit et durcit sa voix pour continuer.

« C’est un ami . Il m’a proposé gentiment de l’accompagner.. comme il l’a l’habitude.. et .. je ne vais pas cesser de voir des gens que j’apprécie , sous prétexte que.. »

Elle s’interrompit car il s’était levé et venait vers elle à grandes enjambées .

« Oh , et il ne t’est pas venu à l’idée que j’aurais pu , moi , te proposer cela ? » gronda t –il , en posant ses deux mains à plat sur le bureau de Buffy , et en se penchant vers elle.

« Non.. Je sais que tu aimes ces spectacles , mais.. » Elle se mordit la lèvre , sentant l’exaspération la gagner . « Je suis désolée, je n’ai pas vraiment réfléchi.. »

Ses yeux se chargèrent d’une flambée de colère , et elle se dit qu’elle n’avait pas utilisé le bon terme pour apaiser ses craintes.

« Il n’imagine pas que je fréquente quelqu’un , et par conséquent , il a pensé me faire plaisir.. »

Elle se rendait bien compte qu’elle ne faisait qu’aggraver la tension entre eux .

« Oh , et à qui est-ce la faute ? » rugit-il . « C’est toi qui veut garder notre relation un secret. Pourquoi ? As-tu honte d’être attirée par moi ? » dit-il d’une voix rauque .
« Tu sais très bien pourquoi je ne souhaite pas que les gens soient au courant ! » répliqua t –elle en le regardant .

« Non ! » jeta t –il . « Je n’ai absolument pas compris ! Tous ceux qui ont eu peu de jugement savent très bien que tu as été engagée pour tes compétences , et rien d’autre ! »

Buffy soupira , et se leva à son tour .

« Je suis fatiguée , William . Je ne veux pas discuter de cela ici , et maintenant. »

« Comprends –tu que je ne peux pas accepter de te voir passer une soirée avec Finn , alors que je devrais être celui qui t’accompagne ? » demanda t –il d’un ton plus calme , alors qu’il la regardait prendre sa veste.

« C’est un ami . Il est.. inoffensif », ajouta t –elle . « Même si les gens savaient que nous sommes ensemble , je pourrais avoir le droit de voir les amis qui me conviennent , non ? »

Il la contempla , avec un mélange de peine et d’incrédulité . Puis son visage reprit un masque impassible . Buffy avait conscience qu’elle était injuste . Mais que dire , que faire à présent ? Il n’y avait pas de mal à ce qu’elle se détende en compagnie de Riley et de ses amis ; elle se promit cependant qu’elle trouverait une excuse pour la prochaine fois.


William vint vers elle , et la saisit par les bras .

« Quand je le déciderai , tout le monde saura que tu es à moi , amour. » murmura t –il d’une voix sensuelle . « Et demain , tu penseras que nous aurions pu savourer ce moment ensemble. »

Buffy ressentit un trouble profond devant l’intensité de ses yeux . Leurs regards demeurèrent accrochés fiévreusement l’un à l’autre , quand il se pencha et lui prit sauvagement la bouche dans un baiser violent et qui ne dura que quelques secondes . Elle gémit imperceptiblement , et il adoucit son étreinte . Puis , après avoir goûté la douceur de ses lèvres pendant un bref instant , il la laissa aller .

« Je vais rester encore une heure . J’ai des coups de fil à passer . Mais tu peux rentrer chez toi. »

Et il retourna s’asseoir . Buffy , tremblante et troublée , lui jeta un dernier regard avant de franchir la porte et de s’éloigner dans le couloir . Quand elle monta dans le bus , elle s’aperçut que ses mains étaient glacées , malgré la température printanière .


Une fois chez elle , elle se contenta d’un reste de pizza qu’elle réchauffa , avant de s’installer , vêtue d’un peignoir d’intérieur confortable , dans son canapé , pour suivre distraitement une émission politique.
Elle avait la sensation désagréable qu’elle avait délibérément gâché ce qui aurait put être un autre moment merveilleux avec William . Ils auraient été chez lui , après un trajet en voiture où ils auraient échangé des choses simples sur les problèmes de la journée. Elle éprouvait un bien-être incroyable chaque fois que William la conduisait quelque part .. la sensation d’être là où il fallait qu’elle soit .. et puis ils auraient dîné ensemble . …

Elle éteint la télévision avec brusquerie , et se mit au lit alors qu’il n’était même pas neuf heures .
Pourquoi ne venait –il pas la rejoindre ? Il avait dû quitté la société maintenant.. Elle décida d’essayer son portable . Que lui dirait –elle ? Qu’elle regrettait sa décision ? Cela était une certitude .
Etait- elle prête pour autant à s’afficher librement avec lui ? Elle était anxieuse , mal à l’aise , et son cœur lourd lui faisait un poids terrible dans la poitrine . Elle contempla la photo d’Angel , mais ses prunelles sombres ne révélaient aucune vérité . Buffy crut même déceler une lueur de douce compréhension dans la façon dont son mari levait son visage vers elle .
En vain, elle fit le numéro de William à plusieurs reprises , mais seule la messagerie de l’appareil l’accueillit.


Cette nuit , son sommeil fut agité et nerveux . Au matin , ses joues étaient humides des larmes qu’elles avaient versées dans son sommeil.

Tbc


Comme prévu , je posterai le ch. 22 un tout petit peu plus tard, dans l'aprés-midi.
Chapître 22. by Cassiopea
Chapître 22.


La journée du lendemain parut un peu étrange à Buffy. Elle côtoya William dans toutes leurs taches professionnelles comme deux partenaires qui s’entendent parfaitement bien , mais à plusieurs reprises , il se conduisit en amant possessif – sans toutefois s’exposer aux regards des autres , bien entendu - , et cela fit baisser singulièrement son niveau de concentration.

Ainsi , alors qu’ils étaient absorbés dans le visionnage des images de fin de l’émission sept, et que chacun se trouvait assis le long de la table , les yeux rivés sur l’écran , elle avait senti dans la demi obscurité qu’il se déplaçait , et était venu se tenir debout , derrière son siège. Alors que son cœur battait plus vite , et que l’anticipation d’un quelconque geste de sa part lui rendait les mains moites , il avait glissé ses propres mains , fermes et chaudes , sur ses épaules , avec une telle douceur qu’elle n’avait pu retenir un léger gémissement de satisfaction , qui resta inaperçu dans la musique accompagnant le film.

Puis , à sa crainte , mais aussi avec un plaisir qu’elle ne pouvait se dissimuler , elle sentit les mains de William glisser vers sa poitrine , et englober ses seins complètement. Elle tressaillit , mais n’osa pas lever vers lui ses yeux désapprobateurs, de peur de perdre l’attention qu’elle gardait sur les autres membres du groupe.
Ils étaient visiblement si pris par la beauté des paysages défilant sur l’écran , qu’ils n’avaient aucune raison de regarder autour d’eux.
Ses mains étaient si enveloppantes , si possessives autour de chaque sein qu’une chaleur intense irradia tout son être , et le plaisir se répandit dans son ventre , entre ses jambes.
Puis , alors qu’elle perdait tout sens de la réalité dans une brume de bien-être , alors qu’il agaçait les pointes douloureuses entre son pouce et son index , à travers la finesse du chemisier de soie , il se pencha vers son cou , et mordilla le lobe d’une oreille.

« Si tu savais combien j’ai envie de toi. Maintenant.. » chuchota – t-il , la voix rauque.

Les lignes du génériques étaient brouillées devant les yeux de Buffy , et sa respiration devint saccadée. Puis William se redressa brusquement , et s’éloigna , allant se replacer devant l’appareil de projection .

« John , veux-tu rallumer la lumière , s’il te plaît ? » dit-il .

Il y eut le bruit de chaises qu’on repousse , et une lampe donna une faible clarté. Pour se donner une contenance , Buffy posa ses mains sur ses joues en feu , et se dirigea vers les fenêtres pour ouvrir les stores , les laissant en position moyenne.

« C’est un excellent travail, » continua William . « Je crois que vous pouvez être pleinement satisfaits d’avoir oublié toute vie privée depuis quelques semaines. »

Lili et Oz laissèrent échapper des grognements de satisfaction . John s’étira sur son siège , et eut un large sourire .
« Je suis assez satisfait de moi-même. » avoua t –il .

Buffy le regarda affectueusement .

« Bien. » dit William. « Cela signifie que le rythme peut être un peu moins soutenu jusqu’ au début du mois de Juillet . D’autant plus que Buffy et moi-même devons travailler sur un portrait d’écrivain d’ici deux semaines.. Le plus gros travail restera la mise en place de l’émission finale qui durera deux heures et demi , grâce à la ténacité de mon assistante. »

Il sourit , et seule Buffy comprit dans son regard combien il était fier de sa collaboration.
Elle lui rendit un sourire égal , et baissa la tête .


Un peu plus tard , alors qu’ils prenaient l’ascenseur pour se rendre au restaurant de la société , et qu’ils se tenaient au fond de la cabine , pour laisser monter au troisième un groupe important de personnes , Buffy se retrouva coincée entre William , et une femme à la corpulence importante. Elle lui jeta un regard qu’elle voulut sévère , mais il haussa les sourcils d’un air innocent , et eut l’audace de passer sa langue de cette façon si délibérément sexy le long de sa lèvre supérieure , qu’elle se trouva à court de mots .

Alors que l’appareil reprenait sa descente , elle sentit les mains de William autour de sa taille , sous sa veste , et le sexe qu’il pressait ostensiblement dans le bas de ses reins. Il se frottait langoureusement contre elle , presque immobile , son souffle tiède dans sa nuque , et elle demeurait impuissante , seulement en proie à un délicieux frisson. Instinctivement , elle se laissa aller contre lui et se reprit aussitôt. Mais il avait noté son geste et eut un rire profond et sensuel .

Quand elle se rendit compte que , par deux fois , elle avait accepté ces gestes d’intimité , alors qu’elle proclamait que cela était parfaitement déplacé , elle réalisa qu’elle n’avait jamais été aussi excitée : William était son amant , et s’il voulait lui rappeler combien il la désirait , elle trouvait cela plutôt agréable..

Cette pensée la troubla , et à peine furent –ils arrivés à l’étage du restaurant , qu’elle se mit à marcher d’un pas plus rapide. Il vint à ses côtés , et l’observa du coin de l’œil.

« Je t’ai manqué , hier soir , amour ? » dit-il doucement en se penchant à peine vers elle.

« Quoi ? » dit-elle , en ouvrant de grands yeux . « Oh , tu es.. insupportable, » maugréa- t- elle. « Je déjeune avec Willow, » précisa t –elle en regardant doit devant elle.
Et elle continua sa démarche rapide . Il eut un sourire presque lascif.

« Oh , je déjeune moi-même avec Jenny, » répliqua t –il d’un ton suave.

Elle ne put s’empêcher de ressentir un éclair de jalousie dont la force la surprit.
Il s’en aperçut aussitôt , et son visage prit un air satisfait qui fit bouillir le sang dans les veines de la jeune femme ; mais elle répondit du ton le plus calme qu’elle put trouver.

« Veut-elle encore te persuader d’être le critique littéraire de ses prochaines pièces ? »

Jenny était en effet un auteur dramatique , et était en pourparlers avec la chaîne New Network pour que ses pièces soient diffusées . Elle comptait sur William pour l’appuyer dans son projet , car celui-ci appréciait la qualité de ses créations ; il avait écrit récemment une critique flatteuse et méritée de ‘ Toutes les grâces de l’aubes ‘ , et Buffy savait qu’ils se rencontraient régulièrement . Uniquement dans un cadre de travail , espérait-elle .

« Peut-être, » répondit-il . « Et je crois bien qu’elle a l’intention d’assister à la pièce de Jacob. »

Il s’effaça à l’entrée de la salle de cantine pour la laisser entrer. Mais , juste avant de la quitter , pour rejoindre Jenny qui l’attendait plus loin , en discussion avec une jeune stagiaire , il lui prit le bras , et murmura dans son oreille :

« J’ai regretté ton absence terriblement , hier soir , mon cœur. Et tu me devras cela.. »


Le reste de la journée s’écoula dans un tourbillon de coups de téléphone , réunions avec ’autres journalistes , et d’autres tâches qui tinrent Buffy particulièrement occupée . William ne fit que passer en coup de vent au bureau , et chaque fois il était en compagnie de quelqu’un. Au fur et à mesure que l’heure fatidique où Riley devait venir la chercher pour le théâtre approchait , elle se sentait devenir de plus en plus nerveuse.
Elle souhaitait que William ne soit pas revenu au moment où son collègue arriverait avec un sourire béat pour l’emmener , mais évidemment , cela était trop demander..

Elle trouva quelques minutes pour se rafraîchir en allant prendre une douche éclair dans l’espace détente réservée au personnel féminin de New Network , puis retoucha son maquillage . Ses cheveux étaient libres et désordonnés sur ses épaules , et elle soupira devant l’éclat fiévreux de ses yeux que lui renvoyait le miroir. Elle s’était mise dans une situation délicate , mais n’était-ce pas le cas , depuis la première minute où elle avait posé son regard sur William ?

Elle était en train de prendre sa veste et son sac , quand il arriva , à son habitude, comme si le diable était à ses trousses : l’air préoccupé , les boucles en bataille pour y avoir passé la main sans interruption , le col de sa chemise déboutonné , et le bleu de son regard si profond quand il posa les yeux sur elle , qu’elle fut obligée de reconnaître qu’il était infiniment sexy et troublant , et qu’elle perdait tous ses moyens quand il la dévorait des yeux ainsi.

A peine avait-il refermé la porte derrière lui , avançant lentement vers Buffy , qu’ils entendirent des coups frappés à la porte. William ouvrit avec brusquerie . Riley se tenait sur le seuil , un sourire éclairant son visage .

« Finn, juste une minute s’il te plaît. » dit William d’un ton sec.
Et , à la stupéfaction de Buffy , il referma le battant .

Nerveusement , elle le regarda s’approcher. Ses yeux semblaient brillants de colère comme de désir.
Il vint se poster juste à quelques centimètres d’elle , respirant son parfum.

« William, » commença t –elle , « je regrette d’avoir accepté l’invitation de Riley.. Je voulais te le dire hier soir , mais ton téléphone ne répondait pas. » Elle se mordit les lèvres , et le contempla avec ses magnifiques yeux verts qui , chaque fois , diminuait sa volonté. « J’aurais aimé que nous y allions tous les deux.. »

Une lueur de soulagement , quelque chose comme une flamme de joie flamba dans les traits de William.
Il leva doucement ses mains le long du corps de la jeune femme , et caressa ses épaules , ses bras , puis ses mains s’attardèrent avec légèreté sur les globes voluptueux de sa poitrine , son ventre , et enfin , alors qu’il la fixait intensément , il plaça une main sur sa taille , et de l’autre , descendit lentement vers son sexe.
Buffy tressaillit , et se laissa aller instinctivement vers lui. Il la caressa à travers sa jupe , et sa bouche s’entrouvrit dans une plainte silencieuse.
Il se pencha vers les lèvres offertes , et lécha la ligne délicate de la lèvre supérieure.

« A tout à l’heure , amour.. » murmura t –il , la voix chargée de désir.

Aussi soudainement qu’il l’avait ensorcelée , il se détacha d’elle , et alla rouvrir la porte , sur un Riley au visage interrogateur . Buffy saisit son sac , et se précipita vers lui avec un sourire forcé.

« Riley ! » dit –elle , la voix faussement enjouée. « Allons-y ! »

En suivant le jeune homme dans le parking , elle se dit que cette soirée allait être une torture, et que cela serait entièrement sa faute.



Quand Jenny vint à son tour chercher William , elle le trouva debout devant son bureau , les mains serrant la bordure de la table , ses jointures visibles sous la pression qu’il exercait. Il avait la tête penchée entre les épaules , et ne bougea pas à son arrivée .
Etonnée , et quelque peu inquiète , Jenny s’approcha , et posa doucement une main sur une de ses épaules.

« Will , est-ce que tout va bien ? » demanda t –elle.

« Non , pas vraiment », soupira t – il en se redressant et en se retournant vers elle . Il déposa un baiser sur sa joue . « Mais nous sortons , ne t’inquiète pas. »

Elle l’observa avec attention. Il prit sa veste , et ils quittèrent la pièce , qu’il ferma à clef.

« Veux-tu m’en parler ? » demanda t –elle en lui prenant le bras.

Après qu’elle eût essayé de lui faire comprendre qu’elle aurait volontiers aimé entamé une relation avec lui, et compris qu’il ne lui proposait que son amitié , de nouveaux liens s’étaient créés entre eux . Ils s’appréciaient , et leurs rencontres professionnelles avaient renforcé cette entente. Jenny avait une réelle affection pour lui , et même si elle regrettait qu’un homme aussi séduisant et troublant que William n’ait pas répondu favorablement à ses avances , elle avait eu aussi l’intelligence de voir que William était entièrement absorbé par une autre femme . Et cette autre femme n’était autre que son assistante , Buffy .

Cependant , elle s’était toujours gardé de l’interroger sur cet aspect de sa vie privée… jusqu’à ce soir.

« Peut-être pus tard », dit –il.

En arrivant au théâtre , ils furent surpris de l’affluence du public , rassemblé dans le grand hall ; William regardait à droite et à gauche , d’un air sérieux. Elle suggéra qu’ils aillent prendre leur places. Une fois assis au parterre , et dans le brouhaha des gens remplissant peu à peu leurs sièges , elle tourna un regard attentionné vers lui. Il gardait un air grave , presque douloureux , et elle ne l’avait jamais vu ainsi.

« Pourquoi cette mine abattue ? » dit-elle d’un ton qu’elle voulait léger.

Il ne répondit pas immédiatement , et laissa son regard fixer le vide devant lui .

« Tu aurais voulu aller voir la pièce avec quelqu’un d’autre , c’est cela ? » continua t- elle à voix basse.

« Oh .. oui , et non , Jenny » dit-il . « Mais celle avec laquelle j’aurais aimé me trouver ici s’est faite invitée par un autre.. Et je ne veux pas avoir l’air d’un goujat, » ajouta t –il avec un faible sourire vers elle .
« j’aime beaucoup assister à ce spectacle avec toi. »

Elle lui rendit son sourire , mais son visage était empreint d’une sorte de compassion devant l’air terriblement malheureux du jeune homme.

« C’est au sujet de Buffy , n’est-ce pas ? » souffla t –elle .

Il lui jeta un regard surpris. Avait –il été si transparent ? Jenny soupira , et continua d’un ton assuré.

« J’ai compris depuis longtemps que tu étais amoureux d’elle , Will. A la minute même où tu me l’as présentée , il y a plusieurs semaines déjà , ici même. »

Il attendait qu’elle continue , et son visage s’était fermé d’avantage.

« Alors je suppose qu’elle vient ce soir avec Finn , comme plusieurs autres fois.. Et que son refus t’a blessé ? »

Autour d’eux de plus en plus de personnes s’asseyaient . Mais pour l’instant les places à côté de lui restaient vides.
« C’est un peu plus compliqué » que çà, » avoua t –il. « Je ne suis pas amoureux d’elle.. je suis complètement fou d’elle , et pour l’instant , elle ne réponds pas à mes sentiments. »
Il baissa la tête , et elle eut le cœur serré .
Quand avait-elle observé le fougueux , arrogant , si sûr de lui , William Lawrence dans une telle attitude de défaite.. ?

« Tu lui as dis cela ? »

Il rit , d’un rire sans joie . « Je crois pouvoir dire qu’elle n’est pas insensible à mon charme, » murmura t –il.
« Mais je vois que son attirance est uniquement physique. Alors que.. je .. j’ai l’impression de me noyer en elle , chaque fois que je suis en sa présence .. elle est dans ma gorge , mon sang.. »

Sa voix était rauque , et il y avait quelque chose de désespéré dans son intonation. Jenny était ébranlée par la passion qu’elle voyait briller dans les yeux bleus de William. Malheureusement , ce n’était guère le lieu pour un réconfort réel. Un couple d’un certain âge prenait place , et ils durent interrompre leur conversation un instant.
Elle se pencha vers lui , alors que les lumières s’éteignaient.

« Je t’interdis d’être défaitiste comme çà, » dit – elle d’un ton à fois ferme et doux. « Tu auras d’autres opportunités pour lui faire comprendre que tu tiens à elle. Et si vous débutez quelque chose , laisse –lui le temps .. »
Il lui adressa un regard reconnaissant. « Et comment pourrait – t -elle te résister ? » ajouta t –elle en lui faisant un petit clin d’œil. « Tu es l’homme le plus talentueux et sexy de tout Londres. »

Il haussa un sourcil , et cette fois , son sourire parvint à éclairer tout son beau visage. Il chuchota d’un ton suggestif : « Tu sais utiliser les mots pour faire remonter ma confiance en moi , Jen ! »

La jeune femme ne fut pas dupe de ces paroles , mais garda le silence.

Les trois coups annonçant le début de la pièce se firent entendre , et le murmure des voix se fit inexistant, peu à peu.

La représentation s’avéra passionnante à suivre . C’était une œuvre courte mais intense , sans entracte.
Aussi , à la sortie , les discussions étaient vives et animées .
Alors que Jenny se frayait un chemin aux côtés de William dans l’entrée du théâtre , et que des petits groupes se formaient , alors que d’autres se dirigeaient vers le bar , elle reconnut la chevelure blonde de Buffy , sa silhouette fine drapée dans un ensemble beige qui rehaussaient la pureté de son teint . Et , lui tenant le bras , Riley Finn ,qui avait l’air de suivre les paroles d’un grand homme chauve qu’elle reconnut être un critique littéraire de renom. Elle stoppa sa progression , et William suivit son regard . Il se raidit lorqu’il vit qu’il était dirigé vers Buffy , se tenant loin à plusieurs mètres d’eux .
Celle-ci dût sentir la brûlure de ses yeux , car elle tourna à peine la tête , et l’aperçut . Puis elle nota la présence de Jenny , et un bref éclair de douleur sembla irradier ses traits , mais Jenny était –elle la seule à l’avoir compris ? William la tirait sans ménagement vers la sortie.

« Tu n’es pas obligé de me ramener, » commença t –elle .

« Ne sois pas ridicule, » dit-il . « Viens , avant que tout le monde cherche à reprendre sa voiture , et que nous soyons coincés. »

E quelques minutes , ils avaient quitté le quartier , et William arrivait doucement devant la porte de l’immeuble de Jenny.

« Je n’ai pas été un compagnon très agréable, » dit-il avec un petit haussement d’épaules. « Nous nous voyons la semaine prochaine pour évoquer le contrat avec New Network ? »

« Oui.. Et je t’en prie , ne t’excuse pas . » dit- elle en lui posant la main affectueusement sur l’avant –bras.
« J’espère que tout va s’arranger entre vous.. » Elle ouvrit sa portière , et l’embrassa sur la joue avant de descendre. « Buffy a une chance folle ! » dit-elle encore avant de fermer la porte .

Il eut un sourire très doux et mélancolique . Puis , quand elle eut disparut à l’intérieur de chez elle , William prit la direction de Bloomsburry. Il y avait beaucoup de circulation depuis les rues environnantes de Covent Garden , et il mit plus de vingt minutes à se retrouver devant la façade de la maison victorienne de Buffy. Garé à une courte distance de l’entrée , tous phares éteints , il n’eut qu’un court moment à attendre avant de reconnaître la voiture de Riley qui arrivait lentement dans l’allée.
Puis, presqu ’aussitôt après que le véhicule ait stoppé , il vit Buffy descendre , et faire un petit signe de la main au conducteur. Elle pénétra chez elle , et , au bout de deux minutes , il reconnut au second étage la lumière qu’elle avait allumé dans la cuisine .
Respirant plus librement , William sortit de son véhicule , et se dirigea à longues enjambées vers la maison. A son premier coup de sonnette , elle répondit .

Ils gardèrent les yeux fixés l’un sur l’autre de longs instants . Une tension palpable flottait entre eux , et leur silence était empreint de promesses. Il laissa son regard détailler son visage , où une émotion indéfinissable , soulagement , joie , désir mêlés , lui donnaient un éclat fiévreux .
Il savait que son propre visage était marqué par une faim d’elle , nue et bouleversante .

Sans dire un mot , elle lui prit la main et l’entraîna à l’intérieur.

Tbc..

Oui , je sais qu'il est cruel de laisser les choses ainsi entre eux.. Juste pour vous faire envie , précisons que le prochain chapître sera follement érotique entre nos amants préférés!
Chapître 23. by Cassiopea
Chapître 23. Débridés.


Dès qu’il eut refermé la porte , il se jeta sur elle avec une fougue qui la fit chavirer. L’urgence de leur désir ne laissait pas de place à la délicatesse, ou à la douceur . Buffy sentit la bouche de William ravir la sienne avec passion , tandis que ses mains prenaient possession de son corps. Les paumes tièdes de William étaient partout à la fois..
Leurs langues engagèrent une lutte enfiévrée , tandis qu’il ôtait à la hâte sa veste et sa chemise. Buffy gémissait contre sa bouche . Jamais son cœur ne s’était emballé sous la simple caresse des doigts d’un homme , comme il le faisait à l’instant. D’une main experte , il la débarrassa de son chemisier , avant de s’arrêter une minute pour contempler son buste dévoilé.
Elle sentit la chaleur de son regard , et aussitôt les pointes de ses seins se tendirent . Apercevant les mamelons tendus sous la dentelle du soutien-gorge , l’ivresse charnelle de William prit le pas sur tout le reste.
Il captura ses lèvres avec une ardeur dévorante , et elle gémit , avant de se dégager tout à coup pour tomber à genoux , et défaire la fermeture Eclair de son pantalon . Il laissa échapper une plainte rauque , et se tendit vers elle.
Elle libéra son sexe , dressé avec une puissance qui la fit frémir encore.
Elle referma les lèvres sur le membre viril , dont elle agaça le bout avec la langue. William grogna et cambra les hanches , les muscles de son cou se tendirent sous la déchargé érotique qui irradia toute sa paroi abdominale.

« Buffy , Buffy.. Buffy , » râla t –il .
Mais il la releva presque aussitôt , et murmura au creux de son oreille :

« Laisse –moi te prendre tout de suite. Viens , allons dans la chambre.. »
Et il voulut l’entraîner vers le couloir.

« Non », lâcha t- elle d’une voix si rauque qu’elle ne la reconnut pas. « Ici. Maintenant. »

Les sens en feu , Buffy s’allongea sur le tapis de velours de l’entrée , les jambes légèrement écartées, la jupe relevée autour des hanches , la tête splendidement renversée en arrière.
Elle vit entre ses paupières mi – closes la mâchoire de William se crisper sous l’effet de l’excitation, et la faim dans ses yeux sembla flamber plus violemment encore.

« Oui , ici, » gronda t –il en se laissant tomber devant elle.

Il lui enleva son string de dentelle d’une main fébrile avant de s’allonger entre ses cuisses , les mains de chaque côté de son visage . Puis il la pénétra brusquement , et commença à aller et venir en elle . Buffy se laissait faire , les bras voluptueusement rejetés au dessus de sa chevelure d’or répandue sur la couleur rubis du sol .

« Plus vite , plus fort .. » cria t –elle en agrippant finalement ses épaules .

William accéléra le rythme de sa pénétration , les yeux rivés aux siens . Buffy se sentait engloutir dans une vague de plaisirs inouïs , et cependant , si son corps vibrait de désir , son cœur battait encore plus sauvagement dans sa poitrine devant l’intensité de l’émotion visible dans les yeux troublés de son amant.
La jouissance montait en elle par vague successives , et il contemplait , avide et émerveillé , cette jeune femme belle à couper le souffle , qui s’offrait si impudiquement , et si profondément , à ses assauts .
Une sorte de sanglot s’empara d’elle , se propageant dans tous ses membres , pendant qu’elle s’arc-boutait sous lui.

« Tu es si chaude , si humide.. » grogna t –il en se penchant davantage sur elle .

Une boule d’extase se forma au creux de son ventre , et William sentit son orgasme approcher . Cet accouplement fervent et presque animal ne pouvait leur permettre de tenir longtemps. Buffy se cambra violemment sous le spasme de plaisir pur , qui lui fit ouvrir des yeux étonnés sur le beau visage de William , haletant , éperdu.

« William.. William. .. ! » sanglota t –elle.
Bouleversé , il murmura son plaisir sur ses lèvres.

« Oui, oui.. amour.. je suis avec toi… oh Dieu.. ! » Et alors qu’il enfouissait son visage dans le cou de Buffy , le dos tremblant sous son effort , les mots continuaient à l’intérieur de sa tête. ‘.. je t’aime .. mon amour.’

Ils restèrent unis de longues minutes , la respiration saccadée , et la sueur perlant le long de leurs corps. Puis William se dégagea avec une infinie douceur , et lui tendit la main . A peine fut –elle debout devant lui qu’elle l’embrassa . Et , pendant qu’il capturait ses lèvres encore et encore , dans un baiser sensuel et profond , il la souleva dans ses bras et l’emmena vers la chambre .

Là , il entreprit de la déshabiller complètement , et , après avoir ouvert les draps du lit , la fit s’allonger. Puis , il se débarrassa à son tour de son pantalon , de ses chaussures et de ses chaussettes , et vint la rejoindre . Avant de la reprendre dans ses bras , il alluma la petite lampe violette sur la table de nuit .
Buffy eut un sourire qui le combla , et il revint se positionner au dessus d’elle , les bras tendus pour ne pas l’écraser de tout son poids .

« Je vais te pénétrer encore , et encore , amour.. » dit-il , la voix rauque . « Je veux te faire crier et pleurer de plaisir toute la nuit .. »

Elle ne dit rien . Une veine palpitait dans son cou , et il la lécha délicatement . Ses yeux verts n’avaient jamais été aussi extraordinaires :si purs et lumineux il voyait ses traits s’y refléter , s’y noyer , et il se dit qu’il ne saurait se rassasier d’elle .

« Ecarte les cuisses , bébé, » murmura t –il . « Là , c’est bien .. prends –moi.. oh , tu as le sexe le plus étroit et le plus doux .. c’est si bon de m’enfouir dans ta chaleur.. »

Il restait immobile , sa verge à nouveau raide et si gonflée qu’elle frottait son clitoris de manière délicieuse . Il laissa ses avant-bras fléchir légèrement , et donna un mouvement rotatif à ses hanches. Il vit avec satisfaction qu’elle frémissait sous le plaisir de la caresse . Sa bouche s’entrouvrit , et elle passa sa langue le long se sa lèvre inférieure . Il semblait subjugué . Alors il monta et descendit au dessus d’elle , en un va – et vient puissant et lent , cherchant à rentrer dans sa chair palpitante comme si sa vie en dépendait. Il posa son front contre le sien , leurs respirations se mêlant , saccadées , gémissantes .

« C’est bon , mon cœur ? » murmura t –il . « Tu aimes ce que je te fais ?… Dis –moi . »

Buffy était incapable d’une pensée cohérente . Elle se laissait bercée par le mouvement de son sexe, la chaleur de ses mains sur ses poignets , de sa poitrine musclée écrasant régulièrement ses seins gonflés , et le délicieux frottement de sa verge si dure à l’intérieur de son sexe , et sur son clitoris chaque fois qu’il sortait et replongeait en avant . Et dans les yeux de William.. ses yeux si désespérément bleus , l’amour pouvait se laisser deviner aisément.

Buffy sentit des larmes monter à ses paupières . Cette ferveur qu ’il exprimait dans le moindre de ses mouvements , c’était cela : il lui faisait l’amour .. Depuis le premier moment où il avait posé les mains sur elle . Avait-elle été si aveugle , si égoïste dans sa peur de s’engager , qu’elle n’avait voulu y voir qu’un assouvissement sexuel ?
Elle resserra les jambes autour de sa taille , et , posant les pieds à plat sur le matelas , alla à sa rencontre avec ses hanches .

« Oui, oui.. mon cœur.. tu es si belle , si désirable.. » gémit –il . « J’aime quand tu t’offres ainsi.. encore , encore , amour ! »

Il donna des coups de reins plus rapides , plus agressifs . « Tu es à moi.. tu m’appartiens , Buffy.. » gronda t –il .

« Oui , oui William… » murmura t –elle faiblement . Elle caressait ses boucles de cheveux sur la nuque , secouée par chacune de ses pénétrations .

Longtemps encore , il prit possession de son intimité , comme s’il voulait la marquer . Tous deux haletaient bruyamment , et régulièrement leurs langues s’enroulaient l’une autour de l’autre , imitant la danse de leurs sexes. Elle posa ses mains sur ses fesses , pour sentir les muscles se tendre sous l’impulsion de sa verge .

« Je.. je.. c’est trop , William, » gémit –elle tout à coup .

« Non , ce ne sera jamais trop , amour .. c’est merveilleux .. tu es merveilleuse .. je sais que tu va jouir, chérie .. laisse –toi aller maintenant .. je suis là .. je .. » Son propre orgasme irradiait à la base de son sexe , et il se raidit , puis éclata brutalement en longues détentes de tout son corps .

Buffy accueillit sa jouissance en griffant ses épaules puissantes tendues sous l’effort , et son plaisir se prolongeait , devenait la seule préoccupation de tout son être .
Il roula sur le côté , l’entraînant avec lui pour la garder étendue le long de son corps , une main possessive autour de sa taille , l’autre caressant doucement le bras qu’elle avait posé sur son abdomen.

« Repose – toi, » murmura t –il en l’embrassant sur la tempe .
Elle leva des yeux rêveurs vers lui , et caressa sa joue , sa mâchoire . « Reste ?.. » demanda – t-elle , d’un ton ensommeillé.
Il captura ses lèvres avec langueur . « Je ne vais nulle part , amour. »

Buffy se détendit , et en quelques minutes se respiration devint régulière et profonde . William savait qu’elle s’était endormie , sans doute éreintée , non seulement par leurs activités sexuelles débridées, mais aussi parce que la journée avait été longue.
Il ne comptait pas se laisser aller au sommeil.
Il se dégagea à peine de son étreinte , et la contempla . Elle dormait comme une enfant , le visage calme et serein , sa bouche adorable juste entrouverte et un sentiment de vulnérabilité se reflétant dans la pose de ses bras , maintenant repliés sur ses seins . Sa peau encore moite de leurs ébats dégageait son habituel parfum vanillé , mêlé à l’odeur excitante de leurs jouissances .

Il ne partirait pas avant de lui témoigner l’adoration qu’elle lui inspirait plusieurs fois encore.

* * * * * * * *

Un rayon de soleil qui filtrait à travers les lourds rideaux drapés sur la fenêtre de la chambre réveilla Buffy , qui frissonna . Elle se pelotonna dans son lit tel un chat , et , réalisant qu’elle était entièrement nue , chose qui ne lui arrivait pas lorsqu’ elle s’endormait normalement , elle fut complètement réveillée au souvenir des dernières heures .
Elle passa une main à l’endroit où William s’était allongé, mais les draps étaient froids . Elle se demanda quelle heure il pouvait être , et se tourna brusquement vers la table de chevet . Son réveil marquait onze heures du matin .
Horrifiée , elle rejeta draps et couvertures . Comment n’avait –elle pas entendu son alarme ? Pourquoi William ne l’avait –il pas prévenu quand il avait quitté la maison ? D’ailleurs , il avait promis qu’il ne partirait pas..

Elle aperçut alors un papier plié en deux , à côté de la petite lampe violette. Elle reconnut l’écriture de William , et se rallongea au chaud pour lire . Au point où elle en était d’être en retard au bureau, elle pouvait prendre un instant de plus , se dit –elle .


‘ Buffy ,

tu dormais si paisiblement à cinq heures que j’ai préféré te quitter sans te déranger. C’est moi qui ai arrêté ton réveil .. Tu n’as pas besoin de venir travailler aujourd’hui . Je veux que tu prennes ce jour pour te détendre , et penser à toi .
Tu as eu une semaine épuisante , et cet après – midi je pense que je saurais me débrouiller avec l’éditeur de Boyd.. !
Et j’aimerais que tu me réserve ta soirée.. j’ai en tête un endroit qui te plaira .
Tu as été magnifique , amour. Je compte les heures qui me séparent de toi .
Je viendrais te chercher à huit heures ; porte une tenue pour danser ..

William . ‘



Buffy s’étira de bien –être . Mon Dieu que la perspective de ne pas avoir à se dépêcher pour être dans les bureaux de la société était délassante ! Et d’ailleurs elle en profiterait pour se rendre chez son médecin . Hier ils avaient fait l’amour sans se protéger , mais , alors qu’il s’inquiétait tout à coup de cela au milieu de leur troisième ou.. quatrième fois - Buffy se sentit rougir devant les images qui revenaient maintenant clairement à son esprit - elle l’avait rassuré en lui confiant qu’elle en était à la fin de son cycle , et qu’il n’y avait aucun risque .

Elle était décidée pour prendre elle-même les précautions nécessaires , car il fallait reconnaître que le sexe de William sans préservatif avait été une sensation fantastique.
Cela n’était pas le seul souvenir fantastique …

Alors qu’elle se laissait glisser dans l’eau chaude aux senteurs de cassis de son bain , elle se souvint de la manière dont il l’avait - oh à peine - réveillée , quelques heures après leurs premières étreintes.
Elle avait senti légèrement la tête de William sur la peau satinée de sa cuisse , tandis qu’il caressait sa vulve avec deux doigts , léchant et caressant la fente humide de son sexe avec de petits mouvement de sa langue. Elle s’était mise à bouger , sans vraiment se réveiller. Mais son corps alangui répondait comme s’il était parfaitement en veille ; elle sentait son clitoris durcir sous sa langue , palpitant.
Et il se mit à sucer avec plus d’avidité , réclamant davantage , alors qu’elle se cambrait , attendant l’explosion de l’orgasme.
William l’avait alors embrassé plus profondément , plus intensément , glissant sa langue en elle , pressant sa chair douce avec son pouce , tandis qu’il prenait possession d’elle avec sa bouche , forçant son intimité de la manière la plus érotique.
Elle avait été parcourue de frissons , et il avait réagi en la prenant avec une fougue renouvelée , mordillant son clitoris en une délicieuse torture , la poussant plus loin dans un délire sensuel , jusqu’ à ce qu’elle sorte brutalement de ses rêves sous l’effet d’une jouissance spectaculaire .

Alors il s’était allongé , la saisissant par la taille , et l’avait entraînée au dessus de lui, les cuisses de part et d’autre de ses hanches . Il y avait un tel feu dans son regard , un tel désir nu et brutal , que Buffy avait gémi avant même qu’il ne l’empale sur son sexe douloureusement tendu , gorgé de semence , et si sensible que William lui-même ne put retenir un râle de satisfaction quand sa verge fut entièrement prisonnière de l’intimité brûlante de Buffy .
Elle même n’était plus que sensations de jouissance , et , les mains posées à plat sur le torse musclé de William , elle haletait , criait , faisant venir ses reins d’avant en arrière et de haut en bas dans un rythme saccadé qui le rendait fou. En quelques minutes , ils laissaient échapper tous deux des cris irrépressibles , et elle s’abattait sur lui , et il saisissait ses lèvres avec voracité .

Elle s’était rendormie étendue sur lui , le visage enfoui dans son cou , et ses bras la tenant fermement ..

Beaucoup plus tard , alors que les oiseaux commençaient à se manifester dans le jardin , et qu’elle se tenait voluptueusement allongée sur un côté , lui tournant le dos , lovée contre lui , elle avait savouré ses caresses légères sur son ventre , ses hanches , puis ses fesses , et , alors qu’elle se tendait presque naturellement vers lui , William l’avait pénétrée avec douceur . Ses mouvements demeurèrent languides et extrèmement lents , et ainsi bercée par le va et vient de sa verge , la chaleur de son souffle dans son cou , l’humidité de sa bouche alors qu’il mordillait sa nuque , elle avait joui longuement , lentement , à l’écoute de ses mots infiniment érotiques.

« Tu as le sexe le plus doux , le plus chaud , le plus étroit , mon cœur.. oui , comme c’est bon … c’est terriblement bon , amour… je ne me lasserai jamais de te faire jouir… offre – toi encore .. là , comme çà… Dieu ! tu enserres mon sexe si délicieusement … je veux que tu jouisses maintenant .. mon cœur , mon amour ... encore , oui … encore ! »


Après un temps infiniment long dans l’eau , Buffy se prépara un repas léger.
Alors qu’elle était encore dans la cuisine à boire un café , elle fut sortie de ses pensées par la sonnerie du téléphone. C’était Willow , qui s’étonnait de son absence .

« Est-ce que tout va bien ? » demanda son amie. « Je suis montée à deux reprises dans ton bureau, mais il n’y avait jamais personne. Et j’ai croisé John qui n’avait l’air au courant de rien.. »

« Oh , j’ai pris ma journée.. enfin , c’est William qui a suggéré que je me repose après avoir travaillé très durement toute la semaine.. ! » répondit Buffy.

« Bien , bien.. Comme tu ne m’a rien dit , j’imaginais que tu étais peut-être malade. Et comment se fait –il que ton cher patron , si âpre à la tâche , t’ait autorisé cette formidable liberté , un Vendredi qui plus est ? »
Buffy se mordit la lèvre . Là était sans doute le bon moment pour avouer à la jeune femme la vraie nature de sa relation avec William.

« Eh bien , à vrai dire.. William et moi.. Nous sommes .. » Elle s’interrompit , embarrassée.

Willow était intriguée au plus haut point. « Oui .. ? Vous êtes ? » la pressa t –elle.

« Je t’ai dit qu’il me trouvait à son goût , depuis la fameuse soirée.. N’est-ce pas ? » avoua t –elle.
« Eh bien ,dernièrement , nous nous sommes rapprochés.. et .. et , nous sommes devenus amants , voilà. »

Le silence sembla s’éterniser sur la ligne.
« Willow ? » dit Buffy doucement. « Tu es là ? »

« Oui, oui ! » répliqua t –elle. « Mais je digère l’information . Dieu , tu es une cachottière ! ne me dis pas que tout d’un coup il t’a sauté dessus ! »

« Non , bien sûr « , dit Buffy en souriant . « Nous étions attirés l’un par l’autre , et .. il est extrêmement séducteur.. et persuasif , alors .. voilà. » finit –elle , ne sachant comment expliquer l’attraction irrépressible qui les avait conduit dans les bras l’un de l’autre.

« Je trouve que c’est une merveilleuse nouvelle , Buffy ! » dit son amie d’une voix excitée. « J’étais sûr qu’il était l’homme idéal pour toi. Et puis seul un aveugle aurait incapable de ne pas voir l’alchimie qui existe entre vous. »

« Ah bon ? » murmura Buffy , ébranlée plus qu’elle ne voulait l’admettre par les paroles de Willow. « Tu veux dire que tu avais deviné que nous serions amants.. ? »

« Non , bien sûr. Mais il y a beaucoup de choses en lui qui te correspondent parfaitement ; et puis vous formez déjà une fabuleuse équipe de travail , alors ce n’est pas étonnant que vous entendiez bien.. sur d’autres plans. »
Et Buffy pouvait imaginer combien son amie rougissait à l’instant même. Willow était timide comme à quinze ans , pour certains sujets.

« Dis –moi tout ! » continua t –elle , avec de l’espièglerie dans la voix. « Est-ce –que le sexe est .. intéressant ? »

Cette fois , ce fut Buffy qui sentit ses joues se réchauffer.

« Willow ! Crois-tu que je vais te faire ce genre de confidence au téléphone ? »

« Oh , allez ! Et puis je ne te demande pas une dissertation.. Juste , tes impressions. »

« Mmm… mes impressions ? » Buffy soupira , toutes les images de la nuit précédente défilant dans son esprit . « Le sexe est .. prodigieux , Will. » ne put –elle s’empêcher de dire.

« Oh. .. Wow… Enfin .. Oh.. »
« Oui , c’est çà. Et plus encore. »

« La prochaine fois que je vais croiser William Lawrence , ma peau va prendre la couleur de mes cheveux ! » se lamenta Willow.

« C’est toi qui a fait la curieuse. »

« Okay , okay , la curiosité est vilain défaut.. Bon , alors après une soirée fantastique , il t’a accordé ta journée ,c ‘est çà ? »

« Oui , en quelque sorte.. Nous nous sommes retrouvés ici après le théâtre , et il est parti à l’aube . Et j’ai trouvé un petit mot , m’expliquant que je garde ce Vendredi pour moi. Et ce soir nous sortons. »

« Buffy , je suis si heureuse pour toi. » dit Willow avec affection . « Est-ce que tu serais déjà amoureuse de lui par hasard ? »
« Je ne sais pas, Will . » murmura Buffy d’un ton plus bas. « Ce n’est pas si facile d’engager son cœur.. »

« Je comprends , Buffy. Mais je suis tout de même très heureuse que tu aies quelqu’un comme William dans ta vie . »

Elles discutèrent encore quelques minutes , puis Willow annonça que sa pause –déjeuner était terminée , et qu’elle devait retourner travailler .

Après sa visite chez le médecin , Buffy appela sa mère à la galerie . Elle avait le sentiment qu’elle avait négligé Joyce un peu plus ces derniers temps , et peut-être était-ce dû à ses nouvelles fonctions.. mais aussi certainement au fait que son esprit et son corps étaient engagés dans une lutte perpétuelle avec William.
Elle décida d’avouer simplement que quelque chose était en train de naître entre William et elle , plus que leur entente professionnelle. Cela sembla réjouir singulièrement Joyce. Elle répéta aussi , comme Willow , qu’il était favorable pour Buffy de s’ouvrir davantage au monde extérieur , après sa longue période de deuil.
Buffy raccrocha , songeuse . Tout le monde semblait trouver la nouvelle formidable ; et sans doute , ces longs mois de douleur et de solitude devaient faire parti du passé.
Cependant , Buffy savait que l’abandon de son corps aux mains expertes de William ne signifiait pas encore l’abandon de son cœur . Aimer , c’était souffrir et prendre le risque de perdre l’objet de son amour.. Elle connaissait le goût très amer de cette expérience , et était prête à crier haut et fort qu'elle manquait de courage pour cela..

Un peu trop haut et fort , aurait dit Anya.
Chapître 24.Rendez-vous. by Cassiopea
Chapître 24.
Rendez-vous.


Buffy passa deux longues heures à se préparer parfaitement ; le plaisir de se faire belle pour sortir était devenu une sensation si oubliée , qu’elle ne vit pas le temps s’écouler . Elle se décida pour une classique robe noire fourreau , qui moulait ses formes de la manière la plus sensuelle , mais en gardant une allure très chic.
Ses épaules étaient dévoilées , de même qu’une partie de son dos , et la robe s’achevait à la hauteur très respectable de ses genoux. Elle enfila une paire de bas arachnéens , d’un noir transparent très évocateur , et termina avec une paire de délicats escarpins qui lui faisaient un pied digne de Cendrillon .
Elle se parfuma d’un nuage de « Coquine » , la dernière fragrance de Chantal Thomass , et déposa sur ses lèvres un brillant corail discret .
Elle s’apprêtait à saisir sa veste , quand le carillon de l’entrée retentit. Elle alla ouvrir , le cœur battant .
William se tenait sur le seuil , splendide dans un costume de lin gris foncé , une chemise assortie et une cravate bleue et grise . Il lui tendit un bouquet de tulipes jaunes éclatantes.

« Mon Dieu , laisse –moi te regarder… » murmura t –il en entrant , et en refermant la porte derrière lui.

Elle prit les fleurs qu’il lui tendit , et se laissa admirer à loisir , ressentant une chaleur délicieuse remonter le long de ses membres sous la caresse de son regard langoureux .
Il laissa ses yeux s’attarder sur son visage lumineux , ses cheveux répandus en mèches libres et chatoyantes sur ses épaules , la perfection de sa poitrine mise en valeur par la finesse du tissu , la minceur de sa taille et la rondeur de ses hanches.. Elle était une vision de féminité éblouissante et il se pencha vers elle doucement.

« Donne –moi tes lèvres , amour. » dit-il , la voix rauque d’émotion. « Tu es merveilleuse.. tous les hommes vont être jaloux de moi. »

Elle eut un sourire indulgent , mais fut secrètement très heureuse de son compliment. Il l’entoura de ses bras , et la tint contre lui , en proie à un émerveillement indicible. Il plongea son regard dans le sien , et caressa d’un doigt la ligne de son cou.

« J’adore ton parfum, » dit –il . Et il mordilla le lobe d’une oreille , puis laissa sa bouche descendre dans son cou.

« William , les fleurs.. » chuchota t –elle , la tête légèrement renversée en arrière .
Il fit entendre un rire profond . « Oui , il serait dommage que tu n’en profites pas , un tout petit peu.. » Il déposa un baiser léger sur ses lèvres , puis se dégagea.
« Tu as même un goût de fruit, » dit –il étonné . « Je ne sais pas si nous allons sortir , finalement.. »
Une lueur taquine brillait dans le bleu de ses prunelles , et Buffy secoua la tête , amusée.

« Ces tulipes sont superbes , merci. »
Elle se dirigea vers la cuisine pour sortir un vase , et , après avoir installé le bouquet sur la table du salon , elle se tourna vers lui .
« Tu me gâtes, » dit- elle doucement . « La journée libre , les fleurs , le restaurant dansant…»

Il lui prit les deux mains entre les siennes.

« Est-ce que ce jour de congé t’a fait du bien ? » demanda t –il , la tête penchée de côté , dans ce petit geste qu’elle aimait chez lui.

« Oui , beaucoup.. J’en avais besoin. » ajouta t –elle , et aussitôt elle se sentit rougir .

« Oh .. étais –tu éreintée , après …notre nuit ? » Sa voix avait pris une inflexion caressante et suggestive qui la fit frissonner entièrement. Il passa un bras autour de sa taille, et posa son front contre le sien. « Je n’ai pas cessé de repenser à nous , mon cœur.. »
Il l’embrassa , elle gémit . « Pour une fois je n’ai pas été d’une grande efficacité . Tu n’étais pas avec moi , et j’avais le souvenir de ton corps alangui contre le mien , et de tous les délicieux petits bruits que tu as laissé échapper.. » Il se mit à mordiller un coin de sa bouche , puis l’autre. Elle entrouvrit se lèvres.

« Quand je t’ai quittée , tu étais endormie , et si chaude.. » continua t –il. « J’aurais voulu encore te réveiller , te caresser et te goûter , jusqu’à ce que tu me fasses entendre les sons les plus érotiques... »

Buffy retenait son souffle. Elle était si tremblante de désir avec ses quelques mots , qu’elle était sur le point de lui proposer de rester chez elle. William se redressa , et la garda serrée contre son corps tendu. Il contempla son visage troublé , et l’entendit expirer avec un petit sifflement rauque qui accrut son excitation.


« Où m’emmènes t –u ? » finit –elle par dire . Et elle s’éloigna , tout le corps palpitant , pour reprendre ses esprits. Sa veste était posée sur un fauteuil dans le hall d’entrée , elle la saisit et la plaça sur ses épaules.

Nous allons chez « Blenbird », dans Covent Garden. La musique y est fantastique , tu aimeras , j’en suis sûr. »
Il la précéda et ils sortirent sur le palier , où elle attrapa son petit sac de soirée . Dans l’escalier qui les ramenait dans le hall principal de la maison , ils croisèrent la propriétaire , Clara Wisham , qui leur fit un sourire radieux.
« Bonne soirée ! » leur dit –elle , en les observant d’un air pensif. Ils répondirent , et continuèrent leur chemin .
La vielle dame vit comme William posait une main protectrice dans le dos de Buffy , et constata que celle – ci avait une démarche dansante. Elle soupira de satisfaction.


Le club était un endroit raffiné , à l’éclairage tamisé , à l’ambiance feutrée ; on les conduisit aussitôt vers une alcôve tapissée de tentures sombres , où les attendait une table très joliment dressée pour deux , et sur laquelle brillait une bougie.
Il y avait ainsi dans la salle un ensemble de petites tables , la plupart pour deux personnes , disséminées de part et d’autre de la piste de danse en contrebas , et où l’on accédait par deux marches. Les notes sulfureuses et chaudes d’un vieil air de jazz parvinrent à leurs oreilles.
Ils s’installèrent , et Buffy laissa échapper un petit soupir de plaisir quand elle s’aperçut que les attendait une banquette de velours .
Une fois assis l’un près de l’autre , elle sentit la main de William entourer sa taille , et il déposa un baiser dans son cou .

« Tu aimes ? » demanda t –il .

« Oui, » dit-elle , charmée par le calme feutré des lieux , et la douce langueur qui imprégnait l’atmosphère.
Autour d’eux , beaucoup de tables étaient déjà occupées , mais la piste de danse était vide , à l’exception d’un jeune couple qui suivait avec nonchalance le rythme balancé d’une chanson d’Ella Fitzgerald.
Un serveur vint prendre leur commande , et William demanda du champagne . Buffy lui adressa un regard interrogateur.
« Je veux célébrer notre première soirée , amour . »
dit –il en versant le vin pétillant dans leurs coupes. Elle sourit , et accepta le verre qu’il lui tendait .

« A la femme qui a bouleversé ma vie.. » murmura t –il sans la quitter des yeux .

Elle lui rendit son regard avec gravité . Dans ses yeux bleus une ferveur flambait , si puissante , que Buffy eut le cœur serré. Elle demeura immobile , les yeux rivés aux siens . A la ferveur se mêlait une lueur de souffrance que la jeune femme reçut de plein fouet dans son cœur battant la chamade.
Cette lueur fut très brève , et aussitôt remplacée par un désir brûlant. Elle sentait les paumes de ses mains devenir moites , et sa gorge se serrer . Puis , avec un geste délibérément lent , elle rapprocha sa coupe , et la fit toucher légèrement avec la coupe de William.

