Chapitre 28. Six mois plus tard.


Giles finissait d’arranger les verres sur le plateau quand il entendit Jenny et Joyce pousser des exclamations au salon.

« Çà y est ! Çà y est ! l’émission commence ! »

Il leva les yeux au ciel et se dirigea les bras chargés vers la pièce où l’animation la plus vibrante régnait. Joyce avait convié chez elle Tara et Willow ainsi que Giles et sa compagne pour partager un dîner simple tout en regardant la télévision. Car ce soir dans ‘Parlons littérature’ , l’émission littéraire mensuelle qui , à la fin de chaque mois , rassemblait plusieurs invités autour d’un journaliste , prenait une saveur très particulière. Spike en était un des principaux invités , pour la parution de son recueil de poésie. Depuis une semaine il était parti à Los Angeles pour une série d’interviews, de rencontres , et ce soir achevait la période la plus agitée qu’il ait vécue depuis la sortie de son premier roman.
Mais apparemment son agent de communication avait fait un travail remarquable , et le retour sous les feux de l’actualité littéraire de William Blomingdale provoquait un intérêt certain.
Naturellement Joyce ne voulait manquer cela pour rien au monde.

« Dire que j’ai l’habitude chaque mois d’attendre ce moment avec impatience , pour connaître les livres les plus remarquables , et ce soir c’est Spike qui va avoir l’honneur de parler de son ouvrage ! » dit-elle avec un soupir de contentement.

« C’est extraordinaire, » reconnut Jenny dont les yeux restaient rivés sur l’écran.
Pour l’instant cependant , seule la présentatrice , une très jolie rousse aux formes généreuses , parlait.

« Je me demande s’il va dire qu’il enseignait à Sunnydale cette année ! » s’exclama Willow , assise en tailleurs prés de la table où étaient disposées les boissons et les pizzas. « Cela pourrait faire une publicité fabuleuse ! »

« Oh, je suis plutôt sceptique quant aux retombées, étant donné que le principal intéressé sera en train de gérer son statut de célébrité à Santa Barbara, » dit Giles avec un flegme britannique qui mit tout le monde en joie.

« Et là bas ils auront fort à faire p… pour dissuader les étudiants de prendre tous le cours magistral de William. » fit remarquer Tara.

Willow lui fit un sourire doux. « A mon avis ils vont garder cette information pour eux. Peu de gens seront au courant qu’il s’agit de Blomingdale. Son vrai nom apparaîtra seulement. »

« Sur les listes des cours , c’est certain. Mais je doute que les élèves ne le reconnaissent pas, » murmura Jenny.« Voilà la rançon de la gloire et de la beauté. »

« Chut.. ! » chuchota Joyce. « Elle annonce les invités présents ! »

En effet la journaliste Morgane Wesley présentait les personnes autour d’elle , qui étaient au nombre de six, deux femmes et quatre hommes. Quand la caméra vint s’arrêter sur Spike , il y eut quelques murmures dans le public. Vêtu d’une chemise bleu ciel qui se mariait merveilleusement à la couleur de ses yeux , un pantalon noir moulant ses hanches parfaitement , il avait coiffé ses cheveux , mèches blondes et châtain , en vagues souples à l’arrière et il n’était pas difficile de juger qu’il était indéniablement un très beau spécimen de masculinité. Sa bouche s’étira en un sourire heureux quand Morgane annonça :
« Nous avons le jeune romancier William Blomingdale parmi nous ce soir , mais après le succès impressionnant de sa première œuvre , il nous revient avec un recueil de poèmes , intitulé ‘Rose de décembre’, dont il va nous en dire un peu plus dans quelques instants. »

Joyce, Jenny, Tara et Willow laissèrent échapper simultanément un soupir de contentement à l’écoute du nom du recueil. Car il n’était pas un secret qu’il faisait référence à Buffy.

La jeune femme avait pris l’avion en début d’après-midi pour rejoindre Spike. Après les premiers jours où il n’avait eu de cesse de répondre aux diverses attentions requises avec la sortie en librairie de ‘Rose de Décembre’ , il avait demandé à Buffy de le rejoindre pour le week-end.
L’année scolaire tirait à sa fin , la veille les derniers cours avaient eu lieu.
Elle avait vécu ces quelques jours précédant son départ dans une effervescence qui faisait tourner la tête à chaque personne en sa présence.
Et c’est avec un soulagement évident que sa mère l’avait mise à l’avion à trois heures , en lui souhaitant de profiter pleinement de cette pause romantique.

