Chapitre 15-


Au sortir de leur douche , Buffy réalisa qu’elle avait oublié le petit sac d’affaires de rechange qu’elle avait pris soin d’emporter la veille, dans la voiture. Le corps enroulé dans une serviette , elle s’assit sur le bord du lit , alors que Spike évoluait , entièrement nu. Il frotta ses cheveux puis jeta négligemment la serviette au sol , alla ouvrir un tiroir de l’armoire , en sortit un tee-shirt blanc et un jean . Une fois qu’il eût enfilé son pantalon , il s’approcha de la jeune femme .

« Je suis ravi de constater combien tu as l’air d’apprécier ma silhouette, » plaisanta t –il , « mais dis –moi.. »
Il s’agenouilla à sa hauteur. « As-tu besoin de quoi que ce soit ? »

« Je ne vais pas remettre ma robe . Et les affaires que j’ai prévues sont toujours dans ta voiture. »

« Oh , je peux te prêter une chemise à moi. »
Elle haussa un sourcil interrogateur.
« Le temps que nous prenions un café, » précisa t –il en se redressant. Il enfila son tee-shirt et elle reconnut que le blanc était aussi flatteur que le noir sur lui. Il partit vers le couloir et elle le vit ouvrir une porte à glissière le long du mur.

« Je n’ai pas fini mes rangements. J’ai des habits un peu partout, » expliqua t –il en revenant avec une chemise de coton bleu marine . « Essaie. »

Elle se leva et lui prit le vêtement des mains , se dirigeant vers la salle de bain attenante.

« Voyons amour, inutile de t’en aller. Après ce que nous avons fait toute la soirée.. »
Sa voix était une caresse de velours sur sa peau. Buffy ne se retourna pas , mais laissa tomber le tissu éponge qui la protégeait.
Elle l’entendit retenir un soupir étranglé et eut un petit sourire de satisfaction. Elle poussa du pied les deux serviettes . Elle pouvait sentir le feu de son regard et frissonna violemment en passant un bras puis l’autre dans chaque manche. Il y avait quelque chose d’infiniment séduisant à porter le vêtement de l’homme avec qui on avait fait l’amour toute la nuit précédente..

La chemise était ample et arrivait juste au haut de ses cuisses. Elle se débattait avec le premier bouton quand elle vit qu’il était juste derrière elle.
Spike avait admiré sa silhouette , la rondeur délicate de ses hanches , la chute de ses reins , et il brûlait du désir de la posséder encore.

« Laisse-moi t’aider, » ronronna t –il en la faisant se retourner vers lui. Elle portait un petit air espiègle , et il passa son pouce le long de ses lèvres. Celles-ci s’entrouvrirent aussitôt.

« Dieu.. tu es si belle, » murmura t –il en écartant les pans de la chemise et en saisissant chaque sein dans la paume de ses mains.

« Est-ce que tu m’aides.. là ? » souffla t –elle .

Il caressait les globes de chair plus pâle, alors que le reste de son corps avait une lumière dorée qui lui donnait envie de grappiller et de lécher chaque once de sa peau. Elle avait une respiration un peu haletante, et il eut un sourire victorieux.

« Tu n’imagines pas que je serais rassasié de toi ce matin ? »

« Je ne sais pas.. » Elle vacilla , et il la fit s’appuyer au mur. « Spike.. »

Il se pencha , captura ses lèvres dans un baiser demandeur , lent. Quand il la libéra , ils étaient tous deux pantelants.

« Café.. ? » balbutia t –elle . Il glissait ses mains le long de ses côtes , descendant inexorablement vers la jonction de ses cuisses.
Il passa sa main gauche derrière sa nuque , et elle gémit quand ses doigts s’aventurèrent dans la chaleur moite de son sexe.

« Oui.. » Il parsemait son cou de petits baisers , elle attrapa ses épaules , consumée par un besoin irrépressible de connaître encore le bouleversement de tous ses sens.

« Tu es douce.. mouillée.. » Il frottait son clitoris et agaçait l’entrée de son sexe. « Je veux te pénétrer.. encore. »

« Spike ! Il est tard.. je.. » balbutia t –elle.
Il entra deux doigts en elle et pompa à un rythme régulier.
« S’il te plaît, amour.. »

Elle ouvrit davantage une cuisse , tendant son ventre vers lui.

