Chapître 31.
Du bonheur.


Aux environs de dix neuf heures trente , alors que Buffy vérifiait que tout était prêt pour un petit dîner pour deux , William arriva. Ils s’embrassèrent avec une sorte de frénésie qui les laissa tous deux pantelants. Puis William murmura qu’il allait se doucher. Buffy lui retira sa veste des épaules ,et la posa sur une chaise de l’entrée, puis alla ouvrir la porte de la salle de bain , qui donnait sur sa chambre , et tendit à William une grande serviette.

« Je n’en ai pas pour longtemps, » assura t –il , le regard tendre.

Buffy s’installa confortablement sur son lit , feuilletant un magazine. Une musique langoureuse diffusait ses notes depuis le salon , et elle avait fermé les rideaux jaunes sur la pluie fine qui tombait à présent sur la ville. Alors qu’elle tournait les pages sans vraiment faire attention à ce qui défilait , elle ne pouvait s’empêcher de ressentir les effets de la jalousie et de la peine qui l’avaient envahie quand elle avait pu constater la chaleur des relations existant entre William et Jenny. Si cette femme se décidait à le séduire , quel pouvoir avait –elle ? Elle ne pouvait pas proclamer que William Lawrence était l’homme de sa vie..
Elle entendit le bruit de la poignée de la porte de la salle de bain derrière elle.

« Je t’ai manqué , amour ? » ronronna t –il de sa voix la plus profonde et sexy.

Buffy tourna brièvement la tête . Il se tenait appuyé avec nonchalance contre le montant , une serviette négligemment enroulée autour de ses hanches, son torse humide gardant quelques gouttes d’eau qui glissaient sur sa peau.

« Oui, » répondit –elle automatiquement , mais sans lui donner la satisfaction d’admirer ostensiblement sa silhouette sculpturale. Elle reprit au contraire sa lecture , faisant mine d’une indifférence qui était à cent lieues de la vérité. Il fit quelques pas vers le lit , une allure de prédateur dans sa démarche , et vint s’asseoir juste derrière elle. Elle vint s’appuyer légèrement contre lui avec un soupir.

« Je lis un article passionnant, » dit-elle. « Je termine et nous mangeons , qu’en dis-tu ? »
Elle faisait un effort extraordinaire pour garder une voix calme.

« Mmm mmm… » Il mordilla sa nuque en soulevant la masse de ses cheveux , se grisant de l’odeur fruitée qui envahit ses narines. Puis elle sentit sa bouche continuer vers son cou , son oreille , dont il saisit le lobe entre ses dents délicatement.

« William.. Je veux finir de lire .. »

Il rit d’un rire chaud et incrédule . « Tu m’en veux de quelque chose ? » souffla t –il en déposant des baisers le long de son épaule , essayant de dégager le peignoir pour toucher sa peau .

« Non ! Pourquoi dis-tu cela ? » dit-elle vivement.

« Pour rien , chérie.. Tu sens terriblement bon , amour. Tourne –toi.. »

« Non , William.. » murmura t –elle , mais le ton de sa voix démentait le sens des mots.

« Voyons mon cœur , cela fait presque une semaine, » dit –il sensuellement , en passant une main caressante sur son ventre , par-dessus le tissu léger du peignoir de soie bleue.
Et il ne cessait de mordiller la peau , entre l’oreille et la rondeur de l’épaule.

« Chéri , je t’assure.. » pria t –elle d’une voix rauque.
Elle frissonna violemment.

« J’aime quand tu me résistes.. un peu. » souffla t –il contre sa joue.

Buffy poussa un cri de surprise quand il la plaqua sur le lit de tout son long . Ses yeux s’agrandirent de surprise quand elle vit combien il était impossiblement attirant , presque entièrement nu maintenant que sa serviette s’était dénouée , et laissait voir la splendeur de son sexe tendu .
Il surprit son regard troublé , son soupir .

« Tu vois quelque chose qui te fait envie..? » câlina t –il . Et il vint poser sa bouche contre sa gorge , ses dents raclant doucement la chair tendre.

