Author's Chapter Notes:
Ces deux chapitres sont dédiés à Emile.
J'espère que tu aimeras cette lecture , et encore un grand merci pour ton soutien. :)
Chapitre 11.



« Je croyais mourir. Je mourais. Et tu as mis tes mains sur mes yeux. Je sens encore leur fraîcheur. Ta douceur et ta cruauté. Tu as marché vers moi telle une ombre mouvante ,inexorable , et tu a changé mon destin. Le pauvre William s’est transformé en l’inaccessible Neteriekhet .
Amour , brume froide et brûlante, feu qui danse et m’étouffe , éveille le sang les blessures l’insomnie l’obscur désespoir et la joie de ta chair…. Ta bouche était la lumière , ton corps le pays de mes baisers.. alors j’ai bravé les souvenirs les délires la souffrance… »

Buffy referma le livre un instant. Allongée sur le canapé du salon , elle s’aperçut qu’elle tremblait.
Pendant plusieurs jours , quand elle avait enfin trouvé l’occasion de chercher le roman de William , elle l’avait négligemment déposé sur la commode de sa chambre.
Le livre l’effrayait.
« Ton amour a enfermé la nuit. » Ce titre l’avait intriguée. Mais comment aurait-elle osé exprimer ses pensées les plus secrètes , les plus confuses , à celles qui avaient lu et aimé cet ouvrage ?
Joyce ne savait pas l’attachement particulier qui avait rapproché Buffy et William pendant quelques jours , incrustés dans le sable d’or de sa mémoire.
Tara et Willow ne pouvaient soupçonner la souffrance qui avaient accompagné les révélations de Giles lorsque ce dernier avait évoqué la situation du jeune homme en Angleterre.

Cela avait été une semaine un peu étrange.. où elle n’avait fait que jouer à cache-cache avec Spike , où elle avait délibérément évité toute possibilité de se trouver seule avec lui :il était venu au gymnase , mais Jarvis était là pour organiser une série de cours. Le mercredi Buffy n’avait pas classe. Et Le Jeudi à midi ils avaient partagé un déjeuner en compagnie de plusieurs autres collègues , et malgré l’insistance des regards qu’il posait sur elle , elle s’était échappée à la première occasion.

Joyce était absente pour tout le week-end , en déplacement pour la galerie. Buffy se dit qu’elle était prête à découvrir le roman sulfureux de William Blomingdale..
En ce Samedi soir un peu brumeux , recherchant une solitude bienfaitrice , elle avait pensé qu’il était temps de connaître les éléments du passé qu’il avait publiquement dévoilé. Giles avait souligné que l’œuvre avait été écrite en quelques semaines , et retraçait la période de son séjour à Oxford , dans les deux ou trois années qui avaient suivi le passage de William à Sunnydale.

‘Qu’espérais-tu ?’ se dit Buffy , encore bouleversée par une lecture qui l’avait absorbée toute l’après-midi. Mais elle n’avait pu faire autrement.
A peine avait –elle lu les premières lignes ,qu’ elle avait été rongée par la curiosité ardente d’aller jusqu’au bout.
Et elle avait lu , le cœur violemment malmené. Le sang battant à ses tempes. Le cœur étreint , palpitant , incrédule .
Son écriture était une imagerie douloureuse. Et cette femme , Drusilla..
Son portrait était un mélange d’admiration et de résignation.

Buffy recevait le flux d’une émotion interminable , comme les vagues d’eau de mer qui viendraient ronger une plaie.

Comment rapprocher le doux et vulnérable jeune homme qu’était William Kensinton , avec cette créature de passion , de tumulte , qu’il décrivait ?
Elle reprit le livre , les yeux brouillés , pour déchiffrer les dernières pensées.

« ..Le temps est aride , le temps creuse ses sillons dans notre chair , et efface l’absence du ciel , la pluie de lumières , et je mœurs et renais, et tu mœurs et restes comme une barque rongée , loin de tous les climats. Amour , dans cette prairie où tu m’as étreint tu as cessé de brûler mes veines.
Notre dernier baiser a fermé la nuit. »

Elle laissa retomber son bras. Le roman fit un bruit sourd en arrivant sur le sol.
Une douleur sourde , inconnue , comprimait sa poitrine. L’intensité de l’amour que Spike avait apparemment vécu lui fit réaliser qu’elle ne le connaissait pas. Qu’elle ne l’avait pas compris.
Et cet inconnu qui était de retour à Sunnydale , que lui voulait-il ?
Il restait vague dans sa description dont la relation avec Drusilla s’était achevée. Buffy éprouva soudain un élancement plus douloureux .
Indéniablement , Drusilla demeurait une perle noire , inaltérable dans l’écrin de son âme .
Elle respirait de manière saccadée , et elle se releva , le visage brûlant.

