Los Angeles, temps présent

Buffy POV


« Qu’est-ce qui te rend aussi songeuse, ma belle ? »

J’ai lâché un soupir de bonheur quand j’ai senti les bras de Spike s’enrouler autour de moi.

« Je suis juste en train de me demander pourquoi on s’obstine à venir ici chaque année quand nous serions beaucoup mieux complètement nus à lécher le corps de l’autre. »

« Je pense constamment la même chose, mais c’est la tradition amour ! »

Quand il m’a embrassé dans le cou, je n’ai pu m’empêcher de me mettre à trembler.

« Dans tous les cas, je crois qu’on devrait rentrer maintenant… J’en ai assez de voir tous ces ploucs en train de lorgner sur ma femme.»

J’ai éclaté de rire en lui rétorquant : « Quelqu’un se sent possessif, hein ? Pourquoi ne pas uriner sur moi aussi, histoire de délimiter ton territoire. »

« Ça peut toujours s’arranger bébé, si tu me le demandes gentiment… »

« Euhhhhhh, tu es vraiment dégoûtant !!! Dieu, Angel a raison, tu es un vrai pervers… »

Je l’ai senti rire contre mon cou.

« C’est drôle, mais l’opinion de monsieur « je n’aime que la position du missionnaire » ne m’importe pas vraiment… »

Je me suis tournée vers lui mettant mes bras autour de son cou.

« Oh oui, c’est pour ça qu’on vient ici… Tu vas pouvoir te réjouir durant des mois du fait qu’Angel va entendre parler de notre petite soirée ! »

« Un des petits bénéfices des bars de démons bébé, les nouvelles voyagent à la vitesse de la lumière. »

J’ai attrapé sa lèvre inférieure entre mes dents, frottant mon corps contre le sien. Il a fermé les yeux essayant de regagner un semblant de contrôle.

« Et puis, tu es plutôt mal placée pour parler de ça, ma belle ! Tu vas laisser mon corps marqué comme si je sortais d’un combat avec un démon de 400 livres juste pour être sure que Dru ait un compte rendu graphique de nos petites vacances !!! »

« Je n’y peux rien bébé, tu me rends complètement dévergondée et sauvage ! En plus, c’est seulement un petit message pour que ta cinglée de Vampirella se rappelle que tu es à moi ! »

« Tout à toi, mon amour… » m’affirma-t-il en m’embrassant passionnément. Dieu qu’il m’avait manqué !

« Partons ! Plus vite nous sortons d’ici et plus vite j’aurai mon propre maître vampire nu et attaché, totalement à ma merci… »

Avec sa vitesse surnaturelle il m’a pris sur son épaule et s’est dirigé vers la sortie du club. Tête en bas avec une vue imprenable sur son derrière, je n’ai pu m’empêcher de lui faire remarquer en riant :

« Tu es vraiment trop facile ! »

« T’as raison bébé, je suis vraiment facile… mais juste avec toi. »

Et nous nous sommes dirigés vers sa voiture. Plusieurs heures plus tard, j’essayais de reprendre mon souffle… Mon Dieu, c’était incroyable toute les choses qu’il était capable de faire dans un lit et même en dehors ! Cette façon de toujours savoir de quelle manière me toucher, de connaître mes zones les plus sensibles : je suis vraiment une fille chanceuse. Sa voix doucement irritée m’a sorti de ma rêverie…

« Tu penses me détacher dans un avenir proche ? »

Fixant voracement mon regard sur son corps, je ne peux m’empêcher de sourire à la vue de Spike pieds et poings liés aux quatre coins du lit, étendu comme un banquet délectable… Les marques laissées par mes dents et mes ongles avaient créé sur sa peau d’albâtre un magnifique tableau abstrait ! Dru allait en avoir vraiment pour son argent et nos jeux ne faisaient que commencer.

« Je ne sais pas, je ne suis pas sûre que tu l’ais mérité… »


« Oh, vraiment ? » me répondit-il d’une voix traînante, le sourcil arqué et un sourire purement diabolique au coin des lèvres.

« Je crois pourtant que si, amour… J’ai dans l’idée que les cris perçants et les obscénités incohérentes que tu as hurlées durant les dernières heures en sont une parfaite indication. »

Me penchant sur lui pour détacher ses poignets, j’ai gémis quand il a sucé un de mes mamelons déjà hypersensible de nos derniers ébats.

« Moi crier ? Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. »

« Tu perds la mémoire dans ta vieillesse, Tueuse. »

Je me suis penchée pour détacher à leurs tours ses pieds.