« A l’homme qui a bouleversé la mienne, » souffla t –elle , la voix basse.

Elle réalisa qu’une émotion inconnue lui serrait la gorge . Et c’était bien la vérité qui s’était échappé de ses lèvres . Les quelques semaines qui s’étaient écoulées depuis sa rencontre avec lui avaient transformé son existence ; ce qu’elle n’avait voulu considérer au début comme une attirance à laquelle elle refusait de succomber , sous prétexte que tout son être était drapé dans la tristesse et le chagrin dus à l’absence d’Angel , était lentement devenu un sentiment .
Puis travailler avec lui s’était révélé être une formidable expérience . Leur entente intellectuelle ne cessait de l’émerveiller , et bien entendu , son travail n’avait jamais été aussi intéressant que depuis qu’elle était son assistante .
Enfin , elle ne pouvait nier leur prodigieuse entente charnelle.
Il était un amant généreux et fervent.. Elle garda ses yeux fixés sur le beau visage de William , où la lueur de la bougie mettait en valeur la ligne dure de sa mâchoire , la sensualité de sa bouche , et l’éclat de son regard.
Ce regard justement , était ce qui la captivait : quand elle murmura les quelques mots , avouant qu’ il avait bouleversé sa vie , deux émotions contradictoires apparurent sur ses traits . Il parut se figer et fondre , en même temps. Le contour de sa bouche s’était adouci , jusqu ’ à former un sourire incertain , mais prometteur. Et maintenant , elle ne pouvait pas ignorer cette lumière qui réchauffait le cobalt de ses yeux , un mélange d’amour et d’incrédulité.

« Est-ce vrai , amour ? » répondit –il âprement . Il saisit sa main droite , posée sur la table , et la tint serrée dans la sienne . Chacun tenait encore sa coupe de champagne de l’autre main .

« Oui , bien sûr que c’est vrai. » murmura t –elle doucement . Et il s’extasia de la pureté de son regard vert , du tremblement léger de sa lèvre inférieure , et de la chaleur de sa voix.

Il pencha sa tête vers elle , dans un mouvement très lent . Et captura les lèvres pulpeuses dans un baiser retenu . Le seul contact de la bouche de William contre la sienne l’électrisa . Elle interrompit leur baiser pour poser son verre , et prit l’initiative pour en faire de même avec le sien . Il lui jeta un œil surpris. Puis elle saisit son visage entre ses mains , et reprit sa bouche avec force . William eut un sursaut imperceptible devant son geste effronté , mais aussitôt se détendit.
Il buvait son souffle , caressait sa langue avec sa propre langue , dans un baiser de plus en plus profond . Quand Buffy passa sa main sur son ventre , il tressaillit , et quand il sentit qu’elle descendait vers son sexe tendu , il s’arracha à son étreinte . Elle gémit , et lui fit une moue qu’il trouva irrésistible.

« Chérie , amour.. » dit –il en respirant avec difficulté . « Si nous continuons , je te jette sur mon épaule pour te prendre dans la première alcôve un peu obscure.. »

Elle sourit paresseusement dans son cou , et plaça la tête sur contre lui , l’observant en dessous de ses cils. « Oh , qui te dit que je n’aimerai pas cela.. ? »

Il accentua la pression autour de sa taille , et eut un rire sensuel. « Ne me tente pas. »

Le serveur arrivait avec un plateau garni de mets plus colorés et appétissants les uns que les autres .
Il déposa plusieurs petites assiettes remplies de salades et de toasts au saumon fumé sur la table. Puis il les laissa à leur dégustation .

Ils échangèrent quelques mots à propos de leurs goûts , et elle plaisanta qu’elle ne pourrait jamais vraiment cuisiner pour lui car , malgré tous ses efforts , elle n’avait jamais brillé dans ce domaine .
Puis la conversation s’étira sur leur préférences musicales et livresques . Elle lui avoua qu’elle avait un faible pour les chansons anciennes , et surtout les airs de jazz , de Count Basie , à Ella Fitgerald, Sarah Vaughan , et à présent Norah Jones. Il lui expliqua que son enfance et son adolescence avaient été bercés aux sons des musiques noires .
La piste de danse s’était peu à peu remplie , et plusieurs couples évoluaient au son d’un saxophone. William se leva et lui prit la main .

« Allons danser , amour. »

La musique était langoureuse et délicieusement évocative. Il l’accueillit entre ses bras , et elle posa la tête sur sa poitrine , une main sur son épaule , l’autre autour de sa taille . Un bien-être l’envahit , si puissant qu’elle souhaitât que cette soirée dure infiniment.

Se retrouver ainsi lovée dans la chaleur du corps de William , prisonnière de ses bras forts , son haleine balayant sa joue , où il laissa ses lèvres vagabonder , la ramena aussitôt aux minutes de leurs première rencontre. Elle leva les yeux vers lui , et il l’observait avec attention . Dans leurs regards passa un signe de reconnaissance .
Lui aussi ne pouvait pas oublier l’effet que lui avait procuré la douceur et la souplesse du corps de Buffy contre le sien , sa sensualité mêlée de pudeur , à l’instant précieux où ils avaient commencé à danser , il y avait plusieurs semaines déjà.

Il y eut une succession de morceaux lents et propices à une détente merveilleuse . Puis tout à coup le rythme changea , et les airs devinrent plus entraînants . William fit mine de s’arrêter , et s’apprêtait à entraîner Buffy à nouveau vers leur table . Mais elle secoua la tête en riant , et , sous ses yeux subjugués , remplis de désir et d’admiration , elle se déhancha doucement , les bras quelquefois levés au dessus des épaules .
Plusieurs personnes se mouvaient ainsi maintenant , leurs corps suivant instinctivement les battements de la musique .
William sentait son cœur exploser dans sa poitrine . Elle incarnait en cet instant tout ce dont il avait toujours rêvé : la liberté d’une femme donnant libre court à son plaisir , la beauté radieuse d’une créature qui n’a d’yeux que pour l’homme en face d’elle .
Et en effet , le regard de Buffy demeurait accroché au sien , presque provocateur . Il fut foudroyé d’une vague de désir qui le fit avaler sa salive comme quelqu’un qui est sur le point de s’évanouir.
Il avait conscience que plusieurs hommes admiraient la silhouette de Buffy , sa grâce et la puissante séduction de ses mouvements , et curieusement , la jalousie n’était pas au rendez-vous .

Car ses yeux transparents contenaient des promesses auxquelles il osait croire .

Elle semblait ne pas vouloir mettre fin à son extase , et dansa pour lui sur les deux morceaux suivants. Au moment où les notes du suivant s’enchaînèrent , William la fit tourner sur elle-même , la plaquant contre lui .
Il tenait fermement ses hanches rondes , et elle gémit sous la sensation de son sexe durci dans le creux de ses reins . Le balancement de ses hanches avait diminué , et , le simple frottement mettait William dans une douce torture . Il pencha sa tête davantage dans son cou , et respira son parfum.

« Tu m’excites terriblement , amour.. » râla – t-il dans son oreille .

Elle gémit et haleta contre lui. Les lumières étaient très tamisées autour d’eux , et cette demi obscurité était une tentation pour raffermir la prise qu’il avait sur sa taille .
Il donna un coup de hanches très suggestif contre ses fesses , et elle ne put que constater l’état d’excitation dans lequel il se trouvait . Elle se cambra contre lui , et cette fois ce fut lui qui laissa échapper un long gémissement .

« Tu es si belle .. » souffla t –il , en mordillant le lobe d’une oreille . Puis il lécha la peau à la base de son cou .
La chanson semblait ne jamais vouloir finir . Et William baignait dans une torpeur sexuelle qui menaçait de l’engloutir à tout moment . Buffy lui avait toujours fait perdre le contrôle de ses émotions , cette fois-ci n’était pas une exception . Elle se retourna , et lui fit face , alignant son ventre ses seins , contre la paroi musclée de son torse .
« J’aime ce club , William.. » avoua t –elle d’une voix un peu rauque , qui le fit violemment frissonner.

« J’en suis heureux , amour. » répondit –il .

« Veux-tu que nous retournions nous asseoir ? »
Il la regarda , cherchant à savoir si elle le taquinait ; mais son regard était sérieux et tendre , comme si elle comprenait que leur jeu devait s’arrêter ; il hocha la tête en silence .

Le reste de leur repas se déroula dans une atmosphère de chuchotements . Quand elle voulu connaître ses lectures privilégiées , il avoua que la poésie avait toujours eu une place à part . Et elle murmura qu’elle serait honorée si il acceptait de lui réciter ses vers préférés…
Il resta immobile et pensif une longue minute , s’arrêtant sur les différentes parties du visage de la jeune femme . Puis il se recula légèrement , de façon à ce que leurs corps se retrouvent l’un presque en face de l’autre , et prit ses deux mains entre les siennes .

« Apre amour , ma violette à couronne d’épines ,
buisson parmi tant de passions hérissé,
lance des douleurs , corolle de la colère,
comment, par quel chemin as-tu trouvé mon âme ? »

Comme elle demeurait silencieuse , les yeux brillants d’émotion , il continua.

« D’où précipitas - tu le feu de ta douleur ,
soudain , parmi les feuilles froides de ma route ?
Qui t’enseigna les pas qui t’ont mené vers moi ?
Pierre , fumée ou fleur , qui t’apprit ma demeure ?

Mais moi je sais : la nuit effrayante a tremblé,
L’aube remplit toutes les coupes de son vin,
Le soleil instaura sa présence céleste.

Cruel et sans répit quand l’amour m’assiégeait,
Me déchirant de ses épées , de ses épines ,
Il ouvrait en mon cœur un chemin de brûlure. » *


Buffy resta silencieuse , submergée par une émotion si douce et si forte à la fois , que son cœur semblait battre violemment jusqu’au bout de ses membres . Jamais elle n’avait fait l’expérience d’être l’objet d’une telle vénération , et pourtant c’était bien le sentiment qui brillait dans le visage de William. Vouloir résister à cet appel lui semblât alors si inutile .
Au moment où elle se penchait vers lui , posant une main le long de sa joue , et alors qu’il venait à sa rencontre , frottant de lui-même son visage dans la paume de sa main , elle fut prise d’un élancement douloureux : désir et peur mêlés , tous deux se battant pour gagner dans son cœur.

Elle captura ses lèvres en haletant doucement , sortit sa langue , à peine , pour suivre le contour de sa lèvre supérieure , puis continua en déposant des baisers légers , tout autour de sa bouche, jusqu’à ce leurs corps palpitent de désir.

« Rentrons.. » murmura t –il contre ses lèvres , et il se rapprocha d’elle sur le banc de velours , posant une main possessive sur son ventre.

« Oui.. » chuchota t –elle , le regard troublé , respirant par saccades . « J’ai besoin de toi. »

Cet aveu l’émerveilla , et accrut le désir qu’il avait d’elle . Sans la quitter du regard , il fit signe à un serveur pour qu’on lui amène l’addition . Pendant qu’ils attendaient , elle laissa sa tête reposer sur son épaule , et passa sa main gauche autour de la taille de William. Il la tenait par les épaules , les doigts caressant la peau nue , et de son autre main , frottait doucement de son pouce l’intérieur de la main gauche de la jeune femme , immobile sur sa cuisse .
En quelques minutes , l’atmosphère entre eux était passée d’un romantisme désuet à une tension sexuelle qui mettait William dans un état de désir exacerbé .

Au moment où ils sortaient dans la nuit fraîche , il décida qu’ils les conduiraient chez lui , le quartier de Regent’s Park étant situé beaucoup plus prés du club que la maison de Buffy.

Dans la voiture , alors qu’il conduisait le corps tendu de désir , respirant les effluves du parfum de sa compagne , et observant du coin de l’œil sa pose détendue dans le siège à côté de lui , la robe retroussée révélant la splendeur de ses jambes gainées de noir , ses seins se soulevant au rythme troublé de sa respiration , il se sentit pleinement heureux, et confiant en l’avenir.

TBC.

*Le poeme est de pablo neruda-La centaine d'amour.
Chapître 25. Délire. by Cassiopea
Chapître 25. Délire.


Ils franchirent la porte de la résidence de Framegate street dans une frénésie identique à celle qu’ils avaient vécue la dernière fois .
Alors qu’il la couvrait de baisers affamés sur la bouche , dans le cou , et à la base de son décolleté , elle murmura en regardant autour d’elle .

« Pourquoi est-on venus ici , plutôt que chez moi , William ? »
Il rit , d’un rire profond et sensuel , contre sa gorge .
« Tu t’en aperçois seulement maintenant , mon coeur ? »

Alors qu’il continuait à parcourir tout son corps de ses mains affamées , elle chercha en vain une réplique satisfaisante , mais son cerveau ne semblait guère en état de fonctionner pour un langage quelconque , et elle se contenta de soupirer , savourant l’étreinte possessive de son amant.

« Parce que j’ai envie de toi.. envie de te faire mienne… si fort.. »

Elle fut prise d’un accès de chaleur intense en entendant les mots crus. Et il captura sa bouche avec une voracité qui la fit gémir. Brusquement il la prit dans ses bras et se dirigea vers la chambre en quelques enjambées. Il la déposa sur le lit , et alors qu'’elle le contemplait , les yeux troublés , submergée par le besoin qu’il la caresse , la tienne dans ses bras , et lui murmure tout le plaisir qu’il aurait à la prendre , il se défit de sa veste avec hâte , la jeta sur un fauteuil derrière lui , puis entreprit de délacer sa cravate , et les premiers boutons de sa chemise .
A ce moment , Buffy tendit les mains vers lui , et , d’une voix altérée , chuchota :
« Laisse –moi.. »
Il vint aussitôt s’agenouiller devant elle , le regard brûlant . Elle ne le quitta pas des yeux pour défaire un à un les boutons de la chemise , et quand elle eût terminé , la fit glisser lentement le long de ses bras , dégageant son torse splendide , où elle posa alors les paumes de ses mains . Il ferma brièvement les paupières sous l’effet du plaisir . Puis il saisit sa nuque , et reprit ses lèvres , qui étaient à présent gonflées et rouges de ses précédents baisers. Elle haletait sans retenue , caressant ses épaules musclées , son dos .
Il se redressa et l’observa d’un regard fervent , où flambait un désir pur. Elle était encore habillée , seule sa petite veste rouge avait été enlevée , mais elle vit dans ses traits tendus qu'il était beaucoup trop pressé pour un lent déshabillage , et la seule perspective d’une étreinte sauvage amena un afflux de désir au creux de son sexe .
Il l’allongea sur le lit , et lui releva la robe jusqu’à la taille . Elle écarta les jambes et il baissa les yeux , puis laissa échapper une exclamation étouffée : il admira les bas arachnéens , presque transparents , dont la bande de dentelle venait enserrer chaque cuisse de la manière la plus séduisante , et le petit slip également en dentelle noire.
Il effleura la haut de ses jambes nues , puis fit glisser le string , les doigts tremblants .

Buffy palpitait d’un désir qui la bouleversait. Il passa un doigt le long de la fente de son sexe , testant sa moiteur. Puis il enfouit sa bouche et la lécha comme s’il mourrait de soif . Elle arqua ses reins , venant à sa rencontre . Il passa sa langue plusieurs fois de bas en haut , recueillant son plaisir , puis suça son clitoris en gémissant contre sa chair . Buffy sanglotait , délirante .

« Oui..oui..oui.. chéri.. »

Dans la fièvre qui l’enveloppait , Buffy avait utilisé une appellation tendre pour la première fois , et William continua ses caresses avec une ardeur décuplée . Alors qu’il frottait doucement son clitoris avec de petits mouvements rotatifs de son pouce , il introduisit sa langue en elle , la pénétrant , fouillant la douceur de son sexe avec des mouvements rythmés qui étaient un miroir de la pénétration de sa verge.
Elle gémit plus intensément , et une jouissance profonde la submergea. Alors qu’elle tremblait encore avec la force de son orgasme , il la releva , la prenant par la taille , et la soulevant légèrement , dégagea les pans de sa robe sur lesquels elle était assise . Puis il l’embrassa , et elle goûta sa propre odeur sur ses lèvres chaudes. Il se pencha vers son oreille :
« Enlève ta robe , amour, » dit –il , la voix rauque.

Elle entreprit de faire descendre la fermeture éclair sur le côté , mais ses doigts étaient si fébriles qu’elle ne parvenait pas à la défaire de son attache initiale . Il le fit pour elle , puis saisissant le tissu à deux mains , le passa par-dessus sa tête. Maintenant elle lui offrait le spectacle troublant de son corps presque nu , le buste drapé dans un corset délicatement sexy , qui venait se terminer sur la ligne de son nombril. La lingerie mettait en valeur ses seins , rehaussant leur galbe et leur rondeur .
William respira pleinement son parfum , mêlé à l’odeur de son plaisir , puis son regard fervent suivit la courbe de ses hanches , son ventre plat , et la toison humide de son sexe entre ses cuisses entrouvertes. La fine bande maintenant les bas faisaient un contraste excitant sur sa peau claire , et sa beauté lui coupait littéralement le souffle .

« Si tu veux enlever mes bas , fais – le délicatement.. » murmura t –elle avec un sourire nerveux.
« Ils sont très fragiles.. »
« Non . Je veux que tu les gardes . Je vais te pénétrer sans que tu te déshabilles davantage. » répondit –il d’une voix basse et fiévreuse.

Buffy reçut ces mots avec un frémissement violent. Il usait toujours les paroles les plus suggestives pour la mettre en émoi. Elle ferma les yeux et se laissa aller en arrière , anticipant ses caresses comme la plus agréable des expériences sensuelles qu’elle ait jamais vécues . Et cela était vrai , songea t –elle . Le sexe avec William était un voyage inoubliable.
« Je vais te lécher encore , amour, » murmura t –il .

Il agrippa ses hanches et vint poser sa bouche sur la peau claire de sa cuisse , là où le bas commençait.
Il caressa encore les lèvres de son sexe , où perlait l’ humidité de sa dernière jouissance . Sous les effleurements légers de sa langue , il sentit son clitoris enfler , et Buffy s’ouvrit davantage sous la pression de ses mains.
William lui maintenait fermement les hanches pour la plaquer contre le dessus de lit . Elle se mit à haleter de manière désordonnée , et il intensifia ses caresses , sa langue allait et venait de plus en plus vite , suçant et lapant , la rendant folle sous les assauts répétés.
Elle se cambra , et il retira sa bouche le temps de murmurer :
« C’est bon , amour.. ? Tu aimes ma langue ? Tu aimes ce que te fais.. ? » haleta t –il .
Elle tourna un peu son visage vers lui , et leurs regards se soudèrent l’un à l’autre. Ses yeux chavirés gardaient un émerveillement qui fit battre le cœur de William plus vite.

« Oui, chéri.. j’adore ce que tu me fais .. » dit –elle dans un souffle , ses prunelles améthystes rivés au bleu incandescent des yeux de William.
A peine eut –il posé les lèvres à nouveau sur elle que le plaisir l’emporta brutalement. Il continua à la lécher et la caresser d’une langue appliquée , puis embrassa son nombril , le creux de ses hanches , la vallée entre ses seins , la base de son cou , jusqu’à sa bouche .

« Viens, » dit –il doucement en l’entraînant par les mains . Elle se laissa guider jusqu’au fauteuil imposant prés de la commode . C’était un siège de velours moelleux , aux accoudoirs bas et larges .
Elle s’assit , et aussitôt il lui écarta les jambes , plaçant chacune de ses cuisses sur un accoudoir.
Dans cette position infiniment excitante et érotique , elle était plus envoûtante que jamais. Il se redressa lentement , et commença à défaire la ceinture de son pantalon , puis celui-ci vint tomber à ses pieds . Il s’en dégagea , et il se retrouva nu en face d’elle, le sexe somptueusement dressé .
Il passa lentement son regard de feu sur le corps offert de Buffy , admirant la perfection de son teint , les joues rosies de passion , la pureté de la ligne de ses lèvres , à peine ouvertes , la moiteur délicate de la peau sur sa gorge , entre ses seins , qui se soulevaient à une cadence rapide. Puis il reprit sa position agenouillée en face d’elle , et cette fois , elle pouvait tout à loisir observer ses mouvements.
« Tu es la femme la plus désirable que j’aie jamais vue. » dit –il , la voix vibrante. « Je ne me lasserai jamais de te voir jouir.. »
« William.. je t’en prie.. » haleta t –elle , en se glissant au bord du fauteuil.

« Oui , amour.. » dit- il , en plongeant deux doigts en elle. « Dieu.. tu es si chaude et mouillée.. » s’extasia t –il en regardant son ventre palpiter .
Il captura encore son regard qui se voilait.

« Regarde –moi quand je te caresse.. Tu es belle .. tu es magnifique , bébé.. Oui , comme çà.. »
Elle gémissait doucement , les mains accrochées au dessus d’elle. Il poursuivit sa pénétration avec une lenteur torturante.
« Tu vas jouir , chérie ?… Oui , je le sens .. jouis , amour , jouis pour moi. »
« Mais.. je .. William ! » gémit –elle , éperdue.
Elle avait déjà tellement joui que son sexe ruisselait , devant le regard paralysé de désir de William. Il écarta encore davantage les lèvres du sexe pour frotter son clitoris , et , alors que son pouce bougeait en cercle délicats sur le bouton engorgé , il nota combien ses cuisses palpitaient , son ventre semblait se durcir , et tout le visage de la jeune femme était empreint d’un étonnement devant la puissance des sensations qu’il faisait naître .

« Laisse –toi jouir , amour.. oui , maintenant ..tu es si belle , si belle…oui.. oui , oui… ! »

Elle cria instinctivement , le dos arqué sous la force des spasmes qui déferlaient en elle . Alors il retira ses doigts, et , la saisissant à deux mains autour des hanches , il fut en elle d’un seul coup de rein.

« J’aime te prendre quand tu as eu plusieurs jouissances.. » râla t –il , les mâchoires serrées , les narines dilatées sous l’effort. Il plongea ses yeux dans les siens , savourant la profondeur de sa pénétration , l’attitude d’abandon absolu que lui offrait le spectacle de Buffy , la peau luisante de moiteur , les cuisses si ouvertes pour lui , dans une position parfaite pour qu’elle voit combien son acte était un acte de possession et d’amour.
Il allait et venait en longs mouvements , et elle était si brûlante , si excitée , que ce fut une explosion de tous leurs sens.
Buffy pensait ne plus rien avoir à donner , avoir épuisé toute la passion qui était en elle , mais elle se trompait.
Sur les braises du feu qu’il avait allumé dans son corps , il raviva la flamme.
Il ne détacha pas son regard de la vision stupéfiante qui se présentait à lui : sa peau diaphane , la masse de sa chevelure répandue désordonnée sur le velours noir du fauteuil , et ses immenses yeux verts , chavirés .
Il se retira presque complètement , pressa son gland contre la chair douce , avant de s’enfoncer en elle à nouveau. Les mettant tous les deux au supplice.
Puis il se mit à aller et venir à un rythme plus soutenu , les mains serrées sur ses hanches , tandis qu’elle se cambrait , accordait ses mouvements aux siens , et , elle ferma les paupières , petit à petit.
William fut tenté un instant de fermer également les yeux , sous l’effet du plaisir , mais se força à garder toute son attention sur l’image de sensualité et de bonheur qu’elle incarnait.
Elle faisait l’amour avec une sorte d’exubérance à présent , et agrippait les avant-bras de William pour mieux venir à sa rencontre. Il sentait ses ongles griffer sa peau , tandis qu’elle tendait avidement son sexe vers le sien.

Puis elle se mit à murmurer son nom , encore et encore , et sa voix rauque , basse , agit comme une autre caresse sur William.. Il la prenait à présent avec frénésie , le cou tendu dans l’effort , les épaules rigides sous l’impulsion de ses fesses , insatiablement il la faisait sienne..

« C’est bon .. c’est terriblement bon , amour.. » râla t –il encore. « Dieu , tu vas me faire jouir… »

Elle rouvrit les yeux , poussa de petits gémissements qui allèrent droit jusqu’à sa hampe raidie et gonflée , et ses cris eurent raison de sa résistance .

« Maintenant .. oui , oui … chéri.. oui ! » murmura t –elle dans un souffle.

Porté par sa voix , cambré contre elle , il jouit en longs spasmes , alors qu’elle palpitait sous l’effet de sa propre jouissance , et tous deux , épuisés , se lovèrent l’un contre l’autre , dans les minutes intimes qui suivirent .
Il appuya ses coudes de part et d’autre de son buste , de manière à ne pas l’écraser de son poids. Leurs respirations étaient laborieuses . Il posa délicatement son front contre le front moite de Buffy , replaçant doucement une mèche de cheveux derrière son oreille.

« Tout va bien , amour ? »

Elle sourit paresseusement. « Je pense que mon corps entier s’est dissous.. » avoua t –elle.

Il laissa échapper un rire profond. « Alors nous sommes deux. Je suis absolument hors d’état.. pour un moment du moins .. » ajouta t –il avec une pointe d’arrogance.

« Oh, serais –tu vaniteux , par hasard ? » demanda – t-elle , le regard pétillant.

« Non , chérie. » répliqua t –il , plus sérieux tout à coup. « Tu es la cause de ma ferveur.. seulement toi , mon cœur. »
Sa voix et son visage étaient empreints de tendresse. Buffy leva une main tremblante pour caresser sa joue. Puis elle déposa un baiser sur le coin de ses lèvres.

« Je n’ai jamais connu un plaisir aussi intense, » chuchota t –elle .

Cet aveu fit flamber une lueur de fierté et de possessivité dans les prunelles devenues noires de William.

Il se redressa et l’attira dans ses bras.
« Oh , j’ai vraiment besoin d’une douche, » murmura t –elle , en baissant la tête d’une manière adorable.

« Viens, » dit-il en l’aidant à se relever. Il l’emporta vers une porte donnant sur la droite du lit , au fond de la chambre . Il ouvrit la porte d’un coup d’ épaule ,et ils se retrouvèrent dans une petite salle de bain , aux tons bruns et blancs , très masculine. Une spacieuse cabine de douche occupait tout un pan de mur .
Il la posa en douceur sur le sol , et la maintint contre lui , un bras autour de sa taille.

« Je vais te laisser te doucher ici tranquillement, » murmura t –il contre sa tempe.
Elle leva son visage vers lui.
« Et toi ? » dit-elle.

« Je vais utiliser l’autre salle de bain . »

Il entreprit de dégrafer le corset de dentelle ; avec des gestes délicats , il enleva une à une chaque attache , révélant petit à petit son dos . Puis il garda la lingerie entre ses mains et inhala le parfum qu’il gardait encore. Elle demeurait immobile , la tête légèrement penchée vers le sol. Elle ne portait plus maintenant que ses bas noirs , transparents , et il savoura la vision érotique et troublante qu’elle lui présentait : la courbe de sa colonne vertébrale , l’arrondi de ses fesses parfaites , et ses jambes délicieuses recouvertes du fin tissu . Il sentit son excitation flamber de nouveau d’une manière si intense qu’il crût qu’il ne pourrait résister à la pénétrer encore , là , alors qu’elle s’appuyait sur le bord de la tablette du lavabo. A la seule pensée de cette position , sa verge se tendit et il ferma brièvement les paupières , respirant profondément.
Il posa le corset et s’agenouilla , commençant à faire glisser un bas le long de sa jambe .

« Lève ton pied , chérie , » demanda – t-il .

Puis il fit de même pour l’autre jambe . Enfin elle se tourna vers lui , et il posa son visage contre la paroi de son ventre. Elle passa les mains dans ses boucles , doucement. Ils restèrent silencieux quelques instants , puis il se releva , et lui fit un sourire très tendre.
« Je ferais mieux de te laisser .. Savoure ta douche , et attends –moi dans le lit.. »

Ses yeux étaient chauds et prometteurs . Buffy lui répondit seulement par un baiser au coin de ses lèvres .

Alors qu’il profitait lui aussi du bien –être de l’eau chaude qui ruisselait le long de son corps , William ne pouvait s’empêcher d’être infiniment détendu , et heureux . La veille encore , il s’imaginait que Buffy ne recherchait qu’une satisfaction sexuelle entre ses bras , et cette perspective l’avait affecté terriblement. Qu’elle veuille dissimuler leur relation au monde extérieur demeurait une souffrance , mais il était prêt à lui pardonner et à attendre qu’elle ait confiance, à condition qu’elle lui offre un espoir . Et c’est exactement ce qui s’était produit ce soir .. Non seulement au club avait –elle clairement avoué combien leur rencontre signifiait pour elle aussi , mais tout son comportement laissait entendre qu’elle tenait à lui . Véritablement . Et que les manifestations de tendresse , de dévotion , qu’il lui adressait étaient les bienvenues..
Il mourrait de déclarer son amour à haute voix . Combien de fois , alors qu’il l’aimait physiquement , il murmurait les mots dans son esprit ? ‘ je t’aime..’ ‘ je t’aime tant..’ ‘ Je suis fou de toi , Buffy’….

Mais une peur lui nouait le ventre . Et si cet aveu la faisait fuir ? La faisait se rétracter ? Il devinait combien la notion même d’aimer un autre homme que son mari constituait un obstacle pour elle .
Et cette reconnaissance était dans son âme comme une plaie à vif.
Il désirait être le seul dans son cœur.
Il désirait être aimé comme il l’aimait.
Et il avait conscience qu’un autre avait eu ce pouvoir avant lui..

Cependant elle répondait si fiévreusement à sa passion .. La façon dont ils avaient fait l’amour ce soir lui apparut significative : elle aimait ses attentions amoureuses et sensuelles , et il ne tenait qu’à lui de l’amener à penser combien ils seraient parfaits l’un pour l’autre . Dans tous les moments de l’existence.


Quand il retourna dans la chambre , une serviette négligemment nouée autour des hanches , il fut accueilli par un spectacle d’une si bouleversante beauté , qu’il demeura de longues minutes pétrifié par l’émotion qui l’envahit .

Buffy était allongée entre les draps marine de son lit , entièrement nue , sa chevelure éclatante couvrant l’oreiller , et elle dormait , un bras posé sur son vente , l’autre au-dessus de la tête , sa bouche juste entrouverte avec une moue adorable , comme si le sommeil l’avait terrassé , à l’instant précis où elle avait fermé les yeux , en l’attendant ..

Innocente et offerte , pure et magnifique , elle gisait dans son lit.

Une telle joie gonfla son cœur qu’il crut que ses jambes allaient le trahir. Il s’approcha sans bruit , et se glissa à ses côtés . Avant d’éteindre la lampe de chevet , il but sa beauté , la perfection de sa nudité , la douceur de son souffle avec un baiser léger comme une plume sur ses lèvres pulpeuses .


Il croyait ne pas pouvoir éprouver de sentiment plus violent et passionné pour cette femme . Il se trompait.

TBC..

Juste un petit mot pour remercier toutes celles qui laissent un commentaire , c'est trés gentil.
Une petite question : ne trouvez-vous pas qu'il y a trop de scènes de sexe? Hum..non , non je suis sèrieuse , je ne voudrais pas que ce soit un problème.
Enfin , je vais essayer de poster un chapître deux ou trois fois par semaine , d'ici fin Janvier , moment où je pense que l'histoire sera finie.
Chapître 26. Tendresse. by Cassiopea
Je poste ce chap. ce soir car je risque fort d'être absente ce w.E. Merci d'avoir donné votre avis sur ma petite question. Je crois en effet , comme vous le soulignez , que les scenes de sexe ( qui sont d'ailleurs des scènes d'amour ) font partie intégrante de la relation qui se crée entre Buffy et William , et l'histoire ne serait pas la même autrement.
D'autre part , Spike/William est un caractère intensément sexuel , l'amour physique est pour lui quelquechose qui a une signification fondamentale , et c'est ce que je montre ici..
Pipergirl , un peu de patience pour revoir John , puisque les deux prochains chapîtres évoquent le week-end de notre couple préféré , mais ne t'en fais pas , il a toujours un rôle important!!!
Et quant à une nouvelle histoire , j'en ai bien une autre en projet , mais je ne la posterai pas tout de suite aprés la fin de celle-ci. Merci encore pour ton commentaire sur chacun des chap. C'est super.




Chapître 26. Tendresse.


Buffy soupira. Elle avait la sensation délicieuse d’être très au chaud , et sa joue reposait sur une surface ferme et tendre à la fois. Entre rêve et réalité , elle se pelotonna davantage contre le torse de William. Sa main gauche était immobile , mais elle sentait sous ses doigts les muscles de son ventre.
Il respirait régulièrement , et le soulèvement de sa poitrine contre sa joue la berçait. Elle commença à battre des paupières , réalisant qu’elle n’était pas dans sa chambre. Une lumière tamisée filtrait par une très mince ouverture des lourds rideaux. Son corps était alangui , et la sensation d’être nue contre le corps musclé et chaud de William , à l’abri sous les couvertures , était infiniment agréable.
Elle avait dormi comme une enfant , au calme et dans une grande quiétude.
Elle se souvint qu’aprés sa douche , elle était venue s’allonger entre les draps , attendant qu’il revienne .. et la perspective d’autres étreintes avait mis un sourire sur ses lèvres ..puis elle avait fermé les yeux , et , plus rien.
Et il l’avait laissée dormir.
Elle se dégagea à peine , prit appui sur un coude , pour le contempler.
Ses cheveux étaient en bataille , et sa bouche , aux lignes si sensuelles , formaient une moue, comme s’il avait perçu l’air frais qu’elle avait généré en se déplaçant. Il avait la respiration de quelqu’un qui est profondément endormi , et son visage était empreint d’une grande sérénité. Il était magnifique.
Et il lui avait fait l’amour de la façon la plus merveilleuse. Elle se pencha vers lui , et se mit à déposer des baisers sur son torse lisse . Passant une jambe sur sa cuisse , elle sentit son sexe réagir et se mit à rire d’aise.
Elle passa la main sur son ventre , sentit les muscles frémir sous sa paume , puis descendit jusqu’ à la toison au milieu de laquelle son sexe émergeait.
Au moment où elle l’ embrassait plus bas , glissant sa langue dans son nombril , elle le sentit bouger.

« Oh.. voilà une délicate façon de me réveiller , amour. » murmura t –il . « Continue , chérie.. »

Elle leva son visage vers lui . « Il était juste dans mon intention de te réveiller. Puisque c’est fait , je vais m’arrêter, » répliqua t –elle , le regard pétillant .
Ceci lui fit ouvrir les yeux complètement .
« Quoi ? Tu vois bien que je meure d’envie que tu t’occupes de moi, » dit- il , an accentuant ses paroles avec un mouvement suggestif de ses hanches.

« Oh.. tu es vraiment très gourmand.. » sourit –elle.

William admira sa chevelure qui auréolait son visage lumineux , et ses yeux émeraude où brillaient une lueur d’amusement. Il caressa sa joue du revers de sa main.
« Embrasse – moi. »

Elle obéit , et leurs visages se retrouvèrent entourés par un rideau d’or pur , d’où émanaient des parfums de vanille et de musc. Elle ouvrit ses lèvres , et vint capturer les siennes. Il l’entoura de ses deux bras , la plaquant contre lui , et lui rendit son baiser avec voracité . Leurs langues s’enroulaient l’une autour de l’autre , avec une passion grandissante. Elle gémit contre lui , et il rendit son baiser plus léger , plus langoureux , mais toujours aussi profond. Ses mains parcouraient son dos , descendaient vers la courbe de ses fesses qu’il prit contre ses paumes avec ardeur. Elle plaça ses propres mains autour de son cou , comme si elle ne pouvait se rassasier de son contact.

« As-tu bien dormi , amour ? » sourit-il enfin , alors qu’elle laissait ses lèvres à regret , pour respirer.

« Le mieux du monde, » avoua t –elle. « Et c’est très calme ici , avec le jardin. »

« J’ai passé une nuit merveilleuse , mon cœur », dit-il , la voix rauque. « C’est la première fois que nous nous réveillons ensemble , et j’aime çà.. »

« Moi aussi », avoua t –elle , en rougissant légèrement. « Et je n’ai pas l’habitude de dormir sans aucun vêtement , mais j’étais très bien.. »

Il la regarda avec délectation . « Tu t’es blottie souvent contre moi , et moi non plus je n’ai pas l’habitude de çà.. »
Son regard était chaud et vibrant . Ils restèrent les yeux dans les yeux , une émotion palpable entre eux. Puis le moment fut interrompu de la façon la plus cocasse qui soit , avec l’estomac de Buffy qui se fit entendre bruyamment.
« J’ai l’impression que quelqu’un a très faim . » dit William.

La rougeur des joues satinées de Buffy s’accentua .
« Oui.. Et c’est certainement parce qu’il est très tard ! » se défendit –elle.

William tourna la tête vers le réveil posé sur la table de nuit .
« En effet , il est dix heures. Je vais nous préparer un petit déjeuner . »

Elle se détacha de lui et vint reprendre sa place avec un soupir de bien-être.
Il sourit et se pencha vers elle. « Tu ne bouges pas , je m’occupe de tout. Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? »

« Je prendrais volontiers du café , et des toasts. » dit –elle en s’étirant , les bras au dessus de la tête.

Il l’embrassa et quitta le lit . Elle observa sa silhouette , la ligne de son dos et la musculature parfaite de ses fesses alors qu’il ouvrait la porte d’un placard pour en sortir un pantalon jean qu’il enfila . Puis il se retourna si vite qu’il surprit le regard rempli de désir de Buffy.

« Tu as aimé ? » dit-il en haussant un sourcil , et en passant sa langue le long de sa lèvre supérieure.

« A ton avis ? « répliqua t –elle avec un ton espiègle, en resserrant le drap autour d’elle.

Il s’approcha du lit avec une allure de prédateur , et fut sur elle en un instant. Elle poussa un cri. Il avait placé ses mains de chaque côté de ses épaules .
« Serais –tu d’une nature insatiable , amour ? » murmura t –il en la contemplant par dessous ses cils.

« Normalement non , je suis quelqu’un de très raisonnable, » commença t –elle en sortant sa langue pour humecter ses lèvres d’un mouvement délibérément lent . « Mais avec toi je ne veux pas connaître de limites.. »

Cela sembla l’étonner . Puis un lent sourire , satisfait et lascif , étira sa bouche . Il rapprocha encore son visage de celui de Buffy , semblant être fasciné par le bout de langue qu’elle avait montré.

« Est-ce vrai , mon cœur ? » sussura t –il d’une voix profonde. « Je ressens la même chose.. Dés que j’ai fini de te faire l’amour , je veux recommencer.. »

Elle le regarda , troublée . Leurs bouches étaient seulement à un centimètre l’une de l’autre , mais il ne semblait pas désireux d’aller plus loin. Il buvait son souffle . Il s’émerveilla encore de sa beauté . Elle ne portait bien sûr plus aucune trace de maquillage , et sa peau était transparente de lumière , ses yeux deux pures améthystes , sa bouche une courbe pulpeuse et rose qu’il ne se lasserait jamais de mordiller , la blancheur de son cou contrastant sur la couleur marine de l’oreiller , et son délicat parfum vanillé envahissant ses narines .

« Je fais aussi vite que possible , amour. » dit –il enfin . il caressa une de ses joues et se leva.

« Tu es sûr que tu ne veux pas d’aide ? » demanda t –elle alors qu’il ouvrait la porte de la chambre . « C’est plus agréable d’être deux pour préparer. »

« Je te promet que nous ferons comme cela la prochaine fois . Mais ce matin laisse –moi te faire plaisir. »

Buffy resta songeuse , pendant qu’elle l’entendait s’affairer à la cuisine . Il avait dit ‘ la prochaine fois ‘ , et ces simples mots lui réchauffèrent le cœur. Leur soirée avait été exquise , leur nuit , inoubliable , et le réveil , très tendre . Comment ne serait –elle pas d’accord pour renouveler l’expérience ? William était un homme attentionné , et un amant très talentueux … Elle frémit au souvenir de ce qu’elle lui avait laissé lui faire , aussitôt revenus du club . La façon dont il l’ avait fait jouir , encore et encore , alors qu’elle n’était vêtue que de ses bas et de son corset noir .. Elle sentit une chaleur intense se propager dans tous ses membres .

Et elle avait accepté toutes ses suggestions , comme de s’installer dans ce fauteuil qui se trouvait juste en face d’elle à présent , dans une position des plus érotiques .. insatiablement , oui , elle avait voulu sa langue sur elle , fouillant son sexe et la léchant , provoquant une explosion de jouissance dont elle gardait le souvenir au cœur de son être . Elle pensa que la présence de William était une bénédiction dans sa vie terne et qu’elle avait été folle pour penser autrement .
Perdue dans ses pensées , elle ne s’aperçut pas du temps qui s’écoulait , et seulement quelques minutes après qu’il l’eût quittée , il lui sembla que William était de retour avec un immense plateau qu’il déposa sur ses genoux . Une délicieuse odeur de café s’échappait d’un pot en étain , une assiette était garnie de toasts grillés , deux coupelles contenaient de la confiture d’orange et de fraise , et il y avait même des œufs brouillés .
« Oh mais j’aurais pu me lever ! » dit –elle .

« Te voir dans mon lit et t’apporter ton café me rend heureux , chérie, » répondit –il avec douceur .
« Laisse –moi te gâter. » Il arrangea une mèche blonde derrière son oreille et s’installa confortablement à ses côtés , puis fit glisser le plateau un peu plus vers lui . Il servit le café dans deux tasses de porcelaines fleuries .
« Veux –tu partager les œufs ? « s’enquit –il .
« Non , je n’ai pas faim à ce point. » lui assura t –elle.

Ils mangèrent tranquillement , et il voulut connaître son emploi du temps pour le reste de la journée .

« Willow m’a invitée à déjeuner chez elle , puis nous devons faire quelques courses toutes les deux . Et toi ? »

« Eh bien je pensais te garder à déjeuner avec moi.. » commença t –il en faisant une moue de petit garçon déçu qui la fit sourire . « Et cet après-midi Clem et Sophie viennent me rendre visite , après leur voyage de noces . »

« Je suis désolée pour le repas , mais peut –être ce soir nous pouvons dîner ensemble ? »

Il soupira . « Je me suis engagé pour accepter l’invitation d’un collègue journaliste littéraire .. » dit-il .

Buffy se sentit soudain terriblement désappointée. « Oh.. » dit –elle d’une voix sourde . « Et demain ? » interrogea t –elle , en tournant son regard vers lui .
Il se tourna aussi vers elle , et passa une main dans ses boucles ébouriffées .

« Demain je suis tout à toi. » assura t –il . Il vint poser ses lèvres sur les siennes , et elle entrouvrit aussitôt la bouche pour accueillir son baiser. Mais elle se détacha de lui avec un mouvement brusque.

« Oh non .. Je dois garder Colin , le fils d’Anya et Alex .. » s’exclama t –elle d’une voix désolée.

« Eh bien cela ne nous empêche pas d’être ensemble, » dit William . « Je voulais te proposer de t’emmener chez mes parents.. »
Buffy attendit qu’il continue , une impression agréable dans la poitrine . « Ils habitent à une heure de Londres , en pleine campagne , ils ont une piscine , et comme le temps est somptueux en ce moment , je pensais que nous pourrions passer la journée là-bas , profiter du jardin. Le fils de tes amis serait le bienvenu. Qu’en dis-tu ? » il leva vers elle des yeux interrogateurs et remplis d’une certaine .. appréhension .
Buffy fut envahi d’un sentiment nouveau vis à vis de cet homme : la volonté de le rassurer.

« Je serais très heureuse de faire la connaissance de tes parents , » dit –elle avec un lumineux sourire . « Et je suppose que Colin sera content aussi , il adore l’eau et les nouvelles connaissances . »

Le visage de William s’éclaira de façon spectaculaire et il lui rendit son sourire . « Et mon père et ma mère seront honorés de connaître la femme qui travaille tous les jours avec moi. Tu verras qu’ils ne sont pas le moins du monde intimidants. »

« Nous pourrions aller ensemble chercher Colin chez ses parents vers dix heures , et de là partir chez tes parents. » proposa t –elle.

« Oui , c’est une bonne idée. Tu crois qu’’Anya ne verra pas d’objection à ce qu’on emmène son petit loin d’ici pour la journée ? »

« Oh , elle aura besoin de faire de multiples recommandations , « dit Buffy avec un sourire , « mais elle me fait entièrement confiance. Et elle sera rassurée de savoir que ta mère sera là pour lui éventuellement . Et d’ailleurs ce sera l’occasion de te présenter mes amis . Anya brûle de savoir exactement à quoi tu ressembles. » ajouta t –elle d’un ton de conspiratrice.

« Ah, et pourquoi çà ? « demanda t –il . « Que lui as –tu avoué sur mon compte ? »

« Mmm.. Que tu étais facilement en colère , exigeant , et terriblement sexy.. » dit –elle d’un air mutin.

« Alors elle veut s’assurer que tu n’as pas menti ? »
« Oui , absolument. »

Il entreprit de débarrasser le plateau en le posant sur le sol de son côté du lit . Puis il vint enlacer Buffy et la tint contre son torse . Elle se cala contre son épaule , et leva son visage vers lui . Il l’entourait d’un bras , et de l’autre , caressait doucement son ventre , ses hanches.

« A quelle heure dois –tu partir ? » demanda t –il d’une voix âpre et rempli de désir.
« Bientôt , chéri. » souffla t –elle .

Il resserra son étreinte , et sa main vint remonter sur les globes voluptueux de ses seins , dont il agaça les pointes entre son pouce et son index . Elle laissa échapper un gémissement . Il se plaça légèrement en appui sur un coude , contemplant à loisir sa pose alanguie .

« Tu as une poitrine de rêve , mon bébé. » murmura t –il , fasciné par le mouvement de ses seins qui se soulevaient à chaque respiration .

Il passa sa main longuement sur les rondeurs épanouies , l’une après l’autre , et constata que les mamelons se raidissaient sous la stimulation . Alors il se pencha et saisit l’un des deux entre ses lèvres , enroulant sa langue autour de la pointe , suçant et mordillant . Buffy aussitôt se sentit gagner par un bien-être extatique . Ses seins demeuraient une partie extrêmement sensible sexuellement , et les caresses de William envoyaient une décharge de désir au plus profond de son sexe . Elle se tendit vers lui , s’offrant davantage , palpitant , un bras au dessus de la tête , et savourant sa langue experte qui la rendait folle .
Une fois qu’il eût mouillé le mamelon et la chair tendre autour avec une certaine quantité de salive , il en fit de même pour l’autre ; Buffy haletait , en proie à une excitation grandissante .
Il suçait goulûment , comme un homme affamé , et le plaisir irradiait telle une flamme vive jusqu’au bas de son ventre .
« William ! .. » s’écria t –elle finalement .

« Oui , amour .. tu aimes ? » la taquina t –il , entre deux mouvements de sa langue .

« J’aime.. bien sûr que j’aime .. mais .. je dois me préparer .. pour midi .. ! » finit –elle dans un petit cri presque désespéré .
Il eut un sourire magnifique et l'enroba complètement entre ses bras. Ils demeurèrent de longues minutes , heureux et éblouis.

Puis il s'éloigna un peu , et la caressa encore de son regard si bleu.
Il admira sa peau rosie sous l’effet des sensations , le battement fou de son cœur , et sa respiration saccadée .

« Dieu , que tu es belle , amour.. » s’extasia t –il .

Elle le regarda entre ses paupières mi – closes . Il y avait une telle vénération dans ses prunelles océan devenues plus sombres , qu’elle fut submergée de bonheur . Comment avait –elle mérité une telle attention fervente , après avoir été si malheureuse durant de longs mois ? Elle lui fit un sourire tremblant , et déposa un baiser sur ses lèvres chaudes .

« Tu vas me manquer aujourd’hui. » avoua t –il .
« Toi aussi , William, » dit –elle .

Après de longues minutes où il la tint contre sa poitrine , il se leva , et l’entraîna dans ses bras jusque dans le fauteuil de velours .
« Je vais chercher tes habits , ne bouge pas » dit –il .

Une fois qu’il eût récupéré toutes ses affaires , il l’habilla complètement , mais elle suggéra que les bas soient simplement enroulés dans son sac , ce qui la feraient paraître moins en tenue du soir pour regagner son appartement . Puis il termina de se vêtir , en enfilant un tee-shirt gris pâle , et jeta un pull de coton sur ses épaules . Elle remit ses chaussures , et alla dans la salle de bain pour se donner un petit coup de peigne .
Elle attrapa son flacon de parfum dans son sac à main et posa une goutte derrière chacune de ses oreilles.

S’observant une minute dans le miroir , elle se trouva une mine resplendissante . Elle pensa qu’Anya ne pourrait manquer de voir la lumière radieuse qui peignaient ses traits ..

William l’attendait dans l’entrée . Il lui prit la main quand ils sortirent . Ils furent assaillis par la lumière d’un soleil éclatant .

Il gara sa voiture le long du trottoir en arrivant dans la rue de Buffy . Après l’avoir embrassé profondément pendant de longues minutes , il consentit à la laisser s’échapper , avant de lui promettre qu’il lui téléphonerait le soir même. Il admira sa démarche dansante , alors qu’elle montait les marches qui conduisait à la porte d’entrée , et se dit avec satisfaction qu’il était responsable de son état visible de bonheur .
Chapïtre 27. by Cassiopea
Chapître 27. Un Dimanche familial.


Le lendemain Dimanche débuta par une aube radieuse , et Buffy se prépara avec une joyeuse anticipation pour cette journée. Comme promis William vint la chercher à dix heures , et de là ils se rendirent au domicile d’Alex et Anya . Buffy avait téléphoné auparavant à ses amis pour leur expliquer ses nouveaux projets , et Anya avait semblé spécialement ravie à l’idée de rencontrer enfin William.
Quand ils sonnèrent tous deux à la porte de la petite maison de Notting Hill , il plaça une main rassurante dans son dos , au moment où Anya montrait sa frimousse souriante .
Elle les fit pénétrer dans le hall , dévisageant le jeune homme avec une intensité qu’un autre que William aurait jugé intimidante . IL se contenta de lui rendre un regard calme et plein de défi , une lueur quelque peu arrogante dans le bleu de ses yeux.

« Vous êtes donc l’homme irrésistible qui a engagé Buffy? » finit- elle par dire avec un sourire admiratif.
« Mais oui. Et vous êtes l’amie franche et intrépide qui ne craignez pas de tout lui dire ? » répondit –il en lui rendant sa poignée de main .

Elle haussa un sourcil en direction de Buffy . « Je vois. » dit –elle , faisant mine d’être embêtée.
Buffy l’embrassa sur les deux joues . « Je n’ai pas tout dis ! Juste l’essentiel. »

Colin arriva à ce moment en courant , se précipitant dans les jambes de Buffy , qui se pencha en riant pour le recueillir dans ses bras .

« Et comment va mon filleul chéri ? » dit –elle en passant une main dans les boucles brunes du petit bonhomme.

« Je veux aller tout de suite à la piscine ! » dit –il .
Les adultes rirent de bon cœur . A cet instant , Alex franchit la porte donnant sur le jardin . Il vint aussitôt serrer la main de William .

« Alex, » dit-il en regardant William dans les yeux . « Ami d’enfance de Buffy. »

William se présenta à son tour , souriant intérieurement devant l’air affectueusement possessif qu’avait revêtu le visage d’Alex . Il affichait ostensiblement une tendance protectrice et cela réconforta William.

Ils discutèrent amicalement dans le salon quelques instants , et Buffy fut soulagée de constater que Anya faisait de sensibles efforts pour ne pas se montrer trop curieuse sur la nature de la relation entre Buffy et son collègue de travail.
Mais elle le dévisageait de façon ouvertement appréciative , et Buffy ne savait comment détourner son attention du spectacle séduisant que représentait William Lawrence. Ce dernier semblait absorbé dans la conversation avec Alex , et au moment où Anya s’appliquait à donner les mille recommandations d’usage à propos de Colin , qui , à cinq ans , n’avait aucunement peur de l’eau , mais qu’il fallait sans cesse surveiller , il fut rassurant :

« Maman sera ravie de ne pas le quitter des yeux un instant, et l’accès à la piscine est parfaitement protégé avec une barrière de sécurité. Nous avons aussi un minuscule bassin où il sera heureux de barboter.. »

« Je barbote pas ! » asséna Colin , venu se planter au milieu des adultes rassemblés .

William sourit , et se pencha vers le petit garçon , dont la moue trahissait un désaccord avec ce qu’il venait d’entendre.
« Oh , et que fais –tu , mon bonhomme ? »

« Je nage ! » répliqua t –il .

« Eh bien , c’est formidable , nous nagerons tous les trois ensemble, » dit gentiment William en prenant la main de Buffy dans la sienne . Il lui adressa un regard tendre.
Anya profita de la diversion amenée par son fils pour entraîner Buffy hors du salon.

« Veux-tu venir récupérer le sac de Colin ? » demanda t –elle avec un enjouement un peu forcé .

La jeune femme comprit qu’elle voulait sans doute lui parler à l’écart quelques instants.
Aussitôt qu’elles furent dans la chambre , Anya s’exclama :
« Oh , vous l’avez fait , vous l’avez fait , n’est-ce pas ? »

« Anya , de quoi veux –tu parler ? » demanda Buffy , le rouge lui montant aux joues .
« Voyons , ne me prend pas pour une idiote . William est amoureux de toi , c’est visible comme un nez au milieu de la figure.. ! Et tu ne m’avais pas dis à quel point il était beau ! »

Buffy soupira. On pouvait compter sur Anya pour aller droit au but . Elle baissa légèrement la tête et souffla :

« Oui.. nous sommes amants depuis quelques temps ».

