Chapître 37. Accord parfait.


Au matin , Buffy et William se réveillèrent presque simultanément , savourant l’intimité d’un réveil dans le même lit. Ils demeurèrent de longs moments simplement serrés l’un contre l’autre , s’émerveillant de la paix et de la sérénité qui les enveloppaient. Buffy expérimentait un bonheur si pur et intense qu’elle aurait aimé trouver des mots nouveaux pour exprimer la plénitude de son état. Elle se contenta de se lover plus étroitement dans la chaleur de l’étreinte de son amant , murmurant son amour , et il accueillit ses aveux avec le visage le plus vibrant d’extase. Cette fois , quand il voulut se lever pour lui préparer un petit -déjeuner , elle suggéra qu’ils aillent tous les deux s’en occuper. Ils burent leur café et mangèrent des toasts tranquillement , écoutant le chant des oiseaux par la fenêtre ouverte du salon. Puis ils regagnèrent le confort des draps d’un lit qui gardait les traces de leurs ébats , imprégné de l’odeur de leurs corps.
Elle appuya un oreiller contre le montant en cuivre du lit , et il vint poser sa tête contre son ventre, une main possessive sur une de ses jambes. Elle caressait distraitement ses cheveux , passant doucement la main parmi ses boucles châtains.

« Je vais appeler maman, »dit-elle , « Je veux lui annoncer la nouvelle. »
Il sourit .
« Quelle nouvelle , amour ? » murmura t –il d’un ton taquin. Mais son cœur battait très fort dans sa poitrine , ému qu’elle veuille aussitôt faire part à Joyce de la nouveauté des sentiments qui les unissait.

« Que je suis follement amoureuse de toi.. et qu’il faut qu’elle vienne à Londres pour te rencontrer. »

Il tourna son visage vers elle , et elle se pencha vers lui , déposant un baiser sur ses lèvres à la ligne si sensuelle.
« Nous avions fait le projet de nous voir très bientôt. Peut-être pourrions nous lui rendre visite , qu’en dis-tu ? »
Elle soupira , un sourire rêveur sur sa bouche. « Elle va te trouver irrésistible. »

« Eh bien , cela ne serait pas étonnant.. » commença t –il avec un petit air arrogant . Elle le chatouilla sans pitié.

« Mon Dieu , je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi satisfait ! » rit-elle .

« Oh oui , bébé.. je suis .. satisfait , très satisfait. » Elle redoubla ses efforts pour qu’il perde son regard insolent , et il rit de plus belle.
Elle leva la paume de sa main pour la placer tendrement le long de sa joue , et il devint aussitôt grave et murmura : « Je suis sûr que Joyce est une femme remarquable , pour avoir une fille aussi étourdissante que toi , amour.. Et je serais ravi d’aller à Weymouth. »

Buffy composa le numéro , et il la contemplait par en dessous , cherchant le contact de sa main qui ne l’avait pas quitté. Joyce était encore chez elle , et elle eut l’air ravie d’entendre la voix de Buffy . Elles parlèrent de choses et d’autres quelques minutes , puis Buffy prit sa respiration.

« Maman , j’ai quelque chose à te dire. »

« Qu’y a t –il , ma chérie ? »

« Je.. William et moi.. nous sommes amoureux l’un de l’autre, » souffla t –elle. « J’aimerais beaucoup te le présenter. Tu avais dis que tu te rendrais peut-être à Londres , mais on peut aussi envisager de te venir te rendre visite.. »

« Oh , Buffy , aucune nouvelle ne pouvait me faire plus de plaisir. » s’exclama Joyce . « Je sentais que cette rencontre allait changer ta vie.. Mon Dieu , je suis si heureuse » , ajouta t –elle d’une voix émue. « C’est une idée magnifique de venir ici. Crois-tu que vous pourriez prévoir çà la semaine prochaine ? »

Buffy sourit , elle –même prise dans une émotion puissante. William la contempla avec adoration , et elle caressa sa joue droite avec douceur.

« Mais oui , pourquoi pas. Nous avons beaucoup de travail ces temps-ci , mais cette période de rush est pour ainsi dire terminée. Et dans quelques temps je suis en vacances. Puis-je te rappeler Mercredi pour te confirmer notre arrivée ? »

« Mais évidemment. Quand cela t’arrange. Samedi matin serait parfait.. A moins que vous ne vouliez arriver dès vendredi, Mais j’ai des clients assez tard ce soir là et.. »

« Dis-lui que ton patron te permettra certainement de quitter le bureau plus tôt que d’habitude, » chuchota William avec un petit clin d’œil.

