Chapitre 14 :

(La chanson que j’ai mise dans ce texte est de marc Dupré qui s’intitule « et tu reviens ». Elle ne m’appartient pas bien sûr je ne fais que l’emprunter.)

L’arrivé de Dawn et Willow mit efficacement fin au discours de Cordélia, fort heureusement. Après les avoir salué, Spike décida de s’éclipser un moment, trop de chose était arrivé en seulement 24 heures et son esprit était en surcharge.

Je n'vais pas te jeter dehors
Ou du moins pas encore...
Allez, c'était juste pour blaguer
Oui un peu pour n pas pleurer
Un peu aussi pour ne pas m'effondrer

La revoir, la toucher avait ébranlé les solides barrières qu’il avait érigées autour de son cœur. Il voudrait s’enfuir loin d’elle, de la tentation de toucher sa peau, sentir ses lèvres sur les siennes et son parfum tout autour de lui. Il s’était déjà engagé sur cette route auparavant et qu’en avait–il gagné? Juste un immense vide qu’il n’avait toujours pas réussi à remplir.

Tu comprendras
Ta présence est pour moi
Comme la pluie en ces fins d'automne
Grise et morose en somme
Allez, faut pas philosopher
Mais je n'vais pas rire et danser
Et je n'vais pas me rouler à tes pieds

Il aurait voulu être heureux de la revoir mais malgré l’amour qu’il ressentait toujours pour elle, ce n’était pas le cas. Peut–on oublier la souffrance qui vous découpe jusqu’au fin fond de vote âme ?

Et pourtant c’est face contre terre
Et Moi et mes grands airs
J’ai l’âme à découverts.

Mais qui essayait-il de convaincre? Il se battait dans une bataille perdue d’avance. Elle était sous sa peau, dans son sang et il aurait donné n’importe quoi pour changer le cours des choses et ne pas être cet homme qui l’aimait plus que n’importe quoi dans ce monde.

J’étais à deux doigts d’oublier
À deux doigts de n’plus penser
Et tu reviens me chercher
Je M’en étais enfin sorti
J’allais presque bien merci
Et tu reviens jusqu’ici

Les choses étaient si simples avant qu’elle ne revienne. Lui et Illyria était heureux ensemble, du moins presque, le sexe était grand, les joutes verbales encore mieux. Malgré la violence qui était souvent présente dans leur rapport, pas une seule fois il s’était senti diminué ou inadéquat. Illyria avait tendance à se prendre pour le nombril du monde mais il avait de l’importance pour elle et surtout elle n’avait jamais eu honte d’être vu avec lui. Il n’était pas stupide, il savait que si il donnait une chance à Buffy, il n’aurait plus à se cacher, mais les souvenirs du passé ne cessaient de le hanter.

Ne t’approche pas
Ne t’approche pas de moi
Je te connais un peu trop bien
Je t'entends mieux de loin
Je me croyais fort et blindé
Et je suis presque désarmé
Mais pas assez pour m'jeter à tes pieds

Parfois il voudrait arracher son cœur et s’empêcher de ressentir quoi que ce soit, loin d’elle il pouvait survivre, mais près d’elle il se noyait à nouveau et personne ne pouvait le sauver.

Et pourtant c’est face contre terre
Et Moi et mes grands airs
J’ai l’âme à découverts.

Et le pire dans tout cela c’est qu’il ne savait même pas si il voulait être sauvé…. Il sentait sa résolution s’effondrer.
Aimer Buffy Summers était la pire des tortures mais c’était mieux que ne pas l’aimer du tout. Malgré les tourments et les insomnies, elle était toujours la seule personne qui le faisait se sentir vivant. Mais pourrait il lui ouvrir son cœur à nouveau et tout risquer?

J’étais à deux doigts d’oublier
À deux doigts de n’plus penser
Et tu reviens me chercher

Je M’en étais enfin sorti
J’allais presque bien merci
Et tu reviens jusqu’ici

Le son de son rire porta jusqu'à ses oreilles et il se surprit à sourire. Chacun de ses gestes, chacune de ses paroles le ramenait lentement vers elle. Cordélia avait raison, chaque jour que l’on vit dans le passé, on meurt un peu. Il était temps de faire face à l’avenir, sans béquille et son âme à nu. Car il valait mieux ne pas vivre du tout que de passer sa vie dans la peur. Ça ne lui donnait plus rien de se mentir. Il l’avait su à l’instant où son regard avait croisé le sien de nouveau, leur avenir était écrit dans ses yeux.