« J’ai une excellente mémoire, mais c’est peut-être toi qui n’était pas vraiment mémorable » lui dis-je d’un ton taquin.

Il a déposé une claque sonore sur mon derrière, provocateur : « Bébé veut encore jouer ? Tu sais ce que cela veut dire… »

« Non » lui répondis-je dans un murmure devenu rauque par le désir renouvelé. Mais je ne connaissais que trop bien cette lueur dans son regard.

« C’est l’heure de punir les petite filles qui ont été vilaines et voir si on peut stimuler cette mémoire défaillante. »

J’ai poussé un cri strident quand il s’est jeté sur moi et m’a placé sur ses genoux. Il m’a alors donné une autre fessée.

« Je devrais te bâillonner bébé si tu ne peux pas rester calme… »

J’étais comme de la patte à modelée placée entre ses mains expertes, malléable, et il le savait. Je l’aime plus que tout quand il agit comme le prédateur qu’il est réellement avec moi.

« Non Spike, je te promet, je serais calme. »

Deux autres claques, cette fois une sur chacune de mes fesses…

« Je ne crois pas t’avoir donné la permission de m’appeler par mon nom. »

Il est drôle de voir à quelle vitesse nous pouvons passer du maître à l’esclave l’un et l’autre, et changer sans cesse les rôles quand nous jouons ces petits jeux. J’ai arrêté de ressentir une quelconque culpabilité relative à mon désir de ce genre de chose il y a longtemps. Comme Spike me l’a dit il y a toutes ces années : peu importe ce que nous faisons au lit ou ailleurs, que ça soit doux ou sauvage, au bout du compte c’est toujours de l’amour.

« Vous avez raison monsieur, je suis désolée. »

« Oh oui bébé… Tu vas être désolée ! »

Et il m’a montré à quel point. Le soleil était déjà levé depuis longtemps, mais nous étions toujours éveillés… Ma tête reposait sur sa poitrine, ses doigts jouaient distraitement avec mes cheveux. Le silence entre nous n’est jamais inconfortable, il n’y a pas de sous entendus : on rit, on fait l’amour, on se dispute sur des choses stupides, on peut discuter de tout et de rien pendant des heures…

Avec lui, je ne me sens jamais jugée, je peux être tout ce dont j’ai envie : la Buffy triste, heureuse, un peu idiote ou fofolle, forte ou faible, car il aime chaque partie de mon être comme j’aime tout de sa personnalité. Et même quand il est en colère contre moi ou vice versa, aucun de nous n’essaie de faire que l’autre se sente coupable. La vérité est que je n’ai jamais été aussi heureuse que quand je suis avec lui… Alors pourquoi continuions-nous à jouer ce jeu que nous nous sommes imposé il y a des années de cela.

Je sais qu’il aime toujours Dru et moi Angel, mais aucun de nous n’est heureux avec eux. Si on m’avait dit avant que je ne le rencontre qu’on pouvait aimer deux personnes en même temps, je ne l’aurais jamais cru. Mais c’est la vérité… Parfois je me demande si ce n’est pas la peur de lâcher prise et de devoir renoncer aux habitudes qui nous pousse à continuer à les aimer. Moi de ne plus être l’ange de lumière de Angel, lui de ne plus être le prince sombre de Drusilla. Peu importe à quel point nous ne sommes plus ces personnes désormais.



Sunnydale, six ans plus tôt

Buffy POV

Après le départ de Giles, j’étais plutôt songeuse. Quand je l’ai vu assis dans l’entrée, j’ai cru que mon monde venait de s’effondrer… La dernière chose que je souhaitais était de le décevoir, mais son acceptation et son soutien étaient le plus beau cadeau qu’il pouvait m’offrir. La conversation que nous avions eue m’avait éclairé sur les réponses à de nombreuses questions que je n’avais jamais osé poser. Et surtout, avoir la confirmation que je n’étais ni folle ou ni perverse était un soulagement inimaginable ! Mais il restait encore beaucoup de points à régler.

Qu’allions-nous faire des deux personnes dans notre vie ? Comment allions-nous continuer notre histoire ? Mais surtout, Spike voulait-il réellement que cela continu ? Pour la première fois depuis que j’avais ouvert mes yeux et l’avait vu m’observant, je sentis une sourde insécurité s’insinuer en moi. Peut-être que tout ceci n’était qu’un jeu pour lui ou que je l’avais déçu… Le seul problème est que je ne savais pas comment lui en parler. Et plus le silence s’éternisait, plus je devenais nerveuse.

