Author's Chapter Notes:
Je vois avec beaucoup de regret que pas une lectrice ne se donne la peine de laisser un commentaire. Cette histoire ne sera donc plus mise à jour ici.
Pour celles qui , éventuellement ???!souhaiteraient lire la suite , je rappelle simplement que toutes mes fictions , ainsi que 'Rose de Decembre ' sont sur livejournal. Pour en connaitre l'adresse , dans la mesure où vous voulez faire partie du groupe de lectrices fidèles et adorables qui échangent leurs opinions avec moi , vous pouvez me contacter.

Suis-je triste et désappointée ? Oui.
Chapitre 7.



Buffy rentra sans faire vraiment attention à ce qui se passait autour d’elle. Elle avait du mal à croire qu’elle avait pu rêvé d’un événement qui allait réellement se produire.
Les choses avaient été un peu différentes dans la réalité.. Il l’avait observé avec une curiosité tranquille.
Mais il était apparu tout en noir , confiant et splendide. Et il avait semblé aussi ému qu’elle. Oui, de cela , elle en était sûre.

Elle brûlait de savoir par quel hasard extraordinaire il se trouvait à Sunnydale ..
Et elle s’interrogea encore sur ce que lui réservait l’avenir , travaillant dans le même établissement que William.. non , Spike Kensington. Quel prénom étrange , et un peu ridicule, se dit-elle en préparant son repas.
Et la manière dont il avait laissé entendre qu’il le portait avec raison. Elle eut une bouffée de chaleur au souvenir de la chaleur intime qu’elle avait lu sur ses traits.

Elle referma brutalement la porte d’un placard et faillit se faire mal au doigt . Cela venait certainement de l’époque de sa vie agitée. Quand il vivait dangereusement et se moquait du monde entier.


Elle mangea , perdue dans ses pensées. Quand le téléphone sonna , elle maudit la personne qui l’empêchait de continuer à rêver tout éveillée. C’était Joyce , qui s’enquerrait naturellement des nouvelles du lycée. Buffy lui expliqua en quelques mots qu’elle était satisfaite avec son emploi du temps et ses collègues les plus proches , pour l’instant.
Elle omit d’abord l’arrivée de William. Mais elle demanda à sa mère si cette dernière avait toujours en sa possession le roman de Blomigdale. Joyce répondit qu’elle devait vérifier si une de ses amies ne l’avait pas encore chez elle , car elle l’avait prêté à un nombre considérable de personnes.
Elle termina sa phrase avec un petit rire joyeux qui agaça Buffy.

« Maman, sais-tu que ce romancier qui a l’air de te plaire au plus haut point est William Kensington ? Le jeune homme que Giles a ramené dans ses valises à Noël il y a bientôt cinq ans ? »

« Mais naturellement. Il y a eu un interview à la télévision. Et malgré les changements importants dans son allure , j’ai très bien su que c’était lui. Son visage , ses yeux .. son sourire. Rien de cela n’avait changé. Il a fait son chemin depuis ses frasques à Oxford, » reconnut –elle avec un petit soupir.

« Quoi ? » suffoqua Buffy. « Tu savais et .. et tu ne m’as rien dit ? »

« Mais , en quoi cela t’aurait-il intéressée , Buffy ? Quand il est venu ici vous n’avez pas eu l’air de bien vous entendre. Et quand Giles a expliqué plus tard les ennuis dans lesquels il s’était mis , je t’ai entendue distinctement dire que tu ne voulais plus entendre parler de lui. »

Joyce paraissait sincèrement étonnée. « C’est Giles qui m’ a fait signe pour regarder l’émission. Je dois avouer que j’étais stupéfaite. Et j’ai parcouru son roman avec d’autant plus d’intérêt. Il a eu deux années vraiment si difficiles après la mort de sa mère. Et quand il a fait la connaissance de cette jeune femme anglaise , je crois que cela lui a été d’un grand secours , malgré les égarements dans lesquels ils sont tombés ensuite.. »

« Merci maman ! » coupa Buffy. « J’ai compris que tu aimes son livre , et que tu pourrais en parler pendant des heures. Je te demande simplement de le mettre de côté à l’occasion. »

« Et pourquoi cette curiosité soudaine , jeune fille ? » demanda Joyce. « Tu as toujours déclaré que ce genre d’écrits ne t’attiraient absolument pas. »

« Maintenant que je sais que c’est William qui l’ a écrit.. » commença t –elle.

