Chapitre 20.


En cette fin de Novembre , le temps était d’une pureté exceptionnelle. Spike avait suggéré qu’ils déjeunent à l’extérieur , et Buffy avait accepté. La veille ils avaient rendu visite à Joyce à la galerie , où se tenait une exposition. Puis ils étaient allés chez la jeune femme , qui avait invité Tara et Willow à se joindre à eux pour un dîner à base de cuisine chinoise.
Les jeunes femmes avaient été d’une attention captivée quand Spike avait raconté certaines de ses aventures newyorkaises.
Puis il était resté toute la nuit , comme cela leur était arrivé plusieurs fois depuis que leur relation avait pris un caractère sensuel si exacerbé.
Il était parti à l’aurore , laissant une Buffy ensommeillée et alanguie dans les draps , lui promettant qu’il allait s’occuper de tout pour ce pique-nique improvisé.

Elle terminait d’arranger sa tenue , un pantalon jean et un pull marron fin qui moulait délicatement ses formes. Elle avait pris soin de porter son collier , mis en valeur par le léger décolleté en V . Elle était en train d’attacher ses cheveux en une couette souple quand on sonna.

Spike se tenait sur le seuil , vêtu d’un pantalon de toile marron foncé et d’un pull blanc cassé . Elle se demanda brièvement si c’était le même vêtement qu’avait possédé William. Le pull lui allait bien , sa blondeur prenait un aspect éclatant et quand elle vit combien ses petites boucles étaient désordonnées , elle le trouva tout simplement magnifique.
Il la prit aussitôt dans ses bras pour un baiser à la fois doux et langoureux , et elle ne put qu’oublier le reste du monde quand il l’enveloppa de ses bras et la plia aux besoins de sa bouche talentueuse.

« Bonjour , amour, » murmura t –il en gardant son front contre le sien.
« Bonjour, » souffla t – elle . « Où allons-nous ? »

« Laisse –moi te faire la surprise », dit-il avec chaleur.

Sur la route elle fit mine de s’absorber dans ce qui l’entourait , mais elle avait immédiatement noté qu’il prenait la sortie pour Ming River. Une excitation lui envoya des frissons le long de la colonne vertébrale, et quand elle l’observa à la dérobée , il se contenta de la regarder en haussant un sourcil .

Il faisait une douceur remarquable , et quand ils arrivèrent au sommet de la colline , un sentiment vivifiant s’empara de Buffy. C’était une sensation extraordinaire de revenir en cet endroit chargé de souvenirs , alors que la dernière fois où elle s’était trouvée là , elle était seule , tourmentée par les moments douloureux de leur passé.
Il sortit le panier du coffre , verrouilla la voiture puis ils se dirigèrent vers le lieu le plus reculé , le terre-plein dominant la allée de façon spectaculaire. Il eut la délicatesse d’étaler sur l’herbe sèche un plaid , où elle prit place immédiatement. Elle ouvrit les boutons de sa veste et eut un petit soupir de détente.

« Quelle journée merveilleuse , » soupira t –elle en s’allongeant.

Spike se laissa tomber à ses côtés .

« Merveilleuse, » agréa t –il .
Il se mit dans la même position , leurs corps se touchant.

« J’ai toujours aimé m’allonger pour regarder le ciel, » murmura t –elle.

« Moi aussi. Mais il n’ a jamais été beau comme ici. »

« L’Angleterre a bien quelques belles journées. »

« Oui. Mais il y a une lumière différente ici. Le seul ciel qui me rappelle un peu cet éclat est celui de l’Ecosse. Je me souviens encore des vacances extraordinaires que j’ai eues pendant une semaine.. »

Elle chercha sa main et l’enveloppa de la sienne.

« Tu y étais avec tes parents. »

« Oui. J’avais treize ans et je passais tout mon temps dehors. Et il y a plusieurs journées avec du grand beau temps.. On aurait dit que le ciel était purifié , immense. Cela m’ a incité à écrire mes premières poésies , je crois, » termina t –il avec un petit rire.

« Des poésies dont tu dois toujours me parler, » remarqua t –elle. Elle fronçait son petit nez.
Il se tourna ers elle et passa un bras autour de sa taille , fouilla son cou avec ses lèvres.