Buffy poussa un gémissement plus fort , qui se transforma en plainte langoureuse lorsqu’il ouvrit le peignoir d’un geste ample , se régalant de sa nudité dévoilée , et qu’il entreprit de caresser chaque parcelle de son corps.
Il passa sa langue autour du lobe d’une oreille, alors qu’avec un pouce il caressait lentement le creux de sa gorge. Son autre main descendait doucement vers son nombril. Buffy écarta les cuisses dans un mouvement instinctif , et il se plaça au dessus d’elle ,veillant à ce que le bout de sa verge vienne frotter érotiquement l’intérieur de ses jambes.

« William.. » murmura t –elle plaintivement.

« Oui , amour ? » chuchota t –il avec séduction contre elle , appuyant son torse musclé contre la rondeur de ses seins voluptueux.

« J’ai besoin de toi.. » souffla t –elle , les yeux mi clos.

Un sourire satisfait et fier traversa le visage de William.
« Et moi je mœurs de désir de m’occuper de toi, » répondit –il contre son cou.

Il prit possession d’elle en une seule poussée de ses hanches , elle gémit sous sa bouche , et il la pénétra avec plus de force. Le corps de la jeune femme bougea et vint se rapprocher du bord du lit , sous l’impulsion rageuse de ses reins . Sa chevelure blonde tombait en cascade jusqu’au sol , offrant un spectacle qui l’excita davantage.

« Dieu, tu es si chaude , si étroite et … » râla t-il en faisant entrer et sortir son sexe en longues caresses profondes.

« Oui , oui , oui… William.. » gémit –elle , ivre de sensations.

« Tu vois comme il n’est jamais prudent de ne pas être d’accord avec moi , amour, » grogna t –il.

Elle ouvrit des yeux étonnés et éperdus.
Il faisait onduler ses hanches de gauche à droite , de cette façon délicieuse qui la faisait fondre. A chaque fois qu’il se retirait , la hampe raidie frottait contre son clitoris et un plaisir fulgurant prenait naissance au cœur de sa féminité , se répandant dans son ventre , et envoyant des ondes de chaleur dans tout son corps.

« Voulais –tu vraiment finir de lire ton article, » continua t –il , en haletant au dessus d’elle.

Il avait placé ses mains à plat de part et d’autre du visage de Buffy , et offrait son visage magnifique à contempler . Buffy se noyait dans le bleu de ses yeux , et accueillait sa voix grave et vibrante avec autant d’émotion que son sexe qu’il poussait toujours plus vite et plus fort en elle.

« Je.. je ne sais pas.. oui.. Oh ! »
Son plaisir devenait presque douloureux , elle était au bord d’une jouissance fulgurante , et il s’obligea à ralentir leur rythme , serrant les mâchoires dans l’effort.

« Tu n’as pas l’air convaincue , amour ? » haleta t –il. « Dis-le… »

« Chéri ?.. » dit -elle . Et dans ses yeux si purs et transparents il vit briller une sorte de prière.

Elle cherchait à reprendre l’ondulation de ses hanches , renforçant l’emprise qu’elle avait sur son sexe gonflé . Il ferma un instant les yeux , submergé par le désir de poursuivre ses assauts , et se força à maîtriser son corps.
« Dis-le. » murmura t –il encore .

Un léger sourire , doux et séducteur à la fois , étira les lèvres de Buffy. Elle aimait qu’il soit si possessif, et en même temps si anxieux d’être désiré . Elle passa ses mains à travers les boucles de sa nuque.

« Oui , j’ai envie de toi .. j’ai besoin de toi . Seulement toi , William. »

Ses mots aiguillèrent sa passion , et il reprit ses mouvements , en longues et puissantes pénétrations , à chaque passage excitant un peu plus l’intérieur de son sexe.
Buffy se raidit avec une violence qui le surprit , criant sa jouissance , sanglotant en extase alors qu’il prenait sa bouche avec avidité.
Il jouit à son tour , englouti dans le plaisir , et s’abattit sur elle . Il ne resta que quelques secondes , la respiration forte , avant de rouler sur le côté.

« Obtiens tu toujours ce que tu désires ? » demanda –t-elle d’un ton câlin.

Il la ramena contre lui , la tenant étroitement lovée contre son torse.