Au moment où Joyce et tous leurs amis étaient rassemblés dans le salon de la maison à Revello Drive, Buffy regardait son amant depuis une place privilégiée dans le public , et se grisait du spectacle qu’il offrait.

Ils s’étaient à peine entrevus quand , après qu’elle soit passée déposer son sac à l’hôtel sur Hollywood Boulevard , pris une douche et enfilé une robe de soie fluide vaporeuse , ils s’étaient retrouvés dans le hall du studio de télévision. Un baiser affamé , une étreinte à la fois douce et chargée de tension , et il l’avait quittée.

Maintenant elle gardait les yeux rivés sur lui et se sentait folle de désir , fière , tremblante d’excitation et de bonheur. Les derniers six mois s’étaient déroulés dans une harmonie exaltante. Au lycée leur attitude en public demeurait discrète , même si chacun savait qu’ils formaient un couple. Après les heures de cours il leur arrivait souvent de succomber à leur passion et ils se retrouvaient dans le bureau de Spike pour des communions charnelles toujours plus sauvages.
Et la perspective du départ de Spike n’apparaissait plus que comme un obstacle qu’ils auraient à surmonter ensemble.
Malgré son intention de trouver un emploi à Santa Barbara , cela s’avérait difficile ; jusqu’ à présent , les recherches de Buffy avaient été infructueuses.
Son contrat avait été renouvelé au début du printemps au lycée de Sunnydale ; lorsqu’elle avait évoqué son indécision quant à l’avenir auprès du proviseur Wood , ce dernier lui avait conseillé de continuer à enseigner tant qu’elle n’aurait pas acquis la certitude d’obtenir quelque chose qui lui plaisait par ailleurs.
Secrètement , la perspective d’être séparée de lui pendant la semaine paraissait peu à peu à Buffy comme insurmontable.

Ils passaient d’un appartement à l’autre , ne se quittaient pas les Samedis ou Dimanches, à l’exception des moments où Spike réclamait la tranquillité et la solitude nécessaire à l’écriture.
Si Buffy était alors dans la maison , il n’arrivait pas à se concentrer. Cela avait été un sujet de rires délicieux pour Buffy qui , un jour, avait lancé en plaisantant : « Et comment feras –tu pour composer ta prochaine œuvre si nous vivons ensemble ? Devrais-je partir en voyage ? »

La seule idée de vivre avec elle avait alors paru à Spike si éblouissante qu’il l’avait contemplée en silence , le visage empreint de bonheur. Et le plus sérieusement du monde , il avait répondu :
« Il me faudra un peu de temps pour m’habituer au paradis. Mais ensuite l’inspiration pourrait me revenir , puisque tu es l’unique préoccupation de mon esprit , amour. »

Joyce se réjouissait de voir combien sa fille portait tous les signes de l’épanouissement, et n’avait pas de doute quant à la pérennité des sentiments qui unissaient le couple.


L’émission avait débuté dans une atmosphère calme , relaxée , et maintenant c’était au tour de Spike d’être interrogé.

« Après un silence de plus de deux ans et demi , vous nous revenez avec un admirable ensemble poétique.
Qu’est-ce qui vous a donné l’inclination d’écrire des poèmes plutôt qu’un second roman , d’autant plus que vous aviez connu un succès important ? »

« Eh bien , la réponse la plus honnête serait que je n’avais pas d’histoire en tête et que mon agent voulait que je publie quelque chose . »

Les rires fusèrent dans l’assemblée , et la journaliste ne fut pas dupe de cette entrée en matière. Elle se pencha avec un sourire confiant vers le jeune écrivain.

« Le recueil se compose de deux parties , l’une nettement plus légère que l’autre en matière de thèmes. Brumes et Incandescences. La composition vous – a t- elle demandé beaucoup de temps ? »

« Non. Etrangement je suis resté sans avoir envie d’écrire pendant une période assez longue , mais quand l’inspiration était là elle est devenue un flot ininterrompu. »

« Et peut-on savoir qui se cache derrière cette inspiration ? »

Spike eut un haussement de sourcils évocateur et un sourire félin. « Qu’est-ce qui vous fait croire que quelqu’un en particulier soit à l’origine de mon écriture ? »

« Parce que la plupart des poèmes mettent en scène l’amour. Le chagrin, l’absence. Peut-on écrire sans objet ? »

Il eut une expression grave et répondit. « Pour ma part je dirais que non. Il y a toujours un événement , une sensation , un être , derrière la création. Ce fut le cas pour mon roman ‘Ton amour a enfermé la nuit.’ »

« Vous y racontiez dans un langage sulfureux les tourments de la passion et les déceptions de l’amour. On retrouve dans ces poèmes ce caractère emporté et troublant, » dit-elle en feuilletant l’exemplaire qu’elle tenait entre ses mains.