« Je te promets que je te lirai de la poésie. Mais pas forcément la mienne ! »

Elle remplit ses poumons , et sa veste s’ouvrit davantage. « Je trouverai bien un moyen pour te persuader, » dit-elle .

Il se redressa sur un coude et la contempla. Elle portait une expression mutine . Il respira son parfum , l’odeur d’une nature fraîchissante , et eut l’impression de se retrouver cinq ans en arrière. Il glissa son doit le long de son cou , elle portait le collier de corde et de soie , et cela seul représentait un symbole inouï de l’attachement qu’elle lui portait.
Même si ni l’autre n’avait prononcé de mots engageant leurs sentiments , il avait noté combien elle faisait l’amour avec un abandon toujours plus marqué. Et les regards qu’elle lui adressait quand elle l’accueillait , quand elle le recevait en elle.. mon Dieu , ses regards le faisaient trembler intérieurement.

« Des moyens pour me persuader ? » répéta t –il d’une voix plus rauque. « Je suis insensible à la moindre torture , je ne crains pas les chatouilles , et aucun chantage n’a de prise sur moi, je le crains. »

« Et si je te demande avec ..ma bouche , ma langue.. sur certaines parties de ton corps.. » chuchota t-elle d’une voix prometteuse. « Crois –tu que tu dirais non ? »

Il l’observait avec des yeux troublés , et à la seule évocation de sa langue sur lui il eut sous les paupières l’image de Buffy prenant et léchant son sexe avec gourmandise . L’image était si vivante qu’il sentit sa verge se durcir prodigieusement. Elle perçut la différence le long de sa jambe et eut un rire perlé , qu’il fit cesser en lui capturant les lèvres profondément , langoureusement.

« Nous en reparlerons dans un lieu plus approprié, » murmura –t-il. Il avait mis une main possessive sur le bas de son entre et la caressa. Elle rougit et interrompit son geste.
« Spike.. ! »
Il adorait qu’elle prononce son nom de cette façon un peu essoufflée.

« Qu’y a t –il ? Les seuls promeneurs sont loin. »

« Oui.. mais si tu n’es pas sage nous ne profiterons pas de cet endroit merveilleux , par ce temps merveilleux, » murmura t –elle avec une lueur coquine dans son regard vert.

« Pourquoi ? »

« Parce que j’aurai envie de rentrer plus vite. »

Il adorait quand elle se conduisait ainsi , espiègle , sexy, amoureuse.
Il eut un serrement de cœur . L’était –elle , amoureuse ? Même si elle se délectait chaque fois davantage de tout ce qu’ils faisaient , est-ce l’amour qui la rendait si vibrante ?
Elle nota son expression assombrie, et leva une main vers son visage.

« A quoi penses –tu ? »

« A rien d’important, » sourit-il. « Te souviens –tu de notre rencontre , quand je t’ai offert ce collier ? » Il suivit avec délicatesse le bijoux sur sa peau.

« Evidemment, » dit-elle. « Et je n’ai pas non plus oublié combien tu avais l’air meurtri. Je suis si désolée , Spike. »
Elle se mordit une lèvre. Elle avait failli dire ‘William’ , et elle se demanda comment il aurait pris cette appellation. Il semblait si farouchement opposé à tout ce qui avait pu le lier à ce jeune homme plein de rage et d’ardeur juvénile.

« Je crois que le jour le plus douloureux de ma vie a été lorsque j’ai quitté Sunnydale . J’étais persuadé que je ne reviendrai jamais. »

« Et aujourd’hui tu es là.. » dit-elle doucement. « Et j’en suis heureuse. »

Il s’allongea à nouveau à ses côtés et lui prit la main. Ces simples mots le plongeaient dans le désarroi , la peur. Il lui faudrait bien parler , un jour , avant qu’elle n’apprenne par quelqu’un d’autre. Avant que la vérité détruise la confiance qu’elle avait mise en lui.

