Chapitre 12
Buffy ouvrit les yeux doucement, elle soupira contentée quand elle sentit le poids du corps de Spike sur le sien, elle aimait cette façon qu’il avait de dormir collé contre elle, à tel point qu’elle pouvait à peine bouger, un peu comme si il avait peur qu’elle disparaisse durant son sommeil. Angel avait toujours été un dormeur distant, cette intimité qui pouvait s’installer entre deux corps quand ils dormaient l’un contre l’autre lui avait manqué, mais elle ne voulait pas penser à Angel, pas quand le corps de Spike réchauffait le sien, pas après ce qu’ils avaient vécu tous les deux la nuit dernière. Une autre barrière qui entourait le cœur de William s’était effondrée, elle en était sure. Qu’il lui permette de le voir dans cet état, presque désespéré, était une nouvelle étape dans leur relation. Il ne lui restait plus qu’à espérer qu’il ne rebrousse pas chemin aujourd’hui, car avec lui on ne savait jamais…
Aujourd’hui allait être une journée occupée, elle devait faire des courses avec Connor pour des vêtements, ils devaient aussi trouver un cadeau pour l’anniversaire de Glenn où il avait été invité hier, elle espérait que les deux garçons pourraient se lier d’amitié. Elle devait penser à appeler la mère de celui-ci pour l’interroger sur les goûts de son fils pour qu’ils puissent trouver le cadeau parfait. Elle allait aussi en profiter pour connaître ceux de Connor par la même occasion. Spike remua dans son sommeil et son souffle caressa doucement son cou envoyant des frissons délicieux tout au long de son corps, elle n’avait jamais ressenti un tel contentement, couchée dans son lit avec lui près d’elle, dans leur nouvelle maison, leur fils dormant toujours dans une des pièces à coté, c’était magique. Elle bougea sa tête et vit Spike qui la regardait avec ses yeux bleus remplis de sommeil, un air timide sur son visage. Elle embrassa tendrement ses lèvres.
« Bonjour bébé. », il lui fit un sourire tendre avant de blottir sa tête sur sa poitrine et de murmurer ‘bonjour’ à son tour. Il se réveillait lentement, bougeant son corps paresseusement, le frottant contre le sien, Buffy caressa ses cheveux calmement.
« Désolé pour hier… »
« Pourquoi ? »
« Pour avoir pleuré comme un imbécile. »
Il avait l’impression d’être un idiot, quel crétin se mettait à pleurer de cette façon parce qu’il paniquait de ne pas la trouver dans sa chambre ? Elle devait le prendre pour mauviette.
Buffy lui tira doucement les cheveux pour qu’il la regarde.
« Tu n’es pas un imbécile. C’est bien de pleurer tu sais, William. J’ignore pourquoi tu l’as fait mais je suis heureuse que tu es voulu que j’en sois témoin. Il y a tant de barrières autour de toi, parfois j’ai l’impression que je ne pourrais jamais t’atteindre. »
Ce fut à son tour de l’embrasser tendrement, quand il la regarda de nouveau il y avait quelque chose dans ses yeux qu’elle n’avait jamais vus et elle comprit à stupéfaction que c’était de la confiance.
« Qui es tu Buffy Summers ? Qu’est-ce qu’il y a chez toi qui me pousse à vouloir être un nouvel homme ? A te montrer ce qui se cache dans mon cœur et dans ma tête ? »
« Je n’en sais rien bébé, mais je suis heureuse que tu veuilles me le montrer. »
Ils furent interrompus par un coup à la porte, elle remonta les couvertures pour qu’ils soient recouverts tous les deux, avant de l’inviter à entrer.
« Entre, Connor. »
Connor passa timidement la tête à travers la porte et il eut l’air soulagé quand il les vit tous les deux.
« Je voulais savoir si je pouvais manger quelque chose ? »
William lui sourit.
« Bien sur mon grand, nous descendons toute suite. »
« Merci ! Je vous attends dans la cuisine. », Et il referma la porte.
Une fois que ses pas se furent éloignés, ils s’embrassèrent passionnément avant de sortir du lit pour s’habiller et aller rejoindre Connor dans la cuisine.
Buffy était heureuse que William soit toujours ouvert à elle ce matin et non fermé comme elle avait craint.
