Sunnydale, 3 ans plus tôt
Spike POV
J’étais arrivé la veille à Sunnydale pour aider avec la dernière apocalypse en date. Le combat avait été plus difficile que prévu : les renseignements qu’ils avaient récolté c’étaient avérés inexacts et nous n’étions pas préparés… Cela aurait pu nous coûter très cher ! Je l’ai presque perdue la nuit dernière… Le démon en moi n’a qu’une envie, c’est de la transformer pour la garder auprès de moi pour l’éternité ! Mais je sais que c’est impossible : elle ne le voudrait pas.
Après avoir conduit Giles à l’hôpital, nous sommes partis à la recherche du traître qui nous avait induit en erreur. Angel, qui n’avait pu être là puisqu’il avait lui-même un combat à mener avec son équipe de supers détectives, ne s’est pourtant pas privé de protester violemment, et cela dès son arrivée. D’après lui, nous ne pouvions pas tuer ce fils de pute qui nous avait trompé car il était humain. Il s’est lancé dans un des ses interminables et ennuyeux discours sur son devoir de protéger les plus faible et sur le sens des responsabilités… Quel enfer !!!
Je ne sais vraiment pas comment elle fait pour vivre avec lui et le supporter 24h sur 24 ! Quand il a remarqué que nous ne l’écoutions que d’une oreille distraite, il est parti, en colère et hurlant qu’avant mon arrivée, Buffy n’aurait jamais osé faire ce genre de chose. C’est ainsi que nous sommes partis à la recherche du petit parasite…
Nous ne l’avons pas tué et j’ignore même comment ce crétin d’Angélus avait pu penser qu’elle serait capable de faire une telle chose… Ne la connaît-il donc vraiment pas, même après tout ce temps ? Il devrait pourtant savoir que jamais elle ne l’aurait permis. Mais nous lui avons tout de même infligé la peur de sa vie ainsi que plusieurs contusions en guise de paiement pour sa fourberie… C’est qu’elle peut être très vicieuse et violente ma Tueuse quand la vie de ceux qu’elle aime est mise en danger ! Je doute qu’il ose essayer de la trahir à nouveau…
Ensuite nous sommes revenus tous les deux à la villa et nous avons fait l’amour la journée entière… C’était passionné et violent, un peu comme si nous voulions nous rappeler que nous étions toujours en vie. Mais je n’avais plus le choix : c’était bientôt le moment de repartir. Assis sur le bord du lit, je boutonnais ma chemise. Elle était étendue derrière moi, poussant des soupirs de désespoir.
« Spike, tu dois vraiment partir tout de suite ? Pourquoi ne pas rester quelques jours de plus ? »
Je me suis tourné vers elle et en la regardant, je n’ai pas pu m’empêcher de penser qu’elle ressemblait à un ange… Les cheveux ébouriffés, ses lèvres gonflées par mes baisers, son corps marqué par le combat que nous avions mené enroulé dans un drap, je n’avais jamais rien vu de plus sublime. Ses contusions commençaient déjà à s’effacer grâce à sa guérison accélérée, mais mes marques de morsures étaient, elles, encore parfaitement visibles sur sa peau délicate.
Étendue là, devant moi, languie, elle fait cette moue boudeuse que je trouve si adorable comme à chaque fois qu’elle est contrariée par quelque chose. Je n’ai qu’une envie, c’est de retourner me blottir sous les draps avec elle et de ne jamais la quitter, mais c’est impossible.
« Je ne peux pas bébé, et tu le sais… Tu as tes cours demain, et moi je dois repartir au Brésil. En espérant que Dru n’a pas mis notre gagne pain à feu et à sang ! »
Persistante, elle s’approche de moi et place ses bras autour de mon cou.
« J’aimerais tellement que tu restes. Nous avons presque perdu Spike, et Giles… »
Incapable de finir sa phrase, elle se met à pleurer doucement. Je la serre contre moi, essayant de la consoler et d’alléger se peine.
« Ça va aller bébé… Les médecins ont dit qu’il était hors de danger, il sera comme neuf dans quelques jours. Ne pleure pas mon cœur, je t’en prie. »
« Je suis désolée, c’est l’émotion… J’ai les nerfs à fleur de peau ce soir. »
Je ne supporte pas de la voir ainsi, déprimée et effrayée. Je prends son visage dans mes mains et la regarde droit dans les yeux.