« Presque toujours, » répondit-il. « Mais avec toi je n’ai pas toujours été aussi victorieux. »

« Je ne dirais pas çà, » dit-elle en caressant sa poitrine. « Et maintenant si le repas a un goût de brûlé ce sera uniquement par ta faute. » ajouta t –elle d’un ton boudeur.

« Tu dis çà pour m’effrayer car tu sais que je mœurs de faim. »

Il se redressa , appuyé sur un coude et la regarda . Dans la lumière mauve de la petite lampe , sa peau légèrement dorée sur le couvre-lit blanc , les yeux brillants et troublés , ses seins se soulevant avec rapidité , elle était une vision stupéfiante , la chose la plus belle qu’il lui eût été donné de contempler. Elle lui sourit paresseusement.

« Tu as aimé ? C’était bon pour toi , mon cœur ? » demanda t –il avec ferveur.

« Oui.. j’ai adoré. »
Entremêlant ses doigts dans sa chevelure , il enfouit son visage dans son cou , l’embrassant , la léchant , puis remonta vers ses lèvres entrouvertes , qu’il captura avec une passion intense. Sa langue rentrait à l’intérieur de sa bouche , goûtant la douceur de ses joues , dansant sur l’arête de ses dents.

« Je t’aime.. » murmura t –il doucement en se redressant à peine .

Elle posa la paume de sa main sur sa joue , le regard empreint de douceur.

« Tu m’as promis de me nourrir , je crois ? » dit –il d’un ton délibérément plus léger. Il se leva , et alla prendre un peignoir qu’elle avait laissé pour lui dans la salle de bain. Buffy quitta le lit à son tour , ramassant son vêtement .

« Je vais t’impressionner avec mes capacités en cuisine .. après que tu aies eu un aperçu de celles de la chambre, » lança t –elle en quittant la pièce d’une démarche dansante.
Il sourit de manière lascive quand elle se retourna brièvement vers lui .

« Considère –moi impressionné déjà.. ébloui , même ! »

Elle laissa entendre son rire de perles.

Dans la cuisine , le plat de lasagnes qu’elle avait préparées mijotait tranquillement au four , et elle n’eut qu’à sortir la salade du frigidaire. La table était dressée simplement , d’une nappe crème parsemées de pétales de roses , et trois bougies répandaient une lueur romantique.

William vint s’asseoir et la complimenta.
« Si je suis accueilli ainsi après quelques jours d’absence , cela vaut la peine de partir un peu. » dit-il en plongeant son regard chaud dans le sien.

« Oh , je dois te prévenir que c’est vraiment la seule et unique recette de maman que je sais reproduire , » répliqua t-elle en posant le plat fumant entre eux.

Le regard qu’il lui adressa était si plein d’amour qu’ elle baissa les yeux .

Ils mangèrent en devisant tranquillement de choses banales. Dehors la pluie tombait toujours avec régularité. Il lui affirma que c’était les meilleures lasagnes qu’il eût jamais dégusté , et ils partagèrent un verre de vin rouge avec délectation.
De temps en temps le regard de Buffy descendait jusqu’à sa poitrine parfaite , qu’elle pouvait admirer à travers l’échancrure du peignoir bleu marine. Il était d’une beauté irrésistible qui la subjuguait un peu plus chaque jour.


Quand dix heures sonnèrent à la pendule sur le manteau de la cheminée , ils étaient étendus sur le canapé , appuyés à un ensemble de coussins , et ils feuilletaient un album photos . William avait voulu voir à quoi ressemblait la femme dont il était amoureux , à différents moments de son existence. Naturellement , il n’avait trouvé que des compliments à lui faire , s’extasiant sur des clichés où Buffy , quinze ans , promettait de devenir la créature sensuelle et radieuse qui le comblait .

Elle avait évoqué Joyce , le divorce de ses parents alors qu’elle sortait de l’adolescence , et comme sa mère avait courageusement repris le dessus, grâce sa galerie d’art qui fonctionnait à merveille.
Maintenant ils écoutaient la dernière chanson sensuelle de Diana Krall , et le doux bruit des gouttes de pluies contre la fenêtre. Buffy se sentait infiniment bien , au chaud et en sécurité dans les bras de William.

« Il est peut-être l’heure d’aller dormir , bébé, » murmura t –il en enfouissant son nez dans son cou .

