Je pensais poster ce chap. plus tôt , mais bon. Un autre chapître prévu d'ici Samedi, car celui-ci est un peu plus court que d'habitude.



Chapître 35. Discussions.



Buffy traversait l’entrée centrale d’un pas vif , lorsque John l’aperçut , alors qu’il se tenait devant la machine à café. Il la rejoignit aussitôt, et lui prit le bras avec douceur . Elle leva un visage surpris et bouleversé vers lui.

« Buffy , que se passet –il ? »

« IL… nous avons eu des mots.. après que tu sois parti.. IL était en colère.. »

Elle s’interrompit , trop émue pour poursuivre . Il l’entraîna un peu à l’écart , et lui prit les mains . Sa pâleur , le tremblement de ses lèvres , l’affectaient plus qu’il ne voulait l’admettre.

« Et où cours-tu ainsi ? Tu n’as pas pris ta veste , ni ton sac. »

« Je veux rentrer. Rentrer chez moi..Tu ne comprends pas. Il croit.. Il croit que je ne suis pas capable de l’aimer comme il m’aime. Mais c’est faux ! Je voulais justement lui dire.. aujourdh’ui.. »

Elle réprima un sanglot et une larme glissa sur sa joue. John eut le cœur serré , et une envie forte de dire deux mots à William. Mais il ne savait absolument pas ce qui s’était passé , et attendrait d’être mis au courant.

« Shut.. shut.. calme –toi , çà va aller. Je vais te ramener. Tu m’attends dehors si tu veux. Ma voiture est juste à quelques mètres devant l’immeuble. D’accord ? »

Elle hocha la têt et il la regarda prendre la direction de la sortie . A cette heure de l’après-midi , il n’était pas encore trois heures , le hall était désert ; il bondit dans son bureau au premier , saisit ses clés et fut en bas en deux minutes . La vision de sa silhouette frêle , drapée dans une robe fluide qui moulait ses courbes sous les rafales d’un vent violent , ses cheveux éclatants de lumière sous les rayons de soleil , lui firent l’impression d’un tableau . Mais la tristesse qu’il vit dans ses yeux lui serrèrent le cœur une fois encore.
Quand ils furent installés , il lui fit un sourire affectueux.

« Tout va s’arranger , j’en suis sûr, » dit –il doucement en démarrant. « Je sais que vous règlerez vos désaccords. Pourquoi cette dispute ? »

Elle resta un instant sans répondre , puis laissa échapper un profond soupir.

« C’est en grande partie ma faute. Depuis quelques temps nous sommes ensemble , William et moi.. Un couple… Et il est très amoureux de moi. »

Elle s’interrompit et baissa les yeux sur ses mains croisées sur ses genoux. Son émotion au souvenir de toutes les déclarations d’amour enflammées qu’il lui avait faite , était à son comble. Et elle lui avait donné fort peu de signes de partager la profondeur de son attachement.

« Cela aurait été clairement visible pour quelqu’un qui aurait bien observé l’attitude de Will. » répliqua t –il. « Il est toujours si admirateur , et te couve toujours d’un regard si tendre. Je ne vais pas dire que je ne le comprends pas. »

Elle lui adressa un sourire tremblant. « Tu as toujours été si adorable avec moi , John. »

« Que veux-tu ? Tu éveilles ma fibre chevaleresque, » dit-il d’un ton plus léger.

Cette fois elle eut un sourire plus franc dont il s’émerveilla.

« Et tu voulais garder votre liaison secrète vis à vis des gens de la société , c’est çà ? J’imagine que ce n’était pas du goût de Will , le connaissant . »
« Au début , oui.. Je pensais que c’était plus raisonnable .. C’était ridicule , je le sais bien. Et aujourdh’ui ,je voulais lui annoncer.. »

Il attendit qu’elle continue. Elle lui parut si fragile , perdue et incertaine , qu’il eût voulu la prendre dans ses bras et lui assurer que tout s’arrangerait.

« Je l’aime.. » avoua t –elle dans un souffle , la voix si basse qu’il eût du mal à l’entendre. Et il y avait une souffrance et un étonnement dans son murmure. « J’avais l’intention de lui dire.. »

« Et il a choisi ce moment pour être dur et exigeant avec toi , je me trompe ? »

Elle fit oui de la tête. « Il pense que je ne suis pas capable.. pas capable de laisser Angel dans le passé. »

Il crut qu’elle allait se mettre à pleurer vraiment , et ressentit une impuissance terrible. Ils arrivaient devant la maison , et il se gara le long du trottoir. Il dégrafa sa ceinture et elle fit de même. Il se rapprocha d’elle , et passa un bras autour de ses épaules.