« Hey ! Ne sois jamais désolée d’être triste ma chérie. C’est légitime, tu en as le droit… »
Elle pose ses lèvres sur les miennes et m’entraîne vers le matelas. Couché contre elle, je sens son coeur s’emballer et je suis si fier que mes baisers puissent lui faire cet effet si radical… Mais je sais que je dois l’arrêter, sinon je ne partirai jamais d’ici et j’ai une dernière chose à faire avant de quitter la ville. Elle pousse un soupir de déception et j’embrasse le bout de son nez.
« J’aimerais quand même que tu restes. Mais je comprends, ne t’inquiète pas… Je suis contente que tu sois venu : sans ton aide, je doute que nous aurions pu gagner. »
« Ne dis pas ça mon cœur… La Tueuse et sa super équipe gagnent toujours, je suis juste du muscle supplémentaire. »
« Tu es bien plus que ça et tu le sais. »
Après plusieurs autres baisers d’adieu, je me suis mis en route vers ma dernière destination. Buffy ne sait pas ce que j’ai l’intention de faire ce soir et je ne veux pas qu’elle soit déçue si jamais j’échoue… Ce qui est plus que probable, mais je me dois d’essayer, pour elle. Tout cela à assez durer !
Quand j’entre au Bronze, je le repère de suite. Il est assis seul à une table buvant une bière, l’air sombre. D’après ce que m’a dit Giles lors nos derniers appels téléphoniques, le gamin a pris l’habitude de boire de plus en plus… Il se détruit à petit feu, un peu comme s’il voulait se punir de quelque chose. Mais de quoi ? Je l’ignore pour l’instant, mais je compte bien le découvrir. Je ne peux pas dire que son sort m’importe véritablement, mais sans lui ma Tueuse ne serait plus ici.
J’essaie de ne pas trop y penser, mais les images ne cessent de me hanter… Je la vois couchée par terre, sans défense, confuse à cause du coup qu’elle avait reçu à la tête. Un démon de près de 2m était sur le point de lui asséner un coup fatal et j’étais trop loin pour intervenir. Mon cri angoissé a résonné dans la caverne et tout à coup, arrivé de nulle part, Xander est apparu derrière lui et lui a fracassé le crâne en deux avec une hache de bataille. Elle lui doit la vie, il compte beaucoup pour elle et c’est tout ce qui importe. Résolu, je m’approche donc de sa table d’un pas décidé.
« Harris, on ne t’a jamais dit que ce n’est pas bon de boire seul ? »
Il lève vers moi un regard surpris qui se teinte vite d’un profond dégoût et d’amertume.
« Tiens, si ce n’est pas Spike la sangsue de service !!! Tu as quitté les draps de ta chérie pour faire un dernier casse-croûte avant de prendre la route ? »
Je sais très bien où il veut en venir… Il essaie de me provoquer, il cherche la bagarre, mais je refuse de répondre à ces piques.
« En fait, je te cherchais… »
Je vois dans son regard un bref éclat de peur qu’il s’empresse de dissimuler.
« Et que me vaut cet honneur douteux ? Tu es venu mettre fin à mon supplice ? Tu as peur que je finisses par faire entendre raison à Buffy et donc tu veux te débarrasser de moi ? »
Je lève un sourcil quand il parle de supplice, mais je décide de ne pas relever, juste de le prendre en note pour plus tard.
« Même si j’aime particulièrement entendre tes petits délires paranoïaques Harris, je n’ai pas beaucoup de temps devant moi… Alors toi et moi on va avoir une petite conversation et jouer carte sur table. »
« Et si je ne veux pas t’écouter ? »
J’agrippe son bras fermement et laisse mon visage démoniaque apparaître l’espace de quelques secondes.
« Ce n’est pas une question de ce que tu veux ou ne veux pas... Tu n’as pas le choix, pigé ? Alors tu te calmes et tu ouvres grand tes oreilles… »
Je dois tout de même lui donner un bon point : il a eu l’intelligence de ne pas broncher et ne fait aucun mouvement pour partir.