« Oui, comme çà, bébé.. ma douce.. » Spike reprit les lèvres ouvertes , haletantes. Elle tremblait et son bassin ondulait doucement . « C’est bon.. ?.. Dis-moi , amour.. dis-moi combien tu aimes ce que je te fais.. » Sa voix devenait profonde , envoûtante.
Ils restaient front contre front , et il regardait le plaisir se répandre sur les traits de cette femme qui le fascinait.

« J’aime.. ce que tu me fais.. »

« Et moi j’aime te faire jouir. » Il écrasa leurs bouches l’une contre l’autre alors qu’elle succombait à une jouissance fulgurante. Quand les pulsations se calmèrent à l’intérieur de son intimité soyeuse ,il retira sa main et vint lécher ses doigts l’un après l’autre. Elle rougit intensément.

« Tu es. .. tu es incorrigible, » dit-elle avec pétulance.

Il eut un rire chaud , sensuel. « Et toi tu es irrésistible , amour. »

Il boutonna la chemise entièrement et elle darda sur lui un regard qui se voulait sévère. Quand il eut terminé , elle quitta la chambre de son pas dansant et il disparut dans la salle de bain. « J’arrive ! » dit-il .


Dans la cuisine ensoleillée elle se percha sur un tabouret, croisant les jambes. Il la rejoignit une minute plus tard et l’enveloppa encore d’une expression affamée .

« Je ne sais pas si c’est bien raisonnable. »

« Quoi donc ? » demanda t-elle d’un air dégagé , feignant de contempler les fleurs magnifiques à travers la fenêtre.

« De rester en ma compagnie alors que tu es nue sous cette chemise. »
Il eut un sourire gourmand et narquois , mais néanmoins s’affaira à remplir la cafetière d’eau et de café.

« As-tu faim ? » Il ouvrit la porte du frigo. « Je peux te préparer des œufs brouillés.. ou . .. »

« Oh non , je prendrais plutôt des céréales ,ou un fruit ? »

Il se gratta la tête et se pencha . « Voyons voir.. Il faut à tout prix que je j’aille faire quelques courses, » admit-il , en notant les étagères au trois quart vides. « Mais j’ai des pommes ! » annonça t –il triomphalement en exhibant deux fruits rouges vifs.

L’odeur du café se répandant , Buffy savoura le bien être de cette intimité. Il était à la fois stupéfiant et naturel d’être ainsi à l’aise avec Spike . Il déposa deux tasses sur le comptoir, du sucre , du lait. Elle se dit qu’elle prendrait vite l’habitude de passer la nuit chez lui..

Ils commencèrent à manger et à boire en silence. Il s’était assis en face d’elle , et elle surprit souvent son regard pensif sur elle. Elle s’aperçut que la matinée était déjà bien avancée en jetant un œil sur sa montre , mais elle n’avait aucune envie de partir.


« Pourquoi n’avez vous jamais vécu ensemble , toi et Angel ? » Cette question sortie abruptement des lèvres de Spike la fit quitter sa quiétude rêveuse. Elle le regarda avec méfiance.

« Pourquoi veux-tu savoir cela tout d’un coup ? »

« Ce n’est pas ‘tout d’un coup’.. » soupira t –il. « Je me suis souvent imaginé que dés que tu serais un peu plus âgée, si vous étiez toujours ensemble, il paraissait naturel que vous viviez au même endroit. Et vous étiez même fiancés , non ? »

Il y avait aucune dérision dans la tonalité de sa voix, juste une sincère curiosité. Elle se mordit la lèvre inférieure , et Spike vit combien elle paraissait tout à coup souffrir. Etait-il le plus insensible des imbéciles, se dit-il , alarmé. Il allait se confondre en excuses pour avoir abordé le sujet , quand Buffy parla.

«Ces fiançailles.. elles étaient surtout une façon d’apaiser mes parents .» dit-elle d’une voix calme , un peu heurtée. « Je vivais sur le campus et c’était très bien ainsi. Angel.. Angel était un homme très occupé, et moi.. une étudiante. Au début c’était la meilleure solution. Mais au bout d’un an ,ou deux , quand j’ai évoqué la possibilité que je déménage , il persistait à penser que nos vies étaient trop différentes. . »
Elle eut une moue un peu amère. « Il vivait assez loin de l’Université et cela aurait été plus difficile dans le quotidien pour moi. »

Spike garda pour lui les invectives qu’il sentait naître sur le bout de sa langue. La dernière fois qu’il s’était emporté contre celui qu’il méprisait , Buffy était partie.