« Ne soit pas nerveuse chérie, rien n’a changé mis à part le fait que nous avons les réponses à nos questions maintenant. »

« Comment sais-tu que je suis nerveuse ? »

« Je suis un vampire Buffy, rappelle toi ! J’entends ton cœur battre la chamade… En plus, même sans supers pouvoirs, c’est plutôt évident. »

« Que vas-tu faire de Drusilla ? »

Pendant un instant, il pris un air coupable.

« Je vais lui dire la vérité. C’est la seule chose à faire… Je crois que ton observateur a raison : nos mondes sont trop différents et nous devons trouver une façon de les accorder sinon nous n’aurons aucune chance. Et je veux cette chance plus que tout, si tu veux bien me la donner. »

Je me suis levée pour le rejoindre et m’assoire sur ses genoux, mes bras autour de son cou.

« C’est également ce que je veux, mais je t’avoue que je ne sais plus trop quoi penser. J’ai tous ses sentiments opposés qui m’embrouillent, mais je sais que j’aime toujours Angel et que toi tu aimes Dru… Je sais juste que j’ai besoin de toi. Quand je pense à mon avenir, je ne peux l’imaginer sans toi. »

« C’est la même chose pour moi bébé… Mais Dru aussi a besoin de moi et j’aime être un vampire. Je ne veux pas être Angel et jouer au bon chiot promené au bout d’une laisse et qui espère une récompense pour chaque bonne action… Le sang de porc insipide, très peu pour moi !!! »

« Je ne veux pas que tu sois Angel, je ne te le demanderai jamais… Mais je ne peux pas te permettre de tuer en toute impunité Spike ! Je suis l’Élue, je ne peux le tolérer, je ne le supporterai pas… »

« Faisons un marché : je ne tue personne à Sunnydale, on reste en contact et on se rencontre occasionnellement. Nous savons tous les deux qu’au bout du compte nous devrons faire un choix, mais je ne crois pas y être prêt pour l’instant. »

« Dans ce cas, on est deux. »

Il me serrait très fort dans ses bras, un peu comme s’il avait peur que je m’échappe ou que je disparaisse.

« Promet moi une chose Buffy : quoi qu’il arrive, ne le laisse pas te convaincre que les choses que tu désires sont mauvaises. Je ne pourrais pas tolérer de te perdre et si tu joues son jeu, tu t’effaceras tranquillement jusqu’à ce qu’il ne reste de ton âme brisée qu’une pluie de confettis. Et ça te tuera aussi efficacement qu’un poignard en plein cœur… »

J’ai déposé un baisé chaste sur ses lèvres, ma main sur sa joue, mes yeux sondant les siens.

« Je te le promet. Mais toi aussi tu dois me promettre une chose : ne m’oublie pas, ok ? »

« Ça ma belle, c’est impossible ! »

Et ensuite il n’y a plus eu de mots échangés. Seulement deux personnes qui essayaient le plus possible de retarder le moment de leur séparation. Il quitta Sunnydale deux jours plus tard… Nous avions profité de notre temps ensemble pour parvenir à nous connaître mieux. Nous avons parlé de son passé, du mien, de nos rêves, nous avons ris et fait l’amour, expérimentant de nombreuses premières fois pour moi. Auprès de lui, je me sentais belle et désirable. Et puis vint le moment des adieux, où après un dernier baisé passionné il entra dans sa voiture et s’éloigna dans la nuit.

Mon absence avait soulevé beaucoup de questions. Giles avait essayé de les préparer du mieux qu’il pouvait à la nouvelle et seul Angel était resté dans l’ombre croyant avec raison que c’était à moi de lui expliquer la situation. J’ignore ce à quoi ils s’attendaient… Les connaissant, sûrement à une Buffy contrite qui se confondrait en excuses pour avoir eu l’audace de bousculer leur petit monde et qui promettrait de ne plus jamais recommencer.

Et eux, dans leur grande clémence, faussement compréhensifs me pardonneraient et tout redeviendrait comme avant. Mais j’avais changé et cette Buffy n’existait plus désormais. Les derniers jours avaient été une véritable épiphanie pour moi : depuis toujours j’essayais constamment d’être ce que les autres, Angel, mes amis, voulaient de moi. Mais en présence de Spike, je n’avais été que moi… Ça ne m’était pas arrivé depuis très longtemps et j’étais heureuse de me retrouver enfin et personne n’allait m’enlever cela.





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