……………………………………
L’après midi était déjà bien avancée, Connor et Buffy ressemblaient à des petits mulets couverts de sacs, Connor n’avais jamais vu autant d’argent dépensé, chez lui chacune des dépenses avait été soigneusement pensée et calculées sur un budget strict mais Buffy dépensait sans compter prétextant que rien n’était trop beau pour lui .Il avait maintenant plus de pantalons et de chandails qu’il ne pourrait sûrement jamais porter, il avait trois différentes paires de chaussures, des sous vêtements pour vêtir une armée.
Ensuite ils s’étaient rendus au magasin de sport où ils avaient acheté un ballon de basket, un de football, ainsi qu’une paire de rollers. Connor n’avait jamais pratiqué ce sport mais Buffy lui avait dit qu’elle et William allaient lui apprendre comment en faire. C’était étrange de faire des projets pour des activités en famille comme si ils étaient réellement ses parents, mais ils s’habituaient de plus en plus à cette idée.
Ils étaient maintenant assis dans un restaurant et Connor dévorait la poitrine de poulet qu’il avait devant lui avec bon appétit.
« Alors, tu as aimé ta tournée d’achats ? »
« Oui, mais tu es sure que j’ai besoin de toutes ces choses ? »
« Bien sur et ce n’est que le début ! Ta liste de matériel pour les cours n’est pas encore arrivée et tu dois aussi choisir si tu veux faire une activité, nous allons devoir retourner faire les magasins pour cela aussi. »
« C’est beaucoup d’argent non ? » Buffy le regarda un instant, l’air pensif avant d’ajouter doucement :
« L’argent à l’air d’être un gros problème pour toi, non ? »
« Et bien, c’est que ma mère et moi on avait jamais assez d’argent pour payer les factures, la nourriture, ce genre de chose, donc nous ne possédions pas beaucoup de vêtements, mon matériel scolaire était fourni par un organisme de mon quartier et je n’ai jamais eu une paire de chaussures neuves, c’étaient surtout des choses achetées au comptoir familial. »
« Tu n’as plus à t’occuper de tout cela à présent, William et moi avons assez d’argent pour tu ne manques jamais plus de rien. »
« Buffy… William et toi, est-ce que vous êtes un couple ? »
Buffy fut interloquée par sa question.
« Oui, nous sommes un couple. »
« Mais, mon père n’est pas mort depuis longtemps non ? »
Elle comprit tout à coup ce que William et elle devaient lui donner comme exemple, le corps de son père était à peine froid que déjà elle batifolait avec son oncle mais il était trop jeune pour comprendre ce qui s’était passé, pourquoi les choses avaient évolué si vite entre eux, peut-être trop vite… Elle espérait de tout cœur qu’ils n’auraient pas à le regretter un jour. Il ne lui restait plus qu’à être le plus honnête possible dans sa réponse.
« Tu sais, parfois il arrive que deux personnes se retrouvent ensemble pour vivre une épreuve difficile et puis au fil des jours, ils se rapprochent de plus en plus jusqu'à ce qu’ils découvrent qu’ils sont tombés amoureux. L’amour est une chose complexe, on croit ne plus jamais être capable d’aimer à nouveau mais ça nous prend par surprise. Nous aurions pu essayer de l’ignorer, les choses auraient peut-être été plus simples, mais je crois que quand on la chance de connaître l’amour, il ne faut pas le laisser passer ni se sentir coupable. Ce n’est pas parce que notre cœur ressent quelque chose pour une personne qu’il a oublié ceux qui sont partis, au contraire je crois qu’en continuant à vivre on honore leur mémoire. »
« Donc ce n’est pas mal si je commence à aimer être avec William et toi ? »
« Bien sur que non, mon chéri ! Au contraire, ta mère ne voudrait pas que tu soi seul au monde, elle voudrait que tu sois heureux à nouveau. »
« Tant mieux, car quand vous m’avez présenté comme votre fils l’autre jour, j’ai vraiment aimé ça. »
« Mais c’est ce que tu es Connor, tu es notre garçon, peu importe si je ne t’ai pas porté dans mon ventre ou que William ne soit pas ton père biologique. Tu seras toujours notre garçon, quoi qu’il arrive. »
Connor lui fit un sourire qui aurait plus illuminer la pièce entière.