Il n’était pas le moins du monde surpris d’apprendre qu’Angel avait profité de la situation. Gardant sa liberté de mouvement , séduisant Buffy avec des soirées ou des week-ends , mais refusant le seul engagement qui aurait comblé la toute jeune femme qu’elle était.

« La troisième année où nous notre relation s’est peu à peu détériorée , j’avais compris que je.. que je n’étais pas exactement ce qu’il attendait. »

Elle le fixa droit dans les yeux , le menton dressé , fière et impétueuse, l’incitant à lui opposer la moindre réflexion.

« Je suis désolé. » murmura t –il . « Comment a t –il pu être aussi aveugle ? »

Il s’interrompit et baissa son visage. Elle le scruta avec attention , la tête un peu penchée , attendant qu’il continue.

« J’étais persuadé que tu serais mariée, quand je suis arrivé à New York il y a un an. »
Il lui adressa un petit sourire contrit.

« Je suppose que tu n’as pas eu de mes nouvelles pendant toutes ces années. Mais quand tu as rencontré Giles, vous avez parlé de moi ? » interrogea t –elle.

« Oui. Je pensais qu’il allait m’annoncer ton mariage. Il a simplement expliqué que tu était toujours avec Angel. Et que ton père était parti. »
Il vint poser sa main sur la sienne. « Cela m’a fait de la peine pour Joyce. Mais je dois avouer que je l’ai trouvée dans une forme remarquable quand je suis allée lui rendre visite. »

« Oui, elle va bien. Le départ de papa .. Disons que c’est une bonne chose. Leur couple ne se portait plus aussi bien. Et maman est une femme indépendante ! » termina –elle avec un sourire fier.

« Je n’en doute pas, » acquiesça t –il.

Un silence un peu incertain flotta entre eux. Il s’en voulait d’avoir mentionné le passé, dans la quiétude d’un matin où tout semblait paisible entre eux. Mais il mourrait de savoir tant de choses. Il savait que Buffy avait été naïvement mais sincèrement amoureuse de cet homme qui avait finalement préféré faire sa vie ailleurs. Et il ne cessait de se demander si elle ne garderait pas toujours des sentiments pour lui.
Un premier amour est une époque tellement marquante dans l’existence.
Elle s’était levé et ramenait la cafetière.

« Nous terminons ? » dit-elle.

« Oui, je veux bien une goutte de café , encore, » sourit-il.
Quand ils furent servis tous les deux , il rapprocha leurs tasses et , la saisissant par la main , la fit se tenir prés de lui.

« Viens sur mes genoux, » pria t –il.

Elle était aussi légère et parfumée qu’une rose, songea t –il poétiquement.

« Merci, » chuchota t –il en passant son nez dans son cou. Il se redressa et l’embrassa avec légèreté.

« Pourquoi ? » dit-elle avec un petit air surpris.

« Pour avoir répondu à mes questions indiscrètes à propose d’Angel. »

« C’est un passé que j’efforce de regarder avec sérénité , même si ce n’est pas toujours facile, » admit-elle.
Dans cette chemise à lui , elle lui faisait tourner la tête. Elle but le reste de sa boisson à minuscules gorgées , et il la tenait par un bras protecteur autour de sa taille mince. De son autre bras , il prit sa tasse .

« Ta mère a proposé que je passe en fin d’après-midi , » dit-il , enfouissant son nez dans ses cheveux.
Elle tourna un visage surpris. « Elle m’a promis qu’elle devait regarder dans votre sous-sol pour voir si elle ne pouvait pas me prêter un vieux fauteuil pour mon bureau. »

« Oh , eh bien il doit surgir d’une chaise ancienne qui vient de mon grand-père. Tu as dû faire agir ton charme pour qu’elle accepte. »

« Mais c’est elle qui a parlé de cela quand elle a su que je m’installais . »

« Je le sais bien ! » dit- Buffy , enjouée , en se tournant un peu plus vers lui. « Maman a toujours eu un faible pour toi. »

« Ah oui ? » murmura t –il d’un souffle un peu rauque. Il nota combien il pouvait admirer les jambes nues , le haut charnu d’une cuisse. La chaleur de savoir qu’elle était nue sous la simplicité du vêtement rendit sa verge à nouveau dure. Il glissa une main à l’intérieur , caressant la peau satinée de son ventre. « Et sa fille ? Que pense -t elle de moi.. ? »

Elle se plaqua contre son torse avec un gémissement. Il l’emporta , alors qu’ils étaient perdus dans un baiser aussi langoureux et affamé que les précédents.
Quand il la fit coucher sur le bord du lit , retroussant la chemise sur son sexe offert , elle rejeta son visage en arrière . « Oui.. oui.. Spike.. »

La façon un peu râpeuse, si douce et suppliante dont elle prononçait son prénom , le mettait dans une ardeur démesurée.