« Non , Samedi ce serait très bien. Je peux me libérer plus tôt le vendredi après-midi , mais je suppose que pour William ce sera plus délicat. ….. Oui , d’accord. »

Elle discuta encore un moment , puis Joyce annonça qu’elle serait en retard pour ouvrir la galerie si elle ne se dépêchait pas un peu.

« A plus tard , maman. Prends soin de toi, »

« Oui ma chérie. Passez un bon week-end et à très bientôt. »
Elle raccrocha avec un soupir de contentement.


« Crois-tu que je vais m’entendre avec elle ? » interrogea William d’un ton où perçait une forme d’incertitude.

« Je sais qu’elle aura un faible pour toi... appelle cela l’intuition féminine, » assura Buffy avec un sourire radieux.

Il se redressa et vint la prendre dans ses bras , la plaçant sur sa poitrine.

« Je n’ai pas rêvé tout à l’heure.. J’ai eu droit à des chatouilles répétés. Sais-tu que cela n’est pas sans conséquences ? »
Et il entreprit à son tour de frotter ses côtes , son ventre et ses cuisses avec des petits gestes taquins. Elle poussa des cris de plaisir mêlés à des cascades de rire , qui résonnèrent longtemps dans la chambre.

* * * * * * * *

Ils consacrèrent leur après-midi à faire des courses , main dans la main. Buffy voulait s’acheter des chaussures , et il lui avait promis qu’ils iraient ensemble ‘ renouveler’ sa lingerie. Elle ne l’avait pas pris au sérieux lorqu’il lui avait murmuré cela dans la chaleur de leurs ébats , mais c’était une idée qui lui tenait à cœur , et elle se laissa entraîner dans les rues débordantes d’animation de Mayfair.


Quand il sembla se diriger d’un pas sûr vers une boutique luxueuse, aux vitrines étourdissantes dévoilant des ensemble et des déshabillés plus somptueux les uns que les autres , elle retint sa main.

« William , pas là.. C’est certainement inabordable, » murmura t –elle , embêtée.
Il lui déposa un baiser rapide sur la bouche . « Ne te préoccupe pas de çà. Je veux ce qu’il y a de plus sexy pour toi.. » ronronna t –il dans son oreille , une main possessive autour de sa taille.

Tremblante et ne sachant quoi répondre , elle le suivit à l’intérieur. Aussitôt une jeune femme vint les accueillir.

« Samana, que puis-je faire pour votre service ? » demanda t –elle avec un œil discrètement appréciateur de la beauté du couple qu’ils formaient.

« Je voudrais voir quelques parures.. » commença Buffy d’une voix hésitante , malgré elle impressionnée par le luxe feutré des lieux.
« Nous aimerions renouveler toute une garde-robe, » souligna William d’une voix ferme.

La jeune vendeuse invita Buffy à la suivre dans les salons d’essayage.

Elle se dévêtit rapidement , ne portant qu’une robe de soie sauvage vert pâle , et se félicitant d’avoir mis un soutien-gorge et un slip de dentelle parfaitement assortis. Elle entendit la voix chaude de William, dans l’espace vente . Elle enfila le peignoir prévu à cet effet, et sortit.
William souleva le rideau qui séparait l'espace boutique du salon d'essayage, et s’approcha d’elle , de la démarche sinueuse et inquiétante d’un tigre. Ses yeux brillaient .

« Tout va bien , amour ? » Il fouilla son cou , écartant la chevelure blonde qui cascadait dans son dos nu.

« Je ne sais pas. Je n’ai jamais acheté de sous-vêtements de cette manière.. »
Elle baissa la tête , et il passa une main langoureuse au creux de ses reins. « Laisse –moi te gâter, » murmura t –il. « C’est toi qui décidera à la fin , mais j’ai proposé à Samana certaines choses. »

Elle le regarda tendrement. « D’accord. Mais il n’est pas question que tu dépenses une fortune. »

Il lui mit un doigt sur la bouche et haussa un sourcil. « S’il te plaît ? » demanda t –il , le visage penché de côté , une expression adorablement boudeuse sur ses traits .
Avec ses yeux si bleus et ses boucles dorés , elle n’aurait pu lui opposer la moindre résistance.
Elle essaya donc plusieurs ensembles , et revint en cabine chaque fois plus troublée par le regard brûlant et caressant de William qui donnait son approbation.
Puis vint le dernier ensemble : un soutien-gorge et un string d'un rose nacré si transparent qu'il était presque indécent.
Buffy chercha à calmer sa respiration avant d'oser sortir s'exposer.
Quand elle vint se placer devant le miroir , il la dévora des yeux.