Et pourtant c’est face contre terre
Et Moi et mes grands airs
J’ai l’âme à découverts.
………………….
Après que Willow et Dawn furent installées dans leur pièce respective, Angel parti rejoindre Cordy qui se prélassait avec Nina sur un divan, en pleine conversation. Nina le surprenait constamment, il ne lui avait jamais menti sur les sentiments que lui et Cordy avait l’un pour l’autre et pourtant pas une seule fois elle n’avait ressentit une miette de jalousie. Elle avait même fait de Cordy une de ses amies, elle disait souvent que c’était Cordy qui avait perdu le plus dans l’histoire puisqu’elle se réveillait chaque jour près de lui. Souriant bêtement, il les observa un moment avant de les interrompes. Trop de questions étaient sans réponse.
«Cordy je peux te voir un moment?»
Nina se leva doucement.
«Je vais vous laisser, je vais aller travailler à mes sculptures un peu. Cordy je suis contente de t’avoir vu.» Elle l’embrassa sur la joue avant de quitter la pièce.
Cordy la regarda partir.
«Je dois avouer que je voudrais la détester mais je n’y arrive pas. Qu’est-ce que je peux faire pour toi, oh vengeur sombre?»
Angel la regarda en riant.
«Tu passes trop de temps avec Spike, tu te mets à parler comme lui!»
«Seigneur que dieu m’en préserve, sinon je devrais me mettre à porter du cuir et à avoir une coupe de cheveux merdique.»
Riant de plus belle, Angel s’assied près d’elle.
«Nous avons un gros problème, il semble que Giles prépare quelque chose qui n’est pas très net. Ses comportements sont étranges. Illyria dit que le pouvoir lui est tout simplement monté à la tête et j’aurais tendance à être d’accord avec elle, mais Spike est sur qu’il y a autre chose derrière cela. Avant je l’aurais ignoré mais comme il a cette manie très irritante de pratiquement toujours avoir raison quand il vient à la nature humaine, je ne veux pas prendre de risque. Tu crois que tu pourrais tirer quelque ficelles et voir ce que tu peux trouver.»
«Avec plaisir, je verrai ce que je peux faire. Maintenant dit moi, qu’est-ce que ça te fait de la revoir?»
Angel n’a pas eu à lui demander de qui elle parlait, les choses revenaient constamment à Buffy d’une façon ou d’une autre.
«Honnêtement beaucoup mieux que je le croyais. J’avais toujours cette croyance qu’à l’instant où elle reviendrait dans notre vie moi et Spike allions nous battre de nouveau et je me suis rendu compte que j’avais plus peur de perdre Spike que de la perdre. J’ai donc été forcé d’avouer que je ne ressentais plus rien pour elle. Comprend moi, elle sera toujours importante pour moi mais elle fait parti de mon passé. Nous ne sommes plus les mêmes personnes maintenant et je ne crois pas que je l’ai réellement déjà connu tandis que Spike, lui, a vu tout d’elle, le bon comme le mauvais.»
«Oui en effet, ce n’était pas très jolie à voir mais elle était dans une place très sombre après son retour et comme elle était incapable de dire aux autres à quel point elle leur en voulait de l’avoir tiré du ciel, elle s’est défoulé sur Spike. Mais je ne crois pas qu’elle l’ait fait car il était un démon et qu’elle croyait qui ne valait rien comme elle a essayé très durement de se convaincre mais tout simplement car elle savait qu’il ne partirait pas. Et le fait qu’elle se battait avec l’attraction qu’elle ressentait pour lui n’a pas aidé les choses. Crois moi, quand le seul endroit où tu te sens vivante est dans les bras d’une personne, cette personne est très importante pour toi, que tu te l’avoues ou non. »
Angel eu l’air pensif durant un instant.
«Donc tu crois qu’elle a commencé à l’aimer avant qu’il n’ait son âme?»
«Aimé est un bien grand mot. Je crois que l’attraction était là dès le début. Je me rappel à l’époque d’avoir pensé que leur combat ressemblait beaucoup plus à un jeu de séduction animale qu’à un combat à mort et puis avec le temps elle s’est mise à lui faire confiance d’une certaine façon. Tu ne t’es jamais demandé pourquoi il avait une invitation ouverte à sa maison même quand ils étaient des ennemies? Elle savait qu’il n’en profiterait jamais pour tuer sa famille. Je crois que avant sa mort, ses sentiments commençaient à changer vis-à-vis de lui. Le fait qu’il est enduré une torture affreuse pour sauver l’identité réelle de sa sœur a ébranlé sa notion du bon et du mauvais.»
«Spike a toujours été étrange. Il était capable d’une impressionnante cruauté mais aussi d’une sensibilité étonnante ce qui mettait mon alter ego mauvais dans une rage folle.»
Il se rendit compte que Cordélia ne l’écoutait plus du tout, elle était de nouveau en transe, ce qui pouvait ne signifier qu’une chose, les autorités était entrain de la contacter.