« Ta lente main vola de mes yeux vers le jour
Et la lumière entra comme un rosier ouvert
Et le sable et le ciel souverains palpitaient
On eût dit un rucher taillé dans les turquoises. » Lit –elle.


« Oh je me souviens parfaitement de l’instant où j’ai composé celui-ci, » dit-il avec un sourire un peu rêveur.

La journaliste sembla frappée par la chaleur qui émanait de ses magnifiques yeux bleus et se racla la gorge.

« Qu’est-ce qui a été le plus gratifiant dans ce travail ? »

« D’une manière générale , la poésie n’ a rien à voir avec la composition d’un récit en prose , bien sûr. Le fait que chaque pièce soit courte incite à une création immédiate. Ecouter son esprit et son cœur. Constamment.. »

« Donc j’ai raison en avançant que la majeure partie de ces pièces ont pour objet un être qui vous est cher ? »

Spike la regarda droit dans les yeux et elle croisa les jambes dans un mouvement de nervosité qu’il fut le seul à noter. Le public semblait suspendu à ses lèvres , l’électricité qui vibrait dans l’atmosphère était sensible à chaque personne présente ; Quant à Buffy elle retenait son souffle et buvait de ses yeux éblouis le visage splendide de son William , recueilli dans une pensée qu’elle devinait si intime qu’elle en rougissait . Elle aussi se souvenait du moment où il avait écrit ces vers. La seule et rare fois où elle avait été auprès de lui .. à la minute exacte d’une idée poétique.
Haletants et moites , ils venaient de faire l’amour , quand il contempla ses yeux verts troublés et avait murmuré les premiers mots , la bouche contre sa hanche , avant de la caresser à nouveau avec sa langue , provoquant des spasmes si intenses qu’elle n’avait pas entendu qu’il continuait à murmurer ce que son esprit lui dictait alors qu’il buvait son plaisir .

« Vous avez entièrement raison, » avoua William d’une voix profonde. « Rose de décembre » désigne la femme que j’aime , et qui demeure ma première , unique et éternelle source d’inspiration. »

Buffy frissonna intensément.

Le public autour d’elle se détendit dans un mélange de soupirs et de légers applaudissements et la journaliste sembla sortir d’une transe dans laquelle le visage et la voix de l’écrivain l’avait plongée.


« Eh bien.. » dit-elle avec une nonchalance maîtrisée . « Voici des paroles exceptionnelles. Et nous remercions infiniment cette inconnue , puisqu’elle permet à William Blomingdale d’être le merveilleux poète que nous découvrons dans cet ouvrage, qui paraît aux Editions Berlay . »

Elle lui adressa un sourire chaleureux auquel il répondit , et se tourna vers le dernier invité , un essayiste de renom.

Au 1635 Revello Drive , les conversations allaient bon train. Joyce paraissait aux anges , tandis que Willow et Tara commentaient l’aisance pleine de séduction qu’avait déployée Spike pendant le court interview. Giles plaisanta en faisant remarquer que quelqu’un , en ce moment , devait être particulièrement flattée d’une telle reconnaissance publique. Buffy avait été désignée ‘ première, unique et éternelle source d’inspiration’ ! Jenny se contenta de prendre sa main en hochant la tête avec un sourire sur les lèvres.



Buffy flottait sur un petit nuage de bonheur pur. Elle continua à suivre les derniers instants de l’émission dans un brouillard agréable , ne rêvant que de l’instant où elle pourrait se jeter dans les bras de Spike. Celui-ci attrapa très brièvement son regard et elle y vit un tel feu qu’elle éprouva instantanément un désir effervescent.
Puis l’émission était terminée et le public quittait le plateau dans un brouhaha qu’elle entendit à peine. Elle avait pour consigne de l’attendre dans une sorte de petit bureau salon où la conduisit un membre du personnel , avec une grande amabilité.
Il la quitta en lui disant que William Blomingdale ne tarderait pas à être libéré . Quand la porte s’ouvrit un moment plus tard sur Spike , Buffy se rua sur lui et il fut stupéfait d’être plaqué contre un mur par une jeune femme sauvage que le désir rendait magnifique.

« Amour.. » gémit-il , répondant à son baiser possessif avec force.

« Tu ne revenais jamais ! » accusa t –elle.

« Il fallait que je dise quelques mots avec les journalistes et les invités. Tout le monde voulait ma présence, » dit-il , un rire dans sa voix grave.

Il la pressa davantage contre lui et captura ses lèvres roses et fruitées. Elle s’offrait et leurs langues dansaient , luttaient , s’enroulaient .

