Author's Chapter Notes:
merci merci
Trame sonore

Go On My Child " - Michelle Featherstone

http://youtube.com/watch?v=JtIm_DkV9Hw

Brand New Day - Forty Foot Echo
http://youtube.com/watch?v=l3ZFVCftjOI&mode=related&search=

Dear Mr. President (Pink)
http://youtube.com/watch?v=lB_j5-Z2c78

Ever last feat. Santana: "Put Your Lights On

http://youtube.com/watch?v=uq4UEku8XO4&mode=related&search=

Chapitre 4

A mon avis lorsque l’on est confronté à des choix que ce soit en actes ou en pensées, gardons à l’esprit que nous sommes mortels. Et tachons de vivre de manière à ce que personne n’ait à se réjouir de notre mort.

JOHN STEINBECK


« Pourquoi j’ai accepté de faire ça déjà ?» Lui demanda Faith pour environ la onzième fois.

« Parce que je te l’ai demandé comme un service, tu es ma sœur, je te rappelle.»


«Merci beaucoup mais j’essaie de l’oublier surtout quand tu me forces à revoir un type qui m’a brisé le cœur en me quittant pour un mouvement écologique.»

«Tu dramatises, c’est toi qui es partie.»

«Il était parti bien avant moi et tu le sais, nos mondes étaient à des années lumières, c’était comme si nous ne parlions plus la même langue.»

« Riley a changé. C’est vrai mais toi, tu as refusé d’apprendre à connaître l’homme qu’il était devenu donc tu es la seule à blâmer.»

«Tu es mon frère, tu pourrais au moins prendre mon coté.»


« Pas quand tu as tort.»


«Pourquoi tiens-tu absolument à aller à ce truc?»

«On m’a invité.»

« Et pourtant d’habitude, tu es le roi des excuses, tu n’aurais pas pu en inventer une, plutôt que de vouloir me traîner dans ton enfer.»

«Je te rappelle que je n’ai pas dit à papa que tu avais de nouveau perdu ton boulot et que tu vivais à mes frais depuis des mois.»


« Tu as gagné mais j’aimerais bien savoir ce qui t’a fait changer d’avis. Ce matin, tu disais que tu n’y allais pas, tu as même convoqué une réunion pour être sur de ne pas pouvoir te libérer.»

«Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée.»

Quelques heures plus tôt



Spike était assis à son bureau, travaillant dans ses dossiers quand son père apparut sur le seuil de sa porte.

« Je peux te parler Fiston.»

« Papa, qu’est-ce que tu fais ici ?»

« J’ai repensé à ce que tu as dit à Ronald au restaurant.»

«Si tu veux que je lui fasse des excuses, tu es venu ici pour rien, il n’en est pas question.»


«Non tu avais raison sur tout ce que tu as dit, Ronald a fait passer sa soif de pouvoir avant son fils.» Il fit une pause un moment admirant la vue par la fenêtre panoramique avant de continuer.


«Ta mère me hait.»

«Qu’est-ce que tu racontes.»

«C’est la vérité et elle a toutes les raisons du monde. Quand tu avais cinq ans et Faith quatre, tu t’es cassé la jambe en voulant monter dans un arbre.»

«Oui, je m’en rappelle.»

«J’étais au bureau quand s’est arrivé et ta mère m’a appelé pour me dire que les médecins devait t’opérer et je ne suis pas allé à l’hôpital, j’avais du travail et je ne voulais pas faire attendre les actionnaires.»

«Mais tu es venu, je m’en rappelle.»


«Oui, six heures plus tard avec un immense cadeau pour essayer de racheter le fait que je n’étais pas là quand tu as eu besoin de moi. Quand ta mère m’a regardé cette nuit là, j’ai compris que plus jamais elle ne me regarderait de la même façon et j’avais raison. Elle m’avait pardonné beaucoup de choses mais elle n’a jamais pu me pardonner le fait que j’ai fait passer ma carrière avant toi. Ta sœur et toi, vous vous accrochez au souvenir d’un père qui était présent quand il le pouvait mais ça aurait dû être plus que cela, nous avions assez d’argent pour vivre décemment. J’aurais dû miser sur ma famille au lieu de construire cette entreprise. Mais j’en avais jamais assez, j’en voulais toujours plus jusqu’au jour où ta mère a décidé de partir, j’ai pris ma retraite en espérant que le fait d’être près d’elle la ferait de nouveau tomber amoureuse de moi, elle est restée bien sûr mais il est trop tard je le sais, Anne le sait on ne peut pas combler plus de 25 ans d’absence, c’est impossible.»


«Pourquoi tu me dis tout cela.»