Il laissa délibérément la chemise ouverte , dégageant les seins voluptueux, dont les mamelons étaient devenus très tendus. Il but la vision de son ventre plat , frémissant , et la toison légèrement humide de son sexe.
Il retira son tee-shirt d’un geste sec puis ouvrit la boucle de son pantalon. Il frotta le bout de sa verge lentement , alors qu’elle attendait , le regard brillant, un voile d’extase descendant déjà sur son visage magnifique.

« Maintenant.. » gémit-elle. « Viens.. »

« Oui amour.. Dieu, tu es.. » Il enfonça sa verge avec un mouvement puissant et relâcha la respiration qu’il retenait. A genoux, lui maintenant les cuisses ouvertes , il fit aller et venir son sexe jusqu’au bout. La sensation d’être enfoui en elle était incomparable.
Elle l’accueillait et s’ancrait à ses bras.

Est-ce que ce serait ainsi toujours , entre eux ? se demanda t –il , grisé.

* * * * * * *

Il espérait secrètement qu’au moment où il viendrait rendre visite à Joyce , sa fille trouverait un prétexte pour passer. Mais quand il sonna , Madame Summers était visiblement seule .

« Spike ! » dit-elle avec un sourire affable. « Entrez . »

Elle le laissa passer dans le hall. « En plus du fauteuil j’ai trouvé une petite commode de rotin blanche. En auriez-vous l’usage ? »

« Pourquoi pas, » acquiesça t –il , heureux d’être en la compagnie enjouée de cette femme.

Ils descendirent au sous-sol. Celui ci était encombré d’un grand nombre d’objets hétéroclites. Elle désigna un petit meuble blanc à trois tiroirs et il songea que cela lui rendrait service dans la salle de bain.

« Çà vous plaît ? Et le fauteuil est très confortable , vous verrez. »

« C’est parfait. Merci beaucoup Joyce, » dit-il en souriant. « Je vais les monter tout de suite et les installer dans la voiture. J’ai rabattu les sièges arrières, » précisa t –il.
Il s’empara d’abord du fauteuil qu’il remonta sans difficulté , puis, après l’avoir laissé dans l’entrée , trouva Joyce qui l’aida à transporter la petite commode.

Pendant qu’il arrangeait le mobilier , Joyce prit place dans la banquette installée sous le porche. Ils échangèrent quelques mots .

« Vous avez le temps de prendre quelque chose ? » demanda t –elle en pénétrant dans la maison.

Il la suivit. « Avec plaisir. Etes-vous toujours libre le Samedi ? » s’étonna t –il quand ils arrivèrent dans la cuisine ensoleillée. « Je croyais que c’était le jour le plus chargé pour une galerie. »

« Il y a des visites , mais j’ai une collègue qui adore cet aspect là du métier ! » avoua t –elle avec un petit sourire . « Moi je suis plutôt dans la recherche d’objets , et le classement. »

Ils burent un citron pressé . Joyce parlait de ses satisfactions à voyager , et il l’écoutait avec intérêt.

« Maintenant que nous avons fait le tour des sujets les plus ordinaires, dites-moi.. »
Il l’écoutait , le visage un peu penché. Il était adorable. « ..Dites –moi la véritable raison qui a poussé un jeune romancier vivant à New York pour venir s’enterrer dans une petite ville de Californie ? »

« Mais aucune raison particulière, » dit-il d’un ton calme. « J’ai toujours beaucoup aimé les Etats-Unis. New York a été une opportunité fantastique , mais l’enseignement y était difficile , l’environnement aussi. Et même si j’ai pu profiter de toutes les possibilités d’une existence trépidante , ce n’est pas exactement dans mon tempérament. »

Elle l’observait avec un regard bienveillant.

« Et comment se passe cette nouvelle vie, depuis? »

Cette fois leurs regards étaient chargés de compréhension mutuelle. Se doutait-elle que William n’avait pas vraiment oublié les quelques jours très particuliers qu’il avait vécu ici ?