« Oh , j’avais raison ! » s’écria t –elle avec un sourire épanoui. « Et comme je te comprend ,il est sexy à mourir.. Tu as une mine éblouissante , voilà pourquoi j’ai deviné. »

« Tu trouves ? » demanda doucement Buffy , un léger sourire aux lèvres . « Je reconnais qu’il est extrêmement attentionné , et qu’il m’a fait passer des soirées fantastiques.. » ajouta t –elle , une lueur rêveuse s’allumant dans le fond de ses prunelles claires.

« Buffy , seule le plaisir charnel peut procurer cet éclat , crois moi ! » assura t-elle avec une mine gourmande. « C’est une merveilleuse nouvelle , je suis heureuse pour toi. Et tu dois venir manger un soir de la semaine prochaine à la maison pour me raconter tous les détails. »

Buffy secoua la tête , attendrie . Anya était incorrigible . « Il n’y a aucun détails. Nous sommes les meilleurs partenaires au bureau , et j’apprends à l’apprécier à l’extérieur aussi.. »

« Mon Dieu , je devine qu’il doit être un amant prodigieux.. » murmura t –elle en levant les yeux au plafond.

Buffy ne répondit pas , et prit le sac des affaires de Colin , prés de la porte de la chambre .

« Descendons , je voudrais que nous soyons à l’heure pour le repas chez les parents de William. »

Anya n’eut pas d’autre choix que de suivre Buffy. Elles retrouvèrent les hommes dehors, en grande discussion sur les mérites de la vie en ville ou à la campagne , Alex expliquant qu’ils auraient sans doute à faire face à des changements importants dans les semaines à venir , dans la mesure où il était pour ainsi dire sûr de prendre le nouveau poste.
Après quelques conseils supplémentaires , et l’assurance que Buffy avait bien donné le numéro de téléphone des parents des Lawrence , ils regagnèrent la voiture garée le long de la rue .

« Profitez –bien de votre journée ! » assura Anya qui s’était rapprochée de la vitre ouverte du côté du conducteur.

« Nous n’y manquerons pas , » répliqua William . « Et je pense que nous nous débrouillerons pour passer une agréable .. soirée , également. »
Il accompagna ses paroles d’un petit clin d’œil et du mouvement si évocateur de sa langue le long de ses dents , la bouche légèrement entrouverte.
Anya ouvrit des grands yeux , et , pour la première fois , resta muette . Buffy réprima un sourire , devinant ce qui avait pu se produire , et , alors qu’il démarrait , fit un petit signe à son amie.
Elle lança cependant un regard qui n’était pas dupe , et William lui fit une moue qui se voulait innocente.


Colin semblait excité à la perspective de grimper dans une voiture de sport. Buffy l’avait installé dans le siège auto qu’Alex avait transféré de son propre véhicule quelques minutes auparavant. Le petit garçon se tortillait de plaisir , et ne semblait pas le moins du monde attristé de quitter ses parents pour la journée. William alla prendre l’autoroute , et ils se retrouvèrent à bonne allure , en direction de Marbell Gardens.

« Elle fait du combien ? » interrogea Colin.
« A quelle vitesse veux –tu qu’elle aille ? » demanda William avec sérieux .
« A cent cinquante à l’heure ! »

« D’accord, » dit- il en faisant un petit clin d’oeil au garçonnet , dans le pare-brise.

Le cœur de Buffy se serra d’angoisse . Même si la circulation était peu importante et le temps splendide , elle ne quittait pas le compteur des yeux , tendue. Depuis l’accident qui avait coûté la vie à son mari , la vitesse la terrifiait. Elle jeta un regard inquiet en direction de William.

« Ne va pas si vite , je t’en prie », chuchota t –elle .

Il lui adressa un sourire insouciant , et accéléra encore. Colin battit des mains . « Hourrah ! »

« Non , William ! » cria t –elle en agrippant son genou.
Il parut étonné , puis son regard devint pénétrant , fixé sur le visage devenu très pâle de Buffy. Il posa sa main chaude sur la sienne , tremblante.

« Calme –toi , amour. » dit –il en ralentissant immédiatement .

« Plus vite ! » se plaignit Colin.

« Non » , répliqua t –il tranquillement . « Ta marraine n’aime pas cela. Et d’ailleurs il est interdit d’aller aussi vite . Tu ne voudrais pas que des policiers nous arrêtent , et nous empêchent d’aller nous baigner ? »

« Ah non ! » décida Colin .

Buffy fut reconnaissante à William d’avoir distrait l’attention du petit garçon , et elle éprouva aussitôt un profond sentiment de quiétude .
William garda la main de Buffy dans la sienne , serrant ses doigts de manière significative.
Le reste du trajet se déroula sans incident. Moins d’une heure plus tard , la voiture franchit une grille en fer forgé , et suivit une allée qui , au travers de massifs de rhododendrons plus colorés les uns que les autres , les conduisit jusqu’à une maison basse et carrée , en pierre apparentes , dont deux façades étaient recouvertes de rosiers grimpants d’un jaune clair et lumineux.
William se gara le long d’ une des façades , et alla ouvrit la portière pour Buffy. Puis il détacha Colin , qui était devenu tout d’un coup silencieux. Buffy lui prit la main en souriant , et regarda William d’un air heureux. La maison dégageait un air de confort et de sérénité , et elle avait hâte de connaître les propriétaires de ce petit paradis. Au moment où ils contournaient le mur tous les trois , la porte d’entrée s’ouvrit , et au même instant , un grand setter irlandais arriva en galopant. Colin s’agrippa à la jupe de Buffy .
« Tout doux , Boby ! » dit William en caressant affectueusement le chien qui lui donnait de multiples coups de langue sur les mains . « Il ne te fera aucun mal, » ajouta t –il pour Colin . « « Tu peux le caresser. »

Colin regarda William avec une telle confiance avant d’ approcher sa petite main vers le Setter qui attendait , que Buffy eut un serrement de cœur . Boby sembla apprécier la caresse , car il émit un petit grognement de satisfaction , à la plus grande joie de Colin qui se mit alors à le caresser des deux mains .
« Tu es mon ami, » dit le petit garçon .

« Tu es un peu en retard , comme d’habitude » , dit une voix affectueuse .

Buffy leva les yeux , et aperçut une femme de taille moyenne , aux cheveux châtains rassemblés en un chignon bas sur la nuque , et aux traits empreints de douceur . Elle souriait vers son fils , et tendit la main vers Buffy , son sourire ne quittant pas son visage .
William l’embrassa , et prit la main de Buffy dans la sienne .
« Regarde qui je t’ai amené , maman, » dit –il .

Un doux regard bleu croisa celui de Buffy et les deux femmes se serrèrent la main .
« Ainsi vous êtes Buffy, » murmura t –elle . « Je suis heureuse de vous rencontrer. William attendait ce moment depuis un certain temps , je crois . »

Buffy lança un regard surpris vers William ; celui-ci lui rendit un sourire timide qu’elle trouva adorable.

« Je suis Anne Lawrence. Et il faut m’appeler Anne.. J’ai l’impression de vous connaître. »

Buffy lui fit un sourire éblouissant . « Avec plaisir, » répondit –elle. « Et voici Colin, » ajouta t –elle.

Colin accepta d’être embrassé , et perdit toute trace de timidité . « Je suis content d’être ici. » dit –il très poliment . Buffy pensa qu’’Anya avait lui faire la leçon .
« Et je suis ravie de m’occuper de toi, » répondit Anne . « Nous allons bientôt manger , et puis après une petit sieste , je te ferai découvrir la piscine. »

Elle le tenait par la main , et ils se dirigèrent vers les profondeurs du jardin , par un petit chemin bordé de buissons fleuris et odorants . Sur le côté gauche on pouvait apercevoir une terrasse prolongeant une façade de la maison , et sous un large auvent , une table était dressée . C’était vraiment un endroit délicieux.
« J’espère que cela ne vous dérange pas que nous soyons venus avec un invité surprise, » dit Buffy.

« Absolument pas, nous vivons toujours si tranquillement ici, » répliqua Anne. « Un peu d’animation est la bienvenue. »
Ils étaient parvenus devant une arcade somptueuses de roses rouges qui répandaient un parfum enchanteur. Buffy respira à plein poumon .
« Mon Dieu , c’est merveilleux, » s’extasia t –elle . Son regard parcourait les massifs de rosiers , et les plantes grimpantes qui ornaient le vieux mur délimitant la propriété en face d’eux.

« Rupert n’a jamais vraiment eu le sens de la mesure , » plaisanta la mère de William. « Comme il aime les roses , il les fait pousser par centaines.. Et je dois demander la permission d’en cueillir pour la maison. Il a un côté possessif dont William a hérité en tous points. »

Ce dernier haussa un sourcil moqueur en direction de Buffy , qui sentit sa peau rosir sous la chaleur de ses yeux .
« Les roses sont faites pour les jardins, non pour les vases, » dit une voix grave derrière eux. Ils se retournèrent tous ensemble et Buffy regarda le nouvel arrivant avec curiosité.

C’était un homme d’une cinquantaine d’années , au physique agréable , à la chevelure châtain clairsemée , et portant des lunettes cerclées , qui ressemblaient un peu à celle que portait quelquefois William . Cela lui donnait l’air d’un bibliothécaire , mais son teint bronzé prouvait qu’il passait plus de temps dehors que dans le confinement d’un salon . Cependant , ce sentiment qu’il aimait les livres autant que les roses parut comme une certitude pour la jeune femme.
Il s’avança d’un pas nonchalant , un sourire aux lèvres. Comme sa femme , il avait un air de bienvenue qui toucha Buffy plus qu’elle ne voulait l’admettre. Il posa sur elle un regard gris et pénétrant.
« Papa , je te présente Buffy, » dit William en prenant le bras de sa compagne. Elle échangea une poignée de main avec le père de William , et le complimenta aussitôt sur la splendeur de son jardin.

« Vous avez crée ici un havre de beauté, » dit –elle d’une voix douce .

« Merci, » dit –il sans fausse modestie. « Cela m’a pris plusieurs années pour obtenir ces merveilles, mais maintenant nous en profitons pleinement. »

Il regardait Anne avec une grande affection , et elle lui adressa un sourire tendre.

« Et avez –vous une collection de livres aussi impressionnantes ? » demanda Buffy .

Rupert la contempla avec étonnement . . Puis il jeta un coup d’œil en direction de son fils . « Tu as dit l’essentiel à cette jeune personne , je vois ? »

William souriait fièrement et passa une main dans le dos de Buffy . « Je n’ai rien dit du tout , papa. C’est simplement Buffy et son incroyable sens de l’observation et du caractère, » ajouta t –il .
Cette fois , il y eut une lueur d’admiration dans le regard gris.

« Je vous félicite de votre perspicacité, Buffy, » dit –il . « Et vous avez raison , il y a presque autant d’ouvrages dans la maison que de roses dans notre jardin . »

Tout le monde éclata de rire . Puis Anne les entraîna vers la terrasse. Le repas attendait .
Le déjeuner fut délicieux. Sous l’auvent une légère brise passait , et l’on jouissait d’une vue somptueuse sur l’étendue des rosiers , leur parfum se mêlant régulièrement à l’odeur des plats. Ce doux parfum ainsi que le chant des oiseaux , le regard constant de William sur elle ,la sérénité et la douceur de l’atmosphère , rendirent ces moments mémorables pour Buffy.
Chapître 28. by Cassiopea
Je pense que vous aimerez certains éléments du chapître ;) - J'écris plus vite en ce moment , et il est fort possible que je poste deux parts ce week-end.


Chapître 28. Déclaration.


Anne et Rupert discutaient avec nonchalance , Buffy participait peu à la conversation , mais le fait de les écouter était en soi un plaisir. William raconta des anecdotes sur leur travail , et cita plusieurs fois le nom de Buffy en la regardant de façon possessive.

Elle se sentait infiniment détendue. La chaleur était agréable , et Colin faisait beaucoup d’efforts ; William l’aida à couper sa viande et lui caressa affectueusement les cheveux quand le petit garçon le remercia. Anne jeta un regard attendri à son fils . Buffy était délicieusement surprise de constater l’aisance avec laquelle il semblait s’occuper de Colin. Et quand vint le moment où il laissa échapper plusieurs baillements , William aussitôt proposa une petite sieste.
Anne les regarda s’éloigner en souriant. Buffy voulut aussitôt se charger du petit garçon , soulignant qu’elle en avait l’habitude , mais Anne lui ordonna gentiment de ne pas bouger. Elles discutèrent de la patience qu’il fallait avoir quelquefois avec les jeunes enfants , mais de la joie qu’ils représentaient toujours dans un couple.
William revenait. Il demanda qui voulait du café.


« Puis-je t’aider ? » demanda Buffy.

« Certainement pas . Tu profites de la charmante compagnie de mon père et de ma mère , et je fais le nécessaire . »

« Vous vivez dans un cadre très agréable, » remarqua Buffy . « Je comprend que William vienne chercher la détente ici. »

« Oui , et il a toujours l’air d’en avoir besoin, » répondit Rupert. « Cependant , nous avons remarqué qu’il parlait de son travail avec un grand intérêt depuis un moment, » ajouta t –il avec un regard espiègle. « Et le nom de son assistante est revenu à maintes reprises dans nos échanges. Je suis vraiment curieux de savoir comment vous supportez ses sautes d’humeur.. » chuchota t –il en prenant délibérément une allure conspiratrice.

« Je t’ai entendu , papa, » affirma William qui revenait avec un plateau garni de tasses de café et d’un pot en étain , qu’il déposa sur la table.
Sa mère arrivait juste derrière lui , avec une charlotte aux fraises.

Rupert sourit affectueusement à son fils .
« Tu me permets d’être étonné qu’une femme comme Buffy , qui a l’air de la douceur et la patience personnifiée , s’entend avec quelqu’un d’aussi tempétueux et têtu que toi. »

« Nous nous complétons ! » laissèrent –ils échapper tous les deux au même instant.

Anne sourit , alors que Rupert haussait un sourcil stupéfait. Buffy se senti rougir profondément , devant la satisfaction évidente sur les traits de William , et la lueur suggestive qui brûla dans ses yeux.

«C’est.. remarquable.. » dit Rupert , en retirant momentanément ses lunettes pour en essuyer les verres.

Ils mangèrent leur dessert tranquillement . Mais lorsqu’Anne se leva pour ranger la table , Buffy insista pour l’aider , cette fois . Alors qu’elles ramenaient les quelques affaires qui demeuraient sur la nappe , William alluma une cigarette. Au moment où Buffy retournait sur la terrasse , Anne et Rupert s’excusèrent de les abandonner un moment pour se reposer à l’intérieur , où il faisait plus frais. William entraîna Buffy vers l’ombrage légère d’un bouleau, où plusieurs chaises longues étaient disposées. Mais au lieu de lui proposer un siège , il étendit sur l’herbe une grande serviette , et appuya son dos au tronc d’arbre , puis tendit les bras vers Buffy .
« Viens », murmura t –il.
Elle vint s’asseoir entre ses jambes , et se laissa aller contre son torse . Il enroula ses bras autour de sa taille , et elle appuya sa tête en arrière entre l’épaule et le cou de William. Un soupir d’aise lui échappa.
« Es-tu bien , amour ? » dit-il , les lèvres contre sa tempe.

« Merveilleusement bien.. » souffla t –elle .
Il posa ses mains à plat sur le ventre de Buffy , la caressant lentement . Elle sentait la chaleur de ses paumes à travers le fin tissu de sa robe , et cette sensation l’électrisa.
« Nous pouvons rester là un moment , et ensuite je te montrerai la piscine. »

« Je suis d’accord, » soupira Buffy , en tournant son visage vers celui de William. « Et je ne suis pas certaine que je rentrerai dans mon maillot de bain , j’ai été trop gourmande.. »

Il rit , d’un rire profond et grave qui lui donna des frissons.

« Tu as picoré comme un oiseau, » répliqua t –il. « Et si c’est une tentative pour ne pas te déshabiller , cela ne prend pas. »

Elle se lova plus étroitement contre lui , et , alors qu’il caressait toujours ses hanches et le bas de son ventre d’une main , il lui saisit délicatement le menton pour capturer sa bouche . Son baiser fut aussitôt avide et passionné , et elle gémit son plaisir .

« Tu as encore un goût de fraises, » murmura t –il en reprenant son souffle. « Encore , chérie.. »

Il lécha et mordilla ses lèvres , et elle se tourna davantage dans ses bras. Elle plaça une main sur sa nuque , et offrit ses lèvres de manière plus prometteuse. Il resserra son étreinte , et continua à faire pénétrer sa langue dans la bouche chaude et parfumée de Buffy. L’embrasser profondément n’était peut –être pas la meilleure idée , songea t –il , en de noyant dans les sensations que lui offraient la perfection de ses lèvres , leur douceur , et la douloureuse tension de son sexe contre une hanche de Buffy. Elle se retira , haletante .

« William.. Tes parents peuvent revenir et ce ne serait pas correct. »
« Oui, tu as raison, » dit –il à regret. « Nous attendrons d’être dans l’eau pour nous livrer à des jeux érotiques.. » ajouta t –il d’une voix rauque dans son oreille.

« Quoi ? Pas de jeux érotiques .. ! » s’écria t-elle en faisant mine d’être offensée.

« Bien , bien.. Quelques baisers , seulement ? » demanda t –il en faisant une petite grimace de dépit qui la faisait fondre invariablement.

« Peut-être.. » promit –elle en battant ses cils langoureusement .

Il sourit , et elle s’installa à nouveau contre lui. Ils durent fermer les yeux , savourant la quiétude des lieux , car il sembla à Buffy qu’elle quittait un instant le monde réel pour se laisser flotter entre rêve et réalité , dans le bien-être que lui procurait le corps de William , et ses mains autour d’elle.
Puis le bourdonnement d’un insecte lui fit ouvrir des yeux paresseux , et elle fut submergée par des sensations de plaisir . William déposait des baisers le long de son cou.

« La belle au bois dormant est-elle à nouveau parmi nous ? » demanda t –il .

« Oui.. Je crois que je me suis assoupie , » avoua t –elle. Elle se releva avec effort et il en fit de même , mais la tint par la taille .
« Je vais chercher le sac des maillots à la maison , mais si tu veux commencer à découvrir la piscine, c’est par là. » dit William en indiquant un petit chemin en contrebas de la terrasse.

Ils se séparèrent , et elle trouva au bout de quelques pas un site enchanteur : un basin ovale , où miroitait une eau turquoise , se situait juste à gauche d’une façade de la maison . Elle était entourée de vieux murs de briques rouges le long desquels couraient encore des rosiers odorants. Une petite cabane en bois de dressait non loin , sur la pelouse. Ils se changèrent l’un après l’autre , et Buffy put admirer tout à loisir le splendide corps musclé et légèrement hâlé de William , vêtu d’un maillot boxer noir , qui mettait on ne peut mieux en valeur ses attributs masculins .
Il s’aperçut de son trouble , et lui lança un regard empreint de désir . Elle même était parée d’un maillot de bain blanc très simple , qui rehaussait l’éclat de sa peau et exprimait toute sa beauté.
Ils se glissèrent tous deux dans l’eau en descendant les marches, puis firent quelques mouvements côte à côte.

« Mon Dieu .. c’est fantastique. » soupira Buffy en nageant vers le bord .
L’eau était fraîche , mais bienvenue pour leurs corps chauds . William vint prés d’elle , et se positionna debout devant elle , les bras de part et d’autre de sa poitrine.
« Vivre à la campagne peut avoir des avantages .. » continua t –elle . « je suppose que c’est une des raisons qui poussent Anya à accepter de quitter Notting Hill. »

« Alex est-il sûr que c’est le bon choix à faire ? »

« Oui. Tu sais , cela un moment qu’il attendait une telle opportunité. Ils seront à Richmond , ce n’est pas très éloigné de Londres , mais s’ils étaient restés logés là il aurait eu beaucoup de trajet chaque jour. »

Elle regarda autour d’elle , et leva un instant son visage à la caresse du soleil.

« Et puis c’est une merveilleuse aubaine pour Colin. Il sera bien mieux à proximité d’une petite ville , élevé près de la campagne. Et Anya a toujours rêvé d’avoir un jardin comme celui de ton père, » sourit –elle . « Si elle le voit , elle voudra tout savoir sur ses roses. »
Il la regarda pensivement , et remit une mèche de cheveux blond derrière son oreille.

« Ils ne vont pas trop te manquer ? » dit –il. « Ils ont été une famille pour toi , depuis.. »

Elle le regarda , immobile . « Si , bien sûr. Alex a même suggeré que nous ne nous séparions pas . »

Il se raidit , et il lui sembla que les battements de son cœur se faisaient plus lents . « Que veux-tu dire ? » dit-il d’une voix rauque .
Buffy ne sembla pas noter le changement de son attitude . Elle fixa son regard sur l’eau qui scintillait entre eux .
« Que j’ aurais pu trouver sans problème un poste là-bas . D’après Alex , ils ont un journal local qui ne demanderait pas mieux que d’employer quelqu’un de Londres. »

William éprouva une telle douleur mêlée de crainte qu’il serra violemment ses mains autour des épaules de Buffy qui leva alors un regard incertain vers lui. Elle vit que le visage de William était devenu aussi blanc que les carreaux de la terrasse.
« Non, » murmura t-il d’une voix âpre.
Muette de stupeur , elle le dévisagea. Il la fixa à son tour , et parcourut les traits de son visage de manière fiévreuse.
« Tu n’iras nulle part, » gronda t –il en empoignant instinctivement sa taille .

Buffy fut bouleversée par cette manifestation de possessivité. Elle avait parlé avec légèreté et sans réaliser l’impact que ses paroles avaient sur William, mais dans son esprit il était clair que sa vie n’était pas ailleurs qu’auprès de cet homme. Elle humecta nerveusement ses lèvres , et rejeta la tête en arrière .

« Je n’ai jamais dit que cela m’intéressait, » commença – t-elle . « Mais il est inutile de te mettre dans cet état. »

Il semblait sur le point d’exploser , tout son torse raidi dans une fureur dont elle n’avait pas été témoin depuis longtemps. Pensait-il qu’elle pourrait quitter Londres et surtout l’existence nouvelle qu’elle commençait à goûter .

« Je ne te laisserai pas partir , tu entends ? » répéta t –il .

Elle voulut s’éloigner , mais il la plaqua contre lui avec violence .

« William ! » s’insurgea t –elle .
Il plongea des yeux vibrants d’émotion dans les siens.
« Arrête , maintenant , s’il te plaît , Buffy.. » Sa voix sembla se casser . « Je n’en supporterai pas davantage , je te préviens. »

Elle le regarda plus attentivement , et fut ébranlée par la douleur qui noyait le bleu de ses prunelles.

« Ta place est ici.. prés de moi, » chuchota t –il . « Es –tu aveugle ? »

Leurs regards restèrent soudés , dans une minute hors du temps.
Puis il ferma les yeux brièvement , et quand il les rouvrit , ils flambaient de passion et d’ardeur.

« Je t’aime.. je t’aime comme un fou , Buffy. »

Elle ressentit une déchirure et une joie terrible au creux de sa poitrine , et sa respiration devint saccadée. Mais il n’y avait aucun doute sur le sentiment qui rendaient le regard de William aussi fervent que si elle tenait une décision de vie ou de mort entre ses lèvres .

« Je sais , je sais , chéri.. » avoua t –elle en se lovant étroitement contre lui. Il captura complètement son corps entre ses bras , et demeura le front contre son front .

« Je ne vais nulle part, » continua t –elle . Elle prit son visage entre ses mains et tendit vers lui sa bouche entrouverte .
Une telle vulnérabilité , un tel amour , marquaient son beau visage qu’elle ne put retenir les larmes qui glissèrent le long de sa joue.

« Non , oh .. non , amour , ne pleure pas .. Tout ira bien.. » Il déposa plusieurs baisers sur ses lèvres chaudes et humides . Elle gémit , et des larmes silencieuses continuaient à laisser des traces sur sa peau dorée.
« Shhh.. je t’aime , je t’aime , mon cœur .. Cesse de pleurer . »

« Je sais.. » hoqueta t –elle . « Je… je.. »

Il savait parfaitement ce qu’elle essayait de lui dire , mais cela n’avait pas d’importance . Avouer son amour pour elle était déjà une telle bénédiction , qu’il était prêt à attendre le temps nécessaire pour qu’elle accepte de reconnaître pour elle aussi l’embrasement de ses sens n’avait qu’une signification.

« Tu ne comptes pas accompagner Alex et Anya , n’est-ce pas ? » demanda t –il encore.

Elle sourit à travers ses larmes . Passant les mains autour de sa nuque , elle se rapprocha de lui.

« Bien sûr que non .. » murmura t –elle d’une voix tremblante . « J’ai trop besoin de toi. »

Leurs bouches se cherchèrent et se trouvèrent avec frénésie . Ils s’accrochaient l’un à l’autre et leur baiser devint plus profond , éperdu. Il sembla le premier retrouver ses esprits, et interrompit leur embrasse. Il passa un doigt le long de la joue de Buffy , et vit qu’elle frissonnait .
« Viens , nous allons nous sécher un peu au soleil. Maman et Colin ne devraient pas tarder. »

Il l’entraîna vers les transats de bois installés sous un petit érable , à quelques mètres du bassin.
Là , il s’appliqua à la sécher avec une ample serviette , puis la fit s’allonger . IL prit place à côté d’elle, tenant une main entre les siennes , son corps légèrement tourné vers elle .
Alors qu’ils se perdaient dans une rêverie troublée , ils entendirent la voix de Colin derrière les arbres. Anne le suivait de prés.

« Continue à me regarder ainsi, » pria t –il en se noyant dans la pureté de son regard aux reflets irisés. « Je t’aime… »
Chapître 29. by Cassiopea
Voici généreusement deux chapîtres ce soir! J'espère que vous les aimerez. ET Pipergirl , voci John à nouveau ;)



Chapître 29. Réalisation.


Il était presque dix- neuf ’heures quand William déposa Buffy chez elle . Ils s’étaient arrêtés brièvement chez Anya et Alex pour déposer Colin qui , exténué par son après-midi en plein air et dans l’eau , s’était endormi dans la voiture , et s’était à peine réveillé lorsque sa maman l’avait pris dans ses bras .
Quelques mots avaient été échangés entre les deux couples sur le déroulement de leur journée , et Buffy promit de venir manger un soir de la semaine suivante chez eux. Cette fois Anya avait définitivement choisi sa nouvelle résidence , et ils semblaient impatients de tout mettre en place pour leur nouvelle existence.

William raccompagna la jeune femme jusqu’à son appartement . Alors qu’elle ouvrait la porte d’entrée , il la retint par la main .

« Chérie , je ne peux pas rester. » dit –il en la tournant vers lui, et en posant délicatement l’énorme gerbe de fleurs parfumées sur la table de l’entrée.

Il lui prit le visage . Elle attendait qu’il continue , levant vers lui ses beaux yeux amande.
Il déposa un baiser léger sur ses lèvres et soupira.

« Demain après-midi j’ai une réunion de travail importante avec le groupe de Sam. Et j’ai un dossier que je dois revoir et affiner. »

Elle sourit doucement , et entoura son cou de ses bras. Cela ne l’étonnait pas le moins du monde , William était un perfectionniste , et il avait à cœur de réussir sa collaboration avec ses collègues du département politique.

« Nous avons passé une journée parfaite, » dit-elle . « Tes parents sont des gens merveilleux. »

Il l’observa avec des yeux empreints de gravité.

« Et je sais qu’ils t’ont trouvé merveilleuse aussi , amour. Je n’ai jamais vu papa cueillir autant de roses d’un coup pour quelqu’un.. » rit-il .

Buffy sourit à son tour , jetant un œil attendri sur les somptueuses roses blanches et jaunes qui embaumaient déjà son hall . Rupert , au moment où ils allaient monter dans la voiture , était arrivé avec ce bouquet dans les bras , et le lui avait offert avec sérieux. Buffy l’avait remercié chaleureusement avec son plus lumineux sourire. Et Anne , les yeux songeurs , avait dit :
« Revenez nous voir très bientôt. »

William caressa d’un doigt la ligne de son cou . « Puis-je t’appeler tout à l’heure ? »

« Oui , bien sûr.. Mais peut-être pas après dix heures » , plaisanta t -elle , « car j’ai l’intention d’aller me coucher tôt. »
« Au moment où tu te mettras au lit , alors.. » murmura t –il d’une voix câline en mordillant le love d’une oreille « Pour te souhaiter de beaux rêves.. »

Il resserra son étreinte , et appuya son corps contre le sien. Elle gémit faiblement .

« Donne –moi tes lèvres , mon bébé.. » chuchota-t-il.
« Nous sommes devant la porte, » protesta t –elle en se rapprochant néanmoins de lui , et en gardant les mains sur sa nuque.
« Eh bien tant pis pour ceux qui passent.. ou tant mieux. » dit-il avec une pointe d’arrogance avant de saisir sa bouche avec ardeur.
Leur baiser était langoureux et avide. Buffy se pressa encore contre son torse , et la sensation de ses seins contre sa poitrine donnèrent à William de délicieuses contractions dans le bas de ses reins , et il devint plus passionné. Cependant Buffy reprit ses esprits et interrompit doucement leur fièvre.

« Chéri, » dit-elle , haletante , « si Clara monte , elle risque de faire une crise cardiaque. »

« Oh , je ne voudrais pas être responsable d’une telle chose ; » assura – t il en la laissant aller. « A tout – à l’heure , amour . »
« Oui , à tout à l’heure , William.. » répondit –elle dans un souffle.

Elle le regarda dévaler l’escalier , et quand il fut en bas , il lui adressa un petit clin d’œil.

Elle quitta ses chaussures , et se préoccupa de trouver des vases pour les roses . Elle disposa un bouquet sur la table du salon , et un autre plus petit dans sa chambre . Les fleurs dégageaient un parfum absolument irrésistible , et elle songea que cette odeur exquise serait pour toujours liée à la déclaration de William.

Il l’aimait .
Elle était stupéfaite , étourdie par le tourbillon d’émotions qu’il avait fait naître en elle depuis le premier instant , et elle avait du mal à réaliser combien elle avait d’importance pour lui.
Et pourtant , son corps , son instinct féminin , lui avaient soufflé que l’attitude fervente de William , la manière dont il l’avait conduite au plaisir dans ses bras , n’avait rien de léger , ou de nonchalant.

Elle avait compris , par tous les messages silencieux de ses yeux , qu’il tenait à elle . Et non pas pour une simple aventure jusqu’à l’été , pensa t –elle en quittant ses vêtements.
Elle se drapa du peignoir bleu dans lequel elle était confortable , et grignota en écoutant un peu de musique. Elle se sentait infiniment bien , et quelque chose d’étrange occupait son esprit et son cœur. Ce sentiment d’être la personne la plus précieuse dans la vie de quelqu’un .. Ce sentiment était loin dans sa mémoire , et différent. Elle n’osait mettre un mot sur son trouble.
Elle n’osait mettre un nom sur le sentiment de plénitude et pure joie qui l’accompagnaient chaque fois qu’elle était dans ses bras..


Elle essaya en vain de prendre un livre pour distraire ses pensées en attendant que William lui téléphone , mais son attention était sans cesse tournée vers ces minutes hors du temps , où elle revoyait son magnifique visage crispé de douleur , et sa voix âpre et bouleversée : ‘ Ta place est ici , prés de moi.. Es –tu aveugle ?.. Je t’aime , Buffy. Je t’aime comme un fou.. ‘

Alors qu’elle était allongée entre les draps de son lit , le cœur battant la chamade , elle eut une aveuglante révélation . Jamais Angel ne lui avait témoigné un amour aussi désespéré et brûlant. Il avait été question de tendresse et de complicité , d’amour calme et serein , et non de cette faim avide et nue , de ce besoin qui ravageait le cœur et l’âme de William .
Et c’était si inouï d’être aimée ainsi.


La sonnerie du téléphone sur la table de nuit la fit sortir brutalement de ses songes.

« Allo ? »

« Tu es au lit , amour ? »

« Oui.. depuis un moment.. je commençais même à fermer les yeux. »

« Oh chérie , je suis désolé. J’aurais dû appeler avant, mais tu me connais , perdu dans un dossier.. »Il laissa entendre son rire profond et chaud.

« Non , ne t’excuse pas. C’est moi qui me suis couchée vraiment tôt. Tu travailles efficacement ? »

« Mmm..à peu prés. Tu me manques , amour. »

« Tu me manques aussi », chuchota t-elle très bas .


« C’est vrai , mon cœur ? »

« Oui , c’est vrai.. Il y a un oreiller qui a gardé ton odeur.. »

« Dieu , si tu me rappelles ce que nous faisions la dernière fois que nous étions dans ton lit , je vais perdre toute ma concentration. »

« Je ne le crois pas, » murmura t –elle d’une voix plus rauque. « Il faut beaucoup pour éloigner William Lawrence de son but. »

« Tu te trompes. Un seul regard ou un seul mot de toi suffit pour me faire perdre tous mes moyens.. »

Elle rit doucement. Et l’entendit reprendre sa respiration de l’autre côté de la ligne.

« Que portes –tu ? » demanda t –il d’un ton suave.

« Qu’est-ce que je.. ? » Elle agrippa le téléphone plus fort.

« Oui , chérie . Dis –moi comment tu es vêtue. »

« Mais.. je ne suis pas vêtue, » dit –elle , jouant le jeu.

« Quoi ? Es –tu .. es –tu entièrement nue ? » râla t –il .

« Non.. je porte juste ma chemise de nuit rose. » répliqua t –elle , amusée.

« Oh , tu es.. Est-ce celle avec le haut en voile transparent ? »

« Oui.. »

« Celle où je peux voir tes seins à travers ? »

« Oui.. »

« Oh, j’adore cette chemise , amour. Et est-ce que tes seins sublimes sont tendus , en ce moment ? »

« William.. ! »

« Juste réponds –moi cela , Buffy.. » dit –il d’une voix caressante.

« Je…non .. ils ne sont pas .. enfin , peut –être un peu.. » respira t –elle.

« J’aimerais être auprès de toi maintenant , amour . Je pourrais t’enlever ce vêtement lentement , en prenant tout mon temps pour contempler ton corps parfait . »

Elle demeura silencieuse , la respiration saccadée , et surprise de l’état d’excitation dans lequel ces simples mots l’avaient mise.

« Et je te montrerai combien j’ai eu envie de toi tout au long de cette journée.. »

Elle haleta plus fort .

« Crois-tu que tu me résisterais longtemps ? » ajouta –t-il d’une voix sourde.

Buffy palpitait , éperdue , submergée par le désir . Sa main libre descendait lentement vers le bas de son ventre , et elle brûlait de jouir. Un petit gémissement s’échappa de sa gorge.

« J’aime t’entendre , mon cœur.. Tu voudrais que je sois là ? Tu voudrais que je te pénètre , longuement , profondément , en regardant combien le plaisir te rend belle ? »

Buffy avala difficilement sa salive. Il la torturait . Une fine transpiration marquait son front.

« Oui…oui , chéri. » haleta t –elle .

« Moi aussi , amour , Dieu .. Je ne sais pas si je serais dans un état intellectuel cohérent pour continuer à terminer ce qui m’attends. » avoua t –il d’une voix sourde.

Buffy murmura quelque chose d’inintelligible. Elle aurait tant voulu qu’il soit à ses côtés.

« Tu me manques terriblement, » osa t –elle murmurer d’une voix sourde.

« Tu me manques aussi , amour. Je suis heureux de savoir que dès demain matin nous serons réunis, » dit –il .

Ils demeurèrent plusieurs secondes silencieux , seules leur respirations laborieuses se faisaient entendre.

« Buffy ? Mon cœur .. ? »

« Oui.. je suis là.. » dit-elle , d’une voix de gorge involontaire.

« Es-tu bien , amour ? »

« Oui.. je suis mûre pour embarquer au pays des songes.. » sourit –elle en s’allongeant plus avant entre les draps.

Il rit doucement. « Cela veux dire que .. tu ne m’en veux pas ? »

« Non , je ne t’en veux pas de m’avoir complètement réveillée.. Je suis sûre que je vais dormir mieux , même. »
« J’étais sûr que je pouvais être utile, » plaisanta t –il. « Je t’attends demain , amour.. » reprit –il d’un ton plus vibrant. « Rêve de nous , chérie. » finit –il d’un ton caressant.

« Bonne nuit , William. A demain. »

A peine eut-elle reposé le combiné sur son socle qu’elle fut terrassé par le sommeil. Un sommeil rempli de scènes plus troublantes les unes que les autres , et dans lesquelles William lui faisait l’amour éternellement .
Chapître 30 by Cassiopea
Chapître 30. Une solitude révélatrice.


La semaine se révéla être un tourbillon sur le plan professionnel , et Buffy eut l’impression qu’ elle était montée dans un manège qui tournait à grande vitesse. Dès le Lundi elle eut à faire face à un certain nombre de préoccupations et n'’eut guère le loisir de partager un moment de tendresse avec William.
Le déjeuner fut pris à toute vitesse , et il passa le plus clair du repas à lui donner quelques consignes pour le montage des dernières émissions , en prévoyance de son absence l’après –midi même.

Il s’avéra que le documentaire qu’il préparait avec l’équipe de journalistes politique de la chaîne demanda plus de temps que prévu , et , à la dernière minute en fin d’après –midi , il fut contraint de suivre ses collègues qui partaient pour Paris jusqu’au Jeudi soir.
Il vint en coup de vent dans leur bureau , et son air soucieux alarma aussitôt la jeune femme.


« Quelque chose ne va pas ? » demanda t –elle en se levant.

Il posa ses lunettes sur la table , et passa une main dans ses boucles en désordre. Sa chemise avait deux boutons ouverts , et sa cravate était partiellement dénouée , il semblait excédé.


« Oui , je m’étais engagé pour donner un avis , éclairer un peu une façon d’envisager ce travail , et je me retrouve obligé de les accompagner pour rencontrer d’autres journalistes ! » jeta t-il en arpentant la pièce.

« Oh.. Et où vas –tu les accompagner ? » demanda Buffy qui avait contourné son bureau pour se tenir prés de lui.

Il s’arrêta abruptement , et laissa échapper un profond soupir.

« Tu ne vas le croire.. A Paris. »

« A Paris ? » dit-elle . « Mais .. quand ? »

« Immédiatement .. dès que je suis prêt. Ils veulent que je sois là pour la rencontre avec Pierre Romestaing. »

Ce dernier était un homme d’affaire français dont ils faisaient le portrait , pour ses liens étroits avec certains hommes politiques anglais après la seconde guerre mondiale.
William se dirigea vers son bureau , et commença à rassembler des documents .

« Je n’ai pas pu refuser. Mais je serais de retour au plus tard Jeudi. »
Il leva la tête brièvement vers Buffy . « Je sais que tu sauras prendre en main l’équipe pendant ces trois jours , mon cœur. Et si tu as un quelconque problème , tu n’hésites pas à m’appeler. »

Buffy ne savait comment réagir . C’était la première fois qu’elle se retrouverait seule , et cela l’inquiétait ; sans compter qu’il lui manquerait plus qu’elle ne voulait l’admettre..
Notant son silence , William revint vers elle , et lui prit les mains.

« Ne sois pas inquiète , Buffy, » dit –il doucement. « Tout est en place pour nos séances de travail , et John peut te donner un bon coup de main. »

Il l’observa attentivement, et pencha son visage d’un côté , attendant qu’elle le rassure. Buffy gardait une expression boudeuse qu’il jugea adorable. Il passa un doigt le long de sa joue , puis suivit la ligne de sa mâchoire , et descendit le long de son cou.

« Embrasse –moi , amour. » murmura t –il. Elle lui offrit ses lèvres , mais leur baiser fut bref . Ce n’était ni le lieu ni le moment pour une étreinte sauvage.
Il attrapa sa veste ,et son attaché-case.

« J’ai une réservation dans l'eurostar pour dix-neuf heures , je t’appellerai dès que je serais à l’ hôtel. »

Il lui adressa un sourire rassurant , et elle eut à peine le temps de lui rendre un sourire tremblant qu’il avait disparu.


Fidèle à ses promesses , il l’appela très régulièrement.
Et tout se passa parfaitement bien à New network : le contenu des reportages était maintenant une affaire réglée , et Buffy se rendit compte qu’on l’écoutait comme si elle avait autant d’importance que William , dans la tenue d’une réunion .
Cela l’impressionna , et lui fit secrètement plaisir.
John se révéla une aide précieuse , toujours à l’écoute de ses difficultés.
Et quand elle dut affronter une saute d’humeur de la responsable du studio d’enregistrement , qui refusait de reconnaître qu’elle avait fait une erreur dans le planning des attributions pour la salle , John prit la défense de Buffy d’une manière qui lui réchauffa le cœur.

« Comment pourrai-je te remercier, » sourit –elle.

« En m’invitant à dîner ? » suggéra – t –il avec un visage plein d’espoir. « Il est connu que les jeunes célibataires se nourrissent très mal.. »

« Oh c’est la dernière chose que je pourrais faire pour toi ! » s’exclama t –elle . « Je suis profondément nulle en cuisine, » Elle paraissait désolée.

John ouvrit des yeux ronds : « Est-ce vrai ? Bon eh bien , je ne sais pas , moi.. » Il fit mine de se plonger dans une réflexion profonde . « J’ai trouvé ! »
Buffy attendait , le visage attentif.
« Continue à me donner des sourires radieux chaque matin quand j’arrive. »

Elle eut un sourire adorable. « John , comment se fait –il que toutes les filles célibataires de la société ne passent pas leur temps dans ton bureau ? »

Il eut une moue désabusée. « Oh , je suppose que c’est parce qu’aucune ne m’intéresse ! » souligna t –il d’un aire mélodramatique.

* * * * * * * * * *


Elle répondit à l’invitation à dîner d’Anya le mardi soir , et , malgré le fait que celle-ci fasse preuve de curiosité , Buffy dut reconnaître que cette soirée avec ses amis fut un moment infiniment agréable.
Alex était impatient de prendre son nouveau poste , et sa jeune épouse s’enthousiasmait sur leur future existence à la campagne.

Alex se proposa de la raccompagner en voiture chez elle , et comme elle était venue directement depuis la City , Buffy accepta . Au moment de la laisser devant sa porte , Alex se tourna vers elle avec un air plus grave que d’ordinaire.

« Buffy , je voulais te dire que nous sommes heureux pour toi .. » commença son ami d’enfance.

Elle attendit qu’il continue , devinant ce qui allait suivre.

« William a l’air de quelqu’un de bien , et visiblement tu t’épanouis dans ton travail.. et dans d’autres domaines, comme dirait Anya .. » plaisanta t –il .
Ils rirent de bon cœur tous les deux .
« Nous quittons Londres l’esprit un peu plus tranquilles, tu sais. »
Elle le regarda avec affection .
« Mais çà ne veut pas dire que nous t’abandonnons , tu le sais n’est-ce pas ? » ajouta t –il aussitôt. « Nous ne serons qu’à une heure d’ici.. et la maison est ouverte. Et si il y a quoique ce soit qui te chagrine , oui qui ne va pas , tu me fais signe immédiatement. »

« Je sais , Alex, » répondit –elle en lui prenant les mains . « Vous avec été le soutien le plus merveilleux depuis un an , et je ne suis pas prête d’oublier cela. »

Il se serrèrent l’un contre l’autre . Puis Buffy se dégagea , et lui fit un beau sourire.
« Je compte que vous organisiez une petite fête avant votre déménagement. »

« Naturellement. Anya a même dû prévoir une date.. Fin Juillet je crois. »

Buffy ouvrit la portière et sortit dans la rue. Elle se pencha encore .

« Et maintenant tu ne pourras plus refuser à ta femme de lui faire un second enfant ! » le taquina t –elle.
Il fit mine de lever les yeux au ciel , et là dessus , ils se quittèrent.



Le jeudi arriva enfin , et Buffy se prépara pour se rendre à New network le cœur plus léger. William devait arriver dans l’après-midi , il ne lui avait pas précisé l’heure , mais elle l’attendait avant la fin de la journée.
Son absence dans ‘ leur’ bureau avait crée un vide immense , et elle n’avait jamais réalisé à quel point elle avait trouvé une intense satisfaction dans ses nouvelles responsabilités à ses côtés. En dehors de l’aspect romantique de leur relation , elle était réellement enchantée de son travail , et de la variété de ses tâches.
Il était presque midi lorsqu’on vint frapper à sa porte . C’était Riley qui lui proposait de déjeuner , elle accepta. Quand ils furent assis ensemble à l’une des tables du restaurant , elle l’écouta raconter ses déboires avec un nouveau collègue .

« Dans ce contexte , je vais apprécier de partir trois semaines, » ajouta t –il.

« Où partez-vous ? » s’étonna Buffy.

« Je suis envoyé en reportage en Ecosse, » expliqua t –il. « Cela va me faire le plus grand bien. Mais il y a une chose que je regretterai beaucoup, « continua t-il avec un sourire sincère , « c’est nos sorties au théâtre. »

Buffy lui rendit un sourire léger. « C’est la dernière représentation de la saison demain soir. Je suppose que William voudra y faire un saut. »

« Oh , bien sûr, » répliqua Riley , dont le visage se rembrunit un peu. « Et quand est-il de retour ? »

« Ce soir , je pense. »

« Vous avez su mené le bateau sans encombre, » plaisanta t –il.

« Dans la plupart des cas , oui, » sourit-elle.
« Cela ne m’étonne pas.» dit-il avec douceur.

Son regard gardait une lueur d’espoir. Buffy se dit que c’était peut- être le moment pour lui avouer qu’elle avait un homme dans sa vie. Sans bien sûr dévoiler son identité.

« Riley, je voulais vous le dire.. » commença t –elle . « Je fréquente quelqu’un .. »

Elle leva vers lui un visage incertain , mais le jeune homme attendait qu’elle continue , le visage calme.
« Enfin, je suis dans une relation am .. heu.. romantique , avec un homme que j’ai rencontré depuis peu. »
Elle se sentit rougir , et cela la mit mal à l’aise. Elle se rendit compte qu’elle avait faillit employer le mot ‘ amoureuse’ , car c’était celui qui lui était venu naturellement aux lèvres.

« Oh , Buffy.. ne soyez pas désolée. » dit –il d’un air un peu triste. « J’ai toujours su que je n’avais aucune chance avec vous,, et si vous vous sentez mieux par rapport à votre mari défunt , c’est une merveilleuse nouvelle , vraiment. »

Elle le regarda avec ses beaux yeux vert , lumineux et pensifs . Il se dit que celui qui avait su capter son intérêt avait une chance folle , et se demanda si c’était quelqu’un de la société.

« Merci , c’est très gentil de dire çà. » souffla t –elle . « Je suis mieux , c’est vrai. Et cette relation me fait beaucoup de bien. »

« Aucune chance de savoir qui il est ? » demanda t-il encore.

Buffy eut un rire délicieux. « Peut-être plus tard. Quand vous serez de retour ? »

« Entendu. » Il hocha la tête.
Ils terminèrent leur repas dans un silence confortable.

L’après-midi se déroula tranquillement ; elle avait un certain nombre de choses à mettre au point sur un plan pratique pour l’interview avec l’écrivain anglais , dont ils avaient promis le portrait à Paul .
La rencontre devait avoir lieu le lendemain après-midi , à l’appartement de Boyd .

Puis John arriva d’un air très détendu , une liasse de feuilles à la main . Ils travaillèrent un moment sur les images d’ouverture de la huitième émission , et leur conversation s’anima quand il fallut se décider pour le générique de fin .

« Ne crois –tu pas qu’il faudrait terminer sur le visage de plusieurs enfants du village ? » demanda Buffy .
John passa une main dans ses cheveux longs . « Je ne sais pas.. Ce n’est pas que je ne veux pas de ce choix , mais c’est la dernière occasion de montrer la vallée vue d’avion . Tu as vu les clichés ? Ils sont vraiment fabuleux. »

« Mmm… c’est vrai. » soupira t –elle en laissant tomber son crayon sur la table .
Ils étaient installés côte à côte au bureau de William, qui était plus grand. Des photos s’étalaient un peu partout , et bien sûr , John avait posé son carnet de croquis un peu plus loin . Mais ils avaient été trop absorbés pour qu’il s’en saisisse.
« Dis que j’ai raison.. » dit-il d’une voix séductrice.

Elle rit de bon cœur . « Tu sais parfaitement que je laisserai le dernier mot. Tes goûts artistiques m’ont convaincue que tu ne faisais jamais d’erreur. »

« Tu es fantastique ! » affirma t –il en commençant à rassembler les clichés . « J’aime quand une femme sait reconnaître mon talent. »
Elle lui donna un petit coup de poing affectueux sur le bras.
« Attention à ce que tu dis ! » rit –elle . « Tu fais un essai et tu reviens m’en parler tout à l’heure ? » dit –elle plus sérieusement .
« D’accord, » dit –il en enfermant les photos dans un porte –document.
Il gagna la porte en quelques enjambées .
« A quelle heure le grand patron est- il de retour ? » demanda t –il .

« Bientôt . Mais je ne sais pas exactement. » répondit –elle en jetant un œil sur sa montre. « Il est cinq heures , je suis là encore un moment , de toutes façons. »
« O.K ! »

Buffy alla regagner sa place sur son propre fauteuil. Elle aurait aimé que William l’appelle. Elle ne l’avait pas eu au téléphone depuis hier soir , et elle ne savait pas s’il souhaitait qu’elle l’attende ici.
Elle se prit à contempler le spectacle de la rue un instant . L’agitation de la fin d’après-midi se percevait dans la circulation , et les gens se hâtaient , car un vent aigre soufflait sur la ville depuis la veille. Des nuages menaçants annonçaient des averses. Après plusieurs semaines d’un temps exceptionnel , peut-être Londres allait –elle retrouver son habituelle grisaille , alors même que l’été venait de commencer officiellement au calendrier ?

Au moment où elle allait ouvrit son ordinateur , on frappa à la porte , et aussitôt la silhouette de Jenny Calendar apparut.

« Je ne vous dérange pas ? » demanda t –elle.

« Bien sûr que non. Que puis –je pour vous ? » répondit Buffy an masquant son étonnement.

Jenny devait être au courant de l’absence de William , puisqu’elle était en contact avec lui pour ses pièces. Elle lui proposa un siège et attendit qu’elle l’informe de la raison de sa visite. Elle ne se sentait pas très à l’aise. Elle éprouvait une pointe de jalousie envers cette femme toujours habillée très élégamment , que William avait rencontré à plusieurs reprises , et surtout avec qui il était allé assister au spectacle de Mervin Jacob , une semaine auparavant.
Peut-être Jenny avait –elle un intérêt personnel en William ? se dit Buffy , dont le cœur se serra. Et elle pouvait faire toutes les tentatives de séduction qu’elle voulait , puisqu’il était aux yeux de tous un homme libre. Cette pensée fit battre son cœur plus vite , et elle se sentit tel un animal pris à son propre piège.

« Je viens du service des relations humaines, » dit –elle en croisant ses jambes impeccablement gainées de bas noirs. « Nous avons conclu un accord pour que mes pièces de théâtre soient diffusées de manière irrégulière. »

« Oh , c’est parfait. » dit Buffy d’un ton professionnel. Elle remarqua le papier que la jeune femme tenait sur ses genoux.

« Oui , je suis enchantée. » répondit Jenny avec un sourire un peu rêveur . « C’est une formidable publicité pour mes créations , car les représentations ne suffisent pas toujours pour attirer le public. Et ce succès est dû en grande partie à William . Il a défendu ma cause avec un brio extraordinaire. »

Buffy cette fois ne peut s’empêcher de froncer les sourcils et de ressentir un sentiment intense d’insatisfaction devant la mine épanouie et souriante du jeune auteur.

« Et que puis-je faire pour vous, » interrogea t –elle d’un ton plus froid.

« Oh , Francis aimerait avoir une signature au bas de ce contrat , étant donné que c’est William qui a soutenu cette idée. Je sais qu’il n’est pas là, » ajouta t –elle , voyant que Buffy allait l’interrompre, « mais il m’a assuré que vous pouviez signer pour lui. »


Buffy tendit la main vers le document sans un mot . Elle parcourut la feuille brièvement , avant d’apposer son nom , de sa belle écriture souple , au bas du contrat, à côté de celle du directeur de la société.
Intérieurement , Jenny s’amusait . Son instinct féminin lui criait que Buffy se méfiait d’elle , et l’observait comme une rivale . Ce qu’elle aurait pu être si William n’était pas tombé éperdument amoureux de la femme sensuelle et radieuse qui était assise en face d’elle . Mais Jenny ne se faisait pas d’illusion , et elle avait toujours compris combien Buffy pouvait le captiver. Cependant elle ne s’attendait pas à déceler des signes d’une jalousie flagrante dans les traits et l’attitude de l’assistance de Lawrence. Ne lui avait –il pas dit il y a une semaine seulement combien il se désespérait que son attirance soit uniquement physique ? Jenny se dit que les hommes pouvaient être aveugles de la manière la plus ahurissante.
Buffy était visiblement amoureuse de William , et cette connaissance amena un sourire encore plus large sur ses lèvres brillantes .
Elle reprit le papier que lui retournait Buffy et murmura combien elle regrettait que William ne soit pas encore de retour.
Au moment où Buffy cherchait quelque chose de pertinent à lui répondre , John pointa sa mine réjouie dans l’embrasure de la porte.

« Oh , je peux repasser ? »

« Non , je t’en prie , entre. » assura Buffy.

John et jenny se connaissaient , ils se serrèrent la main , et elle l’informa qu’elle viendrait plus souvent dans les locaux de New network puisque désormais elle travaillait avec la chaîne . John la félicita .