« J’aime Buffy. »
Il ouvre la bouche, sûrement pour protester ou nier cette affirmation, mais je suis plus rapide que lui…
« Et si tu oses me dire que je l’utilise comme un pion dans un jeu tordu pour passer le temps, je casse chacun de tes doigts. Ça fait trois ans maintenant, bon sang !!! Tu sais bien que je dis la vérité, même si tu ne veux pas le croire. Tes commentaires perfides la blessent et tout ça doit cesser. Je n’accepterai pas qu’elle soit malheureuse à cause de toi, de tes jugements réducteurs et de ton esprit borné ! »
« Sinon quoi ? Tu me trancheras la gorge ? Tu me videras de mon sang ? Hein, tu vas faire quoi Spike ? »
Il me regarde avec une lueur de défi dans les yeux et je me demande si au fond, ce n’est pas ce qu’il souhaite réellement… Mourir.
« Non, je ne ferai certainement pas ce genre de choses ! Mais si tu continus comme ça, tu finiras par la perdre… Elle se lassera de ton caractère borné et tu te retrouveras seul. Et crois moi, cela peut être un destin pire que la mort. »
« Pourquoi me dire tout ça ? Au contraire, ça devrait te faire plaisir que je disparaisse de sa vie. »
« Buffy a besoin de tous ses amis pour mener son combat et la soutenir au gré des épreuves. C’est ce qui la rend si différente des autres Tueuse : elle a un lien avec ce monde qui l’empêche de devenir une sorte de machine de guerre vide et sans sentiments comme les autres avant elle. »
« Et tu en sais un bout sur le sujet, hein… Tu en as tué deux, n’est-ce pas ? Comment Buffy se sent-elle aux vues de cet état de fait. »
« Je ne m’excuserais jamais de les avoir tuées. Elles étaient des Tueuses et moi je suis un vampire, c’est ce qu’on est nés pour faire. C’était elles ou moi, et ça Buffy le comprend très bien. »
« Et maintenant, tu es amoureux de l’une d’entre elle… » me dit-il sarcastiquement « ça pourrait presque être touchant si votre petite histoire n’était pas aussi tordue !!! Deux des vampires les plus infâmes ayant arpentés cette terre, amoureux de celle qui est née pour les éliminer. Désolé, mais vous ne me ferez jamais avaler ça ! Les démons ne peuvent pas aimer, point barre. »
Ma parole, c’est encore pire que ce que je croyais ! Je suis pris d’un désir irrépressible de lui torde le cou, mais je me retiens.
« Qu’est-ce tu en sais ? »
« J’en sais assez pour savoir qu’une fois que le démon a pris possession du corps, il ne pense qu’à une chose : tuer. Les personnes que vous étiez avant ont cessé d’exister. »
« Et tu as fait des études poussées sur le sujet ? Les seuls démons que tu connaisses sont Angel et moi… Nous tuons, c’est vrai et même souvent par plaisir, mais rien ne nous empêche d’être amoureux. J’aime Drusilla depuis plus de cent ans et maintenant je suis amoureux de Buffy tout autant sinon plus. Dans une certaine mesure, je suis toujours William. Les seules choses qui varient sont un goût prononcé pour le sang et la perte de cette chose pénible et empoisonnante qu’est l’âme, la conscience. Pour le reste, je fais de ma vie ce que j’en veux ! Tout est une question de choix et de responsabilités. »
« C’est faux, je le sais. Je l’ai vu… »
Sa voix est faible, presque suppliante. Et c’est à ce moment précis que je me rappelle ce que Buffy m’a raconté sur son arrivée à Sunnydale… Darla et Luc essayant de faire revenir le maître, l’ami d’enfance de Willow et Xander qui avait été vampirisé dans le processus, Xander qui avait du lui planter un pieu dans le cœur...
Et c’est ainsi que j’ai compris que toute cette histoire n’avait rien à voir avec Angel, Buffy ou moi-même. J’avais devant moi un homme qui essayait à tout prix de s’accrocher à ses idées préconçues et ses préjugés sous peine de devoir vivre pour le restant de ses jours avec le fardeau d’avoir tué son meilleur ami sur la conscience.
« Je vais te raconter un truc que je n’ai jamais dit à personne, mis à part Buffy. J’aimais ma mère de tout mon cœur… Je l’aimais tellement que je l’ai transformée pour rester à jamais avec elle. Mais quand elle s’est réveillée, elle m’a dit des choses très dures, vraiment blessantes… Alors je l’ai tuée et ça m’a hanté durant des années. Jusqu’au jour où j’ai compris que ce n’était pas elle, mais le démon qui parlait.
