Sunnydale, 6 ans plus tôt


Après ma nuit avec Angel, je ne pouvais m’empêcher de me sentir étrange…comme déconnectée. Une partie de moi était heureuse, une autre se sentait rejetée et frustrée qu’il ait refusé de me mordre. Quand je trouvai enfin le courage de lui en parler, il refusa de donner une réponse claire, se contentant de me dire que ç’était impossible. Je me décidai donc à demander à Giles.

Dire que la conversation fût embrassante serait un euphémisme. Après cela, je incapable de le regarder pendant des jours sans rougir et pour sa part, ce ne fut pas une partie de plaisir non plus. Devoir expliquer à l’Élue dont il avait la charge pourquoi son amant vampire avait refusé de la mordre durant leurs relations sexuelles ne devait pas vraiment être au programme des cours du conseil des observateurs.

Il tenta alors de me faire comprendre, tant bien que mal en nettoyant sans cesse ses lunettes, que quand un vampire mord son partenaire durant l’acte sexuel, ceci crée un lien particulièrement puissant : ils s’appartiennent alors l’un à l’autre. C’est un rituel pratiqué entre deux démons qui veulent prolonger leur relation à un niveau supérieur ou pour se protéger des autres prédateurs. Un amant humain, une personne marquée, ne peut être mordu par un autre vampire, comme s’il était la « propriété » de l’autre.

Cette discussion me laissa totalement perplexe… Angel savait pertinemment que le destin d’une Tueuse est de mourir jeune, alors pourquoi avait-il refusé de me mordre ? Cela m’aurait rendue inaccessible pour les autres vampires : pas de morsure, ni de transformation éventuelle et de cette manière, il pouvait crier au monde que nous nous appartenions.

Un mois plus tard, Angel et moi nous étions installés dans une sorte de routine… Toutes les nuits après notre patrouille nous retournions à son appartement et faisions l’amour tendrement dans son lit. J’avais essayé, bien qu’un peu gauchement vu mon inexpérience, de guider nos ébats vers certaines des choses qui m’avait procuré un plaisir immense dans chacun de mes rêves liés à Spike. J’espérais ainsi les faire disparaître pour de bon, mais la plupart de mes tentatives furent reçues plutôt négativement, bien que toujours avec douceur.

A chacun de ses rejets, je me sentais de plus en plus inadéquate… Mille questions tourbillonnaient dans mon cerveau. Étais-je une mauvaise amante ? Ou juste une mauvaise personne de désirer ce genre de chose ? Mais surtout, pourquoi est-ce qu’il y avait ce vide de plus en plus grand et intense en moi, ce vide que je ne pouvais remplir peu importe le plaisir que son corps me procurait.

La tension montait, mais aucun de nous n’osait aborder le sujet jusqu’à une nuit durant une patrouille quand le combat atteignit une plus grande intensité. Je suis devenue si excitée que je pouvais à peine me restreindre : je me frottais contre lui, l’embrassant passionnément durant tout le trajet qui nous séparait de son appartement. Cela me semblait sans fin, le désir inondait mon corps à tel point que j’aurais voulu qu’il me prenne à même le sol du cimetière ou contre le premier mur venu !

Il repoussait tant bien que mal mes avances, me murmurant que nous serions beaucoup mieux dans un lit, qu’il valait mieux attendre d’être à l’abri chez lui… Mais je n’en avais que faire. C’était comme si toute pensée logique avait quitté mon cerveau et que la seule chose que je voulais, c’était Angel et j’allais l’avoir maintenant. J’ai glissé mes mains à l’intérieur de son manteau, pressant son bassin contre le mien, je pouvais sentir son désir contre mon moi. Quand il a gémis contre mes lèvres, je me suis sentie plus hardie… J’ai commencé à déboutonner sa ceinture quand soudainement je me suis retrouvée assise sur le sol, et Angel portant son visage démoniaque qui me regardait en colère.

« Quelle partie de non tu n’as pas compris ? »

Je l’ai regardé, estomaquée. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il était en colère à ce point.

« J’ai essayé d’être patient, de mettre tout cela sur l’attrait de la nouveauté, mais là tu vas trop loin ! Pourquoi fais-tu ça ? Explique moi, Buffy ! Comment as-tu pu passer de la vierge timide à la nymphomane qui a envie de se faire baiser dans un cimetière ? »

J’ai fait la seule chose que je trouvais logique à l’époque : je me suis levée et j’ai couru… Une fois à l’abri dans le sanctuaire de ma chambre à coucher, je suis tombée à genoux au milieu de la pièce et j’ai commencé à pleurer. Je pleurais sur nous, mais surtout sur moi. C’est ainsi qu’il m’a trouvé quelques minutes plus tard quand il est entré par ma fenêtre. Il m’a pris dans ses bras, m’a bercé contre lui, me murmurant combien il était désolé. Après quelques minutes mes sanglots se sont taris et nous sommes restés blottis l’un contre l’autre.

