Author's Chapter Notes:
merci a mon beta helene et a tout ceux qui ont voté pour moi
Dru, une fois remise de ses émotions, s’installa avec son descendant et ses minions dans une grande maison à la lisière de la ville, celle-ci ayant bien sûr des tonnes de fenêtre et un jardin découvert (quand je vous dis qu’elle est dingue)… Elle décida alors qu’il était temps de régner en maître sur la bouche de l’enfer et de rassembler sa famille au complet. Cette grande réunion incluant évidemment Angel, au grand désespoir de Spike qui ne voulait surtout pas de nouveau partager sa maîtresse avec lui. D’autant plus que dans son état, il ne pouvait pas faire grand-chose pour se défendre !

Au début, il s’était contenté de se plaindre et de geindre constamment, tout en récupérant tranquillement ses forces. Après tout, il était toujours un vampire : le chaos est par nature une chose qu’il aime par dessus tout ! Mais quand Dru a hypnotisé Angel, lui faisant croire qu’il était à nouveau Angelus, et que nos deux joyeux psychopathes (et ici le mot est faible) ont décidé de détruire le monde, il décida que s’en était assez. Il prit alors son courage à deux mains et vint à ma rencontre pour passer un marché… Il partait définitivement de la ville avec Dru si je l’aidais à arrêter le rituel.

Mon premier réflexe fût bien sûr de l’envoyer sur les roses, surtout que je n’étais même pas consciente qu’Angel était sous l’emprise de Dru depuis des heures. C’est alors qu’il se lança dans un discours enflammé, me racontant comment elle était son sauveur, sa vie et qu’il ferait tout pour elle… Même la partager avec un homme qu’il déteste. Et il me fit bien comprendre qu’il aimait le monde tel qu’il était, prenant come exemple des choses anodines telles que les courses de voiture, le football ou encore les humains dont il se nourrissait, les appelant ses « Happy Meals » sur deux jambes. Mais surtout, si le monde disparaissait, Dru partait aussi et il préférait vivre mille tourments en enfer plutôt que de la savoir condamnée à brûler, elle aussi, dans les flammes.

Et pour la première fois, mais pas la dernière, j’ai ressenti une vive jalousie envers Drusilla, elle qui était l’objet de tout cet amour. J’aurais donné n’importe quoi pour qu’Angel m’aime de la même façon.

Avec nos deux forces combinées et celle du Scooby-gang, nous avons réussi à arrêter le rituel à temps. Après avoir endormi sa déesse avec un sort, Spike emmena Dru au loin comme il l’avait promis, et j’ai récupéré Angel. Ce dernier n’avait été sous le contrôle de Dru que pendant une douzaine d’heures, mais ce fût malheureusement suffisant pour qu’il commette un véritable carnage ! Il passa ensuite des jours enfermé dans son appartement, ruminant tous ses crimes. Mais, à force de persuasion, je finis par le convaincre qu’il n’était pas lui-même, qu’Angelus et lui était deux personnes bien distinctes.

Mais au fond de moi, je lui en voulais, et je crois que je lui en veux toujours. Vous voyez, Spike avait aimé Dru dès le premier regard. Même quand il se rendit compte qu’il contemplait le visage de sa mort il l’aimait toujours et, quand il est devenu un démon, il a continué de l’aimer. Mais l’Angelus que j’ai rencontré ce jour là, dans ce manoir, n’avait qu’une envie : me voir morte. Il parlait de notre amour comme d’un poison et c’est alors que j’ai compris qu’Angel m’aimait, mais que son démon, lui, ne m’aimerait jamais. Et comme j’ai alors envié Dru ! J’aurai voulu être elle pour être aimée autant par l’homme que par le démon.

Je ne saurais jamais ce qui s’est réellement passé ce jour là entre Drusilla et Angel, même si je m’en doute fortement. Il n’a jamais daigné répondre à mes questions et c’est devenu un secret entre nous, le premier de beaucoup. Mais je ne peux pas lui jeter la pierre, car moi aussi j’ai un secret par rapport à ce jour.

Quand Spike quitta Sunnydale ce jour là, il ne parti pas immédiatement… Quand je suis revenu chez moi, après avoir reconduit Angel à son appartement, il m’attendait sous l’arbre devant la fenêtre de ma chambre. Au début, j’ai voulu lui hurler dessus, mais j’étais trop engourdie, tellement fatiguée que je suis restée là, sans rien dire, pendant plusieurs minutes. Finalement, c’est lui qui brisa le silence…

« Je voulais juste m’assurer que tu allais bien, »

J’ai continué à le regarder, trop abasourdie pour répondre quoi que ce soit.

« et te rassurer sur le fait que Dru ne sera plus un problème pour toi désormais. »

Il allait partir quand j’ai soudain retrouvé ma voix :

« Pourquoi ? »

« Pourquoi quoi ? »

« Pourquoi voulais-tu savoir si j’allais bien ? Ennemie mortelle, tu te rappelles ? On
n’est pas censé se préoccuper de ce genre de choses. »

« J’ai vu ton regard ce soir, quand tu as compris qu’Angelus ne t’aimerai jamais. Et je
sais ce que c’est quand on découvre que la personne que l’on aime le plus au monde
ne nous aimera jamais entièrement. Peu importe à quel point ils le voudraient, une
partie d’eux ne pourra jamais… Dans le cas de Dru, c’est à cause de son obsession
avec son « Ange ». Dans celui d’Angel, c’est plus compliqué. Peut-être si tu l’avais
connu avant qu’il ait son âme, Angelus aurait pu t’aimer… Mais son démon a été
prisonnier de cette âme pendant si longtemps que je doute qu’il soit encore capable
d’aimer. Ce n’est pas toi qui n’est pas assez, ça ne sera jamais toi. Ce sont eux, le
problème. Elle a besoin de lui pour la blesser, l’humilier et tout mon amour ne pourra
jamais combler ce besoin. Et lui, il sera toujours torturé entre son âme et son démon.
J’ai appris à vivre avec, mais ça ne veut pas dire que ça ne fait pas toujours aussi
mal. Toi aussi, tu y arriveras… Si tu l’aimes, tu le feras. »

« Et si je n’en étais pas capable ? »

« C’est toi seule qui devra trouver la réponse, amour. »

Et il s’est éloigné dans la nuit, me laissant seule à me demander comment mon ennemie avait pu comprendre en un seul regard ce que personne d’autre autour de moi, pas même Angel, n’avait compris. Une partie de moi regrettait qu’il doive partir. A cet instant, j’aurais voulu qu’il m’amène avec lui. Mais bien sûr Spike a une façon de tenir ses promesses bien à lui… Comme il se plait souvent à me le répéter : « je t’ai promis de quitter la ville, amour, non de ne jamais revenir ! »





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