Buffy dansait d’un pied sur l’autre , impatiente de se retrouver seule . Une lassitude étrange s’était abattue sur elle en quelques minutes. Jenny discuta encore un peu avec John , mais du coin de l’œil elle observait la nervosité de Buffy . Elle se dit que son intervention amènerait peut-être un heureux dénouement à l’incertitude qui existait dans l’esprit de la jeune veuve. Elle ouvrait la porte avec un ‘Au-revoir ‘ sur les lèvres , quand l’objet de son affection pénétra dans le bureau .
Il portait un costume en lin gris clair , une chemise blanche et une cravate assortie , ses cheveux étaient en désordre , mais son visage reflétait une forme évidente , et ses yeux pétillaient . Il incarnait la perfection sensuelle et masculine de la tête aux pieds.

En un mot , Buffy le trouva si irrésistible qu’elle en eut le souffle coupé.

La lumière dans le regard océan du journaliste sembla se voiler un peu , quand il se rendit compte que plusieurs personnes entouraient la seule qu’il mourrait de prendre dans ses bras.

« William, » dit-elle doucement , les yeux vibrants.
Se rendant compte qu’elle ne pouvait manifester sa joie , Buffy se tint immobile , en proie aux sentiments les plus troublés.
John lui mit une main sur l’épaule , avec gentillesse. Il tendit dans le même temps sa main à William.

« Will , heureux de ton retour. Je dois juste prendre l’attention de ton assistante un moment. »

« Oh , bien sûr , John. »
Il entra plus avant , et se trouva en face de Jenny , qui le contemplait .

« Jenny.. » dit-il . « Tu as l’air dans une forme éblouissante. »

« Je le suis, » reconnut –elle en lui prenant les mains . « Et tu es le portrait du professionnel parfaitement satisfait, » souligna t –elle avec un beau sourire.

Il baissa les yeux une seconde , et se pencha pour l’embrasser sur la joue . Elle inclina le visage en arrière dans un mouvement d’abandon qui éprouva Buffy au plus au point . Et pourquoi son William manifestait-il tant d’affection pour cette.. cette ..
Les jambes tremblantes , le cœur battant violemment dans sa poitrine, et les paumes moites , elle alla s’asseoir. John lui montrait la série de photos choisies , et elle essaya de se concentrer sur sa tâche.
Jenny ne voulut pas prolonger la torture plus que nécessaire . Elle avait intercepté les yeux brûlants et possessif de Buffy sur William au moment où elle se laissait embrasser , puis la lueur presque meurtrière qui avait embrasé le vert de ses prunelles. Ah , si seulement William avait pu être témoin de cette expression amoureuse, soupira t –elle intérieurement .
Mais elle était sûre que tout finirait par rentrer dans l’ordre .
« Bien , je vous laisse, » dit –elle d’une voix un peu trop rauque . « Tu as certainement à faire, » ajouta t –elle vers William. « Prends soin de toi , et nous nous voyons la semaine prochaine. »

« Entendu, » dit ce dernier, en lui rendant son regard affectueux.

Elle fit un petit signe auquel seul John répondit , et disparut dans le couloir . William poussa un profond soupir , et alla poser son attaché-case . Il retira sa veste et s’approcha du couple.

« Dieu , çà fait du bien de se retrouver chez soi, » avoua t –il .

« Des problèmes ? » questionna John .
« Non , tout a été très intéressant. Mais rien ne vaut d’être ici. »

Buffy n’osait le regarder pleinement , de peur de trahir ses sentiments.

« Et vous , rien de terrible ne s’est produit pendant que je n’étais pas là pour vous surveiller ? » poursuivit-il.

John se redressa en s’étirant . « Non , ton amour d’assistante a fait un travail remarquable et personne n'a eu à se plaindre. » dit –il en couvant la jeune femme d’un regard doux.
Elle lui sourit . « Je dirais même que l’atmosphère était relaxante, » ajouta t-il en manière de plaisanterie.
William fit mine de prendre un air renfrogné.
« Elle est certainement beaucoup trop gentille avec vous, » répliqua – t-il .

John avait saisi son carnet , et commençait à esquisser le portrait de Buffy.

« C’est toi qui avait raison, » fit-elle remarquer à John en observant l’alignement des images pour illustrer le final de l’émission. « Ces prises sont stupéfiantes. »
William s’était rapproché , et se tenait beaucoup plus prés , maintenant . Il effleura ses reins d’une main , et elle sentit sa respiration dans son cou. John s’absorbait dans son croquis en levant la tête de temps en temps.

« Oui , je trouve que cela correspond mieux au contenu, » reconnut-il en arrachant la page. Il tendit le dessin à la jeune femme , et enferma ses documents dans une pochette.
William admira le dessin , par dessus l’épaule de Buffy . Il avait rendu l’expression attentionnée de son magnifique visage , la ligne pulpeuse de ses lèvres , et la grâce de son cou .

« John , ne me dis pas que tu as gardé tous ceux que tu as déjà faits ? » demanda Buffy .

« Et pourquoi pas ? » Il lui caressa la joue , et William se raidit . « J’aime rendre hommage à ta beauté. »
Ces paroles irritèrent William à l’extrême. Il en avait assez que l’on courtise Buffy sous ses yeux , sans qu’il ne puisse rien avoir à redire. Il n’avait rien contre John , au contraire , ce dernier était un collègue très apprécié , mais chaque homme se permettait de caresser son assistante du regard , de lui faire des compliments , de la toucher, même .. alors que tous ces droits lui revenaient exclusivement. Une bouffée de colère monta dans sa gorge , alors qu’il contemplait son collègue franchir la porte.
« Je songe sérieusement afficher une note de service sur le panneau du couloir, » dit-il d’un ton contenu , alors qu’elle revenait vers lui .

Elle portait un pantalon noir qui moulait ses formes sublimes , et un chemisier beige – couleur qu’elle affectionnait visiblement - au travers duquel il devinait ses seins épanouis . IL réprima un gémissement , mais l’envie de la broyer contre lui , de lui prendre la bouche jusqu’à ce qu’elle le supplie de la libérer , monta dans sa gorge. Il la dévorait de ses yeux devenus noirs de désirs et Buffy n’osait se jeter dans ses bras .

« Une note de service ? Pourquoi ? » dit-elle avec un soupçon de timidité dans la voix.

« Pour informer chacun que tu m’appartiens , » sembla t –il gronder. « Viens ici. »

En trois pas elle fut contre lui. « Tu m’as manqué.. » avoua t –elle .
Il allait capturer ses lèvres , quand trois coups se firent encore entendre.

« Dieu.. » grinça t –il , les narines dilatées sous l’effet de la contrainte. Buffy alla ouvrir . Ses collègues se tenaient sur le pas de la porte.

« Bonjour, » Sullivan et Bert saluèrent Buffy.

« William , désolé de venir te chercher aussi tôt , on est attendu pour un débriefing rapide en salle 109. Si tu peux nous consacrer une petite heure .. »

Il n’avait pas le choix , et se retint de faire une remarque désagréable.

« Restes-tu encore longtemps ? » demanda t –il à Buffy.

« Non , j’allais partir , j’ai terminé. Mais si tu veux que je t’attendes.. » murmura t –elle.

« Je t’en prie . Je suppose que la semaine a été bien remplie . Nous ferons le point plus tard.. »

Ses yeux contenaient un message plus personnel , et Buffy fit un petit signe du menton . Elle savait qu’il la retrouverait chez elle dès que possible.

Quand elle fut seule , Buffy poussa un profond soupir . Elle réalisa qu’elle était dans une tension importante , depuis la visite de Jenny . Elle prit sa veste et son sac , vérifia que son ordinateur était sécurisé , et quitta le bureau en marchant d' un bon pas pour attraper son bus.
Chapître 31 by Cassiopea
Chapître 31.
Du bonheur.


Aux environs de dix neuf heures trente , alors que Buffy vérifiait que tout était prêt pour un petit dîner pour deux , William arriva. Ils s’embrassèrent avec une sorte de frénésie qui les laissa tous deux pantelants. Puis William murmura qu’il allait se doucher. Buffy lui retira sa veste des épaules ,et la posa sur une chaise de l’entrée, puis alla ouvrir la porte de la salle de bain , qui donnait sur sa chambre , et tendit à William une grande serviette.

« Je n’en ai pas pour longtemps, » assura t –il , le regard tendre.

Buffy s’installa confortablement sur son lit , feuilletant un magazine. Une musique langoureuse diffusait ses notes depuis le salon , et elle avait fermé les rideaux jaunes sur la pluie fine qui tombait à présent sur la ville. Alors qu’elle tournait les pages sans vraiment faire attention à ce qui défilait , elle ne pouvait s’empêcher de ressentir les effets de la jalousie et de la peine qui l’avaient envahie quand elle avait pu constater la chaleur des relations existant entre William et Jenny. Si cette femme se décidait à le séduire , quel pouvoir avait –elle ? Elle ne pouvait pas proclamer que William Lawrence était l’homme de sa vie..
Elle entendit le bruit de la poignée de la porte de la salle de bain derrière elle.

« Je t’ai manqué , amour ? » ronronna t –il de sa voix la plus profonde et sexy.

Buffy tourna brièvement la tête . Il se tenait appuyé avec nonchalance contre le montant , une serviette négligemment enroulée autour de ses hanches, son torse humide gardant quelques gouttes d’eau qui glissaient sur sa peau.

« Oui, » répondit –elle automatiquement , mais sans lui donner la satisfaction d’admirer ostensiblement sa silhouette sculpturale. Elle reprit au contraire sa lecture , faisant mine d’une indifférence qui était à cent lieues de la vérité. Il fit quelques pas vers le lit , une allure de prédateur dans sa démarche , et vint s’asseoir juste derrière elle. Elle vint s’appuyer légèrement contre lui avec un soupir.

« Je lis un article passionnant, » dit-elle. « Je termine et nous mangeons , qu’en dis-tu ? »
Elle faisait un effort extraordinaire pour garder une voix calme.

« Mmm mmm… » Il mordilla sa nuque en soulevant la masse de ses cheveux , se grisant de l’odeur fruitée qui envahit ses narines. Puis elle sentit sa bouche continuer vers son cou , son oreille , dont il saisit le lobe entre ses dents délicatement.

« William.. Je veux finir de lire .. »

Il rit d’un rire chaud et incrédule . « Tu m’en veux de quelque chose ? » souffla t –il en déposant des baisers le long de son épaule , essayant de dégager le peignoir pour toucher sa peau .

« Non ! Pourquoi dis-tu cela ? » dit-elle vivement.

« Pour rien , chérie.. Tu sens terriblement bon , amour. Tourne –toi.. »

« Non , William.. » murmura t –elle , mais le ton de sa voix démentait le sens des mots.

« Voyons mon cœur , cela fait presque une semaine, » dit –il sensuellement , en passant une main caressante sur son ventre , par-dessus le tissu léger du peignoir de soie bleue.
Et il ne cessait de mordiller la peau , entre l’oreille et la rondeur de l’épaule.

« Chéri , je t’assure.. » pria t –elle d’une voix rauque.
Elle frissonna violemment.

« J’aime quand tu me résistes.. un peu. » souffla t –il contre sa joue.

Buffy poussa un cri de surprise quand il la plaqua sur le lit de tout son long . Ses yeux s’agrandirent de surprise quand elle vit combien il était impossiblement attirant , presque entièrement nu maintenant que sa serviette s’était dénouée , et laissait voir la splendeur de son sexe tendu .
Il surprit son regard troublé , son soupir .

« Tu vois quelque chose qui te fait envie..? » câlina t –il . Et il vint poser sa bouche contre sa gorge , ses dents raclant doucement la chair tendre.

Buffy poussa un gémissement plus fort , qui se transforma en plainte langoureuse lorsqu’il ouvrit le peignoir d’un geste ample , se régalant de sa nudité dévoilée , et qu’il entreprit de caresser chaque parcelle de son corps.
Il passa sa langue autour du lobe d’une oreille, alors qu’avec un pouce il caressait lentement le creux de sa gorge. Son autre main descendait doucement vers son nombril. Buffy écarta les cuisses dans un mouvement instinctif , et il se plaça au dessus d’elle ,veillant à ce que le bout de sa verge vienne frotter érotiquement l’intérieur de ses jambes.

« William.. » murmura t –elle plaintivement.

« Oui , amour ? » chuchota t –il avec séduction contre elle , appuyant son torse musclé contre la rondeur de ses seins voluptueux.

« J’ai besoin de toi.. » souffla t –elle , les yeux mi clos.

Un sourire satisfait et fier traversa le visage de William.
« Et moi je mœurs de désir de m’occuper de toi, » répondit –il contre son cou.

Il prit possession d’elle en une seule poussée de ses hanches , elle gémit sous sa bouche , et il la pénétra avec plus de force. Le corps de la jeune femme bougea et vint se rapprocher du bord du lit , sous l’impulsion rageuse de ses reins . Sa chevelure blonde tombait en cascade jusqu’au sol , offrant un spectacle qui l’excita davantage.

« Dieu, tu es si chaude , si étroite et … » râla t-il en faisant entrer et sortir son sexe en longues caresses profondes.

« Oui , oui , oui… William.. » gémit –elle , ivre de sensations.

« Tu vois comme il n’est jamais prudent de ne pas être d’accord avec moi , amour, » grogna t –il.

Elle ouvrit des yeux étonnés et éperdus.
Il faisait onduler ses hanches de gauche à droite , de cette façon délicieuse qui la faisait fondre. A chaque fois qu’il se retirait , la hampe raidie frottait contre son clitoris et un plaisir fulgurant prenait naissance au cœur de sa féminité , se répandant dans son ventre , et envoyant des ondes de chaleur dans tout son corps.

« Voulais –tu vraiment finir de lire ton article, » continua t –il , en haletant au dessus d’elle.

Il avait placé ses mains à plat de part et d’autre du visage de Buffy , et offrait son visage magnifique à contempler . Buffy se noyait dans le bleu de ses yeux , et accueillait sa voix grave et vibrante avec autant d’émotion que son sexe qu’il poussait toujours plus vite et plus fort en elle.

« Je.. je ne sais pas.. oui.. Oh ! »
Son plaisir devenait presque douloureux , elle était au bord d’une jouissance fulgurante , et il s’obligea à ralentir leur rythme , serrant les mâchoires dans l’effort.

« Tu n’as pas l’air convaincue , amour ? » haleta t –il. « Dis-le… »

« Chéri ?.. » dit -elle . Et dans ses yeux si purs et transparents il vit briller une sorte de prière.

Elle cherchait à reprendre l’ondulation de ses hanches , renforçant l’emprise qu’elle avait sur son sexe gonflé . Il ferma un instant les yeux , submergé par le désir de poursuivre ses assauts , et se força à maîtriser son corps.
« Dis-le. » murmura t –il encore .

Un léger sourire , doux et séducteur à la fois , étira les lèvres de Buffy. Elle aimait qu’il soit si possessif, et en même temps si anxieux d’être désiré . Elle passa ses mains à travers les boucles de sa nuque.

« Oui , j’ai envie de toi .. j’ai besoin de toi . Seulement toi , William. »

Ses mots aiguillèrent sa passion , et il reprit ses mouvements , en longues et puissantes pénétrations , à chaque passage excitant un peu plus l’intérieur de son sexe.
Buffy se raidit avec une violence qui le surprit , criant sa jouissance , sanglotant en extase alors qu’il prenait sa bouche avec avidité.
Il jouit à son tour , englouti dans le plaisir , et s’abattit sur elle . Il ne resta que quelques secondes , la respiration forte , avant de rouler sur le côté.

« Obtiens tu toujours ce que tu désires ? » demanda –t-elle d’un ton câlin.

Il la ramena contre lui , la tenant étroitement lovée contre son torse.

« Presque toujours, » répondit-il. « Mais avec toi je n’ai pas toujours été aussi victorieux. »

« Je ne dirais pas çà, » dit-elle en caressant sa poitrine. « Et maintenant si le repas a un goût de brûlé ce sera uniquement par ta faute. » ajouta t –elle d’un ton boudeur.

« Tu dis çà pour m’effrayer car tu sais que je mœurs de faim. »

Il se redressa , appuyé sur un coude et la regarda . Dans la lumière mauve de la petite lampe , sa peau légèrement dorée sur le couvre-lit blanc , les yeux brillants et troublés , ses seins se soulevant avec rapidité , elle était une vision stupéfiante , la chose la plus belle qu’il lui eût été donné de contempler. Elle lui sourit paresseusement.

« Tu as aimé ? C’était bon pour toi , mon cœur ? » demanda t –il avec ferveur.

« Oui.. j’ai adoré. »
Entremêlant ses doigts dans sa chevelure , il enfouit son visage dans son cou , l’embrassant , la léchant , puis remonta vers ses lèvres entrouvertes , qu’il captura avec une passion intense. Sa langue rentrait à l’intérieur de sa bouche , goûtant la douceur de ses joues , dansant sur l’arête de ses dents.

« Je t’aime.. » murmura t –il doucement en se redressant à peine .

Elle posa la paume de sa main sur sa joue , le regard empreint de douceur.

« Tu m’as promis de me nourrir , je crois ? » dit –il d’un ton délibérément plus léger. Il se leva , et alla prendre un peignoir qu’elle avait laissé pour lui dans la salle de bain. Buffy quitta le lit à son tour , ramassant son vêtement .

« Je vais t’impressionner avec mes capacités en cuisine .. après que tu aies eu un aperçu de celles de la chambre, » lança t –elle en quittant la pièce d’une démarche dansante.
Il sourit de manière lascive quand elle se retourna brièvement vers lui .

« Considère –moi impressionné déjà.. ébloui , même ! »

Elle laissa entendre son rire de perles.

Dans la cuisine , le plat de lasagnes qu’elle avait préparées mijotait tranquillement au four , et elle n’eut qu’à sortir la salade du frigidaire. La table était dressée simplement , d’une nappe crème parsemées de pétales de roses , et trois bougies répandaient une lueur romantique.

William vint s’asseoir et la complimenta.
« Si je suis accueilli ainsi après quelques jours d’absence , cela vaut la peine de partir un peu. » dit-il en plongeant son regard chaud dans le sien.

« Oh , je dois te prévenir que c’est vraiment la seule et unique recette de maman que je sais reproduire , » répliqua t-elle en posant le plat fumant entre eux.

Le regard qu’il lui adressa était si plein d’amour qu’ elle baissa les yeux .

Ils mangèrent en devisant tranquillement de choses banales. Dehors la pluie tombait toujours avec régularité. Il lui affirma que c’était les meilleures lasagnes qu’il eût jamais dégusté , et ils partagèrent un verre de vin rouge avec délectation.
De temps en temps le regard de Buffy descendait jusqu’à sa poitrine parfaite , qu’elle pouvait admirer à travers l’échancrure du peignoir bleu marine. Il était d’une beauté irrésistible qui la subjuguait un peu plus chaque jour.


Quand dix heures sonnèrent à la pendule sur le manteau de la cheminée , ils étaient étendus sur le canapé , appuyés à un ensemble de coussins , et ils feuilletaient un album photos . William avait voulu voir à quoi ressemblait la femme dont il était amoureux , à différents moments de son existence. Naturellement , il n’avait trouvé que des compliments à lui faire , s’extasiant sur des clichés où Buffy , quinze ans , promettait de devenir la créature sensuelle et radieuse qui le comblait .

Elle avait évoqué Joyce , le divorce de ses parents alors qu’elle sortait de l’adolescence , et comme sa mère avait courageusement repris le dessus, grâce sa galerie d’art qui fonctionnait à merveille.
Maintenant ils écoutaient la dernière chanson sensuelle de Diana Krall , et le doux bruit des gouttes de pluies contre la fenêtre. Buffy se sentait infiniment bien , au chaud et en sécurité dans les bras de William.

« Il est peut-être l’heure d’aller dormir , bébé, » murmura t –il en enfouissant son nez dans son cou .

Elle garda les yeux fermés , savourant la caresse. « Je ne peux pas bouger.. » avoua t –elle.

Il laissa entendre un rire rauque et profond. « Sois raisonnable . Je sais que tu as eu une semaine fatiguante , et demain la journée promet d’être bien remplie.. »

« Je ne veux pas être raisonnable.. » souffla t –elle en se pelotonnant davantage contre lui. « Et toi ? .. »
Il bougea ses hanches langoureusement contre elle , frottant l’évidence de son désir sur son ventre.
« Je ne veux jamais être raisonnable avec toi.. Je veux être insupportable.. avec toi.. »

Il saisit un sein dans l’ouverture de sa robe , et l’enveloppa de sa paume tiède. « Allons au lit , bébé. »
Elle ouvrit les yeux . « Tu ne pars pas ? »
« Et où crois-tu que je vais aller , amour ? »

« Je pensais.. je croyais que tu voulais rentrer chez toi.. »

« Je n’ai pas l’intention de te quitter. » dit –il en respirant l’odeur de sa peau entre ses seins. « Tu m’acceptes ? » ajouta t –il en fouillant son cou avec ses lèvres entrouvertes.
« Maintenant que tu en parles , je me sens très ensommeillée , » avoua t-elle d’une voix basse .

William se leva et se pencha pour la prendre dans ses bras. Elle cala aussitôt sa tête contre son épaule , et il la transporta lentement jusqu’à la chambre. Il sentait sa respiration douce contre son cou.

‘ Ma bien-aimée , ton ombre a l’odeur de la prune,
la source de tes yeux est cachée dans le Sud,
ton corps a le poli qu’ont les pierres dans l’eau,’

récita t –il .
Elle frissonna devant la profondeur sensuelle de sa voix , la façon exquise qu’il avait de savourer les mots. « Encore.. » murmura t –elle.

Il sourit , la couvant de ses yeux graves et amoureux. Puis il la déposa délicatement au pied du lit , fit descendre son vêtement de ses épaules et ouvrit les draps. Elle s’y laissa glisser avec un soupir de bien être , qui se transforma presque en un ronronnement lorsqu’il s’allongea derrière elle. Il éteignit la lampe mauve , et dans la demi obscurité , Buffy permit à ses paupières de s’abaisser sous le poids du sommeil, se concentrant sur la musique de sa voix et la sensation de sa main.
Il repoussa les cheveux de sa nuque , fouillant la peau sensible avec son nez et ses lèvres. Lentement , sa bouche l’effleurant à peine , ses lèvres suivaient la ligne de sa colonne vertébrale.

‘J’ai faim de tes cheveux, de ta voix , de ta bouche,
sans manger je vais par les rues, et je me tais,
je cherche dans le jour le bruit d’eau de tes pas.’

Buffy baignait dans un état de parfaite relaxation. Les caresses de William , son souffle dans son dos , la beauté de la poésie de Neruda , tout concourait à son enchantement. Elle se sentait fondre sous la tendresse de ses mains. Elle se retourna vers lui , lèvres justes ouvertes , et un léger gémissement s’échappa de sa gorge. Il entrelaça ses doigts avec les siens au dessus de ses cheveux , sur l’oreiller. Son autre main continuait de glisser en cercles sur la paroi satinée de son ventre. Comment avait –elle pu résister à cet homme aussi longtemps ? Comment aurait-elle pu continuer à vivre sans sa présence ?

« Mmmm…. C’est si bon .. »

Il mit un doigt sous son menton et plongea ses yeux dans les siens.

« Donne moi ta bouche ,» demanda t –il .
Elle obéit , mais dégagea la main qu’il tenait prisonnière pour la poser à la base de son cou. Puis elle l’ entoura de ses bras. Il lécha sa lèvre supérieure , la mordilla et elle sortit sa langue qu’il captura. Il ne se lasserait jamais du goût de sa chair.
Leur baiser se prolongeait , langoureux et appliqué, leurs corps en contact étroit depuis leur poitrine jusqu’à leurs jambes entremêlées . Puis peu à peu , leur respiration atteint cette régularité unique qui est celle du sommeil .
Chapître 32. by Cassiopea
D'abord je tiens à vous remercier pour les commentaires : je suis toujours ravie de voir comment un chapître est reçu.
Pipergirl , tu me fais sourire , quand tu dis que mes descriptions te permettre de 'vivre ' complètement ce qui se passe! Tant mieux , cela signifie que ça marche!!;)
Francine et Isabelle : oui , William est si amoureux et sensuel , pourquoi Buffy n'a t -elle pas encore avoué son amour? Ah , bientôt.. Mais c'est Buffy : elle est effrayée..
J'espère que vous aimerez cette partie ( longue ) , avec une fin trés.. coquine.



Chapître 32. Travail et plaisir des sens.


Buffy rassemblait les quelques papiers nécessaires à l’interview avec W.Boyd , mais cherchait désespérément la feuille où elle avait écrit deux jours avant les quelques questions qui lui semblaient essentielles.
William l’attendait à la porte de leur bureau , mais son expression exaspérée l’empêchait de se concentrer.

« Ecoute, çà n’a pas d’importance , nous sommes déjà terriblement en retard .. » dit -il . « Tu feras un effort de mémoire ! »

« Mais enfin j’ai fait attention de penser à certaines choses qui me tenaient à cœur avec cet écrivain , et tout çà pour rien ! » fulmina t –elle en éparpillant les dossiers qui jonchaient sa table.

« Et je suis sûr que ce n’est pas dans ce désordre . »

Elle lui jeta un regard glacial qui le laissa de marbre.
« Je ne supporte pas de travailler pour rien.. »

« Tu ne fais qu’aggraver la situation de ton bureau, « souligna t –il d’une voix calme. « Il va être urgent de faire quelque chose pour çà en rentrant. »

Elle soupira , et passa une main sur son front. Il était clair qu’elle ne trouverait rien de cette manière et qu’elle devrait se résoudre à faire un sérieux retour sur ses souvenirs. Elle attrapa son sac à main et sa veste.

« Tu l’as peut-être ramené chez toi hier soir , pensant pouvoir y travailler ? » suggéra t –il alors qu’ils se dirigeaient à grands pas vers l’ascenseur.
Elle tourna vers lui des yeux limpides.

« Mais.. évidemment ! Oh , je n’ai aucune tête.. » se lamenta t-elle . « Mais c’est de ta faute. » continua t –elle en le regardant du coin de l’œil.

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et ils se firent une petite place au milieu d’un groupe de personnes .

« Je peux savoir pourquoi tu penses que c’est ma faute, » répéta t –il en se serrant contre elle , respirant dans son cou , la tête penchée de côté et haussant un sourcil interrogateur.

« Eh bien parce qu’au lieu de m’en occuper , je me suis laissée distraire, » répondit –elle d’une voix un peu rauque , en battant ses cils de la manière la plus suggestive qui soit .
Il lui fit un sourire lascif et passa sa langue contre ses dents . « Le regrettes –tu ? »

Elle attendit un instant avant de lui souffler dans l’oreille : « Distrais-moi où tu veux et quand tu veux , chéri.. »

Et elle suivit le flot des personnes car les portes s’ouvraient sur le hall central au rez-de-chaussée.

Il la rattrapa et voulut lui prendre la main . Elle lui jeta un petit regard qui lui fit froncer les sourcils. Mais ils étaient déjà dehors , et un taxi les attendait , garé le long du trottoir.
Ils s’engouffrèrent à l’intérieur , et il donna l’adresse au chauffeur . Le trajet serait peut-être un peu long puisqu’il fallait se rendre de la City jusqu’au quartier de Kensington.
Aussitôt assis sur les confortables sièges en cuir , William se rapprocha d’elle , alignant sa jambe contre la sienne. Buffy portait un tailleur ravisant en soie vert pâle , et la jupe remontait d’une façon séduisante le long de ses cuisses gainées de bas beiges transparents qui rendaient ses jambes incroyablement sexy , selon lui. Il vint prendre sa main entre les siennes , et cette fois , elle le laissa faire . Ils échangèrent un long regard chargé de signification.

William se força à prendre une respiration plus détendue , mais le fait qu’elle soit réticente à afficher leur relation en public le perturbait de plus en plus.
Et il se dit qu’il n’accepterait pas cela longtemps.

Le trajet se fit dans un silence étrange , chacun perdu dans ses pensées. Quelques fois ils firent un commentaire sur le spectacle de la rue , qui était animé en ce vendredi après-midi. Au moment où ils allaient arriver , elle posa sa tête contre lui , et il passa une main autour de sa taille , laissant échapper un soupir de satisfaction . Elle lui fit un sourire tremblant , et il la contempla pensivement , admirant ses yeux purs , où le vert prenait des éclats améthystes surprenants .

Il ne pourrait lui refuser quoique ce soit.


« C’est là. » dit le conducteur , les faisant sortir de leur rêverie. Ils s’entendirent sur une heure approximative de retour. La visite ne devait pas excéder une heure et demi.

Ils étaient à l’heure , et à peine eurent –ils frappé à la porte , qu’une femme d’un âge respectable vint leur ouvrir. Une fois qu’ils se furent présentés et qu’ils eurent montré leur carte de presse , on les introduisit dans un petit salon agréable où Boyd les reçut avec cordialité. Il s’empressa de déposer un baiser sur la main de Buffy , la contemplant visiblement avec un œil admiratif , mais sa courtoisie et son éducation l’empêchèrent de faire une quelconque remarque.

Cependant William nota avec un déplaisir intense le charme déployé par son assistante qui sourit de manière éblouissante à l’écrivain . C’était un homme d’une quarantaine d’années , de taille moyenne , aux cheveux noirs , et qui portait une expression sérieuse et ouverte sur ses traits par ailleurs assez séduisants.
Une fois qu’ils eurent pris place tous les trois dans différents fauteuils rassemblés autour d’une table basse supportant une carafe de jus de fruits et des verres , l’interview commença.

Boyd était apparemment quelque peu surpris par la beauté fulgurante de Buffy , et semblait troublé. Peut –être n’avait-il eu à faire qu’à de vieux journalistes au physique ingrat , se dit William , dont le sens de la possession se trouvait mis à rude épreuve . Il se fit la réflexion une fois de plus que , s’il avait pu annoncer Buffy comme sa partenaire de travail et sa compagne dans la vie , tous ces regards masculins cesseraient aussitôt. Enfin , il l’espérait.. En tous cas , en sa présence !

Il serra les mâchoires et se dit qu’il était ridicule. Mais elle était si merveilleuse : assise si droite et appliquée , la silhouette mise en valeur par une jupe et une veste de la couleur de ses yeux , ses jambes délicieuses croisées sagement , et ses pieds chaussés des escarpins les plus délicats qu’il eût jamais admiré sur elle. Et son parfum venait vers lui régulièrement en effluves vanillées qui lui ôtaient toute concentration.
Elle avait demandé à conduire le questionnaire ; cependant , ayant perdu son papier , il attendit avec curiosité de voir comment elle réagirait , si elle aurait besoin de son intervention .
Avec sang-froid et une nonchalance qu ‘il jugea adorable , elle commença.

« Parmi vos six romans publiés , y- en – t il un que vous chérissez particulièrement ? »

« Non , chacun a son histoire , son tempérament . Dans chacun d’eux je privilégie un élément.. »

Il parlait d’une voix posée et grave , et bien sûr ses propos étaient plus qu’intéressants.

« Ecrire , c’est retrouver le temps ? » demanda t-elle après qu’il eut longuement évoqué son œuvre.

Il la regarda avec acuité , et eut un sourire .

« Le trouver , peut –être. Tout simplement. J’ai porté mon dernier roman quinze ans en moi-même , je l’ai écrit pendant un an et demi , je l’ai lu en quelques heures . Ne trouvez – vous pas cela vertigineux ? Il y a des matières différentes dans l’univers. Eh bien , c’est pareil avec le temps. »

Les questions continuèrent à fuser , et il tenta de donner les réponses les plus réfléchies. Et William constatait avec une admiration et une fierté grandissante , que Buffy n’était en aucun cas gênée par l’absence de ses notes.
Il intervint à quelques reprises , mais savoura surtout l’échange intellectuel. Cependant l’heure tournait , et il faudrait sans tarder terminer l’entrevue .

« Quelle fut votre première appréhension de la beauté ? » demanda t –elle en guise de dernière requête.

William jeta un regard aigu à l’écrivain. Jusque là , il avait presque oublié que ce dernier l’avait mis de mauvaise humeur au début de l’entretien. Cependant Boyd répondait avec le même sens de l’honnêteté.

« J’ai toujours été ébloui par les femmes. Je n’ai pas oublié la première dont j’étais amoureux.. J’avais onze ans , elle en avait trente. Elle allait puiser de l’eau dans la rivière du village ,en été. A un moment , elle a disparu et je revenais sans cesse au bord de l’eau où elle se tenait , je voyais son reflet , voulais le caresser , être au septième ciel.. »

Buffy attendit qu’il poursuive .
« C’était un amour très pur et très physique. Si on veut , on peut rentrer tant qu’on veut dans le même fleuve.. n’en déplaise à Héraclite. L’essence de l’ art est là , dans ce désir de rentrer encore une fois dans le fleuve. »

Elle sourit . Et il sourit à son tour , comme s’il voulait s’excuser de cette confidence.
William se racla la gorge , et l’attention de l’écrivain se porta vers lui.

« Si vous le permettez , nous allons conclure avec une dernière question. Que penserait le garçon que vous fûtes de l’homme que vous êtes devenu ? »

Boyd prit un moment pour réfléchir.

« Il le jugerait sévèrement , mais il le reconnaîtrait. Il verrait la difficulté , les buts atteints , le parcours accompli. Ce serait un fidèle lecteur , je crois. » termina t-il .

Buffy se rendit compte qu’ils avaient presque laissé s’écouler deux heures. La rencontre avait été passionnante , et elle se sentait plutôt satisfaite de la manière dont ils avaient conduit l’interview.

Au moment de franchir le seuil de l’entrée , l’écrivain félicita Buffy de sa beauté , et assura que son esprit avait visiblement des qualités égales. Le visage de la jeune femme ne laissa rien paraître de son embarras , et tous se quittèrent sur une poignée de main ferme.

Sur le chemin du retour , William fit taire ses sentiments irrationnels de jalousie , et lui murmura combien il l’avait trouvée brillante.

« Mais cela n’est pas vraiment surprenant , amour, tu es une assistante parfaite » assura t –il en l’attirant contre lui . Elle posa une main sur sa cuisse et il ressentit une onde de chaleur .

« Je suis également assez désordonnée pour ce qui est de mes affaires.. » plaisanta t-elle.

« Oh çà.. personne n’est pas parfait. » Il frotta son nez contre la veine qui palpitait à la base de son cou. « Je suis si heureux que tu aies accepté de travailler avec moi , Buffy.. » ajouta t –il.

« Et je suis si heureuse d’avoir accepté . » répliqua t –elle en offrant son visage à sa caresse.
Il lui saisit la nuque et captura ses lèvres . Il lécha et titilla la bouche tiède , goûtant la saveur de framboise de son rose à lèvres. Elle tourna son visage un peu plus vers lui , et leur baiser devint profond .

« Faut-il retourner au bureau ? » gémit –elle quand il eût relâché sa bouche.
« Malheureusement oui , j’ai encore une réunion , et j’aimerais que tu organises ces notes le plut tôt possible . »
Elle fit la moue . Il ne résista pas à saisir sa lèvre inférieure entre ses dents et la suça.

« Nous nous arrêterons de bonne heure, je te le promets, » chuchota t-il .

« Sûr ? » dit –elle , les yeux interrogateurs.

« Oui . Et nous sortirons.. »
« Oh c’est la dernière représentation au Duke of York » pensa t –elle tout à coup.

« Tu as raison , cela m’étais sorti de l’esprit. J’ai deux billets , tu veux faire un saut ? »

« Oui.. Mais de quelle pièce s’agit –il ? »
« Je n’en ai pas la moindre idée » avoua t-il en riant . « Nous trouverons un programme. »



A peine étaient revenus dans les bureaux de la société qu’ils se trouvèrent absorbés par un certain nombre de tâches . William disparut un grand moment pour rencontrer Paul Surron .
Quand il revint il portait un visage fermé et préoccupé , mais elle n’eut pas le loisir de l’interroger. Il s’était rapproché en deux enjambées , s’était penché en saisissant son visage étonné et l’avait embrassé sauvagement.
Stupéfaite elle passa un doigt tremblant sur ses lèvres gonflées et le regarda saisir un dossier avant de repartir .

« Je monte un instant voir John , j’en ai pour une minute.. Tu t’en sors ? » dit –il sur le seuil.

« Très bien . A tout à l’heure. » répondit –elle .

Willow passa pour lui souhaiter bon week-end et lui demander si tout allait bien . Elles ne s’étaient guère aperçues cette semaine , toutes deux très prises dans leurs fonctions. Willow annonça qu’elle partait pour les deux jours dans la famille d’Oz . Et c’est avec un sourire excité qu’elle lui fit un petit signe d’au-revoir à son amie.

Puis William fut de retour avec plusieurs collègues de l’équipe . Ils évoquèrent la date de présentation des émissions , et s’accordèrent pour faire de la dernière partie un ouvrage illustré , qui symboliserait également le reportage complet sur ce voyage en Afrique.
John était enthousiasmé comme un enfant. Buffy les écoutait d’une oreille distraite . Elle finissait de mettre en place le contenu de l’interview , et se disait qu’il n’y avait pratiquement rien à rejeter , cela avait été une entrevue passionnante. Cet aspect de sa profession l’intéressait chaque jour davantage .

A plusieurs reprises elle surprit les yeux de William fixé sur elle . Il semblait la contempler avec un mélange de gravité et de désir. Elle profita d’une minute où chacun était penché au-dessus des photos posées sur le bureau du journaliste pour lui renvoyer un regard délicieusement coquin , qui semblait vouloir dire ‘ je te veux ‘ .
Il sembla affecté , et profitant d’un mouvement de Jude qui expliquait que l’ouvrage demanderait au moins trois semaines de mise en place , il vint prendre Buffy par le coude .

« Viens nous donner ton avis , Buffy. » Il prononça son nom comme une caresse et elle réprima un gémissement . Puis jeta un œil inquiet autour d’elle , mais les visages des quatre autre hommes ne reflétaient aucune suspicion. Sous prétexte de la laisser observer à loisir les clichés , il demeura debout tout prés d’elle , et osa même passer une main sur ses reins . Au lieu de se raidir , Buffy se surprit à s’incliner vers lui , et ressentit une chaleur insidieuse se répandre dans son ventre , au creux de ses cuisses. Il sourit et s’adressa aux autres comme si de rien n’était.

« Je suis persuadée que ma chère assistante va faire le même choix que moi pour le titre du livre. » assura t –il avec une pointe d’arrogance.

John ne put s’empêcher d’intervenir. « Oui , c’est parce que vous discutez à longueur de journée et que vous êtes parfaitement entraînés. » plaisanta t –il.
« Nous ne sommes pas si ‘ entraînés ‘ que tu le penses , » répliqua William . Mais il y avait une nuance dans sa voix qui ne passa pas inaperçue pour Buffy , et ses joues rosirent. « Il y a même un très grand nombre de situations où nous ne partageons pas du tout le même point de vue. N’est-ce pas , Buffy ? »
Il la regardait avec attention . Oh mon Dieu , quand allait –il cesser avec ses sous –entendus qui la jetaient dans un émoi qu’elle avait de plus en plus de mal à cacher ?

« Je dois choisir dans cette liste ? » demanda t –elle en s’efforçant de maîtriser sa voix.

« Oui , s’il te plaît. Nous hésitons entre deux titres , et il y en a un qui me tient à cœur . Tu as l’honneur de trancher. »

« Je sais que tu feras un choix splendide , Buffy . » assura John . « Nous avons toujours été du même avis , non ? »

Il affichait une assurance orgueilleuse et amusante en même temps . Et il n’avait jamais caché combien il appréciait la jeune femme . Il lui fit un grand sourire affectueux , et William murmura tout prés de sa joue. « C’est à toi.. »

Des quatre séries proposées , elle en élimina immédiatement deux . Jude poussa un soupir à fendre l’âme qui fit rire l’assistance . Puis elle prit son temps pour le reste.

« ‘Voyageur blanc , cœur noir.. mmm’ , oui , c’est bien .. ‘ La magie du Nil’ , cela sonne très bien aussi. » dit-elle .
William serra brièvement les mâchoires et mit les mains dans ses poches . John gardait sa pose nonchalante et satisfaite.
« J’opterais définitivement pour le premier. » dit-elle d’une voix calme en levant la tête.

Chacun eut une exclamation , William une moue victorieuse et décidément arrogante .

« Buffy , je me sens trahi ! » s’exclama John en levant les bras et en prenant un air malheureux.

Elle eut un rire léger , mais néanmoins contourna le bureau pour venir se placer en face du jeune homme qui gardait une mine boudeuse . Avec son jean déchiré au genou , sa chemise blanche et ses cheveux longs , il n’avait pas le moins du monde l’air si trahi.

« John , je suis désolée. C’est vraiment ce que je juge le plus adéquat. Mais çà ne veut pas dire que le second titre n’était pas accrocheur .. Le premier l’était plus , voilà.. »

Elle se dandinait d’un pied sur l’autre , quêtant son approbation . Il répondit à son geste par un haussement d’épaules fataliste. « C’est parce que tu es décidément trop belle et trop intelligente que j’accepte ma défaite. »
Elle lui fit un sourire merveilleux et déposa un baiser sur sa joue , sous les sifflements moqueurs de Jude , Oz et Jason. Celui-ci ajouta : « Je suis sûr que tu ne regrette pas d’avoir perdu puisque tu as obtenu un baiser. »
Tout le monde éclata de rire . Sauf William .


Ses collègues échangèrent encore quelques réflexions, puis tout le monde quitta enfin la pièce , se souhaitant bon repos pour le week-end. Il était dix-neuf heures et pour un Vendredi cela constituait une heure vraiment tardive.
Quand la porte se fut refermée , Buffy poussa un soupir et s’étira . Son top se tendit de manière provocante sur ses seins ronds et William frémit. Son cœur se mit à battre la chamade lorsqu’elle nota le feu des prunelles bleues .

« Viens ici , amour, » ordonna t –il. Il la dévisagea de la tête aux pieds quand elle s’approcha de lui.
« J’ai eu à supporter le constant hommage des hommes à ta beauté , » murmura t-il la voix profonde , posant une main possessive sur sa taille.
Elle resta silencieuse , le regardant par en dessous ses longs cils .

« Te rappelles-tu que j’ai mentionné une note de service, » continua t-il , « pour permettre à chacun d’apprendre la nouvelle.. »
Il respira son parfum , elle eut un haut le corps devant le désir qui épaississait sa voix.
« Quelle nouvelle ? » chuchota t-elle.

« Que tu es à moi. » grogna t –il .

Buffy sentit son cœur gonfler , son sexe devenir moite à l’écoute de ses mots. Elle éprouva une violente nécessité d’être insolemment sexy. Elle se recula lentement , jusqu’à à atteindre le bord de sa table de travail , les yeux brillants , la bouche entrouverte , les mains remontant sa jupe.

« Ferme la porte à clé. » dit-elle à voix basse.
Il sembla sortir de sa torpeur et s’exécuta puis se tourna vers elle. Elle avait retiré son string de dentelle noire et le balançait au bout d’un doigt.

« Viens là. » continua t-elle , d’un ton rauque.
Il sembla émettre un autre grondement , et avança sur elle lentement , stoppant à une distance telle qu’il tendit la main pour lui prendre le bout de tissu. Il le froissa entre ses mains et le mit dans une poche de son pantalon.

Il la dévorait d’un regard si lourd de désir qu’elle en tremblait.

Elle retira son tee-shirt de soie crème d’un geste sec. Il dénoua sa cravate. Elle ne le quitta pas du regard quand elle dégrafa l’attache frontale de son soutien-gorge , offrant à sa vue ses seins parfaits.

« Veux –tu t’assurer que je suis à toi ? » murmura t- elle .

Ses yeux demeuraient rivés sur la bouche pulpeuse de Buffy quand il déboutonna sa chemise .

« J’en meurs d’envie. »

Elle s’installa un peu mieux sur le bord du bureau , la jupe complètement retroussée, les jambes légèrement ouvertes. Il dégagea son sexe douloureusement et somptueusement tendu , vint se tenir debout entre ses cuisses.
« J’aime que tu ne sois pas sage avec moi, » gémit-il .

Il saisit sa bouche avidement et elle s’abandonna. Gémissant de plaisir au contact de sa poitrine nue et douce contre son torse musclé et dur. Les mains de William furent partout en même temps , dans ses cheveux , dans son dos , autour de ses seins , sur ses mamelons , autour de sa taille. Les siennes se glissèrent le long de ses côtes , pour palper les muscles de son dos, descendant jusqu’au bas de ses reins pour toucher la fermeté de ses fesses.
Il eut un mouvement vers elle , et elle put sentir la douceur soyeuse et raidie du bout de son sexe ,se pressant en elle. Il la saisit plus fort par les hanches et la couva d’un regard affamé.

« Comment es- tu à moi ? » râla –til.

« Complètement.. Oui , oui , William ! »

Il s’enfonça dans la chaleur et l’humidité du sexe offert et elle laissa échapper un cri alors qu’il la pénétrait puissamment. Puis la pression qu’il exerçait sur ses hanches s’accrut encore et il la souleva à peine pour se retirer et revenir enfouir sa verge le plus loin possible.
Elle sanglota de relief sur son épaule , sa chevelure cascadant autour de son visage, et s’aggrippa à son torse avec plus de force pour s’ouvrir davantage à ses assauts.

« Oui, tu es à moi , ma beauté.. mon amour.. Buffy.. » ronronna t –il dans son oreille. Il frottait son sexe à un rythme rapide . « Tu es si chaude et humide.. tu m’excites.. je vais te donner ce que tu veux , chérie .. tout ce dont tu as besoin. »
Il ponctuait ses paroles par des coups de reins profonds , de longues caresses qui la firent gémir encore et encore.

« Oui , William.. Je t’en prie , ne n’arrête pas , s’il te plaît. »

Il reprit sa bouche , et alors que sa langue s’enroulait inlassablement autour de la sienne , il l’entoura complètement d’un bras , tandis que son autre main se frayait un chemin vers son clitoris, où il passa son pouce.
Des flammes vives explosèrent dans le cerveau de Buffy , et elle cria dans sa bouche , se tenant à lui comme un bateau à une ancre , convulsant contre lui en spasmes intenses. Sa jouissance entraîna son orgasme , et elle accueillit la palpitation de son sexe au cœur de sa féminité.

Ils restèrent immobiles longtemps , la respiration haletante, leurs membres entremêlés . Il caressait ses cheveux , plaçant de délicats petits baisers sur sa tempe.

Elle l’étreignit plus fort . Le sentiment d’être protégée et infiniment chérie la submergeait par vagues immenses.
Finalement , ils durent se séparer. Elle remit en place les boutons de sa chemise pendant qu’il ajustait son pantalon et sa ceinture. Il ramassa le soutien-gorge au sol et l’ajusta sur sa poitrine , puis elle enfila son tee-shirt , et il fit glisser la jupe modestement le long de ses jambes.

« Veux –tu récupérer çà ? » demanda t –il l’œil lascif en sortant le string de sa poche.

« Mmm.. oui . Rhabille –moi , s’il te plaît. »

Il la regarda , émerveillement et amour se dessinant sur ses traits. Puis il s’agenouilla et entreprit de faire passer la petite culotte par un pied puis l’autre , remontant le long de ses bas transparents.

« Je n’ai aucune envie d’aller au théâtre, » dit-il en se redressant et en l’attrapant par les hanches , le front posé contre son front.

« Moi non plus, » avoua t-elle , les yeux pétillants . « Il y a d’autres façons de passer la soirée.. »

Sa voix de gorge , ses vêtements froissés , ses lèvres boursouflées de ses morsures , l’éclat fiévreux de son teint l’électrisèrent une fois de plus , et il fut subjugué par le pouvoir qu’elle détenait sur ses sens.

« Je ne demande qu’à te laisser l’initiative, amour. »

TBC
Chapître 33 by Cassiopea
Chapître 33. Une prise de conscience.


Le Vendredi soir et le week-end furent passés dans une frénésie sensuelle. En fait ils ne sortirent guère , si ce n’est pour aller chercher de quoi manger. Buffy découvrit que William avait un goût prononcé pour la cuisine chinoise et le Samedi soir ils organisèrent un pique-nique improvisé sur le tapis du salon , devant un feu de cheminée. Le temps en effet avait pris un tour brutal vers une tendance printanière très fraîche , pluvieuse , et qui n’incitait pas à s’aventurer à l’extérieur.

Ils évoquèrent longuement leur enfance avec des souvenirs attendris . William était un enfant unique qui avait toujours eu envie d’explorer différents coins du monde , et il était venu naturellement au journalisme.

Buffy , enfant unique aussi , expliqua un peu plus le désarroi dans lequel l’avait plongé le divorce de ses parents . Et comment elle avait rencontré Angel , qui lui avait offert une épaule compréhensive. Mais , quand elle nota combien le visage de son amant se fermait , à la première mention de son mari défunt , Buffy avait compris qu’il était trop tôt pour qu’il accepte ce genre de confidences..

Ils passèrent d’un appartement à l’autre , et le Dimanche soir les trouva enlacés , dans une torpeur délicieuse , sur le canapé en cuir du salon chez William .

« Je dois rentrer.. » murmura t –elle tout à coup , dans le silence de la pièce.

Il resserra son étreinte , continuant à passer une main le long de son bras, alors qu’elle était lovée contre lui .

« Encore un petit moment , et je te ramène. »

Il n’avait pas émis d’objection quand elle avait annoncé qu’elle devait rentrer chez elle. En fait , il comprenait aisément que chacun d 'eux devait retrouver le calme de sa propre habitation , après qu’ils n’aient pas cessé une minute d’être ensemble depuis deux jours.

Quand il la déposa en face de la maison victorienne de Bloomsburry , il échangèrent un baiser langoureux et tendre. Buffy caressa sa joue avant de le laisser , et dans ses yeux une émotion profonde émut le cœur de William.
Il brûlait d’entendre les mots d’amour qu’il lui murmurait ardemment au creux de l’oreille depuis une semaine , mais il se sentait déjà si heureux d’avoir pu lui déclarer la vraie nature de ses sentiments , leur union charnelle représentant un tel accomplissement dans son âme , qu’il acceptait d’attendre.

Aimer et s’abandonner signifiait toujours prendre des risques , et , alors même qu’il eût voulu la rassurer en lui promettant que son amour était infini et pour toujours , il espérait qu’elle lui rendrait un jour sa passion, aussi bien à travers son corps que son cœur.


* * * * * * * * * * * *


La semaine suivante parut surréelle à Buffy . L’équipe était absorbée dans les mises au point finales de la série d’émissions , ce qui signifiait beaucoup de réunions , de discussions , de séances en salle de montage vidéo . En dehors de ce travail habituel , Buffy avait à présenter leur entrevue avec Boyd.
Puis William se trouva entraîné dans un groupe de travail avec ses collègues du département politique pour être sûr que l’émission produite sur le personnage qu’ils avaient été rencontré à Paris serait en tous points conforme à ce qu’ils avaient prévus.
Au milieu de période de travail intense , il la surprenait par des étreintes fougueuses , dés qu’ils étaient seuls.

Buffy éprouvait des sensations confuses à ce sujet. Même si elle s’attendait à quelques rumeurs malveillantes sur le fait que William l’avait engagée juste après qu’ils aient fait connaissance dans une soirée , elle savait aussi que sa réputation d’assistante compétente et très brillante auprès de Lawrence était devenue une réalité.
Et elle en avait assez d’être sur le qui vive à l’intérieur de la société. Il était plus que temps de faire table rase de ses craintes. Elle se promit qu’avant la fin de la semaine , elle mettrait les choses dans l’ordre : chacun pouvait savoir qu'ils formaient un couple..


D’autre part , elle vivait dans un bonheur magique. Leur entente professionnelle était parfaite , et l’attention amoureuse dont il la couvait était stupéfiante.
Le soir venu ils quittaient New network ensemble , en général s’arrêtant en route pour dîner quelque part , ou bien achetant le nécessaire pour une petite séance de cuisine improvisée , avant de consacrer leurs soirées et leurs nuits à des ébats chaque fois plus torrides.

Il faisait partie intégrante de son univers , du matin au soir , et elle avait oublié comment était sa vie avant lui..

Le jeudi après –midi , après qu’il l’aie taquinée et observée avec des yeux brûlants et possessifs , après qu’il l’aie embrassée avec une faim dévorante dans l’ascenseur , profitant que la cabine était vide , elle se sentait infiniment excitée , et ne souhaitait qu’une seule chose : que le soir vienne , où il prendrait possession d’elle .

Elle remontait des bureaux administratifs quand elle croisa Sandra , qu’elle n’avait pas vue depuis longtemps. Celle-ci aussitôt voulut bavarder , et Buffy accepta de descendre prendre un thé quelques minutes .

« Tu as une mine superbe, » dit Sandra en s’asseyant . « Depuis le jour où tu t’es mise à travailler pour Lawrence , j’ai trouvé que ton allure se transformait. »

« Je dois avouer que ce changement de poste est la meilleure chose qui me soit arrivée depuis un grand moment, » avoua Buffy en souriant .

« Cà fait plaisir de te voir ainsi. Tu étais toujours si triste et renfermée , depuis que tu étais parmi nous dans la boite. »

« Je sais, » soupira Buffy , les yeux baissés sur sa jupe qu’elle lissa de sa main. « J’ai eu une période si difficile.. Mais j’ai fait un effort. »

« Et tu n’as pas eu trop de difficulté à t’adapter au rythme de ton patron ? On dit qu’il est d’une exigence folle ? » demanda –telle en baissant le ton .