Ma mère m’aimait et je l’aimais aussi ! Mais vois-tu, quand tu transformes un humain en vampire, tu peux le faire de deux façons… Soit tu en fais un minion, un serviteur, soit tu crées un descendant, un héritier. Un héritier est comme un enfant, il ne peut être créé que par un maître vampire et prend beaucoup plus de temps pour se réveiller, parfois plusieurs jours. Ainsi, le démon a le temps de se mêler à la personnalité de son hôte de façon permanente.
Nous gardons beaucoup de nos traits humains… Prends Dru et moi pour exemple : nous étions des gens plutôt sensibles, d’incurables romantiques et nous le sommes resté d’une certaine manière. Par contre, Liam était un bâtard arrogant qui ne faisait que picoler et courir la bergère et Angélus fût tout à fait comme lui.
Pour les minions, par contre, le réveil ne prend que quelques heures. Le démon prend complètement le dessus et annihile totalement l’ancienne personnalité. Dans ce cas, les seules pensées qui s’entrechoquent dans leurs petit crâne de piafs sont « baiser, se nourrir, tuer »… Les personnes qu’ils étaient n’existent plus.
La plupart des vampires que votre petite équipe rencontre pendant les patrouilles ne sont que des minions, ce qui explique pourquoi ils sont si facile à tuer. D’un cas à l’autre, la seule chose qui change est la quantité de sang de son créateur que le nouveau-né vampire a absorbé. Très peu pour les minions, beaucoup plus chez les héritiers pour les rendre forts et intelligents…»
« Pourquoi est-ce que tu me dit tout ça maintenant ? »
« Combien de temps cela a pris pour que ton ami Jess renaisse ? »
Il s’est levé brutalement, son visage un masque de rage et de rancœur, et a tapé du poing sur la table.
« Je t’interdis de parler de lui, tu m’entends ? Tu n’es qu’une chose, un monstre, tu n’as aucun droit de prononcer son nom ! »
Et sur ce, il s’est enfui. Je l’ai rattrapé dans l’allée derrière le club, j’ai saisi son bras et l’ai forcé à me regarder. Si un regard pouvait tuer, je ne serais plus que poussière à l’heure qu’il est. Mais je n’avais pas terminé et il allait m’écouter jusqu’au bout.
« J’étais trop jeune quand j’ai transformé ma mère, je venais à peine de renaître moi-même et c’est pour cette raison que je n’ai réussi à faire d’elle qu’un vampire de seconde classe. Darla, elle, était un maître vampire puissant et ancien, elle aurait pu faire de ton ami un héritier, mais ne l’as pas fait… Tu sais pourquoi ? Ils avaient besoin d’une armée pour se battre pour eux, des soldats, des esclaves…
On n’envoie pas un descendant au combat comme chair à canon, on en prend soin pendant longtemps. Pour un maître vampire, son héritier est comme un enfant qu’il faut éduquer et dont il faut prendre soin. Darla ne voulait pas d’enfant, elle voulait un jouet, un esclave, un animal de compagnie…
Tu es quelqu’un de bien Xander. Tu n’as pas de pouvoirs, aucune force extraordinaire comme nous, aucune magie comme Giles, Tara ou Willow pour te protéger, mais tu te bats tout de même. Il faut un courage incroyable pour le faire, je t’assure. La plupart des gens seraient déjà partis en courant. Mais tu dois arrêter de te détruire pour une chose que tu n’as pas faite ! Tu n’as pas tué Jessie, ce sont eux qui l’ont fait. Toi tu l’as sauvé d’une vie éternelle d’errance et de servitude, tu lui as permis d’enfin reposer en paix. »
Pendant un long moment il m’a regardé, les yeux hantés, se demandant s’il devait ou non me croire, pour finalement s’effondrer en larmes… Je le haïssais et j’aurais du le laisser seul dans cette ruelle, une proie facile pour n’importe quel prédateur. Mais au lieu de cela, je l’ai consolé. La vérité est que je le comprenais : j’avais déjà été à sa place. Alors, sans même y penser, je l’ai pris dans mes bras et l’ai bercé comme un enfant.
Il ne cessait de répéter « je ne l’ai pas tué, je ne l’ai pas tué »… Je l’ai laissé pleurer un bon moment et quand enfin le flot de larmes s’est tari, je l’ai raccompagné chez lui. Avant de quitter ma voiture, il s’est tourné vers moi.