Elle était voluptueuse et splendide.

Et quand elle croisa le regard vibrant de William dans la glace , elle n’eut pas besoin de l’entendre s’exprimer à haute voix pour savoir qu’il était subjugué. Il vint poser ses mains sur ses hanches et la caressa de la tête aux pieds avec des yeux flambant d’un désir nu.

« C’est parfait, » assura la jeune vendeuse , qui se tenait obligeamment à quelques mètres. « Qu’en pensez-vous ? » demanda t –elle .

« Oui.. C’est très joli, » balbutia Buffy.

"Nous prenons toutes les parures," affirma William.

"Entendu", sourit Samana. " je vais prendre toute la lingerie , vous me donnerez celle-ci en boutique," dit-elle en s'éloignant.

Buffy acquieca distraitement.

Dans le miroir en face d’elle , elle fut surprise de l’intensité troublée de ses prunelles , dont le bleu était devenu marine . Elle fut submergée par un sentiment de bien être purement féminin , et lui adressa le regard le plus prometteur . Il serra la mâchoire , ses narines se dilatèrent , et il mordit sa chair , entre son cou et son épaule.
Elle se dirigea lentement vers la cabine , mais à l'instant où elle soulevait la tenture , il la fit se retourner.

Une lueur sauvage , animale , traversa son regard et il attrapa sa nuque , la rapprochant contre son torse de l’autre main. Il captura sa bouche avec une faim qui la stupéfia , suçant , mordillant sa langue , cherchant à la faire sienne par un simple baiser.

« Tu es si magnifique, » gémit –il , déposant de multiples baisers dans son cou et sa nuque . Elle se cambra contre lui.« Tu es si belle , belle à couper le souffle .. à me rendre fou.. »

Il remonta ses mains sur ses hanches , sa taille , elle laissa aller sa tête sur son épaule, dans une attitude d’abandon absolu .

A regret il se détacha légèrement d’elle , et il ferma un instant les paupières , réprimant une émotion qui le mettait au supplice .

« Je te laisse te rhabiller , mon cœur. A tout de suite. »

« Entendu , chéri, » haleta t –elle en prenant son beau visage entre ses mains. Elle lui donna le baiser le plus langoureux et doux , et le laissa aller .

Buffy enfila à nouveau tous ses vêtements , l’esprit enfiévré. Elle se dit qu’elle n’oublierait jamais cette séance d’achats , et , tout en regagnant le devant du magasin , songea avec une sorte d’espièglerie qu’elle ferait rougir Willow cent fois en lui retraçant les 'évènements.'


Sortant dans la rue , ils firent quelques pas en silence. Buffy savait qu’il avait payé absolument tout ce qu’elle avait essayé , et avait même rajouté un déshabillé de soie blanche vaporeux . Même si elle pensait en son for intérieur que c’était une folie , elle n’était pas mécontente de provoquer un tel émoi chez lui.
Elle le remercia en lui adressant le regard le plus amoureux et en l’embrassant à plusieurs reprises dans le cou. Il la tint serrée contre lui , les sacs de l’autre main , la couvant aussi d’un œil satisfait .

« Je t’aime, » murmura t –elle alors qu’ils stoppaient au bord du trottoir pour traverser. Il captura encore sa bouche .

« Et je suis complètement fou de toi , mon bébé, » répondit-il.

Ils attiraient les regards des passants . Non seulement parce qu’ils étaient merveilleusement accordés l’un à l’autre , mais surtout par l’éclat particulier de leurs yeux . Ils étaient seuls au monde et leur passion vibrait dans le moindre de leur geste.


Ils marchèrent encore quelques instants , perdus dans une rêverie calme. Puis Buffy souligna que , s’ils voulaient garder encore un peu d’énergie pour la sortie prévue du soir , il serait raisonnable de rentrer . William avait en fait encore un achat à faire , qu’il souhaitait garder secret.
Il la raccompagna donc en voiture jusqu’à Bloomsburry , avec la promesse qu’il viendrait la chercher à sept heures. Clément et Sophie devaient passer la soirée avec eux , et William avait retenu une table au restaurant.
Sur un dernier baiser , ils se séparèrent.




