CHAPITRE 3


Pov Buffy


Après le départ de Spike et le retour d’Angel à son attitude rêveuse, silencieuse et à sa sociabilité (du moins, aussi sociable que peut l’être Angel), la vie a repris un semblant de normalité. Nous venions d’apprendre que bien que je ne sois morte que quelques secondes, un an plus tôt, une autre Élue avait tout de même été appelée. Elle avait été assignée à patrouiller sur la deuxième Bouche de l’enfer en activité, Cleaveland. A moins qu’une gigantesque apocalypse soit à l’horizon, elle et moi ne devions jamais nous rencontrer. Avec chacune une ville recrachant chaque jour plus que son lot de monstres et démons en tous genres, nous n’avions pas précisément le temps ni l’occasion de nous retrouver pour prendre le thé et faire la conversation…

Ma relation avec Angel continuait à évoluer. J’avais décidé de suivre les conseils amoureux d’un vampire qui ne désirait qu’une chose, se baigner dans mon sang. Aussi ironique que soit la situation, je savais pertinemment bien que Spike avait raison.

Un jour, lors d’un de ces discours long et ennuyeux dont Angel et Giles avaient le don de m’assommer, il reparti une fois de plus sur le sujet des vampires incapables de sentiments puisqu’ils n’ont pas d’âme. J’étais assise, feignant d’écouter, alors qu’en réalité je m’imaginais portant ce magnifique pantalon en cuir que j’avais repéré en vitrine d’ « April Fools » ce matin. C’est à cet instant précis quelque chose me frappa : si les vampires ne peuvent pas aimer sans âme, alors pourquoi Spike en était-il capable? Chose que je m’empressai de demander à Giles.

On aurait pu entendre une mouche voler. Même Xander qui depuis le début de la réunion donnait son avis à tout va, était sans voix ! (ce qui est, croyez moi, un miracle en soit) L’accalmie fut de courte durée et ils se mirent tous à parler en même temps. Xander hurlait que j’étais complètement folle si je croyais qu’il y avait ne serai-ce qu’une once de bien au fond de la « sangsue décolorée » (son petit surnom pour Spike). Giles me disait que c’était impossible. Angel me demandait où diable j’avais pu pêcher l’idée que Spike pouvait aimer ? Je leur ai rappelé Drusilla et à quel point il était amoureux d’elle. C’est alors qu’un autre miracle se produit… Ils furent pour la première fois tous trois d’accord sur quelque chose ! Leur verdict était tombé, sans appel. Ce que j’avais pris pour de l’amour n’était que de l’obsession. Selon eux, Spike n’était hanté par elle que pour une seule et unique raison : Drusilla était son Sire… Point.

Je les ai laissé dire ce qu’ils voulaient, sans plus y prêter attention. Moi, je savais la vérité. J’aurais pu jurer que Giles mettait un point d’honneur à ce que je ne puisse jamais oublier que les vampires ne sont que des monstres. Cette idée l’obsédait depuis quelque temps… Au début, je croyais qu’il avait peur de ma relation avec Angel et des implications du sort de restauration de l’âme. Depuis la petite amie de Giles, Melle Calendar, une bohémienne descendante du clan ayant maudit Angelus, avait apporté de nouvelles informations sur le rituel.

L’âme n’était pas permanente comme on l’avait toujours cru, mais au contraire, un seul moment de pur bonheur et se serai bye, bye vampire rêveur et bonjour meurtrier bestial et psychopathe. Nous avions essayé depuis plusieurs semaines de trouver une façon de rendre son âme permanente, mais jusqu’ici sans succès.

Et je finis alors par me rendre compte que ce dont Giles avait véritablement peur, c’était que Angel perde cette âme volatile d’une façon où d’une autre… Il craignait que je sois incapable d’éliminer la créature qui aurait pris sa place, que mon amour pour Angel aveugle mon jugement et m’incite à croire au fait que sous la forme d’Angelus, il puisse toujours m’aimer. Je vous jure que parfois je me sens réellement insultée par le fait qu’il me croit stupide à ce point. Deux secondes avec Angelus m’avaient suffit pour comprendre qu’il était dénué d’amour, de compassion ou de quelque autre sentiment positif.

Mais ce n’est que quelques minutes plus tard, quand Giles a demandé à me parler en privé, que je compris la raison réelle de tous ces discours… La nuit où nous avions sauvé le monde de Dru et Angelus, Giles s’était rendu chez moi pour voir si j’allais bien. Il s’approchait de la maison quand il m’avait vu avec Spike. Son premier réflexe avait été de courir à mon secours, mais il s’était ravisé quand il avait remarqué que nous étions en pleine conversation. Il avait entendu chacun des mots que nous avions prononcés cette nuit-là ! Mais surtout, il avait vu le désir et la peine dans mon regard quand Spike s’était éloigné… et il priait ainsi chaque jour pour que je comprenne que Spike n’était rien d’autre qu’un monstre de plus.

Je l’ai rassuré du mieux que j’ai pu, essayant de le convaincre que ce qu’il avait pris pour du désir n’était que le soulagement relatif à son départ. Il m’a alors demandé pourquoi je ne l’avais pas tué… J’en avais pourtant la chance, Dru étant inconsciente dans la voiture. Lorsque je lui ai répondu que nous avions fait un marché et que je ne pouvais pas trahir sa confiance, il su immédiatement que je lui mentais. Nous n’avons jamais vraiment ré-abordé le sujet, et les discours ont continués. Mais maintenant, je savais qu’il ne parlait pas d’Angelus.

Lorsque je suis sorti du bureau, Angel et moi avons décidé de faire une rapide patrouille. Plus tard, quand il m’a embrassé pour me souhaiter bonne nuit, il n’a pas pu s’empêcher de me rappeler que jamais je ne devais avoir confiance en Spike. Que celui-ci ferai tout pour nous séparer, s’il en avait l’occasion…

Si seulement il savait que c’était grâce aux conseils de Spike que j’avais eu la force de continuer notre histoire, il se serait sûrement levé à l’aube pour une petite promenade matinale sous le soleil resplendissant de Californie…

Merci helene un fois de plus tu as fait un boulot formidable





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