« Parle-moi encore de New York » demanda t –elle . « Cette ville me fascine, mais je n’aurais jamais cherché à y vivre. »

« New York a été intéressante , mais ce n’était qu’une étape dans ma carrière. Intellectuellement j’y ai fait des rencontres mémorables , et mon éditeur m’avait mis en contact avec des personnes du milieu littéraire . Cela reste l’aspect le plus passionnant de mon expérience là bas. Mais je n’avais rien à écrire.. après ce premier roman j’ai eu la sensation que ma source créatrice s’était tarie. »

« Mais.. cela devait être un sentiment très pénible. N’as-tu pas toujours écrit ? » s’étonna t –elle.
Elle avait tourné son visage vers lui et il en fit de même. La lumière vive de cette fin d’automne rendaient ses yeux d’une transparence de rêve .

« J’ai retrouvé l’inspiration, » murmura t –il d’un ton profond.

« Pour un autre roman ? » demanda t –elle .

Leurs bouches étaient si prés qu’elles auraient pu se toucher. Spike écoutait les battements affolés de son cœur et se dit que c’était simplement le bonheur d’être contre elle dans ces lieux magiques.

« Non, » dit-il. « Donne –moi tes lèvres , amour. »

Elle eut un petit soupir de dépit qu’il ne veuille pas en dire davantage , mais son visage demeurait serein. Il ferma les yeux pour savourer l’instant unique où la douceur de sa bouche rentrerait en contact avec la sienne , son parfum envahissant ses narines , cette flamme qui le consumait chaque minute un peu plus.


* * * * * *

Ils avaient partagé un repas frugal mais néanmoins délicieux . Avaient savouré la quiétude et la douceur de se retrouver à grignoter dehors , en toute simplicité , et avaient continué à évoquer leur passé. Quelquefois Spike se reprochait de ne pas oser demander franchement à Buffy quels sentiments elle portait encore à Angel, cet homme qui avait troublé son cœur de jeune fille de dix sept ans , et avec qui elle avait eu une relation pendant plus de trois ans. L’incertitude , et la crainte qu’elle reconnaisse l’amour profond qu’elle avait ressenti l’en empêchaient toujours.

L’arrivée successive de plusieurs familles les avaient incité à ramasser leurs affaires et à rentrer.
D’ailleurs , les baisers échangés en guise de dessert , enfin, en accompagnement des pommes qu’il avait mises dans le panier , révélaient une faim sensuelle qu’ils avaient à cœur d’assouvir.

Sur le trajet du retour , Buffy ferma les yeux , bercée par la conduite souple de Spike.
La vitre ouverte , elle était heureuse de sentir le vent sur sa peau , et eut l’impulsion , si brève , de lui proposer de continuer à rouler jusqu’à l’océan. Mais en ce Dimanche , même par cette fin de saison , les abords du Pacifique seraient loin d’être déserts , et elle voulait pour cet instant privilégié où ils retourneraient là bas , des conditions aussi parfaites que la première fois.

Elle réprima un sourire. La jeune Buffy n’avait pas pensé que cette excursion était parfaite, alors..

Et puis ils venaient juste de briser la douleur liée aux souvenirs de leur dernière entrevue , sur la colline de Ming River aujourd’hui. Ils pouvaient bien attendre un peu pour effacer l’amertume de leur étreinte sauvage , enveloppés par la nuit , cinq longues années auparavant..


« Veux-tu un café ? » demanda t –il quand ils furent arrivés chez Spike.

« Non, » murmura t –elle en venant le rejoindre et en l’entourant de ses bras par derrière.

Une chaleur intense enroba tout son être et il tourna légèrement la tête vers elle .
« Oh , et de quoi as-tu envie ? »

« Uniquement de toi, » murmura t –elle.

« Dans ces conditions.. » haleta t –il en la prenant dans ses bras.

Elle rit quand il la fit tournoyer. Se dirigeant vers la chambre à grandes enjambées , il la déposa sans ménagement sur le lit et elle laissa échapper de petits cris de bonheur quand il se déploya au dessus d’elle , jouant le prédateur dangereux. Il s’immobilisa au dessus de son visage , regarda les yeux clairs remplis d’attente exquise , sa bouche entrouverte , sa respiration palpitante. Dans l’échancrure de son pull , il déposa un baiser sur sa gorge.

« Oui, oui.. » gémit-elle en lui prenant la nuque.

« Oh , quelle gourmandise éhontée ! »

« Déshabille-moi.. » pria t –elle.