«Quand Ronald a dit que moi au moins, je n’avais pas un fils qui n’était pas un échec complet. J’ai compris qu’il voulait dire que tu me ressemblais. Que tu étais celui que Ronald considère comme un homme, un vrai, assoiffé de pouvoir, enfermé dans sa tour d’ivoire, refusant de s’impliquer avec qui que ce soit et j’ai eu honte, honte de l’homme que par ma faute tu es devenu. Je t’aime fils mais je t’en prie, ne fait pas les mêmes erreurs que moi, tout l’argent du monde ne pourront jamais acheté ce qu’il y a de plus important : l’Amour et la famille.»


«Je ne veux plus aimer papa, ils finissent toujours par partir.»


«Tu sais William, tous les livres ont une fin mais on ne cesse pas d’en apprécier chaque lignes pour autant.»


« Riley dit que je dois voir le monde de l’autre côté de ces baies vitrées.»


«Il a toujours été un bon ami, écoute le.»


«Je sais, c’est moi qui ne suis pas digne de son amitié»


«Je suis sur que si, ne sois pas trop dur envers toi.»



……………………………………………………….

Temps présent

«On va où déjà?»


«À une manifestation contre la guerre.»


«Soit tu es devenu fou ou il y a une fille derrière tout cela.»

«Un peu des deux.» Allez viens Faith on nous attend.»


Riley n’attendait plus la visite de Spike, il avait attendu avec Elizabeth jusqu’au dernier moment mais ils allaient être en retard, la marche allait commencer. Elizabeth lui mit doucement la main sur l’épaule, elle savait à quel point il aurait voulu que son ami soit là, qu’il vive enfin.


«Allez viens, il viendra peut être la prochaine fois.»

«Non. Spike est entrain de se perdre il s’éloigne de plus en plus et j’ai l’impression qu’il s’efface et qu’un jour il aura complètement disparu.»

«Peut être pas.»

«Tu ne le connais pas Elizabeth»

«Non mais regarde.» Il leva les yeux vers l’endroit qu’elle pointait du doigt, il vit Spike marchant à grands pas vers lui avec une femme aux cheveux sombres quand elle fut assez proche pour qu’il puisse voir ses traits, il comprit que c’était Faith.

«Désolé, j’espère que nous ne sommes pas en retard.» Annonça Spike à son arrivée.

« Bien sûr que non, vous êtes arrivés juste à temps.» Leur dit Elizabeth en leur donnant une pancarte.


Riley lui n’avait pas quitté Faith des yeux, il ne l’avait pas revu depuis cette nuit sur le campus il y a sept ans quand elle lui avait dit que tout était fini entre eux. Milles images se bousculaient dans sa tête.

»Faith ne part pas.» Sa main, serrant son bras si fort qu’il avait du laisser une marque, son regard sauvage et suppliant tout en même temps.


«Je ne peux pas Riley, tu as trop changé, je ne te reconnais plus.» La pluie qui frappait contre les carreaux de sa fenêtre, le tonnerre dans le lointain faisant écho aux battements de son cœur.


«Je redeviendrai celui que j’étais avant.» ses yeux bruns se plongeant dans les siens, sa bouche approchant tout près de son oreille «Pourquoi? Tu es beaucoup mieux ainsi, c’est moi qui ne suis pas digne de toi.» Ses lèvres sur les siennes presque, désespéré il l’avait regardé partir sous la pluie, son cœur brisé en mille morceaux. Il fut ramené à la réalité par la voix de Elizabeth

«Riley, Riley?»

« Pardon tu me parlais ?» Elle le regarda étrangement et il remarqua le regard timide de Faith qui se posait partout excepté sur lui.


« J’ai dit que nous devrions y aller, la marche va commencer.»


«Bien sûr, William, Faith heureux que vous soyez venus.»

«Merci de nous avoir invité.» Dit poliment William « Oh Elizabeth, je te présente ma sœur Faith.»

Elizabeth tendit sa main vers celle-ci qui l’accepta avec joie, bien qu’un peu mal à l’aise, son frère allait payer pour ça. Riley ne semblait pas du tout au courant de sa présence.

Ils avancèrent en silence parmi une foule de plus en plus dense. Un garçon à la chevelure ébène avec d’épaisses lunettes fit de grands signes dans leur direction, installé sur une estrade, quand il les vit approcher.

«Bon je crois que c’est à moi.» Leur dit Elizabeth en fendant la foule vers le garçon en question, Spike la regarda disparaître dans cette mer d’étrangers, son cœur battant un peu plus vite.


«Tout ça, c’est son œuvre.» Lui dit Riley en indiquant la foule de gens réunis pour venir l’écouter. « Elle a travaillé sur cette marche depuis des mois, Elizabeth croit que c’est bien beau sauver la planète mais que ça ne donne rien si on ne sauve pas les gens qui y habitent, avant elle je ne voyais plus du tout les choses de cette façon.»

« Tu les voyait comment ?»