« Tu dois t’attendre à des révélations fracassantes. Je ne sais pas si tu pourras le regarder en face après ta lecture. »

Buffy ne sut pas discerner si sa mère parlait sérieusement , ou tentait de se moquer un peu d’elle.

« Des révélations, » répéta t-elle. « De nature très personnelles ? »

A l’autre bout du fil , Joyce rit gaiement. « Absolument. Mais c’est écrit sous une forme romancée. Et naturellement il reste très vigilant à ne pas donner de descriptions graphiques. »

Buffy sentit ses joues devenir chaudes.

« En fait.. » hésita t –elle , « j’ai revu William. »

« Quand ? » demanda Joyce , stupéfaite.

« Aujourd’hui.. Il est un des nouveaux enseignants au lycée. »

« Mais c’est un hasard extraordinaire. Et vous vous êtes parlés ? Il t’ a reconnue ? » continua t –elle , d’une voix curieuse.

« Oui, bien sûr.. Je.. nous nous sommes croisés dans la bibliothèque. »

Joyce s’exclama que c’était une excellente nouvelle, et qu’elle aurait plaisir à le rencontrer. Buffy coupa court à la conversation en prétextant un peu de fatigue. Quand elle raccrocha , elle se sentit brutalement nerveuse.


Spike lui avait demandé.. non , avait dit espérer qu’elle lirait son roman, mais..
Elle ne savait plus si elle voulait vraiment découvrir certains aspects de l’existence tourmentée de William , avant qu’il ne devienne un respectable professeur de littérature.

Mais peut-être n’était il en rien respectable.
Peut-être donnait-il l’impression d’un intellectuel consciencieux , alors qu’il cachait une nature infiniment plus troublante , passionnée , se défiant du jugement des autres.

Peut-être était-il devenu cet homme arrogant , sûr de lui , d’une séduction dangereuse et fascinante , celui là même qui était entré chez elle quelques jours plus tôt , pendant son sommeil , et avait murmuré qu’il voulait reprendre la danse où il l’avait abandonnée..



* * * * * *


Vérifiant que le vestiaire était maintenant déserté par le groupe d’élèves bavardes qu’elle venait d’avoir pour la dernière heure de cours de sa journée , Buffy fit encore quelques étirements.

Elle était enchantée de ces premiers contacts avec trois classes agréables , qu’elle retrouverait plusieurs fois par semaine. Les adolescents avaient entre 13 et 15 ans pour la plupart.
Et elle s’était aperçu avec satisfaction que le programme qu’elle avait mis au point pour eux avait rencontré leur accord plutôt enthousiaste.

Elle s’accrocha à la barre le long du mur. Tout en faisant des flexions , elle ferma les yeux , se concentrant sur les mouvements . Une musique plus douce se diffusait maintenant dans la salle.


Spike s’était juré qu’il ne chercherait pas à la voir immédiatement. C’est le hasard qui les avait réunis dans la bibliothèque la veille , et il avait été si bouleversé de la revoir après bientôt cinq ans, qu’il n’avait pas fait un geste pour la retenir longtemps.
La journée s’était écoulée dans l’agitation des jours de rentrée , il avait eu cours toute la matinée , et pendant le temps du déjeuner n’avait pu éviter d’aller manger avec deux ou trois autres professeurs. Puis les deux heures de l’après-midi avait passé et il avait consulté sur le grand panneau qui ornait un des murs de la salle des professeurs à quelle heure Buffy terminait.
Bien entendu elle pouvait aussi bien se trouver sur les terrains extérieurs que dans les salles d’entraînement , mais le passage par le vestiaire était une nécessité. Et , quand il entendit la musique , il sut qu’il ne s’était pas trompé.