« D’abord , tu sais combien Will est possessif et exigeant, » dit-il doucement. « Le fait que tu n’aies pas voulu dévoiler votre relation à votre entourage professionnel a dû le blesser plus que tu ne penses. »
« Oui , je peux comprendre cela, » renifla t –elle en passant une main dans ses cheveux. « Et d’ailleurs c’est très bien que Jane nous aie vus.. Lundi , les gens vont parler de nous. Mais cela m’est égal. William est ce qu ‘ il y a de plus important pour moi. »

Elle ferma les yeux brièvement et réprima un sanglot. « Mais quand il a dit que je devais oublier Angel.. »
John resserra son étreinte et l’embrassa sur la tempe.
« Buffy , je t’en prie.. écoute –moi . Il a parlé sans réfléchir. Il sait parfaitement que l’on n’oublie pas son premier amour. Il est si follement amoureux de toi qu’il a dit la première chose pour que tu le persuades qu’il est devenu le premier homme dans ton cœur. Mais tout va s’arranger.. puisque tu es aussi amoureuse de lui qu’il l’est de toi. »
Il la fit se tourner vers lui.
« Tu arêtes de te faire du mal , et tu attends. Je suis persuadé qu’il va venir sonner à ta porte dès qu’il pourra , crois-moi. » ajouta t –il avec un petit rire.

Elle essuya l’humidité qui perlait à ses paupières et lui fit un regard reconnaissant. Elle était tellement soulagée qu’il l’ait pris sous son aile.

« Merci. Merci d’être là , John. Tu es un ami merveilleux. » dit-elle en levant vers lui son beau visage, où quelques couleurs commençaient à revenir.

Il observa son regard anxieux et scintillant. « Je suis heureux si j’ai pu t’aider , Buffy. Et je te promets que demain tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir. »

Il déposa un baiser sur son front , et elle l’embrassa sur la joue. Il attendit qu’elle soit rentrée pour redémarrer.
Buffy frappa à la porte de Clara . Elle expliqua qu’elle avait dû partir précipitamment et qu’elle n’avait pas emporté son sac . La vieille dame s’inquiéta de la mine tirée de Buffy , mais celle-ci la rassura et la remercia. C’est avec soulagement qu’elle franchit le seuil de son appartement.





Pendant ce temps à New Network , Lawrence se sentait sur le point d’exploser. Il était contraint d’écouter au téléphone un collègue du département politique qui faisait le bilan de leur reportage à paris , alors que son esprit était entièrement tourné vers Buffy . Pourquoi s’était-elle enfuie de cette manière ? De quoi voulait –elle lui parler avant qu’ils ne se brouillent stupidement ?

Il ne regrettait pas que leur liaison ait été mise à jour par Jane : certes elle n’était pas des plus discrètes , mais elle savait aussi être réservée. Et si Lundi un certain nombre de personnes savaient que Buffy et lui étaient amants , il en serait plutôt satisfait.

Cependant il était tourmenté des paroles qu’il avait prononcées , en particulier en exigeant une preuve quelconque de son attachement pour lui .. et surtout en clamant le nom d’Angel.
Avait-il besoin de lui dire …

Etait-il fou ? Angel était son premier amour , son premier mari , et serait toujours dans sa mémoire..

Ce qu’il possédait avec elle était déjà inespéré , fantastique : petit à petit , elle avait laissé tomber ses défenses , acceptant ses attentions , et son amour..
Ils étaient si parfaitement accordés , tous les deux. Avait –il tout gâché ? Il était furieux contre lui-même , et terriblement inquiet et frustré qu’elle ne soit plus là.
De l’autre côté de la ligne , Sullivan semblait vouloir mettre fin à la conversation..
William raccrocha. Se levant d’un bond , il entreprit de partir à la recherche de la jeune femme. Il allait prendre l’ascenseur quand les portes s’ouvrirent et John en sortit.

« Sais-tu où elle est ? » demanda t –il abruptement.

« Oui , mais je ne compte pas en discuter dans le couloir, » répondit son collègue en se dirigeant à grandes enjambées vers le bureau du journaliste.

Serrant les mâchoires , William le suivit. Il referma la porte derrière eux.

« Elle voulait rentrer chez elle , je l’ai ramenée. » expliqua John .

William leva une main et ouvrit la bouche , une expression de colère marquant ses traits. Mais John l’empêcha de parler.