« Spike, je ne l’ai pas tué, n’est-ce pas ? »
« Non, Xander. »
Pendant un moment, il a eu l’air embarrassé aussi bien par sa faiblesse que par le fait qu’il cherchait à ce que je le réconforte et le rassure…
« Euh, je sais que ce n’est pas grand-chose, mais merci… »
« Pas de problème, gamin. » le surnom le fit sourire.
« Spike, si toute cette histoire pouvait rester entre nous, je t’en serais reconnaissant. »
« Ne t’en fait pas, je serais muet comme une tombe… Je suis déjà mort, ça sera facile ! » il s’est mis à rire « Allez gamin, je dois partir… Prend soin de toi. »
« Toi aussi. »
J’ai quitté Sunnydale l’esprit en paix. J’avais fait ma part, maintenant c’était à lui de décider ce qu’il allait en faire.
Xander POV
Après le départ de Spike, je ne pouvais m’empêcher de me demander s’il m’avait dit la vérité. Je l’espérais… Je ne m’étais jamais senti aussi en paix que maintenant, un peu comme si on avait enlevé un poids énorme de ma poitrine et que je pouvais enfin respirer. Mais je devais m’en assurer et avec Giles toujours à l’hôpital, il n’y avait que deux personnes qui pouvait répondre à mes questions : Angel ou Wesley.
Je savais qu’Angel ferait tout pour que Spike passe pour le méchant de l’histoire, même me mentir, alors il ne me restait plus que Wesley. Malgré qu’il soit très tard, Wes ne fut pas fâché de mon appel… Il répondit patiemment à chacune de mes questions et je fus heureux de découvrir que Spike ne m’avait pas raconté toutes ces choses uniquement pour que je me sente mieux. C’était la vérité : je n’avais pas tué Jessie… Mais avant de raccrocher, je me devais de lui poser une dernière question.
« Wes, je peux te demander une dernière chose ? Et sois honnête avec moi, ok, j’en ai vraiment besoin… »
« Bien sûr, demande moi tout ce que tu veux. »
« Tu crois que Spike est réellement amoureux de Buffy ? »
« Tu connais déjà la réponse à cette question Xander… Tu n’as qu’à voir la façon dont il la regarde quand elle entre dans un pièce ou celle qu’elle a de le fait sourire constamment même quand ils se chamaillent. Angel est un très bon ami, mais je ne peux pas être d’accord avec lui quand il dit que Spike l’utilise et la pervertie. Ils sont amoureux et un jour, il devra accepter la vérité. Tout ce qu’il fait, c’est de l’éloigner encore plus de lui.... »
« Et je ne suis pas blanc comme neige non plus dans cette histoire… Depuis trois ans, je ne cesse de les juger, attendant avec impatience le jour où je pourrais lui dire « je te l’avais dit ! »… »
« Est-ce trop indiscret de te demander d’où viens cette soudaine révélation ? »
« Disons que ce soir, j’ai pu voir Spike sous un jour différent et ça m’a fait réfléchir. Il peut se montrer très perspicace, beaucoup plus que je ne l’aurais cru… »
« Il n’a pas la réputation d’être très intelligent, c’est vrai, car il agit souvent par impulsion comme un gamin turbulent. Mais il est un excellent juge quand il s’agit de la nature humaine. Il voit souvent des choses que les autres ne voient pas. Peut-être a-t-il toujours été ainsi ou c’est le temps qu’il a passé à s’occuper de Drusilla, mais il se trompe rarement sur ce genre de chose. »
« Merci Wes… Je crois que je vais aller dormir un peu, car demain j’ai de sérieuse excuse à faire à trois dames très importantes pour moi. »
Le lendemain, je me suis rendu à la « Magic Box », la boutique que Giles a achetée il y a 1 an. Ce matin à mon réveil j’avais appelé Buffy, Cordélia et Anya, leur demandant de me rejoindre là-bas après le travail. A mon grand soulagement, elles avaient toutes trois accepté. Aujourd’hui était le premier jour de ma nouvelle vie, un tout nouveau Xander était né. Mais pour cela, je devais dédommager ceux que mon comportement avait le plus blessé.
A mon arrivée, elles étaient assises toutes les trois autour d’une table dans un coin de la pièce, l’air inquiet. Buffy et Cordy étaient éloignées le plus possible l’une de l’autre : elles étaient en froid depuis quelque années. Cordélia est très protectrice envers Angel et elle n’aime pas que Buffy le fasse souffrir, donc normalement chaque fois qu’elles sont dans la même pièce cela finit immanquablement en chamailleries et mesquineries.