« Si bien sûr , il y a eu un temps d’adaptation . Mais globalement le changement s’est très bien déroulé. Et le reste de l’équipe est fantastique. Tu connais John ? Il est dessinateur illustrateur. Je m’entends très bien avec lui. »

« Oh oui , c’est un grand jeune homme , aux cheveux un peu longs , et à l’allure décontractée ? »

« C’est çà. Il a été particulièrement accueillant avec moi . »

L’œil de Sandra brilla de manière significative. « Oh , un flirt ? »

« Non , non , pas du tout ! » s’exclama Buffy . « Un ami , un ami adorable , c’est tout . Bon , eh bien , je dois remonter , j’ai encore une foule de choses à finir avant de partir . »

Elles se levèrent . Sandra voulut l’embrasser . « Tu sais , cela me fait vraiment très plaisir de voir comme tu es épanouie. »

Buffy la remercia , ne sachant quoi ajouter . Ses nouvelles responsabilités avaient certainement une part dans sa métamorphose , mais elle savait que William était le seul à avoir bouleversé son existence , lui donnant cet éclat particulier dans les yeux , et cette radiance dans tout son visage.

« Avec Lawrence qui est un voyageur acharné , il faudra que tu gardes cet état d’esprit même si un jour il part pour un autre poste en dehors de la société ! » lança t-elle en plaisantant alors qu’elle s’éloignait dans le couloir.

Buffy crut que son cœur manquait un battement sous la douleur fulgurante qu’elle éprouva à l’écoute de ces simples mots. Elle resta immobile quelques secondes , le regard dans le vide. Elle avait oublié la réputation de William : un journaliste aventureux , qui ne restait jamais longtemps au même endroit, avide de nouvelles rencontres , de nouvelles expériences . Et si New network n’était qu’un passage dans sa carrière ? Elle reprit sa marche , se dirigeant d’un air abstrait vers les escalier qu’elle monta d’un pas presque lourd. Elle éprouvait un besoin dévastateur qu’il la prenne dans ses bras ..

Quand elle pénétra dans leur bureau , il discutait avec Oz et Lili. Elle lui adressa un regard si désespérément affamé qu’il s’arrêta de parler. Mais elle avait baissé les yeux et avait repris sa place derrière son ordinateur , le visage impassible .
Elle essaya en vain de se concentrer sur sa tâche . Les mots se brouillaient devant ses yeux , ses mains étaient moites , et elle entendait son cœur battre dans sa poitrine comme dans un espace vide. Elle appela sa collègue aux émissions littéraires pour lui expliquer qu’elle ne pourrait pas rendre le compte-rendu de l’interview le soir même , comme il était prévu.

William raccompagnait Lili et Oz jusqu’à la porte quand il entendit ses paroles . Il haussa un sourcil interrogateur , et aussitôt que la porte fut refermée , vint se tenir en face d’elle.

« Qu’y a t-il , chérie ? » demanda t –il doucement .

« Rien.. Je suis lasse , c’est tout, » répondit –elle , en tentant de maîtriser le tremblement de sa voix.

Il se rapprocha et la prit contre lui. « Es-tu sûre.. qu’il n’y a rien d’autre ? » murmura t –il d’une voix caressante et suggestive. « Nous n’avons fait l’amour qu’une seule fois , hier soir.. » murmura t –il contre son cou. « Et tu es si belle et excitante , aujourd h’ui.. »
Il accompagna ses paroles d’un mouvement de ses hanches , frottant son érection contre le ventre de la jeune femme. « Tu es chaque jour plus belle , amour. »

Elle leva des yeux magnifiques et éperdus , où flambait un désir si nu qu’il en fut bouleversé.

« J’ai envie de toi, » souffla t –elle. « J’ai eu envie de toi tout au long de la journée.. »

Il gémit en prenant sa bouche dans un baiser violent et bref. « Je veux.. je veux.. » haleta t-elle.

« Que veux –tu ? Dis-moi. » demanda t –il en la couvant de son regard assombri de désir .

Elle n’avait jamais révélé un aspect si effronté , si clairement demandeur sur un plan sexuel , et il en fut instantanément ravi. Elle était si sensuelle , si étourdissante dans leurs étreintes et la manière ingénue dont elle s’offrait toujours à lui , qu’une part de lui-même était persuadée qu’elle n’avait jamais connu une telle plénitude dans les bras de son mari. Mais peut-être était-ce seulement parce qu’il souhaitait cela avec ardeur.
Etre le premier .

Le premier à l’aimer comme un fou .

Le premier à la faire défaillir de plaisir.

Le premier à la considérer comme une part essentielle pour la paix de son âme.

Elle enfouit son visage dans la chaleur de son cou , laissant glisser sa langue juste au dessous de son oreille , palpitante , les mains étroitement serrées autour de son cou. Il jeta la tête en arrière , fermant les paupières sous l’effet torturant de sa bouche.

« Je veux que tu me prennes.. que tu me fasses jouir.. »

Il reçut ses chuchotements de plein fouet , son sexe se raidissant prodigieusement , et ses reins tendus dans l’anticipation du contact intime de sa chair contre la sienne.

« Dieu .. tu ne sais pas l’effet que tu me fais.. » gronda t –il. « Partons. Partons immédiatement. »

Il ramassa leurs vestes , et arrangea différents papiers avec des gestes saccadés. Elle l’observait avec de grands yeux troublés .

« Je vais chercher la voiture, » dit –il en ouvrant la porte. « Attends –moi dehors un peu plus loin que l’entrée principale. »
Elle hocha la tête , et attendit quelques minutes avant de sortir à son tour . Elle reconnut en son for intérieur que William avait eu raison : s’ils avaient quitté les lieux ensemble , avec cet air délicieusement égaré … Buffy frissonna d’excitation et de joie.

Elle n’aurait su dire en combien de temps ils firent le trajet jusqu’à la maison de William. ..




Maintenant ils étaient dans le salon , et à travers les rideaux drapant les fenêtres , une lumière tamisée éclairaient leurs silhouettes .
Il était appuyé au sofa , sa chemise à moitié ouverte , sa cravate légèrement dénouée , ses cheveux bouclés en désordre . Elle était entièrement nue en face de lui , chevauchant ses cuisses.
Il l’attira plus prés , et elle respira profondément l’odeur de sa peau , son parfum .
Dans cette position, elle incarnait la séduction érotique dans toute sa splendeur. Sa peau dorée gardait une moiteur excitante , et il pouvait contempler sa beauté dans toute sa pure simplicité.
Son visage gardait cette faim qu’il avait vue quelques moments auparavant , et qui le surprenait par son caractère intense.
Il la regardait entre ses cils , et prit une écharpe soyeuse entre ses doigts sans la quitter des yeux. Il glissa l’étoffe autour de ses poignets , laissant les liens souples. Elle soutint son regard , les yeux mi clos, une respiration un peu désordonnée.

« William.. ! » supplia –t –elle d’une voix enrouée .

Il rit , d’un rire profond et chaud. Elle voulait ses mains sur elle , sur ses seins , son ventre , ses reins , au creux de ses cuisses.. William prit sa taille entre ses deux mains , et vint embrasser la base de son cou , le creux de sa gorge. Il semblait vouloir prendre son temps , alors qu’elle n’avait qu’une hâte : crier son plaisir sous ses caresses expertes.
Alors elle se mit à bouger les hanches , les fesses , provocante .

« Tu cherches à me faire perdre le contrôle ? » Il glissa une main entre eux , et pressa doucement son clitoris . Il fut surpris de découvrir combien le bouton sensible où perlait déjà son plaisir , était gonflé. Elle se cambra avec un gémissement , s’offrant davantage.

« Plus fort.. ! Plus vite ! » dit –elle .
Il sourit d’un air si lascif et confiant qu’elle se dit qu’elle trouverait un moyen de se venger.

« Laisse –moi jouir.. » supplia t –elle .

« Encore un peu de patience , amour. Je vais t’amener au bord de l’orgasme , puis tu devras attendre un peu pour obtenir satisfaction.. Cela sera meilleur .. »

Elle ondulait sur lui , et lui-même commençait à trouver la situation irrésistible. Le fait qu’elle soit nue alors qu’il avait gardé ses vêtements était particulièrement troublant. Il continua à frotter son clitoris en cercles légers , puis introduit deux doigts à l’intérieur de la chair humide , palpitante et chaude de son sexe.
Elle gardait les mains appuyées sur son torse , toujours emprisonnées dans le foulard de soie , et cela ajoutait encore à l’érotisme de leurs positions. Il aimait qu’elle soit volontairement à sa merci , qu’elle attende sa volonté.. C’était un jeu qu ’ils n’avaient jamais expérimenté avant , et il adorait cela.

« Sais-tu comme tu es merveilleuse ainsi ? » murmura t –il la voix rauque.

Ses yeux bleus étaient devenus marine , et elle ne pouvait soutenir le feu qu’il contenait. Elle ferma les paupières , continuant ses mouvements saccadés , cherchant le maximum de friction contre sa main. Elle sentait son orgasme au cœur de son sexe , prêt à déferler.

« Chéri.. chéri.. » cria t –elle , impuissante.

«Non .. ne ferme pas les yeux. Je veux que tu jouisses sur ma verge, » râla t-il , saisissant ses fesses à pleines mains , la soulevant .

Elle laissa échapper une plainte quand il retira ses doigts , mais il lui demanda de ne pas bouger. Il défit le foulard et dès qu’elle eût les mains libres elle entreprit d’ouvrir la boucle de son pantalon , puis de descendre la fermeture éclair.

« Oui , bébé , oui.. »

La hampe de son sexe se dégagea , se dressant parmi la toison brune de son bas-ventre , et elle nota avec satisfaction le gland qui luisait avec la semence qui le gonflait.. Lui non plus ne tiendrait guère plus longtemps.

« Maintenant ! » La voix de Buffy était impérieuse. Il renforça la pression sur le bas de son dos , et l’empala sur son sexe. Ils poussèrent simultanément un râle de plaisir.

Elle était pénétrée si complètement et profondément qu’elle crût que sa jouissance serait immédiate. Mais elle réussit à contenir sa passion , et respira plus calmement.

« J’aime te baiser dans cette position, » gronda t –il , resserrant sa taille jusqu’à lui faire mal. « Tu es si étroite , si mouillée.. »

Elle se mit à bouger , se cambrant , se soulevant , glissant sans relâche sur le sexe raide.
C’était lui maintenant qui subissait la volonté - presque malgré lui et ivre de désir - , les assauts de Buffy. La tête renversée sur un coussin , la poitrine se soulevant au rythme de caresses de son amante , le pantalon rabaissé sur se cuisses , libérant simplement l’espace entre le bas de son ventre musclé et le haut de ses jambes , il contrôlait difficilement son corps, haletant , et laissant sa bouche entrouverte . Une fine sueur perlait sur la poitrine de Buffy , ses seins se balançaient doucement , et les effluves de sa peau vanillée le grisaient.
Elle continuait à aller et venir en longue caresses sur la verge gonflée , et le mouvement provoquait un bruit de succion qui le rendait délirant , l’enveloppait dans un brouillard sensuel inouï.


« Oui , oui.. amour.. baise –moi plus vite , oui , comme çà.. dieu que c’est bon .. j’aime ton sexe qui enserre le mien.. » délirait –il , la voix basse et fervente.

Elle sanglotait , gémissait , elle offrait le spectacle le plus étourdissant qu’il eût jamais contemplé.

« Appuie –toi en arrière sur une main , » haleta t –il. Elle fit ce qu’il demandait , et frémit de sentir combien le sexe de William , dans cette nouvelle position , s’enfonçait plus encore en elle.

« C’est bon ?… »

‘Bon ‘ était un très faible mot pour nommer les sensations qui enveloppaient la jeune femme. Elle appuya ses deux mains sur ses cuisses fermes , et continua à monter et descendre sur le sexe offert. Il gardait son regard fasciné sur elle , et vit qu’elle avait baissé son attention sur l’endroit où leurs sexes se joignaient.

« Oh Dieu, » gémit –elle.

« Tu aimes ce que tu vois ?.. » murmura t –il.

« Oh .. oui.. » répondit –elle , hypnotisée .

« Moi.. aussi.. » frissonna –t-il , glissant ses mains en dessous de ses fesses pour l’aider dans ses mouvements. « Oui , chérie , allez .. soulève –toi , et baise –moi.. prends mon sexe .. fais -toi jouir.. »
Il était au bord d’un précipice . Un orgasme phénoménal se préparait et c’est elle qui le lui donnerait.

« Comme je te veux.. comme j’ai besoin de toi.. » murmura t –elle .
« J’ai besoin de toi aussi, » dit –il en agrippant les rondeurs charnues , maintenant la cadence.
« Je vais te faire jouir , chérie.. te faire jouir si fort. »

Elle n’en pouvait plus , et revint se placer contre son torse , les bras autour de son cou. Il plia les genoux pour se donner un point d’ancrage et imprima à ses hanches un va et vient qui la fit crier.

« Je veux jouir avec toi… à l’intérieur de ton sexe doux et délicieux.. Oh je sens que tu es si proche , amour.. »

Buffy percevait la tension dans ses muscles , et un violent tremblement saisit ses cuisses .

« Regarde –moi, » ordonna t –il.
Elle ouvrit des yeux clairs , chavirés .

« Je vais .. je suis.. » haleta t –elle.

« Dis –le .. Buffy .. dis le ! »

« Tu me fais jouir….. ! Oh William , William.. chéri.. » Elle convulsa contre lui.

« Je t’aime , je t’aime… je t’aime , dieu … que je t’aime , amour.. mon cœur.. ma beauté.. » cria t-il à son tour , emporté par un orgasme prodigieux.


Il donna quelques derniers coups de reins , et ils s’accrochèrent presque désespérément l’un à l’autre. Buffy enfouit son visage entre son épaule et son cou , baignant dans une sérénité que seule pouvait lui apportait une telle déclaration.


Elle se sentait si merveilleusement aimée , et pour la première fois de puis qu’elle connaissait William , elle se sentait prête à être parfaitement honnête vis à vis de ses sentiments pour lui.
Demain...


TBC
Chapître 34 by Cassiopea
Je suis si contente que le dernier chapître vous ai plu à ce point! Bon , ne m'en veuillez pas trop pour celui qui vient. Je peux essayer de poster le suivant demain , si c'est une nécessité.. ;)



Chapître 34. Décisions.


En ce dernier jour de la semaine , Buffy se rendit à New Network avec un sentiment de mal être qui s’était fait sentir dès qu’elle était sortie du sommeil. La nuit avait pourtant été calme , reposante , après une soirée riche en sensations charnelles et émotionnelles. La manière incroyablement érotique avec laquelle ils avaient fait l’amour , sur le tapis du salon chez William , avaient seulement laissé place en eux à une faim renouvelée du corps de l’autre. Et même s’ils avaient regagné l’endroit plus traditionnel que constituait le lit , leurs ébats avaient gardé une frénésie que Buffy retrouvait ce matin , au creux de sa mémoire , avec une certaine gêne , un embarras devant la façon dont elle s’était jetée dans ses bras.

Mais la pensée que William pourrait un jour ne plus faire partie de son univers quotidien avait été impossible à surmonter , et elle avait eu le besoin irrépressible de se réfugier dans son embrasse passionnée..

Ils avaient partagé un repas frugal , et il l’avait gardée tendrement sur ses genoux pour la regarder manger. Puis il lui avait expliqué qu’ayant quitté le bureau bien brutalement - et elle avait rougi délicieusement - , il avait encore un document à consulter pour le lendemain. Ce qui signifiait du travail jusqu’à une heure avancée de la nuit. Buffy avait suggéré que chacun reste chez soi pour la nuit , et il l’avait ramenée jusqu’à la maison victorienne de Bloomsburry , à contre-cœur.

Maintenant , à l’idée de le retrouver pour la journée , Buffy se sentait les mains moites , les jambes tremblantes , le cœur battant violemment dans sa poitrine , et toutes les sensations qui accompagnaient en général un état de nervosité extrême.
Le bureau était fermé à clef quand elle parvint à leur étage. Elle ouvrit et alla s’asseoir aussitôt , cherchant à retrouver son calme.

Elle était simplement si effrayée. Si effrayée de perdre ses attentions , son ardeur fougueuse , la façon dont il la couvait du regard.
Si effrayée de la profondeur de ses sentiments pour lui.

Elle avait aimé Angel tendrement , sagement . Il avait été compréhensif , doux , et toujours désireux de la protéger. Elle commençait tout juste sa vie de femme quand leur idylle avait débuté et qu’il lui avait proposé de l’épouser. Elle avait connu un bonheur réel et simple dans leur vie commune.


Mais ce qu’elle éprouvait pour William n’avait rien de comparable.

Depuis son bref mariage , elle était devenue une créature qui avait déjà aimé et souffert , pour qui l’amour était lié au deuil , à la peine , et la solitude. Aussi avait –elle lutté pour que son cœur ne soit pas pris à nouveau dans la tourmente. Sa peur de souffrir entraînait la peur de s’engager.

Cependant elle se tenait au bord d’un précipice depuis plusieurs jours déjà: celui qui sépare le désir de l’amour .
Et elle se sentait vaciller , ouvrant son âme , son cœur , tout son être à une révélation si magnifique et douloureuse en même temps : elle était complètement , follement amoureuse de William Lawrence.


Et elle était simplement si effrayée.

Posséder l’amour de cet homme , lui rendre cet amour , était la chose la plus merveilleuse qui eût pu arriver à Buffy . Elle savait aussi qu’on pouvait perdre tout , par un mouvement terrible du destin. N’était –ce pas ce qui risquait de se produire , maintenant qu’elle s’apprêtait à faire ce saut dans le vide ?


Elle s’appliqua à se concentrer sur le dernier travail à mettre au point , en l’occurrence l’interview , puis le porta à la personne du service littéraire. Quand elle revint , William était arrivé et était en grande conversation téléphonique. Cela ne devait pas être à son goût car il usait d’un ton froid et contenu , un ton empreint de colère , et elle fut surprise du frisson d’appréhension qui s’empara d’elle à l’écoute de sa voix . Il y avait tellement longtemps qu’elle n’ y avait entendu des inflexions à ce point irritées.
Elle referma la porte derrière elle , et alla regagner sa place , lissant machinalement sa longue jupe en lin blanc. Il leva les yeux brièvement vers elle et une lueur plus chaleureuse y brilla . Mais son visage ne s’éclaira pas comme il le faisait toujours dès qu’elle apparaissait .

Une crainte lui serra la poitrine et elle se pencha sur ses documents. Du coin de l’œil , elle l’observait. Il se passait la main dans les cheveux , une boucle rebelle retombait sur son front , et ses traits étaient fermés.

« Il y a forcément des choses que l’on peut discuter, » dit-il d’un ton coupant. « J’ai dit que je considérerais … »
Apparemment son interlocuteur l’avait interrompu.

« Je n’ai jamais prétendu cela ! … Gardons notre entrevue pour la semaine prochaine , si tu veux bien.. Oui , c’est çà… Non , je comprends… A plus tard , Francis . »

Elle tressaillit en entendant le nom du directeur de la société . William avait –il des désaccords avec lui ? Et à quel sujet ? Il était un des journalistes les plus en vue , les plus appréciés de la direction . Elle le savait bien puisqu’elle travaillait à ses côtés..

« Bonjour , amour, » dit –il quand il eût reposé le combiné sur son socle.

Elle lui fit un sourire . « Est-ce que tout va bien ? » demanda t –elle .

Il soupira. « Oui.. Juste quelque chose qui me préoccupe , et qui n’est pas réglé comme je le souhaitais. »

Elle attendait qu’il s’explique davantage . Ils avaient toujours partagé tous les problèmes , discuté chaque décision , et réglé toute difficulté ensemble.

« As-tu terminé le papier sur Boyd ? » ajouta t –il .

Elle laissa quelques secondes passer avant de répondre , ressentant une vive déception qu’il ne veuille pas lui faire part de ce qui l’ennuyait.
« Je l’ai rendu ce matin , tout va bien. » répliqua t –elle .

Il fourragea encore dans la masse de ses boucles désordonnées , et sembla ne pas prêter attention à la sécheresse de son ton.

« Je suis en réunion tout le matin pour la mise en page du livre . Evidemment Il est encore question de réduire le contenu ! » s’exclama t –il en se levant . « Si tu pouvais voir avec John les petites défaillances sur l’émission 9 , ce serait formidable. »

Il prit son attaché-case et se dirigea vers la porte à grand pas . Au moment où il ouvrait le battant , il tourna son beau regard bleu vers elle et lui sourit, puis disparut.

Elle demeura de longues minutes complètement immobile , le regard fixé dans le vide .
Pour la première fois depuis qu’ils étaient amants , il n’avait pas cherché à l’embrasser alors qu’ils ne s’étaient pas vus depuis plusieurs heures.

Elle usa de toute la force de son caractère pour ne pas l’appeler et se jeter dans ses bras. Un grand froid enrobait son cœur , et elle respirait de façon saccadée , cherchant à comprendre la puissance de l’émotion qui lui broyait le ventre. Pourquoi éprouvait-elle une telle anxiété aujourd’hui ?

Le reste de la matinée se passa dans une sorte de brouillard , elle essaya par tous les moyens à oublier ses émotions et à s’appliquer . Elle eut simplement John au téléphone , préférant régler toute question de cette manière. S’il venait , il chercherait aussitôt à savoir pourquoi elle ne souriait pas ce matin. Il se conduisait d’une manière toujours si protectrice et affectueuse envers elle , et elle était sûre qu’elle n’hésiterait pas à se laisser aller , s’il insistait.

Elle se contenta d’un sandwich et d’un café tout en continuant à étudier les divers scripts à revoir. Elle était en avance sur son planning étant donné que sa semaine avait été très productive. Peut être pourrait –elle s’en aller vers quatre heures ? Ils n’avaient parlé d’aucune sortie , mais elle savait que William aimait sortir le vendredi soir plutôt que le Samedi.

Elle était perdue dans ses pensées quand il revint . Il semblait plus détendu que dans la matinée et elle en fut soulagée. Cependant sa mâchoire gardait une certaine dureté qu’elle aurait aimé voir disparaître. Elle se leva quand il entra et lui sourit timidement.
Il fut en deux enjambées devant elle et lui prit les mains.

« Quelle journée ! » dit-il . « Je n’arrive pas à avoir une minute pour souffler. Et toi ? »

« Cà va .. J’ai soumis l’interview . Et tout a l’air en place pour visionner les commentaires sur la neuvième émission. »

Il caressait son poignet avec son pouce , et leurs corps se touchaient presque . Il la contemplait avec attention , s’extasiant de la luminosité de ses yeux , des éclats d’or parsemant le vert émeraude de ses iris , et lui donnant l’envie irrépressible de s’y perdre. Il appuya son front contre le sien.

« Dis-moi ce qui te préoccupe , mon cœur , » demanda t –il. « Tu as l’air étrange depuis ce matin. »

« Je… Non , ce n’est pas quelque chose en rapport avec le travail.. Enfin , un peu , mais pas vraiment.. Mais il faudrait que nous parlions tous les deux.. »

Il fronça les sourcils et passa un doigt le long de la ligne de son front, ramenant une longue mèche de cheveux blonds derrière son oreille.
« Tu as l’air si troublée.. Il ne faut pas chérie. Tu sais que tu peux tout me dire, » assura t –il d’un ton tendre.
Elle gardait un air incertain et distrait qui donna quelques craintes à William.

« Je n’ai pas eu le goût de ta bouche sur la mienne ce matin , amour, » ajouta t –il d’une voix rauque.

« William, » souffla t –elle . Elle mourrait du besoin d’être embrassée , et surtout de confier ce qui gonflait son cœur.
Elle qui était sous le charme de sa puissante séduction , captivée par la façon étourdissante qu’il avait de l’aimer depuis le début , voulait enfin lui rendre ce cadeau.

Elle s’approcha tout doucement et il déposa un baiser au coin de ses lèvres. Puis elle entrouvrit la bouche , et il allait en faire de même lorsque la porte - dont le montant n’était que rabattu - , s’ouvrit sur John .

« J’ai terminé la maquette.. » Il s’interrompit brutalement devant le spectacle qu’il avait sous les yeux : William et Buffy étaient l’un contre l’autre , front contre front, il tenait ses deux mains dans les siennes et était visiblement sur le point de lui donner un baiser.
Buffy se recula légèrement sous l’œil surpris du jeune homme , mais William tenait sa main dans une poigne de fer et ne semblait pas déterminé à la lâcher.

« Oh. .je suis.. désolé, » commença John . « Tu m’avais dit de te donner dès que possible le résultat de la mise en page. »
« Je t’en prie , ne t’excuse pas, » dit William d’une voix ferme.


Il allait continuer à parler quand la silhouette de Jane , la secrétaire de Paul Surron , se montra à son tour dans l’embrasure de la porte. Elle les salua et sembla réaliser qu’un silence contraint régnait dans la pièce. C’est alors qu’elle posa son regard sur les mains liées de Lawrence et de son assistante et ses yeux eurent une brève lueur de compréhension, et Buffy crut même voir un léger sourire se dessiner sur ses lèvres.

« Voici le dossier sur Montréal, » dit-elle avec un sourire en le tendant à William.

Ce dernier le prit avec un hochement de tête .
« Merci Jane . »

Elle paraissait ne pas savoir quoi ajouter et jeta un rapide « Bon week-end ! » à la ronde.

Buffy dégagea sa main et recula encore de plusieurs pas. William frémit et la cloua d’un regard interrogateur.
« Jane étant la bavarde que l’on sait , vous pouvez être certain que votre secret n’en restera pas un.. » dit John en les regardant tour à tour.

Buffy tressaillit et jeta un regard incertain à William.
Ce dernier l’observa froidement , la bouche fermée dans un geste de défi.

« Buffy, » dit John d’une voix douce. « Je ne suis pas vraiment étonné , tu sais. Il y avait d’extraordinaires vibrations entre vous deux.. qui dépassaient une merveilleuse entente professionnelle. » Il la regarda avec des yeux très doux. « Le reste de l’équipe se doute depuis un moment que vous êtes plus que des collègues tous les deux. »

Buffy lui répondit par un regard reconnaissant , et aussi un peu surpris.

John lança un regard compréhensif en direction de son collègue masculin. « Je peux vous assurer que je garderai la discrétion sur ce qui vient de se passer. »

Il contempla encore Buffy pensivement. « Je vous laisse. »Il se tourna brièvement vers Lawrence.
« Appelle-moi quand tu auras donné ton aval pour les photos du livre, Will » dit-il en repassant la porte , qu’il referma sur lui silencieusement.


Buffy était en proie aux sentiments les plus agités. Elle était si soulagée que ce soit John qui les ait surpris , elle lui aurait confié cela un jour ou l’autre. Et elle avait compris récemment qu’il se doutait de la situation. Par contre la secrétaire du directeur financier ne se gênerait pas pour répandre la nouvelle .. Et Buffy se dit en elle-même que c’était en définitive une opportunité excellente pour que chacun réalise qu’ils étaient ensemble , William et elle.. Elle allait ouvrir la bouche pour lui faire part de ses pensées , quand il parla.

« Je suis plutôt satisfait que l’on nous ait surpris » asséna t –il . « Combien de fois t’ai-je dis que je trouvais ridicule cette obsession de se cacher ! »

Il n’élevait pas la voix , mais elle y percevait des intonations qui la mirent mal à l’aise.

« Ne crois –tu pas qu’il est temps d’assumer la réalité , Buffy ? Tu es avec moi , et je n’ai pas envie que cela soit un secret ! »

« Je suis parfaitement capable d’assumer la réalité, comme tu dis , » se défendit –elle. « J’ai simplement choisi d’attendre .. étant donné que je ne tenais pas à ce les gens me prennent pour une opportuniste. »

« Tu t’abrites éternellement contre cet argument, » dit –il d’une voix toujours aussi froide. « Je t’ai engagée pour tes compétences et seuls les imbéciles peuvent penser autrement. Ta réputation ne crains absolument rien ! Il arrive tous les jours que deux personnes , sur leur lieu de travail , soient attirées l’une par l’autre.. »


Lui aussi sentait son contrôle lui échapper . Quand ils étaient devenus intimes et qu’elle avait souhaité que leur liaison demeurât inconnue des personnes de la société , il n’avait pu s’empêcher d’être atteint dans son amour-propre.

Elle respirait difficilement , en proie à une émotion profonde. Elle ne voulait pas se disputer avec lui. Pas aujourd’hui.
Son incertitude et sa peur des sentiments l’avaient fait se conduire prudemment , et même d’une manière insensée , si l’on y réfléchissait bien. Mais tout cela était fini. Elle allait lui dire..

« Ne suis-je pas assez ‘bien’ pour toi ? N’ai-je pas suffisamment de valeur à tes yeux pour être considérer publiquement comme l’homme de ta vie ? » continua t-il d’une voix âpre , les traits douloureux.

« Comment peux –tu penser cela ? » murmura t –elle . Elle se sentait la gorge sèche , l’estomac noué et son cœur battait si fort à ses tempes qu’elle souhaitait que tout cela ne soit qu’un mauvais rêve.

« Je peux penser cela car je le constate , Buffy. Je suis ton amant , mais puis-je espérer être plus qu’un partenaire secret ? » souffla –t il . « Je n’ai plus l’âge de trouver amusant ce genre de comportement ! » asséna t –il , la mâchoire durcie .

Elle frissonna terriblement .
Qu’il choisisse justement cette après-midi pour lui demander des comptes lui parut le comble de l’ironie et de la cruauté. Elle tremblait intérieurement , aussi fort et aussi désespérément qu’une feuille d’automne dans la tourmente.

« Tu te trompes, » dit-elle d’une voix si basse qu’il dût se rapprocher d’elle.

« Alors c’est le moment de me persuader que tu peux oublier Angel. » répliqua t –il , le visage sombre, la voix dangereusement dure.

Elle crut recevoir un coup de poignard , tant la douleur était vive. Elle releva ses beaux yeux bouleversés vers William , où il y avait tant d’amour et de peine mêlés à cette minute qu’elle devint aussi pâle que ses vêtements.

« Je ne veux pas l’oublier, » frémit –elle, le regard suppliant.

Il recula comme s’il avait reçut un coup , et la regarda avec des yeux torturés.

« C’est donc cela.. Ton cœur est mort avec lui.. c’est ce que tu veux me faire comprendre.. ! »

Il semblait souffrir profondément . Son beau visage était blême et sa poitrine se soulevait par saccades.
Elle tendit une main instinctivement vers lui mais il s’éloigna.

« Non , pas du tout , William. » murmura t-elle , éperdue . « Laisse-moi t’expliquer.. »

« Aucune de tes ‘ explications ‘ ne pourra effacer le mal que tu es en train de me faire, » gronda t-il.


Submergée par une multitude d’émotions contradictoires , mais qui toutes lui broyaient l’âme, Buffy ressentit un brutal découragement.
Comment en étaient-ils arrivés à cette distance entre eux ? Cette incompréhension tragique qui les séparaient , à l’instant même où Buffy s’apprêtait à avouer ..

L’amour qu’elle avait pour William brûlait son être si ardemment que les sentiments qu’elles avaient eu un jour pour Angel n’était une flamme vacillante , à côté du brasier flambant au creux de son cœur .

Si elle ne voulait pas oublier son mari , c’était parce qu’il garderait toujours une place particulière dans son existence ..

Mais ce qu’elle vivait auprès de William avait le caractère sauvage et impétueux d ‘un torrent de montagne qui contourne chaque obstacle pour rejoindre la mer.

Sans l’amour de William , elle savait à présent qu’elle ne saurait vivre.


Des larmes montèrent à ses paupières et elle referma les bras sur elle-même. La sonnerie du téléphone les fit sursauter , et William la dévora avec des yeux bouleversés avant de prendre l’appareil.

Au moment où il répondait à son interlocuteur , Buffy prit la décision de faire la seule chose envisageable : elle s’enfuit.


TBC..
Chapître 35 by Cassiopea
Je pensais poster ce chap. plus tôt , mais bon. Un autre chapître prévu d'ici Samedi, car celui-ci est un peu plus court que d'habitude.



Chapître 35. Discussions.



Buffy traversait l’entrée centrale d’un pas vif , lorsque John l’aperçut , alors qu’il se tenait devant la machine à café. Il la rejoignit aussitôt, et lui prit le bras avec douceur . Elle leva un visage surpris et bouleversé vers lui.

« Buffy , que se passet –il ? »

« IL… nous avons eu des mots.. après que tu sois parti.. IL était en colère.. »

Elle s’interrompit , trop émue pour poursuivre . Il l’entraîna un peu à l’écart , et lui prit les mains . Sa pâleur , le tremblement de ses lèvres , l’affectaient plus qu’il ne voulait l’admettre.

« Et où cours-tu ainsi ? Tu n’as pas pris ta veste , ni ton sac. »

« Je veux rentrer. Rentrer chez moi..Tu ne comprends pas. Il croit.. Il croit que je ne suis pas capable de l’aimer comme il m’aime. Mais c’est faux ! Je voulais justement lui dire.. aujourdh’ui.. »

Elle réprima un sanglot et une larme glissa sur sa joue. John eut le cœur serré , et une envie forte de dire deux mots à William. Mais il ne savait absolument pas ce qui s’était passé , et attendrait d’être mis au courant.

« Shut.. shut.. calme –toi , çà va aller. Je vais te ramener. Tu m’attends dehors si tu veux. Ma voiture est juste à quelques mètres devant l’immeuble. D’accord ? »

Elle hocha la têt et il la regarda prendre la direction de la sortie . A cette heure de l’après-midi , il n’était pas encore trois heures , le hall était désert ; il bondit dans son bureau au premier , saisit ses clés et fut en bas en deux minutes . La vision de sa silhouette frêle , drapée dans une robe fluide qui moulait ses courbes sous les rafales d’un vent violent , ses cheveux éclatants de lumière sous les rayons de soleil , lui firent l’impression d’un tableau . Mais la tristesse qu’il vit dans ses yeux lui serrèrent le cœur une fois encore.
Quand ils furent installés , il lui fit un sourire affectueux.

« Tout va s’arranger , j’en suis sûr, » dit –il doucement en démarrant. « Je sais que vous règlerez vos désaccords. Pourquoi cette dispute ? »

Elle resta un instant sans répondre , puis laissa échapper un profond soupir.

« C’est en grande partie ma faute. Depuis quelques temps nous sommes ensemble , William et moi.. Un couple… Et il est très amoureux de moi. »

Elle s’interrompit et baissa les yeux sur ses mains croisées sur ses genoux. Son émotion au souvenir de toutes les déclarations d’amour enflammées qu’il lui avait faite , était à son comble. Et elle lui avait donné fort peu de signes de partager la profondeur de son attachement.

« Cela aurait été clairement visible pour quelqu’un qui aurait bien observé l’attitude de Will. » répliqua t –il. « Il est toujours si admirateur , et te couve toujours d’un regard si tendre. Je ne vais pas dire que je ne le comprends pas. »

Elle lui adressa un sourire tremblant. « Tu as toujours été si adorable avec moi , John. »

« Que veux-tu ? Tu éveilles ma fibre chevaleresque, » dit-il d’un ton plus léger.

Cette fois elle eut un sourire plus franc dont il s’émerveilla.

« Et tu voulais garder votre liaison secrète vis à vis des gens de la société , c’est çà ? J’imagine que ce n’était pas du goût de Will , le connaissant . »
« Au début , oui.. Je pensais que c’était plus raisonnable .. C’était ridicule , je le sais bien. Et aujourdh’ui ,je voulais lui annoncer.. »

Il attendit qu’elle continue. Elle lui parut si fragile , perdue et incertaine , qu’il eût voulu la prendre dans ses bras et lui assurer que tout s’arrangerait.

« Je l’aime.. » avoua t –elle dans un souffle , la voix si basse qu’il eût du mal à l’entendre. Et il y avait une souffrance et un étonnement dans son murmure. « J’avais l’intention de lui dire.. »

« Et il a choisi ce moment pour être dur et exigeant avec toi , je me trompe ? »

Elle fit oui de la tête. « Il pense que je ne suis pas capable.. pas capable de laisser Angel dans le passé. »

Il crut qu’elle allait se mettre à pleurer vraiment , et ressentit une impuissance terrible. Ils arrivaient devant la maison , et il se gara le long du trottoir. Il dégrafa sa ceinture et elle fit de même. Il se rapprocha d’elle , et passa un bras autour de ses épaules.

« D’abord , tu sais combien Will est possessif et exigeant, » dit-il doucement. « Le fait que tu n’aies pas voulu dévoiler votre relation à votre entourage professionnel a dû le blesser plus que tu ne penses. »
« Oui , je peux comprendre cela, » renifla t –elle en passant une main dans ses cheveux. « Et d’ailleurs c’est très bien que Jane nous aie vus.. Lundi , les gens vont parler de nous. Mais cela m’est égal. William est ce qu ‘ il y a de plus important pour moi. »

Elle ferma les yeux brièvement et réprima un sanglot. « Mais quand il a dit que je devais oublier Angel.. »
John resserra son étreinte et l’embrassa sur la tempe.
« Buffy , je t’en prie.. écoute –moi . Il a parlé sans réfléchir. Il sait parfaitement que l’on n’oublie pas son premier amour. Il est si follement amoureux de toi qu’il a dit la première chose pour que tu le persuades qu’il est devenu le premier homme dans ton cœur. Mais tout va s’arranger.. puisque tu es aussi amoureuse de lui qu’il l’est de toi. »
Il la fit se tourner vers lui.
« Tu arêtes de te faire du mal , et tu attends. Je suis persuadé qu’il va venir sonner à ta porte dès qu’il pourra , crois-moi. » ajouta t –il avec un petit rire.

Elle essuya l’humidité qui perlait à ses paupières et lui fit un regard reconnaissant. Elle était tellement soulagée qu’il l’ait pris sous son aile.

« Merci. Merci d’être là , John. Tu es un ami merveilleux. » dit-elle en levant vers lui son beau visage, où quelques couleurs commençaient à revenir.

Il observa son regard anxieux et scintillant. « Je suis heureux si j’ai pu t’aider , Buffy. Et je te promets que demain tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir. »

Il déposa un baiser sur son front , et elle l’embrassa sur la joue. Il attendit qu’elle soit rentrée pour redémarrer.
Buffy frappa à la porte de Clara . Elle expliqua qu’elle avait dû partir précipitamment et qu’elle n’avait pas emporté son sac . La vieille dame s’inquiéta de la mine tirée de Buffy , mais celle-ci la rassura et la remercia. C’est avec soulagement qu’elle franchit le seuil de son appartement.





Pendant ce temps à New Network , Lawrence se sentait sur le point d’exploser. Il était contraint d’écouter au téléphone un collègue du département politique qui faisait le bilan de leur reportage à paris , alors que son esprit était entièrement tourné vers Buffy . Pourquoi s’était-elle enfuie de cette manière ? De quoi voulait –elle lui parler avant qu’ils ne se brouillent stupidement ?

Il ne regrettait pas que leur liaison ait été mise à jour par Jane : certes elle n’était pas des plus discrètes , mais elle savait aussi être réservée. Et si Lundi un certain nombre de personnes savaient que Buffy et lui étaient amants , il en serait plutôt satisfait.

Cependant il était tourmenté des paroles qu’il avait prononcées , en particulier en exigeant une preuve quelconque de son attachement pour lui .. et surtout en clamant le nom d’Angel.
Avait-il besoin de lui dire …

Etait-il fou ? Angel était son premier amour , son premier mari , et serait toujours dans sa mémoire..

Ce qu’il possédait avec elle était déjà inespéré , fantastique : petit à petit , elle avait laissé tomber ses défenses , acceptant ses attentions , et son amour..
Ils étaient si parfaitement accordés , tous les deux. Avait –il tout gâché ? Il était furieux contre lui-même , et terriblement inquiet et frustré qu’elle ne soit plus là.
De l’autre côté de la ligne , Sullivan semblait vouloir mettre fin à la conversation..
William raccrocha. Se levant d’un bond , il entreprit de partir à la recherche de la jeune femme. Il allait prendre l’ascenseur quand les portes s’ouvrirent et John en sortit.

« Sais-tu où elle est ? » demanda t –il abruptement.

« Oui , mais je ne compte pas en discuter dans le couloir, » répondit son collègue en se dirigeant à grandes enjambées vers le bureau du journaliste.

Serrant les mâchoires , William le suivit. Il referma la porte derrière eux.

« Elle voulait rentrer chez elle , je l’ai ramenée. » expliqua John .

William leva une main et ouvrit la bouche , une expression de colère marquant ses traits. Mais John l’empêcha de parler.

« As-tu vu l’état dans lequel elle t’a quitté ? » dit-il , le regard flamboyant. « Je n’ai pas de conseils à te donner , mais tu as intérêt à la rejoindre pour que vous parliez , Will. »

Cela sembla le faire frémir . Il alla se rasseoir dans son fauteuil , et fut un instant les coudes sur la table , le visage appuyé dans ses mains .

« Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’en avais assez d’être considéré comme un secret honteux…
Je voulais que tout le monde sache qu’elle m’appartient.. » chuchota t –il d’une voix douloureuse.

« J’aurais réagi de la même façon , je suppose. » répliqua John .

William lui jeta un regard aïgu.

« Je t’en prie.. ! Tu sais très bien que j’aime Buffy d’amitié. Je t’ai déjà dis que je n’étais pas surpris de savoir que vous étiez ensemble. Et je ne dois pas être le seul. Il aurait vraiment fallu être sourd , aveugle ou idiot pour ne pas comprendre ce qu’il y avait entre vous. » Il eut un sourire un peu narquois. « J’étais sûr que Buffy m’en parlerait bientôt. »

William le contempla avec des traits empreints de regret.

« Mais quelque chose l’a vraiment bouleversée tout à l’heure , et tu dois savoir quoi, » reprit –il en lui lançant un regard pénétrant.

William eut un serrement de cœur profond . Le regard douloureux et éperdu qu’elle lui avait donné avant de partir l’obsédait.

« Je ne suis qu’un imbécile, » soupira t –il , la voix rauque. « J’ai eu tant de mal à l’apprivoiser.. à lui montrer combien elle était importante pour moi. Je voulais plus… Je voulais une reconnaissance publique.. une certitude.. »
Il fut submergé par une détresse puissante, et leva des yeux incertains vers son ami.
« Je crois que je lui aie dit des choses cruelles.. »

John se rapprocha et lui posa une paume réconfortante sur l’épaule.

« On fait tous des erreurs quand on a peur. Mais cela est certainement réparable. »

Le journaliste se leva , prenant la peine d’ordonner quelques documents qui traînaient sur son bureau.
« Je m’en vais, » déclara t –il en prenant sa veste. « Nous discuterons de la maquette du livre lundi ? »

« Mais oui , nous ne sommes pas en retard. Récupère son sac et son gilet , elle ne les pas pris . »

Il hocha la tête , ramassa les deux affaires , et ils sortirent . Après avoir donné un tour de clefs , William tendit une poigne ferme à John.

« Merci. Merci pour ce que tu as fait.. Tâche de profiter de ton week-end. »

« De rien . Et je suis persuadé que votre week-end sera bien plus agréable que tu ne l’imagines. »

John avait une lueur espiègle dans le fond de l’œil. Cela redonna un espoir insensé à Will , puis il se dit que c’était simplement dans le tempérament du jeune homme . Il était toujours si optimiste.

Quand il conduisit vers Bloomsburry , il y avait longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé dans un état de nervosité aussi effrayant.

Peut-être ne lui pardonnerait –elle pas d’avoir mêler son mari défunt à leur différends.

Peut-être ne voudrait –elle pas de lui.

Peut-être l’attendait-elle pour lui expliquer qu’elle ne pouvait rien lui offrir de plus , et qu’il était préférable qu’ils cessent de se fréquenter pour l’instant.

Il conduisit plus vite que d’habitude , et s’aperçut qu’il était déjà devant l’habitation victorienne. Il stoppa sa voiture d’un brusque coup de frein .
La pensée de la perdre était devenue insoutenable , il grimpa les marches menant à son appartement quatre à quatre , le sang battant avec violence dans ses veines , tout son corps tendu dans une fébrilité terrible.
Au premier coup de sonnette , elle répondit , et l’invita à entrer .

« Buffy, » souffla t –il , le cœur dans les yeux.

« Viens , allons au salon, » murmura t –elle avec calme.

Elle lui apparut froide et sereine . Comme aux premiers temps o ù il essayait de briser la carapace à l’intérieur de laquelle elle se réfugiait. Et une peur plus forte le prit à la gorge.

« John t’a dit qu’il m’avait ramenée ? » demanda –t-elle doucement.

« Oui.. Peut-on parler , maintenant , amour ? » murmura t-il en lui tendant son gilet rose et son petit sac beige.

Elle lui prit les objets des mains , les posa sur le canapé , et prit une profonde inspiration , le regardant droit dans les yeux.

« Oui.. »


TBC.
Chapître 36 by Cassiopea
Chapître 36. Aveux.



« Tu m’as demandé tout à l’heure si j’ étais capable d’oublier Angel , pour te prouver que je tenais à toi. »

« Oh , Buffy.. je.. » commença t –il , le visage bouleversé.

« Laisse –moi finir , s’il te plaît ? » murmura t –elle en penchant la tête sur le côté.

Il lui fit un petit signe du menton , et ferma brièvement les paupières.

« Je t’ai dis que je ne pouvais , ni ne voulais l’oublier.. il y a quelque temps déjà. »

Il frémit et se détourna. Elle lui prit le bras.

« William , ma vie avec Angel appartient au passé . Cela fait partie de moi , et je ne peux l’effacer. Cela a aussi façonné ma façon d’être.. »

« Je sais.. » laissa t –il échapper d’une voix âpre. « Crois-tu que je ne sache pas cela ? »

« Angel a été mon premier amour , et demeure dans une partie de mon esprit.. » souffla t –elle.

« Inutile d’enfoncer le couteau dans la plaie ! » plaida t –il en la dévorant d’un regard tourmenté.
« Tu prétends que je suis exigeant , mais comprends –tu comme tu me tortures en répétant cela ? »

Le magnifique visage de William était marqué par une grande souffrance , et Buffy la ressentit dans chaque fibre de son être.

« Je voudrais continuer, » dit-elle, ses yeux suppliant.

« Dans ce cas , finis –en vite.. » râla t –il.

« Mes sentiments pour Angel étaient si différents de ceux que j’éprouve pour toi. Je pensais au début que vous aviez des points communs , mais en fait vous êtes presque opposés.. IL était doux , tranquille , il ne m’a jamais causé le moindre tourment. Toi , tu as métamorphosé mon existence de la manière la plus étourdissante… » murmura t –elle avec une expression rêveuse.

Il blémit , la regarda avec acuité , et sa respiration devint saccadée.

« Tu m’as traité durement au début , mais c’était pour mon bien. Et cela a parfaitement réussi, » dit-elle avec l’ébauche d’un sourire , prenant ses deux mains entre les siennes.

Il la couvait d’un regard fiévreux , n’osant comprendre ce que ce sourire signifiait.

« J’avais si peur d’être amoureuse, » chuchot a t-elle . « ET quand tu as déclaré que tu m’aimais , c’était le plus beau jour de ma vie.. »

Elle prit alors son visage dans les paumes de ses mains . « Je croyais ne jamais pouvoir revivre… » Elle reprit son souffle. « Je t’aime , William . Je t’aime éperdument , et pour toujours. »

Il sembla paralysé et le bleu de ses yeux prit une teinte outremer quand la réalisation de ses paroles parvint à son cerveau. Un émerveillement sans nom mit une lumière flamboyante dans ses prunelles , il la saisit et la plaqua contre lui , l’enlaçant avec force , lui embrassant les joues , le cou , le bord des lèvres.
Il la serrait si fort qu’elle pouvait à peine respirer.

« Tu es sûre , amour ? » demanda t –il , la voix nouée.

Elle rit , de son beau rire de perles , léger comme le bruit d’un ruisseau.

« Je n’ai jaùmais été si sûre de quelque chose de toute ma vie. Et c’est ce dont je voulais te parler cet après-midi.. te dire aussi que dès Lundi nous pourrions annoncer que nous formions un couple. »

« Et j’ai choisi ce moment pour te dire.. »

« Shut.. » dit-elle en posant un doigt sur sa bouche. « j’ai été craintive , chéri. C’est à moi de me faire pardonner. Ce que j’éprouve pour toi est si puissant , si effrayant.. Mon cœur n’a jamais connu cela.. » ajouta t –elle.

Il buvait ses paroles , la perfection de son visage levé vers lui dans un tel abandon et avec une telle promesse , qu’il crut que son cœur allait cesser de battre.

C’était une sensation éblouissante , après les craintes angoissantes de cette dernière heure.

« Depuis quand ? Depuis quand es –tu sûre.. ? »

« Oh ma révélation est récente.. » sourit –elle. « Mais c’est simplement que je refusais d’assumer ce que mon corps et mon âme savaient depuis longtemps. »

Il se pencha pour capturer ses lèvres , et ce baiser sembla différent , dès la première touche. Ce n’était pas un baiser intensément sexuel , ni un geste de réconfort. La langue de William goûtait et s’amusait avec la sienne , dans un mouvement d’amour et de vénération. Il explorait chaque recoin de sa bouche , ses mains glissant langoureusement le long de ses bras nus , jusqu’ à remonter vers sa gorge ,et finirent par s’enfouir dans sa chevelure. Buffy se sentait déjà la tête qui tournait , emportée par une passion aussi tumultueuse que les vagues de la mer , et leurs gémissements étaient autant de promesses qui la rendaient folle de désir.

« Encore , ma beauté.. » pria t –il.

« Je t’aime.. Je t’aime de toute mon âme , de tout mon cœur. »

Il lui fit un sourire éblouissant. Et dans ses yeux flambaient de la reconnaissance , et le désir le plus brûlant. Ce feu n’effrayait pas Buffy , au contraire. Dans ses bras , elle se sentait infiniment désirable , et en sécurité. Elle se trouvait dans le seul endroit qu’elle avait vainement cherché : une place où son cœur blessé trouverait la paix.
Ils s’embrassèrent avec une frénésie qui les laissèrent pantelants. Puis elle fut soulevée et emportée contre son torse.

« je t’aime.. je te veux.. « dit-il , les lèvres contre la veine qui palpitait dans son cou.

Et juste ainsi , l’humeur prit un caractère différent. La tendresse demeurait , mais il venait s’y ajouter le désir pur , dans le simple contact de leurs bouches enfiévrées. Il l’emporta vers la chambre , mais continua à mordiller ses lèvres avec ses dents , et Buffy gémissait doucement , sa peau enflammée par ses caresses. Elle laissa entendre une plainte de protestation quand il abandonna sa bouche , son front contre sa tempe , alors qu’ils haletaient tous les deux pour reprendre leur souffle.

« Je mœurs de désir , chérie.. » gronda t –il , la voix chargée de tension . « et j’ai eu si peur que tu ne veuilles plus de moi.. je n’aurais pas pu le supporter. Tu es dans mon sang , Buffy. »

Il la posa lentement au sol , et elle caressa sa mâchoire d’un doigt. « Je sais , chéri , je sais.. Et j’éprouve exactement la même chose. Je veux que le monde entier voit comme je suis folle de toi. »

Ces mots semblèrent faire encore grandir son extase. Il caressa à son tour les contours du visage de Buffy avec des gestes remplis de déférence , passant son pouce le long de la soie de sa joue , respirant son haleine.

« je me suis battu pour que tu m’acceptes dans ta vie , et je me battrai toujours pour te garder. »

Il l’embrassa encore , longuement , profondément.

« Mon Dieu , j’ai du mal à croire.. » murmura t –il .

« Je t’aime. Je t’aime , mon William, » répéta t –elle avec ferveur.

En un instant ils furent sur le lit , les membres enchevêtrés , dans une telle hâte de déshabiller l’autre qui les rendaient maladroits. Il ne cessa pas de prendre sa bouche , de ravager ses lèvres gonflées , sa langue , sa gorge ,avec sa propre langue . En quelques minutes , il lui avait arraché sa robe et ses sous-vêtements , lui promettant qu’ils l’emmènerait faire des achats de lingerie le lendemain , puis elle l’aida à se dévêtir de sa chemise , de son pantalon , et de tout ce qui entravait sa nudité.

Elle s’agrippait à ses épaules , les jambes enroulées autour de sa taille tandis qu’il poussait ses hanches vers elle en halètements prononcés. Il se pressait contre elle de tout son être , avec une fièvre qui lui donnait envie de pleurer.

Pour Buffy , ces instants avaient un caractère irréel : l’irrépressible besoin qu’elle avait de lui , l’amour immense qu’elle voulait lui témoigner , l’angoisse qu’elle avait éprouvée à l’idée de ne plus l’avoir un jour dans sa vie , tout revenait en une multitude d’émotions éclatantes qui la consumaient.
Elle le contemplait gravement tandis que les yeux de William étaient remplis de crainte et d’adoration en même temps. Il craignait de se réveiller et de comprendre que tout cela n’était que le fruit merveilleux de son imagination . Mais l’étreinte de Buffy était si forte et sauvage autour de ses épaules , de ses hanches , et son regard si resplendissant d’amour.. qu’il ne pouvait qu’accepter cette réalité délicieuse.

Elle attaqua ses lèvres avec une nouvelle vigueur , et il capitula avec un gémissement étouffé. Leurs bouches luttaient avec fièvre et leurs corps entiers tremblaient , leurs souffles devenant arratiques.

« Buffy… « dit –il contre ses lèvres.
Il y avait une telle vénération dans la façon dont il prononça son nom qu’elle crut qu’elle pourrait mourir de bonheur à l’instant. Elle sourit , déposa un baiser léger dans son cou. Il s’appuya sur les coudes , de part et d’autre de son visage , se redressant un peu pour savourer le spectacle qu’elle lui offrait.

« Tu es si belle.. » avoua t –il .