Il la dévêtit avec lenteur , s’interrompant chaque fois pour l’embrasser. Elle avait placé ses bras en arrière , dans un abandon si exquis , qu’il dû faire preuve d’un grand restreint pour ne pas la pénétrer sauvagement. Il lui retira ses chaussures , puis fit glisser le pantalon le long de ses jambes minces , et frémit devant la perfection de son ventre souple , plat. Elle ne portait plus que sa lingerie , et il revint se poster au dessus d’elle .

« Mon bébé, tu es si désirable, » souffla t –il.

Il vint sucer sa lèvre supérieure , la mordiller , et recueillit ses gémissements. Elle ramena ses bras autour de sa nuque et leur baiser devint intense , dévorant. Puis il se détacha d’elle et il sourit devant l’expression de désir nu que son beau visage marquait. IL lui fit retirer ses mains de son cou , et alors qu’elle l’observait avec un étonnement palpitant , il descendit le long de sa gorge , caressant sa peau avec ses lèvres ouvertes , la pointe de sa langue.

« Offre-toi , amour. »
Quand il posa sa bouche sur la soie de son soutien-gorge , enveloppant le mieux possible un mamelon , elle s’arqua brutalement vers lui.
Il suçait et titillait la pointe sensible avec une telle lenteur mais aussi une telle ferveur que Buffy en ressentait les effets au cœur de sa féminité. De multiples petites ondes couraient à la surface de sa chair , et le plaisir mouillait son sexe , l’inondait . Elle mourrait de désir . Mourrait du besoin qu’il la fasse sienne , par tous les moyens qui lui plairaient.

Jamais elle n’avait souhaité être à la disposition sensuelle d’un homme comme elle était en train de le vivre avec Spike , et c’était une sensation si fascinante qu’elle n’en était jamais rassasiée.

Il frottait d’un pouce le mamelon de l’autre sein , et alternait entre les caresses avec sa langue. L’érotisme de son geste la rendait brûlante , folle.
Maintenant le tissu recouvrant ses seins était collé à sa chair et cette caresse constante qu’il continuait d’exercer la faisait balbutier.

« Je t’en prie.. Spike.. oh ! .. encore.. je.. j’ai besoin.. »

« Oui , je sais mon cœur.. je vais te donner ce que tu veux. »

Il dégagea les seins de leur enveloppe de soie , et elle cria quand il aspira presque brutalement les pointes raidies , enroulant sa langue , suçant et léchant comme un homme désespéré.
Elle haletait plus fort , sentait monter en elle une vague de jouissance qui enflammait la fente de son sexe.
Il s’arrêta et passa sa langue le long de son abdomen , grappillant çà et là par de petites morsures la chair tendre.

« Tu es si belle.. si éblouissante ainsi, » murmura t –il avec une nuance d’émerveillement qui n’échappa pas à la jeune femme. « Tu veux jouir , mon bébé ? »

« Oui , oui.. je t’en prie.. »

Sa gorge laissa échapper un rire chaud , heureux . Il s’agenouilla au sol et saisit chaque petit nœud fermant son string , qu’il retira en prenant son temps.
La vision de son sexe humide , où la perle de son clitoris apparaissait tendue , le rendit ivre. Il passa ses doigts le long des lèvres et elle s’offrit davantage , ouvrant ses cuisses , alors qu’il enveloppait le bouton engorgé à pleine bouche . Elle jouit , d’une manière fulgurante et brutale , son corps entier secoué de spasmes. Mais il continua , léchant et agaçant l’entrée de sa vulve , ajoutant deux doigts qu’il fit pénétrer d’avant en arrière dans une caresse douce. Elle subit une série de jouissances , haletant , gémissant , s’offrant à lui , et quand il lui prit délicatement une jambe pour l’inciter à la soulever et à l’écarter plus , elle sanglota.

« Spike.. Spike.. ! » Sa voix était enrouée , émouvante.

« Dis-moi ce que tu veux, amour, » ronronna t –il , faisant aller sa langue en petits cercles sur la perle exacerbée.
« Toi.. en moi, » haleta t –elle.
Il sembla avoir atteint ses limites lui aussi , car il se redressa d’un mouvement vif et retira son pull , sa poitrine fine et musclée une vision de bonheur pour Buffy qui tendit les bras vers lui .
Il lui prit les mains , enfouit son visage dans ses paumes.