Willian avait choisi un endroit romantique à souhait , et les deux couples passaient un moment très agréable . Buffy découvrit en son meilleur ami un homme simple et attentionné , qui aimait plaisanter à chaque minute , et qui apparaissait le plus heureux des jeunes mariés .
Elle eut plus de mal à cerner la personnalité de sa jeune épouse Sophie , qui parlait peu mais semblait douce et facile à vivre. Ils évoquèrent leurs mutuelles façons de s’être rencontrés , et Clément assura qu’il avait vu William se métamorphoser dès le premier jour où Buffy était entrée dans sa vie .
Cette dernière raconta comment elle avait refusé de comprendre l’extraordinaire changement qui se préparait , mais la persuasion de William , son pouvoir de séduction insensé avaient fait fondre inexorablement ses réserves.

« Will a toujours été têtu et incroyablement persévérant, » plaisanta Clément. « C’est une qualité qui m’a suffisamment agacé dans le passé , quand il voulait m’entraîner dans des aventures terribles et que j’essayais de résister. »

« Oh , je ne savais pas que je t’avais fais passer d’aussi durs moments ? » répliqua l’intéressé avec un sourire railleur.
« C’est parce que je suis toujours trop gentil pour t’assener des vérités dures à entendre. Comme cette fois où tu as voulu à tout prix t’introduire dans cette fête pour séduire cette jolie brune.. »

William lui envoya un petit coup de pied sur la cheville en lui jetant un regard qu’il voulut le plus intimidant possible.
« Aîe ! » s’exclama Clément . « Eh bien voilà encore un exemple de la manière désinvolte dont il me traite, » s’insurgea t –il.
Sophie et Buffy éclatèrent de rire devant la mine pitoyable qu’il avait pris.

« Va – t on avoir droit à toutes mes tentatives de conquêtes ? » demanda William , une expression arrogante et amusée se peignant sur ses traits.

« A bien réfléchir.. non. » répliqua Clément. « Je ne tiens pas à perdre aussitôt l’amitié de Buffy, » souligna t –il en lui adressant un regard affectueux.

Celle-ci lui rendit son sourire . Mais elle s’aperçut qu’elle était terriblement jalouse à l’écoute des aventures passées de son amant. Il avait évidemment dû connaître et fréquenter un grand nombre de filles , et à trente ans , avec sa beauté ravageuse , sa masculinité flamboyante , il avait même dû briser quelques cœurs.
William sentit son désarroi , et prit sa main dans la sienne , par dessus la table.

« Je n’ai aucun souvenir des femmes que j’aie pu fréquenter , aussi charmantes soient –elles, » murmura t –il , la voix chaude et profonde , les yeux rivés aux siens. « Quant à l’amour , c’est un sentiment que j’ai découvert en croisant ton regard. »

Buffy eut tout à coup l’impression que le visage de William se brouillait . C’était simplement parce que sous ses paupières perlaient des larmes . L’une glissa sur sa joue et il vint l’essuyer avec son pouce.

« Je croyais que nous étions les jeunes mariés attendris ? » dit Clément , gêné par la tournure profondément émotionnelle de la situation.
Sa femme se leva et l’attira gentiment vers la piste de danse . Il la suivit .

« Je t’aime. Je t’aime tant, « murmura Buffy , la voix tremblante.
« Je t’aime aussi. Si fort , mon cœur. » chuchota t –il contre sa bouche.
Il prit son visage entre ses mains et lécha délicatement les lèvres brillantes et fruitées . Elle gémit et ouvrit les lèvres pour lui offrir un meilleur accès. Il l'embrassa calmement , longuement. Quand il releva la tête , ils étaient tous deux à cour de respiration .

« Veux-tu danser ? » demanda –t-il avec douceur. Elle hocha la tête , et ils se retrouvèrent dans la lumière tamisée , aussi proches l’un de l’autre que deux corps peuvent l’être en dansant , ondulant au rythme langoureux d’une musique brésilienne.

Le reste de la soirée se passa dans une atmosphère confortable et enjouée , et quand vint le moment de se quitter , Sophie promit qu’ils viendraient dîner dans leur nouvelle maison de Notting Hill.


William et Buffy rentrèrent à Bloomsburry dans un silence prometteur et tendre. Quand il l’avait retrouvé après avoir pris le temps nécessaire pour ses achats secrets , il s’était auparavant arrêté chez lui pour préparer quelques vêtements de rechange.
Quand ils montèrent tous deux les marches conduisant à l’appartement , ils donnaient l’image du plus parfait bonheur.



TBC.



Merci encore pour vos commentaires.
Pipergirl , je vais essayer encore d'ici la fin de l'histoire de te faire mourir d'envie ?!!! ;)





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