« Aime-moi.. »

« Toujours , chérie.. ma perle .. mon cœur.. »

Elle se cambra vers lui , vers la dureté de son sexe frottant l’intérieur de ses cuisses. Il courba la tête vers la poitrine offerte et saisit un mamelon entre ses lèvres , lui arrachant un cri de plaisir. Avec une de ses mains , il caressait l’autre mamelon entre son pouce et son index. Elle passa une main dans ses boucles sur sa nuque et il frémit.

« S’il te plaît.. » haleta t –elle .
« Il sourit. Ondulant avec ses reins , il plaça sa hampe raidie et gonflée à l’entrée de son sexe , notant combien elle était humide et chaude.

« Tu veux quelque chose en particulier ? » la taquina t –il, la voix rauque de désir.
Elle gémit ardemment , écartant davantage les jambes , enserrant plus fort sa taille musclée.

« Prends –moi, » chuchota t –elle. « Prends-moi tout de suite… »

« Oui , amour. Oui , oui , oui…. »
Il la fit attendre encore plusieurs secondes qui leur parurent une éternité. Elle voulait l’extase que lui procureraient sa pénétration , et elle haletait profondément , les yeux dans ses yeux.
C’était un tourment , mais un tourment exquis.
Il ne se rassasiait pas de la passion qu’il voyait briller dans la pureté irisée de son regard , et il captura encore ses lèvres douces dans un baiser amoureux et langoureux , tout en poussant sa verge au cœur de sa féminité.

« Mon Dieu , William.. » sanglota t –elle.

Il ferma les paupières puis les rouvrit pour se noyer dans la chaleur qui baignait tous les traits de Buffy. Il était enfoui au plus profond d’elle , et fut submergé par le besoin de jouir , tant son bien-être était irrésistible.

« Tu es mienne , amour. »

« Oui , chéri.. Oui , je suis à toi , William.. »

Il commença à aller et venir en elle en longues caresses profondes et puissantes, faisant bouger ses hanches de gauche à droite pour atteindre son clitoris à chaque fois. Elle resserra l’emprise qu’elle avait sur lui. Il gémit bruyamment, et cela était une musique aux oreilles de la jeune femme.
La sensation de son sexe si étroit , si chaud , procurait à William un plaisir vertigineux et chaque passage jusqu’au fond de sa féminité palpitante lui donnait l’impression qu’il était perdu dans un abîme de sensualité.

« Oh Dieu.. Buffy .. c’est.. tu es si douce et brûlante .. autour de moi.. c’est si bon , amour.. »

« Oui , chéri.. c’est si bon .. j’aime que tu me prennes ainsi, » dit-elle , pantelante.

Chaque mouvement mettait leurs corps un peu plus en feu. Il accéléra ses mouvements , donnant des coups de reins possessifs , le visage enfoui dans le parfum de son cou , recueillant ses plaintes sensuelles et rauques au creux de son oreille , perdu dans un délire de joie , et imaginant que les portes du paradis devaient offrir le même étonnement de pur bonheur.
Une mince pellicule de sueur rendait leur peau moite , et il se sentait devenir ivre .
Ivre de joie , ivre de jouissance.
Une jouissance qui montait inexorablement dans le bas de son ventre , alors qu’il entreprit de la pénétrer avec frénésie . Elle haletait , laissait entendre de délicieux sons étouffés , qui l’excitaient de plus en plus , et il crut qu’il allait s’évanouir.

« C’est.. extraordinaire, » souffla t –elle. « Tu es parfait.. merveilleux.. je pourrais rester ainsi toujours.. »

« Et toi tu me combles , mon cœur. »

Il mordilla son oreille , puis , au moment où il perçut le tremblement de ses cuisses autour de sa taille , la contraction des muscles de son sexe autour de sa verge , il écrasa sa bouche avec la sienne , tous deux convulsant dans un spasme infini , un éclatement d’étoiles.
Des frissons et des ondes de chaleur intense envahissaient chaque parcelle de leur chair.

La perspective que leur union charnelle soit chaque fois aussi impétueuse et bouleversante que celle qu’ils venaient de vivre plongeait William dans une euphorie délicieuse. Il plaça ses mains en coupe autour du visage radieux de Buffy , et vit qu’elle avait les yeux scintillant de larmes contenues.

« Pardonne –moi, » murmura t –elle , les bras autour de sa nuque.

« De quoi dois-je te pardonner , amour ? » s’étonna t –il.

« Que je n’aie pas compris plus tôt combien je t’aimais. »

Il sourit , émerveillé. « Je t’aime tant , ma chérie, » dit-il d’une voix grave. « Pardonne-moi aussi d’avoir cru que tu ne saurais me rendre mon amour. »

« Récite-moi un poème, » demanda t-elle , alors qu’il s’allongeait à ses côtés , la gardant dans son embrasse.

« Toujours.. » Et de sa belle voix profonde et captivante , il murmura :

‘ Maintenant ma bien-aimée , par la mer crépitante
Comme deux oiseaux aveugles nous revenons..’
* * * * * * * *

Buffy bougea légèrement, et l’étreinte de William se renforça aussitôt. La lumière tamisée par les voilages illuminait la chambre d’un halo d’or clair. Elle était allongée sur sa poitrine, et chaque parcelle de son corps rentrait en contact avec le corps dur de son amant. Elle avait dû s’assoupir quelques instants , après une journée si pleine d’émotions. Son bras gauche &tait replié entre elle et lui , tandis que son bras droit reposait sur ses pectoraux lisses et musclés sur lesquels elle traçait des lignes imaginaires. Il embrassa sa tempe , et elle soupira.

« As-tu une idée de l’heure qu’il est , amour ? » murmura t-il contre sa peau.

« Non.. Peut-être six heures ? »

« Je suggère que nous allions nous délasser sous la douche , et ensuite je m’occuperai de nous faire un dîner.. correct. »

Elle leva son visage épanoui vers lui , les yeux brillants :

« Dois-je comprendre que tu n’as pas confiance en mes capacités culinaires ? »

« J’ai une confiance , disons .. modérée.. ouch ! » dit-il alors qu’elle pinçait gentiment son abdomen. « Et j’ai envie de faire la cuisine pour toi, » ajouta t-il tendrement.

Elle eut un sourire rêveur et tendit ses lèvres , qu’il prit avec ferveur. Son mouvement dégagea un sein qui s’offrit à sa paume ,et il le pétrit en rythme avec sa bouche qui caressait et modelait la bouche voluptueuse de Buffy.

« J’ai très envie que tu cuisines quelque chose pour moi, » avoua t-elle.
« Allons sous la douche , mon bébé, » chuchota t-il d’un ton rauque et sexy.
« Ensemble ? » souffla –t-elle , se sentant rougir.

« Mais oui , tous les deux.. » dit-il en mettant un doigt sous son menton , notant la charmante rougeur qui envahissait son cou et la douceur satinée de ses joues. « Oh tu es adorable. »


Il entra dans la spacieuse cabine de douche et régla la température. Plusieurs petits jets d’eau chaude convergeaient vers le milieu de la cabine et entretenaient une atmosphère délicieusement embrumée.
Buffy laissa son peignoir bleu , qu’elle avait revétu au sortir du lit par pudeur ; elle n’avait jamais paradé nue dans la maison, au temps de son mariage avec Angel .. mais elle avait le sentiment que les choses seraient différentes avec William.

Il referma les battants et ils se retrouvèrent dans un cocon de vapeur , se délassant sous l’effet de multiples frictions des jets d’eau. William saisit une éponge souple et entreprit de savonner le corps de la jeune femme de la tête aux pieds , consciencieusement , avec un gel parfumé au chevrefeuille . Puis il lui tendit l’éponge avec un petit haussement de sourcils suggestif . Buffy récolta un peu de gel vétyver dans le creux d’une main et le frictionna amoureusement , s’attardant sur les muscles de sa poitrine , les différentes parties de ses abdominaux , puis elle le fit se retourner , et frotta son dos lentement , longuement.

C’était une expérience d’une grande sensualité , se dit-elle , que de laver le corps de son amoureux.
Il avait un dos magnifique , puissant , extrêmement attirant ; des fesses musclées et toniques , qui la mettaient invariablement en émoi.

Une fois qu’elle eût terminé avec ses jambes , elle lui demanda de reprendre sa position initiale , et se rendit compte que cette séance ne l’avait pas laissé indifférent. Son sexe s’était raidi , impressionnant.


« Buffy.. » gémit –il , fermant brièvement les paupières , sous l’effet d’un désir fulgurant.
Elle sourit , et , reprenant le flacon de gel -douche , en recueillit une petite quantité dans le creux d’une main. Puis elle plaça ses paumes le long de sa verge en une caresse douce et lente , se concentrant sur sa tâche , l’œil rivé sur la silhouette sculpturale immobile dans l’attente du plaisir.

« Oh Dieu ! » râla –t-il , s’appuyant au mur.

Il haletait , et passa sa langue sur sa lèvre supérieure. Elle s’émerveilla du pouvoir qu’elle détenait sur lui à cet instant , et se rapprocha pour déposer un baiser sur sa bouche qu’il tenait entrouverte , respirant par saccades , le regard trouble.
Elle le caressa longuement , et il balançait ses hanches en suivant ses mouvements. Puis elle interrompit son extase en le poussant doucement sous un jet d’eau , et le rinça avec minutie.
Il lui jeta un regard fervent et , comme elle le regardait avec une lueur espiègle , il la saisit par les épaules , et lui fit mettre ses deux mains à plat sur le mur carrelé en face d’elle . Elle attendit , le dos arqué , la respiration soudain oppressée.

William plia à peine les genoux et , se postant derrière elle , la saisit par la taille. Elles avait les cheveux humides , collés en longues mèches souples sur son dos gracile , et il admira la courbe voluptueuse de ses reins , la rondeur et la blancheur érotiques de sa croupe.
Il frotta son érection fermement au milieu des globes charnus.
Elle se cambra avec une plainte sourde et rauque.

Ils firent l'amour longuement , sauvagement , et il recueillit tous ses cris dans sa bouche .
.
« Chéri.. ! » sanglota t –elle , éperdue, alors qu'elle frémissait des derniers spasmes de leurs jouissance.

Elle trembla pendant de longues minutes , et il la garda serrée contre lui . Des ondes de plaisir couraient sur leurs épidermes , inlassablement . Au bout d’un long moment , il la retourna vers lui , et déposa des baisers légers sur son front , ses paupières , ses joues , son menton .

« Je suis fou de toi, » murmura t –il.
"Je t'aime.."

Détendue et alanguie , elle n’avait pas la force de quitter son étreinte. Alors il la souleva dans ses bras , et ils sortirent de la cabine , titubants. Une fois qu’il l’eût reposée au sol , il l’enroba dans une grande serviette , fit la même chose pour lui , et pensa à arrêter l’eau qui continuait à se déverser.

Une fois qu’elle eût revêtu à nouveau son peignoir de satin , elle le suivit à la cuisine , où elle le trouva affairé à fouiller les placards et le frigo .

« Trouves-tu ton bonheur pour nous préparer quelque chose ? » demanda t –elle en lui passant une main sur son dos nu.
Il avait simplement enfilé son pantalon de lin gris , et ses cheveux humides bouclaient dans tous les sens , lui conférant un air boudeur qu’elle adorait.

« Pas exactement, » dit-il avec un petit sourire. « Je vais descendre et ramener ce qu’il me faut, j’en aurai pour quelques minutes, » assura t –il en quittant la pièce.

Elle le regarda partir , attendrie par sa volonté de s’appliquer à réellement cuisiner des mets dont il avait le secret.

Fidèle à sa promesse , il fut de retour très vite . Elle s’assit , les coudes reposant sur la table , l’observant avec attention et amusement.
Il lui expliqua qu’il mettait au point une sauce pour accompagner un riz sauvage . Il avait acheté une boite de tomates cerises , mais lui interdit d’y toucher . Elle lui jeta un regard taquin.

« As-tu pensé à un dessert ? » demanda t-elle d’une voix de gorge qui le fit se retourner.

Il la contempla en silence , mais avec des yeux si possessifs et brûlants qu’elle sentit son corps palpiter entièrement.

« Tu verras, » murmura t –il en passant sa langue entre ses dents et sa lèvre supérieure.


Il fut absorbé pendant quelques instants dans ses préparatifs , puis lui annonça que tout était prêt. Elle plaça deux assiettes et deux verres sur la table , ainsi que le vase rempli d’iris violets et de roses blanches , qu’il lui avait ramenés en même temps que les petites provisions faites pour leur dîner, et quelques bougies.
Quand il aperçut le couvert mis , il se rapprocha et retira une assiette et un verre. Elle le regarda d’un air interrogateur.

« Y- a t –il quelqu’un qui ne mérite pas de manger ? »

Il rit , d’un rire profond et sensuel .

« Non , mon amour. Nous allons seulement avoir besoin d’une seule assiette pour nous deux, » assura t –il en l’entourant de ses bras par derrière.
Il embrassa sa nuque et respira son parfum .

« Je vais me changer, » dit-il doucement. « Attends-moi. »

Quand il revint il avait enfilé le pyjama d’intérieur en soie bleu marine qu’elle lui avait offert. Le bas du vêtement révélait ses formes viriles dans leur plus glorieuse apparence.
Et il avait laissé la veste ouverte sur sa poitrine sculptée , lisse , et splendide. Elle avala sa salive devant sa beauté et sa virilité.

Il servit le riz et la sauce qu’il avait versé dessus dans une casserole d’argent , puis sortit une bouteille de champagne , et , après avoir fait délibérément sauté le bouchon à travers la cuisine , au grand plaisir de Buffy , il versa le liquide ambré dans un verre à vin.
Puis il s’assit sur une chaise et la prit sur ses genoux.

Et là Buffy expérimenta le repas le plus sensuel de toute sa vie .

Il la tenait fermement par un bras passé autour de sa taille , et , de sa main gauche , prenait régulièrement des cuillères de sa préparation et lui présentait . A plusieurs reprises il lécha la cuillère juste après qu’elle l’eût prise entre ses lèvres et cela la fit frissonner violemment.
Puis il captura sa bouche avec la même voracité , mordillant sa langue , ses lèvres , faisant rouler sa propre langue de la manière la plus intime et absorbant le goût de sa cuisine à travers la bouche tiède de Buffy.

D’ailleurs ce qu’il avait mis au point était délicieux et parfumé et elle avait une faim qui le fit rire.


« J’aime te regarder, » dit-il au creux de son oreille.

Elle se sentit rougir invariablement. « Suis-je trop gourmande ? » demanda t –elle .

« Non , tu es excitante.. »


Il posa le couvert et vint caresser l’intérieur de ses cuisses . Elle haleta doucement alors qu’il faisait remonter sa main lentement vers son sexe. Le peignoir s’était ouvert , révélant ses seins voluptueux.


« Prends une tomate, » murmura t -il.

Elle obéit et plaça le petit fruit rouge et croquant dans sa bouche ; à peine avait-elle mordu dedans qu’il l’attrapa par la nuque et plongea sa langue , goûtant le fruit sur ses lèvres mêmes . Elle gémit et leurs bouches luttèrent quelques secondes .

« Encore, » murmura t –il d’une voix rauque.

Elle recommença , et cette fois ce fut lui qui vint mordre le fruit et recueillir le jus qui coula sur le menton de Buffy. Elle resserra son bras autour de son cou et prit encore une fois une tomate , la tint entre ses lèvres et vint l’offrir à William. Leur baiser avait un parfum d’été.

Il lui offrit le verre de champagne à plusieurs reprises , chaque fois prenant ses lèvres dès qu’elle avait bu , et elle se sentait la tête légère , sous l’effet conjugué de l’alcool et de la bouche ardente de William. Puis , elle lui demanda en souriant avec bonheur s’ils partageraient ainsi tous leurs repas.

« J’y songe, » répliqua t –il . « Et t’ai-je dis que je ne compte pas te quitter des yeux de tout le week-end ? »

Il reprit ses caresses et passa sa main doucement contre son ventre , à travers la finesse du tissu. Buffy savourait la chaleur de ses doigts.

« Est-ce que nous ne sommes pas merveilleusement bien ainsi ? »chuchota t-il.

« Merveilleusement bien , oui » acquiesca t –elle.

Il fit glisser sa paume à l’intérieur du vêtement , remontant vers sa poitrine. Puis il prit un sein en coupe , frottant doucement la pointe. Elle le contempla avec des yeux brouillés , flambant de désir , et elle s’offrit à ses attentions sans pudeur.

Il contempla la splendeur de son buste à travers l’échancrure du peignoir , et se rapprocha pour capturer encore ses lèvres offertes en un baiser plein de langueur et de passion retenue.
Elle interrompit leur baiser pour reprendre son souffle.

« Veux-tu encore un peu de champagne , chéri ? » proposa –t-elle.

« Oui , s’il te plaît. Mais je vais d’abord chercher notre dessert. »

Il la fit se mettre debout puis alla ouvrir la porte du frigo , d’où il sortit une coupe argentée remplie de mousse au chocolat.
Au moment où il la déposait sur la table , et se rasseyait , Buffy demanda :
« Connais-tu Bowers ? »

« Naturellement. Un pâtissier aussi réputé qui tient sa boutique à deux pas d’ici , je le fréquente depuis longtemps. Je suis infiniment gourmand, » ajouta t –il en haussant un sourcil suggestif.

Sans doute la seule injonction intime de sa voix suffisait –elle à ce qu’elle perde le contrôle de ses sens , car à peine eût –il murmuré ces mots qu’elle vint reprendre sa place sur les genoux de William, et vint lécher le lobe d’une oreille.

« Fais-moi goûter , s’il te plaît , chéri.. » pria t –elle , la voix rauque.

Cette douce prière eut un effet fulgurant.
Il sentit son sexe prendre des proportions douloureuses et resserra son étreinte autour de sa taille.
Au moment où il allait saisir une autre petite cuillère , elle prit son poignet et fit non de la tête. Puis elle guida sa main vers la coupe , et lui fit plonger un doigt dans le mélange crémeux.
Alors , hypnotisé , la respiration haletante , le sexe tendu dans l’attente du contact de sa bouche , William regarda Buffy qui prenait son poignet et attrapa le doigt entre ses lèvres , suçant avec volupté la mousse au chocolat.
Elle ferma les yeux , gémit , et il crut qu’il allait jouir.
Il faisait aller et venir son index et elle enroulait sa langue autour .

« Mmm.. c’est délicieux, » avoua t –elle en rouvrant ses yeux lumineux.

Il lui offrit son doigt recouvert de chocolat plusieurs fois de suite , et chaque fois elle faisait mine de connaître la plus parfaite extase .
C’est plus qu’il n’en pouvait supporter, et il lui prit la nuque pour dévorer sa bouche ardemment. Elle avait un parfum de chocolat qui la rendait irrésistible.

« A toi maintenant, » palpita t –il contre ses lèvres.


Elle glissa deux doigts dans la gourmandise et lui présenta. Il ne la quitta pas des yeux quand il saisit délicatement sa main et entreprit de lécher et sucer .

Un désir foudroyant se répandit dans son sexe et Buffy écarta instinctivement les cuisses.

« William ! »

« Nourris-moi encore, » murmura t –il de sa voix la plus sensuelle.


Elle obéit , l’esprit et le corps en feu.

Lorsque la coupe fut vide , ils étaient tous deux au bord de l’orgasme.


William la prit brusquement dans ses bras , et la fit asseoir sur le bord de la table .Il écarta le peignoir d’un geste presque brutal et but sa nudité glorieuse dans l’éclairage des bougies , et des derniers rayons du soleil.
Il dégagea sa verge , tendue et gorgée de semence , et la pénétra d’un seul mouvement , tenant ses cuisses dans une poigne de fer , alors qu’elle s’agrippait fiévreusement à ses épaules. Buffy était subjuguée par la beauté renversante de William à cet instant : la veste de soie marine ouverte sur sa poitrine lisse , musclée et légèrement bronzée.
Les traits empreints d’un désir nu , la bouche entrouverte sous l’effet du plaisir , et les yeux lourds de toutes les sensations qu’ils venaient de partager.

Leur accouplement fut sauvage et presque violent , Ils gémirent leur jouissance simultanément , haletant et pantelant , leurs regards accrochés l’un à l’autre , avouant inlassa leur amour.



TBC.


Non ce n'est pas le dernier chapître. ;)

Avez -vous survécu à ce déchaînement sensuel??!
J'espère que oui. A peu prés quatre chapîtres sont encore prévus , plus un épilogue!
Chapître 37 by Cassiopea
Chapître 37. Accord parfait.


Au matin , Buffy et William se réveillèrent presque simultanément , savourant l’intimité d’un réveil dans le même lit. Ils demeurèrent de longs moments simplement serrés l’un contre l’autre , s’émerveillant de la paix et de la sérénité qui les enveloppaient. Buffy expérimentait un bonheur si pur et intense qu’elle aurait aimé trouver des mots nouveaux pour exprimer la plénitude de son état. Elle se contenta de se lover plus étroitement dans la chaleur de l’étreinte de son amant , murmurant son amour , et il accueillit ses aveux avec le visage le plus vibrant d’extase. Cette fois , quand il voulut se lever pour lui préparer un petit -déjeuner , elle suggéra qu’ils aillent tous les deux s’en occuper. Ils burent leur café et mangèrent des toasts tranquillement , écoutant le chant des oiseaux par la fenêtre ouverte du salon. Puis ils regagnèrent le confort des draps d’un lit qui gardait les traces de leurs ébats , imprégné de l’odeur de leurs corps.
Elle appuya un oreiller contre le montant en cuivre du lit , et il vint poser sa tête contre son ventre, une main possessive sur une de ses jambes. Elle caressait distraitement ses cheveux , passant doucement la main parmi ses boucles châtains.

« Je vais appeler maman, »dit-elle , « Je veux lui annoncer la nouvelle. »
Il sourit .
« Quelle nouvelle , amour ? » murmura t –il d’un ton taquin. Mais son cœur battait très fort dans sa poitrine , ému qu’elle veuille aussitôt faire part à Joyce de la nouveauté des sentiments qui les unissait.

« Que je suis follement amoureuse de toi.. et qu’il faut qu’elle vienne à Londres pour te rencontrer. »

Il tourna son visage vers elle , et elle se pencha vers lui , déposant un baiser sur ses lèvres à la ligne si sensuelle.
« Nous avions fait le projet de nous voir très bientôt. Peut-être pourrions nous lui rendre visite , qu’en dis-tu ? »
Elle soupira , un sourire rêveur sur sa bouche. « Elle va te trouver irrésistible. »

« Eh bien , cela ne serait pas étonnant.. » commença t –il avec un petit air arrogant . Elle le chatouilla sans pitié.

« Mon Dieu , je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi satisfait ! » rit-elle .

« Oh oui , bébé.. je suis .. satisfait , très satisfait. » Elle redoubla ses efforts pour qu’il perde son regard insolent , et il rit de plus belle.
Elle leva la paume de sa main pour la placer tendrement le long de sa joue , et il devint aussitôt grave et murmura : « Je suis sûr que Joyce est une femme remarquable , pour avoir une fille aussi étourdissante que toi , amour.. Et je serais ravi d’aller à Weymouth. »

Buffy composa le numéro , et il la contemplait par en dessous , cherchant le contact de sa main qui ne l’avait pas quitté. Joyce était encore chez elle , et elle eut l’air ravie d’entendre la voix de Buffy . Elles parlèrent de choses et d’autres quelques minutes , puis Buffy prit sa respiration.

« Maman , j’ai quelque chose à te dire. »

« Qu’y a t –il , ma chérie ? »

« Je.. William et moi.. nous sommes amoureux l’un de l’autre, » souffla t –elle. « J’aimerais beaucoup te le présenter. Tu avais dis que tu te rendrais peut-être à Londres , mais on peut aussi envisager de te venir te rendre visite.. »

« Oh , Buffy , aucune nouvelle ne pouvait me faire plus de plaisir. » s’exclama Joyce . « Je sentais que cette rencontre allait changer ta vie.. Mon Dieu , je suis si heureuse » , ajouta t –elle d’une voix émue. « C’est une idée magnifique de venir ici. Crois-tu que vous pourriez prévoir çà la semaine prochaine ? »

Buffy sourit , elle –même prise dans une émotion puissante. William la contempla avec adoration , et elle caressa sa joue droite avec douceur.

« Mais oui , pourquoi pas. Nous avons beaucoup de travail ces temps-ci , mais cette période de rush est pour ainsi dire terminée. Et dans quelques temps je suis en vacances. Puis-je te rappeler Mercredi pour te confirmer notre arrivée ? »

« Mais évidemment. Quand cela t’arrange. Samedi matin serait parfait.. A moins que vous ne vouliez arriver dès vendredi, Mais j’ai des clients assez tard ce soir là et.. »

« Dis-lui que ton patron te permettra certainement de quitter le bureau plus tôt que d’habitude, » chuchota William avec un petit clin d’œil.

« Non , Samedi ce serait très bien. Je peux me libérer plus tôt le vendredi après-midi , mais je suppose que pour William ce sera plus délicat. ….. Oui , d’accord. »

Elle discuta encore un moment , puis Joyce annonça qu’elle serait en retard pour ouvrir la galerie si elle ne se dépêchait pas un peu.

« A plus tard , maman. Prends soin de toi, »

« Oui ma chérie. Passez un bon week-end et à très bientôt. »
Elle raccrocha avec un soupir de contentement.


« Crois-tu que je vais m’entendre avec elle ? » interrogea William d’un ton où perçait une forme d’incertitude.

« Je sais qu’elle aura un faible pour toi... appelle cela l’intuition féminine, » assura Buffy avec un sourire radieux.

Il se redressa et vint la prendre dans ses bras , la plaçant sur sa poitrine.

« Je n’ai pas rêvé tout à l’heure.. J’ai eu droit à des chatouilles répétés. Sais-tu que cela n’est pas sans conséquences ? »
Et il entreprit à son tour de frotter ses côtes , son ventre et ses cuisses avec des petits gestes taquins. Elle poussa des cris de plaisir mêlés à des cascades de rire , qui résonnèrent longtemps dans la chambre.

* * * * * * * *

Ils consacrèrent leur après-midi à faire des courses , main dans la main. Buffy voulait s’acheter des chaussures , et il lui avait promis qu’ils iraient ensemble ‘ renouveler’ sa lingerie. Elle ne l’avait pas pris au sérieux lorqu’il lui avait murmuré cela dans la chaleur de leurs ébats , mais c’était une idée qui lui tenait à cœur , et elle se laissa entraîner dans les rues débordantes d’animation de Mayfair.


Quand il sembla se diriger d’un pas sûr vers une boutique luxueuse, aux vitrines étourdissantes dévoilant des ensemble et des déshabillés plus somptueux les uns que les autres , elle retint sa main.

« William , pas là.. C’est certainement inabordable, » murmura t –elle , embêtée.
Il lui déposa un baiser rapide sur la bouche . « Ne te préoccupe pas de çà. Je veux ce qu’il y a de plus sexy pour toi.. » ronronna t –il dans son oreille , une main possessive autour de sa taille.

Tremblante et ne sachant quoi répondre , elle le suivit à l’intérieur. Aussitôt une jeune femme vint les accueillir.

« Samana, que puis-je faire pour votre service ? » demanda t –elle avec un œil discrètement appréciateur de la beauté du couple qu’ils formaient.

« Je voudrais voir quelques parures.. » commença Buffy d’une voix hésitante , malgré elle impressionnée par le luxe feutré des lieux.
« Nous aimerions renouveler toute une garde-robe, » souligna William d’une voix ferme.

La jeune vendeuse invita Buffy à la suivre dans les salons d’essayage.

Elle se dévêtit rapidement , ne portant qu’une robe de soie sauvage vert pâle , et se félicitant d’avoir mis un soutien-gorge et un slip de dentelle parfaitement assortis. Elle entendit la voix chaude de William, dans l’espace vente . Elle enfila le peignoir prévu à cet effet, et sortit.
William souleva le rideau qui séparait l'espace boutique du salon d'essayage, et s’approcha d’elle , de la démarche sinueuse et inquiétante d’un tigre. Ses yeux brillaient .

« Tout va bien , amour ? » Il fouilla son cou , écartant la chevelure blonde qui cascadait dans son dos nu.

« Je ne sais pas. Je n’ai jamais acheté de sous-vêtements de cette manière.. »
Elle baissa la tête , et il passa une main langoureuse au creux de ses reins. « Laisse –moi te gâter, » murmura t –il. « C’est toi qui décidera à la fin , mais j’ai proposé à Samana certaines choses. »

Elle le regarda tendrement. « D’accord. Mais il n’est pas question que tu dépenses une fortune. »

Il lui mit un doigt sur la bouche et haussa un sourcil. « S’il te plaît ? » demanda t –il , le visage penché de côté , une expression adorablement boudeuse sur ses traits .
Avec ses yeux si bleus et ses boucles dorés , elle n’aurait pu lui opposer la moindre résistance.
Elle essaya donc plusieurs ensembles , et revint en cabine chaque fois plus troublée par le regard brûlant et caressant de William qui donnait son approbation.
Puis vint le dernier ensemble : un soutien-gorge et un string d'un rose nacré si transparent qu'il était presque indécent.
Buffy chercha à calmer sa respiration avant d'oser sortir s'exposer.
Quand elle vint se placer devant le miroir , il la dévora des yeux.

Elle était voluptueuse et splendide.

Et quand elle croisa le regard vibrant de William dans la glace , elle n’eut pas besoin de l’entendre s’exprimer à haute voix pour savoir qu’il était subjugué. Il vint poser ses mains sur ses hanches et la caressa de la tête aux pieds avec des yeux flambant d’un désir nu.

« C’est parfait, » assura la jeune vendeuse , qui se tenait obligeamment à quelques mètres. « Qu’en pensez-vous ? » demanda t –elle .

« Oui.. C’est très joli, » balbutia Buffy.

"Nous prenons toutes les parures," affirma William.

"Entendu", sourit Samana. " je vais prendre toute la lingerie , vous me donnerez celle-ci en boutique," dit-elle en s'éloignant.

Buffy acquieca distraitement.

Dans le miroir en face d’elle , elle fut surprise de l’intensité troublée de ses prunelles , dont le bleu était devenu marine . Elle fut submergée par un sentiment de bien être purement féminin , et lui adressa le regard le plus prometteur . Il serra la mâchoire , ses narines se dilatèrent , et il mordit sa chair , entre son cou et son épaule.
Elle se dirigea lentement vers la cabine , mais à l'instant où elle soulevait la tenture , il la fit se retourner.

Une lueur sauvage , animale , traversa son regard et il attrapa sa nuque , la rapprochant contre son torse de l’autre main. Il captura sa bouche avec une faim qui la stupéfia , suçant , mordillant sa langue , cherchant à la faire sienne par un simple baiser.

« Tu es si magnifique, » gémit –il , déposant de multiples baisers dans son cou et sa nuque . Elle se cambra contre lui.« Tu es si belle , belle à couper le souffle .. à me rendre fou.. »

Il remonta ses mains sur ses hanches , sa taille , elle laissa aller sa tête sur son épaule, dans une attitude d’abandon absolu .

A regret il se détacha légèrement d’elle , et il ferma un instant les paupières , réprimant une émotion qui le mettait au supplice .

« Je te laisse te rhabiller , mon cœur. A tout de suite. »

« Entendu , chéri, » haleta t –elle en prenant son beau visage entre ses mains. Elle lui donna le baiser le plus langoureux et doux , et le laissa aller .

Buffy enfila à nouveau tous ses vêtements , l’esprit enfiévré. Elle se dit qu’elle n’oublierait jamais cette séance d’achats , et , tout en regagnant le devant du magasin , songea avec une sorte d’espièglerie qu’elle ferait rougir Willow cent fois en lui retraçant les 'évènements.'


Sortant dans la rue , ils firent quelques pas en silence. Buffy savait qu’il avait payé absolument tout ce qu’elle avait essayé , et avait même rajouté un déshabillé de soie blanche vaporeux . Même si elle pensait en son for intérieur que c’était une folie , elle n’était pas mécontente de provoquer un tel émoi chez lui.
Elle le remercia en lui adressant le regard le plus amoureux et en l’embrassant à plusieurs reprises dans le cou. Il la tint serrée contre lui , les sacs de l’autre main , la couvant aussi d’un œil satisfait .

« Je t’aime, » murmura t –elle alors qu’ils stoppaient au bord du trottoir pour traverser. Il captura encore sa bouche .

« Et je suis complètement fou de toi , mon bébé, » répondit-il.

Ils attiraient les regards des passants . Non seulement parce qu’ils étaient merveilleusement accordés l’un à l’autre , mais surtout par l’éclat particulier de leurs yeux . Ils étaient seuls au monde et leur passion vibrait dans le moindre de leur geste.


Ils marchèrent encore quelques instants , perdus dans une rêverie calme. Puis Buffy souligna que , s’ils voulaient garder encore un peu d’énergie pour la sortie prévue du soir , il serait raisonnable de rentrer . William avait en fait encore un achat à faire , qu’il souhaitait garder secret.
Il la raccompagna donc en voiture jusqu’à Bloomsburry , avec la promesse qu’il viendrait la chercher à sept heures. Clément et Sophie devaient passer la soirée avec eux , et William avait retenu une table au restaurant.
Sur un dernier baiser , ils se séparèrent.




Willian avait choisi un endroit romantique à souhait , et les deux couples passaient un moment très agréable . Buffy découvrit en son meilleur ami un homme simple et attentionné , qui aimait plaisanter à chaque minute , et qui apparaissait le plus heureux des jeunes mariés .
Elle eut plus de mal à cerner la personnalité de sa jeune épouse Sophie , qui parlait peu mais semblait douce et facile à vivre. Ils évoquèrent leurs mutuelles façons de s’être rencontrés , et Clément assura qu’il avait vu William se métamorphoser dès le premier jour où Buffy était entrée dans sa vie .
Cette dernière raconta comment elle avait refusé de comprendre l’extraordinaire changement qui se préparait , mais la persuasion de William , son pouvoir de séduction insensé avaient fait fondre inexorablement ses réserves.

« Will a toujours été têtu et incroyablement persévérant, » plaisanta Clément. « C’est une qualité qui m’a suffisamment agacé dans le passé , quand il voulait m’entraîner dans des aventures terribles et que j’essayais de résister. »

« Oh , je ne savais pas que je t’avais fais passer d’aussi durs moments ? » répliqua l’intéressé avec un sourire railleur.
« C’est parce que je suis toujours trop gentil pour t’assener des vérités dures à entendre. Comme cette fois où tu as voulu à tout prix t’introduire dans cette fête pour séduire cette jolie brune.. »

William lui envoya un petit coup de pied sur la cheville en lui jetant un regard qu’il voulut le plus intimidant possible.
« Aîe ! » s’exclama Clément . « Eh bien voilà encore un exemple de la manière désinvolte dont il me traite, » s’insurgea t –il.
Sophie et Buffy éclatèrent de rire devant la mine pitoyable qu’il avait pris.

« Va – t on avoir droit à toutes mes tentatives de conquêtes ? » demanda William , une expression arrogante et amusée se peignant sur ses traits.

« A bien réfléchir.. non. » répliqua Clément. « Je ne tiens pas à perdre aussitôt l’amitié de Buffy, » souligna t –il en lui adressant un regard affectueux.

Celle-ci lui rendit son sourire . Mais elle s’aperçut qu’elle était terriblement jalouse à l’écoute des aventures passées de son amant. Il avait évidemment dû connaître et fréquenter un grand nombre de filles , et à trente ans , avec sa beauté ravageuse , sa masculinité flamboyante , il avait même dû briser quelques cœurs.
William sentit son désarroi , et prit sa main dans la sienne , par dessus la table.

« Je n’ai aucun souvenir des femmes que j’aie pu fréquenter , aussi charmantes soient –elles, » murmura t –il , la voix chaude et profonde , les yeux rivés aux siens. « Quant à l’amour , c’est un sentiment que j’ai découvert en croisant ton regard. »

Buffy eut tout à coup l’impression que le visage de William se brouillait . C’était simplement parce que sous ses paupières perlaient des larmes . L’une glissa sur sa joue et il vint l’essuyer avec son pouce.

« Je croyais que nous étions les jeunes mariés attendris ? » dit Clément , gêné par la tournure profondément émotionnelle de la situation.
Sa femme se leva et l’attira gentiment vers la piste de danse . Il la suivit .

« Je t’aime. Je t’aime tant, « murmura Buffy , la voix tremblante.
« Je t’aime aussi. Si fort , mon cœur. » chuchota t –il contre sa bouche.
Il prit son visage entre ses mains et lécha délicatement les lèvres brillantes et fruitées . Elle gémit et ouvrit les lèvres pour lui offrir un meilleur accès. Il l'embrassa calmement , longuement. Quand il releva la tête , ils étaient tous deux à cour de respiration .

« Veux-tu danser ? » demanda –t-il avec douceur. Elle hocha la tête , et ils se retrouvèrent dans la lumière tamisée , aussi proches l’un de l’autre que deux corps peuvent l’être en dansant , ondulant au rythme langoureux d’une musique brésilienne.

Le reste de la soirée se passa dans une atmosphère confortable et enjouée , et quand vint le moment de se quitter , Sophie promit qu’ils viendraient dîner dans leur nouvelle maison de Notting Hill.


William et Buffy rentrèrent à Bloomsburry dans un silence prometteur et tendre. Quand il l’avait retrouvé après avoir pris le temps nécessaire pour ses achats secrets , il s’était auparavant arrêté chez lui pour préparer quelques vêtements de rechange.
Quand ils montèrent tous deux les marches conduisant à l’appartement , ils donnaient l’image du plus parfait bonheur.



TBC.



Merci encore pour vos commentaires.
Pipergirl , je vais essayer encore d'ici la fin de l'histoire de te faire mourir d'envie ?!!! ;)
Chapître 38 by Cassiopea
Chapître 38.


La matinée avait commencé sur un rythme soutenu . En ce Lundi , William avait prévenu Buffy qu’il avait deux réunions pour débuter et une autre dans l’après-midi. Elle se retrouvait seule pour travailler sur plusieurs modifications sur le script de la dernière émission , la plus longue . Et elle n’avait pas la concentration nécessaire pour cette tâche . Elle allait se décider à appeler John à la rescousse quand ce dernier frappa à la porte et entra aussitôt , fidèle à son habitude. Il avait revêtu un tee-shirt rigolo , et toujours son jean déchiré aux genoux. Ses longs cheveux venaient autour de son visage , lui donnant un air romantique .

« Buffy, » dit –il joyeusement. « Comment vas-tu ? »

Elle se leva pour venir à sa rencontre et l’embrasser sur la joue.
« Je vais merveilleusement bien, John. » lui dit –elle . « C’est toi qui avait raison. »

Il pouvait voir combien le visage de la jeune femme était empreint d’une lumière et d’un éclat que seul l’amour pouvait conférer. Elle irradiait , tout simplement. Il lui prit les mains .

« Tu es chaque jour plus radieuse. Et William est l’homme le plus chanceux de New Network. »

Elle lui fit un sourire magnifique , et dans ses yeux verts irisés dansèrent des flammes de joie.

« William est venu à la maison peu de temps après que je sois rentrée , et nous avons eu une explication.. satisfaisante. »

« Oui je l’ai trouvé qui partait à ta recherche quand je suis revenu à la société. Il était dans un état terrible. Je suis heureux de savoir que tout est clair entre vous. » dit –il affectueusement.
« Bon , raconte –moi tout ! » ajouta t –il en lui faisant signe de reprendre sa place derrière son bureau , tandis qu’il saisissait une chaise et s’installait à ses côtés .

Buffy s’assit , mais tourna vers lui un regard rieur. Cependant elle sentait ses joues devenir rouges.

« Il est hors de question que je rentre dans les détails de notre week-end, » assura t-elle en levant un doigt sévère vers lui.

« Oh , c’était à ce point scandaleux? » dit-il , la main sur la poitrine , haussant un sourcil interrogateur.

« Tu ne peux l'imaginer ! » répliqua Buffy du tac au tac.

« Quoi ? » s’exclama t –il , faisant mine d’être choqué. « Je t’en prie en effet , plus un mot ! »

Elle laissa son beau rire de perles cascader dans la pièce. Il la contempla avec attention et une admiration non déguisée. Il songeait à la jeune créature effacée et discrète , le regard noyé de tristesse , qu’il avait croisée il y a plusieurs mois déjà dans les couloirs de la chaîne. Sa beauté était là pourtant , et elle lui avait inspiré des sentiments de protection qui n’avaient cessé de se développer quand ils avaient commencé à être dans la même équipe.
Il n’avait jamais désiré le bien être et le bonheur de quelqu’un d’une manière aussi désintéressée : elle l’émouvait , le faisait sourire , et l’amitié qu’elle avait pour lui lui était un bien précieux.

« Encore que .. » murmura t –il , l’œil rêveur.

« John ! » dit –elle . « Tu es incorrigible ! Arrête tout de suite ces insinuations ! » demanda t –elle , les joues en feu.

Cette fois ce fut lui qui éclata de rire. « Bien , maintenant que tu m’as brisé le cœur officiellement , nous allons évoquer la vraie raison de ma visite, » soupira t –il .

Il jouait avec une expression de petit garçon venant d’être puni , et elle tombait dans son piège chaque fois.

« John, tu sais que tu comptes beaucoup pour moi , et que tu as été un réconfort merveilleux depuis la première minute où j’ai été l’assistante de William.. »

Il avait posé ses avant-bras sur ses genoux et se tenait la tête penchée , songeur, ses longues mèches masquant ses traits. En fait il cachait un sourire satisfait.
« John.. » Elle se rapprocha de lui et lui prit un poignet. Il leva alors vers elle son visage espiègle .

« Oh.. toi ! » dit-elle en lui donnant un coup de poing léger sur la poitrine.

« Aïe aïe.. ! » fit-il en mettant ses mains devant lui , faisant mine de vouloir se protéger. « Voilà le traitement que je récolte pour toute la tendresse que j’ai pour toi.. »

Elle déposa un autre baiser sur sa joue , et il eut une moue extatique. « C’est mieux ! » dit-il en fermant les paupières.

« Mon Dieu.. je ne sais pas si nous allons arriver à travailler efficacement ce matin, » reconnut-elle en soupirant d’aise. « J’allais t’appeler quand tu es arrivé. Je n’arrive à pas sélectionner les commentaires inutiles sur la dernière bande. Si tu as une heure à me consacrer ? »

« Oui je venais t’en parler. Je trouve préférable de le faire en ayant les images sous les yeux , et je me suis arrangé pour avoir le studio en début d’après –midi. Cà te va ? » demanda t –il en se levant.

Elle se pencha sur son planning . « Oui , pas de problème. Et où en êtes –vous pour la mise au point de l’ouvrage ? »

« Je dois proposer la nouvelle mise en page à Will , mais je ne sais pas à quelle heure je vais pouvoir l’attraper, j’ai l’impression qu’il sera insaisissable aujourd’hui. D’ailleurs tu connais le moment où il aura fini la réunion de ce matin ? »

Buffy se laissa aller dans son fauteuil en frottant sa nuque. « Non. Il ne m’en a pour ainsi dire pas touché un mot. J’ai vu sur son calendrier que c’était avec Francis Bensham , mais je n’en connais pas la raison. »

John fronça les sourcils , l’air préoccupé. « Quand on rencontre Francis c’est qu’il s’agit en général de quelque chose d’important. »

Elle tressaillit . « Si il y avait quoi que ce soit de grave , il m’en aurait parlé.. » murmura t –elle.

« Bon , je dois y aller , on m’attends dans le service comptabilité. Tu lui dis que je suis passé , que la maquette est prête , et s’il peut , il me téléphone.. mm okay ? »

« Entendu, » sourit –elle .
Il rouvrit la porte et lui fit un petit clin d’œil . « A plus tard. »

Buffy arrangea quelques dossiers autour d’elle , sans se sentir vraiment motivée. Puis la sonnerie du téléphone la sortit de sa rêverie éveillée. C’était William.

« Je voulais juste te dire que j’aimerais que nous déjeunions dehors aujourdh’ui, » commença t-il. « J’ai demandé un panier repas aux cuisiniers du restaurant.. Le temps est trop beau , qu’en penses –tu , amour ? »
Il avait une voix calme et enjouée. Et elle trouva que sa proposition était juste adorable. Le soleil brillait en effet généreusement dans un ciel sans nuage , et en ce début du mois de Juillet , la température avait retrouvé des valeurs d’été.

« Oui , c’est une bonne idée. Es-tu toujours en réunion ? » souffla t –elle.

« Oui , on fait juste une pause. Mais c’est pour ainsi dire terminé. Juste une ou deux choses à discuter. »

« Oh.. Et tu repasses au bureau ? » demanda t-elle , s’interrogeant toujours sur le motif de cette entrevue avec le directeur de la société.

« Non , je dois encore voir Sam. Mais je te promet que je ne serais pas en retard. Peux-tu te charger de récupérer notre repas , et aller nous trouver un endroit tranquille dans le parc ? » murmura t –il , le ton caressant.

« Oui , bien sûr . Mais où vas –tu me trouver ? » sourit –elle .

« Le parc n’est pas si grand. Et je pensais que nous pourrions nous asseoir sur le banc sous le plus grand érable ? »

Elle acquieca , et ils se donnèrent rendez –vous vers midi et quart.

Elle eut encore quelques appels concernant leur projet de livre sur la dernière émission , puis eut envie de descendre chercher un thé à la cafétéria. Il était onze heure passé et son petit- déjeuner lui semblait bien loin. Quand elle eut obtenu sa boisson sucrée , elle alla s’asseoir derrière les machines , à l’abri des regards . A cette heure , la salle était déserte. Perdue dans ses pensées , elle réalisa que depuis plusieurs semaines le rythme de travail était plus que soutenu, et qu’elle accueillait ses vacances avec grande satisfaction.. Elle n’avait fait aucun projet bien sûr , trop bouleversée par sa rencontre avec William. Elle pouvait toujours passer une semaine à Weymouth..

Elle perçut des bruits de voix et de rires étouffés . Deux jeunes femmes attendaient leur café et jetèrent un coup d’œil distrait à la silhouette assise plus loin , qui leur tournait le dos.

« Tu vois , c’est moi qui avais raison, » dit l’une. « Lawrence ne reste jamais au même endroit pendant un an.Il est arrivé en Février , et en Septembre il ne sera plus là. »

Buffy tressaillit à l’écoute de ces paroles. Mais elle ne tourna pas la tête. Elle avait reconnu la voix d’une secrétaire de direction. Sally ? Susie ?

« Pourquoi est-ce ce sont toujours les plus beaux qui ne font que passer ? » s’esclaffa t –elle.

« Je commençais à m’habituer à le voir déambuler dans les couloirs , avec ses yeux si bleus , les cheveux en désordre.. Mais je suppose que le poste de Montréal était une opportunité à ne pas manquer. »

« Oui , je suppose. Et puis c’est un autre challenge pour lui. Quitter momentanément le journalisme de terrain pour être éditorialiste.. »

Buffy était paralysée. Un désespoir sans nom lui comprimait la poitrine , et elle se rendit compte que ses mains tremblaient violemment . Elle ne comprenait pas ce qu’elle entendait. Elle savait seulement que chaque mot perçait son cœur.

« Oui , enfin , il ne quitte pas New Network . Il est juste détaché pendant cinq ou six mois.. »

Elles s’éloignèrent , et leurs chuchotements se dissipèrent . Buffy voulait se mettre debout , mais ses jambes refusaient d’obéir. Qu’est-ce que cela signifiait ? William avait obtenu un autre poste , à l’étranger ? Et il avait complètement omis de lui en parler ? Elle se souvint qu’une semaine auparavant il était rentré énervé et préoccupé d’une rencontre avec Francis Bensham. C’était déjà sans doute à ce propos.

Elle se força à respirer calmement , mais tout son corps était oppressé. Se redressant , elle se dirigea à pas lents vers le couloir , le visage baissé.
Comment pouvait –il envisager de quitter Londres pendant de longs mois ? Cette situation professionnelle était –elle si formidable qu’il n’avait pas hésité à accepter ? Et pourquoi , pourquoi ne lui en avait-il pas parlé , se torturait –elle .

Elle ne croisa guère de visages connus en remontant au neuvième étage , et même si son apparence était plus tranquille , intérieurement , elle brûlait et se débattait dans la plus profonde tristesse. Parvenue à leur bureau , elle vint se tenir devant la fenêtre.

Pensait –il qu’ils auraient à se séparer pendant cinq ou six mois , mais que cela serait une simple épreuve à passer ?
Au moment où elle avait compris la puissance des sentiments qui la liaient à lui , la vie allait -elle lui enlever ce qu’elle avait de plus précieux?
Elle éprouva un élancement si douloureux dans la gorge qu’elle dut réprimer un gémissement .
Elle décida brutalement d'aller voir Willow. Elle prit son gilet , enferma son sac dans un placard et quitta le bureau.
En arrivant à l'étage de la comptabilité , elle constata avec soulagement que Willow était seule devant son ordinateur.

"Buffy , çà fait plaisir que tu descendes!" s'exclama la jeune femme rousse. " Mais que se passe-t -il?" demanda t -elle aussitôt en voyant la mine pâle et tirée de son amie.

"Oh.. je viens juste d'apprendre que William serait nommé pour un nouveau poste à Montréal à partir de Septembre," répondit -elle dans un souffle en s'asseyant .

Willow vint faire le tour de son bureau et s'assit à ses côtés. Elle lui passa un bras affectueusement autour des épaules.
"Mais il y a certainement une explication à cela," dit -elle.
Buffy lui jeta un regard surpris et peiné.

" Pourquoi ne m'en a t -il pas parlé, Willow? Pourquoi garder cette décision secrète?"

"Eh bien.. je suppose qu'il voulait te faire la surprise," commença t -elle.
"La surprise?" s'écria Buffy d'un ton douloureux. "La surprise que nous soyons séparés pendant six mois , lui au Canada et moi ici?"

Willow soupira.
"Buffy.. ne me dis pas que tu penses sérieusement que William , le William qui vénère le sol où tu marches , l'homme qui est complètement fou d'amour pour toi , envisagerait de te faire un chagrin pareil?"

Buffy leva des yeux vulnérables et incertains vers elle.

"Je ne sais pas.. je ne comprends pas.. "
Elle baissa la tête vers ses mains serrées sur ses genoux.
"Je suis si heureuse à présent.. Je..." Elle s'interrompit , une émotion profonde lui brûlant la gorge. " Je l'aime si fort.. Je ne peux pas accepter de vivre séparée de lui.. Et si le travail doit nous forcer à envisager une situation aussi affreuse , je.."

Willow la serra plus fort.
"Buffy , je t'en prie. Tu ne sais rien .. Le vois-tu à midi?"
"Oui , nous déjeunons ensemble au parc. Il a pensé que nous serions bien dehors," ajouta t -elle avec un sourire tremblant.
"Alors tu attends qu'il t'explique tout lui-même. Et tout ira bien , j'en suis sûre!" affirma t-elle.

Buffy la regarda gentiment. " Tu dois me trouver ridicule , non ?"
"Pas ridicule.. Tu es encore effrayée de croire à ton bonheur , c'est tout," répliqua Willow avec une grande douceur. " Mais tu as mérité de connaître cet accord parfait entre deux êtres.. et je veux maintenant que tu me fasses un grand sourire!"
Buffy laissa échapper un soupir . " J'ai encore quelques minutes avant de descendre. Veux-tu entendre le récit de mes courses que j'ai faites Samedi avec William?"

Il y avait une lueur rêveuse dans ses beaux yeux , et Willow demanda: " Est-ce que cela aurait un quelconque caractère érotique?"
"Ecoute , et tu verras," murmura Buffy.

Et elle constata , à la fin de son récit , que la couleur du teint de Willow ressemblait fort à la couleur de sa chevelure..

Elles se dirent au-revoir en s'embrassant. Buffy se sentait un peu moins anxieuse en descendant vers le restaurant. Cependant , quand un homme aimable l’accueillit et lui tendit une sorte de corbeille visiblement bien remplie ., elle le remercia distraitement , l'esprit ailleurs.


Dans un état second elle traversa la rue , se retrouva devant le portillon de fer donnant accès à un endroit du square. Elle fit les quelques pas qui la séparaient du grand érable avec lenteur , comme si elle redoutait le moment où il lui faudrait s’asseoir à nouveau et écouter les palpitations effrayées de son cœur , se sentant à nouveau désemparée .
Quand elle songeait qu'elle devrait peut-être apprendre à vivre sans les attentions constantes de l'homme qu'elle aimait , elle refusait cette éventualité de toutes ses forces.


Le banc de bois était vide . Elle vint s’ y poser , doucement , tremblant , comme un oiseau à qui l’on aurait arraché les ailes.

Et là elle attendit que William , qui lui murmurait son amour si ardemment depuis plusieurs semaines, vienne lui faire connaître la vérité.


Tbc
Chapître 39. by Cassiopea
Ah , je suis désolée d'avoir été cruelle !! Mais vous pouvez savourer ce chapître en paix , maintenant. ;)


Chapître 39. Promesses.



C’est ainsi qu’il la découvrit , silhouette frêle aux bras enveloppés sur elle même , les jambes étroitement serrées , sa chevelure brillant sous les jeux d’ombre et de lumière du soleil , son beau visage perdu dans une pensée profonde.
C’est seulement quand il arriva auprès d’elle qu’elle sortit de sa torpeur , levant vers lui un visage mélancolique. Il la prit dans ses bras , la ramenant doucement vers son torse.

« Ma chérie , je suis en retard , je suis désolé . » commença t- il en plaçant un doigt sous son menton.
« Que se passe t –il ? » demanda t –il en constatant sa pâleur.

« J’ ai eu froid tout à coup, » murmura t –elle. Elle s’efforça de garder une expression neutre. « Veux-tu manger tout de suite ? » poursuivit –elle en tendant la main vers le panier.