Elle garda les yeux fermés , savourant la caresse. « Je ne peux pas bouger.. » avoua t –elle.

Il laissa entendre un rire rauque et profond. « Sois raisonnable . Je sais que tu as eu une semaine fatiguante , et demain la journée promet d’être bien remplie.. »

« Je ne veux pas être raisonnable.. » souffla t –elle en se pelotonnant davantage contre lui. « Et toi ? .. »
Il bougea ses hanches langoureusement contre elle , frottant l’évidence de son désir sur son ventre.
« Je ne veux jamais être raisonnable avec toi.. Je veux être insupportable.. avec toi.. »

Il saisit un sein dans l’ouverture de sa robe , et l’enveloppa de sa paume tiède. « Allons au lit , bébé. »
Elle ouvrit les yeux . « Tu ne pars pas ? »
« Et où crois-tu que je vais aller , amour ? »

« Je pensais.. je croyais que tu voulais rentrer chez toi.. »

« Je n’ai pas l’intention de te quitter. » dit –il en respirant l’odeur de sa peau entre ses seins. « Tu m’acceptes ? » ajouta t –il en fouillant son cou avec ses lèvres entrouvertes.
« Maintenant que tu en parles , je me sens très ensommeillée , » avoua t-elle d’une voix basse .

William se leva et se pencha pour la prendre dans ses bras. Elle cala aussitôt sa tête contre son épaule , et il la transporta lentement jusqu’à la chambre. Il sentait sa respiration douce contre son cou.

‘ Ma bien-aimée , ton ombre a l’odeur de la prune,
la source de tes yeux est cachée dans le Sud,
ton corps a le poli qu’ont les pierres dans l’eau,’

récita t –il .
Elle frissonna devant la profondeur sensuelle de sa voix , la façon exquise qu’il avait de savourer les mots. « Encore.. » murmura t –elle.

Il sourit , la couvant de ses yeux graves et amoureux. Puis il la déposa délicatement au pied du lit , fit descendre son vêtement de ses épaules et ouvrit les draps. Elle s’y laissa glisser avec un soupir de bien être , qui se transforma presque en un ronronnement lorsqu’il s’allongea derrière elle. Il éteignit la lampe mauve , et dans la demi obscurité , Buffy permit à ses paupières de s’abaisser sous le poids du sommeil, se concentrant sur la musique de sa voix et la sensation de sa main.
Il repoussa les cheveux de sa nuque , fouillant la peau sensible avec son nez et ses lèvres. Lentement , sa bouche l’effleurant à peine , ses lèvres suivaient la ligne de sa colonne vertébrale.

‘J’ai faim de tes cheveux, de ta voix , de ta bouche,
sans manger je vais par les rues, et je me tais,
je cherche dans le jour le bruit d’eau de tes pas.’

Buffy baignait dans un état de parfaite relaxation. Les caresses de William , son souffle dans son dos , la beauté de la poésie de Neruda , tout concourait à son enchantement. Elle se sentait fondre sous la tendresse de ses mains. Elle se retourna vers lui , lèvres justes ouvertes , et un léger gémissement s’échappa de sa gorge. Il entrelaça ses doigts avec les siens au dessus de ses cheveux , sur l’oreiller. Son autre main continuait de glisser en cercles sur la paroi satinée de son ventre. Comment avait –elle pu résister à cet homme aussi longtemps ? Comment aurait-elle pu continuer à vivre sans sa présence ?

« Mmmm…. C’est si bon .. »

Il mit un doigt sous son menton et plongea ses yeux dans les siens.

« Donne moi ta bouche ,» demanda t –il .
Elle obéit , mais dégagea la main qu’il tenait prisonnière pour la poser à la base de son cou. Puis elle l’ entoura de ses bras. Il lécha sa lèvre supérieure , la mordilla et elle sortit sa langue qu’il captura. Il ne se lasserait jamais du goût de sa chair.
Leur baiser se prolongeait , langoureux et appliqué, leurs corps en contact étroit depuis leur poitrine jusqu’à leurs jambes entremêlées . Puis peu à peu , leur respiration atteint cette régularité unique qui est celle du sommeil .





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