Il fallait qu’elle se ressaisisse. Il fallait qu’elle oublie ce qu’elle venait de découvrir.
Elle se leva ,les jambes un peu faibles.

Spike..
Pourquoi la connaissance de son passé agissait-elle comme une souffrance aussi aiguë ?


* * * * * * *



« Le mythe est primordialement , dans toute société traditionnelle, ce qui raconte une histoire sacrée. »

Spike arpentait l’estrade , et sa voix profonde , ferme , tenait son auditoire en haleine.

« Toujours y interviennent les Dieux ,ou.. » Il eut un petit sourire. « ..tout au moins , les puissances numineuses. Et l’histoire sacrée se déroule in illo tempore. Cette notion d’un temps qui commence est très importante. J’aimerais que vous ayez clairement à l’esprit ces notions. »

La sonnerie retentit. « Pour mercredi , je vous demande simplement de lire les trois premiers chapitres. Je vous rappelle que cette lecture pourra être vérifiée par un test. »

Un léger brouhaha s’éleva. Puis les adolescents rangèrent leurs affaires. Spike retourna s’asseoir derrière son bureau , et s’absorba dans les feuillets étalés devant lui.
Il avait encore un cours , avec une classe de seconde qui ne comptait pas beaucoup d’élèves , et cela lui permettait de travailler de manière un peu différente ; il se souvint que c’est dans cette classe était la jeune fille qui avait un comportement parfois fantaisiste . Il faudrait qu’il interroge Buffy afin de savoir si elle continuait à manifester une animosité particulière envers elle.

Les jeunes gens arrivaient et prirent place peu à peu à leurs places assignées. Quand il commença son cours , il jeta un œil sur Cinthia Malock , assise au premier rang. Elle l’observait avec des yeux noirs , et on aurait dit qu’elle voulait le mordre.
‘Allons bon,’ pensa t –il. ‘Je suis au même traitement que Buffy à présent’.

Quand il leur donna la parole , comme il essayait régulièrement de le faire pour organiser la discussion , elle resta délibérément sur sa réserve , ne répondant que par quelques mots qu’il fallut lui arracher , et son regard demeura chargé de rancune.

Spike décida de l’ignorer , et mena le reste de son cours avec son entrain habituel. Quand il termina par une plaisanterie , il crut même apercevoir une ébauche de sourire sur le visage fermé de l’adolescente. Mais elle reprit son masque le plus vite possible .

Cependant , quand elle s’arrêta à sa hauteur alors qu’il rassemblait ses affaires dans son cartable, il afficha une figure attentive.

« Je voulais vous dire.. je.. » Elle baissa la tête. Il attendit , notant que la plupart des élèves s’éloignaient dans le couloir. Seule une autre adolescente aux nattes rousses semblait attendre son amie. « Je vais faire des efforts. Je vais me mettre au travail. »

« Oh , enchanté de l’apprendre. A partir de demain , je suppose ? »

Elle le dévisagea avec un soupçon d’incertitude puis comprit ce qu’il voulait insinuer et se mit à rougir.
« Oh Oui.. je.. aujourd’ hui j’étais en colère , mais cela va aller mieux. »

Elle ne paraissait pas prête à en dire davantage , et il pensa que son attitude avait à voir avec le fait qu’elle avait dû comprendre que les yeux doux dont elle l’avait gratifié ne faisaient que la rendre ridicule.
IL lui fit un petit sourire rassurant .
« Mais, je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez. »
Sur ces paroles surprenantes , elle rougit violemment , et se détourna .
Il la regarda partir avec étonnement. Quoiqu’elle ait voulu dire , il était soulagé de constater qu’elle se tiendrait désormais convenablement.
Les toutes jeunes filles pouvaient être si déconcertantes.



Il regagna son bureau , où il avait pris l’habitude de travailler. Cette pièce qu’on avait eu la gentillesse de lui assigner , il avait parfaitement conscience que c’était une faveur que l’on accordait rarement aux professeurs , à moins qu’ils ne soient plus âgés.
Et que cela avait certainement un lien avec son roman.

Il était installé depuis un moment pour corriger un ensemble de copies , les manches de sa chemise roulées sur ses avant-bras , le col déboutonné , quand on frappa plusieurs coups à la porte.