« Oui , je vais te prendre. »

Elle eut un sourire si alangui , si comblé qu’il crut que son cœur allait littéralement exploser dans sa poitrine. Avec des doigts un peu fébriles , il enleva son pantalon et se dressa nu , sculptural.
« Ne crois pas que j’en aurais terminé avec toi après çà, » gronda t –il de sa voix profonde .

Il se mit à genoux sur le lit , l’incitant à replier les jambes , et plaçant ses mains sous ses fesses , empala son sexe d’un seul coup , frémissant terriblement au contact de son corps chaud , soyeux , qui entourait sa verge . Il entama de petites ondulations de son bassin , le dos tendu , appliqué , sa respiration déjà courte , et elle le contemplait avec une telle lumière sur son visage , un tel ravissement , et il lui arrachait des soupirs de satisfactions , des miaulements , des gémissements plaintifs et affamés.

Il ferma brièvement les yeux devant la plénitude ressentie . Les battements de son cœur devenaient fous , elle se tendait vers lui , elle le terrassait.

‘Que je t’aime.. je t’aime.. je t’aime..’ sa voix silencieuse scandait les mots rêvés .

Spike relâcha l’emprise sur les reins de la jeune femme , et changea l’angle de sa pénétration en venant s’allonger sur elle , leurs torses se frottant , leurs ventres se soulevant et s’abaissant.
Il la prenait à présent en longues caresses puissantes , et elle gémissait sans cesse , de petits halètements qui lui donnaient envie de pleurer de bonheur.

Leurs yeux aimantés , ils se guidèrent l’un l’autre jusqu’à l’espace étincelant et saupoudré de soleil où leurs corps s’évanouirent .


* * * * * *

Dans la chambre envahie par l’obscurité , l’odeur de leurs plaisirs demeurait , presque intacte.
Spike s’avança à pas lents vers le lit où les draps froissés et le couvre-lit de velours gisant par terre étaient les seuls signes visibles de la frénésie de leur passion.

Il eut un sourire un peu mélancolique en le ramassant , et l’arrangeant sur le bas du matelas.
Il avait ramené Buffy chez elle , après une après-midi entière vouée aux délice charnels les plus merveilleux. Malgré l’étreinte et le baiser langoureux au pied de la porte de son appartement ,
elle lui manquait comme aux instants les plus douloureux de son passé.
Lorsque , seul dans sa chambre à l’université d’Oxford , il revivait inlassablement leurs étreintes violentes et amères et son départ un matin de Décembre , bouleversé.
Il s’imaginait avoir connu la plus grande souffrance quand il songeait qu’il ne la reverrait sans doute jamais, et qu’elle avait refusé de céder à la tentation. Et pourtant la crainte qui lui broyait les entrailles à présent , la perspective de la perdre , étaient cent fois , mille fois plus effrayants.

Maintenant qu’il avait goûté à la douceur de sa peau , à l’exquise plénitude de s’endormir ou de se réveiller à ses côtés , maintenant qu’il avait touché et caressé intimement chaque parcelle de son corps magnifique et recueilli sur ses lèvres ses gémissements , son plaisir , son bonheur.

Il s’assit par terre , contre le rebord de la couche , les yeux perdus dans le vide. Quelques lumières des maisons environnantes filtraient à travers les stores et il frotta sa nuque.

Comment la joie la plus profonde pouvait –elle s’associer en lui au sentiment aigu d’un échec brûlant ? Une douleur plus forte serra sa poitrine et il ferma les yeux , comprima les larmes qui perlaient sous ses paupières.

Il était revenu à Sunnydale. Il avait tout fait pour être à nouveau en sa présence, et elle avait répondu à son attirance de la façon la plus spectaculaire et la plus bouleversante.
Croire qu’il pourrait se satisfaire de ces instants volés , comme l’assouvissement d’une vengeance ridicule , croire que quelques mois auprès d’elle suffiraient pour étancher sa soif d’elle ,inextinguible , dévorante.. devenait l’erreur de jugement la plus terrible qu’il ait jamais faite de toute son existence.

La passion qui embrasait son cœur et son âme .. il n’en guérirait pas.
Il n’ en guérirait jamais.

A suivre.





You must login (register) to review.