«Diviser en deux clans celui du bien et celui du mal.»


«Tu crois que le mal peut être sauvé maintenant.»

«Oui je crois que tout le monde a droit à une seconde chance.»

Les gens autour d’eux parlaient et chahutaient un peu mais quand elle s’est approchée du micro, il n’y a eu que le silence

«Tout d’abord, merci d’être venu aussi nombreux. Benjamin franklin a dit il n’y a jamais eu de bonne guerre ni de mauvaise paix. Aujourd’hui nous n’allons pas juger le choix de nos soldats de partir pour la guerre, ils ne sont pas les responsables. Non aujourd’hui nous allons marcher pour tous ceux qui croient faire le bien en faisant le mal, nous allons marcher pour ces familles qui n’ont plus rien, pour ces mères qui n’ont pas pu dire adieu à leurs enfants et nous allons marcher pour nous en espérant qu’un jour nous pourrons arrêter toute cette folie.»


Des chandelles avec un ruban autour, furent distribuées par la foule, quand on le déliait on pouvait y lire le nom de quelqu’un.

« Bon maintenant nous allons allumer nos chandelles une à une et nommer à voix haute le nom inscrit sur le ruban, c’est pour eux que nous marchons aujourd’hui, elle alluma sa chandelle doucement avant de prononcer.

«Amina, 5 ans, tuée par les raid aériens le 20 septembre 2001 en Afghanistan.»

L’homme à ses côtés alluma la sienne.


«James Stuart mort au Vietnam en 1972.» et la foule commença à son tour, un à un ils allumèrent leur chandelle citant des noms, certaines morts étaient récentes d’autres dataient de la guerre sécession. Elizabeth ne voulait pas seulement rappeler les morts récentes mais aussi celles du passé qui ont coûté des vies innocentes, causées souvent par la folie d’une petite poignée d’hommes qui se croyaient investi d’une mission.

Quand ce fut le tour de Spike, il alluma sa bougie les mains tremblantes, son regard ne quittant pas celui d’Elizabeth.

«Nathalia, 12 ans, tuée par un sniper à Sarajevo.» Ensuite ils marchèrent dans les rues de la ville se tenant, certains en silence d’autres chantaient, ils passèrent à travers les rues d’une ville que Spike n’avait jamais remarquée avant. Dans toute sa laideur et sa beauté elle n’était plus un amas de rues, non elle reprenait vie. Il sentit la main de Elizabeth sur son bras qui était venue les rejoindre, son regard croisa le sien et elle lui sourit, elle n’avait jamais cru aux anges vous savez, du moins avant ce soir.


………………………………………

Combien de vies peut-on détruire en une fraction seconde ?

Le lieutenant Ethan Rayne avait 18 ans quand il fut envoyé combattre au Vietnam, il s’était porté volontaire à une époque où les gens voyaient cette guerre comme la pire erreur à avoir eu lieu depuis bien longtemps. Mais lui croyait vraiment faire sa part dans un monde bien trop grand pour qu’il en connaisse tous les mécanismes, sa mère était morte à sa naissance et il avait erré d’orphelinat en orphelinat et puis à 18 ans, l’armée était devenue sa famille.
Mais cette guerre l’avait changé, il avait essayé de reprendre une vie normale, de fonder une famille mais les cris et les larmes ne cessaient de hanter ses nuits. Les visages de ceux qu’il avait tués, le pourchassaient, ceux de ses amis qui étaient tombés au combat le suppliaient de les aider mais il était trop tard. Alors la bouteille avait pris place dans sa vie, un engourdissement bienvenu contre la souffrance que ce monde lui faisait endurer. Jusqu’à il y a 7 ans où une nuit, il avait grillé un feu rouge mettant fin à la vie d’une jeune fille mais aussi à celle du jeune qui l’accompagnait. Oh il était toujours en vie mais il n’était plus lui-même, il recevait des nouvelles de lui à travers les barreaux de sa cellule où il prenait une sentence de 15 ans. Par les journaux et les émissions d’actualités, les potins mondains de la jet set. Il avait vu le jeune poète à l’avenir prometteur qui avait été décrit lors de son procès, devenir un homme froid et avide de pouvoir. Il savait qu’il était l’unique responsable de ce changement et qu’aucune peine de prison ne pourrait réparer cela. Mais cette nuit comme ils allaient éteindre les feux, il avait aperçu son image à la télévision dans une mer de gens marchant à travers la ville dans une marche pour la paix et un miracle s’était produit. L’homme amer qu’il l’avait vu devenir, avait subitement disparu bien que temporairement, il semblait heureux. Peut être qu’il n’était pas trop tard, peut être que les choses pouvaient changer, peut être qu’il pourrait le sauver et se sauver un peu lui-même par la même occasion.


un gros merci a vous tous et a mon merveilleux beta





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