«Désolé Angel, les grands patrons me demande de tout urgence, je dois partir. Je reviendrai aussitôt que je le peux.»
Et elle disparu comme elle était venue dans un flash aveuglant de lumière. Décidément il ne s’habituerait sûrement jamais à son nouveau moyen de déplacement. Secouant la tête, il parti voir ce que les autres étaient entrain de faire.
…………………..
Willow était nerveuse. Elle avait appris ce qui était arrivé à Kennedy et avait décidé de lui rendre visite. Mais maintenant devant sa porte, elle ne savait plus quoi penser, Kennedy et elle avait vécu une relation tumultueuse dès le début, elle avait été pendant longtemps l’ancre dont Willow avait besoin pour ne pas perdre le contrôle mais plus elle avait gagné en confiance, plus l’abîme entre elles s’était creusé. La jeunesse de Kennedy s’était mise à lui peser, elle avait l’impression de traiter souvent avec un enfant turbulent et Kennedy pour sa part se sentait abandonnée et souvent juger. Leur rupture avait laissé une trace indélébile sur chacune de leur âme et maintenant Willow se demandait si elle pourrait un jour être capable d’être dans la même pièce, sans que les mots dures qu’elles s’étaient lancés à la figure ne reviennent les hanter.
«Je crois que tu devrais entrer.»
Willow se retourna en sursaut.
«Bon sang Andrew, tu m’as fait sursauté.»
Elle fit une pause avant de reprendre doucement.
«Je ne sais pas si elle voudra me voir.»
«Je crois que oui, elle a vécu quelque chose de très dure aujourd’hui, elle a besoin de tous ses amis.»
«Est-ce que c’est ce que je suis? Une amie?»
«Tu ne le sauras jamais, à moins de passer cette porte.»
Avec ces dernières paroles, il entra dans la pièce à coté, laissant Willow peser sa décision. Après avoir pris une grande inspiration, elle frappa doucement sur la porte.
Kennedy venait à peine de se réveiller d’un sommeil intermittent, remplis de visions de son corps sans vie dévoré par un ordre de démon, quand on frappa doucement sur sa porte.
«Entrez!»
L’apparition de Willow la laissa sans voix durant un moment. Elle sentit la vieille rancœur refaire surface et elle fut prise d’une forte envie de lui dire de partir mais l’expérience d’aujourd’hui lui avait appris une chose, la vie était trop courte pour continuer à vivre de vieille rancœur et qu’il était temps de devenir adulte.
«Puis-je toujours entrer?»
«Bien sur Willow, assied toi!» Willow entra doucement dans la pièce et pris place sur un fauteuil. Elles passèrent plusieurs minutes dans un silence pesant avant que Willow décide que c’était une mauvaise idée. Elle allait se lever pour partir quand Kennedy l’arrêta.
«Non reste! Je suis désolé, j’essaie de devenir plus adulte mais ce n’est pas toujours facile.»
«C’est moi qui suis désolée pour ce qui t’es arrivé aujourd’hui.»
«Oui, j’ai eu très peur! Étrange pour une gosse gâté qui n’a rien dans la tête.» Sa voix était amère quand elle répéta les paroles que Willow lui avait dit lors de leur séparation.
«Kennedy, je ne pensais pas chaque chose que j’ai dit ce jour là.»
«Oui… mais celle-ci oui, n’est-ce pas? Mais tu avais raison, j’agis souvent sans réfléchir et j’ai tendance à croire que tout m’est du, comme quand j’étais enfant. Ça n’a pas été facile pour moi de vivre dans un univers où on ne comble pas immédiatement chacun de mes caprices.» Willow allait dire quelque chose mais Kennedy l’arrêta.
«Écoute, je sais que tu ne voulais pas me blesser. Je savais depuis longtemps que les choses étaient finies entre nous mais je m’accrochais à l’espoir que les choses s’améliorent.»
«Moi aussi j’aurais vraiment voulu que tout fonctionne entre nous. Tu es la seule femme que j’ai aimé depuis Tara, tu as occupé une place important dans ma vie.»
La voix de Kennedy était douce et remplie de remord quand elle continua.
«Je l’ai détesté tu sais? Tara… je lui en voulais d’avoir cette partie de ton coeur que je ne pouvais pas atteindre. Je ne cessais de me dire que si elle était toujours en vie, ce ne serais pas ma peau que tu toucherais mais la sienne et je t’en voulais de pas pouvoir m’aimer comme moi je t’aimais, sans contrainte.»
Willow avait les larmes aux yeux, elle n’avait jamais compris à quel point cette partie de sa vie avait fait mal à Kennedy.
«Mais je t’aimais Kennedy et pendant longtemps j’ai étais très heureuse avec toi.»
«Mais tu ne m’as jamais aimé comme tu l’aimais?»
«Non»
«Ce n’est pas grave, je comprend maintenant. J’aurais du me contenter de la partie que tu voulais bien me donner, plus tôt que de tout vouloir. »
«Tu crois que toi et moi on pourra être ami un jour?»
«Je crois que le fait que tu sois assise ici et qu’on puisse se dire toutes ses choses prouve le fait que nous le sommes déjà… non?»
Willow s’est contenté de hocher la tête, un sourire timide aux lèvres.
«Willow, toi qui a déjà été attirée par un homme, j’aimerais te poser une question. C’est moi ou Connor est très mignon?»
Willow s’est mis à rire, toute tension sortie de son corps.
«Oui il est très mignon.»
«C’est ce que je me disais aussi, j’ai beau être lesbienne, je ne suis pas aveugle.»
Et ils restèrent ainsi, parlant de chose et d’autre, heureuse de s’être enfin retrouvées même si elles n’étaient plus amante désormais.





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