« Je n’ai jamais eu de père avant, je ne sais pas ce que je suis supposé faire avec lui. »
Buffy pris note de dire à William de faire des activités seul a seul avec lui, comme jouer au ballon ou construire quelque chose. Les trucs que les pères et les fils faisaient ensemble.
« Tu verras, William aussi n’a jamais eu de fils avant, vous allez apprendre ensemble, qu’en dis-tu ? »
« Je crois que c’est une bonne idée. »
Et il se replongea dans son repas l’air joyeux.
…………………………
Spike avait quitté la maison en même temps que Buffy et Connor et il s’était rendu au bureau après avoir fait plusieurs appels. Il était sorti dans la rue pour parler à certains jeunes qui passaient leur temps dans le parc près du cimetière avant de se diriger au bar de Willy, L’alibi. Cela faisait parti de son travail de traîner dans des clubs malfamés en plein milieu de l’après midi, étrangement cet aspect de son travail ne l’avait jamais dérangé avant mais maintenant il n’en était plus si sur. L’alibi ressemblait plus à une poubelle qu’à un club, la plupart des filles y travaillant étaient aussi des prostitués et Willy, un des pires porcs que la terre est créée. Comme à son habitude, il prit une table près de la scène et observa tranquillement le spectacle, bien qu’il soit toujours tôt la place était bondée et Willy fonça vers lui l’air nerveux aussitôt qu’il l’aperçu. Personne n’aimait la présence de Spike dans son club car on ne savait jamais comment ça allait se terminer. Parfois la légende devenait plus grande que la réalité pensa t’il. Il y eut un temps ou Willy ne se serait pas gêné pour le foutre à la porte, mais maintenant c’était à peine si il osait le regarder dans les yeux, comme la plupart des truands de cette ville, du moins ceux qui était installés depuis longtemps. Spike n’était pas dupe, il savait que les rumeurs que le maître s’amusait à colporter à son sujet y étaient pour beaucoup. Mais il n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il le faisait, car soyons honnête, ça rendait son travail beaucoup plus facile, il n’avait qu’à jouer le jeu rien qu’un peu.
« Spike ! Qu’est-ce que tu viens faire ici ? Je t’assure aucune de mes filles à moins de dix huit ans, j’ai vérifié moi-même ! »
Spike leva un sourcil circonspect.
« Tu sais compter jusque là, tu m’impressionnes… » Et il continua à observer les filles et ignorant Willy qui déglutit nerveusement.
« Willy, tu sais comment sont les gens dans cette ville, ils parlent sans arrêt et certaines rumeurs viennent à mes oreilles. On dit qu’un nouveau joueur serait en ville et que tu aurais eu l’amabilité de le laisser vendre dans ton club… »
« Les affaires sont les affaires, tu sais ce que c’est… » Spike le regarda fixement et Willy pali.
« C’est le type avec le costume, assis au fond de la pièce. »
Spike hocha la tête observant froidement le gars de loin. Une nouvelle chanson commença et une nouvelle fille arriva sur scène. Spike la reconnue toute suite. Soupirant intérieurement, il se leva d’une façon prédatrice.
«Tu m’envoies cette fille dans une cabine dès qu’elle a fini, ok ? »
Il lui jeta quelques billets sur la table et Willy hocha la tête à son tour.
Spike disparu derrière le rideau qui menait au sous sol.
Le sous- sol de l’alibi avait été transformé en motel miteux pour putains désespérées. C’était là, dans des pièces grandes comme des gardes robes que les filles faisaient leurs petits extras aux clients dont Willy retirait un énorme bénéfice. Pour Spike par contre, c’était la cachette parfaite. Personne ne savait ce qu’il faisait derrière ces portes closes, donc le doute planait toujours sur le fait qu’il soit corrompu ou non, seules les filles et les gens avec qui il travaillait étroitement savaient la vérité et étrangement le maître puisque c’est lui qui avait bâti sa réputation en premier lieu. Il n’eut pas à attendre longtemps et la fille en question apparue. Elle soupira irritée quand elle le vit.
« Spike, que fais tu ici ? »
« C’est à moi de te poser la question Kennedy, aux dernières nouvelles, tu essayais de refaire ta vie. »
« Les choses ne sont pas passées comme prévues. », elle répondit sur la défensive.