« As-tu vu l’état dans lequel elle t’a quitté ? » dit-il , le regard flamboyant. « Je n’ai pas de conseils à te donner , mais tu as intérêt à la rejoindre pour que vous parliez , Will. »

Cela sembla le faire frémir . Il alla se rasseoir dans son fauteuil , et fut un instant les coudes sur la table , le visage appuyé dans ses mains .

« Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’en avais assez d’être considéré comme un secret honteux…
Je voulais que tout le monde sache qu’elle m’appartient.. » chuchota t –il d’une voix douloureuse.

« J’aurais réagi de la même façon , je suppose. » répliqua John .

William lui jeta un regard aïgu.

« Je t’en prie.. ! Tu sais très bien que j’aime Buffy d’amitié. Je t’ai déjà dis que je n’étais pas surpris de savoir que vous étiez ensemble. Et je ne dois pas être le seul. Il aurait vraiment fallu être sourd , aveugle ou idiot pour ne pas comprendre ce qu’il y avait entre vous. » Il eut un sourire un peu narquois. « J’étais sûr que Buffy m’en parlerait bientôt. »

William le contempla avec des traits empreints de regret.

« Mais quelque chose l’a vraiment bouleversée tout à l’heure , et tu dois savoir quoi, » reprit –il en lui lançant un regard pénétrant.

William eut un serrement de cœur profond . Le regard douloureux et éperdu qu’elle lui avait donné avant de partir l’obsédait.

« Je ne suis qu’un imbécile, » soupira t –il , la voix rauque. « J’ai eu tant de mal à l’apprivoiser.. à lui montrer combien elle était importante pour moi. Je voulais plus… Je voulais une reconnaissance publique.. une certitude.. »
Il fut submergé par une détresse puissante, et leva des yeux incertains vers son ami.
« Je crois que je lui aie dit des choses cruelles.. »

John se rapprocha et lui posa une paume réconfortante sur l’épaule.

« On fait tous des erreurs quand on a peur. Mais cela est certainement réparable. »

Le journaliste se leva , prenant la peine d’ordonner quelques documents qui traînaient sur son bureau.
« Je m’en vais, » déclara t –il en prenant sa veste. « Nous discuterons de la maquette du livre lundi ? »

« Mais oui , nous ne sommes pas en retard. Récupère son sac et son gilet , elle ne les pas pris . »

Il hocha la tête , ramassa les deux affaires , et ils sortirent . Après avoir donné un tour de clefs , William tendit une poigne ferme à John.

« Merci. Merci pour ce que tu as fait.. Tâche de profiter de ton week-end. »

« De rien . Et je suis persuadé que votre week-end sera bien plus agréable que tu ne l’imagines. »

John avait une lueur espiègle dans le fond de l’œil. Cela redonna un espoir insensé à Will , puis il se dit que c’était simplement dans le tempérament du jeune homme . Il était toujours si optimiste.

Quand il conduisit vers Bloomsburry , il y avait longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé dans un état de nervosité aussi effrayant.

Peut-être ne lui pardonnerait –elle pas d’avoir mêler son mari défunt à leur différends.

Peut-être ne voudrait –elle pas de lui.

Peut-être l’attendait-elle pour lui expliquer qu’elle ne pouvait rien lui offrir de plus , et qu’il était préférable qu’ils cessent de se fréquenter pour l’instant.

Il conduisit plus vite que d’habitude , et s’aperçut qu’il était déjà devant l’habitation victorienne. Il stoppa sa voiture d’un brusque coup de frein .
La pensée de la perdre était devenue insoutenable , il grimpa les marches menant à son appartement quatre à quatre , le sang battant avec violence dans ses veines , tout son corps tendu dans une fébrilité terrible.
Au premier coup de sonnette , elle répondit , et l’invita à entrer .

« Buffy, » souffla t –il , le cœur dans les yeux.

« Viens , allons au salon, » murmura t –elle avec calme.

Elle lui apparut froide et sereine . Comme aux premiers temps o ù il essayait de briser la carapace à l’intérieur de laquelle elle se réfugiait. Et une peur plus forte le prit à la gorge.

« John t’a dit qu’il m’avait ramenée ? » demanda –t-elle doucement.

« Oui.. Peut-on parler , maintenant , amour ? » murmura t-il en lui tendant son gilet rose et son petit sac beige.

Elle lui prit les objets des mains , les posa sur le canapé , et prit une profonde inspiration , le regardant droit dans les yeux.

« Oui.. »


TBC.





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