Il posa une main sur son bras , l’empêchant de continuer.

« Non. J’aimerais d’abord que nous parlions.. »

Le cœur de Buffy manqua un battement . Voilà , c’était l’instant où tous ses rêves se réduiraient en larmes. Elle attendit , l’observant de ses beaux yeux amandes . Il laissa ses yeux caresser l’ovale parfait de sa figure , sa bouche , ses yeux , trois points de joie.

« Oh, je crois avoir une idée de ce dont tu veux me parler, » dit-elle faiblement.
Elle reprit sa respiration , se forçant à ravaler sa douleur à tout prix. « C’est à propos de ton prochain poste. »

« Oui, » répondit –il , l’air un peu surpris. « L’as –tu su par Jane ? Nous avons gardé toutes les discussions secrètes pour ne pas faire courir de rumeurs dans la société inutilement. Et la secrétaire de Francis était là pour les deux dernières réunions , avec la secrétaire de Paul.. »

« Ah , je suppose que c’était elle , alors.. Je ne la connais pas vraiment , mais.. » murmura Buffy distraitement. « Je t’en prie , continue. » dit –elle en plaçant tendrement une main sur sa joue.

Il inclina son visage aussitôt vers la paume de sa main , et garda son bras autour de sa taille.

« C’était l’objet de plusieurs entrevues avec Francis , que j’ai eues dernièrement . Le travail est très intéressant et il pense que je correspond au profil. Mais nous avions beaucoup de détails pratiques à régler , et nous n’étions pas toujours d’accord. »Il s’interrompit et la couva d’un regard caressant. Puis il reprit.
« New Network a une filiale à Montréal , et ils cherchaient un éditorialiste de terrain pour une courte période, avant le remaniement du journal. Francis a pensé que ces serait une expérience formidable pour moi. Ce matin par contre tout s’est en définitive arrangé. »

Elle était si bouleversée de son bonheur apparent qu’elle sentit que sa gorge se serrait au point de ne plus pouvoir émettre un son. Cependant , elle réussit à murmurer , la voix terriblement rauque :
« Quand pars –tu ? »

Il eut un sourire de petit garçon timide , et lui prit une main. De son autre bras , il resserra l’emprise qu’il avait autour de sa taille. Son beau visage était incertain et heureux à la fois.

« C’est de cela dont je voulais discuter , amour. Tout est au point pour début Septembre , mais c’est à toi de décider. »

Elle le contempla , incertaine , tremblante. Ses yeux bleus se rembrunirent quand il réalisa enfin combien son attitude demeurait dans l’expectative , et combien ses traits purs étaient empreints de tristesse. Une terrible révélation se fit jour dans son esprit.

« Buffy, » dit-il brusquement en se reculant pour mieux prendre son visage dans les paumes de ses mains , ses pouces caressant ses joues. « As-tu cru une minute que j’envisageais de quitter Londres sans toi ? »

Elle resta silencieuse , mais des larmes gonflèrent ses paupières. Elle voulut baisser la tête. Il l’en empêcha doucement.

«Regarde-moi , mon cœur. As-tu pu imaginer une seconde que j’avais un projet professionnel qui m’éloignerait de toi et que je l’accepterais sans t’en parler ? »

« Je.. je n’imaginais rien. J’ai surpris une conversation tout à l’heure , entre deux secrétaires. Elles disaient que tu allais prendre d’autres responsabilités à Montréal à partir de Septembre.. que tu serais absent plusieurs mois, » hoqueta t –elle désespérément. « Tu ne m’en avais jamais donné le moindre écho.. »

Elle voulut fermer les yeux , écrasée par le tumulte des émotions qui faisaient rage en elle. Mais il ne laissa pas faire. Il vint poser son front contre le sien.

« J’ ai dit à Francis que je ne prendrais ces nouvelles fonctions qu’à la seule et unique condition que mon assistante soit du voyage. » affirma t –il. « Je ne voulais pas t’inquiéter avec ces discussions. Rien n’était sûr jusqu’à vendredi dernier…Et j’ai toujours exigé que l’on tienne compte de ta présence. Il n’ y avait pas de raison que je parte sans toi.. Au début il a fait des difficultés , expliquant qu’il aurait des idées pour que tu prennes la suite de quelqu’un qui quitte le service littéraire. Je lui dis que le poste serait pour nous deux , ou pas du tout. » termina t –il avec force.

Il eut un sourire. « Nous avons eu quelques échanges.. enflammés , disons-le. Mais c’était à prendre ou à laisser. Et ce matin nous avons tout planifié pour que tu puises garder tes fonctions auprès de moi. »

Elle n’osait pas croire les merveilleuses paroles qu’il était en train de lui chuchoter. Il la voulait auprès de lui.. Il n’avait jamais eu la moindre intention de la quitter..

Elle lui adressa un sourire si pur , si soulagé, à travers quelques larmes qui coulaient maintenant librement sue ses joues et dans son cou , qu’il mesura la profondeur de sa détresse et eut le cœur serré.

« Mon amour.. » s’écria t-il en la prenant contre lui , la gardant contre sa poitrine dans une étreinte violente. « Tu es ma vie . Je ne saurais me passer de toi.. Tu dois apprendre à me faire confiance. »
Elle l’entoura de ses bras. La tête posée au creux de son épaule , elle soupira. « Je suis désolée. J’ai eu si peur que tu suggères que nous apprenions à être séparés pendant six mois.. Que tu me dises que ta situation t’éloignait pendant un certain temps, et que… Moi non plus je ne peux pas l’envisager. »

« Cela signifie –t –il que tu pourrais accepter de partir avec moi ? » demanda t –il doucement .
Elle se recula légèrement pour le regarder . « Est-ce à moi de dire oui ou non , chéri ? »

« Absolument . Je peux parfaitement rester à New Network , si tu ne souhaites pas quitter l’ Angleterre. Le département politique est prêt à se jeter sur moi ! » plaisanta t –il avec une pointe d’arrogance. « Par contre , si tu es tentée par l’aventure , nous n’avons plus que quelques semaines pour nous organiser. »

Elle passa d’un état de mélancolie intense à un bien-être sublime.
« J’adorerais découvrir Montréal avec toi, chéri. Et puis une demi année , c’est une période idéale , » dit-elle avec enthousiasme.

Il eut un sourire ébloui. Il se pencha vers elle , et entreprit de l’embrasser avec ardeur , gémissant dans sa bouche. « Je suis si heureux , amour, » avoua t –il . « Ce poste a l’air très excitant , et nous allons faire des étincelles là bas ! »

Son plaisir était merveilleux à voir , songea Buffy. Comment avait-elle pu douter de l’amour qu’il lui vouait , et qui n’aurait su accepter une séparation. Elle vint déposer encore un baiser sous son oreille .
« Je t’aime, » souffla t –elle. « Je t’aime.. je t’aime.. » Elle enfouit son visage dans son cou , respira son parfum.
« Je t’aime , mon cœur. » dit-il en fermant les yeux brièvement.
Ils demeurèrent une longue minute immobile , puis il se détacha d’elle légèrement.
« J’ai encore quelque chose à te demander, » souffla t –il , ses yeux bleus flambant avec dévotion.

« Je ne veux pas seulement de toi comme mon assistante , pour m’accompagner à Montréal. »
Il tenait la paume de sa main droite refermée , et déposa une petite boite de velours pourpre sur les genoux de la jeune femme, qui la saisit , son cœur battant sauvagement dans sa poitrine.

« William … ? » chuchota t-elle , en ouvrant délicatement la petite boite.

Dans son écrin , un solitaire , somptueux de pureté , serti sur une simple monture en or blanc , renvoyait tout son éclat . Il le saisit , et elle tendit sa main gauche, leurs regards accrochés l’un à l’autre . Il plongea ses yeux remplis de vénération dans les siens , et lui passa doucement la bague à l’annulaire.

« Je n’ai jamais rien désiré de plus fort au monde.. Acceptes – tu de m’épouser , amour ? » murmura t –il en prenant sa nuque.
« Oui , mon chéri.. oui , oui , mon William… » répondit –elle , très émue en le prenant par le cou.

Ils échangèrent un baiser léger mais si rempli de passion retenue qu’ils réprimèrent tous deux les gémissements qui montaient dans leur gorge. Elle se lova dans la chaleur de ses bras forts , respirant son odeur , envahie par une paix intense , tandis qu’il s’émerveillait de la douceur de la tenir intimement contre son cœur.

Et là , sous cet érable centenaire , dans le scintillement d’une journée d’été , entourés par le chant des oiseaux , le doux bruissement des feuilles des arbres , le léger bourdonnement de quelques insectes , il lui promit encore de l’aimer jusqu’à son dernier souffle.

* * * * * * * * * *

La lumière irisée de cette fin de journée se voilait de brumes de chaleur. Par l’Ouest , des nuages s’amoncelaient et les arbres étaient secoués d’un vent léger. William poussa la grille du petit cimetière d’Islington et s’effaça pour laisser passer une femme âgée , tenant une ombrelle.

Il flottait une atmosphère étrangement romantique dans les premières allées , où poussaient des herbes folles et des plantes indéterminées. Il marcha d’un pas lent , respirant l’air délicatement parfumé , tête baissée dans un recueillement qui le prit à la gorge , aussitôt parcouru le chemin qui le conduisit vers une pierre tombale simple et pure , devant laquelle il se tint debout. L’endroit était presque désert à cette heure du jour , presque le début de la nuit puisqu’il était 22heures , et William ressenti toute la solitude des lieux.
Il tenait dans sa main gauche un petit bouquet de myosotis , et resta de longues minutes le regard fixé sur l’inscription.

« Elle m’a expliqué que tu étais là … »

Il ne parla pas pendant de longues minutes , fixant simplement le nom gravé sur la pierre. Puis il déposa les fleurs , qu’il prit soin de caler entre deux pots.

« Je voulais te dire que je vais prendre soin d’elle.. Depuis le premier instant où j’ai posé les yeux sur elle , j’ai su qu’elle ferait partie de ma vie. » Il reprit son souffle ,et ferma brièvement les paupières. « Elle ne sera plus jamais seule .. je .. je voulais que tu le saches. Je mourrai avant qu’il ne lui arrive quoi que ce soit. »

William frissonna , malgré la chaleur ambiante. Un coup de vent plus fort amena quelques pétales arrachés de fleurs de roses sur la plaque de marbre , où l’on pouvait lire :
« Angel Connor Neeson. 20 Mars 1976-7 Avril 2004 .
Tu ne seras pas oublié. »

* * * * * * *


Dans la solitude de sa chambre , le soir venu , Buffy contempla longuement le portrait d’Angel . Par égard pour William , elle avait retiré les photos de son mari des différentes pièces de la maison , et seul le cadre d’argent posé sur la commode en face du lit , demeurait visible.
Son expression y était si tendre , si bienveillante. Il la couvait de son regard chocolat , et elle avait l’impression qu’il allait lui adresser la parole.

« Je suis heureuse . » chuchota t –elle en fixant les yeux sur lui. « Je ne croyais plus qu’un tel bonheur existait , tu sais.. J’ ai tant pleuré ton absence. Je voulais te rejoindre. Oui , j’ai voulu être à tes côtés .. connaître enfin la paix.. » Elle resta silencieuse de longues minutes , profondément plongée dans le souvenir de cette année infiniment douloureuse qui venait de s’écouler.
« William m’aime énormément. » continua t –elle à voix très basse. « Je ne comprend pas toujours pourquoi .. » Elle rit doucement. « Mais je sais qu’il fait partie de mon âme.. Et.. je vais parcourir le reste du chemin avec lui.. si tu veux bien. Tu le veux bien , n’est-ce pas , Angel ? »

Seul se fit entendre le doux son du petit réveil qui , sur la table de chevet , égrenait les douze coups de minuit.




TBC.
Chapître 40 by Cassiopea
Merci pour dire que le dernier chapître vous a ému.
J'avais moi-même presque des larmes en écrivant la partie où William est au cimetière..
Voici l' avant-dernier chapître.. Trés NC- 17 ! !


Chapître 40. Souvenir.


« Es-tu sûre que tu ne peux pas te libérer ? » demanda Buffy encore une fois.

« Oz a promis que nous irions écouter ce groupe de musiciens , et ils font leur dernier concert ce soir, » répondit Willow , de l’autre côté de la ligne. « Par contre je propose qu’on dîne tous les quatre ensemble demain soir, »

« Cela ne va pas être possible , j’ai peur d’être un peu bousculée. Tu sais que j’emmène William à Weymouth , maman nous attend pour le week-end. Je voudrais préparer nos affaires tranquillement , et je crois qu’il aura encore pas mal de dossiers à terminer . »

Elles eurent un soupir au même instant. « Bon , écoute , nous trouverons bien une occasion la semaine prochaine. » dit Willow avec un ton enjoué. « Est-ce Joyce sait que vous êtes fiancés ? »

« Non, pas encore. » répliqua Buffy , son visage prenant alors une expression de bonheur parfait. « Nous voulons lui faire la surprise .. Je crois qu’elle ne va pas en revenir, » ajouta a t-elle avec un petit rire . « Mais quand William a pris une décision , il n’y a pas beaucoup de choses qui l’empêchent d’atteindre son but. »

Willow rit à son tour. « Moi non plus je n’en reviens pas ! Cet homme a jeté son dévolu sur toi un beau jour du mois d’Avril , et te voilà liée à lui , même pas trois mois plus tard. Avoue que tu as l’art d’être le centre des conversations. »

Contrairement à ce qu’elle pensait , la nouvelle qu’elle entretenait une relation avec son supérieur n’avait entraîné aucune révolution dans les couloirs de la société le Lundi . Bien sûr il y avait eu quelques chuchotements , surtout de la part de ses anciennes collègues , mais sans doute cela n’avait-il pas été considéré amoral..
Par contre , le fait qu’ils s’ étaient fiancés , et sur le point de partir ensemble à l’étranger à la fin de l’été , avait enflammé les imaginations . Et beaucoup de jeunes femmes regardaient Buffy - tentant d’apercevoir le diamant qui ornait glorieusement son doigt - avec une jalousie non dissimulée quelquefois. Sandra l’avait aussitôt assaillie de questions , stupéfaite par la tournure des événements , accusant – gentiment – Buffy d’avoir été cachottière. Elle l’avait bien entendu félicitée , les yeux brusquement rêveurs .

« Que veux –tu , » plaisanta t-elle , « c’est en résistant le plus que l’on est réellement irrésistible, »

« Je trouve que tu devrais me remercier , c’est grâce à moi que tu t’es rendue à cette soirée et qu’il a eu le coup de foudre pour toi , après tout. »

« Tu as raison. Je vais réfléchir .. » rit –elle.

A ce moment , l’objet de leur discussion entra dans leur bureau , le cheveux en bataille, les lunettes adorablement perchées sur son nez , la chemise noire retroussée sur ses avant-bras musclés , l’air plus sexy que jamais. Il envoya un baiser à Buffy et alla s’installer derrière sa table.

« Mais il manque quelques mots à ta phrase. Nous avons eu tous deux le coup de foudre ce soir là.. J’ai mis simplement un peu plus de temps à le réaliser. »

Ils échangèrent un regard . William la couvait avec des yeux brûlants . Après une minute encore , Buffy raccrocha.

« Oz et Willow ne seront pas à la petite fête donnée par Jenny . Ils avaient prévu un concert de rock depuis un long moment. » expliqua t –elle en se levant.

Il la regarda s’approcher . Elle était vêtue d’une robe de soie vert pâle , une tenue qu’il aimait particulièrement . Depuis qu’ils étaient ensemble elle avait retrouvé un appétit régulier , et ses formes s’étaient merveilleusement épanouies : son buste offrait des rondeurs exquises , sa taille était toujours aussi fine , et ses hanches s’étaient arrondies , le rendant fou de désir . Elle avait les bras nus , à peine dorés , et surtout , ses jolies mains ne portaient rien , si ce n’est la pierre précieuse qui paraissait briller insolemment , et dont la seule vue le rendait fier et exacerbait sa tendance possessive ..
Elle se tint debout prés de lui , et il posa sa tête contre son ventre . Elle passa une main dans ses boucles.
« Embrasse –moi , » pria t –il en levant son visage vers elle . Elle lui offrit ses lèvres , et ils se perdirent dans le plaisir de leurs bouches caressant , effleurant l’une et l’autre.

« Tout est parfaitement en place pour le planning des émissions . J’ai eu un appel de Robert pour la programmation, » annonça t –elle en quittant ses lèvres.

« Je crois que l’on peut être très satisfait de travail de toute l’équipe. » dit –il en posant ses lunettes.

« Et le livre ? » interrogea t –elle en s’asseyant sur le bord du bureau. « As-tu finalement obtenu gain de cause pour la couverture ? »

« Oui , John a fait un travail splendide. »

On frappa à la porte. Leur collègue apparut justement mais ne fit pas mine de rentrer à l’intérieur de la pièce.

« Est-ce une zone sécurisée ? » demanda –t –il , un bras devant le front. « Vous êtes sages ? »

William afficha un sourire lascif et arrogant.
« Maintenant oui. Mais , si tu étais arrivé quelques minutes avant.. » Il haussa un sourcil suggestif , et Buffy rougit , comme aux premiers temps .

« John , rien n’est vrai ! Rentre , je t’en prie. » dit Buffy en l’accueillant avec un sourire radieux .

Le jeune homme referma la porte et vint déposer un dossier sur la table de travail de Lawrence .

« La maquette finale ! Tu signes et on l’envoie à l’impression. »

Le journaliste saisit le document et l’ouvrit , commençant à le parcourir avec attention.

« Tu as l’air un peu fatigué, » dit Buffy à John . « Nous avons tous eu des semaines harassantes ».

« Oh çà ira. Mais je ne serai pas fâché d’être en vacances. »

Il jeta un œil vers William , et se pencha vers Buffy. « Et toi tu es d’une beauté époustouflante, »

« Je t’ai entendu, » grogna William . « Je t’interdis de faire des compliments à MA fiancée. »

Tous deux sourirent , et Buffy lui prit les mains avec affection. « Ne t’occupe pas de mon patron , il peut être désagréable, » chuchota t –elle.

« C’est bien ce que j’ai entendu dire, » répliqua John . « Alors pourquoi es-tu avec lui ? » continua t –il avec espièglerie , « tu pourrais trouver quelqu’un de mieux.. » Il déposa un baiser sur sa joue et elle laissa entendre son rire clair et gai.

« Il y aura des conséquences à ce comportement , » assura t-il sans lever le nez de ses feuilles. « Et John , tu es prié de cesser de toucher ma Buffy. »

« Mon Dieu , non seulement tu es un journaliste de talent , mais en plus tu comptes épouser la femme la plus délicieuse de tout Londres .. et tu voudrais encore priver les autres d’un peu de bonheur ? » s’exclama t –il , jouant les offensés.

« Absolument, » répliqua William , la tête penchée de côté , les observant. « Seras – tu présent ce soir ? »

« Naturellement . D’ailleurs cela se passe bien ici ? »

« Mais oui . » répliqua Buffy . « Il y a au moins une soixantaine de personnes , elle n’aurait pas eu la place chez elle . C’est à sept heures et demi. »

John regarda sa montre. « Bon , je redescends. Encore une personne à voir et je fais un saut chez moi. »
Il rouvrit la porte et jeta par dessus son épaule : « Continuez à rester raisonnables. Et j’ai une petite surprise à vous donner plus tard. »

A peine John avait-il disparu qu’elle sentit la présence de William sur elle. Il l’emprisonna dans ses bras , mordillant la chair tendre de sa nuque. Elle renversa la tête en arrière et s’offrit à ses baisers.

« Mmm…tu es insupportable , sais –tu cela, » murmura t –il , étroitement serré contre elle , frottant son érection contre les rondeurs de ses reins.
Elle sourit avec séduction . « Non , dis-moi. »

« Je suis jaloux de John, » dit –il d’une voix si rauque qu’elle se demanda si il était vraiment sérieux. « Surtout quand il t’embrasse… »
Il se raidit , et l’étreinte de ses bras autour d’elle se fit plus déterminée. Elle leva un bras avec langueur pour toucher son visage.

« Chéri.. » murmura t –elle dans un souffle , « j’aime que tu sois si possessif. »

Il l’embrassait à pleine bouche le long de son épaule , dégageant les bretelles de la robe. Elle devenait pliable et douce . Des petits frissons parcouraient sa colonne vertébrale , et il se raidit devant la force de son désir. A l’intérieur de son pantalon , son sexe devenait si tendu qu’il la fit gémir en se frottant de manière plus agressive contre elle.

« Quelle robe porteras-tu ce soir ? » demanda –t il , ses mains remontant lentement vers son buste .

Elle attendait le bien être que lui procurerait ses caresses , et lorsqu’ au bout d’un temps qui lui parut interminable , il engloba enfin ses seins dans ses paumes , elle eut un cri de plaisir.

« J’avais pensé… » haleta t –elle « une petite robe noire.. » Il la mettait au supplice en la caressant doucement , alors qu’elle voulait une étreinte plus passionnée. « Tu ne la connais pas, » continua t-elle à voix basse , « mais elle est très sexy. »

Il mordit la chair tendre de son épaule et gronda. « Si tu es trop attirante je vais passer ma soirée à éloigner les hommes de toi. »

Elle rit. « Il suffira que tu leur lances un seul de tes regards de colère , je pense qu’ils comprendront. »

Il la retourna pour qu’elle lui présente son visage , et l’enroba encore de ses bras. « Et pour la lingerie.. » souffla t –il d’un ton âpre . « Je veux que tu mettes ton ensemble rose pâle.. »

Buffy savait très bien à quoi il faisait allusion. L’ensemble presque transparent , indécent à tous points de vue , qu’ils avaient acheté le Samedi précédent. Une onde de chaleur la parcourut de la tête aux pieds. « C’est oui , chérie ? » chuchota t –il dans son oreille.

Elle battit des cils et eut un léger hochement du menton . Le regard de William devint noir de désir .

« Je vais aller me changer puisque j’ai terminé mon travail , » annonça t –elle en se dégageant de son étreinte.
« Entendu, » répliqua t –il , les traits encore empreints de passion . « Tu avais tout prévu et emmené ta tenue , c’est çà ? » sourit –il en la regardant prendre un sac à l’intérieur de son placard .
« C’est çà. La plupart des femmes s’organisent ainsi quand il y a une petite fête sur place. »

Il était six heures , cela lui laissait tout le loisir de prendre son temps.



La fête était très réussie . Francis Bensham , le directeur de New Network , avait voulu marquer l’arrivée de Jenny Calendar dans la société , et avait organisé un apéritif dînatoire où chacun était convié , selon son envie. C’était également l’occasion de penser aux vacances prochaines , car , même si tout le monde ne partait pas en même temps , la mi-Juillet voyait le départ en congé d’un grand nombre de personnes.
Les invités étaient rassemblés dans une petite salle de réception prévue pour ce genre d’occasions , des buffets présentaient quelques mets appétissants , et bien sûr les indispensables cocktails. Une musique douce diffusait ses notes agréables , et l’ambiance était déjà si relaxée et feutrée qu’il y avait déjà quelques couples qui avaient choisi de danser un peu.

Jenny était séduisante dans un chemisier pourpre et un pantalon noir , entourée d’un certain nombres d’hommes et de femmes avec qui elle apparaissait toujours en grande discussion . Sa venue lui apportait visiblement une grande satisfaction , et elle avait un sourire communicatif.

Profitant d’un instant où elle était enfin seule , William vint la féliciter .
« Jen , tu es resplendissante, » dit –il affectueusement. « Cela signifie – t –il que tu n’éprouves pas encore le stress de ta première représentation télévisuelle. »

« Will, » l’accueillit –elle en le prenant brièvement dans ses bras. « C’est grâce à toi que j’ai pu obtenir ce contrat et c’est magnifique. Et non , pas de stress , j’ai seulement commencé à écrire pour une pièce qui sera tournée en Septembre. Par contre ils vont diffuser ‘ Mémoire d’un solitaire’ à la fin du mois , mais je ne suis pas inquiète , c’était un succès. » Elle eut un large sourire.

« J’ai soutenu ton travail parce qu’il était de qualité. Si Francis t’a proposé un contrat , c’est que tu le mérites . » affirma William.

« Quand même.. J’ ai conscience combien ta voix a de l’importance , ici. »

Elle l’observa plus attentivement. Il avait coiffé ses boucles rebelles avec soin , et cela rehaussait la perfection de son visage , la couleur insolemment bleue de ses yeux , et le dessin sensuel de sa bouche. Il portait une chemise blanche légèrement ouverte , pas de cravate , et un pantalon chocolat.
Son allure décontracté lui allait à merveille , d’autant plus qu’il affichait un air de parfait contentement. Elle se dit une fois de plus qu’il était sans conteste l’homme le plus terriblement attirant qu’elle eût jamais croisé dans sa vie . Et certainement aussi l’homme le plus incroyablement sexy de l’assemblée.
« Et où est Buffy ? » demanda – t-elle en regardant autour d’elle . « Je suis étonnée que tu ne la tienne pas par la main à chaque instant, » plaisanta t- elle.

« Elle discutait avec des collègues , par là bas, » répondit –il en scrutant l’endroit où se dressait une longue table garnie de jus de fruits et de plateaux .

Jenny suivit son regard , et aperçut en effet la jeune femme , splendide dans une robe de soirée noire , assez courte , dévoilant ses jambes fines et bronzées , sans manches , et dont le drapé mettait en valeur discrètement son buste parfait . Elle avait laissé ses cheveux libres , et les longues mèches blondes formaient une auréole de lumière autour de son visage peu maquillé , si ce n’est pour les yeux , dont les paupières rappelaient l’éclat vert pâle de ses prunelles , et les lèvres brillantes d’un rose corail et nacré. Des sandales très ‘ couture ‘ terminaient sa tenue .

Jenny remarqua que le regard de son collègue flambait avec une lueur de possession et de fierté , qu’elle comprenait aisément . A ce moment , Buffy remercia le jeune homme qui venait de lui tendre un verre rempli d’un liquide de couleur exotique , et fit un petit signe à William , se dirigeant vers lui.
L’amour et l’émotion qui pouvaient se lire sur le visage du journaliste la frappèrent . Il était indéniable que Buffy était la chose la plus précieuse à ses yeux , et il ne s’en cachait pas.
Dés qu’elle les eut rejoint , il lui saisit la main et la porta à ses lèvres.

« Buffy , tu as déjà rencontré Jenny plusieurs fois je suppose, » murmura t-il .
« Bien sûr, » répondit cette dernière. Elles se serrèrent la main.
Buffy avait perdu sa réticence envers Jenny , comprenant bien que seule l’amitié liait cette femme et son amant. L’auteur la félicita pour ses fiançailles avec un sourire si sincère que Buffy en fut émue.
Trois journalistes littéraires se permirent de s’ immiscer dans la conversation , et l’un d’entre eux affichait une admiration non déguisée pour la beauté merveilleuse de Buffy , à l’intense déplaisir de Lawrence. Aussi saisit –il un prétexte pour entraîner sa fiançée vers l’espace où l’on dansait.

« Je t’avais dis que tu prendrais des risques en étant si belle, » maugréa t –il. « Dieu , j’avais envie de lui dire vraiment ma façon de penser. »

Elle se lova contre lui , reposant la tête sur son épaule. « Les regards des autres hommes me laissent complètement indifférente , tu le sais. »

« Oui amour , je le sais . C’est simplement fatiguant. »
« Fatiguant ? » dit-elle doucement.
« Fatiguant d’observer les autres hommes te regarder. »
Elle leva vers lui un visage lumineux, et entoura son cou de ses mains liées sur sa nuque , passant ses doigts à travers ses petites boucles. « Oh chéri.. Ne te donne pas cette peine. Je suis entièrement à toi , corps et âme. »

« Mmmm… voilà quelque chose que je ne me lasserai jamais d’entendre, » ronronna t-il en embrassant la base de son décolleté.
« William, » protesta t –elle . « Tiens –toi bien.. »
« Tu es à moi , et je ne vois pas ce qu’il y a de mal, » fit –il avec une expression ardente.

Leur danse était lente sous la lumière tamisée. Leurs hanches ondulaient en rythme , et elle ne pouvait nier l’excitation qui montait doucement dans ses membres , alors qu’ils évoluaient tous deux dans cette position intime , au vu et au su de chacun .

« J’ai très envie de toi, » murmura t –il , la voix rauque , penché vers elle.
« Tu as promis que tu serais sage. »
« Quand ? Je ne me rappelle pas. » Il continuait à frotter sensuellement son sexe contre son ventre , et elle sentait sa volonté diminuer à vive allure. « Portes – tu le soutien-gorge et le string roses , amour ? » continua t-il dans le creux de son oreille.
« D’après –toi ? » osa t –elle dire , un regard délibérément provocateur entre ses cils .

Il s’interrompit presque brutalement , et la guida vers la table des boissons.
« William , que fais –tu ? » dit –elle , alarmée.

« Nous venons prendre un verre, » affirma t –il. Il réclama un whisky dont il ne but que deux gorgées , et , d’un pas tranquille , se glissa vers les portes de sorties. A ce moment la réunion était particulièrement animée , et ils s’éclipsèrent sans attirer l’attention.

Dans l’ascenseur il la dévora de baisers et caressa ses seins avec fièvre. Elle était submergée par le besoin d’être dans ses bras et se laissa faire.
« Dieu , j’ai tellement envie de te baiser, » gronda t-il . « Envie de toi comme un fou.. »

Elle tressaillit devant la brutalité de ses aveux. La cabine s’immobilisa et elle vit qu’ils étaient au neuvième étage . William l’entraîna en quelques enjambées dans leur bureau , où ils s’enfermèrent. *
La lumière de cette fin de journée d’été filtrait à travers les stores et conféraient une atmosphère étrange à la pièce. En gémissant ils continuèrent à s’embrasser avec voracité.
Il défit la fermeture éclair de la robe et elle fut devant lui , seulement vêtue d’un slip échancré et d’un soutien-gorge dont la transparence de nacre ne cachait rien de ses mamelons tendus. Il en saisit un à pleine bouche , haletant , tandis qu’il palpait fiévreusement l’autre sein.
Elle se cambra , murmurant son nom inlassablement.
Il la maintenait d’un bras de fer contre lui , et sa main droite descendit vers son pubis. Il fouilla les lèvres de son sexe , cerclant le renflement de son clitoris.

« Dieu , tu es si mouillée.. » râla t-il . Il frotta le bouton sensible , plongea deux doigts en elle , et elle eut un spasme de jouissance brutale.

« Oui , oui , mon bébé .. comme çà , c’est bon.. »
Il la relacha , et alors qu’elle le contemplait à travers des yeux brouillés de désir , il retira sa chemise et défit sa ceinture. Puis il retira tous ses vêtements et fut nu devant elle , la hampe de son sexe insolemment dressée . Elle sentit ses jambes faiblir et s’appuya au bureau de William , gémissant doucement. Il s’agenouilla devant elle et , lui adressant un regard nu de besoin sexuel , la fit se retourner.
« Pose tes mains sur la table, » ordonna t –il d’une voix si rauque de passion que Buffy frissonna profondément.

Elle présentait le spectacle le plus désirable , le plus sexy. Cambrée , le dos légèrement penchée vers l’avant , ses longues jambes nues et la rondeur provocante de ses fesses nues mises en valeur par le string. Il caressa et passa ses mains longuement sur ses reins , savourant la douceur de sa peau , le parfum de vanille et de pêche de son corps offert ,et ne put résister à la lécher.

Elle haleta plus fort , presque désespérée. Il fit glisser avec lenteur le bout de dentelle , et enfin put donner libre cours à son envie de la faire jouir avec sa langue.
Prenant ses hanches avec fermeté , il entreprit de la lécher et de la sucer profondément . Sous ses assauts , elle sanglotait presque . Depuis son clitoris , gonflé et sensible , le long de la fente de son sexe , il la caressa de bas en haut avec application .
Jamais il n’avait été aussi sauvage et scandaleux dans sa façon de lui donner du plaisir.

Maintenant Buffy était appuyée sur la table , les coudes allongés , et de multiples orgasmes envoyaient leurs ondes dans l’intimité de son ventre , la rendant folle , la faisant gémir et gémir encore , crier son nom comme une prière , et il buvait sa jouissance , avec sa langue gourmande il lapait toute l’humidité qui ne cessait de venir fondre dans sa bouche.

« Dieu .. comme tu jouis bien .. encore , bébé.. jouis encore pour moi.. jouis sur ma langue, » et il continua , encore et encore.

Quand il la pénétra avec deux doigts , elle eut un orgasme si explosif qu’elle se redressa .

« Je ne peux plus , chéri.. c’est trop.. » gémit –elle.
Il la prit dans ses bras et captura ses lèvres . Elle goûta sa jouissance sur la langue chaude de William , et il grogna.

« Je veux te pénétrer , maintenant, » souffla t-il , la respiration saccadée.

Il alla prendre place dans son fauteuil , et elle ne pût s’empêcher de songer qu’il était en train de réaliser toutes ses fantaisies les plus secrètes. Assis , les cuisses écartées , les avant –bras reposant sur chaque accoudoir , sa poitrine musclée se soulevant à un rythme rapide , sa verge dressée luisante d’excitation , il attendait.
Il la regarda approcher de lui , et il ferma un instant les paupières dans l’attente .
« S’il te plaît , amour.. »

Elle le regarda . IL avait fermé les yeux , concentré , respirant bruyamment . Des lambeaux de lumière s’accrochaient à ses traits , rehaussant la fermeté de la ligne de son menton .
Elle vint se placer au dessus de son érection , les bras autour de son cou, et lentement , très lentement , prit possession de sa hampe .

« Dieu, Buffy.. oui , c’est si bon. » chuchota t –il , caressant ses cheveux en arrière . « Tu es si chaude..."

Il avait du mal à réaliser l’aspect incroyablement érotique de leur situation : réfugiés en cachette dans leur bureau , se livrant à des caresses d’une intimité ensorcelante , alors que la plupart des employés de la société étaient réunis au rez-de-chaussée , devisant tranquillement.

Il était pantelant , absolument ivre de plaisir , et elle s’appliquait toujours à aller et venir le long de sa verge , en longs mouvements qui le mettaient au supplice.
Sa jouissance montait inexorablement depuis le bas de son ventre , où les muscles de sa paroi abdominale durcissaient en anticipation , et il était au bord d’une explosion sans précédent.

« Chérie.. mon cœur.. je vais jouir .. bientôt. Je ne peux pas me .. .. retenir.. amour. »

Elle leva son regard incandescent vers lui , mais continua à aller et venir le long du sexe insolemment raidi , son regard plongeant dans le bleu marine de ses prunelles . William délirait de plaisir contenu.

« Je t’en prie.. mon bébé.. je ne plus attendre.. oh Dieu ! Laisse –moi ... laisse moi jouir ... s’il te plaît. Buffy , Buffy …. »

Elle répondit en le prenant avec une avidité renouvelée , et il reçut son signal avec un bonheur fulgurant , poussant son sexe vers elle , levant ses reins par saccades.

Puis il fut brutalement catapulté dans le plaisir le plus extatique , et il cria son orgasme , un déferlement de semence provenant de son sexe palpitant , se contractant inlassablement sous l’effet des muscles à l'intérieur du sexe de Buffy.

« Oui ! Oh , Dieu.. oui , oui , c’est bon , amour , que c’est bon… oui … »

Son dos était tendu comme un arc et il avait la poitrine qui se soulevait à un rythme rapide. Il n’avait jamais expérimenté une jouissance si intense. Enfin il se laissa aller dans son fauteuil , passant doucement ses mains dans les cheveux de son amante, le visage radieux.

« Je t’aime, » murmura t -elle.
Ses yeux verts brillaient avec fierté et une sortie de satisfaction purement féminine.
« Viens ici, » murmura t –il en prenant sa nuque. Il la dévora avec sa propre bouche , mordillant et pantelant . « Je t’aime.. amour. Je t’aime comme un fou.. »

Elle eut un sourire langoureux et continua à s’offrir. Leurs gémissements retentirent encore longtemps dans la pièce vide..
* * ** * * * * * * * * **



Quand il joignirent à nouveau la fête , il sembla à Buffy qu’ils s’ étaient absentés une éternité. Elle se sentit les jambes faibles , son poûl battait furieusement , et alors qu’ils pénétraient dans la pièce bruyante , serrée étroitement contre William , elle craignit que tous les regards ne se portent sur elle. Elle enfouit son visage rougissant dans son cou , soupirant.
« Mon Dieu , chéri , tout le monde va voir que l’on est partis longtemps, » dit –elle.
« Ne t’inquiète pas , amour . Les gens ont autre chose en tête, » répondit –il.


Un air langoureux et au rythme sensuel se faisait entendre . Ils échangèrent un regard au même instant . C’était la chanson sur laquelle elle avait dansé seule , de longues semaines auparavant .. le soir où tout avait commencé entre eux. En silence , il l’ entraîna au milieu des autres danseurs.
Les yeux dans ses yeux , ils l’attira dans ses bras . Il la tenait avec force et douceur en même temps , la guidant , se concentrant uniquement sur la lumière qui irradiait son beau visage .
Leurs corps s’accordaient et se mouvaient avec la même aisance qui avait marqué leur acte d’amour quelques moments avant . Elle se détendit , savourant la sensation d’être contre lui , contre la paroi musclée de son torse , la chaleur rassurante de ses bras , et ils furent transportés en arrière , lors de cette minute précieuse où , pour la première fois , elle avait goûté à son étreinte possessive.. Les yeux de Buffy avaient pris une teinte améthyste qui le fascinait , et un air rêveur rendait son regard trouble.

« Je n’oublierai jamais la seconde où tes yeux se sont posés sur moi, » chuchota t –il , la voix empreinte d’émotion. « Tu m’es apparue si libre , si sensuelle , seule , à onduler doucement , comme si le monde entier n’avait pas d’importance pour toi. » Il la ramena plus fort contre lui , respirant son parfum . Elle laissa échapper une plainte légère. « Je n’avais qu’une idée en tête , te tenir contre moi. »

« Tu étais beau et si ténébreux.. » murmura t –elle avec une voix de gorge. « Si irrésistiblement sexy , que je n’ai une aucune peine à accepter. Et ta voix… je crois que c’est ce qui m’ a émue le plus.. »

« Je me suis noyé en toi à cet instant , mon cœur, » assura t –il en penchant son visage pour déposer un baiser au creux de son oreille. « Tu étais la créature la plus extraordinaire .. mon désir pour toi a brûlé comme un feu terrible.. »
Il passa une main caressante dans la courbe de son dos . Elle appuya son visage contre son épaule , baignant dans un bien-être inégalé.

Leurs hanches ondulaient lentement , leur ventre se pressaient l’un contre l’autre , et elle sentait son sexe se tendre encore contre la soie de sa robe . Il lui avait déclaré une fois qu’il ne saurait se rassasier d’elle , et apparemment il n’avait pas menti. Après avoir fait l’amour si impétueusement et ardemment quelques minutes avant , il la voulait encore .

« Je t’aime.. je t’aime tant , William , » respira t –elle en l’étreignant plus fort.

Il lui fit lever les yeux en plaçant un doigt sous son menton , et la contempla avec une telle ferveur , une telle dévotion flambant dans ses yeux qu’elle réalisa qu’une vie entière suffirait à peine pour lui prouver combien elle était à lui corps et âme.

« Tu me rends fou .. Tu m’a rendu fou depuis la première minute.. bouleversé mon existence.. suffisamment pour enlever toute pensée raisonnable de mon cerveau, » ajouta t –il avec une voix âpre et tendue. « Je ne saurais exister sans toi , amour.. »


Elle gémit doucement. Il continuait à passer ses deux mains lentement , amoureusement , le long de son dos. Elle posa son front contre le sien. Leurs yeux continuaient à exprimer la brûlure de leurs cœurs , et plus rien n’avait d’importance.

« Donne –moi ta bouche, » pria t –il . Il saisit ses lèvres avec délicatesse , picorant, mordillant , goûtant la douceur unique de sa chair , buvant ses petits halètements , alors qu’elle sombrait dans le délice de sa langue qui pénétrait l’intimité de sa bouche. A contre -cœur ils se séparèrent , ayant à l’esprit le lieu où ils se trouvaient.
Ils continuèrent à danser avec lenteur , volupté , et jamais les yeux de William ne se détachèrent du visage rayonnant de Buffy .
Alors que les dernières notes de musique se faisaient entendre , elle entoura ses joues avec les paumes de ses mains.


« Je ne veux pas attendre, » souffla t –elle .

Il attendait qu’elle continue , incertain.

« Je ne veux pas m’en aller pour Montréal sans être devenue ta femme, » murmura t -elle avec une conviction qui fit flamber violemment la passion qu’il avait pour elle dans chaque fibre de son être.
Ses yeux prirent une teinte d’un bleu océan le plus parfait , et une lueur d’incrédulité se mélangea à une adoration si pure qu’elle ne put retenir une larme de perler à ses paupières.

Il l’étreignit davantage , et il la garda contre lui dans une étreinte puissante.

« Je t’aime , » dit-il d’une voix sourde. « Je t’aime plus que tout au monde . »

Elle se serra davantage contre lui.




Jenny et John se tenaient côte à côte , leur attention fixée sur le couple qui évoluait avec une grâce presque féline et une harmonie sensuelle qui les subjuguaient .


Ils eurent la révélation éblouissante que Buffy et William s’appartenaient l’un à l’autre , comme cela arrive très exceptionnellement dans l’existence.





TBC..
Chapître 41 by Cassiopea
Chapître 41. Weymouth.


Le Samedi matin ils partirent assez tôt. William avait préparé quelques affaires la veille en rentrant , et était venu passer la nuit chez Buffy. Celle-ci emportait seulement quelques vêtements pratiques , car ils auraient surtout l’opportunité de marcher aux alentours de la maison. Weymouth était une petite ville charmante , assez active en matière de culture , mais située dans un environnement propice à toutes les activités d’extérieur : en front de mer , au milieu de plateaux et petites collines où Buffy avait beaucoup joué étant enfant.

Le temps était à nouveau maussade : un ciel couvert et menaçant les accompagna pendant presque tout le trajet , et pendant la dernière heure une pluie fine mais persistante se mit à tomber.
Buffy était restée plutôt silencieuse , frissonnant dans un petit pull en cachemire rose qu’il lui avait offert. Elle portait aussi un pantalon de daim marron glacé qui lui allait à merveille , selon lui , et il n’avait pas manqué de lui faire un compliment quand elle était sortie de la salle de bain.
William , même sachant combien elle pouvait parler fort peu , avait cependant noté que ses traits n’étaient pas aussi épanouis que d’habitude.
Il passa une main tendrement sur sa jambe , et elle sembla sortir d’une rêverie mélancolique.

« Dis-moi ce qui ne va pas , amour, » demanda t-il , une inflexion chaude dans la voix.

« Tout va bien. » assura t –elle avec un léger soupir.

« Ma chérie , je vois très bien que tu es inquiète . Est-ce parce que tu penses que ta mère ne sera pas d’accord avec nos fiançailles ? »

Ils avaient décidé d’en faire la surprise à Joyce , puisque tout s’était passé seulement en quelques jours. Peut-être cela la préoccupait-elle.

« Non , bien sûr que non, » dit-elle en tournant son visage vers elle. « Elle sera surprise mais heureuse. »

Elle regarda un instant le paysage noyé de pluie , le ciel bas jetant une ombre sur la route luisante.

« Je n’aime pas voyager sous la pluie.. en voiture. » chuchota t –elle .

Ses yeux verts étaient remplis d’appréhension . William lui prit une main , qu’il garda serrée dans la sienne.

« Je sais , mon coeur. Mais regarde , je ne roule absolument pas vite , et il n’y a personne , c’est très calme. »

Il ralentit encore , et lui adressa un regard chargé d’amour. « Tout ira bien. Et je suis persuadé qu’il fera meilleur là bas. »

Elle le regarda avec un léger scepticisme , néanmoins lui fit un petit sourire confiant.

« Tu dis çà pour me rassurer.. J’espère vraiment que le temps va s’améliorer.. Je voudrais pouvoir te montrer ma promenade favorite. Et s’il pleut tout le week-end , nous risquons de tourner en rond.. Maman aura certainement à faire un saut à la galerie dans l’après-midi. »

« D’abord je ne dis pas cela pour te rassurer , c’est vrai. Regarde ! » dit-il .

En effet , à l’horizon , vers l’Est , le ciel semblait s’éclaircir , et des bandes plus claires brillaient.

« Et la pluie ne me gêne pas. J’ai quelques idées en tête pour faire passer le temps agréablement , en écoutant la pluie tomber .. »

Sa voix avait pris des intonations caressantes et il haussa un sourcil suggestif dans sa direction.
Cela lui fit retrouver instantanément sa bonne humeur. Elle lui fit un sourire merveilleux.

« Oh tu es incorrigible , chéri. Et je te rappelle que nous serons dans la maison de ma mère.. et qu’elle sera là. »

Il eut une moue de petit garçon déçu , celle qui la faisait fondre invariablement.

« Crois-tu que nous ne partagerons pas la même chambre ? Ton lit de jeune fille ? » demanda t –il en feignant la plus grande consternation.

« Mmm… je ne sais pas . Maman peut-être sévère quelques fois.. » répliqua t –elle. « Nous aurons la surprise. »

« Mais enfin.. cela me paraît raisonnable . » avoua t –il en fronçant les sourcils.

Elle caressa sa cuisse et ferma les yeux. Il mit en route l’appareil de musique , et les notes douces et langoureuses d’une chanson de Norah Jones s’élevèrent dans l’habitacle.


Le reste du voyage fut calme. Buffy somnola tandis que William admirait la nature environnante. Ils avaient déjà croisé plusieurs villages fleuris , et maintenant un ciel simplement gris , parsemé de nuages moutonneux poussés par le vent , donnait une lumière étrange au paysage. Il savait que Joyce habitait à la sortie de la ville , prés des falaises, et Buffy lui indiqua précisément le chemin.

Il découvrit un adorable cottage entouré d’une pelouse irrégulière et parsemée de fleurs. Il n’y avait pas de barrière , et plusieurs autres habitations , voisines de quelques mètres , constituaient un havre de beauté et de plénitude.
La mer se dessinait dans un léger contrebas , et l’on pouvait voir des enfants jouant sur le sable humide , tenant des cerfs-volants.
Il stoppa la voiture dans le chemin menant à la maison . Une véranda courait tout le long de la façade avant , puis sur un côté . Deux fauteuils faisaient face à la mer.

« Mon Dieu cet endroit est splendide ! » s’exclama t –il en sortant de l’auto et en s’étirant.

Buffy vint se tenir à ses côtés. « Tu trouves ? » demanda –t –elle , le plaisir dans la voix .

« Mais oui. C’est si paisible , et impressionnant en même temps, » répondit –il en la prenant par la taille et en tournant son regard vers l’horizon.

Comme par enchantement , un rayon de soleil perça faiblement les nuages à ce moment , et donna une touche de gaieté à tout ce qui les entourait. Puis la porte de la maison s’ouvrit , et une femme d'une quarantaine d'années , à la beauté sereine , vêtue simplement d’un pantalon de toile bleue et d’un pull blanc assorti , les cheveux d’un blond chaud en boucles souples sur les épaules , vint à leur rencontre.

William ne put que constater la ressemblance entre mère et fille . Celle-ci se précipita dans les bras de la nouvelle venue.

« Maman , cela fait tant de bien de te voir, » murmura t –elle en l’embrassant.
Joyce entoura sa fille de ses bras et lui rendit son étreinte. « Ma chérie , je suis si heureuse, » soupira t –elle.
Ses traits étaient empreints d’affection et de douceur , et William sentit son cœur se gonfler de gratitude devant le spectacle .
Elles se détachèrent l’une de l’autre en souriant.

« Maman , voici William, » dit- alors Buffy en prenant la main du jeune homme .

« Enchanté , William, » dit Joyce avec gravité . « Vous permettez que je vous embrasse ? »

« Enchanté , Madame Summers » répliqua celui-ci avec aisance. Il lui mit les mains sur les épaules à l’instant où elle déposait deux baisers sur ses joues. Une familiarité instantanée semblait unir les deux êtres les plus chers au cœur de Buffy.

« Vous êtes tel que ma fille vous a évoqué, » dit Joyce en jetant un regard attendri . « Et je souhaite que vous m’appeliez Joyce. »
« Entendu, » acquieca William dont les lèvres sensuelles s’étirèrent d’un sourire séduisant.

« Rentrons , le repas est prêt , et vous n’êtes pas tellement vêtus pour rester dehors avec ce vent. J’espère que vous avez amené des tenues pratiques pour marcher un peu, » ajouta -t-elle en se dirigeant à bon pas vers le porche.
Cela fit sourire Buffy , qui échangea un regard complice avec son fiancé. Il sortit leur sac du coffre , et ils suivirent Joyce.

« Je te laisse monter, Buffy, » dit –elle en refermant la porte derrière eux. Ils se tenaient dans le hall d’entrée spacieux , et sur leur gauche , William pouvait voir un salon confortable , dont les baies vitrées ouvraient sur l’océan et l’étendue herbeuse de la falaise. Des meubles anciens , une cheminée , deux canapés en chintz lumineux rendaient les lieux très accueillants. Sur la droite s’ouvrait une cuisine de petite taille , mais bien agencée , et où il nota une table avec le couvert mis pour trois , un joli bouquet de marguerites en son centre.

« Où nous as-tu installé , maman ? » demanda Buffy en commençant à monter les marches de l’escalier de bois.

« Dans ta chambre , bien sûr , » répondit –elle . « Enfin , la chambre d’amis est également prête pour William , » dit –elle encore en les regardant grimper l’un derrière l’autre.
Arrivés au sommet de l’escalier , ils se retournèrent et leurs yeux semblaient hésitants.

« Je serai très bien là où vous aurez choisi de m’installer , Joyce , » assura William avec la plus grande tranquillité.

Elle fit mine de réfléchir une minute , la tête penchée de côté.

« Après avoir aperçu le petit objet brillant à l’annulaire gauche de Buffy, je crois pourvoir affirmer que vous pourriez vous installer tous les deux dans la même chambre ? » taquina t –elle avec bonne humeur.

« Oh , je.. maman , je suis désolée, » s’inquiéta Buffy en voulant redescendre.

« Ma chérie , tu vas tout me raconter pendant que nous mangerons. Et j’imagine que cela vient d’être décidé. »
William leva une main et voulut prendre la parole. « Ceci est ma faute.. Je lui ai proposé Lundi.. et nous savions que nous allions venir.. »
Il avait un visage contrit et en même temps si radieux que Joyce ne put s’empêcher de le taquiner encore.
« Ma fille m’a dit combien vous pouviez être têtu.. » dit-elle . « Mais dans ce cas là cela semble être une très bonne chose. »

Son sourire bienveillant émut le cœur de William , qui hocha simplement la tête.

« On te rejoint dans quelques minutes ! » dit Buffy avec joie.

* * * * * * * * * * * * *


Le repas fut des plus agréables. Ils évoquèrent le nouveau poste de Buffy , la façon dont elle s’était intégrée à l’équipe , et , sur un plan plus personnel , la manière avec laquelle elle avait peu à peu succombé au charme dévastateur de Lawrence..
Joyce avoua que ces nouvelles avaient été un baume sur son cœur soucieux de mère. Alors qu’ils buvaient leur café , en dégustant la meilleure tarte aux framboises que William ait jamais mangée – assura t –il à Joyce qui rosit de plaisir - , elle leur annonça qu’elle devait se rendre une heure ou deux à la galerie . Ils décidèrent de mettre ce moment à profit pour faire une promenade , le soleil se montrant de plus en plus.
Le couple regarda Joyce partir en voiture , faisant un petit signe de la main. Ils se tenaient tous deux étroitement lovés l’un contre l’autre , Buffy ayant revêtu un imperméable vert pomme qui lui donnait l’air d’une adolescente , et William terriblement séduisant dans un pull de coton blanc à large côtes , et un jean noir. Tous deux avaient mis des chaussures confortables.

Ils prirent le sentier herbu qui serpentait devant les habitations et qui conduisait doucement jusqu’au rivage. Main dans la main , ils se grisèrent de l’air frais , et de la lumière changeante . L’eau prenait des teintes marine et outremer surprenantes.

« Ta mère est quelqu’un de formidable, » dit –il , brisant le silence rempli seulement par le cri des mouettes.

« C’est vrai , » reconnut la jeune femme , appuyant amoureusement son visage dans le creux de son épaule. « Je me suis toujours entendue avec elle. Mais je dois reconnaître que durant toute l’année dernière , je me suis éloignée délibérément de tous les gens qui cherchaient à me venir en aide. »

Il la garda plus fort contre lui , enroulant avec force son bras gauche autour de sa taille fine.

« Elle ne voulait que mon bien , je le savais. Cependant il y a des choses que l’on ne peut confier à personne.. » souffla t –elle.

« Je sais , mon cœur.. » murmura t –il , la bouche dans ses cheveux.

Ils marchèrent longtemps. La plage se déroulait jusqu’aux abords de la ville , et s’ils avaient voulu , ils auraient pu ainsi se rendre jusqu’au petit port. Mais la température fraîchissait , et ils voulaient être de retour en même temps que Madame Summers.

Quand celle-ci revint , elle les trouva occupés à faire de la pâtisserie. Une odeur délicieuse se répandait partout dans la maison. Et sur le seuil de la cuisine , elle les surprit enlacés et riant , alors qu’il essayait de lui prendre une cuillère des mains. Il portait ostensiblement des marques de chocolat sur les lèvres , et Buffy des traces de farine sur les joues. Leurs visages étaient animés comme ceux des enfants. Quand ils aperçurent Joyce , ils s’arrêtèrent de rire mais William ne relâcha pas son étreinte possessive.