C’était ce que Spike détestait le plus dans son travail, on croyait les avoir sorti de cet endroit, et une fois sur deux, elles y retournaient volontairement et c’était de plus en plus dur à chaque fois de repartir.
« Oui, et bien si la vie était simple, des endroits comme ici n’existeraient pas. Où est ta fille ? »
« Chez ma mère, elle a accepté de la garder à condition que je ne remette plus les pieds là bas. »
Spike la regarda avec douceur.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Kennedy frissonna et Spike enleva son manteau pour lui mettre sur ses épaules.
« Son nouveau mari, Hank, m’a surprise en train de flirter avec la voisine de pallier et il a menacé de tout raconter à ma mère si je n’étais pas très gentille avec lui et tu sais comment ma mère voit l’homosexualité... »
« Kennedy, tu dois cesser d’avoir peur de ce que pensera ta mère. Cet homme, ton beau père, tu es consciente qu’il fera sûrement la même chose à ta fille quand elle sera un peu plus vieille ? »
« Non, ma mère ne le laissera pas la toucher. »
« Elle l’a laissé les autres te toucher toi, pourquoi ça serait différent pour ta fille ? »
Kennedy se mit à pleurer, Spike mit son bras autour d’elle doucement.
« Elle est bien mieux sans moi, je suis un échec complet.»
« C’est faux et tu le sais. Ce n’est pas toi l’échec c’est eux, ta mère qui est aveuglée par sa dépendance affective au point de laisser chaque homme qui passe à moins d’un kilomètre envahir sa vie et ces hommes qui recherchent justement des femmes comme elle. »
« Mais qu’est-ce que je peux faire, hein ? Je n’ai pas été capable de rester sobre plus de six mois depuis que j’ai treize ans ! Quel genre d’avenir je vais lui offrir ? Elle est née toxico à cause de moi ! »
Parfois, c’étaient les décisions qui étaient les plus dures à prendre. Si il l’a convainquait d’abandonner la garde de sa fille, elle n’aurait plus aucune raison de vouloir quitter cette vie, aucun espoir. Mais si il laissait sa fille là bas, elle finirait ici, comme sa mère. Désabusée par des sévices répétés par les hommes qui envahissaient la vie de sa grand-mère et celle ci continuerait de fermer les yeux, s’accrochant à l’espoir d’être aimée un jour.
« Kennedy, demande à ce qu’elle soit placer ailleurs, tu ne veux pas qu’elle vive la même chose, n’est-ce pas ? »
Elle ne répondit pas immédiatement, il savait qu’elle aurait besoin de temps mais Spike n’abandonnerait pas, si il ne pouvait pas sauver Kennedy, il allait au moins sauver Mara. Il la quitta quelques minutes plus tard après lui avoir remis le numéro des services sociaux et sa carte ainsi que des préservatifs. Une fois revenu dans le bar, il s’arrêta un moment aux toilettes. Quand il en sorti, il remarqua que la porte qui donnait sur la ruelle était ouverte. Il jeta un coup d’œil, comme il s’y attendait le nouveau dealer Forest y faisait une transaction, son client devait environ avoir douze ans. Dégoûté, il sortit de l’ombre et l’empoigna par la gorge. Le gamin s’enfuit apeuré laissant sa dose derrière lui. Spike le plaqua contre le mur donnant une pression à son larynx, quand il s’adressa à lui, sa voix était basse et dangereuse.
« Tu es nouveau ici n’est-ce pas ? », le type essaya de se débattre mais Spike serra sa gorge un peu plus il fini pas hocher la tête désespéré.
« Bien, alors je ne vais t’avertir qu’une seule fois, tu gardes ta drogue à l‘intérieur et si je te revois vendre à un mineur une autre fois, même ta mère ne pourra pas te reconnaître. Est-ce que c’est clair ? »
Le pauvre type état presque bleu, mais il réussit à hocher la tête un seconde fois.
« Bon garçon. » et il le laissa tomber. Avant de s’éloigner, il se retourna.