« Spike, Spike.. » haleta t –elle en se dégageant à peine. « Tu as été merveilleux. »

« Et est-ce pour cela que j’ai droit à un accueil aussi .. irrésistible ? » murmura -t –il en faisant onduler son bassin de manière ostentatoire contre le ventre souple de la jeune femme , qui frémit violemment au contact du sexe dur , tendu.

« Oui. Oui.. » dit-elle dans un souffle , s’accrochant à ses épaules.
Elle ouvrit les boutons de la chemise , admira la perfection lisse et musclée de sa poitrine et , quand elle vint mordiller un mamelon , il se tendit comme un arc , étouffant un cri , les reins brûlants.
« Chérie.. chérie.. » murmura t –il . « Pas ici.. pas maintenant.. Je.. »
Elle frotta son sexe par dessus le tissu du pantalon , le faisant taire , rouler ses yeux dans une extase silencieuse. Quand elle dégrafa sa ceinture et descendit la fermeture éclair , il haleta .

« Bébé.. oui.. Dieu, ce que tu me fais.. »

Ils s’embrassèrent avec une fièvre renouvelée. Il la fit se retourner et plaça ses mains au dessus d’elle dans une position dominatrice et elle eut un gémissement si animal qu’il voulût la pénétrer .

« Tu m’as manqué. ..» haleta t –il, continuant à parcourir son visage de baisers. Il embrassait et mordillait une oreille , son cou , sa gorge et elle poussait de petits cris , les yeux à moitié clos , envoûtante de beauté .
« Chaque jour loin de toi.. Oh Buffy , ma Buffy.. »

« Toi aussi , chéri.. j’étais folle loin de toi, » gémit-elle.
Elle profita qu’il avait relâché la pression autour de ses poignets pour le saisir par le cou et offrir encore sa bouche. Il aspirait et suçait sa langue , fouillait son palais , recommençait.
Elle l’entraîna avec elle , le faisant à nouveau s’appuyer au mur et leurs lèvres se séparèrent.

« Je voulais t’emmener dîner, » murmura t –il en caressant ses cheveux.

« Dîner, » répéta t –elle , les yeux voilés. « Je veux rentrer à l’hôtel.. » Elle reprit sa bouche et il était terrassé par sa ferveur , sa passion. « Je veux faire l’amour.. »

Elle s’agenouilla et grappilla des baisers sur la paroi au relief sculpté de son abdomen , puis fit descendre son pantalon sur les hanches minces , grisée par le spectacle de son sexe engorgé .

« Je te veux. »

Elle prenait possession de ce qui lui appartenait. Ils n’avaient pas fait l’amour depuis plus d’une semaine et Spike lui –même était emporté dans l’envie la plus désespérée , la plus insensée.

« Tout ce temps ,loin de toi.. » dit-elle la voix un peu gémissante. « Et ce soir.. tu étais éblouissant, et je.. »
Il plongea ses yeux remplis d’une surprise émerveillée dans ceux de Buffy et regarda avec fascination ses lèvres se refermer autour de son sexe.

« Ma tigresse .. mon amour.. Je .. Oh oui.. oui.. oui . »

Il ferma les yeux , se laissa emporter par la sensation exquise d’être caressé ainsi , de cette manière si scandaleuse , si érotique..
Jamais il n’avait connu cette exaltation , avant elle.
Mais ils étaient dans un lieu public, et à tout moment quelqu’un pouvait entrer , les surprendre.
Cette idée rendit son sexe plus dur et il gémit , tendit ses reins , appliquant ses mains sur la chevelure de Buffy.


« C’est bon.. ? » murmura t –elle en le relâchant , notant son visage éperdu , ses narines dilatées , l’envie flambante dans la ligne sensuelle de sa bouche. Il respirait bruyamment et s’offrait , balançant doucement ses hanches , alors qu’elle le léchait avec une délicatesse qui le rendait fou.
« C’est.. merveilleux.. tu es merveilleuse.. Mais nous ne devrions pas.. Non… Oh .. amour.. oui.. »

Il guidait ses mouvements , elle caressait et agaçait l’arête du gland , revenait enrouler sa langue au bout ,le reprenait le plus loin possible dans la chaleur douce de sa bouche , et il ne voulait plus retenir l’orgasme fantastique qui naissait dans le bas de son ventre. « Tu me caresses bien.. tu me prends bien .. oui.. oui.. »

Elle le prit plus profondément et il eut une plainte , ses hanches prenant instinctivement un rythme plus saccadé. « Tu vas me faire jouir.. j’ai envie de jouir.. Encore.. »


Ils étaient fous, songea t –il avec ce qui lui restait de conscience.
Mais comment aurait-il pu résister à l’assaut de Buffy ? A la manifestation passionnée et explosive de son amour ?
Dans le couloir , il y eut des bruits de pas et des voix. Elle leva un regard vert irisé vers lui , et ralenti ses va-et vient.