« Entrez, » dit-il , s’attendant à accueillir un ou une de ses élèves.
Ces derniers venaient de temps en temps , même s’ils préféraient demander des informations en général à la fin des cours.

Buffy se tenait sur le seuil , et sa beauté lui coupa le souffle. Elle portait un pantalon de toile claire qui moulait ses jambes divinement , mais ce qui attira aussitôt son attention fut le bustier fleuri qui découpait la finesse de sa taille et la perfection de ses seins . Elle avait relevé ses cheveux en une masse de boucles un peu désordonnées , et la senteur de son parfum envahit ses narines.
Elle avait dû terminer ses séances de gymnastique une demi heure avant ; il mesura combien elle lui avait manqué depuis une semaine , et les entrevues impersonnelles qu’ils avaient eu avait aiguisé une faim de plus en plus avide.

« Je ne te dérange pas ? »

« Non, entre, » assura t –il en se levant et en venant vers elle.
Il l’observa et elle parut être gênée par l’insistance de son regard.

« Tu as beaucoup de travail ? » continua t –elle en se rapprochant de la table où s’étalaient des copies.
« Assez. Ce sont les premiers devoirs, » expliqua t –il en direction des feuilles éparpillées.

« Tu n’as plus de problème avec la jeune Cynthia ? » demanda t- elle en prenant appui contre le meuble.

« Non , justement , je voulais t’en parler. Elle m’ a dit quelques mots cet après-midi, s’est excusée de son comportement , et a promis qu’elle se mettrait au travail. »

« Elle m’ a tenu le même discours ce matin. M’a simplement annoncé qu’elle allait cesser ses enfantillages , car elle avait compris certaines choses. »

Ils échangèrent un regard incertain.
« Je suppose qu’elle a réfléchi et compris l’incongruité de son attitude. Je suis persuadée que par ailleurs c’est une jeune fille charmante. » dit Buffy .

Spike hocha la tête. Il ne formula pas le fond de sa pensée , mais pour lui ,il était soudain très clair que Cinthia avait dû les apercevoir au Bronze et aux yeux de ceux qui les auraient observés attentivement , leur danse ne pouvait pas paraître autre chose qu’une déclaration.

En ce qui le concernait , cela était clair. Mais il ne savait pas exactement ce que Buffy avait en tête.

« Es-tu complètement installé à présent ? » interrogea t –elle .

Il sourit , n’étant pas dupe de sa tentative de changement de conversation. Elle pouvait être si transparente.. l’avait toujours été ,pour lui.

« Oui, » répliqua t –il d’un ton plus profond. « Es –tu libre ce soir ? »

Buffy sentit son cœur s’emballer sauvagement devant cette manifestation constante de séduction . Il s’était rapproché , se tenait beaucoup trop prés à présent.

« Cela dépend. »

« Cela.. dépend ? » murmura t –il , un sourcil haussé. « Tu veux peut-être savoir si je sais faire la cuisine ? »

« Non » Elle le dévisagea lentement. Ses traits harmonieux avaient gagné une légère maturité qui le rendait absolument magnifique. Elle se souvint des mots de passion qu’elle avait découvert dans son œuvre et ses yeux prirent un éclat plus froid , que Spike nota immédiatement.

« Je crois qu’il faut qu’on parle, tous les deux. »

« De quoi aimerais-tu parler , amour ? » demanda t –il avec une voix tendre.

« J’ai lu ton livre. »

Il attendit. Elle vibrait de.. colère, et d’un autre sentiment qu’il ne déterminait pas.

« Maman ne plaisantait pas quand elle me disait que tu y faisais des révélations fracassantes. »

« Que veux-tu , c’était la jeunesse et la folie. »

« Et l’amour ? »

Il la contempla gravement . « Ce livre parle d’amour, en effet, » assura t- il de sa voix de velours.


Elle lui en voulut d’éviter de répondre à sa question.
Mais elle avait trop d’orgueil pour lui demander directement quelle place avait tenu Drusilla dans sa vie.
Une place d’une importance capitale, si elle pouvait en juger par les mots bouleversants .. Elle se sentit fragile.

« Je ne comprends toujours pas pourquoi , après tes années à Oxford et les mois à New York , tu aurais satisfaction à venir dans une obscure ville de Californie. » dit-elle avec humeur.

Ses yeux verts devenaient chatoyants , gorgés d’une lumière qui le grisait.