Le cœur battant, il s’approcha et resta sur le seuil . Elle ne lui offrait que les courbes de son dos , mais le spectacle le mettait déjà en émoi. Elle bougeait avec une sorte de langueur , une souplesse presque paresseuse , et ses yeux se gorgeaient de ses formes épanouies.

Elle avait pris des lignes plus voluptueuses que dans son souvenir : elle était mince , tonique, mais la finesse de sa taille mettait en valeur l’arrondi de ses hanches , et de ses reins.

Elle portait un pantalon de coton qui ne cachait rien de la perfection de ses jambes et un tee shirt blanc sans manche. Elle avait attaché ses cheveux en une queue de cheval souple , et il suivait , subjugué , la tension de ses épaules, le mouvement de ses bras , et les muscles jouant dans le bas de ses reins lorsqu’elle se relevait.

Sa paroi abdominale se tendit et il prit une respiration profonde. Il n’avait fait aucun bruit, néanmoins elle se retourna vivement , une main accrochée à la barre.

« Oh , c’est toi, » murmura t –elle.

« Je ne voulais pas te faire peur, » dit-il en continuant à s’avancer.

Elle ne bougea pas. Il n’était plus habillé de noir , dans ces vêtements qui lui conféraient une allure nonchalante , mais l’effet qu’il avait sur elle n’en demeurait pas moins dévastateur.
S’il elle en jugeait par la coupe à la fois stricte et très séduisante de l’ensemble veste et pantalon gris pâle, assortis à une chemise blanche au bouton du haut défait , c’était son apparence de travail.
Et elle eut encore plus de mal à associer dans son esprit cet homme élégant , au charme et à l’assurance éblouissants , aux cheveux blonds lissés en arrière , avec le jeune homme aux boucles dorés, aux yeux bleus que ne gâchaient pas les lunettes cerclées, à l’apparence parfois timide. Et il était devenu indéniablement plus athlétique.

« Je n’ai pas eu peur. Tu m’ as un peu surprise , c’est tout, » répliqua t –elle en attrapant une serviette sur le dossier d’une chaise.

Elle la passa sur sa nuque et il suivit les gouttes de sueur qui perlaient à la base de son cou. Il devinait le chemin que l’une d’entre elle allait prendre.

« Tu as besoin de dépenser ton énergie même après ta journée ? » Il haussa un sourcil interrogateur.

« Oui, » reconnut-elle. « Et toi ? »

« Moi ? » ses lèvres s’étirèrent en un pli sensuel. « Tu veux savoir si j’ai besoin de dépenser de l’énergie après mes heures de cours ? »

Elle se détourna et fit mine de rejoindre le petit espace où elle avait son casier.

« Je n’ai pas la patience de jouer à ce jeu avec toi. Es-tu satisfait ? »

Elle lui jeta un regard du coin de l’œil tout en continuant à passer la serviette le long de ses bras nus.

« Satisfait que tu n’aies pas de patience ? Ou satisfait d’être ici, au lycée de Sunnydale ? »

Il avait continué à s’avancer et la regardait sans éprouver le moindre embarras. Il nota combien sa poitrine se soulevait rapidement , et combien le tissu moulait ses seins. Elle surprit son regard et ses yeux devinrent étincelants.

« J’aimerais me rhabiller seule , si tu n’y vois pas d’inconvénient. »

« En as-tu pour longtemps ? »

« Pourquoi ? » demanda t –elle , enveloppant son visage dans une attention soutenue.

« J’aimerais te raccompagner. » Sa voix avait des intonations caressantes.

« J’ai des courses à faire , mais.. » Elle lui tourna le dos et retira son tee-shirt. Quand elle entreprit de dégrafer l’attache de son soutien-gorge il retint son souffle. Mais elle disparut dans la salle de douche attenante.