Et avec Angel prenant toujours le parti de Cordy, ça ne faisait qu’empirer les choses. Anya avait fermé la boutique quelques minutes plus tôt, donc nous étions seuls. Je décidai que l’humour ne pouvait pas nuire à la situation qui allait à coup sûr devenir très tendue.
« Eh bien, si ce ne sont pas ici réunies les trois plus belles femmes de Sunnydale ! » leur dis-je en leur offrant chacun un bouquet de fleur.
Je m’étais dit que tant qu’à demander pardon, aussi bien le faire dans les règles. Elles m’ont regardé d’une façon étrange.
« Ok, qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de Xander ? » me dit Buffy d’un ton suspect.
« Peut-être que c’est un démon qui contrôle son corps… Je faisais souvent ce genre de charme quand j’étais un démon vengeur. »
« Ne soit pas stupide Anya ! Il n’y a que Xander pour choisir un accoutrement pareil… Impossible que n’importe qui, même un démon voudrait être vu dans ce genre de fringues. »
« Merci Cordy, je me sens beaucoup plus en confiance grâce à toi. » lui dis-je d’un ton sarcastique. J’ai toujours aimé me battre avec Cordélia…
« C’est bien beau tout ça, mais j’ai des devoirs à faire avant de patrouiller… Pourquoi tout ce mystère Xand ? »
En disant cela, Buffy me regarde avec un sourire gentil sur son visage et je me sens encore plus coupable.
« Oui, et moi je dois compter la caisse ! Je n’aime pas faire attendre l’argent… »
Cordélia fut prise d’une toux dont le son ressemblait étrangement à « capitaliste » à cette remarque typique d’Anya.
« Je suis venu vous faire des excuses… Ces trois dernières années, j’ai agis comme un imbécile. Je n’ai pas su profiter du fait que j’avais deux femmes étonnantes dans ma vie, trop obsédé par ma haine des vampires. Je n’ai pas pris le temps de vous traiter comme vous le méritiez… Je sais qu’il est trop tard pour réparer mes erreurs, mais j’aimerais si vous le voulez bien qu’on soit amis et je vous promets de ne plus juger chacun de vos choix désormais.
Buffy, je sais que j’ai critiqué tes relations à la moindre occasion… J’ai été bête et souvent carrément méchant, un ami ne devrait jamais faire ce genre de chose. J’espère juste qu’un jour je pourrai réparer le fossé que j’ai creusé entre nous. »
Buffy fût la première à réagir. Elle se leva pour me serrer dans ses bras…
« Tout est déjà pardonné Xand… Tu seras toujours très important pour moi et puis, qui me sauverait constamment la vie si tu n’étais pas là ? » me dit-elle en souriant.
« Merci Buffy, c’est très important pour moi. »
Cordélia me tapa sur l’épaule et quand je me suis retourné, elle me prit dans ses bras elle aussi.
« Bien sûr que tu es pardonné, idiot ! J’aime beaucoup trop me chamailler avec toi. »
Je me tournai ensuite vers Anya, attendant le troisième verdict…
« Je te pardonne Xander, malgré tous les orgasmes que tu m’as fait perdre en passant ton temps à parler de Buffy et Spike ! »
Sur ce, nous nous sommes tous mis à rire. Ensuite, j’ai offert de payer la pizza et nous avons passé un très bon moment, nous remémorant des tonnes de souvenirs… Même Cordy et Buffy avaient décidé une trêve momentanée entre elles. J’étais heureux qu’elles m’aient pardonné si facilement. Je savais que je ne le méritais pas vraiment, mais je décidais d’accepter le cadeau que la vie m’offrait. Juste avant de se quitter, j’ai pensé qu’il me restait encore une personne à qui faire des excuses.
« Oh Buffy, tu pourrais me donner le numéro de Spike ? J’aimerais l’appeler pour m’excuser aussi… »
« Je vous l’avais dit que c’était un démon ! »
Sacrée Anya ! Je me suis mis à rire. Après avoir appelé Spike pour lui faire des excuses qu’il accepta sans problèmes, j’ai pris conscience que pour la première fois de ma vie j’étais heureux de l’homme que je devenais…
aller ne sopyez pas timide dites moi ce que vous en pensez
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