« Alors à toi de trouver la réponse.. » souffla t –il , posant une main sur sa taille.
Elle tressaillit violemment mais ne bougea pas.

« N’as –tu pas l’impression que nous nous sommes dit au –revoir il n’ y a pas si longtemps ? » haleta t-il , son visage penché vers elle.
Elle entrouvrit ses lèvres et il vint capturer sa bouche si légèrement qu’elle en ressentit une frustration intense. Il mordilla , lécha , et suça la ligne voluptueuse de ses lèvres.

« Tu as un goût de fruits.. » murmura t –il , et il continua à goûter la douceur parfumée de sa chair. Elle portait un brillant , dont le parfum d’abricot avait à présent envahi sa langue.

Quand il se redressa , elle crut qu’il allait s’éloigner , et elle saisit sa nuque avec force.
Mais il l’embrassa encore avec une hargne sauvage , une faim aiguisée par tous les mois où il avait désespérément rêvé de cette étreinte.

« Maintenant ? » dit-elle , s’accrochant à ses épaules.

« Maintenant ? » répéta t-il , les yeux chavirés. « Dis –moi ce que tu veux , amour.. » IL emprisonnait sa taille d’une main , et de l’autre , explorait la rondeur d’un sein.
Elle haletait , le front contre le sien. Il passa son pouce lentement sur le mamelon qu’il sentait se dresser sous la finesse du bustier.

« Maintenant , nous pourrions aller.. »

Il reprit ses lèvres , et elle gémit , le visage en arrière , offerte. Il changea la place de sa main
gauche , passant de la taille à la nuque , et défit les agrafes du bustier . Quand elle reçut le contact direct de sa paume sur son sein , seule la dentelle de son soutien-gorge une barrière entre leurs corps , elle cessa de l’embrasser.
Elle était entièrement plaquée contre lui , les jambes entre ses jambes un peu écartées , et elle baissa les yeux sur l’espace de chair qu’il caressait avec une fascination singulière.
Spike éprouvait une nervosité qui le troublait , mais qu’il cachait avec maestria. Il agaçait le bourgeon tendre , et frottait autour de lui , en cercles concentriques , la totalité du sein.
Elle portait la lingerie la plus exquise .

« Que disais-tu ? » haleta t –il .

Buffy respirait bruyamment. Une multitude de petites flammes de plaisir couraient sur sa peau , sur son ventre. Elle découvrait combien sa poitrine était une zone érogène terriblement sensible , et , réalisant que Spike était à l’origine de cette révélation , elle éprouva de l’excitation mêlée de crainte.
« Je disais.. Oh… »
Il s’était penché , et appliquait sa bouche ouverte sur le globe de chair douce. Elle allait le repousser.. elle n’était pas venue pour.. Ils étaient dans son bureau.. n’importe qui pouvait entrer..
Elle sentit le désir mouiller son sexe avec une force brutale , s’arqua contre sa bouche , alors qu’il suçait le mamelon à travers la soie.

« Oui.. bébé ,oui.. » râla t –il , la saisissant à deux mains sur ses hanches , et attaquant l’autre sein avec la même gourmandise éhontée.

« Spike.. ! » dit-elle. Mais sa voix de gorge ressemblait à une prière , non à un avertissement.

Il n ‘ y avait rien de plus érotique que de subir les caresses de la langue d’un homme , alors qu’elle n’était pas entièrement dévêtue.. songea t –elle , acceptant les vagues de volupté qui baignaient son esprit et son corps , continuellement.
Il accompagna le passage de sa langue , suçant et aspirant chaque pointe , d’un mouvement rotatif de son bassin. Et Buffy sentait sa tête tourner , ses jambes faiblir , et son sexe s’embraser.
Il releva soudain son visage , et il portait une telle expression de félicité qu’elle en fut étourdie.

« Je ne souhaite rien de plus fort que de continuer.. » chuchota t-il. « Mais , nous serions mieux chez moi. »

Ces paroles agirent comme un réveil pour les sens aiguisés de la jeune femme.
Elle le repoussa , et , avec fébrilité, entreprit de rattacher les minuscules boutons. En silence , il l’aida.

« Buffy.. »

« Allons-y. A moins que tu n’aies encore du travail à terminer, » dit-elle avec brusquerie.

Elle fit quelques pas loin de lui , passa une main un peu tremblante sur son front.