« Maman , nous t’avons déjà fait le dessert pour le dîner ! » s’exclama Buffy.

« C’est ce que je vois, » dit sa mère en s’avançant dans la pièce . « Mais je vous préviens que je veux un plan de travail impeccable quand tout est fini, » ajouta t –elle en prenant un air sévère.

« Naturellement, » assura William . Et il profita pour déposer un baiser léger sur la bouche offerte de sa fiancée.

Il voulut savoir comment fonctionnait une galerie d’art , et ils s’installèrent au salon en buvant du thé , pendant qu’elle racontait comment elle avait lutté difficilement pour obtenir une affaire qui assure des revenus suffisants , après le départ de Hank. Elle était visiblement une femme courageuse et déterminée , et il s’étonna en son for intérieur qu’elle n’ait pas refait sa vie. Elle était d'une féminité trés attrayante , et visiblement n'avait pas encore atteint cinquante ans , et pourtant elle semblait mener une existence assez solitaire.


Ils dressèrent la table dans le salon , prés de la cheminée où William avait fait partir un bon feu. Le temps était maintenant clair , et un splendide soleil couchant se profilait sur la mer , mais la pluie avait fait baisser sensiblement l’atmosphère.
Et Buffy le taquina en le soupçonnant de trouver n’importe quelle excuse pour regarder les flammes danser dans l’âtre : elle savait qu’ il aimait beaucoup cela.

Buffy alla se doucher et se changer , enfilant une longue robe de velours pourpre aux manches longues. Quand elle descendit l’escalier , William s’arrêta pour la contempler , le regard chargé d’émotion.

« Qu’y a t –il , mon amour ? » demanda –t-elle en l’entourant de ses bras.

Il posa son front contre le sien et replaça délicatement une longue mèche de cheveux blonds derrière son oreille , ses narines se remplissant d’un parfum de d’abricot qui imprégnait son cou gracile. Il enfouit ses lèvres à l’endroit où une veine palpitait doucement.

« C’est une des premières robes que tu portais , quand je t’ai vue au bureau pour la première fois, » dit –il .
Elle sourit , et caressa les petites boucles dorées sur sa nuque.

« Je sais .. » Ils échangèrent un baiser profond et langoureux.


« Je suis si bien, » soupira t –elle un peu plus tard , quand ils attendaient Joyce qui était montée elle aussi se changer .
Ils étaient assis dans l’un des canapés , le regard perdu dans les lumières somptueuses du soleil qui se cachaient à travers des lambeaux de nuages roses , orangés et violets. Une grande paix flottait dans l’atmosphère.

Le dîner fut détendu et joyeux . Joyce leur proposa qu’ils reviennent quelques jours plus tard dans le mois de Juillet puisque les vacances étaient proches. Elle les avait félicités pour leurs fiançailles, mais la discussion n’avait pas été plus avant . L’annonce de leur séjour au Canada lui fit également plaisir pour le couple , sachant qu’ils partaient là bas tous les deux , et impatients.
Buffy suggéra même qu’elle leur rende visite pour les fêtes de Noël , et sa mère trouva l’idée charmante.
Sur le coup des onze heures du soir , chacun se dit bonne nuit.


William trouvait particulièrement émouvant le fait de partager le lit de Buffy , dans cette petite pièce où elle avait rêvé et imaginé sa vie future. La chambre gardait un air romantique , et quand il la prit tendrement contre lui pour s’endormir , il se dit qu’il était certainement l’homme le plus chanceux de la terre .

Une lune scintillante et énorme se découpait à travers l’échancrure des rideaux de velours jaunes , et , à travers la fenêtre entrouverte , le lointain ressac berça les premiers instants où il sombra dans un sommeil serein.


* * * * * * * * * * * * * *


William fut réveillé par le chant persistent d’un rouge-gorge , qui semblait être perché sur le rebord de la fenêtre. Il ouvrit un œil paresseux , et fut agréablement surpris par une douce lumière dorée pénétrant dans la chambre par l’interstice des rideaux. Il s’étira. Il avait dormi merveilleusement bien , une grande partie de la nuit gardant Buffy serrée contre lui , leurs membres entremêlés.
Elle était maintenant pelotonnée sur un côté , ses deux mains adorablement coincées sous son menton , telle une petite fille. Il savoura la vision de bonheur et de plénitude qu’elle offrait , et décida de ne pas la réveiller.
Il jeta un œil sur sa montre , vit qu’il était pourtant neuf heures et demi , mais se leva et s’habilla sans bruit.

Il entra dans la cuisine , et la bonne odeur des toasts grillés et du café lui emplit les narines. La porte donnant sur la véranda était ouverte , et Joyce se tenait debout contre la balustrade blanche . Elle se retourna avec un grand sourire quand elle l’entendit approcher.

« Bonjour Joyce, » dit –il .
« William , avez-vous bien dormi ? » répondit –elle avec bonne humeur.

Le soleil brillait d’une façon éblouissante ce matin , et l’air frais était chargé des effluves de l’océan . Il cligna des yeux devant la brutalité de la lumière et l’éclat du paysage.

« Oui , comme un loir. L’air frais et pur devaient y être pour beaucoup. »

« Asseyez-vous , » dit –elle . « Je viens de faire du café , est-ce qu’une bonne tasse vous tente ? »

« Avec plaisir, » répliqua t –il, « mais je pourrais aussi bien aller me servir.. »

« Pas question , vous êtes mon invité ! » s’exclama t –elle en entrant dans la cuisine ensoleillée et en s’affairant à sortir deux mugs , un plateau , et le sucrier.

Elle vint s’installer sur le fauteuil à ses côtés , et ils burent dans un silence confortable , seulement entrecoupé par le cri des oiseaux et le bruit des vagues.

« Je tenais à vous remercier, » dit-il d’une voix profonde et sérieuse.

Elle se tourna vers lui , et attendit qu’il poursuive. Il regarda brièvement au loin , puis ses yeux vinrent à nouveau se fixer sur ses genoux , presque timidement.

« Vous remercier de m’avoir accueilli si aisément dans votre maison , et dans votre vie. »

Il tourna son regard bleu vers elle , et elle pouvait y lire la plus grande gratitude. « Vous ne me connaissez pas du tout , et vous m’avez accepté comme le fiançé de Buffy d’une manière… »

Il s’interrompit , et elle vit qu’il était ému. « J’aime Buffy plus que tout au monde, » poursuivit –il d’une voix ferme mais rauque. « J’ai eu du mal à ce qu’elle m’accepte.. » sourit-il . « Mais maintenant que nous sommes ensemble , et qu’elle a consenti à devenir ma femme , je n’ai jamais été plus heureux , de toute mon existence. »

« William.. » commença Joyce doucement. « J’ai souffert presque autant que ma fille lorsqu’elle a perdu Angel.. Et le plus dur était de constater qu’elle ne voulait pas de mon aide.. Quand elle m’ a parlé petit à petit de votre rencontre , de la façon dont vous vous étiez immiscé dans sa vie.. j’ai su que quelque chose d’important était arrivé. »

Elle le regarda avec bienveillance , et lui adressa un sourire très doux. « Une mère sent ces choses-là , et à travers nos conversations téléphoniques , j’ai compris qu’ elle sortait de son chagrin. Vous avez été aussi ce qui pouvait lui arriver de plus extraordinaire. »

Elle se leva et vint s’appuyer au montant de bois , lui faisant face.

« Vous voir tous les deux ensemble me fait parfaitement comprendre combien Buffy a retrouvé la joie de vivre. Vous la rendez ainsi , William.. Et je sens que je peux vous faire confiance pour désirer toujours son bien être. »

« Son bien-être et son bonheur sont mes seules préoccupations » dit –il avec ferveur . « Nos fiançailles ont pu paraître un peu brusques.. mais nos sentiments sont ce qui nous a poussé à agir ainsi. Et avec la perspective de quitter Londres pour six mois , nous avions envie de prouver à chacun que nous étions très sérieux.. »

« Il est inutile de vous justifier , William, » dit Joyce avec gentillesse.
Ses lèvres s’étirèrent en un sourire presque taquin .
« Et j’ai cru deviner que vous n’étiez pas du genre patient.. ? »

Il eut une moue adorable de petit garçon pris en faute , et il baissa un instant les paupières.

« A ce propos. .. » murmura t –il en l’observant calmement. « Il y a encore une chose que nous ne vous avons pas dit.. »

Joyce ouvrit des yeux étonnés , et attendit la suite .

« Buffy aimerait que le mariage ait lieu avant notre départ au Canada. »

« Oh ! Et .. c’est elle qui a lancé cette idée ? » demanda t –elle d’un ton peu convaincu , mais où l’on pouvait encore discerner la joie.

« Je vous assure que oui, » affirma –t-il en se levant à son tour.

Il était si .. mignon , pensa Joyce , attendri, en regardant William , le visage épanoui , ses boucles dorées en désordre , la couleur splendide de ses yeux rehaussée par la luminosité ambiante.

« Avant –hier , pendant la soirée, elle a souhaité que.. »

« William, » dit –elle en riant. « Même si Buffy est la première à avoir eu cette initiative , vous ne me ferez pas croire que vous n’avez pas trouvé l’idée.. intéressante ? »

« Oui, » dit-il , le visage à nouveau empreint de gravité. « Le plus tôt nous serons mariés , le mieux ce sera. Croyez –vous que vous pourrez nous aider à réaliser ce projet ? »

« Eh bien , voyons voir.. Nous n’avons que quelques semaines , si j’ai bien compris , n’est-ce pas ? Avec la chance d’avoir au moins trois semaines de vacances devant nous.. C’est un véritable challenge , mais je suis prête à le relever ! »

Il eut un sourire si heureux et irrésistible que Joyce en fut ébloui, et intérieurement très réconfortée.

« Je vais réveiller Buffy, » dit –il.

« Entendu. Et vous prendrez votre petit- déjeuner , car la matinée est déjà avancée ! »


Il entra dans la chambre sans faire de bruit , et constata en venant s’asseoir sur le bord du lit qu’elle n’avait pas bougé. Il se pencha et respira son odeur , enfouit sa bouche dans ses cheveux , son cou.
Elle gémit doucement et s’étira.
« C’est l’heure de se réveiller , amour, » chuchota t –il en déposant de petits baisers dans l’échancrure de son tee-shirt. Il passa une main sur la rondeur épanouie d’un sein , puis continua vers son ventre.
Elle ouvrit un œil paresseusement, et passa une main le long de sa nuque.

« Vraiment ? » murmura t –elle.

Elle répondait à la chaleur de sa paume en tendant son corps vers lui. Il redressa la tête et lui sourit.

« Oui , vraiment. Il est bientôt dix heures , et Joyce a préparé un petit-déjeuner. »

Elle le regarda avec plus d’attention , continuant à passer ses mains dans ses boucles.
« Embrasse-moi, » pria t –elle d’une voix rauque.

Il vint prendre ses lèvres avec force , et elle ouvrit la bouche pour accueillir sa langue. Elle eut un soupir quand il caressa avec beaucoup de douceur l’intérieur sa bouche , son palais , revenant vers sa lèvre inférieure qu’il mordilla.

« Tu as le goût du café, » remarqua t –elle .

« Et toi tu me donnes envie de retourner entre les draps avec toi, » répliqua-t-il en haletant.

Elle rit. Puis étira ses bras au-dessus de son visage , et se faisant , le tissu recouvrant son buste se tendit de manière suggestive , et il ne put résister à poser deux mains possessives sur les globes de ses seins.
« Oh oui.. » gémit-elle.
Cette plainte seule le rendit conscient qu’ils devaient quitter la chambre au plus tôt , si elle ne voulait pas qu’il succombe à la tentation de la pénétrer , alors même qu’ils avaient promis l’un à l’autre qu’ils seraient raisonnable sous le toit de Joyce Summers.
Il se redressa et se tint debout à côté d’elle.

« Tu es une tentatrice et tu me paieras cela ce soir , mon bébé, » promit-il de sa voix la plus sexy.
« En attendant je te laisse t’habiller et me rejoindre en bas. »

Il allait franchir la porte quand il rajouta : « Oh , et il fait très beau mais frais , et ta mère a proposé une promenade sur la plage. »

« D’accord. » dit –elle en rejetant les couvertures. « Je me dépêche ! »



Le reste de la journée se passa dans un enchantement . Ils allèrent marcher comme prévu tous les trois , et le principal sujet de discussion fut le prochain mariage. Buffy et William tenaient à une cérémonie très intime , entourée de leurs amis les plus proches et de leurs parents respectifs ; William invita Joyce à venir jusqu’à Marbell Garden , lui affirmant que ses parents avaient hâte de faire sa connaissance. Il précisa que Anne et Giles ne connaissaient pas encore la nouvelle des fiançailles , car ils avaient tenu à en garder la primeur pour elle-même .

« Le mariage pourrait avoir lieu d’ici la fin de l’été sans problème, » dit-il avec une expression confiante et une pointe d’arrogance qui fit sourire les deux femmes.

« Je le pense aussi, » répondit Joyce. « Et si votre départ à Montréal n’est pas fixé avant début Septembre, vous auriez même le temps pour un petit voyage de noces.. »

William lui jeta un regard entendu. « C’est bien mon intention, » dit-il en resserrant l’étreinte autour de la taille de Buffy. « Mais la destination restera secrète , amour. » ajouta t –il alors qu’elle s’apprêtait à parler.

Elle fit mine de bouder , et il captura ses lèvres brièvement.

« Je te promet que cela te plaira, » murmura t –il.





Après un repas léger qu’ils partagèrent dehors , William demanda à visiter la galerie d’art. Joyce proposa qu’ils s’y arrêtent sur le chemin du retour. Elle savait qu’ils ne voudraient pas quitter Weymouth trop tard , car en cette époque de l’année , beaucoup de londoniens partaient en week-end , et les routes étaient invariablement chargées.

Quand arriva le moment de se dire au-revoir , elle serra Buffy dans ses bras avec une tendresse émue , et ne manifesta pas moins de chaleur envers William. Elle se sentait si soulagée d’avoir pu réaliser vraiment la profondeur des liens qui unissait le couple.

« Je te téléphone dès que nous savons exactement les jours où nous pourrons revenir, » dit Buffy à travers la vitre baissée de la voiture.
« Pas de problème. Je ferme la galerie une semaine entre le 23 et le 30 Juillet . »

« A très bientôt , Joyce, » sourit William. « Et merci pour ce week-end formidable. »

Elle regarda la voiture s’éloigner , et leur fit un signe de la main. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas éprouvé une telle paix intérieure.



TBC..

Eh oui , encore un chapître , et un épilogue à venir.
Je voulais donner un petit aperçu de la lune de miel. Qu'en pensez-vous? ;)
Chapître 42 by Cassiopea
Chapître 42. Lune de miel.

Sept semaines plus tard.



Buffy , immobile devant la splendeur du paysage reflété à ses pieds , ne se décidait pas à rentrer à l’intérieur du chalet – tente , où une douce chaleur commençait à se répandre grâce au feu de cheminée que William avait mis en route avant d’aller prendre sa douche. Le soleil embrasait de ses derniers rayons un paysage spectaculaire , brousse et rivière se noyant dans une brume irisée et pourpre , et malgré la fraicheur qui piquait ses épaules , elle demeura encore de longues minutes en extase devant la beauté naturelle du site.


Ils étaient arrivés en Afrique Australe depuis trois jours , et c’était un perpétuel émerveillement . Ils devaient passer une dizaine de jours dans la réserve du parc national de Chobe , au cœur du Zimbabwé , et , en dehors des traditionnels safaris qui avaient lieu à l’aube ou à la nuit tombée , pour aller à la rencontre des animaux , le principal but du voyage était la vison des chutes Victoria .
Dans ce sanctuaire d’une nature toujours primitive , Buffy était étourdie .

Elle se dit que son étourdissement avait commencé de longues semaines auparavant , quand par un soir unique d’Avril son existence avait pris une tournure bouleversante de par sa rencontre avec William.. et qu’il s’était poursuivi et surtout accentué depuis quelques semaines. A peine avait -elle formulé le désir de l’épouser plus tôt que prévu que William n’avait eu qu’une idée en tête : réussir à organiser leur mariage , leur départ de six mois au Canada , et décider quel appartement ils conserveraient à Londres , tout cela en l’espace d’un temps plutôt limité.


Anya fit semblant de se fâcher ,quand ils lui annoncèrent la nouvelle , expliquant qu’on la privait d’organiser une cérémonie magnifique dans leur nouvelle résidence. Elle accusa même Buffy d’être enceinte , mais celle – ci lui affirma qu’elle était tout simplement impatiente d’être considérée comme Madame Lawrence , le plus vite possible .
Et finalement Anya et Alex durent s’incliner devant la joie extatique de leurs amis.
Anne et Rupert manifestèrent un immense plaisir à l’annonce du mariage , dont ils avaient deviné l’arrivée.

Leur union avait été célébrée avec simplicité à Notting Hill , en présence de leur famille proche , ainsi que de quelques amis chers. Clément et Sophie , Willow et Oz , Anya et Alex partageaient le bonheur de Buffy et William , et ceux –ci avaient demandé à deux personnes en particulier , d’être présentes : John , et Jenny , témoins de Buffy et William . Chacun d’eux avait pris leur rôle très à cœur.
Après la cérémonie à la mairie , une petite réception avait été organisée dans la maison d’Anya et Alex , qui marquaient également pour l’occasion leur départ pour Richmond . La journée avait été radieuse , et dans le jardin , parmi les buissons en fleurs et sous une douce brise d’été , chacun avait vécu des instants mémorables. Joyce pleura discrètement , et Alex vint lui poser une main réconfortante sur l’épaule , tandis que Willow sentait ses yeux se remplir de larmes contenues.
Tous les trois n’auraient jamais imaginé voir leur Buffy aussi heureuse , après le drame qui avait assombri sa vie .

Et à présent elle était Madame Elisabeth Lawrence , et absorbée dans une rêverie si profonde qu’elle sursauta quand elle sentit la paume de son mari sur son épaule ; la nuit était presque complète , mais les dernières lueurs rouges et orangées du soleil couchant donnaient aux lieux une atmosphère féerique.

« Viens , amour, » demanda –t –il doucement .

Elle le suivit à l’intérieur. Une immense baie vitrée permettait à la lumière et à l’aveuglante beauté de la brousse d’être appréciées . L’endroit était d’un confort inoui : un lodge magnifiquement intégré au bush , avec une terrasse en bois dominant la plaine. Et dans la pièce spacieuse , on avait installé un lit immense , recouvert de multiples coussins et entouré de voilages transparents , d’épais tapis recouvraient le sol , un sofa moelleux se dressait devant la cheminée où brûlait un feu vif. Les meubles en teck et acajou conféraient à la chambre une ambiance délicieusement rétro. Et la salle de bain était infiniment romantique , avec un petit air colonial qui avait ravi Buffy.
William avait gardé secrète la destination finale de leur voyage , tout en avouant à sa jeune épouse qu’il l’emmenait découvrir l’ Afrique , ce continent dont il était amoureux depuis tant d’années.
Quelle meilleure place au monde , avait chuchoté William , que cette Afrique sauvage , pour débuter leur vie à deux ? Buffy ne put que partager sa ferveur .


Dans la pièce seulement éclairée par les dernières lueurs du couchant et l’éclat des flammes , il la déshabilla.
Les bruits de la brousse - craquements , gémissements , sifflements, formaient autour du chalet un secret langage nocturne , et de temps à autre , s’élevaient au-dessus de tous les murmures un cri aigu , une clameur rauque . Parfois des ombres immenses passaient au fond de la plaine , accompagnées de feulements sourds. Jamais l’atmosphère n’avait paru aussi mystérieuse et envoûtante à Buffy , alors que chaque soir , William rendait hommage à sa beauté de manière toujours plus sensuelle et passionnée.

La magnificence de la nature , la stupeur dans laquelle la plongeait le spectacle des milliers d’animaux , formaient un enchantement que William partageait et , à la fin de chaque journée , toutes ces splendeurs , cette communion qu’ils vivaient , les conduisait à un état de désir charnel dont l’intensité s’expliquait sans doute par la magie des lieux.


C’était une réserve immense , qui s’étendait sur des centaines de kilomètres , brousse et savane , collines et pitons . Dans ces espaces brûlants et sauvages , les bêtes étaient partout , et , serrée contre William qui lui chuchotait mille choses , Buffy regardait les antilopes galoper , les gazelles bondir , les girafes se déhancher , et des milliers d’oiseaux couvrir le ciel.
Le camp était peu rempli , et les deux familles qui s’y trouvaient partaient en général plus tôt pour leur randonnées. Ils étaient donc livrés à une solitude magnifique - si ce n’est la présence de leur guide , discret - , pour savourer cette immersion presque complète dans ce domaine hors du temps. Et , lorsqu’il n’y avait plus de brume de chaleur , que le ciel n’était plus qu’une pureté presque irisée , légère , les ombres grandissant doucement , que tous les bruits de la nuit se fondaient en un murmure incessant , le désir intense qu’ils éprouvaient d’être l’un à l’autre les conduisait invariablement dans la solitude de leur chambre .


Quand elle fut nue , il la fit s’allonger sur le tapis épais devant le feu , parmi les coussins éparpillés au sol. La tête reposant sur l’un d’eux , elle l’observa qui laissait tomber la serviette qui lui cerclait les reins , et demeura quelques secondes debout au-dessus d’elle , le regard embrasé.
Elle laissa ses yeux caresser les épaules larges , le torse lisse et musclé qui prenait des reflets orangés , la perfection des muscles de son abdomen , et la splendeur de son sexe qui émergeait de la toison de boucles brunes .
Puis il plia les cuisses et fut à genoux devant elle . Elle s’étira , allongea les bras au-dessus des coussins moelleux , savourant l’exquise douceur du tapis , comme une chatte heureuse et engourdie. Il posa ses mains sur ses jambes , remontant depuis ses mollets jusqu’à la jonction de ses cuisses en une lente caresse , appréciant le satin de sa peau .
Il vit combien son ventre se tendait et palpitait , et il remonta le long de son buste , jusqu’à sa poitrine voluptueuse , qu’il palpa et agaça en frottant les mamelons entre son pouce et son index.

« Tu as envie de moi , amour ? » murmura t –il en déposant des baisers le long de son corps , suivant la ligne de sa taille , le creux de ses hanches , et mordillant l’intérieur de ses cuisses.

« Tu le sais.. j’ai toujours terriblement envie de toi.. » souffla t –elle. « Et d’ailleurs.. »

Elle le prit par le cou , et d’un mouvement de ses mains , elle le fit basculer de tout son long sur le dos .
A travers la baie vitrée ouverte sur la nuit africaine , les odeurs de la brousse montaient par effluves et seul , les bruits mystérieux des animaux se mouvant dans l’obscurité se mêlaient au crépitement des flammes hautes dans l’âtre. Pendant un long , merveilleux moment , ils ne bougèrent pas , baignant dans l’extase . La lumière du feu peignait leur peau d’or pur , et dans leurs yeux flambaient des éclats dorés. Buffy roula au-dessus de son mari , et , s’installant sur ses hanches , elle lui fit un sourire taquin et secoua sa chevelure jusqu’à ce que celle-ci cascade autour d’elle dans un ruissellement de couleur.

« Mon bébé veux jouer ? » demanda William , la respiration courte, le bleu de ses yeux devenu soudain presque noir.
Elle ne répondit pas , et se concentra sur sa tâche , sa bouche pulpeuse entrouverte . Elle cercla sa verge avec une main et serra voluptueusement. Instantanément il tendit les reins et attrapa les hanches rondes .

« Tu aimes, » demanda t –elle , et elle passa sa langue lentement sur ses lèvres gonflées.

« Oui , j’adore.. » dit-il , s’extasiant du spectacle sublime qu’elle lui offrait.

« Oh , et qu’est-ce que tu aimes exactement ? » sourit-elle.

Il lui fit une petite grimace et haussa un sourcil suggestif.

« Tu sais tout ce qui me fait chavirer , amour. »

Glissant plus bas le long de ses jambes , elle lui sourit encore avec une moue adorable . Elle pencha la tête pour le prendre dans sa bouche , mais s’interrompit quand elle sentit qu’il posait une main sur sa chevelure.
« Attends , ma chérie, » murmura t –il d’une voix altérée. « Viens là et embrasse –moi d’abord . »


Elle fit ce qu’il demandait . Il pouvait se montrer terriblement sexy et lascif dans son comportement , aussi bien que dévoiler un aspect intensément romantique . Il aimait tout de l’amour physique , mais elle savait qu’il trouvait un plaisir infini aux baisers , les tendres et légers , les plus sauvages..

« Désolé , chéri.. » souffla t –elle en frottant son petit nez contre sa joue.

Humectant ses lèvres , elle les appuya contre les siennes , glissant sa langue doucement. Les lèvres de William s’ouvrirent aussitôt , lui permettant de recevoir pleinement la caresse. Il avait encore le goût de la menthe et du chocolat , sucreries qu’il avait dégustées quelques instants avant.
Il renforça l’emprise autour de sa taille , la maintenant dans cette position pour plusieurs baisers longs et prolongés. Quand il lui permit de se redresser , il avait un sourire rêveur et parfaitement satisfait.

« C’est beaucoup mieux. » soupira t –il.

Buffy reprit son chemin vers le bas . Elle déposa des petits touches légères avec ses lèvres humides et entrouvertes le long de sa poitrine , saisit un mamelon entre ses dents , puis passa un temps certain sur la paroi ferme de ses muscles abdominaux , qu’elle sentit se tendre et frémir. Chatouillant son nombril avec la pointe de sa langue , elle réussit à le faire rire.
Mais son rire cessa à l la minute où la langue de Buffy descendit dans la toison de boucles brunes entourant son membre dressé avec insolence. Elle frotta sa joue contre la soie de la peau , puis embrassa délicatement le bout. William eut un coup de hanches instinctif.

« Oh , Dieu.. » grogna t –il , fermant les yeux .

Elle attendit , et ces secondes lui parurent une éternité. Seul le souffle tiède de la respiration de Buffy venait caresser sa chair. Il ne résista pas.

« Amour.. » pria t –il.

Elle allongea sa langue et suivit la veine qui courait jusqu’au bas de son sexe , puis remonta avec une lenteur torturante. Quand elle fut au bout , elle enroula ses lèvres , léchant la goutte de sperme qui perlait déjà sur la fente.

« Oui , bébé ! » râla t –il , d’un ton âpre. « C’est bon.. amour.. Maintenant , prend –moi complètement dans ta bouche.. oh , oui .. suce plus fort.. j’aime quand tu.. oh , chérie , continue.. »


Buffy ouvrit la bouche et il y glissa sa verge , la nuque tendue et les yeux brûlants devant le spectacle si érotique . Il demeura immobile , le temps de lui laisser la possibilité de se relaxer avant qu’elle le prenne plus profondément dans sa gorge. Puis elle commença à faire aller sa bouche de haut en bas , enroulant sa langue avec volupté autour du gland , avant de le relâcher légèrement , puis mordillant à peine. Cela le fit rugir et lever les reins vers elle .

« Buffy , Buffy… Dieu , amour.. c’est.. oui.. oui .. » haleta t –il avec force , le corps se voilant d’une sueur , due aussi bien à la chaleur du feu qu’à l’intense satisfaction de goûter aux attentions de sa femme. « C’est délicieux , amour.. »


Ouvrant les yeux , il se tint en appui sur ses coudes pour la contempler.
Pour lui la vision de cet acte était aussi excitante – presque - que l’acte lui-même.. Il souleva ses longues mèches blondes prenant des reflets rougeoyants à côtés des flammes. Les lèvres humides et roses de Buffy se mouvaient lentement le long de sa hampe douloureusement raide , la recouvrant de salive , la rendant luisante , et il était au bord d’un orgasme cataclysmique. Régulièrement , elle le laissait aller en dehors de l’humidité de sa bouche , et le frottait avec ses deux mains , puis elle se penchait à nouveau et reprenait ses mouvements de façon gourmande ..

La sensation exquise de chaleur , le son mouillé qui se faisait entendre à chaque passage de la bouche de Buffy capturant inlassablement sa verge , le spectacle de ses lèvres pulpeuses l’ encerclant , tout concourait à rendre William ivre de plaisir , et il haletait bruyamment , dans l’attente d’un orgasme délirant.

« Chérie… oh , mon coeur… c’est trop.. » gémit –il en contractant les muscles de son ventre. « J’ai tellement envie de jouir… très bientôt , amour.. » suffoqua t –il.

Elle resserra la prise à la base de sa verge , et le suça avec plus d’ardeur . Donnant de petites impulsions à ses hanches , il se laissa à nouveau aller de tout son long au sol , gardant les deux mains dans les cheveux de Buffy . Pendant de longs instants , il n’exista plus que pour les sensations enivrantes concentrées autour de son sexe. Encore… Encore…


Sa jouissance explosa alors qu’il perdait contact avec la réalité , bougeant encore ses reins en une longue plainte de satisfaction .
Quand elle eut avalé toute sa semence , elle continua à le lécher doucement , avec application , puis elle redressa son visage , les lèvres brillantes , et l’observa avec une expression à la fois infiniment tendre et espiègle.

« Tout va bien , mon amour ? »

« Bien.. ?.. » haleta t –il , la respiration terriblement saccadée , le regard chaviré. « C’était.. fantastique , mon cœur… Viens ici. »

Elle vint s’allonger sur lui et il la garda contre son torse en l’entourant complètement de ses bras.
Front contre front , ils se perdirent dans les yeux l’un de l’autre.

« Je t’aime tant, » murmura Buffy.

Ils s’embrassèrent. C’était un baiser langoureux , leurs langues se caressant et s’enroulant profondément à l’intérieur , et William ne semblait pas vouloir se rassasier du goût de sa chair.
Elle interrompit leur étreinte pour reprendre son souffle. Il eut un sourire plein de séduction , et la fit se retourner pour que ce soit elle qui soit en contact avec le tapis , et lui au-dessus.
La nuit était parfaitement noire à présent , et de l’air beaucoup plus frais pénétrait dans la pièce.

« Attends, » dit- il en se redressant avec souplesse. Il alla fermer la baie vitrée et tirer les rideaux . Tout à coup l’atmosphère se chargea d’ une quiétude accueillante , et il remit une bûche dans le feu. Il se rapprocha d’elle , leurs corps baignant dans le cercle de lumière que seule l’éclat des flammes apportait .

Il mordilla son oreille et passa sa longue dans son cou . Elle gémit délicieusement .

« Oui , chéri.. »
Il descendit vers sa gorge , sur ses seins , le long de ses côtes.

« Où veux –tu ma bouche , mon cœur ? » Il continuait à déposer de petits baisers à l’intérieur de ses jambes , au bas de son ventre . Elle écarta les cuisses pour s’offrir davantage , mais il ne changea pas l’endroit où il laissait vagabonder ses lèvres.

« Partout.. où tu veux.. je.. je ne sais pas.. William ! » cria t –elle , déjà en proie au besoin de le plus éperdu.
Il eut le rire profond qui la faisait invariablement frissonner. « Sur tes seins ? »

« Oui.. oui.. » Buffy arqua le dos , présentant les globes de chair douce , dont la pointe raidie attendait les caresses. Il entreprit de lécher et embrasser chaque sein , les prenant en coupe dans sa paume , les rapprochant , et suçant leurs mamelons goûlument. Elle laissa échapper une plainte et l’encouragea en posant une main possessive sur sa nuque . Elle sentit sa verge battre contre sa hanche et cambra son ventre vers lui . Elle était toujours si incroyablement excitante qu’il sentait déjà son sexe redevenir raide .

Elle leva vers lui des yeux suppliants et noyés de désir . Alors il enfonça deux doigts dans la chaleur humide de son sexe , caressant son clitoris avec un petit mouvement rotatif de son pouce . Elle gémit plus fort .

« Tu es déjà si mouillée , amour.. Tu m’excites.. Dieu.. que tu es belle et offerte pour moi.. »


Il fit aller et venir ses doigts à un rythme rapide , et continua à dévorer ses seins de baisers à pleine bouche . Puis il vint capturer ses lèvres , enfonçant sa langue à l’intérieur de la cavité chaude et humide , cherchant à caresser son palais , ses lèvres , dans une pénétration fougueuse. Elle resserra l’étreinte autour de la nuque de William et de son autre main , passa de bas en haut le long de son dos. Il pouvait aisément sentir son orgasme mûrir et gonfler dans le frémissement de son ventre , et dans les muscles de son sexe qui se contractaient autour de ses doigts . Il relâcha sa bouche et observa le visage de la femme qu’il aimait se crisper sous l’effet de la jouissance.

« Oui , jouis , mon bébé… oh , tu jouis bien … c’est bon .. oui , comme çà .. tu es magnifique quand tu jouis.. »

Il la regardait et elle se tendait sous les vagues continues du plaisir , alors qu’il ne cessait pas de continuer la pression à l’intérieur de son sexe qui palpitait.

« Je veux te lécher .. » râla t –il , et en une seconde il saisit ses cuisses , les ouvrit , et passa sa langue de bas en haut , fouillant les lèvres de son sexe , buvant l’humidité qui perlait toujours , puis saisissant son clitoris , le lapa à petit coups de langue .

Buffy tremblait et haletait , les yeux fixé sur les flammes .

« Oh chéri , c’est trop. Non , je ne… Oh ,.. oui … » murmura t –elle pantelante .

Elle ruisselait de plaisir et il suçait, léchait encore la douceur de sa chair , buvant son plaisir.
. « Non… je ne peux plus .. » sanglota t –elle .

« Tu peux. Tu vas encore.. »

Il ralentit ses caresses mais rajouta un doigt à l’intérieur de sa féminité . « Allez mon cœur , jouis encore.. » pria t –il d’une voix rauque. « Pour moi, mon bébé. »

Elle cria et ses hanches se soulevèrent sous l’impulsion d’une vague plus forte que les autres . Puis il fut de nouveau au dessus d’elle , l’entourant de ses bras , passant ses mains dans ses mèches blondes , et respirant ses halètements.

« Offre-moi tes seins , encore. »

Elle arqua son dos , et il prit chaque mamelon entre ses lèvres , suçant avec force. Elle recevait des ondes de désir jusqu’au creux de sa féminité.

« Je t’aime.. Dieu que je t’aime , mon amour , ma beauté.. je t’aime.. »

« Je t’aime tant , William. » souffla t –elle avec un sourire tremblant .

« Je veux être en toi , maintenant.. » chuchota-t –il d’une voix rauque.
« Déjà ? » le taquina t –elle .
« Oui… maintenant.. j" ai tant besoin de toi .. » murmura t –il contre ses lèvres , saisissant la hampe tendue pour la faire frotter avec langueur le long de la fente de son sexe. « Oh , bébé.. maintenant » pria t –il.

Buffy reprit sa respiration . « Tu veux bien , chérie ? » supplia t –il .
Elle écarta les cuisses et il la pénétra d’un mouvement sûr. Elle laissa échapper une plainte si sensuelle qu’il frémit.

« C’est bon.. amour ? Tu aimes ? Tu aimes quand je prends possession de toi ? »

« J’ adore cela.. Tu le sais.. » dit –elle en caressant sa nuque.

« Oui , mais j’aime que tu me le répètes , encore et encore.. Oh , je ne me lasserai jamais d’être enfoui en toi, » dit-il en commençant à aller et venir , les bras de chaque côtés de son visage .


Même si il avait toujours fait preuve d’une imagination torride , en ce qui concernait la variété de leurs étreintes , William considérait cette position très classique comme quelque chose d’infiniment érotique en définitive.
Positionné au dessus d’elle , son torse glissant en rythme contre les rondeurs épanouies de sa poitrine , ses hanches prisonnières des hanches et des cuisses de Buffy , la pression de ses bras sur la paroi musclée de son dos qui montait et descendait , sa verge qui s’enfonçait au cœur de sa féminité moelleuse et accueillante , et , par dessus tout , le spectacle de son visage sublime , irradié de lumière , ses beaux yeux clairs ouverts sur un émerveillement grandissant … tout cela le conduisait dans un état de bonheur absolu .
Jamais il n’avait atteint dans l’acte sexuel un tel accomplissement de tout son être , et l’amour qu’il éprouvait pour Buffy l’emportait littéralement au seuil de la béatitude la plus étourdissante.

Et après avoir cru longtemps qu’elle serait difficilement toute à lui , il était prêt à remercier toutes les divinités..

Le visage caché dans la moiteur de sa gorge , il imprima à ses reins des mouvements plus puissants , contractant sans relâche les muscles de ses fesses , cherchant à pénétrer toujours plus loin , frottant la perle sensible de son clitoris dans un désir immense de lui donner du plaisir.
Elle gémissait doucement , et griffa la peau de ses omoplates lorsqu’elle retint un déferlement de jouissance.

« Oh mon cœur.. tu es si prés.. tu serres mon sexe si fort.. tu es si douce.. » râla t- il en venant poser son front contre le front de Buffy. Il vit combien elle avait les yeux étincelants , ardents.

Il vint couvrir ses lèvres entrouvertes avec sa bouche , et autour d’eux , tout se confondit en un tourbillon de chaleur , de sensations , et de rêves .

Elle s’accrocha plus désespérément à lui , sanglotant presque.

« Chéri.. mon chéri… je vais jouir… » murmura t –elle .

Le corps de William se tendit comme un arc , il plongea encore une fois en elle avec une force sauvage et l’ orgasme vint les foudroyer simultanément , dans un éclatement d’étoiles , un délire de cris et de soupirs. Elle ne cessa pas de caresser son dos , sa nuque , ses reins , tandis qu’il murmurait des mots d’amour contre ses lèvres.

« Tu es à moi.. mon amour.. »

« A toi. Pour toujours. »



Quand , de longues minutes plus tard , il la prit contre lui et la souleva pour l’emporter dans leur lit , elle avait une expression de contentement qui n’avait d’égale que celle qu’il portait lui-même.
Elle se cala contre son torse , tandis qu’il la tenait par la taille , son autre main liée à celle de Buffy .
Le sommeil terrassait leurs paupières , et les dernières braises du feu rougeoyaient , envoyant de brèves lueurs dorées à travers la pièce.

« Je ne peux pas croire que dans dix jours nous serons à Montréal, » murmura t –elle paresseusement.

« Moi si, » répliqua t –il doucement. « Et jamais je n’ai été aussi heureux de découvrir un nouveau pays. »

« Pourquoi ? » demanda t –elle , toute engourdie de bien-être.

« Parce que tu seras à mes côtés , ma douce. »

Il vint aux joues de Buffy cette exquise couleur faite de rose et de hâle qu’elle prenait , à son plus grand délice , quand elle était remplie d’émotions. Elle eut un soupir de pure plénitude , et leurs lèvres s’effleurèrent pour un baiser léger.


Dans le bruissement de la nuit africaine , on n’entendit plus qu’une voix profonde et fervente , égrenant les mots d’un poète.


‘ Les deux amants heureux ne font plus qu’un seul pain,
une goutte de lune , une seule , dans l’herbe,
ils laissent en marchant deux ombres qui s’unissent,
dans le lit leur absence est un seul soleil vide.

Leur seule vérité porte le nom du jour :
Ils sont liés par un parfum, non par des fils,
Ilsn’ont pas déchiré la paix ni les paroles.
Et leur bonheur est une tour de transparence.

Les deux amants heureux n’auront ni faim ni mort,
Ils naîtront et mourront aussi souvent qu’ils vivent,
Ils possèdent l’éternité de la nature.’ *


*Pablo Néruda ; La centaine d’ amour.


FIN.



Un épilogue à venir dès demain matin.
Epilogue by Cassiopea
Je poste ceci avant de partir quelques jours en vacances. Bonne lecture!


EPILOGUE. Six ans plus tard.




Quand il contourna la façade de la maison , il entendit leurs cris. Colin courait après une petite fille blonde aux boucles dorées , vêtue d’une robe indienne . Il avait des fleurs coupées dans les mains , et semblait vouloir en rajouter parmi les cheveux de Julianne qui riait à perdre haleine .
Le fils d’Alex et Anya était âgé de dix ans à présent , et était en adoration devant la petite fille de William et Buffy , née un an après leur mariage. A partir du moment où elle était venue au monde il avait eu un intérêt grandissant pour elle , et ils étaient inséparables à chaque occasion que leur donnait une réunion familiale. Même la naissance , presque simultanément , de chacun de leur petits frères , n’avait diminué leur amitié.

Anya en effet avait donné un second enfant à Alex , un petit garçon qu’ils nommèrent Josh , et , par le plus merveilleux des hasards , un petit garçon était né aussi chez les Lawrence , deux ans après la naissance de Julianne. Buffy était donc la maman épanouie de Julianne , cinq ans - une véritable enchanteresse , selon l’avis de son père , son parrain John , et son grand compagnon de jeu , Colin - , et du petit Patrick , trois ans .

Ce dernier , en compagnie de Josh , était assis dans l’herbe , prés d’une tente , qui ressemblait magnifiquement à une véritable habitation indienne. Ils observaient leurs aînés courir éperdument en cercle autour du tippi , et battaient des mains de plaisir .

William détacha les yeux de cette jolie scène , et aperçut Alex et Rupert en grand conversation prés d’une table où étaient installés des boissons , Anya et Joyce sortaient à cet instant de la maison par la grande porte-fenêtre de la cuisine , tenant dans leurs bras des saladiers qu’elles déposèrent sur la table , interrompant les hommes , et visiblement , leur demandant de se rendre utiles.

Il se rapprocha et alla poser sa veste sur le dossier d’un fauteuil. Ils étaient tous réunis par cette agréable soirée d’Août , pour fêter les anniversaires des trois plus jeunes enfants ; en réalité , seule Julianne avait officiellement cinq ans en ce 29 Août , Josh et Patrick étant nés un Six Septembre.
Les rires et les exclamations des quatre enfants formaient un joyeux et incessant murmure .

Anne sortait du salon , dont les baies vitrées étaient largement ouvertes sur la pelouse. Elle passa une main affectueuse dans le dos de son fils.

« Tu es déjà là , c’est bien » , sourit –elle .

Il se retourna et lui déposa un baiser sur la joue . « Oui, c’était prévu depuis assez longtemps pour que je m’organise ! » souligna t –il. « Tout le monde est là ? »

Il cherchait du regard l’espace entier du jardin , et Anne fut attendri par l’attention anxieuse et impatiente qui imprégnait tout son visage .

Puis ses yeux brûlèrent avec possessivité et adoration et elle suivit son regard sans curiosité , sachant déjà parfaitement ce qu’il contemplait.

Buffy était étendue sur un transat de bois , sous le tilleul , a demi cachée par des massifs de rhododendrons au rose éclatant. Il partit à grandes enjambées dans sa direction , mais s’arreta pour saluer tous les adultes rassemblés.

« Will , la semaine n’ a pas été trop pénible ? » dit Alex en lui donnant une bourrade sur le bras.

« Non , je te remercie. Convenable , on dira , compte tenu d’un retour de vacances. »

Il embrassa Anya et Joyce . Rupert serra son fils dans ses bras. « Tu as une mine superbe, » dit –il avec plaisir. « Et je crois que cette année nous pourrons commencer et terminer la fête d’anniversaire dehors, » ajouta t –il.

Le temps était en effet délicieux , chaud et légèrement venté , ce qui promettait une belle soirée. Les années précédentes , un orage avait chaque fois empêché l’anniversaire de se fêter de la même façon.
« Vous avez fait bonne route depuis Marbell gardens ? » demanda William .

« Oui , oui , tu sais nous sommes arrivés à midi . Ta mère voulait faire quelques courses . »

William et Buffy , à leur retour de Montréal avaient habité un temps dans l’appartement proche de Hyde Park , puis , avec la perspective d’une naissance à la fin de l’ été suivant , avaient cherché à s’installer dans une maison à Notting Hill , le seul quartier de Londres où ils avaient encore la chance de trouver une habitation avec un jardin . Ce fut le cas avec une opportunité plusieurs mois plus tard , et le trajet était certes un peu plus long pour New Network , mais leur qualité de vie était bien meilleure que s’ils étaient demeurés en plein centre ville.

La maison était grande et confortable , un séjour , une cuisine , un bureau et une chambre d’amis constituaient le rez-de-chaussée , tandis qu’au premier étage étaient aménagées quatre chambres et deux salles de bains , dont l’une joignait la chambre parentale. Un jardin rempli de fleurs et entouré d’un mur de brique ancien protégeant leur intimité , avec deux ou trois beaux arbres , complétaient l’habitation. Un endroit idéal pour élever une famille.

Et William avait persuadé sa femme d’avoir un enfant très vite.. Julianne était née un an après leur mariage , à sa grande satisfaction. Et un adorable petit garçon , Patrick , deux ans plus tard.. Ils avaient décidé d’un commun accord que Buffy ne cesserait pas de travailler , et , aprés six mois , elle avait repris son poste auprès de son mari , cependant en aménageant ses horaires .
Elle ne venait en fait que pour un demi service .
Buffy n’était pas entièrement satisfaite de cette formule : elle aurait voulu s’occuper ne pas quitter ses bébés. Mais elle ne se résignait pas à quitter son mari non plus , à ne plus travailler à ses côtés .
Aussi s’étaient –ils organisés de façon à ce qu’une nourrice - recommandée par Anya - vienne chaque matin à leur domicile , et au grand soulagement de tous , les enfants apprirent à l’aimer et à l’accepter. Cependant cette organisation serait peut-être sujet à discussion dans un proche avenir..

A l’instant où il faisait un pas vers la place où Buffy , allongée sous l’ombrage du grand arbre dont les feuilles formaient des taches de lumières sur toute sa silhouette épanouie dans une robe bleue pâle , il reçut de plein fouet la force joyeuse de Julianne qui accourait les bras tendus.

« Pa ! » gazouilla t –elle , le visage radieux.
Il s’agenouilla et l’accueillit contre sa poitrine . « Et comment se porte ma petite fleur ? » demanda t –il , ses yeux débordant de fierté.
La petite fille blonde portait une chevelure de boucles parsemées de fleurs de toutes couleurs , et ses joues étaient rosies . « Tu ne peux plus m’appeler ‘petite’ , » affirma t –elle , « j’ai cinq ans ! »

« Oh , ma poupée , je sais.. » rit-il . « Et cela ne veux pas dire que tu ne restes pas ma petite fleur préférée. »

Elle fronça les sourcils , et se balança d’un pied sur l’autre. Puis finalement sembla trouver une réponse satisfaisante. « Seulement pour toi ? »

« Bien entendu , seulement pour moi, » la rassura t –il.
Colin se tenait à ses côtés , buvant ses paroles.
« Will , nous avons à retourner prés de Josh et Patrick. » dit –il avec le plus grand sérieux. « Nous sommes de surveillance ».

William lui dit bonjour en passant gentiment une main dans ses cheveux noirs. Il avait grandi comme un petit garçon sage et responsable , mais à l’écoute de toutes les fantaisies imaginées par Julianne . Et il se conduisait d’une façon si protectrice et tendre avec elle que chacun était attendri. Les deux plus jeunes enfants , assis dans l’herbe sur une petite couverture , regardaient leurs aînés , visiblement dans l’attente que les jeux continuent. Julianne et Colin repartirent en courant.
A ce moment , Willow arrivait à sa hauteur et lui posa une main affectueuse sur l’épaule . Il se retourna.

« Will, comment vas-tu ? » demanda –t –il , son visage s’éclairant d’un sourire.

La jeune femme rousse lui rendit son sourire. « Bien , très bien. Tu sais que nous avons réussi à convaincre ta mère de ne pas préparer ton dessert habituel, » plaisanta t –elle en jetant un œil vers la longue table dressée , autour de laquelle s’affairaient Anya , Anne , Joyce .

« Oh, c’est une première ! » s’exclama William avec bonne humeur. « Où est ton cher mari ? »

« A l’intérieur. Je l’ai envoyé chercher les cocktails et les jus de fruits pour les enfants. »

A cet instant , Oz sortait de la porte-fenêtre de la cuisine , les bras chargés d’un plateau bien garni.

« Salut Will ! » dit-il avec un petit hochement de tête.
« Bonsoir ! Prépare –moi un verre , s’il te plaît ? »
« Tout de suite. » répliqua Oz.
Willow alla le rejoindre , et ne put s’empêcher de se retourner vers William qu’elle contempla reprendre son chemin vers son épouse. Oz et elle s’étaient mariés trois ans après leurs amis et travaillaient toujours à New Network.


Buffy le regarda s’approcher , les yeux mi – clos, un sourire alangui étirant ses lèvres pulpeuses , le regard si amoureux qu’il en eut le souffle coupé. Il s’assit à côté d’elle et passa un bras autour de ses épaules. Son autre main vint aussitôt se poser sur la rondeur de son ventre, et il déposa un baiser sur sa tempe.

« Comment te sens –tu , amour ? » dit-il doucement .

Elle s’étira et vint se loger plus avant dans la chaleur de son étreinte, mit sa main sur la main de son mari.

« Je suis un peu fatiguée.. »
Aussitôt le visage de William se marqua d’inquiétude. « Que ressens-tu ? » murmura t-il en caressant sa joue , alors que son autre main palpait son abdomen en cercles doux.

« Tout va très bien , chéri, » sourit- elle , comblée de ses attentions . « Les enfants ont été excités et je n’ai pas réussi à faire une sieste , c’est tout. »

« Mon Dieu , j’ai hâte que ce bébé soit là. » soupira t –il en admirant encore ses formes épanouies.

Elle était enceinte de bientôt huit mois , et elle demeurait ce qu’il avait toujours eu de plus beau sous les yeux.. Son visage était radieux , son teint de pêche délicieusement doré , et sa féminité rehaussée par la rondeur de ses hanches , de son ventre , et la splendeur de ses seins .
Tout en elle aiguillait son désir , et jamais ils n’avaient fait l’amour avec autant de passion ces derniers mois.
Il lui prit les lèvres et elle s’offrit à sa caresse. Une voix les interrompit.

« Est-ce que je pourrais vous surprendre dans une attitude autre que celle-ci ? » s’exclama le nouvel arrivant en faisant mine d’être exaspéré.

Le couple se sépara à regret , et tous deux levèrent leurs visages souriants vers John , qui les regardait , attendri. Il n’avait guère changé en cinq ans : toujours la même allure décontractée , habillé de jeans , et de chemises blanches , ses cheveux longs balayant un visage d’éternel adolescent . William se redressa et vint lui serrer la main.

« Figures-toi que nous gardons nos disputes pour l’intimité de notre chambre, » murmura t –il d’un ton entendu. « C’est un endroit tellement pratique pour la réconciliation qui suit. » ajouta t –il en soulevant un sourcil suggestif , passant sa langue le long de sa lèvre supérieure en admirant la rougeur qui envahissait les joues de sa jeune femme.

« Décidément il est toujours aussi insupportable, » soupira John en s’agenouillant à côté du transat.
« Tu aurais pu essayer de l’éduquer un peu plus, » dit-il en se penchant pour embrasser Buffy sur le front.
Celle-ci eut un sourire indulgent et tendre. « J’ai compris depuis longtemps que c’était inutile, » répliqua –t-elle .
« Et comment va la femme la plus fantastique ? » demanda le jeune homme , penchant son visage vers elle avec attention.

« Bien , très bien.. Juste un peu lasse. Je voudrais que la naissance ait eu lieu.. » sourit-elle.

« Combien de semaines encore ? »
« Oh , trois ou quatre .. s’il est en retard. Mais ce sont les plus longues. »

« J’imagine, » dit John doucement , en la regardant avec tendresse. « Tout est prêt pour le repas , on m’a envoyé vous chercher , en fait. » ajouta t –il en se relevant.

« Eh bien allons-y, » dit William en aidant Buffy à se redresser. Une fois debout , la rondeur de son ventre s’accentua sous la fluidité du tissu de sa robe. Elle donnait l’image de la féminité comblée et radieuse , et il lui prit la main , déposa un baiser sur son oreille.

Les enfants étaient déjà assis , babillant gaiement , et autour d’eux chacun prenait place. John lui tint le fauteuil prêt pour que Buffy s’asseoit , tandis que Julianne le tirait par la manche.

« As-tu apporté ton appareil photo , John ? » demanda la petite fille avec une voix pleine d’entrain.

« Mais oui ma poupée, » sourit-il en s’asseyant .
Elle battit des mains. « Tant mieux ! Tes photos sont les plus belles ! » s’exclama t-elle.

Chacun se mit à rire.
La tablée était un merveilleux rassemblement : Anne et Rupert , Alex , Anya et leurs deux fils , Willow et Oz , Joyce , dont les traits manifestaient le contentement le plus parfait , John , Julianne, William , Buffy , et enfin le petit Patrick. Les paroles et les exclamations joyeuses retentirent longtemps à travers l’air parfumé.


Buffy soupira d’aise , contemplant tous ceux qui l’entouraient avec chaleur. Un matin , de longues années avant cela , son existence avait pris un tour infiniment dramatique et douloureux.
Puis , par un étonnant miracle , son existence l’avait conduite dans les bras de l’homme le plus aimant .

Etre follement aimée… demeurait la chose la plus exaltante au monde.




FIN.






Voilà! La dernière partie d'une histoire que j'ai eu beaucoup de plaisir à écrire.. Moi aussi je suis triste de laisser Buffy et William , mais ils restent trés chers à mon coeur.

Je ne posterai la prochaine histoire que plus tard , car j'ai recommencé à travailler , et je n'ai pas autant de temps à consacrer à l'écriture. Ce sera assez différent , et certainement un peu plus court , car 'Une seconde chance ' était vraiment trés , trés long , si on compte les mots! ;)

Mais j'espère que vous serez toujours fidèles.
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