Les conversations s’éloignèrent.

« Dieu, Buffy.. oui , c’est si bon. » chuchota t –il , caressant ses cheveux en arrière . « Plus fort , amour . . Utilise … ta langue .. oh Dieu ! »

Elle augmenta ses caresses, ses joues se creusant sous le mouvement . Elle retira sa bouche , et se mit à le lécher avec une sorte de joie , qui lui fit trembler les jambes .Spike gardait les yeux fixés sur elle , et sa respiration devenait laborieuse , saccadée. Elle leva les yeux vers lui et passa sa langue le long de ses lèvres. Puis elle le reprit dans la chaleur de sa bouche , goûtant la saveur salée de sa semence.

« C’est bon , amour… oui..… » haleta t –il .

Elle laissa échapper un son qui ressemblait à un ronronnement , et la vibration de sa voix rendit son plaisir plus intense. Il était dans l’extase la plus parfaite.
Il entremêla ses doigts au milieu de ses cheveux , retenant et guidant la caresse autour de sa verge , ses hanches bougeant par instinct pour venir à sa rencontre. Fébrile, vibrant désespérément dans son désir de jouir , il en savourait trop l’instant pour en presser la fin.

Il avait du mal à réaliser l’aspect incroyablement érotique de leur situation . En quittant le plateau de télévision , il n’avait qu’une hâte , retrouver Buffy pour passer la nuit à l’aimer.
Qu’elle eut put ressentir une envie aussi incandescente pour lui , après l’avoir regardé pendant une heure , après l’avoir écouté déclarer ce qu’elle représentait, le rendait incohérent.

Il était pantelant , absolument ivre de plaisir , et elle s’appliquait toujours à le lécher avec douceur , suivant une ligne allant de la base de son sexe jusqu’ au gland maintenant très gonflé. Quand elle posa une main plus bas , il crut qu’il allait perdre complètement son contrôle.
Sa jouissance montait inexorablement depuis le bas de son ventre , où les muscles de sa paroi abdominale durcissaient en anticipation , et il était au bord d’une explosion sans précédent.

« Chérie.. mon cœur.. je vais jouir .. oui.. oui.. maintenant.. »


Elle réagit en le prenant avec une avidité renouvelée , et il reçut son signal avec un bonheur fulgurant , poussant son sexe vers elle , levant ses reins par saccades, la regardant dans une hypnose sensuelle inégalée. Cette vision le catapulta brutalement dans le plaisir le plus extatique , et il cria son orgasme en mordant son avant-bras.
« Je t’aime, » dit –elle en se relevant et en frissonnant contre lui.

Il n’avait plus de forces. Il voulait glisser au sol et la garder contre lui. Il l’enveloppa de ses bras , embrassa sa tempe. « Je t’aime. » respira t –il. « Je t’aime. »


Ils échangèrent un regard. Celui de Buffy brillait avec une sorte de satisfaction purement féminine.

« Je suis heureuse de te revoir , chéri, » ronronna t –elle.
« Bienvenue à.. Los Angeles.. amour, » répondit-il , encore essoufflé.


* * * * *


Le trajet entre les studios et leur hôtel sur Hollywood Boulevard se fit dans un silence prometteur , entrecoupé de chuchotements intimes. Ils s’embrassaient et se serraient l’un contre l’autre sous l’œil indifférent du chauffeur de taxi. Dans l’ascenseur , il la pressa entre lui et la paroi , caressant avec fièvre ses courbes voluptueuses mises en valeur par la robe fluide drapant sa silhouette sans ostentation mais avec perfection.

« T’ai-’je dit que tu étais magnifique ce soir ? » haleta t –il en relâchant ses lèvres un instant.

« Non, » balbutia t –elle , palpitante.