« Oui , j’ai encore du travail, » soupira t –il avec un brin d’exaspération. « Mais j’ai tout mon temps pour le finir. »

Il jeta un œil à sa montre. « Il n’est pas loin de six heures. Nous allons nous arrêter pour prendre de quoi manger , et je te fais les honneurs de mon nouvel appartement , qu ‘en dis –tu ? »

Elle hocha la tête. Elle avait repris le contrôle d’elle même , l’observait entre indifférence et curiosité.
Il réprima un grognement et rassembla rapidement ses copies , qu’il rangea dans sa pochette noire.


Le trajet se passa dans un silence presque complet. Buffy s’étonna une fois de plus , de constater combien cette absence de paroles n’était pas inconfortable entre eux, combien il leur avait toujours été si facile d’être l’un aux côtés de l’autre , sans parler , et d’en éprouver un bien-être parfait.
Même si le dernier silence entre eux avait gardé les couleurs du chagrin.

Elle observa son profil , la ligne droite , aiguisée de sa mâchoire , et la courbe sensuelle de sa bouche, puis la blondeur séduisante de ses cheveux qui , en cette fin de journée , avaient un petit air indiscipliné délicieux.

Elle réprima un soupir. La sensation d’être avec son William et un inconnu affluait de manière intempestive et cela l’agaçait.
Il fallait qu’elle accepte une fois pour toute qu’il avait changé . Et d’ailleurs , ces transformations se rangeaient apparemment dans une catégorie positive.. n’est-ce pas ?



« Qu’est-ce que tu aimerais pour ton dîner ? » demanda –t- il en s’arrêtant à hauteur de plusieurs magasins d’alimentation .

Elle haussa les épaules. « Tu n’as vraiment rien chez toi ? »

« Tu sais le frigo d’un célibataire est toujours désert. Mais si tu prends l’habitude de venir , je pourrais faire un effort. » Il haussait un sourcil taquin , et lui fit un clin d’œil. Elle ne releva pas le sous-entendu de sa remarque.

« Pizza ? » suggéra t –elle.

« Entendu. » Il disparut . Elle suivit sa silhouette puissante alors qu’il marchait sur le trottoir , admirant la largeur de ses épaules et ses avant-bras bronzés. Plusieurs visages féminins s’éclairèrent sur son passage.
Il était d’une séduction infernale , et cela la contraria. Etait-il envisageable de se laisser emporter par l’attrait indéniable qu’elle avait eu pour lui depuis le premier jour ?

Mais si cette attraction était entravée par leurs situations respectives cinq ans auparavant , plus rien aujourd’hui ne les empêchait de donner libre cours à leurs désirs.

Désirs..
Elle eut la sensation de sa bouche , rendant humide la soie de son soutien-gorge , s’enroulant doucement..
Elle sentit que les battements de son cœur s’amplifiaient. La façon fervente avec laquelle il l’avait caressée ressemblait aux manières débridées de William. Mais elle se rendait compte qu’il n’y avait plus cet aveuglement , cette faim désespérée qu’avait affiché le tout jeune homme.
Spike avait une maîtrise de lui-même assez déroutante.

Elle se demanda en son for intérieur quelles tentations le feraient s’enflammer.



Elle sursauta quand il ouvrit la portière , et déposa une grande boite sur le siège arrière.

Il l’enveloppa d’un regard pénétrant , s’attardant sur ses joues . Elle le fusilla d’un regard qui semblait dire : « Si tu fais une réflexion déplacée , je descend de cette voiture. »

Il se contenta d’un sourire ironique.

« Toi non plus tu n’as pas emménagé depuis longtemps, » souligna t –il au bout d’un moment.

« Non , c’est vrai, » reconnut-elle. « Est-ce un moyen de me demander de connaître l’endroit ? »

« Naturellement. Giles m’a simplement révélé que tu n’étais pas très loin du lycée à pied. »

Buffy lui jeta un regard amusé. « Nous sommes presque passés devant il y a quelques minutes. »

« Et combien de temps crois-tu que tu pourras encore résister ? »

« Résister ? » répéta t –elle en haussant un sourcil .

« A m’emmener là bas. »

« Dans tes rêves ! » se moqua t –elle.


Spike resta sans répondre mais lui sourit.
Etre dans une voiture avec elle à ses côtés paraissait si ordinaire . Mais ce n’était pas le cas. Et cela ravivait des souvenirs amers et merveilleux. Un désir sourd , brûlant ses veines.

Des tourments qu’il croyait avoir enfoui dans l’océan de caresses d’autres femmes.
Comme il se trompait.


A suivre.





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