Quand il a finalement parlé, sa voix était douce, un peu comme s’il avait peur de m’effrayer. Il m’a expliqué que c’était normal que je sois curieuse, que tous les nouveaux sentiments que je ressentais pouvaient m’embrouiller, qu’il était amoureux de moi, du vrai moi et non de la fille que j’essayais de devenir… Je n’avais pas à agir comme une putain pour conserver son intérêt, je n’avais pas à avoir peur des autres femmes de son passé, qu’il préférait mille fois ma pureté à tous les autres plaisirs de la chair.

Il m’a prise dans ses bras et m’a déposé tranquillement sur mon lit, puis a commencé à me déshabiller lentement, couvrant mon visage de baiser. Il s’est ensuite éloigné pour aller chercher ma robe de nuit. Il me traitait comme une poupée délicate et je l’ai laissé faire, aimant l’attention qu’il me donnait, calmant mon corps, quand mon esprit était en ébullition. Quand il a eu fini de me mettre au lit, il a déposé un baiser sur mon front, et après m’avoir murmurer un dernier « je t’aime », il s’est éloigné dans la nuit me laissant seule.

Je ne sais même pas s’il avait remarqué que je n’avais pas prononcé un seul mot depuis son arrivée, ou peut-être avait-il pris mon silence comme mon consentement à ses paroles. Je suis restée au lit sans dormir cette nuit là, ressassant dans ma tête tout ce qu’il m’avait dit, essayant de trouver une solution. Quand l’aube pointa à l’horizon, tout était devenu clair… C’était le seul choix possible sinon j’allais le perdre. Il m’avait accusé de jouer un rôle pour garder son intérêt, alors je devrais dorénavant commencer à véritablement en jouer un.

J’allais devenir celle qu’il désirait puisque, de toute évidence, la vraie moi était une putain à ses yeux. C’était un petit prix à payer pour pouvoir le garder. Angel avait raison sur un point cependant : j’étais trop jeune, trop amoureuse, pour me rendre compte que le problème ne venait pas de moi mais de lui. J’ai joué mon rôle à la perfection, gardant tous mes sombres désirs enfouis profondément à l’intérieur de mon esprit, me disant qu’avec le temps cela deviendrait plus facile…

Mais ce fut tout le contraire… La présence de Spike, hantant mes rêves et mes désirs, était devenue un fantôme entre nous. Nous n’étions plus deux mais trois à présent à partager notre lit. J’ai alors pris l’habitude de raccourcir nos patrouilles et, de cette manière, je pouvais en refaire une seule après avoir quitter son lit histoire de passer ma frustration sur les vampires et autres démons. Mais les rumeurs voyagent rapidement dans le monde sous terrain, et bientôt ils étaient de moins en moins nombreux à croiser mon chemin. Ils étaient maintenant conscients qu’ils avaient une Tueuse de plus en plus létale et violente sur leur trace.

Mes rêves avec Spike augmentaient en intensité et je n’avais pas la moindre idée d’où je tenais toutes les choses délicieuses mais si perverses qui peuplaient chacun d’eux. Je me surprenais à me caresser dans les endroits les plus inopportuns tellement le désir laissé par ses images me pourchassait… Dans les cimetières, les ruelles sombres, à l’école dans les toilettes, dans la bibliothèque derrière une pile de livres, mes doigts sous ma jupe, profondément à l’intérieur de mon corps pendant que je mordais mes lèvres pour m’empêcher de gémir à haute voix et d’alerter mes amis et mon observateur.

La peur de me faire prendre ne faisait que m’exciter encore plus… Parfois, quand les images dans mon esprit n’étaient plus assez, je me rendais à Crawford Street dans la chambre à coucher qu’il avait partagé avec Dru. Et là, sur le lit qu’ils avaient partagé, je m’étendais nue, imaginant qu’il était près de moi, en moi, me donnant tout ce qu’Angel refusait de me donner.

Je m’imaginais attachée, à la merci de ses lèvres, de sa langue, de ses doigts. Je pensais à ce qu’il pourrait me faire, un fouet à la main, me distribuant plaisir et douleur mêlés, jusqu'à ce qu’il n’en puisse plus. Alors il me pénètrerai sauvagement, son désir intense et violent pour moi le poussant à me baiser avec férocité, avant que je ne sombre dans l’oubli. Et puis un jour, après un orgasme dès plus intense, j’ai ouvert les yeux et il était là, devant moi, au pied du lit.

« Spike »

Son nom sur mes lèvres était plus une prière qu’une constatation. Malgré mon embarras, l’orgasme que je venais d’achever ne me suffisait déjà plus et mon désir pour lui est revenu comme un raz de marrée, inondant tous mes sens.