« ..tu es à pied , je le sais. Nous pourrions prendre un café. »


Elle ne répondit pas immédiatement , et il entendit le bruit de vêtements que l’on jette par terre. Puis l’eau qui commençait à couler.

L’idée qu’elle soit entièrement nue .. juste là.. de l’autre côté de la cloison , fit naître une flambée de désir puissant . Il ferma les yeux et serra sa mâchoire.


Appuyé au mur , il songea qu’ils reprenaient une conversation comme s’ils s’étaient quittés seulement quelques jours avant. Pourtant ils étaient des étrangers l’un à l’autre . La joie d’être en sa présence à nouveau se mêla soudain au désespoir déchirant qu’elle lui avait infligé en le laissant partir.


Perdu dans sa rêverie , il ne vit pas qu’elle était revenue , habillée d’un jean blanc et d’une tunique vert anis . Ses cheveux se répandaient en mèches désordonnées autour d’elle et il émanait de sa peau un parfum de fruits délicat.

« Je veux bien que tu me déposes dans la grande rue , mais de là je rentrerai chez moi à pied. »

Elle rassembla ses affaires. « As-tu déjà trouvé un appartement ? » s’enquit-elle alors qu’elle s’éloignait vers la sortie , son sac sur l’épaule.

Il marchait à ses côtés , les mains dans les poches.

« Oui. Giles m’a aidé. Naturellement c’ est dans un état assez indescriptible pour l’instant , mais d’ici une semaine les cartons auront disparu. Et j’ai encore plusieurs achats à faire. Mais j’ai le principal. »

Ils étaient dans le couloir qui menait au grand hall et croisèrent quelques personnes qui les saluèrent.

« Le principal ? Tes livres de poésie ? » sourit-elle.

Il sembla touché par cette remarque et elle nota qu’une douceur rendait le bleu de ses yeux d’une pureté déroutante. Mais il secoua la tête.
« Non , mes livres sont encore dans les cartons. Et la collection a singulièrement augmenté depuis Oxford. »

Elle l’avait suivi vers le parking de l’établissement tout en marchant d’un air un peu distrait. Quand il s’arrêta devant une voiture de sport noire d’un modèle ancien , elle s’écria : « Ne me dis pas qu’un romancier célèbre comme toi ne cherche pas à rouler dans une voiture plus extravagante. »

Il lui ouvrit la portière et elle s’installa.
« Tu sais que je me moque de ce qui se fait ou ne se fait pas. » dit-il. « Et je ne suis pas un romancier célèbre. Tout au plus quelqu’un qui a écrit un ouvrage apprécié. »

Il mit sa ceinture et démarra. Son visage était devenu fermé. « Mon roman m’ a rapporté beaucoup d’argent , mais la publicité finira bien par s’atténuer. Je ne l’ai pas écrit pour çà. »

Elle regardait devant elle. Tout à coup l’habitacle lui paraissait étouffant.

« Pourquoi l’ as –tu écrit ? »
« Pour exorciser quelques démons. Pour oublier des erreurs. Pour comprendre ce que j’attendais de la vie. »

Buffy se demanda si il la considérait comme une erreur. Ou si leur brève rencontre faisait partie des douleurs à analyser. Elle aurait voulu lui demander tout cela, mais bien entendu, ce n’était pas le moment idéal.


« Mais tu m’a demandé en quoi consistait le principal chez moi. » reprit-il d’une voix presque tendre. « Une télé , un four , et mon lit, bien sûr. » Il termina par un petit clin d’œil dans sa direction.

Il eut la satisfaction de voir les joues de Buffy prendre une légère coloration rose. Il s’étonna , et s’amusa , de constater qu’une simple remarque pouvait la mettre mal à l’aise.


« Gare-toi là ! j’aimerais prendre un ou deux magazines. » s’exclama t –e lle.