« Tu es.. magnifique.. éblouissante.. désirable. Je suis fou de toi.. »

Elle gémit et il brûlait à nouveau d’un désir sans nom. Arrivés à leur étage , ils titubèrent plus qu’ils ne marchèrent jusqu’à la porte , et quand elle fut refermée sur eux , ils se déshabillèrent avec frénésie. Il fut nu en un instant et avança sur elle d’une démarche de prédateur si sexuellement agressif qu’elle sentit les lèvres de son sexe se mouiller intensément. Elle ne portait plus que son slip de dentelle et un petit corset qui moulait son buste , rehaussant sa poitrine qui se soulevait rapidement.
Elle le regarda vernir vers elle la bouche entrouverte , palpitante , gonflée de ses précédents baisers , et quand son dos heurta un meuble elle eut un petit cri de surprise.
Il mit ses paumes autour de son visage et captura ses lèvres voluptueusement , profondément , infusant tout son amour et son désir dans cette étreinte.
Puis , le visage crispé , il fit descendre les bretelles fines du bustier , dégageant chaque sein.
Ceux-ci étaient ronds , épanouis , leurs pointes dressées , et cette vue le fit saliver plus fort.
Plaçant ses mains de part et d’autre de ses côtes juste au dessous de sa poitrine , il fit aller ses
pouces lentement autour de chaque mamelon , puis , tandis qu’il se mettait à caresser un sein à pleine main , pétrissant , agaçant la pointe , il se pencha et ouvrit ses lèvres pour sucer goulûment l’autre.

Dés qu’elle sentit sa langue sur la pointe sensible , Buffy s’arqua vers lui avec une plainte.

« Oui, oui.. »

Il la caressait avec une volupté et une douceur qui étaient presque insupportables. Il savait l’effet que sa bouche avait sur elle , et passait d’un sein à l’autre , comme s’il ne devait pas être rassasié. Le spectacle de Spike , yeux fermés , léchant et suçant chaque mamelon , et passant sa langue en dessous , revenant , brûlait ses reins et faisait venir une humidité constante au cœur de son intimité.

Quand il eut passé un temps infini à cette caresse , il releva son visage et murmura : « Tu aimes ce que je te fais , amour ? »

« Tu le sais » , gémit- elle. « C’est tellement bon .. »

« Tu es si excitée.. » gronda t –il en passant une main sur son sexe toujours recouvert de la soie de sa lingerie. « Oh bébé.. montre –moi comme tu es mouillée.. »

Il frotta avec insistance la fente de son sexe , à travers le tissu soyeux. Cela était infiniment érotique et elle se mit à balancer doucement ses hanches, en rythme avec le passage de ses doigts. Très vite elle fut au bord de la jouissance et quand il reprit le frottement d’une main alors qu’il aspirait un mamelon et faisait passer sa langue rapidement sur le bout , elle vint dans un cri guttural.

Il captura sa bouche , plongea sa langue , imprimant une envie sexuelle puissante dans l’attaque de sa bouche.

Buffy se sentait prise de vertige et elle s’agrippa plus fort à ses épaules.

« Je.. chéri.. » sanglota t –elle.

« Oui , je sais mon bébé.. tu veux que je te baise avec mon sexe.. je vais le faire.. attends.. »

Elle tremblait et il la guida au bord du lit. Quand elle fut debout , les jambes contre le bord du matelas, il se tint devant elle et attrapa sa verge à la base , agaçant le gland où perlait du sperme, faisant aller et venir ses mains tout le long dans un mouvement lent.

« Déshabille-toi », ordonna t –il , la voix très rauque.
Fascinée , elle fixait son corps sculptural , les muscles de ses bras , de sa poitrine , la paroi au relief marqué de ses abdominaux , et ses cuisses fuselées , puissantes.
Au centre de ce tableau , la caresse hypnotique de ses doigts l'excitait si intensément qu’elle retira son slip avec des gestes précipités.Quand elle fit mine de dégrafer son bustier , il fit non de la tête.
« Garde-le et assois-toi, amour. »

Elle obéit , le ventre en feu , tendu , dans l’attente d’être pénétrée . Agenouillé , il passa ses mains à plat à l’intérieur de ses cuisses. Elle se tenait légèrement appuyé en arrière , la peau moite, mourant de désir. Il suivit les courbes de ses hanches , de son ventre plat , remonta encore vers les seins offerts , leurs pointes raidies et sensibles. Elle haletait , bouche entrouverte , brûlante.

« Je t’en prie.. » pria t –elle.

Il eut un rire chaud , sensuel. Elle était si magnifique , les cheveux cascadant dans son dos , le corset de dentelle drapant son buste , les seins dégagés , et les cuisses ouvertes , la fente de son sexe luisante de sa première jouissance.

Il la fit se pencher un peu plus en arrière , sur ses coudes , tandis qu’il s'approchait. Il écarta les lèvres de son sexe et caressa la perle de son clitoris avec le plat de son pouce, faisant enter seulement le bout de son sexe.