« Elle se passe.. bien, » reconnut-il .

Elle hocha la tête et l’enveloppa d’une expression douce.

« Vous méritez d’être heureux , William. » Il tressaillit , mais ne dit rien.
Il éprouva soudain une paix profonde, comme si la bienveillance de Joyce apaisait ses doutes et ses peurs.

* * * * * *


La plage commençait à se vider. En cette mi Septembre , les journées se faisaient plus courtes , et sous le soleil finissant , l’étendue de sable beige prenait des reflets ocre de toute beauté.
Quand Willow avait proposé à Buffy de passer l’après-midi au bord de la mer , elle avait accepté avec empressement.
Elle éprouvait un tel tumulte d’émotions après le tour sexuel et exacerbé qu’avaient pris les relations entre elle et Spike, qu’elle se retrouvait incapable d’agir normalement.
Son amie avait été d’une discrétion exemplaire durant ces derniers temps, même sachant que quelque chose naissait entre la jeune femme et le professeur de littérature le plus séduisant du lycée.
Elles marchaient côte à côte et leurs pieds nus s’enfonçaient dans le sable humide . Des vagues d’eau froide faisaient frémir régulièrement Buffy .

« J’ai l’impression de ne pas décider.. » murmurait-elle. « J’ai l’impression.. qu’une partie de moi est heureuse de se laisser faire, d’écouter tout ce que veut Spike, et une autre partie est persuadée qu’elle se met en danger. »

« En danger ? » s’étonna Willow. « Comment peux-tu dire çà ? »

« Je veux dire.. pour mon cœur, » souffla Buffy d’une voix plus incertaine. « Comment savoir si je ne m’engage pas vers quelque chose qui me fera souffrir ? »

« Oh Buffy, tu sais bien qu’on ne peut jamais répondre à cette question. Je me rends compte qu’Angel t’a laissée avec un sentiment d’insécurité. Mais , cela fait un an que vous vous êtes séparés , tu dois envisager les relations sous un jour plus positif. »

« Je le sais ! Mais.. en fait cela n’a rien à voir avec Angel. »

Willow la regarda plus attentivement. Son amie avaient les yeux rivés à l’horizon .

« Bien sûr je ne peux pas faire comme si je n’avais pas été amoureuse de lui , ou comme si je n’avais pas été affectée par son départ.. Mais Spike est si.. si différent. Si passionné. »

« La passion serait plutôt une bonne chose, » souligna Willow avec un beau sourire.
« Oui.. »

Elles arrivaient au bout de la plage et décidèrent d’un commun accord de faire demi tour. Un vent léger se levait , Buffy resserra son ample gilet de laine blanche autour de ses épaules.


« Je n’étais pas prête pour sa passion , il y a bientôt cinq ans, » reprit –elle d’une voix songeuse.
« Je suppose qu’il ne savait pas vraiment lui-même ce qu’il recherchait. »

« Est-il vraiment un être différent du jeune William ? »

« Par bien des côtés , oui. Mais parfois.. j’ai eu l’impression d’être en face de lui. Je ne saurais pas te dire dans quelles circonstances. .. Ce sont plutôt des sensations fugitives. »

« Je crois que Spike est sincèrement intéressé par toi. »

Buffy tourna un visage surpris vers la jeune femme rousse qui prit une expression un peu embarrassée.

« Non pas que j’ai parlé avec lui , ou quoi que ce soit. Mais pourquoi serait-il venu à Sunnydale tout d’un coup ? Si tu dis qu’il a été très attiré par toi la première fois, il y a des chances pour qu’il ait eu envie de savoir ce que tu devenais. Si Giles lui a appris que tu étais seule depuis un an.. »

« Quand il est arrivé à New York en Septembre l’année dernière , il pensait que j’étais peut-être mariée, » murmura Buffy avec un petit sourire. « Mais il a beaucoup de ressentiment pour Angel, » poursuivit –elle d’un ton plus sérieux.
« Ecoute , le meilleur conseil que je puisse te donner est d’écouter ton instinct, » affirma Willow avec résolution.


« Mon instinct, » répéta Buffy. Ses beaux yeux clairs prirent une nuance rêveuse. Les vagues du Pacifique prenaient des éclats d’or pur et le ciel virait à un rouge incandescent.


« Alors j’ai envie de me noyer .. corps et âme. »


A suivre.





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