« Tueuse, je crois que toi et moi on doit avoir une petite conversation… »

Mais je ne voulais pas parler. Un an de rêve, des mois de frustration car l’homme que j’aimais refusait de me voir autrement que comme une vierge rougissante, avaient mis mes nerfs à vif. Je sentais la preuve de mon excitation coulant le long de mes cuisses dû à sa simple présence et quand je l’ai regardé, j’ai vu la même chose se refléter dans ses yeux. Le pouvoir que j’avais sur cette créature, mon ennemi, par le fait qu’il me désirait à ce point me remplissait d’allégresse et s’insufflait dans tout mon être…

Je me levais lentement, comme un chat traquant sa proie, et m’avançais vers lui, ma timidité disparue, lui laissant la liberté de contempler mon corps recouvert de sueur, luisant à la lueur des bougies, mes seins tendus vers lui comme des offrandes. Je déboutonnais alors les pans de sa chemise, le regardant intensément. Pas de sourire. Ce n’était pas ce genre de moment. Je faisais glisser sa chemise à terre, puis j’enlevais ses vêtements un à un, méthodiquement, sans tenter de le séduire et sans vouloir l’exciter. Je n’en étais plus là…

Ses vêtements se sont amassés à nos pieds, me révélant son corps musclé et son sexe engorgé. Implorant d’être touchée, je me se présentais plus que je ne m’offrais à lui. Ce corps qui était le mien depuis maintenant près de 18 ans, ce corps qui m’avait fait jouir et m’avait fait pleurer, ce corps à la fois adoré et détesté, que je poussais parfois au-delà de ses limites, ce corps qui avait aimé et c’était battu, que je meurtrissais de mes doigts amers dans les plaisirs solitaires, je le faisais sien. Il m’observait, hypnotisé, comme s’il refusait de croire à la véracité de ce moment.

« J’ai eu ces rêves… »

Je mis mes doigts sur ses lèvres : « Chut… Je sais, j’ai eu les mêmes. »

C’est tout l’encouragement dont il eut besoin pour sortir de sa torpeur. Il écrasa ses lèvres sur les miennes, violemment, sa langue bataillant avec la mienne, ses mains voyageant sur mon corps. Il me retourna pour que mon dos soit appuyé contre sa poitrine et ses doigts se mirent à serrer mes mamelons jusqu'à ce qu’ils soient douloureux. Ses lèvres mordillaient ma nuque et son sexe se frottait contre mes fesses.

Quand il me pencha en avant pour que mes mains reposent sur le lit, je gémis à la perte de son corps contre le mien. Je sentis qu’il se déplaçait derrière moi et soudain sa langue traçait tranquillement la crevasse de mes fesses jusqu'à mon sexe. De ses mains, il ouvrit mes cuisses et un de ses doigts pénétra en moi, me baisant lentement… Puis il en inséra un autre et un autre, jusqu'à ce qu’ils les pompent de plus en plus frénétiquement dans mon corps…

Je ne pouvais plus que gémir et le supplier d’aller plus loin, plus rapidement. Et quand il pris mon clitoris entre ses lèvres et le suça durement, je vins dans un cri. Ses doigts quittèrent mon corps, il me guida à quatre pattes sur le lit et je me laissais faire comme une poupée, épuisée par l’orgasme intense que je venais de vivre. Il frotta son sexe sur le mien et me pénétra violemment, envoyant ma tête s’effondrer en avant. Mon corps rencontrait ses poussées puissantes, le son de ma voix assourdie par le matelas.

J’avais déjà vécu ce soir un orgasme étonnant et je me dirigeais rapidement vers un autre encore plus puissant. Les éloges que Spike me murmurait à l’oreille depuis le début étaient maintenant réduis à des gémissements, le plaisir menaçant de le submerger à tout instant. Soudain il m’agrippa par les cheveux, me plaquant contre son corps, causant une pénétration encore plus profonde de son sexe en moi. Ses doigts jouaient sur mon clitoris et je sentis alors sa transformation tout contre mon cou. Ses canines griffaient doucement ma peau sans la pénétrer, pendant qu’il essayait de retarder son orgasme au maximum.

C’est à ce moment précis que survint une véritable révélation pour moi : ce démon, mon ennemie mortel, et maintenant mon amant, pouvait me donner ce dont j’avais besoin… Ces rêves qu’il avait eu lui aussi et qui l’avaient conduit à nouveau vers moi (la raison de sa présence ici, j’en étais sûr) étaient un message envoyé par les puissances supérieures. Bon ou mauvais, je l’ignorais et pour l’instant c’était le dernier de mes soucis. Je tendis ma gorge vers lui en signe d’offrande.

« S’il te plait… »

Je n’ai pas eu à lui demander deux fois. Ses canines pénétrèrent la peau tendre de mon cou et l’orgasme nous frappa tous les deux au même instant, nos cris de plaisir se répercutant dans toute la villa.





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