« Tu m’as bien caressé , tout à l’heure.. » murmura t –il en contemplant la vision de leurs sexes presque joints. « J’aime quand tu me lèches et que tu es excitée.. Tu as été excitée, hein ,mon bébé ? »

Elle gémit , rapprochant son bassin , éperdue. Il continua à frotter la perle tendue qui devenait plus dure sous son doigt, et caressait de part et d’autre , fasciné par l’humidité qui venait en vagues toujours plus importantes. Elle ruisselait de plaisir.

« Prends-moi.. » haleta t –elle. « Oui.. je.. j’ai besoin de toi.. »

« Tu as aimé ? .. tu m’ as caressé , et c’était bon pour toi .. aussi , amour.. » continuait-il d’une voix basse , envoûtante. « C’est si bon de te baiser , après.. »

Il enfonça son sexe d’une poussée profonde et elle eut un sanglot. Aussitôt il imprima à son bassin un va et vient profond , de longues caresses de toute sa verge dans la soie de son sexe , et elle vint à sa rencontre ,en appui sur ses bras , remontant ses hanches , le ventre palpitant , une main sous un genoux pour tenir sa jambe gauche bien ouverte , tandis qu’il maintenait son emprise sur son autre jambe.

« Regarde comme c’est bon.. » gronda t –il. «Tu es si chaude.. si douce.. pour moi.. »

« Oui.. pour toi.. pour toi.. »

« Oui, offre-toi.... viens.. viens… jouis sur moi.. encore .. resserre – toi .. Oh oui ! Buffy.. ! »

Il pompait ses hanches plus vite , plus loin et Buffy gémissait de manière continue.
Leur accouplement devenait animal et Spike grognait et ses reins avaient pris une cadence plus frénétique.

« Mon joli bébé.. si mouillé.. » ahanait-il , la mâchoire serrée , le cou tendu dans l'effort, en proie à une excitation incandescente.
Buffy avait été si intensément chavirée , la première fois où il avait murmuré les mots érotiques à son oreille.. et cela demeurait une expérience d’un érotisme délicieux que cette litanie qui la berçait , en rythme avec sa pénétration.

« Baise-moi.. oui.. baise-moi .. bien fort.. comme çà.. Oh amour. ..ma beauté.. tu vas me faire jouir.. » murmura t –il en se penchant au dessus d’elle , grisé par son abandon.

Elle succomba à une détente fulgurante de tous ses muscles et gémit longuement. Terrassé par le plaisir , il jouit à son tour , éjacula longuement , en longs spasmes, et écrasa leurs bouches l’une contre l’autre .


Encore enfoui en elle , il la fit s’allonger et vint reposer sur sa poitrine , son visage entre ses seins. Tous deux avaient une respiration laborieuse et demeurèrent silencieux pendant de longues minutes.
Il prit appui sur ses avant-bras et entoura son visage entre ses paumes , ses pouces frottant en cercles doux le haut des joues de Buffy , se grisant de la lumière amoureuse qui irradiait de ses prunelles.

« Je t’aime ,» dit-elle avec une voix de gorge un peu enrouée.

« Je t’aime tant , amour » souffla t –il .

Toujours , après les étreintes les plus sulfureuses et la passion charnelle la plus effrénée , venait cet instant de douceur contemplative, cette union de leurs âmes qui continuait , après que leurs corps aient connu le plus intense bouleversement.

« Je voulais te dire.. » murmura t –elle , son visage soudain empreint d’une détermination qui l’inquiéta .


« Qu’y a t –il ? »
« Je voulais te dire que j’ai changé d’avis. »

« A propos de quoi, amour ? »

« Il n’est pas question que tu partes tout seul à Santa Barbara, » annonça- t –elle , et son petit menton se dressait.

Il rit et l’embrassa sur le nez.
« Peux-tu préciser ? »
IL cachait ses espoirs derrière une nonchalance dont elle ne fut pas dupe.

« Je veux dire que j’ai donné ma démission au lycée et que je serais avec toi à la rentrée à l’université. »

« Mais, comment ? Je.. As-tu trouvé un travail ? »

« Non , absolument rien pour l’instant , mais j’ai l’intention de chercher activement , aussitôt que nous serons installés. »

« Nous.. serons installés ? » répétât –il avec une lueur incrédule .

« Oui. Il n’est pas question que je sois séparée de toi chaque semaine. Je veux partager ta vie.. »

Elle sembla réaliser qu’il la contemplait avec une expression grave qui l’alarma.

« Enfin.. si tu.. si tu penses que cela est possible. »

Il demeura sans répondre si longtemps qu’elle s’inquiéta un instant.