« Mais tu ne préfères pas le centre commercial ? »
« Oh je n’y vais que par pure nécessité. Quand j’ai besoin de vêtements. »

Il ralentit , se gara le long du trottoir. « Travailles-tu demain ? »

« Non. Je reprends jeudi matin. Et toi ? »

« Je crois que oui, » Il baissa la tête d’une manière adorable qui lui rappela instantanément William. « Il faut que je vérifie. »

Elle posa sa main sur la poignée mais n’ouvrit pas.

« Merci, » dit-elle en lui adressant un sourire léger.

Il lui prit l’avant –bras , la retint. Elle en fut à la fois soulagée et oppressée.

« Tu ne veux pas savoir pourquoi je suis revenu ici , amour ? »

L’appellation lui fit courir un feu vif dans les veines. Elle ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit.

« Parce que tu n’aimais pas New-York ? » souffla t –elle.

« New-York était fantastique. Et mon temps à Oxford a été une expérience.. enrichissante. » Il avait prononcé ce mot comme s’il s’agissait d’un pêché. « Mais je savais qu’un jour ou l’autre , mon existence serait liée à cette ville. Giles m’ a dit ce que tu étais devenue depuis ta dernière année au lycée. Je l’ai revu au moment de la sortie de mon livre , comme il a dû t’en parler hier. »

« Oui.. Et cela ne me dit pas pourquoi tu as quitté la côte Est , si tu y étais si heureux, » répliqua t –elle avec humeur.

« Je n’y étais pas heureux. J’ai dis simplement que c’était un endroit fantastique. »

Elle tourna son visage vers lui et fut électrisée par sa proximité. Son parfum , l’odeur discrète de tabac , le grain de sa peau , lui envoyaient une multitude de petites ondes électriques.

« Giles m ‘ a dit qu’un poste se libérerait sans doute pour cette rentrée. J’ai écrit , et j’ai insisté pour l’avoir. Mon nom a dû être un atout pour le proviseur. Wood a tout fait pour engager Blomigdale , en définitive. »

Elle n’aimait pas le ton sarcastique qu’il venait d’employer.
Mais à la minute où elle s’inquiétait des notes amères qu’elle avait entendu dans le son de sa voix , elle fut chavirée par le contact de sa bouche. Il l’avait enfouie dans la paume de sa main et cette sensation la fit gémir. Mais elle réprima la moindre manifestation de son corps . Il avait à peine embrassé sa chair qu’elle se dégagea avec vivacité.

« J’aime l’odeur de ta peau, » avoua t –il d’une voix rauque. « Et au moins tu ne portes plus sa bague. »

Elle le regarda , comprenant qu’il ne prononcerait pas le nom d’Angel , alors qu’ils avaient tous les deux à l’esprit l’instant de passion qu’ils avaient partagée à Ming River.

« Qu’en sais-tu ? » souffla t –elle d’une voix tendue. « Je pourrais l’avoir oubliée chez moi. »

« Et cet homme fidèle et amoureux ne t’aurait pas épousée depuis toutes ces années ? C’est qu’il devait être bien pire que ce que je craignais. »

« Tais-toi. Tu ne sais rien de notre amour ! » se défendit-elle , effrayée de sa proximité.

Il lui prit la nuque lentement , et elle demeura immobile , ses yeux verts deux splendides étoiles vertes lançant des éclairs.

« Je sais qu’il t’ a quittée depuis plus d’un an, » murmura t –il , sa bouche à quelques centimètres de la sienne. « Il n’était pas si parfait. »

Elle le repoussa , la respiration haletante. « Et toi , es- tu un spécialiste des relations réussies ? »

Le regard de Spike se rétrécit , puis ses yeux devinrent chargés de soupçons.

« De quoi parles-tu ? Penses-tu que je suis toujours avec Drusilla ? »


C’était la première fois qu’elle entendait ce prénom. Ce prénom haï , puisqu’il était lié à un passé où William avait su retrouver le bonheur dans les bras d’une femme , après qu’il l’ai suppliée de lui accorder une chance. Buffy eut une petite moue .