« En passant, mon nom est Spike, informe toi autour et tu verras que je ne fais jamais de menace en l’air. »
Il entra de nouveau dans le bar en sifflotant, il avait à peine atteint son tabouret qu’on lui frappait sur l’épaule, il se retourna et un poing se connecta à sa mâchoire. Il ne broncha presque pas, le gars de la ruelle s’était remis plus vite qu’il ne l’aurait cru mais ça aurait été beaucoup moins amusant si ils n’étaient pas des idiots. Il allait s’élancer de nouveau mais Spike arrêta son poing et tordit son bras derrière lui avant de lui donner un solide coup de pied qui l’envoya valser sur la scène en plein sur Rona.
« Désolé Rona. »
« Ce n’est pas grave Spike ! Tu sors les déchets ? », Lui dit elle malicieusement, observant l’homme qui essayait de se remettre debout sur ses pieds en titubant.
« Quelque chose comme ça. », lui répondit il souriant.
Il agrippa le type par le bras et l’assit durement sur une chaise avant d’hurler.
« Willy, tu ferais mieux de parler à ton nouvel ami ici. »
Willy accouru.
« Pas de problème Spike, ça sera fait. »
Spike quitta le bar sans un regard en arrière. Forest toujours assis sur sa chaise le regarda partir en colère.
« Ce type va le payer très cher. »
Willy lui mit une claque derrière la tête.
« Tu es fou ! Si tu t’en prends à lui, ta vie deviendra un enfer. »
« Qui c’est ce type?»
« Un travailleur de rue. Mais crois moi, tu ne veux pas te frotter à lui… Si il ne se charge pas de toi, le maître le fera. »
Forest hocha la tête. Mieux valait oublier cette histoire, il ne connaissait pas ce type mais le maître oui et seul un idiot voudrait s’en prendre au maître.
………………
Le maître était assis dans son salon riant comme un fou quand il entendit la dernière incartade de Spike. Certaines personnes se demandaient pourquoi il avait pris le jeune homme sous sa protection. Mais la vérité était qu’un homme comme lui, avait besoin d’un type comme Spike, un idéaliste qui voulait sauver le monde. C’était pour cette raison qu’il lui avait fait une réputation aussi grande. La vérité était que pour chaque filles qu’il sauvait, dix autres venaient et prenaient leurs places, la vie était faite de cette façon et puis il était un père lui-même et bien qu’il soit un monstre, il ne voulait pas que ses enfants vivent dans un monde où les gens comme lui n’existaient pas. Spike savait croiser cette ligne blanche à laquelle il tenait tellement pour sauver les gens dont il s’occupait et on ne pouvait que le respecter pour ça. Quand un ennemi refuse de rester par terre, mieux valait s’en faire un allié et Spike était un des seuls hommes intègres qu’il connaissait, il ne se laisserait jamais acheter. C’était pour cela qu’il ne pouvait que l’admirer.
Et puis il y avait Darla, il était la seule chose qui lui restait après le départ de sa fille, le perdre l’aurait sûrement tuée. Le maître avait fait beaucoup de choses dans sa vie mais le fait de ne pas avoir pu donner à Darla une vie convenable était celle qu’il regrettait le plus. Elle avait dix huit ans quand il avait posé les yeux sur elle, Darla travaillait pour un concurrent mais il n’avait pas pu détacher son regard d’elle, papillonnant d’un homme à l’autre, leur servant des verres dans ce bar malfamé qui tenait plus du bordel que de l’établissement respectable. Cette nuit là, il avait passé la nuit avec elle et le lendemain il était un homme condamné. Il avait payé une somme astronomique pour qu’elle vienne travailler pour lui et il avait fait d’elle une escorte des plus demandées. Comment pouvait-on faire ce genre de chose à la femme dont on est amoureux ? Il l’ignorait, et pourtant il l’avait fait. Elle n’avait jamais rien demandé mis à part un nombre de plus en plus impressionnant de drogues et d’alcool, pourtant elle savait qu’il déplacerait le monde pour elle et lui n’avait rien fait pour l’empêcher de se détruire. Le jour où elle lui annonça qu’elle partait, il ne lui avait demandé qu’une chose, de pouvoir continuer à la voir et elle avait dit oui rajoutant qu’elle ne voulait plus qu’il paie désormais et c’est là qu’il avait compris qu’elle aussi l’aimait peut être un peu…





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