« Spike ? Tu ne trouves pas… »
Il captura sa bouche avec une langueur irrésistible , enfonçant sa langue avec sensualité et quand elle voulu parler à nouveau il la fit taire en exerçant une pression plus forte , la dévorant avec une ardeur à laquelle elle accepta de succomber.

« Je veux vivre avec toi, » murmura t –il la voix grave alors qu’il se relevait à peine. « C’est tout ce dont j’ai toujours rêvé. »

« Alors.. » Elle fronça son petit nez et eut un sourire radieux. « Nous allons avoir des vacances très occupées. Mais en attendant , qu’ attends-tu pour commander du champagne ? »

« Tes désirs sont des ordres, chérie. »



Il se retira délicatement et la fit se redresser. Avec des gestes doux , il détacha un à un les minuscules boutons du bustier puis , après un autre baiser langoureux , appliqué , il l’entraîna vers le lit , dont il ouvrit les draps.

« Je vais appeler pour qu’on nous monte un dîner. »

Elle hocha la tête et s’en alla vers la salle de bain. Quand elle revint , il terminait d’ordonner tous les plats dont il savait qu’elle raffolait.

Buffy s’étira et avec une expression mutine , se glissa entre les draps frais. Par la baie vitrée , elle distinguait la colline d’Hollywood et ses maisons disséminées ,éclairées par le soleil couchant. Elle eut un soupir d’aise et écouta les battements de son cœur.
Quand il eut raccroché , il vint s’asseoir à ses côtés et lui caressa la joue.

« Viens ? » chuchota t –elle.
« Je vais peut-être enfiler un pantalon ? » répliqua t –il en haussant un sourcil suggestif.

« C’est une idée qui a du mérite. Il ne faudrait pas que celui ou celle qui va nous apporter le repas tombe de stupeur en entrant ici. »

Il disparut à la salle de bain. Buffy se laissa aller plus profondément au fond du lit.


« Je veux louer une maison au bord de la plage ! » dit-elle.

Il ne répondait pas et elle l’imagina , devant le miroir du lavabo, interrompant ses mouvements. Une expression sereine se répandit sur ses traits.

« Et il faudrait que nous nous y mettions le plus vite possible. Ce n’est pas comme si tu devait avoir un appartement pour célibataire, prés de l’université. La rentrée est-elle en Septembre ? »

Il émit un son qui ressemblait à un grognement. Elle rit et se tourna entre les draps, soupira.

« Je pourrais peut-être m’inscrire pour suivre tes cours en auditrice libre.. histoire de te rendre fou.. »

« J’ai entendu ! » cria t –il depuis la salle de bain. « Et ce n’est pas une bonne idée . »

« Oh , mais je croyais que tu ne voulais pas te passer de moi.. Je serais discrète, très discrète.. »

« Non. »

« Ou bien je pourrais demander à travailler dans un service administratif quelconque. Robin Wood a promis qu’il m’aiderait ..pour quoi que ce soit. »

« Non, » gronda t –il.
« Il suffit que je lui demande gentiment et.. »

« Non. »

« Mais il a des relations et ce n’est pas comme si je n’allais rien faire de toute la journée en attendant que tu reviennes.. me faire l’amour.. ? »

« Non. »

« Non ? »

« Non , je sais très bien que tu dois trouver un travail. »

Il entendit son rire de perle et éprouva un sentiment de paix si vif qu’il fut quelques secondes sans bouger. Elle reprenait son babillage et il sourit , s’apprêta à la rejoindre.

Au moment où il revenait, vêtu d’un pantalon de soie bleu marine souple, torse nu , elle le regarda avec une lueur pétillante dans le regard.

« Je dirais non à toutes tes questions, » annonça t –il d’une voix ferme , le bleu de ses yeux plus chaud alors qu’il le laissait aller sur les courbes qui se dévoilaient sous le drap.
Elle lui rendit son expression lascive , s’attardant sur la ligne de son sexe , et lécha ses lèvres. A cet instant on frappa à la porte.

« Quel dommage ! » dit-elle , les lèvres boudeuses.

Il se dirigea vers l’alcôve et ouvrit à un jeune garçon d’étage poussant un chariot recouvert de mets . « Bonsoir. Service pour Monsieur Kensinton. »

« Merci. Laissez le là, nous allons nous débrouiller. »

« J’allais te demander si tu voulais m’épouser , chéri ! » entendit-il depuis la chambre.

Spike resta interdit et le garçon l’observa curieusement alors que le visage de Spike devenait plus pâle , eut un petit sourire puis fit demi tour en refermant doucement la porte de la chambre .

Il cru distinctement entendre un rugissement quand il eût fait quelques pas dans le couloir.


Fin.





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