« Oui , Drusilla, » répéta t –elle. « Tant de personnes autour de moi ont évoqué ton livre , et Giles m’avait dit que tu avais rencontré cette anglaise quand tu as repris ta seconde année à Oxford. »


Elle brûlait d’un sentiment inconnu.
Elle brûlait d’une furie qu’elle ne comprenait pas. Il l’observa avec acuité , laissant ses yeux suivre l’ovale du visage , les narines frémissantes , le tremblement de sa lèvre inférieure. Puis il eut un sourire ténébreux.

« Drusilla m’ a sauvé de la déchéance. Je n’étais rien quand elle m’a trouvé , et sans elle je crois que je serais.. »
Elle était ébranlée par la tension de sa voix. « Si tu veux en savoir davantage , lis mon livre, » termina t –il .
Il relâcha l’emprise qu’il avait sur son cou , et elle en éprouva un sentiment de déception qui l’agaça.

« Comme si je mourrais de savoir comment tu es devenu un écrivain à succès , et un professeur respecté. »

Elle le toisait , fière , le menton dressé. Elle était magnifique.

« Oh mais tu en mœurs d’envie, » murmura t –il. « Et tu n’as pas changé , amour. Tu ne sais toujours pas reconnaître quand tu as tort , et quand j’ai raison. »

« Je t’en prie ! »
Ils s’observèrent , et aucun d’entre eux ne baissa les yeux.
Mon Dieu.. songea t –elle. Elle reconnaissait l’impétuosité de William en lui , mais il la masquait avec un contrôle surprenant.

Elle eut un geste inattendu , et passa un doigt son front pour replacer une petite mèche indisciplinée.

« Mais je suis heureuse que tu aies réussi, et que tu fasses le métier que tu aimes, » souffla t –elle.

Il revivait sous la caresse de sa main. Elle continua à le rendre fébrile en suivant la cicatrice qu’il portait au bout du sourcil gauche.

« Comment t’es –tu blessé ? » demanda t –elle.

« Une bagarre, » répliqua t –il , le souffle un peu court. « Presque toutes mes années à l’Université ont été agitées. »

Ils gardaient leurs yeux aimantés. Elle se recula légèrement et il attendit qu’elle ajoute quelque chose. Son beau regard vert était devenu pensif.

« Giles m’a dit.. » Elle baissa la tête , se mordilla la lèvre. « L’année qui a suivi ton départ, j’ai entendu Giles expliqué à maman que tu vivais dangereusement. »
L’emploi de ce mot lui fit lever un sourcil . « Je suppose qu’il voulait parler de ma période la plus noire. Quand j’ai goûté à une certaine quantité de substances illicites. » Il semblait amusé , insouciant.

Elle ouvrit la portière cette fois, et son visage était désapprobateur. « Cela t’amuse peut-être , mais je ne trouve pas drôle que tu aies pu aller en prison ! » jeta – t-elle avec hargne.

« Je ne suis pas allé en prison. » Il riait.
Mon Dieu , qu’il était insupportable ! Elle aurait voulu le secouer .

« Ah oui ? Et comment aurais-tu pu l’éviter ? Si tu avais de la cocaïne sur toi.. »

« Tu es bien renseignée , on dirait, » souffla t –il . « Mais ce n’est pas la bonne version des faits. Si tu veux connaître.. »

« Oui, oui ! Je dois lire ton livre ! » tempêta t –elle.
Elle descendit de voiture et claqua la portière.


Il la regarda s’échapper et s’éloigner d’un pas dansant sur le trottoir. Il alluma une cigarette et respira quelques bouffées. Il aurait voulu la rattraper , écraser ses lèvres contre les siennes , la ramener chez lui. Il en avait assez de regarder Buffy Summers le quitter .


Mais il était profondément heureux d’être enfin là , où son cœur n’avait jamais vraiment cessé de battre.

* * * * *


Cette histoire n'est plus mise à jour ici désormais.





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